En 2016, Warner Bros. revoit sa copie?

Posté par wyzman, le 27 décembre 2015

Qu'on se le dise, l'année 2015 n'a pas été si extraordinaire que cela pour la Warner. Bon, certes le studio finit à la 4e place des distributeurs français, mais n'affiche que 7,2% de parts de marché avec 22 films sortis (loin des scores de Universal et Disney, à égalité avec Mars distribution). Aux Etats-Unis, le studio est 3e, avec 37 films en salles: le plus gros line up de l'année ne l'empêche pas d'être distancé par Universal et Buena Cista. En moyenne par film, la Fox fait même mieux. Et finalement, les dirigeants du studio se consoleront avec une année à peu près similaire à celle de l'an dernier.

Alors oui, il y a eu des succès évidents tels que San Andreas (473M$ de recettes mondiales), Mad Max : Fury Road (375M$, blockbuster de l'année), Creed (100M$ et pas encore sorti dans le monde entier) ou encore Strictly Criminal (94M$, mais de bonnes critiques), mais les déconvenues ont été nombreuses. Bien trop nombreuses ! A commencer par Jupiter Acending, le dernier film des Wachowski qui a coûté 176M$ à produire mais n'en a rapporté que 183M au total. La suite de Magic Mike, Magic Mike XXL, n'a pas brillé autant que prévu et cela ne compense pas les débâcles qu'ont connu Agents très spéciaux - Code U.N.CL.E., Au Cœur de l'Océan, Entourage ou encore We Are Your Friends. Bref, vous l'aurez compris, en 2015, les films produits par Warner Bros. n'ont rien fait péter niveau box office. Seulement trois films au dessus des 100M$ cette année (contre six l'an dernier dont 3 au dessus des 200M$). Et il est certain que, comparé aux succès que sont Jurassic World et Le Réveil de la Force, le constat est encore plus grave. Ses deux plus gros hits, San Andreas et Mad Max Fury Road sont tout juste classés dans le Top 20 annuel, à la 19e et 20e place, quand l'année dernière elle plaçait 3 films dans le top 10 (et le champion de l'année, American Sniper).

Que faire pour l'année 2016 ? Le studio va-t-il sortir les bons films au bon moment ? Eléments de réponse.

Alors que le secteur n'a jamais été autant polarisé entre deux types de films (les blockbusters bourrés d'effets spéciaux et les comédies), la Warner mise sur l'éclectisme et opte pour la prise de risque calculée. Du moins, nous supposons qu'elle l'est ! Dès le mois de février, le studio sort Comment être célibataire en même temps que Deadpool (Fox) et Zoolander 2 (Paramount). Est-ce une bonne idée ? La comédie potache portée par Rebel Wilson, Dakota Johnson et Leslie Mann va-t-elle tenir le choc face aux blagues graveleuses de Ryan Reynolds ? Possible

En mars, sortie de Me Before You. Adapté du roman de Jojo Moyes, ce drame romantique devra son succès à son casting. On y retrouve pour le coup : Emilia Clarke (Game of Thrones), Sam Claflin (The Riot Club), Jenna Coleman (Captain America), Matthew Lewis (Neville Londubat dans Harry Potter) et Ben Lloyd Hughes (Divergent). Mais si les ados américains ne sont pas réceptifs à ce casting, il va sans dire que ce sera à cause de la sortie de La Chute de Londres, soit la suite de La Chute de la Maison Blanche ! Cela dit, outre la sortie de Divergente 3 (Lionsgate), le box office mondial de ce mois-ci devrait être dynamisé et dynamité par le choc des titans promis dans Batman vs Superman : L'Aube de la Justice. Avec un budget de production record (410M$), il va sans dire que le nouveau bébé de Zack Snyder ne doit pas se rater. Et c'est tout le mal qu'on lui souhaite tant les différentes bandes annonces en mettent plein la vue. le milliard de $ dans le monde est presque obligatoire et devrait permettre au studio de lancer la course aux phénomènes de l'année. Pour le prestige, Warner peut compter sur le film de Jeff Nichols, Midnight Special, en compétition à Berlin.

En mai, le studio espère faire la nique à Nos pires voisins 2 (Universal), avec la comédie policière The Nice Guys. Dans les rôles titres : Ryan Gosling, Russell Crowe et Kim Bassinger... Bref, les abdos de Zac Efron et les poignées d'amour de Seth Rogen ne vont en faire qu'une bouchée. Voilà qui est réglé, sauf si la critique s'emballe et que le public adulte revient dans les salles. Mais les choses pourraient s'améliorer en juin. J'insiste sur le "pourraient" car même si la sortie de Conjuring 2 est une bonne nouvelle pour la Warner (film peu coûteux et donc forcément rentable), son affrontement avec Insaisissables 2 (Lionsgate) et l'adaptation de Warcraft (Universal) n'en est pas une du tout ! Il ne serait ainsi pas étonnant que le combat vire au cauchemar pour les trois studios… En juillet, c'est Tarzan que voudra faire revivre le studio, après l'échec de Pan, le pari est risqué. D'autant qu'en face, Disney a prévu un Spielberg familial, Le Bon gros géant. Une guerre des familles est à prévoir à moins que les ados trippent pour le roi de la jungle. Il faudra quand même compter sur la suite de Independence Day (Fox), sortie une semaine avant. Central intelligence, avec DwayneJohnson et Kevin Hart a plus de chance de rencontrer son public dans le genre comédie de flics.

Mais outre Batman vs Superman : L'Aube de la Justice, Warner Bros. peut également compter en août sur un autre blockbuster ultra méga attendu les fans de comics. Il s'agit bien évidemment de Suicide Squad ! Réalisé par David Ayer (Fury), le film peut compter sur la présence de Will Smith (After Earth), Margot Robbie (Le Loup de Wall Street), Jared Leto (Dallas Buyers Club), Jai Courtney (Terminator Genisys), Common (Selma), Viola Davis (HTGAWM), Cara Delevingne (Pan) et les apparitions de Ben Affleck (Argo) et Scott Eastwood (Snowden). Bref, voilà une distribution qui pèse lourd mais devrait donner au film un goût d'Avengers en plus badass !

En septembre, on joue la sécurité avec le pilote héroïque Sully, incarné par Tom Hanks, dans un film de Clint Eastwood.

En octobre, le studio qui a produit la trilogie The Dark Knight dévoilera The Accoutant. Le film dirigé par Gavin O'Connor (Brothers) raconte comment un expert-comptable incarné par Ben Affleck (!) bosse en parallèle pour des organisations mafieuses. Face à Gambit, le huitième film estampillé X-Men porté Channing Tatum, Warner Bros. devra sérieusement jouer des coudes. Cela étant, connaissant l'ex-mari de Jennifer Garner, il se pourrait bien que sa performance soit 'Oscar-worthy' et donc peu destinée au grand public. Affaire à suivre.

En novembre, la comédie Bastards qui n'inspire pas plus que cela verra s'opposer Glenn Close (Damages) à Ed Helms (Les Millers) et Owen Wilson (No Escape)… Juste après, le préquel de Harry Potter prendra le relais. J'ai nommé Les Animaux fantastiques ! Réalisé par David Yates (Harry Potter 5, 6, 7 et 8) compte dans ses rangs Eddie Redmayne (The Danish Girl), Ezra Miller (We Need to Talk About Kevin) et Colin Farrell (True Detective). Le public aura-t-il déjà envie de replonger dans l'univers magique de Harry ? Le prequel vaudra-t-il vraiment le détour ? Il n'en fait aucun doute. Le marketing sera là pour ramener les fans d'Harry Potter dans les salles. Ce qui fera au moins trois blockbusters de première catégorie dans le programme 2016 du studio. Assurément 2016 sera meilleure que 2015.

Une chose est sûre, l'agenda de la Warner Bros. est donc plus que jamais optimisé autour de ces trois films majeurs : Batman vs Superman : L'Aube de la Justice, Suicide Squad et Les Animaux fantastiques. Chacun d'eux devant donner lieu à une suite déjà programmée, la marge d'erreur est faible voire carrément inexistante. Et si aujourd'hui le marché mondial permet de rentabiliser même les plus gros bides (merci la Chine), un succès public dans les salles américaines est toujours apprécié.

Mon film de l’année 2015 : Star Wars, épisode VII: Le réveil de la force de J.J. Abrams

Posté par wyzman, le 27 décembre 2015

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Dix ans après La Revanche des Sith, La Force a à nouveau frappé dans les salles de cinéma. Et il faut reconnaître que cet acte marquera l'histoire du cinéma pendant au moins une décennie. En effet, s'il ne faut retenir qu'un seul film de toute cette année 2015, c'est sur Le Réveil de la Force que mon choix se porte. Premier volet d'une nouvelle trilogie, le film réalisé, scénarisé et produit pas J. J. Abrams est une véritable pépite de space opera, un genre que George Lucas himself a popularisé et auquel il a donné ses lettres de noblesse. C'était en 1977 avec le premier Star Wars, désormais intitulé épisode IV: Un Nouvel espoir.

Trente-huit ans plus tard, c'est avec un certain aplomb que J. J. Abrams s'est engouffré dans l'univers qui l'a bercé pour livrer un film intense, attendu et épique. Intense car, que l'on soit fan ou pas de la saga, l'évocation de Star Wars suscite de vives réactions, bonnes ou mauvaises. Attendu car Star Wars figure aujourd'hui encore parmi les 3 sagas les plus rentables de l'histoire et que son influence dans la pop culture n'est plus à démontrer. Épique car pendant 135 minutes, le réalisateur de Super 8 nous envoie bien au-delà du septième ciel : aux confins de l'espace grâce à des scènes d'action franchement brillantes.

Les détracteurs du film (et de la saga) évoquent un marketing abject, du fan service à peine masqué et une pâle copie de l'épisode 4. Certes, il y a un peu de vrai dans tout cela. Mais c'est également là que l'on retrouve le génie du jeune Abrams. Plus que conscient de la valeur de la saga pour l'industrie du spectacle, celui-ci a repris les étapes clés de la première trilogie pour les déconstruire, les arranger à sa sauce et faire un film qui parle aux plus anciens, aux novices et aux fans de demain. Avec son casting multigénérationnel et où la diversité se voit, Le Réveil de la Force n'est pas un simple blockbuster made in Disney mais bien un événement auquel personne n'a pu échapper.

Entre cette héroïne qui émerge, cet acolyte noir et en vie, ce boy-scout pas si présent que ça et ces parents qui se remettent en question, Star Wars 7 fait preuve d'une modernité déconcertante voire attendrissante. Doté d'une philosophie bien à lui, où la limite entre bien et mal est moins christique que par le passé, Le Réveil de la Force est un énorme divertissement et un gigantesque spectacle dans lequel la magie opère. Les dialogues semblent d'un autre temps mais le tout est visuellement futuriste. Et c'est une chose que l'on ne peut pas enlever au bébé de J. J. Abrams ! C'est d'ailleurs parce qu'il ne réalisera pas les deux prochains volets que l'on peut décemment dire que cet épisode VII est le film de sa vie, l'œuvre dont le public se souviendra à jamais. Plus encore, c'est un bijou visuel qui renferme tout l'univers créé par George Lucas, le père spirituel de J. J. Abrams, et la pâte de ce dernier.

Que l'on ait aimé ou simplement eu envie de voir ce Star Wars 7, il n'en demeure pas moins le film de l'année, celui qui a dynamité comme jamais le box office et remis au goût du jour une saga que l'on trouvait jusqu'à il y a peu vieille et ringarde. Drôle, fantastique et empli d'une nostalgie et d'une volonté de faire plaisir assumées et revendiquées, Le Réveil de la Force clôt avec brio une année 2015 inoubliable.