Dans les coulisses du Festival 2 Valenciennes 2017

Posté par wyzman, le 20 mars 2017

Les cinéphiles le savent, en période de festivals, il s'en passe des choses. La septième édition du Festival 2 Valenciennes n'a pas dérogé à la règle. Toute la semaine dernière, c'est avec un vrai plaisir que nous avons croisé organisateurs, producteurs, distributeurs, réalisateurs, acteurs, critiques et festivaliers venus vivre une expérience inoubliable. Et à l'instar du palmarès Fictions où De toutes mes forces et The Young Lady ont brillé, les coulisses du Festival 2 Valenciennes étaient propices aux bons mots. Entre petites punchlines balancées aux cocktails ou vraies critiques post-projections, voici les meilleures pépites lues ou entendues pendant cette folle semaine. Par charité, elles resteront anonymes.

"Il a le bout court."

"C'est vraiment une chic fille. Elle vient, elle dédicace son livre, y a personne mais elle a le sourire."

"Deux idées sur une affiche c'est une de trop !"

"C'est bien mais bon… Les Français on a vraiment un problème avec les musiques de films hein..."

"Certains ont une intolérance au lactose moi j'ai une intolérance aux chauves."

"C'était beau mais c'était plombant. Ça m'a donné faim !"

"Je considère que dès qu'on fait des excès tous les jours, on en fait pas."

"C'est du cinéma d'anorexique."

"J'adore les accents étrangers sérieux. Québécois, belge ou marseillais, moi j'adore."

"Au moins cette année la nana qui présente sait lire ses fiches…"

- Catherine c'est quand même la plus belle.

- Quelle Catherine ?

- Bah celle que tout le monde connaît !

"T'as les veines qui ressortent en bleu Moonlight."

"C'est quand même étrange cette manie de faire des logements sociaux qui ressemblent à des logements sociaux."

"Tu remarqueras que c'est quand même celle qui a le moins de dialogues qui joue le mieux."

"Il est pas moche mais je suis plus cuisses de palefrenier."

"Chers passagers, nous vous rappelons qu'un service de taxi est disponible à l'arrivée… Ah non le dimanche c'est fermé. Désolé !"

Cannes 70 : Body Snatchers, Mondo Cane, Sissi et autres incongruités de la compétition

Posté par cannes70, le 20 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-59. Et pour retrouver le début de la série, c'est par .

Lorsque l'on se replonge dans l'Histoire de la compétition du Festival de Cannes, on constate un relatif équilibre entre les chefs-d’œuvre incontestés, les films parfois magnifiques hélas oubliés que l'on (re)découvre à l'occasion d'une restauration (ne citons que Amour de Karoly Makk l'an dernier) et les nanars ou ratages complets... Intéressons-nous ici à un autre type de longs-métrages : les films dont la présence sur le moment - ou a posteriori - possède quelque chose que l'on peut qualifier d'«incongru», tant ils sont éloignés des multiples profils du long-métrage dit «cannois». On pourrait les résumer, après les avoir vus, à cette phrase : «Ah, c'était en compétition, ça ?, hum, étonnant». Évidemment, cette sélection d'incongrus pourra elle-même paraître... incongrue.

L'invasion des profanateurs de palmes d'or

Commençons avec Body Snatchers, le seul film, encore aujourd'hui, étrangement, d'Abel Ferrara à avoir connu les honneurs de la compétition, en 1993. Il s'agit d'une œuvre de commande de la Warner dont le budget confortable de plus de quinze millions de dollars a permis au cinéaste de signer l'une de ses plus belles œuvres visuellement, avec des couleurs et des luminosités magiques et oppressantes, signées Bojan Bazelli. Un style graphique qui se mariait bien avec les images de Stuart Dryburgh pour la Palme d'or de cette année là, La Leçon de piano de Jane Campion. Si ce film détonne par rapport à des sélections plus traditionnelles de la compétition, c'est dans son registre de terreur pure, l'horreur ou l'épouvante n'ayant guère droit de cité sur le tapis rouge, surtout en compétition. On peut citer notamment L'Obsédé de William Wyler ou Possession d'Andrzej Zulawski (tous deux primés pour leurs acteurs, au passage) mais les exemples restent très rares.

Dans le huis-clos d'une petite base militaire, les êtres humains sont remplacés dans leur sommeil par des entités venues d'ailleurs. Seule subsiste leur enveloppe extérieure, leur humanité et leur capacité à ressentir étant effacées. «Where are you gonna run, where are you gonna hide», ces quelques mots annihilant toute forme d'espoir pour les rares rescapés sont prononcés avec froideur et un fatalisme certain par une brave mère de famille interprétée avec un calme sinistre par Meg Tilly dans l'une des scènes les plus glaçantes du cinéma d'effroi de ces dernières années. Une présence enthousiasmante dans la compétition mais très inattendue, à l'époque déjà et encore un peu plus avec le recul. Bad Lieutenant avait été présenté hors-compétition un an plus tôt. Peut-être une volonté de rattraper cette impression d'un rendez-vous manqué avec un grand auteur au sommet de son art ?

En 1962, un concurrent s'est durablement installé dans la mémoire des cinéphiles adeptes d'un cinéma différent, pour le moins. Mondo Cane de Gualtiero Jacopetti, Paolo Cavara et Franco Prosperi est d'abord connu pour son thème mythique signé Riz Ortolani et Nino Oliviero, cité ensuite aux Oscars. Ce film semi-documentaire possède une forme inédite : un assemblage de scènes présentées comme prises sur le vif mais plusieurs ont en réalité été retournées selon le bon vouloir des réalisateurs pour asséner un propos un poil douteux, vaguement réactionnaire. Le but était surtout de titiller les bas instincts du spectateur en quête de sensations fortes, à renfort de scènes d'une violence extrême ou dénudées, présentées comme sociologiques ou ethnographiques, au sein de populations dites sauvages, de préférence en Afrique.

Le succès aidant, un sous-genre, le Mondo, est né et connaîtra de multiples exemples qui, avec plus ou moins de bonheur, exploiteront les misères du monde pour soit-disant les dénoncer. Avec Cannibal Holocaust, Ruggero Deodato, toujours sur une musique d'Ortolani, fera dériver ces productions vers un autre format, le found footage. Le film choqua l'éminent spécialiste et historien Jean Douchet : «Il faut une certaine dose d'impudeur pour défendre une telle conception, je ne dis pas du cinéma, mais simplement d'un film. Gualtiero Jacopetti, s'étant retrouvé à quarante ans infirme par accident après avoir été un célèbre playboy, estime en conséquence que la vie est une chienne de vie et le monde une vaste poubelle» dans les Cahiers du Cinéma n° 132.

Les Inconnus de Cannes


L'Inconnu de Shandigor de Jean-Louis Roy parodie le cinéma d'espionnage. Totalement à part, cette production à la limite de la série Z a dû désarçonner les jurés de 1967 parmi lesquels on retrouvait, excusez du peu, Shirley Mac Laine, Sergueï Bondartchouk, Miklós Jancsó ou Vincente Minnelli. Ont-ils chantonné «Bye Bye Mister Spy» comme Serge Gainsbourg, mélomane chef d'un groupe d'espions tous chauves ? Cette pépite volontairement particulière, dont certaines scènes ont été tournées devant la cathédrale de Gaudi à Barcelone, fut repêchée par L'Étrange Festival en 2010.

Daniel Emilfork au physique si captivant est un savant infirme et un peu fou qui a inventé l'Annulator, un système capable de désamorcer les armes nucléaires, ce qui ne manque pas de susciter la convoitise des Américains et des Russes mais aussi de ces étranges espions chauves menés par le Poinçonneur des Lilas. L'une des très grandes curiosités de l'Histoire d'une manifestation qui a tout de même raté Jean Rollin et Jess Franco, lesquels auraient pu se reconnaître dans ce cinéma un peu déviant - où l'on retrouve Howard Vernon en ex-SS (comme d'hab) - comme on aimerait en voir un peu plus souvent sur la Croisette.

En 1972, autre surprise : l'invitation à Papa Les Petits Bateaux de Nelly Kaplan, une comédie qui correspond bien à l'esprit iconoclaste et anar de la réalisatrice de La Fiancée du pirate, en moins brillant certes, mais plutôt divertissant. Un groupe de gangsters kidnappent une riche héritière mais sont très vite dépassés, voire «trépassés» par leur «victime». Sheila White, actrice & chanteuse anglaise est très fatigante mais heureusement la troupe qui l'entoure, constituée notamment de Michael Lonsdale (avec un tee-shirt Mickey de très grande classe), Pierre Mondy, Michel Bouquet et surtout Judith Magre assurent le spectacle et nous amusent avec leurs prestations de pieds nickelés sympathiques.

Sissi ! Si, si !


Terminons enfin avec ce qui fut l'inspiration de ce texte et la source d'une immense surprise. Deux des films de cinéma les plus populaires de l'histoire du petit écran depuis presque soixante ans ont eux aussi été soumis aux votes d'un jury cannois : les deuxième et troisième volets des aventures romantiques d'un couple royal autrichien incarné par Romy Schneider et Karlheinz Böhm ! Oui, mesdames et messieurs, Sissi Impératrice en 1957 puis Sissi, face à son destin l'année suivante (faut pas gâcher) auraient pu doubler les palmes d'or de ces années là, La Loi du Seigneur de William Wyler et Quand passent les cigognes de Mikhaïl Kalatozov.

Deux films très sucrés, trop, la trilogie s'achevant sur un happy end refusé dans la réalité à la princesse, violemment assassinée tout de même par un déséquilibré. Une «saga» à la popularité inaltérable, en premier lieu grâce à la charmante interprétation de Romy Schneider qui, heureusement pour la qualité de sa carrière future, rencontrera des réalisateurs plus inspirés, en premier lieu Claude Sautet qui lui offrira plusieurs chefs d'oeuvre dont Les Choses de la vie et Max et les Ferrailleurs.

On peut rajouter d'autres exemples de films plus ou moins inattendus comme l'étrange Seconds - l'opération diabolique de John Frankenheimer (1966) ou quelques films d'animation destinés à un public adulte comme Fritz The Cat de Ralph Bakshi (1974) et Le Chaînon Manquant de Picha (1980). Étrangement, aucun de ces films n'a reçu la Palme d'or !

Jetons en post-scriptum un voile pudique sur ce film de 2016 que nous ne nommerons pas (nous pensons aux familles de tous ceux qui sont impliqués) et qui s'ouvre sur ce carton qui restera dans les annales du cinéma engagé et des rétines d'un public médusé (et franchement hilare) : « La brutalité au Sud Soudan n'est comparable en Occident qu'à l'amour impossible… [des points de suspension en images fixes, roulement de tambour dans les cerveaux pour le moins surpris de la foule du Théâtre Lumière] entre un homme et une femme.». Merci, Sean, pour ce moment... incongru... Mais est-ce bien, dans le cas précis, le meilleur adjectif à employer ?

Pascal Le Duff de Critique-Film

18e édition pour le Festival international du film d’Aubagne

Posté par MpM, le 20 mars 2017

C'est parti pour la 18e édition du Festival international du film d'Aubagne qui s'ouvre ce soir avec Captain Fantastic de Matt Ross. Consacré à la promotion de la jeune création cinématographique et à la création musicale pour l’image, il propose une profusion de rencontres, de projections et de concerts qui réunissent plus de 500 professionnels venus du monde entier.

Au programme, des compétitions longs et courts métrages qui permettront de (re)découvrir Compte tes blessures de Morgan Simon ou Limbo de Konstantina Kotzamani, des films coups de cœur comme Ma vie de courgette de Claude Barras, des avant-premières et plusieurs rendez-vous autour de la musique de film.

La compositrice Rachel Portman, première femme ayant remporté l'Oscar de la meilleure musique originale (c'était en 1997 pour Emma l'entremetteuse de Douglas McGrath), est ainsi l'invitée d'honneur de cette édition 2017. La masterclass de composition musicale pour l'image sera, elle, dirigée par le compositeur Jérôme Lemonnier. Elle donnera lieu, après 10 jours d'un travail acharné, à la création d'un ciné concert présenté lors de la cérémonie de clôture le 25 mars. Enfin, c'est Nathaniel Méchaly, connu pour la bande originale de The Grandmaster de Wong Kar-Wai ou Taken de Pierre Morel, qui donnera la fameuse leçon de musique de l'édition 2017.

D'autres invités d'honneur sont attendus comme l'actrice et réalisatrice Noémie Lvovsky, le cinéaste Radu Mihaileanu,  ou encore l'acteur et réalisateur Lyes Salem. En parallèle, le festival propose également un hommage à trois festivals européens (Brno 16 en république tchèque, Oberhausen en Allemagne et Il Cinema Ritrovato en Italie), des programmes courts, des concerts, des actions d'éducation à l'image et des rencontres professionnelles. On l'aura compris : cette semaine, quand on aime le cinéma et la musique, c'est à Aubagne que ça se passe !

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Festival international du film d'Aubagne, musique et cinéma
Du 20 au 25 mars 2017
Informations sur le site de la manifestation

Colin Farrell et Denzel Washington en négociations pour le prochain film de Dan Gilroy

Posté par vincy, le 20 mars 2017

Sony a acquis le prochain film écrit et réalisé par Dan Gilroy (Night Call). Il faut dire que le casting promis est alléchant: Colin Farrell est en négociations pour être le partenaire de Denzel Washington dans ce drame judiciaire, Inner City.

Washington incarnerait un avocat gauchiste dur en affaires qui a souvent combattu du bon côté même si d'autres en tiraient le bénéfice au dessus de lui. Quand son associé souffre d'une attaque, il prend soudainement le rôle de leader dans son cabinet. Il découvre alors de nombreux détails cachés sur l'histoire de sa société, réputée pour ses batailles morales, alors, qu'en sous-main, ses valeurs étaient bafouées. Il se retrouve alors à la croisée des chemins... Farrell interpréterait un de ses collègues.

Denzel Washington a dernièrement été nommé aux Oscars pour son film Fences. Colin Farrell sera le personnage masculin du prochain film de Sofia Coppola, Les proies, qui est attendu à Cannes si tout va bien. Il était à l'affiche récemment de The Lobster et des Animaux fantastiques.