Spectre: les raisons de la déception

Posté par geoffroy, le 14 décembre 2015

daniel craig james bond 007 spectre
Mais pourquoi Spectre n’a pas réédité le succès de Skyfall aux USA ?

Le choix de faire du neuf avec du vieux n’est sans doute pas étranger à la petite déception du dernier Bond au box-office américain. Malgré les efforts consentis pour nous redessiner les contours du personnage créé par Ian Fleming, l’influence du personnage historique reste la plus forte pour emporter avec lui toute idée d’aggiornamento. Explications.

Spectre, en salles depuis le 06 novembre aux USA, n’aura donc pas réédité l’exploit de Skyfall au box-office américain (304M$). Néanmoins, ce quatrième opus « bondien » incarné par Daniel Craig ne déshonore pas la franchise puisqu’il peut espérer atteindre, voire dépasser, les 200 millions de dollars en fin de carrière. Ce qui placerait le film dans la moyenne des Bond depuis l’installation de Pierce Brosnan, inflation prise en compte (Goldeneye, 1995). Bref, pas de quoi s’inquiéter pour la suite – avec ou sans Craig d’ailleurs. Surtout que le long-métrage de Sam Mendès cartonne un peu partout dans le monde. En effet, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le film a engrangé 630M$ à l’international, scellant par là-même son indéniable succès. Si la chute de ses entrées s’avère rapide, les 800 millions de dollars sont d’ores et déjà atteints. En comparaison, la cinquième aventure d’Ethan Hunt au cinéma (Mission: Impossible - Rogue Nation) a terminé sa course mondiale aux alentours des 680M$. Dans le domaine du film d’action dit réaliste, et en dehors de Skyfall évidemment, seul le dernier épisode de la franchise Fast and Furious sortit cette même année a fait mieux (351M$ aux USA pour un total de 1,5 milliard de dollars dans le monde).

Avant d’explorer plus avant les causes de ce « succès » perçu comme décevant au vu des attentes, égrenons rapidement les quelques paramètres susceptibles d’en éclairer les raisons.

-       Concurrence avec Snoopy et les Peanuts sortit le même week-end

-       Proximité scénaristique avec M:I-Rogue Nation

-       Daniel Craig vieillissant

-       Ombre de Star Wars 7 qui semble brûler chaque sortie depuis début novembre

-       Difficulté de succéder à Skyfall

Ce dernier point est essentiel puisqu’il interroge directement l’aspect cinématographique des James Bond et de leur orientation future.

Spectre fait du Bond sans trop y croire

Le film est un succès. Ce constat, purement factuel, est inattaquable. Mais, au-delà de cet aspect chiffré, le film ne peut supporter la comparaison vis-à-vis d’un prédécesseur qui, fait unique dans la saga, clôturait l’idée, plutôt habile, d’une relecture complète d’un anti-héros mythique – donc intouchable – vieux de 50 ans. À la différence de Skyfall, Spectre ne conclut rien et relance même l’antienne du complot mondialisé auquel va se heurter notre agent secret préféré malgré son récent lifting. Ainsi Bond nous refait du Bond. Mais sans trop y croire de peur de perdre l’essence d’un dernier opus si peu « bondien » dans sa mise en forme.

007 traîne alors sa dégaine dans le grand bain des habitudes, dont les recettes scénaristiques connues restent toujours très courues malgré le temps qui passe. Si celles-ci se structurent parfois de façon intéressante, le nœud relationnel malhabile, psychologisant jusqu’à l’overdose les affres de Bond, place Spectre a contrario de Skyfall dans l’émancipation narrative recherchée. En ne lâchant pas la bride, Mendès époumone son héros déjà englué dans un trauma lourdingue qui, d’une façon ou d’une autre, nuit à la dynamique romanesque d’une icône cinématographique proche de la sacralisation. Une question demeure tout de même. En effet, ne manque-t-il pas à Spectre un ton différent, autre, plus affirmé, plus mature, plus puissant ou plus léger qui sait, que celui des bons mots et autres pics d’ironie afin de conjurer l’aspect parfois étrangement impavide, monolithique et téléguidé de tout film « bondien » qui se respecte ?

Les quelques pistes esquissées, comme celle qui invite à remettre en cause la dimension humaine des services secrets, alors remplacés par des drones, ne sont que des « updates » inopérants incapables de modifier la structure narrative d’un Bond qui fonctionne à reculons par effet de contextualisation historique. Ce qui veut dire que Spectre ne capitalise pas assez son énergie sur une « tétralogie » ayant permis son renouveau. À croire que les efforts consentis pour relancer la franchise n’auront été qu’un feu de paille ou, faute de mieux, une courte parenthèse qualitative d’une saga divertissante mais peu innovante (nous pensons, par exemple, au choix judicieux de Craig, Bond blond aux yeux acier, sec comme coup de trique). Ce que Skyfall aura réussi à travers l’approche psychologique d’un homme torturé par son passé (enfance), Spectre échoue à trop vouloir tirer sur la corde, artificielle dans cet opus, d’une telle sensibilité.

Néanmoins l’essai de mise en conformité qui ne demande qu’à engloutir définitivement ce dinosaure issu de la guerre froide ne peut laisser complètement indifférent.

Un pas en avant, deux pas en arrière

Dès lors, nous avons la sensation, un peu désagréable il est vrai, d’assister à un retour aux sources sans génie d’un agent agissant au gré d’une nomenclature préétablie depuis des décennies. Le temps change, la figure du commandeur, non. Pas de surprise, donc, pour les puristes se réclamant d’un Bond « old school » nous recyclant les vieilles recettes jusqu’à l’utilisation de gadgets les plus éculés. La gravité de Skyfall, si nécessaire pour donner du volume à ce corps déterminé dans sa mécanique de réaction, n’est plus. Tout comme le mythe qui cédait sa place à l’homme. Et l’artificiel, lui, rompait enfin face à l’originel dans une idée de « réincarnation storyboardée » faisant de Bond un agent en proie aux doutes les plus légitimes. Mais que penser, alors, du trauma de plus en plus rocambolesque qu’on étire comme une longue agonie depuis quatre films ? Qu’il nous détourne sans détours de cette nouvelle réappropriation mort-née afin de nous servir un personnage re-codifié selon la norme « bondienne » mais sur lequel subsiste encore des points d’interrogation. Si le marqueur « bondien » se refuse à la simplicité, il embrigade celui-ci dans et en dehors d’un « temps-monde » globalisé.

L’aspect formel d’une telle orientation brouille la lecture d’une franchise intemporelle. Spectre en porte les stigmates puisque le film ne sait pas comment s’affranchir d’un passé cinématographique toujours aussi archétypal qui a fait sa renommée (les références nombreuses aux films de la franchise de Dr No à Permis de tuer ne font qu’accentuer la mise en représentation de l’agent secret à travers son smoking impeccable, le bad guy mégalo ou encore l’assouvissement de la gente féminine). La dichotomie entre ce que traverse Bond et l’image qu’il continue de véhiculer est flagrante. Elle crée un sentiment de vide, sorte de no man’s land identitaire niant l’idée d’accaparation par peur du lendemain. En somme, on refuse à Bond le principe de modernité pourtant esquissé en quelques occasions, et ce malgré la technologie invoquée dans une confrontation d’époques, de conception du monde, d’identités.

L’échec (très) relatif de Spectre par rapport à Skyfall questionne sur la capacité des futurs films à entretenir un développement périphérique capable d’aller au-delà de la simple représentation, fut-elle brillante, du modèle (je rappelle qu’en valeur absolue Spectre est un vrai succès). Dévitaliser à ce point James Bond après l’avoir redéfini n’est pas, à mon sens, un gage d’optimisme. Et changer d’acteur n’y suffira pas.

Star Wars 7: du bikini sexy de la Princesse Leia à la capote XXL Jabba le Hutt

Posté par cynthia, le 14 décembre 2015

Qui dit extension d'une franchise, dit prépondérance des produits dérivés. Star Wars n'échappe pas à la règle bien au contraire. Alors que le septième volet approche à grands pas dans nos salles obscures, la firme domine déjà les commandes de Noël et il y a en a pour tous les goûts! Bien sûr, des Légos aux jeux vidéos, on connaît "la force" de la marque créée par George Lucas. Mais là, on vire dans le grand n'importe quoi du consumérisme-branding-branling.

Car s'il y a de l'offre, c'est qu'il y a de la demande. Et donc acheter le bikini de la honte semble toléré sans qu'aucune censure ne soit intervenue. Imaginez, un feu de cheminée, une peau d'ours et votre partenaire qui vous attend en tenue d'esclave de la Princesse Leia. Non seulement la tenue est vraiment belle (mode fan activé) mais en plus votre chéri va adorer vous voir comme ça en rentrant du travail. Petit hic: il va falloir vous dépêcher de jouer de votre carte bleue car très prochainement, le bikini Golden de la princesse Leia sera retiré du marché, y compris les poupées représentant cette scène mythique. La raison? Disney est parti en croisade contre les symboles machistes présents dans les précédents volets de la saga et il n'est donc plus question de commercialiser des produits à l'image de Carrie Fisher et de son célèbre deux pièces qui a tant fait baver la gente masculine. Sur le site Making Star Wars, le dessinateur J. Scott Campbell (Marvel) a révélé que «Disney est déjà bien engagé dans la suppression du costume esclave de tous ses produits», en ajoutant «vous ne verrez AUCUN produits de merchandising avec le costume esclave». L'actrice Carrie Fisher a même réagi face à cette révélation en confiant au Wall Street journal qu'il s'agissait d'une réaction stupide de vouloir bannir la princesse Leia en tenue d'esclave: «qu'est-ce que je vais raconter à mon enfant à propos de cette tenue? Et bien qu'une grosse larve visqueuse m'a capturé!», avait-elle dit avec humour.

Car Star Wars, en tant que premier mythe créé par le cinéma, s'adresse à tous.

Pour les enfants et les adolescents

À l'approche de Noël, le géant Disney peut se frotter les mains depuis ses rachats de Marvel et de la saga Star Wars. Pourquoi? Il n'y a qu'à allumer la télévision pour constater que les publicités entre 15h30 et 19h (publicités visant les enfants et le portefeuille des parents) regorgent de produits issus de ces deux "écuries" lucratives. Premier petit plaisir des jeunes les Lego à l'effigie des héros. C'est ainsi que Dark Vador, les stormtroppers ou encore les nouveaux personnages de l'Épisode VII apparaissent en petites briques de couleurs hors de prix.

Si en rentrant de votre travail, vos enfants vous cassent les pieds et/ou souffrent d'hyperactivité, Star Wars résoudra tous vos problèmes grâce à des déguisements et des sabres lasers (avec bruitage). Vos progénitures se croiront des maîtres jedi tandis que vous pourrez vous délecter d'un bon bain! Si au contraire vos enfants sont des rats de bibliothèque, n'ayez crainte Star Wars est là pour les accompagner aussi bien dans leurs études que dans leurs loisirs avec des sacs à dos, des trousses et des stylos, ainsi qu'avec des multiples jeux vidéo disponibles dont le dernier en date sur PS4: Star Wars Battlefront. Sans oublier les 150 livres qui sont actuellement en librairie.

Pour tous les âges

Pour ceux qui ont le réveil difficile, faite appelle à la gamme de réveil Dark Vador ou des personnages de l'Épisode VII et continuez votre début de journée en vous préparant à l'aide d'une lampe Star Wars, avant de déguster vos céréales dans le crâne de Dark Vador (rassurez-vous ce n'est qu'un bol) ou vos toasts fraîchement sortis du grille-pain toujours à l'effigie de Vador. Pour ceux qui aiment recevoir ou qui veulent faire une fête thématique, sachez qu'il existe aussi des moules à glaçons Stormtroppers et Dark Vador, de quoi pimenter vos soirées (geeks?) entre amis.

Pour les adultes et/ou «geeks» à la manière de Sheldon Cooper dans la série The Big Bang Theory

Les enfants sont les premiers visés dans le marketing? Préjugés! Il existe davantage de fans de plus de 20 ans que de jeunes fraîchement attirés par Dark Vador et ses amis. Cela n'a pas échappé aux puissants "idéateurs de produits dérivés".

Si vous êtes un(e) fan de Star Wars, que vous avez dépassé 25 ans et que vous souhaitez refaire la décoration de votre antre, Star Wars propose un assortiment de silhouette en carton ainsi qu'une collection Pop Funko (les célèbres et mignonnes poupées à grosses têtes) représentant vos personnages favoris.

Vous pensez que ces gadgets sont fous? Attendez de voir ce que Star Wars vous réserve en dessous de la ceinture...

Pour les longues nuits d'hiver en célibataire ou en couple:

Vous en avez marre de vos vibromasseurs habituels? Ne vous inquiétez pas...Star Wars a pensé à votre plaisir solitaire en sortant une gamme de vibromasseur à l'effigie de Dark Vador, R2D2 ou encore de C-3PO... de quoi bien ressentir la force! Vous êtes en couple? Ne vous inquiétez pas...Star Wars est encore là pour activer vos joies sexuels avec le vibromasseur Stormtrooper et ses massages stimulants pour deux.

Envie de prolonger le délire jusqu'au bout (sans mauvais jeu de mots)? Avec les préservatifs Star Wars vous allez frôler les étoiles avec votre sabre (pas laser). Mention spéciale pour le préservatif Jabba le Hutt qui brille dans le noire mais ne semble pas aller à tous les partenaires (comprendre que les petits calibres doivent s'abstenir).

Que la force soit avec les fans qui ne pourront plus jouer de leurs larves visqueuses sur leurs compagnes en pensant à la princesse Leia en esclave! Mais vous pourrez vous consoler avec des slips/caleçons/boxers/culottes et autres sous-vêtements ou, mieux encore, avec le manteau Chewbacca... ce n'est pas aussi sexy qu'un bikini, mais ça respire le swagg tout de même!

Il faut savoir que la France est l'un des premiers pays où furent commercialisés des produits de la Guerre des étoiles, «y compris des exclusivités adaptées au marché domestique», comme il est indiqué dans l'œuvre de Stéphane Faucourt La French Touch: Le Guide Complet des produits Collector de la Guerre des Etoiles 1977-1987. Jouets, poupées ou encore déguisements, lors de la sortie de la trilogie d'origine, les centres commerciaux grouillaient de produits dérivés. Avec l'arrivée d'Internet, la déferlante de la marque Star Wars est exponentielle et tout le monde est visé... les petits et les grands! Et surtout le porte-monnaie....