[On va tous au cinéma] Mon cousin (30 septembre)

Posté par redaction, le 16 juin 2020

Le pitch: Pierre est le PDG accompli d’un grand groupe familial. Sur le point de signer l’affaire du siècle, il doit régler une dernière formalité : la signature de son cousin Adrien qui détient 50% de sa société. Ce doux rêveur idéaliste qui enchaine gaffes et maladresses est tellement heureux de retrouver Pierre, qu’il veut passer du temps avec lui et retarder la signature.

Le cast: Réalisé par Jan Kounen, avec Vincent Lindon, François Damiens et Pascale Arbillot

L'atout: Cela fait plus de dix ans que Vincent Lindon n'est pas apparu dans une comédie.  En soi, c'est presqu'un événement pour cet acteur désormais sacré à Cannes et aux César. Non seulement, il laisse provisoirement tombé les rôles coup de gueule / grande gueule, mais en plus il participe au scénario. Il y a du Veber dans le pitch, du Pierre Richard dans le rôle de Damiens. Ça peut marcher.

PS: le film sera présenté dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 juin, à minuit, dans les cinémas Pathé Gaumont.

Winterthur 2019 : retour sur la 23e édition du festival suisse consacré aux courts métrages

Posté par MpM, le 29 novembre 2019

Ayant idéalement lieu au cours de la première quinzaine de novembre, le festival de courts métrages de Winterthur permet à la fois de faire un bilan de l'année écoulée, en réunissant les films les plus marquants passés par les principaux festivals européens comme Berlin, Cannes, Locarno et Venise, et en lançant ceux qui sont en début de carrière sur le continent. Comme à son habitude, cette 23 édition faisait la part belle au cinéma expérimental et à des films singuliers, souvent peu narratifs, qui s'affranchissent du carcan de la fiction traditionnelle pour donner une vision singulière du monde contemporain.

L'un des meilleurs exemples est probablement le lauréat du Grand Prix de la compétition internationale, Bab Sebta de Randa Maroufi (France/Maroc), qui reconstitue dans un dispositif dépouillé la frontière de Ceuta, enclave espagnole sur le sol marocain et théâtre d'une économie parallèle constituée notamment de multiples petits trafics. Le décor est simplement dessiné au sol, sur une vaste surface plane découpée en diverses zones qui représentent la géographie de cet espace frontalier. En voix-off, des témoignages émanant des différents protagonistes, passeurs ou douaniers. Mais ce sont surtout les images, ces longues files de gens qui attendent, ces hommes endormis, ces femmes qui fixent sur leur dos d'énormes ballots de marchandises..., qui captent à la fois la réalité du lieu, et son écho symbolique dans le monde actuel. Allégorie de la frontière, enjeu de pouvoir et de rapports de force induits par la nécessité de la traverser, mais aussi du mirage européen et de son reflet économique presque absurde, s'il n'était aussi violemment concret.

L'autre grand gagnant de la compétition internationale est un autre film français, portrait intime d'une jeune femme en pleine confusion. Automne malade de Lola Cambourieu et Yann Berlier, prix "d'encouragement", est une fiction pensée comme un documentaire, à moins que cela ne soit l'inverse. C'est au départ l'actrice principale, Milène Tournier, qui a donné envie au duo de réalisateurs de tourner un film sur elle. Ils ont eu l'idée de mettre sur son chemin "Momo" (Michel Maciazek), et de les laisser improviser lors de longues conversations qui ponctuent le récit. Pour ajouter au portrait, véritablement singulier, qui se forme ainsi, des images d'enfance de la jeune femme viennent alterner avec la partie plus fictionnelle dans laquelle Milène, qui prépare le concours de l'ENA alors que sa mère malade est sur le point de mourir, s'enfuit dans le Cantal. En parallèle, la nature, en pleine décomposition automnale, vient sans cesse rappeler aux protagonistes la brièveté de la vie terrestre comme sa forme cyclique.

Il y a beaucoup de choses dans ce court métrage autoproduit, au départ pensé comme un long, qui n'est pas exempt de maladresses (l'effet facile du bébé dans sa couveuse juste après l'évocation du décès de la mère) et de bizarreries formelles (le visage presque déformé de Milène dans de très gros plans malaisants), et qui malgré tout ménage des instants de grâce suspendus, justement parce qu'ils ne sont ni calculés ni formatés. On ne peut qu'approuver cet "encouragement" (qui n'a rien d'honorifique, il est doté de 10 000 francs suisses), qui salue la sincérité du projet et ouvre la porte aux prochains.

D'autres films, s'ils n'ont pas eu les honneurs du palmarès, ont également retenu notre attention, à commencer par l'incontournable Physique de la tristesse de Théodore Ushev, notre grand coup de coeur dont vous pouvez retrouver la critique intégrale ici. Ce film-somme intime et introspectif, qui frôle les 30 minutes de plaisir cinématographique pur, est réalisé dans une technique d'animation unique que le cinéaste est le premier à mettre au point, celle de la peinture à l'encaustique. Jouant sur la perpétuelle métamorphose de l'image et sur la dualité lumière-obscurité, ce récit poignant raconté à la première personne nous entraîne dans les souvenirs d'un narrateur qui se remémore son enfance et sa jeunesse, tout en évoquant le déracinement et la mélancolie prégnante de ceux qui ne se sentent chez eux nulle part.

Face à un tel déferlement de maîtrise artistique et d'émotions profondes, les autres films de la compétition auraient parfois pu nous sembler fades, si la sélection dans son ensemble n'était pas aussi riche en propositions singulières et en expérimentations formelles. Certains n'étaient pas tout à fait des inconnus, à l'image de Hector, le premier film de Victoria Giesen Carvajal (sélectionné à Berlin), fable étrange imprégnée par un paysage époustouflant, dans lequel un jeune Chilien en vacances est troublé par sa rencontre avec Hector, être androgyne et mystérieux dont l'existence même est incertaine ; Deux soeurs qui ne sont pas soeurs de Beatrice Gibson (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes), film inclassable en forme de rêve fragmenté qui interroge notamment la maternité et la grossesse ; ou encore Acid Rain de Tomek Popakul (vu notamment à Annecy), qui nous fait vivre une immersion effectivement sous acide dans un monde de la nuit tour à tour peuplé de cauchemars et d’hallucinations.

A noter également la présence de trois films qui ont eu les honneurs de la Semaine de la critique à Cannes cette année : le thriller fantastique et formaliste Please speak continuously and describe your experiences as they come to you de brandon Cronenberg, Community gardens de Vytautas Katkus, portrait ténu d'une relation père-fils en demi-teinte, et The manila lover de Johanna Pyykkö, subtile romance déçue entre un quinquagénaire norvégien et sa maîtresse philippine.

D'autres films, malgré un beau parcours, avaient jusque-là échappé à notre vigilance, ou faisaient à Winterthur leur première internationale ou européenne. C'est le cas de Mary, Mary, so contrary de Nelson Yeo, court métrage singapourien qui mêle des images de deux films tombés dans le domaine public et des images personnelles du réalisateur. Constitué de rêves et de cauchemars imbriqués, que même les protagonistes sont incapables de distinguer de la réalité, il installe une atmosphère surnaturelle et étrangement esthétique, renforcée par l'utilisation de filtres de couleurs, de surimpressions et de déformations (personnages dédoublés, corps démesurément étirés...) qui transforment le récit en terrain d'expérimentation cinématographique.

On a également été séduit par Gujiga de Sunjha Kim, sorte d'ode aux tortues qui emprunte autant aux traditions coréennes (mythes, légendes, chants) qu'aux préoccupations actuelles de retour à l'harmonie entre l'homme et la nature. C'est une évocation à la fois éthnologique et poétique, filmée dans de très beaux beaux plans fixes en noir et blanc, avec une approche "macro" qui place le spectateur aux premières loges pour assister à l'éclosion des oeufs et aux premiers pas des "nouveaux-nés". Mais au-delà de l'aspect purement esthétique, voire très mignon des images, on est frappé par les résonances diverses que peut avoir l'observation des moeurs de cette sorte de tortues (qui enfouit ses oeufs au bord de la rivière et les y "abandonne") avec des questionnements beaucoup plus humains. Un entrelacement entre la destinée des deux espèces qui apporte une dimension métaphysique passionnante.

Passionnant également, No History in a room filled with people with funny names 5 de Korakrit Arunanondchai et Alex Gvojic est une oeuvre dense, foisonnante et complexe qui aborde la notion de collectif dans la Thaïlande contemporaine. Dans une esthétique très soignée où se mêlent éclairages au néon et magnifique lumière naturelle, il réunit des séquences qui ressemblent à des performances (à l'image de ces "fantômes" qui assistent à une projection nocturne), des passages plus documentaires et même des images d'actualité, dont le fil rouge est un fait divers médiatisé à travers toute la planète, le sauvetage de treize personnes qui étaient coincés dans une grotte inondée par les pluies. Interrogeant cet événement et ses répercussions, le film dérive sur des croyances ancestrales mettant en scène les nagas, ces créatures mythiques de l'hindouisme, et entame une réflexion plus générale sur le monde animal, tel un poème visuel ultra-contemporain et allégorique.

Egalement passé par Rotterdam, Little lower than the angels de Neozoon (qui avait fait sa première à Rotterdam), est un essai ironique sur les croyances religieuses, et notamment le créationnisme, à travers un montage percutant d'images trouvées sur youtube, combinées à des musiques tantôt sacrées, tantôt lénifiantes, et aux effets faciles des vidéos amateurs qui circulent sur internet.  Le film tourne en dérision les prêcheurs de toutes sortes qu'il montre répétant à l'envi les mêmes phrases ("Dieu a choisi de faire l'homme à son image") ou les témoignages anonymes de ceux qui ont "vu Jésus" et entreprennent de le décrire et de le dessiner. Une oeuvre pas très charitable, mais tellement savoureuse, qui livre un instantané fascinant de l'époque dans laquelle nous vivons.

Dans un style plus austère, Volcano : what does a lake dream ? de Diana Vidrascu (qui a fait sa première à Locarno) s'appuie sur des récits et des images de l'archipel des Açores pour interroger les réalités d'un lieu situé sur une zone tectonique en mouvement. A quoi rêve le lac au-dessus du volcan momentanément endormi ? Il se dérobe aux yeux des spectateurs, emporté au son d'une musique lancinante dans des jeux de surimpressions et de projections qui mettent en perspective la géographique et l'histoire de ce petit coin du monde où se manifeste plus qu'ailleurs la volonté toute puissante de la nature. On est comme à l'écoute de ce mystère insondable, yeux écarquillés et sens en alerte.

Il faut enfin mentionner Douma underground de Tim Alsiofi (repéré lui aussi à Locarno), tout à la fois document brut sur les réalités concrètes de la guerre et réflexion sur l'acte de filmer. Pendant les bombardements incessants sur la région de la Goutha orientale, en Syrie, les civils se réfugient dans les sous-sols où s'organise un semblant de vie. Tim Alsiofi est l'un d'entre eux. Caméra au poing, il capte justement ces instants suspendus entre angoisse et besoin d'extérioriser, dérision noire et désespoir. On est là au-delà du cinéma à proprement parler, face à témoignage direct qui nous intègre littéralement à la guerre, et nous fait sortir vacillant de la séance.

A noter qu'en parallèle de la compétition et des différentes séances thématiques était proposée une sélection de courts métrages en réalité virtuelle, dont les spectateurs étaient invités à faire l'expérience de manière collective dans une salle dédiée. Une douzaine de films étaient ainsi proposés en trois séances d'une trentaine de minutes. L'occasion de vérifier que le format, a priori passionnant, et dont on sait qu'il peut produire d'excellents films, reste malgré tout balbutiant. La majorité des films présentés n'avaient pas de réel intérêt cinématographique, et certains n'exploitaient même pas réellement les possibilités de la VR en restant très directifs et peu immersifs.

On soulignera quand même l'efficacité de Claude Monet, l'obsession des nymphéas de Nicolas Thépot qui nous plonge littéralement dans les tableaux du peintre ; l'expérience Das Totale Tanz Theater 360 de Maya Puig, adaptation en VR du concept de théâtre total imaginé par le mouvement Bauhaus, dans lequel les danseurs mi-humains, mi-robots nous environnement de toutes parts ; ou encore la quête presque mystique du musicien Molécule dans le grand Nord arctique, transcendée par le réalisateur Jan Kounen accompagné d'Aumaury La Burthe (-22,7°C).

Pour finir, impossible de ne pas mentionner la séance la plus hallucinée du festival qui était consacrée aux liens entre couleurs, musique et films, dans le cadre du focus "Color Moods". On a pu y (re)découvrir un documentaire scientifique d'Eric Duvivier (La perception et l'imaginaire) qui explore les changements de perception opérés par la prise de substance hallucinogènes, mais aussi plusieurs courts métrages (projetés pour la plupart en 16mm) d'Oskar Fishinger (Kreise, Allegretto), pionnier du cinéma abstrait, de Len Lye (Trade Tattoo, Rainbow dance), artiste néozélandais expérimental, ou encore de Walter Ruttmann (Lichtspiel Opus III et IV), lui aussi chantre du cinéma expérimental.

Explosion de couleurs et de notes, vibrations intenses, matérialisation graphique des sons (dont certains joués en direct par un DJ), formes en surimpression, musique oppressante, pellicule qui semble prendre feu... le spectateur passe par une succession de sensations physiques et psychiques qui reposent sur des formes abstraites, du mouvement et parfois un détournement d'images en prises de vue réelles.  Un feu d'artifices sensoriels qui est un parfait hommage aux cinéastes de l'avant-garde, pour qui le cinéma était avant tout un art de l'expérimentation, et à leurs héritiers, nombreux à Winterthur cette année encore.

Y a-t-il encore des salles de cinéma pour le film de genre français ?

Posté par kristofy, le 30 mars 2016

evolution

Le cinéma français est tiré vers le haut du box-office par les comédies telles que Les Nouvelles Aventures d'Aladin (4,4 millions de spectateurs!), Les Profs 2 (3,4 millions de spectateurs), Papa ou Maman (2,8 millions ), tandis que les films dits d’auteur ont toujours des relais favorables dans la presse comme Les Souvenirs, Marguerite, Une heure de tranquillité, La Loi du marché qui ont réussi à atteindre la barre du millions d’entrées.

Mais où sont les films français avec des serial-killers masqués, des poursuites de voitures, des bagarres de kung-fu, des zombies affamés, des aliens envahisseurs...  en gros : où sont les films de genre français ? Ils n’arrivent plus à être produits, et quand c’est le cas, ils ne parviennent pas à être distribués par les salles de cinéma. Ce genre de films, ça marche quand c’est américain (la même semaine sortent Midnight special et 10 Cloverfield lane), mais il y aurait comme une sorte de rejet quand c’est en français avec des acteurs français ? Que se passe-t-il  ?

Films américains ultra-rentables versus films français mal-aimés

Les américains, eux, ont bien compris que le cinéma de genre était ultra-rentable, surtout depuis que la recette du retour au found-footage avait été re-découverte à la surprise générale en 1999 avec The Blair witch project en 1999 (60 000 dollars de budget, 248 millions de recettes, plus rentable que le retour de StarWars La Menace fantôme). Depuis chaque distributeur exploite le filon de l’équation frisson ‘mini-budget=maxi-bénéfices’ avec Paranormal activity (15 000 dollars de budget, 190 millions de recettes, 5 suites), Insidious (1,5 million de budget, 97 millions de recette, 2 suites), American Nightmare (3 millions de budget, 89 millions de recettes, 2 suites), Annabelle (6,5 millions de budget, 256 millions de recettes)…

Ce genre de film trouve donc bel et bien son public dans les salles de cinéma en France, avec des sorties sur une large combinaison de plus d’une centaine d’écrans dans les multiplexes. Mais alors, que se passe-t-il quand un film de genre français arrive ? Un refus de la part de ces mêmes multiplexes. Aucune salle de cinéma ne veut programmer ce genre de film quand il est d’origine française. Evolution réalisé par Lucile Hadzihalilovic (récompensé aux festivals de San Sebastian, Stockholm, Gérardmer…) n’est par exemple sorti le 16 mars que dans 6 salles de cinéma sur tout le territoire français. Trop arty ? A la rentrée 2015, Enragés de Eric Hannezo sort dans 151 salles grâce à son casting (avec Guillaume Gouix, Lambert Wilson, Virginie Ledoyen, Franck Gastambide pour un remake d’un film de Mario Bava), mais c’est un échec avec 48 700 entrées. Pourtant en Espagne les spectateurs font un succès à leur marché local fantastique en espagnol comme L’orphelinat, Rec, Les yeux de Julia, Ouvre les yeux, Les proies, Le labyrinthe de Pan, Cellule 211, Malveillance, Insensibles, Mama, Ghost graduation, Les Sorcières de Zugarramurdi, Musaranas

Retour sur une disparition du cinéma de genre français du grand écran en 10 dates


31 janvier 2001 : sortie au cinéma du nouveau film de Christophe Gans Le Pacte des loups, succès en France et aussi à l’international… Le cinéma de genre à grand spectacle qui exploite le patrimoine français est alors à son meilleur. En 2004 ni Arsène Lupin avec Romain Duris ni Immortel (ad vitam) de Enki Bilal ne parviendront à la même qualité, en 2010 il y aura quand-même Les aventures extraordinaires de Adèle Blanc-Sec par Luc Besson.

18 juin 2003 : sortie du second film de Alexandre Aja Haute tension, tellement réussi que le Français va contribuer à redéfinir des nouveaux standards de films d’horreur aux USA avec ensuite les remakes La colline a des yeux, Piranha 3D, Maniac

11 février 2004 : sortie de Blueberry de Jan Kounen. Emmener Vincent Cassel dans un western chamanique avec Michael Madsen et Juliette Lewis en étant inspiré par le personnage de bd de Giraud et Charlier, voila tout à fait le genre de gros projet français qu’il ne semble plus du tout possible de mettre sur pied aujourd’hui, d’ailleurs tout comme le Dobermann de Kounen en 1997…

10 novembre 2004 : sortie en salles de Banlieue 13 de Pierre Morel, où comment Luc Besson a su recycler les Yamakazi adeptes du Parkour en une nouvelle forme de film d’action. Les cascadeurs sont aussi les acteurs, il y aura plusieurs suites Banlieue 13 Ultimatum et Brick Mansions aux Etats-Unis. Europa Corp sous l’égide Luc Besson concentre d’ailleurs pendant quelques années beaucoup de films de genre distribués en France avec succès, et produits dès l’origine avec une ambition d’exportation pour le marché international : Le Transporteur et Danny the dog de Louis Leterrier, Taken de Pierre Morel… Le style des poursuites et des combats façon Parkour se retrouvera plus tard en ouverture du James Bond Casino Royale, aussi dans Die Hard 4 ou Jason Bourne l’héritage

23 janvier 2008 : sortie tardive enfin du Frontière(s) de Xavier Gens pourtant tourné en 2006, une sortie qui arrive via Europa Corp/Luc Besson qui entre-temps l’avait engagé pour filmer Hitman… Déjà l’interdiction aux moins de 16 ans fait grincer des dents. Frontière(s) rencontre peu de spectateurs en salles mais beaucoup plus en dvd, et surtout ça va devenir un véritable petit succès inattendu aux Etats-Unis et ailleurs. Xavier Gens va ensuite réaliser son meilleur film et un des plus éprouvants survival avec The Divide aux Etats-Unis en 2011 : aucune sortie salles française (trop violent ?), directement en dvd.

3 septembre 2008 : sortie chahutée avec une menace d’interdiction pour Martyrs de Pascal Laugier, il y a débat sur une interdiction aux moins de 16 ans ou aux moins de 18 ans… Pascal Laugier s’impose lui aussi comme l’un des meilleurs réalisateurs de genre français avec déjà en 2004 Saint Ange (à la hauteur du fantastique espagnol) puis plus tard en 2012 avec The Secret aux Etats-Unis. Résultat : Laugier, Gens, Aja se sont exportés vers les USA pour continuer de travailler…

27 février 2014 : sortie du dyptique Goal of the dead, en deux parties co-réalisé par Benjamin Rocher (déjà co-réalisateur de La Horde) et Thierry Poiraud, avec un nouveau dispositif : pas une sortie nationale mais dans certaines salles des séances événementielles des deux films avec entracte (environ 2h30) et la présence d’une partie de l’équipe à la plupart des séances à Paris puis ensuite en province (Angoulême, Lyon, Nice, Dijon, Avignon, Strasbourg, Bordeaux, Nantes…) durant plusieurs semaines, avant une sortie en dvd en juin 2014.

1er octobre 2015 : sortie en vod de Dealer de Jean-Luc Herbulot avec Dan Bronchinson (et quasiment auto-produit par lui). Trop original dans le paysage cinématographique français (et un certain degré de violence), le film sort directement sur plusieurs plateformes vod puis Netflix : il est disponible dans 72 pays en janvier 2016.

16 mars 2016 : sortie de Evolution réalisé par Lucile Hadzihalilovic dans 6 salles en France. Divers appels à des débats sur la production indépendante et la diversité dans les salles de cinéma sont lancés,comme par exemple le sujet de la SRF (Société des Réalisateurs de Films) sur l’exploitation des films en salles qui dysfonctionne : « surexposition de certains films au détriment de tous les autres, accélération de la rotation des films, augmentation exponentielle des coûts de promotion, difficulté d’accès des salles art et essai à certaines œuvres… ». La question est vaste, et la problématique de l'accès aux salles en cas d'interdiction aux moins de 16 ans n'arrange rien.

1er avril 2016 : sortie directement en vod de Alone (le nouveau titre de Don’t grow up, primé au festival fantastique de Paris en novembre) réalisé par Thierry Poiraud (puis en dvd le 8 avril), tourné directement en langue anglaise pour une meilleure circulation du film à l’international. Pourtant, il ne bénéficiera malheureusement pas d'une sortie en salles en France.

Deauville 2013 : Hommage à Gale Anne Hurd, la femme qui a révolutionné la Science-Fiction

Posté par kristofy, le 5 septembre 2013

Gale Anne Hurd @ ecran noirEn l’espace de quelques années, trois films cultes ont marqué leur époque dans un genre, accompagnant une évolution des films de science-fiction et aussi une révolution dans le cinéma.

La quête du robot Terminator venu du futur, la guerre contre les Aliens, et la découverte d’une autre vie dans Abyss sont autant de jalons qui ont imprimés à jamais les rétines des spectateurs. Derrière la caméra il y a James Cameron, mais derrière lui, à la production, il y a une femme : Gale Anne Hurd, c’est d’ailleurs elle qui a coécrit le scénario de Terminator.

Elle est entrée dans l’univers du cinéma en commençant par être assistante de Roger Corman avant de créer sa propre société de production et de travailler avec les grands studios et la télévision. Elle a produit plus d’une cinquantaine de films, avec pour certains du succès au box-office et quelques Oscars.

Ex épouse de Brian de Palma et James Cameron, Gale Anne Hurd, bientôt 58 ans, patronne de Valhalla Motion Pictures, a été la productrice de Terminator (1984), Aliens le retour (1986), Abyss (1989), Terminator 2 le jugement dernier (1991), L’esprit de Caïn (1992), Absolom 2022 (1994), L’ombre et la proie (1996), Le pic de Dante (1997), Armageddon (1998), Terminator 3 : Rise of the Machines (2003), Hulk (2003 et 2008), The Punisher (2004), Aeon flux (2005)…

C’est elle qui est la productrice de la série plébiscitée The Walking Dead qui en est à sa quatrième saison à la télévision, et aussi quelques films plus intimistes comme la bluette romantique Very Good Girls avec Dakota Fanning et Elizabeth Olsen, présenté cette année en avant-première à Deauville.

C’est le réalisateur Jan Kounen qui est venu sur scène lui rendre hommage pour le festival de Deauville : « Gale Anne Hurd est la personne qui a fait monter d’un cran les films de série B vers le succès pour entraîner d’autres films de genre vers le succès, Abyss comme Terminator 2 ont été deux exemples d’utilisation de nouvelles technologies pour des images inédites jamais vues, elle a posé un socle à la science-fiction contemporaine ».

Cannes 2012 : Qui est Mads Mikkelsen ?

Posté par MpM, le 20 mai 2012

Avec son visage anguleux et son regard impénétrable, Mads Mikkelsen semble être de ces comédiens capables de tout jouer sans effort. Compositeur post-romantique révolutionnaire, guerrier sauvage ou directeur d’un orphelinat indien, il entre dans la peau de chacun de ses personnages avec une aisance qui le rend systématiquement crédible, et souvent remarquable. Peut-être parce qu’il a commencé sa carrière au théâtre, brûlant les planches de son Danemark natal pendant une dizaine d’années avant de faire une entrée fracassante dans le monde du cinéma avec Pusher de son compatriote Nicolas Winding Refn, le premier volet d’une trilogie noire et violente sur le milieu du crime à Copenhague.

Très vite, les rôles s’enchaînent. Avant d’obtenir son premier grand rôle dans Pusher 2 en 2004, il joue ainsi notamment dans un autre polar signé Anders Thomas Jensen (Lumières dansantes), puis dans la comédie grinçante du même réalisateur, Les bouchers verts, et débute également sa collaboration avec la cinéaste Suzanne Bier (Open hearts), avec laquelle il tournera After the Wedding, nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, en 2007.

Tout en poursuivant son travail à domicile, Mads Mikkelsen entame une carrière internationale en 2004 avec Le roi Arthur d’Antoine Fuqua, incarnant Tristan, l’un des chevaliers de la table ronde. Le film ne laisse pas un souvenir impérissable, mais le comédien danois a désormais un pied à Hollywood. Il devient le chiffre, le méchant charismatique de Casino royale, aux côtés de Daniel Craig. C’est un succès à la fois critique et public, qui ouvre à Mikkelsen des horizons insoupçonnés.

Continuant de partager son temps de travail entre cinéma danois et superproductions internationales, l’acteur est Igor Stravinski dans Coco et Igor de Jan Kounen, le sauvage One-Eye dans Le guerrier silencieux de Nicolas Winding Refn, le chef des gardes royaux d’Argos dans Le choc des titans de Louis Leterrier, le comte de Rochefort dans Les trois mousquetaires de Paul W.S. Anderson et le physicien royal allemand Johann Friedrich Struensee, conseiller du Roi Christian VII du Danemark, dans Une affaire royale de Nikolaj Arcel.

Aussi convaincant en costume d’époque avec perruque qu’en homme d’action abonné à la 3D, Mads Mikkelsen donne l’impression ces dernières années d’avoir surtout privilégié ce second type de rôle. Avec The Hunt (La chasse) du Danois Thomas Vinterberg, en lice pour la palme d’or, il renoue avec un cinéma plus auteuriste sans doute moins spectaculaire, mais peut-être plus payant pour accéder au rêve de tout acteur : un prix d’interprétation dans un grand festival international.

Jean Giraud (Moebius) rejoint les étoiles de ses mondes fantastiques (1938-2012)

Posté par vincy, le 10 mars 2012

Figure emblématique de la bande dessinée, Jean Giraud, alias Moebius, est mort des suites d'une longue maladie dans la matinée du samedi 10 mars. Il avait 73 ans.

Côté 9e art, on lui doit deux séries mythiques - le Lieutenant Blueberry et John Difool/L'Incal - et des albums qui ont marqué l'histoire de l'art illustré comme Arzach ou Major Fatal / Le Monde du garage Hermétique. En 50 ans, le cofondateur de Métal hurlant aura inventé des univers parallèles, des mondes fantasmagoriques, des histoires poétiques et métaphysiques qui marqueront l'imaginaire de nombreux créateurs, y compris cinématographiques. Honoré partout (il est l'un des rares français à être entré au Hall des célébrités des prix Will Eisner, les Oscars de la BD aux USA), sollicité par tous (Stan Lee lui commanda un épisode du Surfeur d'Argent, Van Hamme lui offrit la réalisation du 18e tome de XIII), réalisant pochettes de disques, couvertures de romans et même des jaquettes de DVD, Moebius était devenu une marque autant qu'une petite entreprise à lui tout seul. Il voulait bousculer cette France mal remise de la seconde guerre mondiale, de la décolonisation. La science-fiction lui permettait d'ouvrir les yeux sur un futur utopique comme le Western dépeignait une réalité peu sympathique.

Ambitieux à ses débuts, panthéonisé sur la fin, Moebius se sentait à l'étroit en France. Il tenta ainsi l'aventure américaine en s'installant à Los Angeles dans les années 80 et en collaborant avec Hollywood dès les années 70. Cela commence avec une expérience avortée : le Dune d'Alejandro Jodorowsky en 1975. En 1979, il entre par la grande porte en participant à la conception artistique d'Alien, le huitième passager de Ridley Scott, qui avouera la grande influence de Moebius pour les décors de Blade Runner. Il effectue le même travail pour l'univers électronique de la première version de Tron en 1982 puis en 1987 pour Les Maîtres de l'Univers. On lui doit aussi la création du monde imaginaire de Willow, de Ron Howard, en 1988. Il collaborera avec James Cameron en 1989 pour Abyss. En 1996, Warner Bros fait appel à son talent pour développer l'aspect visuel et celui des personnages de Space Jam. Une consécration exceptionnelle pour un français en Amérique qui trouve son écho dans un cinéma français plus frileux en la matière. Luc Besson l'enrôle pour la direction artistique du Cinquième élément en 1997.

Ses BD ont aussi été adaptées au cinéma : Mathieu Kassovitz réalise un court métrage à partir de Cauchemar blanc en 1991. Jan Kounen échoue artistiquement à rendre vie à Blueberry dans Blueberry, L'expérience secrète, avec Vincent Cassel dans le rôle titre, en 2004.

Mais Moebius, fasciné par le cinéma, tenté par l'aventure d'un long métrage, aura aussi écrit, produit. Les maîtres du temps, de René Laloux, en 1982, est une adaptation d'une de ses BD dont il a lui-même écrit le scénario en plus de superviser la direction artistique. En 1989, il coécrit une histoire conceptualisée par Ray Bradbury puis scénarisée par Chris Columbus, Little Nemo, un film d'animation dont il assura aussi la conception artistique.

En 2003, il initie une série télévisée animée à partir de sa BD culte, et considérée par beaucoup comme révolutionnaire dans le genre, Arzak.

Enfin, en 2010, pour sa grande rétrospective à la Fondation Cartier de l'art contemporain, il écrit et réalise lui-même La Planète Encore, un court métrage animé, adapté de sa BD Le Monde d'Edena - Les Réparateurs. Il nous laisse ainsi frustré de ne jamais avoir vu un long métrage signé de lui, après nous avoir évadé dans des lieux irréels et pourtant si familiers.

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site officiel de l'artiste

14 ans après, une suite à Dobermann…

Posté par vincy, le 25 mai 2011

Vincent Cassel est négociations pour reprendre son rôle de Yann Le Pentrec dans la suite de Dobermann, le film de Jan Kounen qui scandalisa la critique parisienne en 1997.

L'annonce a été faite le dernier jour du festival de Cannes par Marco Polo Productions et Acteurs Auteurs Associés. Dobermann 2 : Bras de fer est actuellement en cours d'écriture par le même scénariste, Joël Houssin, l'auteur de la série de romans policiers du même nom.

Outre Cassel, Tchéky Karyo est aussi en discussion pour retrouver la sale tête de l'Inspecteur Cristini, dit la Hyène.

Le tournage aurait lieu au printemps 2012 en français et en anglais, avec un casting international. le budget estimé de 25 millions d'euros en fait l'un des films les plus coûteux de ces derniers mois.

Dans le premier Dobermann, qui ne coutait même pas 5 millions d'euros, on croisait Monica Bellucci, Gaspar Noé, Romain Duris, Florence Thomassin.  Le film avait attiré près de 800 000 spectateurs en France à l'époque.

Le premier film sur Chanel sera celui d’Anne Fontaine

Posté par vincy, le 12 mars 2009

Reporté mystérieusement, le film de Jan Kounen, Coco & Igor, qui était prévu fin mars, laisse la place à celui d'Anne Fontaine, Coco avant Chanel.

Ouverture du bal le 22 avril dans les salles, avec les premiers pas de la couturière, en attendant de découvrir (à Cannes ? à Venise ?) son histoire d'amour avec Stravinsky.

Ecran Noir vous fait découvrir la bande annonce et l'affiche dès à présent.

Tautou rivalisera avec Mouglalis

Posté par vincy, le 3 août 2008

audreytautou_chanel_jeunet.jpgDe tous les projets autour de Coco Chanel, seuls deux ont résisté, celui d'Anne Fontaine sur les débuts de la couturière et l'adaptation du roman de Chris Greenhalgh, "Coco and Igor" , publié en Angleterre en 2003, et toujours pas traduit en France. Le film se nommera Chanel et Stravinsky, l'histoire secrète. Un sacre au printemps 2009 est envisageable puisque le tournage débute dans quelques semaines.

Il sera réalisé par Jan Kounen, et non plus par William Friedkin, et Coco sera incarnée par une des égéries de Chanel, l'actrice Anna Mouglalis, qui remplace Marina Hands initialement prévue. Dans le rôle d'Igor, on retrouvera le très beau danois Mads Mikkelsen (Casino Royal).

L'autre projet est toujours en production chez Haut et Court. Coco avant Chanel, adaptation du best-seller de Edmonde Charles Roux, "L'irrégulière", sera tourné lui aussi cet automne. Audrey Tautou, dont ce sera le retour sur le grand écran, tiendra le rôle principal d'un film qui flirte plus avec l'art et essai qu'avec les moyens internationaux mis en branle pour celui de Kounen. Tautou aura pour soeur Marie Gillain, et partagera l'affiche avec Benoît Poelvoorde et Emmanuelle Devos.

Chanel fait les choses bien. La maison a demandé à Mademoiselle Audrey d'être sa prochaine muse pour le célèbre parfum N°5. Elle succède à Nicole Kidman. Jean-Pierre Jeunet (photo) a évidemment réalisé les spots.

Asie, Normandie, même combat

Posté par MpM, le 14 mars 2008

Le jury Action Asia

Déjà complices, les cinq membres du jury 'Action Asia' (Franck Vestiel, Mylène Jampanoi, Jan Kounen, Vahina Giocante et Marc Caro) ont découvert vendredi matin le premier film en compétition : Coq de combat, du Chinois Soi Cheang.