Le Festival de Cannes polarise l'attention sur les films en Sélection officielle, à La Quinzaine des Réalisateurs et à La Semaine de la Critique; mais d'autres sélections proposent de nombreux films à découvrir. On connaît l'ACID. On connaît moins, Cannes Écrans Juniors, une sélection spécifique qui présentent un intérêt particulier pour des jeunes spectateurs car ils développent des thématiques ou mettent en scène des univers susceptibles de les confronter au monde et aux autres cultures, tout en leur faisant découvrir l’art cinématographique. Cette année, elle était constituée de huit longs métrages internationaux, comme par exemple La Forteresse de Avinash Arun (qui avait déjà reçu un Ours de Cristal et une mention spéciale au Festival de Berlin, et qui sera en salle le 7 octobre).
Plusieurs lycéens venus de Côte d'Azur mais aussi de toute la France ont pu découvrir les films Difret (de Zeresenay Berhane Mehari, Éthiopie), Mateo (de Maria Gamboa, Colombie), Marina (de Stijn Coninx, Belgique), Casa Grande (de Felipe Barbosa, Brésil), Petite sœur (de Sanna Lenken, Suède)... Mais aussi certains films de la Quinzaine des Réalisateurs comme Le tout nouveau testament de Jaco van Dormael, Mustang de Deniz Gamze Ergüven, ou de la Semaine de la Critique comme Dégradé de Tarzan et Arab Nasser, La terra y la Sombra de César Augusto Acevedo (qui a reçu la Caméra d'Or et deux autres prix), Mediterranea de Jonas Carpignano...
Soit une large palette de films très différents qui d'ailleurs sont aussi représentatifs des actions du CNC pour l'éducation à l'image dont la mission vise les jeunes cinéphiles et futurs spectateurs avertis, capables de reconnaître un auteur ou une écriture cinématographique. Parmi ces "juniors", nous en avons rencontré deux élèves du lycée Edouard Belin, à Vesoul, en Franche-Comté, des élèves de 15-16 ans en classe de seconde avec une option Arts Visuels, venus donc quelques jours à Cannes :
Romain : Pour nous des jeunes Vésuliens, venir à Cannes c’est extraordinaire, pouvoir monter les marches c’est exceptionnel, le truc le plus dur c’est de trouver les tickets pour ces séances de gala le soir.
Océanne : Monter les marches c’était un rêve, on en a profité à fond et quand on était assis dans la grande salle, on avait encore du mal à réaliser. On a vu le Pixar Vice-Versa, et on a bien rigolé, il était vraiment bien. On était placé en Corbeille, et on pouvait voir les acteurs. C’est une chance extraordinaire de pouvoir monter les marches parce quand on ne voyait ça qu'à la télé. On se dit qu’on aimerait bien y être, et nous on a réussi à le faire. C’est un cadeau de découvrir le Festival de Cannes
Romain : Monter sur les marches en se disant que des stars sont passées par là, les télévisions partout, on n’en revient pas. On voit tous les flashs qui se projettent sur nous... Notre lycée de Vesoul organise ça depuis sept ans, on aimerait bien revenir pour se dire qu’on a monté les marches plusieurs fois dans notre vie.
Océanne : On a vu le film Marina (qui avait eu le Magritte du Meilleur film flamand) qui nous a vraiment beaucoup touchés; c’est à propos d’une histoire vraie, alors ça apporte encore plus d’émotion. Tout le monde l’a aimé dans notre groupe, on a mis 9 sur 10 de moyenne. On est deux groupes, certains voient deux films par jour et les plus de 16 ans en voient 3.
Romain : On est là trois jours, c’est court, mais on voit tellement de choses... Dans la journée après deux films, on a aussi été à la plage et on s’est même baignés. À Vesoul, il fait un peu frais, ça change. D’habitude on est habillé normalement, en jean-basket. Mais ici avec le costume on est classe.
Oceane : Pour monter il faut porter la belle robe, c’est obligatoire. Nous aussi, on est habillés comme les stars, en fait comme tout le monde est comme ça le soir, c'est très chic. On a eu la chance vite fait de croiser Norman, c’était cool..