Ian Holm nous quitte (1931-2020)

Posté par vincy, le 19 juin 2020

Mondialement connu pour avoir incarné Bilbo dans Le Seigneur des Anneaux, la trilogie oscarisée de Peter Jackson, Ian Homm est mort à l'âge de 88 ans. L'acteur britannique avait été révélé au grand public dans Alien - le huitième passager de Ridley Scott en 1979, dans le rôle d'un androïde, avant d'être sacré aux Baftas et nommé à l'Oscar du meilleur second-rôle dans Les chariots de feu en 1981.

A l'aise dans tous les genres, on l'a aussi remarqué dans Greystoke, la légende de Tarzan, Brazil et Time Bandits de Terry Gilliam, Une autre femme de Woody Allen, Henry V et Frankenstein (où il était le baron) de Kenneth Branagh, Kafka de Steven Soderbergh, Le festin nu et eXistenZ de David Cronenberg, La folie du roi George, Big Night... En 1997 il est doublement à Cannes avec Le cinquième élément de Luc Besson et le magnifique De Beaux lendemains d'Atom Egoyan.

Son éclectisme traverse toute sa filmographie. Capable de se fondre dans n'importe quel univers, de Richard Attenbrough (Les griffes du lion) Richard Lester (La rose et la flèche), de Franco Zeffirelli (Hamlet) à Arnaud Desplechin (Esther Kahn). On le voit aussi chez Danny Boyle, Sidney Lumet, John Frankenheimer, John Badham, Albert et Allen Hughes, Zach Braff, Roland Emmmerich, Andrew Niccol et même Martin Scorsese (Aviator).

Il tournera ses derniers films avec Peter Jackson pour les deux premiers Hobbit.

Second-rôle impeccable qui aura traversé les décennies avec modestie, Ian Holm a débuté à la Royal Shakespeare Company. Car c'est sur les planches qu'il reçu les plus beaux honneurs, jusqu'à recevoir un Tony Award pour son personnage de Lenny dans The Homecoming d'Harold Pinter, qui confia que Holm était son acteur favori. D'Hercule Poirot à Alceste, de la voix du chef Skinner dans Ratatouille (qui lui valu un Annie Award) à Thénardier, il était capable de se glisser dans n'importe quel rôle grâce à un jeu volontairement minimaliste (qui n'empêchait pas les excès), considérant qu'au cinéma le regard faisait la moitié du travail.

[On va tous au cinéma] Mort sur le Nil (7 octobre)

Posté par redaction, le 19 juin 2020

Le pitch: Au cours d’une luxueuse croisière sur le Nil, ce qui devait être une lune de miel idyllique se conclut par la mort brutale de la jeune mariée. Ce crime sonne la fin des vacances pour le détective Hercule Poirot. A bord en tant que passager, il se voit confier l’enquête par le capitaine du bateau. Et dans cette sombre affaire d’amour obsessionnel aux conséquences meurtrières, ce ne sont pas les suspects qui manquent ! S’ensuivent une série de rebondissements et de retournements de situation qui, sur fond de paysages grandioses, vont peu à peu déstabiliser les certitudes de chacun jusqu’à l’incroyable dénouement !

Le cast: Réalisé par Kenneth Branagh, avec Kenneth Branagh et Gal Gadot, Armie Hammer, Annette Bening, Letitia Wright, Ali Fazal et Sophie Okonedo

L'atout: 350M$ de recettes dans le monde, 1,5 million d'entrées en France. Le crime de l'Orient-Express par Branagh avait ressuscité Agatha Christie et Hercule Poirot en 2017. On poursuit une franchise atemporelle, cette fois-ci en Egypte, et avec la star de Wonder Woman. Gal Gadot, star de l'automne? Sans aucun doute. D'autant que Mort sur le Nil est l'une des valeurs sures de l'enquête policière et qu'un an après le succès d'A couteaux tirés, le genre est en pleine forme au box office.

[Pas de bande annonce pour l'instant]

Annecy 2020 – le film du jour : Ghosts de Park Jee-Youn

Posté par MpM, le 18 juin 2020

Puisque cette année, Annecy se déroule en ligne, Ecran Noir se fait votre guide parmi les différentes sections et vous aide à savoir ce qu'il ne faut surtout pas rater ! Pour les plus pressés, nous mettons en lumière chaque jour un film qui nous semble indispensable. Pour les autres, nous ajoutons quelques conseils supplémentaires à grapiller dans le même programme. Et enfin, pour les plus gourmands, on va plus loin avec des idées de films, hors festival, à regarder en ligne pour prolonger le plaisir...

C'est le programme 5 qui nous occupe aujourd'hui, avec en premier lieu Ghosts de la réalisatrice coréenne Park Jee-Youn, une étude assez cynique des rapports de couple. Le personnage principal est une femme mûre vivant en couple avec un homme perpétuellement représenté sous les traits d'un nageur (bonnet de bain et lunettes incluses). Leur univers consiste principalement en une grande pièce (inondée) qui fait à la fois office de chambre à coucher et de cuisine. Il se décline dans des tons de noir, de gris et de blanc, avec parfois des aplats de couleurs localisés.

Le couple vit donc ensemble sans vraiment se voir, devenus "fantômes" l'un à l'autre, et au monde en général. Le réalisatrice joue alors sur un mélange d'images allégoriques et de situations absurdes pour ausculter cet effet du temps et de l'existence sut les êtres. Le décor dans lequel évolue les personnages se fissure, ou en tout cas semble sans cesse inviter à regarder au-delà : des brèches dans le sol, une fente par lequel on regarde, et même un trou béant dans le crâne de l'un des protagonistes. Le personnage féminin ne cesse de vouloir sonder ces cavités / orifices : au départ, elle glisse son oeil par une fente, puis se penche sur différents trous dans le sol. "Qui est là ?" demande-t-elle à plusieurs reprises.

On ne sait exactement où conduisent ces ouvertures, mais elles semblent sans cesse ramener dans l'appartement du couple, ou en tout cas dans son intimité. Différentes dimensions se croisent ainsi dans des scènes de plus en plus étranges et décalées, peuplées d'apparitions spectrales : un poisson géant qui flotte dans la chambre, des nuées de nageurs qui dansent, volent ou plongent, et des corbeaux omniprésents, comme s'ils étaient parfaitement à leur place.

Les dialogues, rares, hésitent eux-aussi entre ironie et cliché. "Alors, heureuse ?" glisse le nageur à sa compagne avant de la caresser presque mécaniquement, jusqu'à ce que sa main traverse son corps. Un autre dialogue faussement éthéré singe les habituelles envolées sentimentales. Quand au plus bel échange du film, il se joue entre deux femmes, et se traduit métaphoriquement par des gouttelettes jaillissant de leur bouche pour venir se percuter dans l'air. Par ces temps de covid, ça fait frémir, mais on adore cette vision d'un dialogue qu'on imagine de sourds, et qui se finit d'ailleurs par un acte de violence. Difficile d'en dire plus sans gâcher complètement le plaisir de spectateur, si ce n'est que l'ambiance du film, et sa manière de jouer sur des motifs récurrents et ironiques, nous ont pas mal emballés.

On se laissera ensuite tenter par My galactic twin Galaction de Sasha Svirsky, parodie d'une séance de "pitch" d'un court métrage de science fiction survitaminé et fourmillant d'idées visuelles. Au fur et à mesure, le réalisateur raconte donc ce qu'est son scénario, une histoire compliquée de jumeau galactique et de terribles ennemis extraterrestres à combattre, tandis que les images partent de plus en plus en roue libre. C'est un délire de collages, de couleurs et de trouvailles kitsches. Il y a même une sorte de chanson. A la fin, on apprend (avec désarroi) que le projet est finalement devenu une version ultra épurée et schématique de ce grand n'importe quoi intersidéral. Si l'on était mauvais esprit, on dirait que cela nous évoque (brillamment) les effets de bord induits parfois par le système de financement du cinéma français.

Autre film qui vaut le détour dans le programme, Friend of a friend de Zachary Zezima, qui met son esthétique ronde et ultra colorée, très pop, au service d'une histoire ambivalente d'agression sexuelle, de vengeance et d'attirance-répulsion. Le réalisateur sonde les coeurs, les âmes et les corps au sein d'un étrange trio constitué d'une femme, de son petit ami, et de l'homme qui a tenté de l'agresser, persuadé qu'il lui avait fait des avances. Le réalisateur ne donne aucune réponse, mais pose des questions dérangeantes autour de la notion de consentement et de la part de violence, réelle ou symbolique, que comportent les relations humaines, amoureuses ou amicales.

Enfin, No, I don't want to dance de Andrea Vinciguerra et Yo de Begona Arostegui complèteront agréablement ce tour d'horizon du dernier programme de la compétition officielle. Le premier met en scène des situations absurdes au cours desquelles un geste d'appel à l'aide est interprété comme un mouvement de danse. C'est sans prétention et plutôt drôle, quoique cruel. Et en plus le film est disponible sur la page vimeo du réalisateur, on vous invite à le découvrir ci-dessous :

Le second est une plongée d'abord joyeuse, puis de plus en plus effrayante dans le quotidien (trop) bien réglé d'un homme qui ne se remet pas d'avoir vu un panneau indiquant "parc" au milieu de son parc préféré. Il se met alors à tout étiqueter avec une constance qui aurait pu être glaçante, si le film n'avait pas choisi de rester sur un registre faussement comique, et surtout terriblement bavard.

Pour compléter cette séance de visionnages (on vous rappelle que l'accréditation pour le festival reste ouverte à tous, à partir de 15 euros), n'hésitez pas à vous rendre sur la page vimeo de Sasha Svirsky, d'Andrea Vinciguerra sur celle de Zachary Zezima, dont on vous invite à découvrir ci-dessous le film It's a date.

[On va tous au cinéma] Effacer l’historique (26 août)

Posté par redaction, le 18 juin 2020

Le pitch: Dans un lotissement en province, trois voisins sont en prise avec les nouvelles technologies et les réseaux sociaux.Il y a Marie, victime de chantage avec une sextape, Bertrand, dont la fille est harcelée au lycée, et Christine, chauffeur VTC dépitée de voir que les notes de ses clients refusent de décoller. Ensemble, ils décident de partir en guerre contre les géants d’internet. Une bataille foutue d'avance, quoique...

Le cast: Réalisé par Benoit Délépine et Gustave Kervern, avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero, Vincent Lacoste, Benoit Poelvoorde et Bouli Lanners.

L'atout: Le film devait sortir en avril, puis en août, puis en décembre, puis finalement, sélectionné à Angoulême où Délépine et Kervern sont présidents du jury, il sortira fin août. La comédie sociale un brin décalée qui fait le style du duo a en bonus un Ours d'argent à Berlin pour assurer sa promo. Et surtout un sujet très contemporain, qui, à défaut de changer le monde, apportera sa pierre à l'édifice d'un monde d'après...

Les films français devraient tirer profit du déconfinement

Posté par vincy, le 18 juin 2020

Selon une étude réalisée du 10 au 16 juin par Médiamétrie auprès de 1 538 internautes, 18,7 millions de Français souhaitent retourner au cinéma dans les 4 prochaines semaines. A quelques jours de la réouverture des salles, cela pourrait être rassurant.

Le déconfinement se déroulant plutôt bien en France, davantage de Français se disent tentés par une sortie en salles par rapport à début juin.

Selon le sondage de l'institut, et ce avant que Disney n'annoncent la ressortie de En avant et L'Appel de la Forêt, les films français sont les plus susceptibles d'attirer les Français dans les salles: De Gaulle devançant Ducobu 3 et La bonne épouse. Soit les trois films qui disposeront de la plus large distribution dès lundi (voir les sorties des 22 et 24 juin).

La véritable reprise devra sans doute attendre mi-juillet avec des nouveautés attendues comme Eté 85 de François Ozon, premier film labellisé Cannes 2020, et Tout simplement noir, comédie dans l'air du temps, puis la semaine suivante avec Mulan, premier blockbuster post-confinement.

Le Festival Côté Court commence aujourd’hui en ligne et en accès libre

Posté par MpM, le 17 juin 2020

C'est déjà la 29e édition du Festival Côté Court de Pantin, manifestation consacrée comme son nom l'indique aux films courts et moyens. Si l'événement a lieu cette année en ligne, comme la majorité des festivals du printemps, il n'en présente pas moins 132 courts métrages répartis en 5 sections : Compétition Fiction, Compétition Essai / Art vidéo, Compétition Prospective Cinema, Écrans libres et Panorama. Cette dernière section est elle-même divisée en trois : fiction, documentaire et animation. On notera que "fiction" est généralement le nom que les gens venant de la prise de vues continues donnent à leurs films, afin de les distinguer absolument de l'animation, bien que cette dernière puisse, comme chacun sait, être soit fiction, soit documentaire, soit même hybride.

A l'exception de ce classique problème d'appellation, on se réjouira de pouvoir découvrir assez facilement (chaque programme étant disponible pendant 6 jours) un échantillon non négligeable de la production française de courts des 18 derniers mois. En compétition "fiction", on note la présence de certains de nos films préférés de l'an passé, tels que Sapphire Crystal de Virgil Vernier et Un Adieu de Mathilde Profit, mais aussi Journey Through a Body de Camille Degeye qui était à Cannes en 2019 et Sole Mio, l'avant-dernier court de Maxime Roy (le réalisateur ne chôme pas, il a eu le temps depuis de boucler un autre court et un premier long). On vous recommande aussi Miss Chazelles de Thomas Vernay et Massacre de Maïté Sonnet qui ont déjà pas mal fait parler d'eux auparavant.

En compétition "Essai / Art vidéo", ne passez pas à côté de l'incontournable Clean With Me (After Dark) de Gabrielle Stemmer, étonnant film de montage sur des femmes se filmant en train de faire le ménage de manière frénétique, qui débouche sur une réflexion passionnante sur la place des femmes dans la société contemporaine. Il faudra aussi voir À l’entrée de la nuit d’Anton Bialas (qui était à Berlin), Bab Sebta de Randa Maroufi (primé notamment à Winterthur), 1998 de Sigrid Bouaziz et Shanzhài Screens de Paul Heintz. Sans oublier les nouveaux films de Bertrand Mandico (Extazus), Patrick Bokanowski (Vers Syracuse), Antonin Peretjatko (Mandico et le TopsychoPor) ou encore Marie Losier (Which is Witch ?).

Plus globalement, le festival est aussi l'occasion de (re)découvrir Electric Swan de Konstantina Kotzamani (prix du court métrage du syndicat de la critique), Jusqu’à l’os de Sébastien Betbeder, Genius Loci d’Adrien Mérigeau, L’Heure de l’ours d’Agnès Patron ou encore Douma Underground de Tim Alsiofi. Mais aussi d'assister à des rencontres (virtuelles) en direct avec Marie Losier, Virgil Vernier, Bertrand Mandico, Antonin Peretjatko ou encore Sigrid Bouaziz.

Le Festival se clôturera le 27 juin avec l'annonce du traditionnel palmarès. A noter enfin que si tous les films sont accessibles gratuitement, il est possible de faire un don libre pour soutenir la manifestation.

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Côté Court, 29e édition
Edition en ligne du 17 au 27 juin

[On va tous au cinéma] Kajillionaire (30 septembre)

Posté par redaction, le 17 juin 2020

Le pitch: La vie d'Old Dolio est chamboulée le jour où ses parents, escrocs professionnels, préparent leur plus gros coup avec un étranger.

Le cast: Réalisé par Miranda July , avec Evan Rachel Wood, Gina Rodriguez, Richard Jenkins et Debra Winger.

L'atout: Après 9 ans d'absence en tant que réalisatrice, l'artiste pluridisciplinaire Miranda July (Caméra d'or en 2005 à Cannes) revient avec une nouvelle comédie décalée, produite par Brad Pitt et présentée en janvier dernier à Sundance. Si désormais ce genre de films ne peut séduire que s'il y a un consensus critique et une bonne diffusion, on peut espérer que le ton et le style singuliers de July séduira au milieu des comédies françaises et grosses productions américaines.

Annecy 2020 – le film du jour : Carne de Camila Kater

Posté par MpM, le 16 juin 2020

Puisque cette année, Annecy se déroule en ligne, Ecran Noir se fait votre guide parmi les différentes sections et vous aide à savoir ce qu'il ne faut surtout pas rater ! Pour les plus pressés, nous mettons en lumière chaque jour un film qui nous semble indispensable. Pour les autres, nous ajoutons quelques conseils supplémentaires à grapiller dans le même programme. Et enfin, pour les plus gourmands, on va plus loin avec des idées de films, hors festival, à regarder en ligne pour prolonger le plaisir...

On se penche aujourd'hui sur le programme 1 de la compétition officielle de courts métrages qui propose une sélection riche et dense de films marquants à ne surtout pas rater. Le plus saillant est sans doute Carne, premier court métrage de Camila Kater, sélectionné à Locarno en 2019, un documentaire qui donne la parole à cinq femmes d'âges et d'origines différentes, livrant chacune l'expérience intime et personnelle qu'elles ont de leur corps. La métaphore de la "viande", filée de bout en bout, renvoie sans cesse à la manière dont la société considère le corps des femmes : objets destinés au plaisir d'autrui, qu'il soit purement esthétique ou carrément sexuel, et à la reproduction.

On est donc enthousiasmé par la spontanéité avec laquelle chacune des cinq interlocutrices se livre sur des sujets généralement tabous ou juste totalement inexistants. Il y a une adolescente qui raconte la détestation de sa mère pour son corps qui ne correspond pas aux critères de beauté en vigueur. Une autre parle de ses premières règles, et du formidable sentiment d'appartenance qui l'a accompagnée. Une femme trans pointe l'hypersexualisation permanente de la femme noire, et l'intolérance brutale qui la suit partout. Une femme plus mûre aborde le passage de la ménopause et dénonce comment, parce qu'elle est lesbienne et sans enfants, on a voulu la priver de son utérus. Enfin, une comédienne désormais âgée de 79 ans donne une vision peu orthodoxe de la vieillesse, qui n'est pas nécessairement un naufrage.

L'animation change en fonction des chapitres, tantôt illustrative et presque naïve, tantôt complètement abstraite, jouant avec les représentations visuelles que l'on a généralement du corps. Si ce travail formel est souvent très expressif, synthétisant en quelques images les grandes idées sous-tendues par chaque récit, on peut malgré tout reprocher au film son rythme trépidant, presque frénétique. On aurait aimé qu'il ménage des moments de pause dans les témoignages aussi denses que passionnants, laisse l'image exister au-delà du texte et le spectateur respirer à l'intérieur de chaque partie, pour mieux accompagner chaque femme dans sa démarche. Mais qui sait, peut-être cet excellent concept pourra-t-il s'étoffer, ou se décliner à l'avenir sous une forme plus longue, car ce qui est certain, c'est que Carne est loin d'épuiser son sujet.

Au sein du même programme, 4 films ont retenu notre attention. D'abord, il y a Genius Loci d'Adrien Mérigeau, autre premier court métrage dont nous avons déjà eu l'occasion de vous parler lors de son passage à Clermont-Ferrand. Une errance narrative syncopée qui donne l'impression d'imiter les volutes du jazz, improvisant en toute liberté, ajoutant ici des images à peine esquissées qui se superposent au plan ; là, au contraire, dépouillant  le cadre de tout détail superflu. Une esthétique changeante qui est le reflet des émotions de son héroïne, et des sensations qu'elle traverse face à la vitalité invisible du monde.

Autres films pour le moins attendus, les nouveaux courts métrages de Kaspar Jancis, Kosmonaut, et Niki Lindroth von Bahr, Something to remember. Le premier oscille entre humour noir et mélancolie profonde dans son portrait d'un vieux cosmonaute qui continue de vivre comme s'il était dans l'espace. Il y a à la fois le personnage de la fille totalement indifférente (elle vérifie juste avec un miroir que son père respire encore, avant de s'éclipser sans un mot), du bébé casse-cou qui frôle de multiples accidents domestiques et du gendre scotché à son téléphone, et celui, magnifique, de ce vieil homme solitaire, enfermé dans son passé (on aura compris que son présent ne vaut pas tellement le déplacement) et qui, après avoir été un héros, est devenu un fardeau.

Dans le second, Niki Lindroth von Bahr poursuit sa veine de comédie musicale nihiliste avec des animaux coincés dans les mêmes situations désespérantes que les humains : un petit pigeon visite un zoo vide en chantant une étrange comptine sur la diable, un escargot médusé vérifie sa tension chez le médecin, des insectes travaillant au CERN supplient Dieu de leur donner "quelque chose dont se souvenir". C'est à la fois désespéré et ironiquement drôle, exactement comme l'existence.

Enfin, on avait également envie de souligner Time O' the signs de Reinhold Bidner qui dresse un portrait si brutal de nos vies numériques, vaines et abrutissantes, qu'il nous donne envie de déconnecter pour se consacrer à des choses importantes (comme voir plus de courts métrages sur la plate-forme d'Annecy). La critique est relativement facile et pas forcément d'une grande subtilité, mais le geste esthétique est réussi, avec de très beaux plans, et une manière plutôt efficace de capter l'air du temps.

Pour terminer, nous vous invitons à découvrir Kosmonaut et Something to remember directement sur le site d'Arte pour ceux qui ne sont pas accrédités pour Annecy Online, mais aussi à revoir d'autres films de Kaspar Jancis sur sa page Vimeo ainsi que Bath House de Niki Lindroth von Bahr également disponible en ligne. Adrien Merigeau a lui aussi une page Vimeo, sur laquelle on trouve notamment Old Fangs, réalisé à la fin des années 2000 avec Alan Holly, et que nous vous offrons ci-dessous.

[On va tous au cinéma] Mon cousin (30 septembre)

Posté par redaction, le 16 juin 2020

Le pitch: Pierre est le PDG accompli d’un grand groupe familial. Sur le point de signer l’affaire du siècle, il doit régler une dernière formalité : la signature de son cousin Adrien qui détient 50% de sa société. Ce doux rêveur idéaliste qui enchaine gaffes et maladresses est tellement heureux de retrouver Pierre, qu’il veut passer du temps avec lui et retarder la signature.

Le cast: Réalisé par Jan Kounen, avec Vincent Lindon, François Damiens et Pascale Arbillot

L'atout: Cela fait plus de dix ans que Vincent Lindon n'est pas apparu dans une comédie.  En soi, c'est presqu'un événement pour cet acteur désormais sacré à Cannes et aux César. Non seulement, il laisse provisoirement tombé les rôles coup de gueule / grande gueule, mais en plus il participe au scénario. Il y a du Veber dans le pitch, du Pierre Richard dans le rôle de Damiens. Ça peut marcher.

PS: le film sera présenté dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 juin, à minuit, dans les cinémas Pathé Gaumont.

Les Oscars et les Bafta 2021 reportés en avril

Posté par vincy, le 16 juin 2020

Il n'y a plus de saisons. Le coronavirus aura réussi l'exploit de changer la date des Oscars. La prochaine cérémonie des Oscars va être repoussée au 25 avril 2021, soit deux mois après la date prévue puisque la 93e édition devait initialement se tenir le 28 février.

L'Académie des arts et sciences du cinéma a modifié tout son calendrier. Désormais les films sélectionnables pourront sortir jusqu'au 28 février et non jusqu'au 31 décembre. Oscars, qui passe du 31 décembre 2020 au 28 février 2021. Les nominations seront connues le 15 mars. Et le musée des Oscars ouvrira le 30 avril.

Cela ne bouleversera pas grand chose pour le Festival de Cannes, qui aura lieu moins de trois semaines après les Oscars. En revanche Berlin  (11-21 février) peut s'offrir cette année quelques avant-premières américaines prestigieuses pour entretenir le buzz et de possibles nominations.

L'autre changement majeur est du côté britannique: les BAFTA, les Oscars locaux, auront désormais lieu le 11 avril.

Ces bouleversements de calendrier sont accompagnés de règles plus souples : les films pourront ne pas être sortis en salles, autorisant les films diffusés sur les plateformes de streaming et de vidéo à la demande. Elles auront un avantage certain en n'ayant pas subit le confinement et en récupérant quelques films qui ne seront finalement pas dans les cinémas afin d'éviter une sur-programmation.