L’instant Glam’: des mâles et (encore) des traînes

Posté par cynthia, le 16 mai 2015

Parmi les mannequins qui lancent des regards de feu et abhorre des bouches en cul-de-poule, il y a des stars quatre étoiles qui se bousculent sur le tapis rouge du 68e festival de Cannes. Un petit retour s'impose sur cette quatrième journée.

Des mâles, des vrais

Il y en a eu des hommes sur la Croisette aujourd'hui. Et ce n'est pas pour nous déplaire. Nous commençons avec Matthias Schoenaerts, venu présenté Maryland d'Alice Winocour. Une grosse voix bien rauque, un costume qui laisse entrevoir ses muscles saillants, une barbe de quelques jours, Matthias a fait pleurer nos organes génitaux. Très disponible pour les journalistes, le Belge de 37 ans a révélé qu'il quitte la Croisette lundi. Bien, il nous reste à peu près 24h pour le choper... c'est faisable si nous révélons le Jack Bauer qui est en nous.

Autre mâle qui ne nous a pas laissé indifférent (pour d'autres raisons), Matthew McConaughey venu en compagnie de Naomi Watts et Gus Van Sant pour présenter The Sea of Trees. L'acteur, oscarisé pour The Dallas Buyers Club, se la joue total look façon Leonardo Dicaprio avec une bonne grosse barbe de Robinson Crusoë et des cheveux mi-longs pas très shampouinés. Nous espérons que ce soit pour un film car ressembler à Chabal n'a jamais été sexy. Si tu ne connais pas la marque Wilkinson nous pouvons peut-être faire quelque chose pour toi: contacter les fournisseurs, demander des échantillons gratuits... Pour Gus Van Sant, pas de poils mais une bonne paire de lunettes de soleil pendant le shooting photo. C'est que ça fait mal à la rétine les flashs. Et puis une paire de lunettes ça peut toujours servir quand on est réalisateur... après s'être fait hué par la presse, cela permet de pleurer sans que personne ne s'en aperçoive (pauvre Gus, l'incompris). Ou peut-être que tu as préféré garder les lunettes de soleil car tu as été trop ébloui par la couleur de cheveux du chanteur Robbie Williams (blond platine effet glossy) venu assister à la projection du film Amy.

Des gestes pleins de charme...

Jane Fonda est arrivée sur les marches avec une robe bleue électrique fendue un peu partout laissant les photographes sans voix. C'est qu'elle a de la classe la Dame! Même chose pour Andie MacDowell, venue promouvoir une marque de cosmétique (vu son visage cela doit être pour une crème anti-âge), qui portait une magnifique robe blanche. Révérence pour la belle Diane Kruger et sa robe couverte de petites pierres précieuses (en toc?). Même si Matthias Schoenaerts a marché sur sa traîne, la belle blonde a su garder sa classe et son sourire.

D'ailleurs l'histoire de ces traînes commence à être effrayante: tout le monde en porte sans se soucier des conséquences d'un tel mètre de tissu. Chute possible dans les escaliers, difficulté de déplacement (cf Emma Stone) donc réel danger en cas d'incendie, microbes prépondérants chez le porteur de la robe. Et ne parlons pas de leurs passages aux toilettes. Choisir sa tenue c'est comme choisir son mec: il faut y réfléchir longuement! Sienna Miller en est la preuve. La jolie blonde, venue en tant que jury, portait une robe assez étrange: tissu bleu orné d'un losange de quatre couleurs et d'une traîne transparente. Nous nous serions cru devant un tableau de Mondrian, et pas le meilleur. Et oui Sienna, c'est ça de s'habiller dans le noir. Se vêtir dans le noir, c'est tout le contraire pour Sophie Marceau, qui est venue cette fois en pantalon (avec une traîne tout de même). Après la mésaventure de la culotte (agrémentée par le net), l'actrice a opté pour la sécurité. Bien réfléchi Sophie, tu vas pouvoir être tranquille tout en restant classe. Ce qui n'est pas le cas de Naomi Watts! Sublime à souhait, l'actrice est venue avec une robe froufrou grise qui faisait penser à une pièce montée! On l'aurait bien mangée toute crue la Naomi tant elle est jolie...mais tout de même le festival de Cannes ce n'est pas la réunion des meilleurs pâtissiers du monde, mais celui du septième art.

Cannes 2015 : lettre à Nathan Nicholovitch

Posté par MpM, le 16 mai 2015

Cher Nathan Nicholovitch,

Votre film De l'ombre il y a, présenté à l'ACID, apporte pèle-mêle sur la Croisette le génocide cambodgien, la prostitution enfantine, la transsexualité. Et c'est vrai, ça fait beaucoup pour un seul film. Trop, sans doute. Par moments, vous nous perdez.

Vous expliquez que vous avez voulu élaguer dans le récit comme pour ne garder que des moments, des flashs non reliés entre eux. Cela adoucit la crudité du propos et son aspect didactique, comme pour ne garder que l'essentiel du parcours des personnages. Au risque, parfois, de rendre la compréhension malaisée.

Toutefois, De l'ombre il y a aurait pu être un mélo appuyé, plein de bons sentiments, et vous en faites au contraire un objet cinématographique certes déconcertant et inégal, mais exigeant et retors. Naturellement, on préfère cela. Cette recherche formelle, presque expérimentale. Cette singularité fulgurante. Cette prise de risque dans l'âpreté pour rendre compte de l'indicible, plutôt qu'une œuvre bien foutue et stéréotypée. A sa manière, votre film respire (et transmet) la nécessité impérieuse de raconter coûte que coûte cette histoire. Il emporte nos réticences parce qu'il est une voix faible mais tenace et primordiale dans le vaste silence international sur la question de la prostitution enfantine en Asie et ailleurs.

Il est aussi la tentative inaboutie de réinventer une forme de cinéma qui ne soit ni didactique, ni spectaculaire mais au contraire personnel et intime. Comme un carnet d'impressions ouvert à tous, dans lequel chacun puise au fond ce qu'il veut, et qui devient un outil de partage, d'échanges, voire d'action. Un premier pas sur le long chemin de la construction d'un monde meilleur ?

Cannes 2015: Carte postale d’Inde

Posté par vincy, le 16 mai 2015

© vincy thomasL'Inde, c'est forcément Bollywood. Plus de 1500 films produits par an, toutes langues confondues, de l'Hindi au Tamoul. Mais le cinéma indien est beaucoup plus diversifié qu'on ne le croit et il a aussi ses auteurs. Évidemment, on pense immédiatement à Satyajit Ray, emblème mondial du 7e art du pays. On oublie que le premier cinéaste indien a été sélectionné en 1946, dès la première véritable édition du Festival de Cannes: Chetan Anand (La ville basse). Dans les années 80, Mrinal Sen avec Affaire classée reçoit un Prix du jury et Mira Nair avec Salaam Bombay! est récompensée d'une Caméra d'or. Murali Nair obtient cette même Caméra d'or avec Le trône de la mort en 1999.

Cannes a toujours aimé le faste bollywoodien. En 2002, avec Devdas, grosse production avec Shahrukh Khan au succès international. En 2013, la Croisette a célébré le centenaire de ce vénérable cinéma. Et cet hiver, ce pays en mutation, qui a tant attiré les cinéastes occidentaux, de Renoir à Corneau, de James Bond à Slumdog Millionaire, a fait un triomphe historique à la comédie satirique teintée de science fiction PK, en battant les records nationaux du box office.

Avec une crédibilité croissante dans les festivals - du drame social au polar - et des comédies (musicales ou pas) de plus en plus prospères, le cinéma Indien (qui s'exporte aussi bien en Afrique qu'en Europe) a de beaux jours devant lui... Cette année, fait rare, deux films indiens sont en sélection officielle, à Un certain regard: Chauthi Koot de Gurvinder Singh et Maasan, premier film de Neeraj Ghaywan.

Cannes 2015 – les télex du marché: Kristen Stewart chez Assayas, l’actrice de Borgen chez Bercot, Abd Al Malik et deux folles en Italie

Posté par vincy, le 16 mai 2015

marché du film - cannes

- Kristen Stewart avait annoncé qu'elle retournerait un film en France. C'est confirmé. L'actrice, césarisée cette année pour son second-rôle dans Sils Maria (Cannes 2014), retrouvera son réalisateur Olivier Assayas pour Personal Shopper. Après l'annulation de son projet américain, Assayas a décidé de se lancer rapidement dans un autre film. Personal Shopper est une histoire de fantômes qui se déroule dans le monde de la mode à Paris. Le tournage est prévu pour la fin de l'année.

- La Tête haute a déjà attiré 70000 spectateurs sur Paris et Périphérie, deux jours après avoir fait l'ouverture du 68e Festival de Cannes. Mais la cinéaste Emmanuelle Bercot a déjà la tête ailleurs, dans son prochain film. Elle adaptera le best-seller d'Irène Frachon, Mediator 150 Mg, qui a révélé le scandale du Mediator et s'est battue contre les laboratoires Servier. La fille de Brest, un "Erin Brokovitch à la française", sera incarné par Sidse Babbet Knudsen (After the Wedding et surtout Borgen). La comédienne danoise vient de jouer avec Fabrice Luchini dans L’hermine de Christian Vincent.

- Après son premier film, nominé aux César, Qu'Allah bénisse la France, l'écrivain-musicien-chanteur et réalisateur Abd Al Malik finalise le montage financier de son deuxième long métrage. Et ce sera un changement de style radical puisque Déshabillez-moi est l'histoire de la relation amoureuse entre la chanteuse Juliette Gréco, qui fait actuellement ses adieux à la scène en tournée, et le musicien Miles Davis. Le récit se déroule dans les années 50 à Paris et sera narrée par un rappeur noir américain d'aujourd'hui.

- Le réalisateur italien Paolo Virzi, tourne actuellement avec la star de son film les Opportunistes Valeria Bruni-Tedeschi et celle de La prima cosa bella, Micaela Ramazzotti. La Pazza Gioia (Like Crazy) suit deux patientes qui se rencontrent dans un hôpital alors qu'elles sont traitées pour des problèmes psychiatriques. Elles décident de s'évader et vont commencer un drôle de voyage qui les mènera à Rome. Le film est prévu dans les salles l'année prochaine. Les Opportunistes avaient récolté 7 prix David di Donatello, dont ceux du meilleur film, meilleur scénario et de la meilleure actrice.

Cannes 2015 : retrouvailles avec Parker Posey

Posté par kristofy, le 16 mai 2015

parker posey

Chère Miss Parker,

Votre charme irrésistible, votre allure de girl next door vont ont value d’être au générique de quantité de films non pas comme carte maîtresse mais comme joker, celle qui, d’un sourire, pourrait faire oublier n’importe quelle vedette. C’est d’ailleurs ce qu’il va encore se passer dans le nouveau Woody Allen L’homme irrationnel avec Emma Stone et Joaquin Phoenix, présenté hors compétition à ce 68e Festival de Cannes.

On a tellement fait appel à vous pour un petit rôle, ici ou là, que vous avez été au générique de nombreux films sélectionnés au Festival: Sleep with me (Un Certain Regard en 1994), Henry Fool (en compétition officielle en 1998), The anniversary party (Un Certain Regard en 2001), Hemingway & Gellhorn (hors compétition en 2012), Grace de Monaco (ouverture l’année dernière)…

Le cinéma indépendant américain a fait de vous son égérie. D’ailleurs on ne compte plus le nombre de fois où vous avez été dirigée par Hal Hart­ley (plusieurs courts-métrages, For your Consi­de­ra­tion). A partir de 1993 tout s’accélère avec Coneheads de Steve Barron et Génération rebelle de Richard Linklater, puisKicking and Screaming de Noah Baumbach, Doom Generation de Gregg Araki, Basquiat de Julian Schnabel… Evidement les gros studios vous demandent aussi d'apporter votre touche singulière : Vous avez un mess@ge de Nora Ephron, Scream 3 de Wes Craven, Allumeuses! de Roger Kumble, et même des films d’action comme Blade Trinity de David S. Goye ou Superman Returns de Bryan Singer ! Vous savez qu’ en France on vous aime beaucoup: le festival américain de Deauville vous a d'ailleurs rendu un hommage en 2008.

Un film en particulier mérite d’être revu pour une nouvelle fois tomber amoureux de vous: Broken English de Zoe Cassavetes, avec Gena Rowlands et Melvil Poupaud. C'était déjà très "allenien". Alors on est ravi de vous découvrir chez Woody, qui a su, dans L’homme irrationel restaurer votre capacité de séduction, trouver le personnage idoine et empathique, une femme un peu névrosée, légèrement nympho, aux théories farfelues et portée par un rêve de jeunesse. Vous revoir monter les marches nous touche forcément, puisque c'est vingt ans d'un certain cinéma américain que vous incarnez sans prendre une ride.

Les Prix France Culture récompensent Sissako et Hue

Posté par vincy, le 16 mai 2015

sissakoAbderrahmane Sissako (Timbuktu, César du meilleur film et en compétition à Cannes l'an dernier) a reçu le Prix France Culture Consécration pour l'ensemble de son oeuvre. Alors qu'il prépare son prochain film, le cinéaste mauritanien, Président du jury Cinéfondation et court-métrage cette année àau Festival de Cannes, succède à Margarethe von Trotta, lauréate l'an dernier.

Pour sa première édition, et remplaçant le Prix France Culture Révélation, le jury du Prix France Culture cinéma des étudiants a décidé de récompenser Jean-Charles Hue, réalisateur de Mange tes morts, Prix Jean-Vigo 2014 et sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs l'an dernier. Il travaille actuellement sur un polar, Le sang des bêtes. Ce sont les étudiants d'universités et d'écoles de cinéma qui l'ont choisi parmi cinq films pré-sélectionnés (lire notre article).

Cannes 2015: Qui est Margherita Buy ?

Posté par vincy, le 16 mai 2015

margherita buyIl serait étonnant que vous n'ayez jamais vu Margherita Buy sur un écran de cinéma. Depuis près de 30 ans, la comédienne a naviguer entre les films de Daniele Lucchetti, Mario Monicelli, Cristina Comencini, Ferzan Özpetek, Giuseppe Tornatore, Gabriele Salvatores, et bien entendu Nanni Moretti. Après Le Caïman et Habemus Papam, elle revient au Festival de Cannes pour présenter Mia Madre, où elle tient le rôle principal.

De formation classique, Margherita Buy a été très vite repérée par la profession. 4 ans après son premier film, elle a obtenu le prix d'interprétation au Festival du film de San Sebastian pour le road-movie romantique La settimana della Sfinge (La semaine du Sphinx) de Daniele Luchetti. La même année, avec La Stazione (Le chef de gare) de Sergio Rubini, en bourgeoise égarée, elle a remporté son premier prix de la meilleure actrice aux David di Donatello, les César italiens.

Sa carrière décolle rapidement, devenant même une vedette au box office avec Maldetto il giorno che ti ho incontrato de et avec Carlo Verdone (1992). Dans cette comédie, Buy incarne une femme tourmentée et timide embarquée dans une drôle d'aventure autour de Jimi Hendrix. Deux ans plus tard, les spectateurs français la découvre vraiment dans Le fils préféré, de Nicole Garcia.

Fidèle, l'actrice a souvent tourné avec les mêmes cinéastes: quatre fois avec Giuseppe Piccioni (elle a gagné un deuxième prix David di Donatello en jouant une nonne dans Fuori dal Mondo en 1999), trois fois avec son ex-mari Sergio Rubini, Nanni Moretti, Ferzan Özpetek et Daniele Luchetti, deux fois avec Maria Sole Tognazzi... Chez Ôzpetek, qui deviendra son égérie, elle fait une entrée remarque dans Tableau de famille, une comédie sur fond d'homosexualité et de sida, où, veuve, elle apprend que son mari avait une double vie avec un garçon.

Mais surtout, dans les années 2000, elle va s'imposer comme la plus grande comédienne de son pays. Elle a glané trois autres prix David di Donatello: deux fois meilleure actrice pour Giorni e nuvole (Des jours et des nuages) et pour Viaggio sola (Je voyage seule, sorti il y a un an en France) et une fois en meilleur second-rôle féminin pour Manuale d'amore (Leçons d'amour à l'italienne). Et c'est sans compter ses 9 autres nominations tout au long de sa carrière. Un record dans son pays.

En 2009, elle trouve chez Francesca Comencini, l'un de ses rôles les plus intenses, dans Lo spazio bianco: une femme dont le quotidien est perturbé par la grossesse imprévue et la naissance prématurée de son enfant fragile.

Mais Margherita Buy n'est pas qu'une actrice de cinéma. Elle apparaît souvent dans des séries TV et sur les planches, en lectrice pour des audiolivres. Elle a même été l'objet d'un documentaire en 2003, Margherita. Ritratto confidenziale, de Giuseppe Piccioni.