Star Wars 7 : Pourquoi John Boyega est-il l’homme de l’année ?

Posté par wyzman, le 13 décembre 2015

A quelques jours de la sortie de Star Wars, épisode 7 : Le Réveil de la Force, fans et médias sont impatients. Grâce à un marketing qui, on le reconnaîtra, frôle parfois l'overdose, le méga blockbuster de Disney est le film le plus attendu de l'année. Avec un casting presque flambant neuf, le producteur, réalisateur et co-scénariste J. J. Abrams a attisé la curiosité de tout le monde. Tandis que Oscar Isaac a déjà fait ses preuves dans Inside Llewyn Davis et A Most Violent Year, que le public connaît bien Adam Driver depuis sa première apparition dans la série Girls et que Daisy Ridley commence à faire son trou, c'est finalement John Boyega qui retient le plus l'attention.

Âgé de 23 ans, l'interprète de Finn dans Le Réveil de la Force est un touche-à-tout qui réussit tout. D'abord au théâtre avec la pièce Othello en 2010 - et dans laquelle il jouait déjà le rôle phare. Puis la web-série Becoming Human en 2011 avant la comédie SF Attack the Block qui lui vaudra de multiples nominations. Un passage dans 24 : Live Another Day en 2014 et le jeune acteur se retrouve casté pour le septième volet de la saga Star Wars. Produits dérivés obligent, il prête sa voix aux divers jeux vidéos, à la nouvelle vidéo de l'attraction Star Tours de Disney et n'hésite pas à faire un petit coucou à nos amis du Saturday Night Live. Vous l'aurez compris, la carrière de John Boyega est en train de décoller et avec Star Wars, elle pourrait bien atteindre des sommets jusque-là rarement atteints. Seul le syndrome Hayden Christensen pourrait ralentir sa course mais même le très sérieux Hollywood Reporter n'y croit pas puisqu'il a placé Boyega parmi les 25 acteurs à suivre !

Dans Le Réveil de la Force, John Boyega incarne un stormtrooper qui se rebelle. Il est en possession d'un sabre laser qui a appartenu à Anakin Skywalker et à son fils, Luke. Point. Voilà tout ce que l'on sait de son rôle. Et c'est sans doute une bonne chose. Face à un Adam Driver qui est le nouveau méchant (coucou Dark Vador), une Daisy Ridley dont le destin est important (salut Luke Skywalker) et un Oscar Isaac pilote chevronné (hello Han Solo), John Boyega et son Finn sont deux éléments auxquels on ne peut que s'intéresser - voire s'identifier. Anormalement drôle, candide et lâche, le personnage ne nous rappelle rien de déjà vu dans la saga et l'interprète est partout sans que cela ne dérange.

Alors oui, il convient d'évoquer la fâcheuse croisade de certains fans de zapper Le Réveil de la Force à cause de la présence d'un personnage noir. Très remontés, ils ont lancé le hashtag #BoycottStarWarsVII sur Twitter avant d'être raillés par des personnalités telles que Ava DuVernay, la réalisatrice de Selma. Interrogé sur les "conséquences" de la présence d'un personnage principal noir dans Star Wars 7, John Boyega répondait "Je suis dans le film, qu'est-ce que vous allez y changer ?" au magazine V il y a deux mois.  Conscient de l'opportunité que cela représente, l'acteur profite à fond sans jamais en faire des tonnes. Il s'essaye à l'exercice de l'intense promo sans jamais faire de vague et reste fidèle à lui-même. La colère de quelques réticents n'y fait rien : la production adore le jeune homme et lui fait enchaîner les couvertures. Vanity Fair, Empire, GQ Style, Entertainment Weekly, CNET ou encore ASOS, la presse se l'arrache et l'acteur ne fait aucun (fashion) faux pas, aucune déclaration polémique.

Qu'en est-il alors du public ? Eh bien c'est simple, tous ceux qui ont croisé sa route en sont devenus fans. L'acteur use des réseaux sociaux avec parcimonie et fait preuve d'un humour candide que l'on adore. Il filme sa réaction face au trailer de Star Wars 7 et partage la vidéo avec ses 68.000 fans Facebook. Il prend des photos de son chat pour ses 192.000 abonnés Instagram. C'est la tête bien faite mais surtout bien posée sur les épaules qu'il traîne avec Robert Downey Jr et Orlando Bloom pour le bonheur de ses 213.000 followers. Bref, John Boyega est un mec chanceux que l'on pourrait détester s'il n'était pas aussi humble. En octobre dernier, il confiait à Variety "Je rêve [de jouer dans un Star Wars] depuis si longtemps et cela fait tellement de bien de pouvoir réaliser ce rêve."

Mais disons les choses simplement, si John Boyega attire tous les regards, c'est parce qu'il représente quelque chose de nouveau, une sensation de fraîcheur que l'on n'avait pas ressenti depuis bien longtemps. En particulier cette année, où tous les gros blockbusters étaient portés par des stars déjà bankables. Chris Pratt a fait des étincelles avec Jurassic World. Avengers : L'Ere d'Ultron pouvait compter sur Robert Downey Jr, Scarlett Johansson et j'en passe. Vin Diesel et Dwayne Johnson ont tout fait sauter dans Fast & Furious 7. Hunger Games : La Révolte - Partie 2 avait sa Jennifer Lawrence de gladiateur. Seul sur Mars a sublimé Matt Damon. Dans Mission : Impossible - Rogue Nation, Tom Cruise a fait ses cascades comme un grand. Enfin, Spectre a à nouveau permis à Daniel Craig d'empocher un énorme chèque. En faisant honneur à une nouvelle génération d'acteurs talentueux qui ne se cantonnent pas à un seul registre, l'acteur de 23 ans prouve qu'il sait saisir les bonnes opportunités sans jamais oublier d'où il vient.

Avec John Boyega, Disney et les producteurs de Star Wars 7 jouent gros mais veulent changer la donne. L'acteur est issu de la diversité et représentatif d'une jeunesse connectée qui aime bouger et partager. Deux phrases seulement dans la première bande annonce du film, un plan d'affrontement entre Finn et Kylo Renn et la toile a fait le reste. Et si la Chine a préféré minimiser la place de John Boyega sur les affiches du film, ce n'est que pour mieux s'en mordre les doigts lorsqu'elle verra le film. On vous le dit, John Boyega est le jeune acteur et l'homme de l'année !

Youth, Mustang, Michael Caine et Charlotte Rampling, lauréats des European Film Awards 2015

Posté par vincy, le 13 décembre 2015

michael caine youth

Présenté en avant-première mondiale à Cannes, Youth de Paolo Sorrentino est le grand vainqueur des European Film Awards 2015 avec trois prix majeurs: film, réalisateur et acteur. Michael Caine repart également avec le prestigieux Prix honorifique de l'académie. Doublé également réalisé par Charlotte Rampling, meilleure actrice et prix pour l'ensemble de sa carrière.

Reconnaissons que ce palmarès a de la classe. Dommage, cependant, que ces "Oscars" européens ne soient toujours pas aussi attendus que leurs confrères américains, après 28 ans d'existence. Cette année, le cinéma britannique et le cinéma méditerranéen se taillent une part du lion, avec des films comme The Lobster (réalisateur grec, production anglaise), Youth (film italo-français, tourné en angais avec des comédiens anglo-saxons), 45 Years, Amy, Le chant de la mer, Les mille et une nuits, et La Isla Minima qui repart avec le prix du public. Sans oublier le film franco-turc Mustang, qui s'octroie un prix supplémentaire dans son déjà bien rempli palmarès. On pourrait noter que la France est peu présente, mais la plupart des films primés sont des coproductions françaises. En revanche le cinéma scandinave et le cinéma d'Europe centrale repartent avec quelques maigres lots de consolations (la meilleure comédie pour le Roy Andersson, le meilleur court métrage, et deux prix techniques).

Au jeu d'influence, Cannes domine largement Berlin et Venise. 9 prix ont récompensé des films vus sur la Croisette.

Pour Paolo Sorrentino, c'est tout de même une sacrée consécration, deux ans après son prix du meilleur film pour La Grande Bellezza, rejoignant ainsi Almodovar, Von Trier et Haneke au club des double-primés dans cette catégorie. Idem pour la catégorie meilleur réalisateur: il réussit ce même doublé qu'en 2013, et rejoint Almodovar et Haneke dans le cercle des cinéastes multi-récompensés.

Meilleur film: Youth, de Paolo Sorrentino (Italie)
Meilleure comédie: Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence, de Roy Andersson (Suède, Lion d'or à Venise en 2014)
Prix FIPRESCI - découverte de l'année: Mustang, de Deniz Gamze Ergüven (France)
Meilleur documentaire: Amy, d'Asif Kapadia (Royaume Uni)
Meilleur film d'animation: Le chant de la mer, de Tomm Moore (Irlande)
Meilleur court métrage: Piknik, de Jure Pavlovic (Croatie)

Meilleur réalisateur: Paolo Sorrentino, Youth (Italie)
Meilleure actrice: Charlotte Rampling, 45 Years (Royaume Uni)
Meilleur acteur: Michael Caine, Youth (Italie)
Meilleur scénario: Yorgos Lanthimos & Efthimis Filippou, The Lobster (Grèce)
Meilleure image - Prix Carlo di Palma: Martin Gschlacht, Goodnight Mommy (Autriche)
Meilleur montage: Jacek Drosio, Body (Pologne)
Meilleurs décors: Sylvie Olivé, Le Tout nouveau testament (Belgique)
Meilleurs costumes: Sarah Blenkinsop, The Lobster (Grèce)
Meilleur compositeur de musique de film: Cat's Eyes, The Duke of Burgundy (Royaume Uni)
Meilleur son: Vasco Pimentel & Miguel Martins, Les mille et une nuits (Portugal)

Prix pour l'ensemble de sa carrière: Charlotte Rampling; Christoph Waltz
Prix honorifique: Sir Michael Caine

Prix de la coproduction européenne - Prix Eurimages: Andrea Occhipinti

Prix du public: La Isla Minima, d'Alberto Rodríguez (Espagne)