Cinelatino 2017 : ouverture sensible avec Une vie ailleurs d’Olivier Peyon

Posté par Morgane, le 19 mars 2017

C'est la 29e édition pour le festival Cinelatino qui se déroule actuellement à Toulouse. Pour son ouverture vendredi 17 mars, la ville rose était inondée de soleil. La langue espagnole et ses nombreux accents sud-américains se mêlaient à une belle ambiance estivale et au son entraînant de la fanfare Super Panela qui lançait les festivités dans la cour de la Cinémathèque.

Pendant 10 jours, le cœur de la ville (et sa région) va battre aux rythmes de Cinelatino. Films en compétition (longs et courts de fiction, documentaires), découvertes, reprises, focus (notamment celui sur le groupe de Calí en Colombie)... mais aussi des lectures, des rencontres, des ateliers ou encore des initiations à la salsa.

Vendredi, il y avait quatre façons d'ouvrir le festival. La première se passait en plein air, avec une projection de courts-métrages précédée de la batucada Batida Louca. On pouvait également partir en Uruguay avec Olivier Peyon (Une vie ailleurs), ou bien à la "frontière" entre le Mexique, la Colombie et le Canada avec Juan Andres Arango (X-Quinientos) ou encore en Argentine avec Milagros Mumenthaler (La idea de un lago).

Rencontre avec Olivier Peyon et Maria Dupláa

Je me suis envolée en Uruguay dans un film au casting franco-uruguayen-argentin suivant une mère (Isabelle Carré) qui aidée d'un assistant social (Ramzy Bedia) retrouve son fils en Uruguay qui lui avait été enlevé par son ex-mari. Le sujet du film est fort et bouleversant et Ramzy que l'on connaît habituellement dans des rôles comiques excelle ici et transmet admirablement bien la tension dramatique. Le duo qu'il forme avec Maria Dupláa (la tante du petit garçon) respire la sincérité. Bref, Ramzy nous touche réellement par sa justesse. Ce qui n'est pas forcément le cas d'Isabelle Carré. Elle, habituellement juste dans ses personnages à fleur de peau, ne m'a pas touchée, en faisant trop pour que ce personnage de mère courage en ressorte crédible. Des gestes rapides, excédés, un phrasé peu naturel. Là où les autres acteurs tapent au bon endroit j'avais le sentiment qu'elle, était ailleurs, dans un autre registre qui ne collait pas à l'ensemble.

Olivier Peyon et Maria Dupláa étaient présents à l'issue de la projection. Le réalisateur a alors expliqué pourquoi ce film qui devait en premier lieu se tourner en Argentine s'est finalement, pour des raisons de production, déroulé en Uruguay. Pour le rôle de Maria, l'actrice devait parler français or ce n'était pas le cas de Maria Dupláa. Mais elle explique: "quand je suis arrivée au casting, toutes les autres actrices révisaient leur texte en français! On m'a alors dit que je devais parler français. Comme ce n'était pas le cas, tout mon stress s'est envolé car je n'avais alors plus rien à perdre! Je l'ai fait sans peur et apparemment c'est ce qui a plu à Olivier."

Quant au choix d'Isabelle Carré le réalisateur explique que c'est elle qu'il a sollicitée en premier. Il voulait lui proposer ce rôle qui est une sorte de contre-emploi, un rôle où "elle n'a pas le temps d'être aimable." Pour ce qui est de Ramzy, "c'est elle qui a soumis l'idée de Ramzy avec qui elle a joué dans Des vents contraires." Et pour le rôle de Felipe, l'enfant d'Isabelle Carré, c'est Dylan Cortes déjà habitué aux caméras puisqu'il a tourné beaucoup de publicités. "Au début je le trouvais presque trop parfait d'ailleurs !"

Et la soirée de se terminer par l'intervention d'un spectateur uruguayen qui vit désormais en France et qui remercie le réalisateur d'avoir si bien filmé l'Uruguay, Montevideo et d'être sorti de Montevideo pour aller filmer à Florida.

Cannes 70 : rue d’Antibes, souvenirs du marché

Posté par cannes70, le 19 mars 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-60.

Comme tous les « anciens » de Cannes, mes souvenirs du festival sont liés à un certain nombre de projections, de séances mémorables, de découvertes de films qui sont depuis entrés dans une certaine histoire du cinéma.

C’est ainsi que je me rappelle avoir vu à Cannes des films tels que : Blood Simple des Frères Coen, Mad Mission III de Tsui Hark, Matador de Pedro Almodovar (à cette projection, je me suis retrouvé assis à côté de John Waters !), Razorback de Russell Mulcahy, CHUD de Douglas Cheek, Endgame / Le gladiateur du futur de Steve Benson, alias Joe d’Amato, Opera de Dario Argento, Re-animator de Stuart Gordon.

Et aussi : Critters, Hellraiser, Society et des dizaines d’autres films…

Bien sûr, il ne servirait à rien de chercher ces titres dans les catalogues officiels, que ce soit ceux des sélections officielles ou des sections parallèles. Tous ces films, sans exception, étaient présentés au Marché du Film.

Durant les années quatre-vingt, et une partie des années quatre-vingt dix, le Marché était un véritable eldorado pour les cinéphiles avides de cinéma bis ou plus simplement de découvertes. Pour eux, la zone essentielle du festival n’était pas le Nouveau Palais, ni même l’ancien (toujours debout), mais la rue d’Antibes, selon un axe qui conduisait des Olympia (en bas) au Star (en haut) en passant par Le Français (dans une ruelle adjacente) et les Ambassades (aujourd’hui la Fnac).

Un véritable festival « off », marginal, déconnecté des grandes affaires « artistiques » du Palais

Le badge du Marché était alors très accessible financièrement, et certains avaient remarqué que le cinéma Olympia, destiné aux « indépendants » non rattachés au Marché « officiel », était en accès quasiment libre. C’était alors un aller-retour permanent d’un bout à l’autre de cet axe, une course effrénée et des choix aléatoires : comment choisir entre des dizaines de titres inconnus ? C’était aussi du coup un ballet permanent dans les salles. Un film pouvait se quitter au bout de dix minutes (un navet infâme) pour foncer voir ce qui se passait dans la salle d’à côté (peut être un chef d’oeuvre ?).

C’est ainsi qu’a existé durant des années un véritable festival « off », marginal, déconnecté des grandes affaires « artistiques » du Palais. De jeunes réalisateurs venaient y présenter leurs premiers slashers, parmi lesquels un certain Sam Raimi. D’autres, comme Almodovar, n’ont connu à Cannes que ce Marché, avant une reconnaissance tardive… Parfois aussi, des films découverts au hasard ont reçu un accueil enthousiaste avant de disparaître des mémoires. Qui connait une petite comédie horrifique intitulée Screamplay, unique réalisation d’un certain Rufus Butler Seder ?

On se rappelle encore les séances de minuit au Star de films gore, la brève domination de Cannon qui avait squatté les salles du marché durant quelques années, les Mad Mission et leur (faux) « Champagne Screenings » au Français, les films bis italiens systématiquement projetés à l’Olympia 6. Finalement, une année, en arrivant devant cette salle sur laquelle étaient affichés tous les films du jour, une amie s’est exclamée, catastrophée: « Il n’y a plus rien..! »

C’est que les temps avaient vite changé. Le Festival « officiel » a repris les choses en main, et entièrement centralisé le Marché. Nouvelles salles de projection à l’intérieur du « Bunker », disparition des salles du centre-ville, nouvelles règles d’inscription, de projection et d’accréditation au Marché, projections en vidéo sur les stands… la joyeuse anarchie de la rue d’Antibes ne pouvait pas convenir à l’ultra professionnalisation du Festival. Le Marché actuel draine toujours (et encore plus) de business, mais l’ordre règne et la fête est depuis longtemps finie.

Laurent Aknin de L'Avant-Scène Cinéma

Le British Film Institute s’encanaille avec une collection érotique

Posté par vincy, le 19 mars 2017

Le vénérable British Film Institute a décidé depuis quelques semaines de vous chauffer les hormones. En effet, le BFI a mis en ligne une vingtaine de films érotiques anglais, tous réunis dans la collection "The Pleasure Principle". Ces films couvrent la période allant de 1896 au début du XXIè siècle, et ont été numérisés, dans le cadre du programme Britan on Film Project qui prévoit la numérisation de 10000 films archivés tous genres confondus.

Une femme nue batifolant dans  la mer, une autre plus distinguée s'amusant avec ses jupons, une princesse grecque et son esclave serbe, un documentaire sur les stripteaseuses de Soho, une comédienne (Fiona Richmond) répondant à une interview de 9 minutes entièrement nue et même un film d'animation où l'on fantasme sur les seins. L'érotisme est avant tout féminin. La plupart de ces films étaient diffusés dans les clubs anglais réservés aux hommes.

Le BFI souhaitait rendre ces films disponibles: "Nous voulons retracer l'histoire de ces films souvent interdits. C'est un voyage social et culturel à travers le XXe siècle, avec des œuvres qui ont souvent gêné les gens" explique le conservateur de l'institut Vic Pratt dans le Guardian.

Le plan de numérisation prévoit d'autres films comme Boys and Girls Together, qui montre la sexualité de plusieurs locataires d'une maison, en 1979. C'est d'ailleurs le premier film montrant deux homosexuels mâles faisant l'amour.

Malheureusement, il fallait bien une mauvaise nouvelle, même si la plupart des films sont gratuits, ils sont indisponibles quand on veut les voir à l'étranger. Un Brexit automatique.

Festival 2 Valenciennes 2017 : De toutes mes forces et The Young Lady raflent la mise

Posté par wyzman, le 19 mars 2017

Jour 4. Fictions. Au top de leur forme, les organisateurs du 7ème Festival 2 Valenciennes nous ont encore fait rêver hier, jour de la fameuse cérémonie de clôture. Après avoir trois jours centrés sur le cinéma documentaire, c'est avec un vrai plaisir que nous avons découvert leur sélection côté fiction. Et au cas où vous ne l'auriez pas compris plus tôt, nous avons été pleinement conquis. Entre petits films, petits bijoux et succès annoncés, les 8 films en compétition n'ont pas manqué de nous surprendre à tour de rôle.

Dernier film de la compétition, Une vie ailleurs d'Olivier Peyon n'a pas manque d'émouvoir les festivaliers. Centré sur la quête d'une femme, Sylvie, qui veut retrouver son fils, enlevé quatre ans plus tôt par son ex-mari, Une vie ailleurs a permis au public de voyager pendant 1h36. Parfaitement castés, Isabelle Carré et Ramzy Bedia font parfaitement le boulot. Après Les Petites vacances, Olivia Peyon signe un joli nouveau film en salles le 22 mars.

Par la suite, les organisateurs du Festival 2 Valenciennes ont eu la bonne idée de projeter Going to Brazil, nouvelle comédie déjantée de et avec Patrick Mille. Venu exprès pour l'occasion, le réalisateur a répondu aux questions du public avec humilité. Pour rappel, Going to Brazil raconte comme trois amies venues au Brésil pour le mariage d'une vieille copine finissent par tuer un jeune homme trop instant. Film de potes à voir entre potes, Going to Brazil devrait ravir tous les amoureux d'Alison Wheeler et de l'humour de Franck Gastambide.

Mais s'il y a bien une chose qu'il ne fallait pas manquer hier soir, c'est sans aucun doute la cérémonie de clôture. Toujours présentée par Nathalie Corré, cette cérémonie a été l'occasion de remercier les innombrables partenaires du festival, d'applaudir l'organisation de l'équipe technique et de rendre un bel hommage à Marthe Keller. Une actrice visiblement très appréciée des femmes de Valenciennes et dont l'accent ne cessera jamais de nous faire craquer ! Quant au palmarès, celui-ci s'est finalement réparti entre trois films, ceux dont nous avons beaucoup parlé ces derniers jours et à l'intérêt plus que certain : De toutes mes forces de Chad Chenouga, The Young Lady de William Oldroyd et Tunnel de Kim Seong-hun.

Grand Prix : The Young Lady

Prix du Jury : Tunnel

Prix de la Critique : De toutes mes forces

Prix du Public : Tunnel

Prix des Etudiants : De toutes mes forces

Prix d'interprétation masculine : Khaled Alouach (De toutes mes forces)

Prix d’interprétation féminine : Florence Pugh (The Young Lady)