Les films français devraient tirer profit du déconfinement

Posté par vincy, le 18 juin 2020

Selon une étude réalisée du 10 au 16 juin par Médiamétrie auprès de 1 538 internautes, 18,7 millions de Français souhaitent retourner au cinéma dans les 4 prochaines semaines. A quelques jours de la réouverture des salles, cela pourrait être rassurant.

Le déconfinement se déroulant plutôt bien en France, davantage de Français se disent tentés par une sortie en salles par rapport à début juin.

Selon le sondage de l'institut, et ce avant que Disney n'annoncent la ressortie de En avant et L'Appel de la Forêt, les films français sont les plus susceptibles d'attirer les Français dans les salles: De Gaulle devançant Ducobu 3 et La bonne épouse. Soit les trois films qui disposeront de la plus large distribution dès lundi (voir les sorties des 22 et 24 juin).

La véritable reprise devra sans doute attendre mi-juillet avec des nouveautés attendues comme Eté 85 de François Ozon, premier film labellisé Cannes 2020, et Tout simplement noir, comédie dans l'air du temps, puis la semaine suivante avec Mulan, premier blockbuster post-confinement.

La palme d’or, un Disney et Omar Sy forment le trio gagnant de l’année 2016 selon le sondage annuel de Médiamétrie

Posté par vincy, le 30 mars 2017

L'Etude annuelle 75000 Cinéma de Médiamétrie explore les habitudes cinéphiles des Français, entre autres. L'année 2016 est, selon l'institut, un succès.

41,5 millions de personnes, soit 1,5 million de plus que l’année précédente, ont fréquenté les salles de cinéma l'an dernier "Le pouvoir du cinéma ne se dément pas et résulte d’une combinaison de facteurs qui attirent toujours plus de spectateurs. Nous analysons dans notre étude, toutes les composantes qui font du cinéma un média toujours plus dynamique", déclare Marine Boulanger, Directrice du Pôle Cinéma de Médiamétrie.

Les spectateurs occasionnels en force: incluant notamment les familles, ces spectateurs n’ont jamais été aussi présents en représentant 68% des spectateurs (soit 28,3 millions de Français) et 30,4% des entrées de l’année.
Les habitués (32% des spectateurs par conséquent) sont essentiellement des 50 ans et +, des 15-24 ans et des étudiants.
Les deux catégories de spectateurs sont "particulièrement satisfaits de leur salle de cinéma à qui ils attribuent en moyenne une note de 7,6 sur 10". Les deux tiers fréquentent un seul complexe, par fidélité ou proximité. Ainsi les parisiens, plus cinéphiles que la moyenne française, fréquentent près de trois établissement à l'année, en moyenne.

La salle de cinéma reste le premier lieu d'information, avec les supports promotionnels et les bande annonces. Viennent ensuite Internet et la télévision. Ce résultat est à relativiser: pour le cinéma d'art et d'essai, qui est peu promu sur le petit écran, la presse écrite doit encore avoir un rôle à jouer, tout comme les radios publiques.

En 2016, les spectateurs ont accordé un score moyen de satisfaction de 76% aux films de l’année, avec, en tête Moi, Daniel Blake (95%), Zootopie (94%) et Demain tout commence (90%). Et à voir ce qui motive les spectateurs en salles, ce n'est pas étonnant: l'histoire, le genre et la bande annonce sont les facteurs déterminants. La critique n'est incitative que pour 16% des sondés.

Les Français et le cinéma : plébiscite de Louis De Funès, Sophie Marceau et Romy Schneider, Luc Besson…

Posté par vincy, le 30 mars 2015

Selon le sondage BVA-Doméo-Presse régionale, Louis de Funès reste l’acteur préféré (24,8%), Sophie Marceau est l’actrice préférée (33.9%), Luc Besson est de très loin le réalisateur préféré (42.5%) des Français.

Les monstres sacrés ont la vie dure

De Funès reste donc l'acteur favori en 2015, plus de 30 ans après sa mort. Mais attention, les femmes préfèrent Fabrice Luchini et ne le citent même pas parmi leurs cinq acteurs favoris. Et paradoxalement, les plus de 65 ans ne le choisissent pas non plus dans le Top 5, préférant surtout Philippe Noiret.

Lino Ventura (22.7%), Jean Reno (20.4%), Philippe Noiret, Fabrice Luchini, Bourvil, Jean Gabin, Jean Dujardin, Omar Sy et Guillaume Canet sont dans l'ordre les 9 autres acteurs préférés. La moitié des comédiens a disparu. Parmi les dix suivants, dans l'ordre, on note Belmondo, Auteuil, Depardieu, Lindon, Rochefort, Boon, Cornillac, Duris, Mérad et Delon. Etonnant? Dujardin plait davantage aux hommes quand Canet et Sy sont plébiscités par les femmes. Chez les jeunes, Dujardin est derrière De Funès et devant Sy. Mais leurs préférences ne résistent pas aux goûts des plus âgés qui préfèrent Luchini et Ventura.

La moitié des comédiennes ont débuté après Giscard

Sophie Marceau continue son histoire d'amour avec les Français. Avec 33.9% des citations, elle devance de justesse Romy Schneider (33.6%) et largement Catherine Frot (19.9%). Marceau et Schneider se retrouvent citées dans tous les Top 5, peu importe le sexe ou l'âge du répondant. Dans le Top 10, on retrouve sinon Marion Cotillard, Josiane Balasko, Annie Girardot, Simone Signoret, Catherine Deneuve, Karin Viard et Audrey Tautou. Deux actrices de ce classement sont disparues, ce qui distingue très clairement les actrices des acteurs. Suivent Adjani, Binoche, Kiberlain, Huppert, Bonnaire, Ardant, Gainsbourg, Laurent, Mimie Mathy, Bardot. Là encore la moyenne d'âge des comédiennes favorites est beaucoup plus jeune que celle des acteurs. Par segmentation, Marceau domine chez les hommes, les 18-34 ans et les 35-64 ans quand Schneider a la préférence des femmes et des plus de 65 ans. Les seniors se distinguent aussi en étant les seuls à ne pas citer Frot, Balasko et Cotillard dans leur Top 5 puisqu'ils choisissent Signoret, Girardot, et Deneuve.

Pas de place pour les jeunes cinéastes

Sans surprise, Luc Besson est de très loin le réalisateur préféré des Français (42.5%), devant Gérard Oury (19.6%) et François Truffaut (18.9%).
Derrière on trouve Claude Chabrol, Guillaume Canet, Bertrand Tavernier, Jacques Audiard, Jean-Jacques Annaud, Patrice Leconte et Dany Boon. Puis suivent Zidi, Blier, Veber, Klapisch, Lautner, Resnais, Sautet, Jeunet, Clouzot et Becker. Dans ce top 20 seuls deux cinéastes ont commencé leur carrière dans les années 2000 et seulement deux autres dans les années 90. C'est dire que le renouvellement n'est pas pour demain. Et si Besson domine chez les hommes, les femmes, les jeunes, les 35-64 ans, c'est Chabrol qui a les faveurs des seniors.

Si on compare avec la liste des 20 films préférés des Français, on n'est pas étonné de retrouver un tel classement. Tout juste sera-t-on surpris de ne pas voir mentionner François Cluzet (dans deux films favoris des Français), Christian Clavier (5 films), Thierry Lhermitte (3 films) et Jamel Debbouze (2 films).

Les Français et le cinéma : La Grande vadrouille et Intouchables au top

Posté par vincy, le 30 mars 2015

L'an prochain, on célèbrera les 50 ans de La Grande vadrouille. Le film de Gérard Oury continue d'être le film préféré des Français, selon un sondage BVA-Doméo-Presse régionale, avec 27,1% des citations, un poil devant Intouchables (26,6%). Le vieux fusil complète le podium, en cohérence avec le choix des Français pour les acteurs Philippe Noiret et Romy Schneider, parmi leurs préférés (voir le palmarès des comédiens/comédiennes/cinéastes préférés des Français).

Derrière on retrouve essentiellement des comédies: Les tontons flingueurs, Le dîner de con, Bienvenue chez les Ch'tis, Le cinquième élément, Les bronzés font du ski, Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, Les Visiteurs, Le père Noël est une ordure, Léon, Qu'est-ce qu'on a fait au bon Dieu?, Le Grand bleu, Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre, Le dernier métro, Les petits mouchoirs, La famille Bélier, Ne le dis à personne et La Boum.

7 films sortis avant 1985

Outre la prédominance des comédies (11 sur 20), on remarque que deux films sortis en 2014 sont directement entrés dans ce Top 20, largement représenté par des films souvent rediffusés à la télévision. Seuls deux "classiques" dramatiques se classent dans les choix des Français. Plus globalement, 5 sont sortis en salles il y a moins de 10 ans, 15 il y a plus de 10 ans, 10 il y a plus de 20 ans et même 7 il y a plus de 30 ans.

Luc Besson, réalisateur préféré des Français, place trois films et Guillaume Canet en place deux. Côté acteurs, le Splendid domine: les champions restent Christian Clavier et Thierry Lhermitte (pourtant absents du Top 20 des comédiens préférés) avec respectivement cinq et trois films. Jean Réno est aussi mentionné avec trois films.

Différences générationnelles

Il y a cependant des disparités. Ainsi les Femmes ont d'abord choisi Intouchables, devant Le vieux fusil et La Grande vadrouille. Les hommes préfèrent La Grande vadrouille, Les tontons flingueurs et Le vieux fusil. Les 18-34 ans ont cité Les Bronzés font du ski devant Intouchables, Astérix et Obélix 3, Léon et Le dîner de cons. Les 35-64 ans préfèrent La Grande vadrouille, Intouchables, Les tontons flingueurs, Le vieux fusil et Le dîner de cons. Les séniors plébiscitent largement Le vieux fusil, César des César en 1985, devant Intouchables, La grande vadrouille, Les tontons flingueurs et Bienvenue chez les Ch'tis.

On ne sera pas méprisant, on ne jugera pas. Mais avouons quand même qu'il y a de sérieux oublis. La faute sans doute à la télévision qui préfère rediffuser ces films populaires plutôt que de rediffuser d'autres oeuvres moins divertissantes mais qui furent populaires en leur temps.

Les Français et le cinéma : d’importantes disparités entre les jeunes et seniors

Posté par vincy, le 30 mars 2015

Dans un sondage BVA-Doméo-Presse régionale, il apparaît que les Français et le cinéma, c'est avant tout une histoire d'amour de valeurs sûres.

France 1 - USA 0

L'enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1108 Français représentatifs de la population française et recrutés par téléphone puis interrogés par Internet les 10 et 11 mars 2015 montre que 55% des Français préfèrent les films français aux films américains (39%). Même si la tendance est inversée pour les 18-34 ans (ce qui n'est pas de bon augure pour l'avenir): ils préfèrent les films américains (54%, contre 43% pour les films français).

VF 1 - VOST 0

70% des Français (70%) préfèrent voir les films étrangers en VF plutôt qu’en VO sous-titrée (seulement 28%). Mais là, en revanche, bonne nouvelle, les 18-34 ans sont 46% à préférer la VO. Par ailleurs, les habitants d’Ile-de-France, où les films sont plus nombreux à être diffusés en VO dans les salles de cinéma, sont une majorité à préférer les films en version originale (53%).

Télévision 1 - Salle de cinéma 0

Dans ce sondage, on note surtout le grand appétit des Français pour le cinéma. 1 Français sur six regardent un film au moins une fois par jour, quatre sur cinq au moins une fois par semaine et neuf sur dix au moins une fois par mois. La télévision reste le principal vecteur de diffusion: 17% des Français vont voir un film au cinéma, 20% regardent un film en DVD, 24% regardent un film sur ordinateur ou sur tablette et 82% regardent un film à la télévision. Mais 18% des Français téléchargent parfois illégalement des films sur Internet et chez les 18-34 ans, cela grimpe à 37% .

Plus précisément, les plus jeunes sont plus nombreux à aller au cinéma « au moins une fois par mois » (30% des 18-24 ans) et à regarder un film sur ordinateur ou sur tablette (44%, contre 7% des 65 ans et plus). A l’inverse, les séniors sont plus nombreux à regarder « au moins une fois par mois » un film à la télévision (83%, contre 71%).

Les habitants des communes de moins de 20 000 habitants vont aussi moins souvent au cinéma que les habitants des communes de plus de 100 000 habitants (10% contre 21%).

Bilan très mitigé pour l’opération « 4€ pour les moins de 14 ans »

Posté par vincy, le 4 octobre 2014

4 euros pour les moins de 14 ansA l'occasion du Congrès des exploitants, Médiamétrie a réalisé une étude sur la fréquentation des salles de cinéma au premier semestre 2014, soit la période qui correspond aux six premiers mois de l'opération "4€ pour les moins de 14 ans".

Cette opération a subit de nombreuses critiques, notamment en provenance des distributeurs et des producteurs qui pointaient le risque d'un effet d'aubaine insuffisant pour compenser la perte financière d'un ticket au rabais.

L'étude prouve qu'ils avaient peut-être raison. On reste peu convaincu par l'impact de cette mesure à la lecture de cette enquête.

La part de marché des 6-14 ans diminue

Certes la fréquentation des 6-14 ans progresse de 18% par rapport au premier semestre 2013. Mais la fréquentation globale a également augmenté fortement. Résultat : au premier semestre 2013, les 6-14 ans représentaient 15% des spectateurs et un an plus tard ils ne sont plus que 14,7%.

D'ailleurs, en répertoriant les résultats enregistrés au box office, rien ne plaide pas en la faveur de cette opération. Prenons le cas typique des films d'animation et pour enfants. Les 7 films "pour enfants" les plus populaires sortis entre janvier et septembre 2014 ont totalisé 14,3 millions d'entrées, tandis que les entrées étaient en très forte hausse par rapport à l'an dernier. Or, le Top 7 de janvier-septembre 2013 totalisait 16,5 millions d'entrées!

Le tarif n'a rien changé au comportement de 61% des spectateurs sondés

Au fil de l'enquête, on s'aperçoit que seulement 20% des Français interrogés ne seraient pas allés voir un film si le tarif n'avait pas été baissé. Autrement dit, pour 61% des sondés, le tarif n'a rien changé, hormis pour leur porte-monnaie (ce qui n'est déjà pas si mal). A la question "Suite à cette mesure, j'irai au cinéma avec une personne de moins de 14 ans...", 56% répondent "autant qu'avant la mesure." 43% pensent qu'ils iront plus souvent.
De plus, la crise économique joue en la faveur de tarifs préférentiels. Les spectateurs se sont habitués à ce tarif. Difficile de revenir en arrière: 38% des personnes interrogées estime qu'ils changeront leur comportement si leur cinéma ne propose plus ce tarif. 36% ne changeraient rien.

La moitié des sondés bien informée sur cette opération

L'opération 4€ n'a pourtant pas souffert d'un manque de publicité. 46% des français interrogés connaissent le prix d'une place de cinéma pour les moins de 14 ans. Ils sont 52% a avoir vu ou entendu une communication sur cette mesure. Le cinéma et Internet ont joué un rôle particulièrement important dans la connaissance de cette information, loin devant les médias traditionnels.

Omar Sy et Jean Dujardin sur le podium des personnalités préférées des Français

Posté par vincy, le 4 août 2012

Deux fois par an, le Journal du Dimanche révèle le Top 50 des personnalités préférées des Français. La livraison estivale (réalisée dans la seconde quinzaine de juillet) vient de tomber. Plus de 1009 personnes ont été interrogées sur une liste de noms proposés.

Si Yannick Noah conserve la première place du classement habituellement très consensuel, on voit bien que la réussite est privilégiée. Omar Sy (Césarisé, en partance pour Hollywood, préféré des femmes et des jeunes) et Jean Dujardin (Oscarisé, déjà à Hollywood, préféré des électeurs de droite) complètent le podium. Les phénomènes mondiaux d'Intouchables et de The Artist n'expliquent pas tout. Les deux acteurs ont des années de carrière derrière eux, notamment sur le petit écran où ils ont déjà consolidé une relation avec les Français à travers des séries humoristiques populaires. Mais Hollywood fait rêver : Marion Cotillard est également l'actrice la plus populaire après Florence Foresti, battant ainsi l'indétrônable Sophie Marceau.

Mais les hommes restent toujours plus populaires que les femmes. Tous en progression (le cinéma est sans aucun doute le divertissement le plus populaire de ces derniers mois), Omar Sy (2e), Jean Dujardin (3e), Gad Elmaleh (4e) dominent ainsi largement Florence Foresti (6e), Marion Cotillard (11e) et Sophie Marceau (13e). La comédie est aussi un facteur empathique : peu de comédiens dramatiques sont cités (Huppert, Deneuve, Adjani ne sont même pas dans la liste).

Logiquement, on retrouve Jamel Debbouze (7e) et Dany Boon (12e) devant Jean Reno (21e), Richard Bohringer (23e), Muriel Robin (31e), Alain Delon (32e), Franck Dubosc (33e), Jean-Paul Belmondo (34e), Gérard Jugnot (35e), Thierry Lhermitte (36e). Charlotte Gainsbourg (37e) et Vanessa Paradis (38e) profitent aussi de leurs casquettes de chanteuse et de stars "people". Les deux femmes ont commencé leur carrière en même temps il y a moins de 30 ans.

Car il y a aussi une prime aux "vieux routards". Hormis une poignée ayant débuté dans les années 2000, tous ont plus de 20 ans de carrière et donc d'habitudes auprès des Français. Ainsi, Daniel Auteuil (44e), Gérard Depardieu (47e) et Line Renaud (49e) continuent d'être appréciés sans que leur actualité ait été particulièrement brillante ces derniers mois, subissant même quelques fours aux box office ou à l'audimat.

A noter que depuis la création du classement en 1988, aucun(e) acteur/actrice n'a été choisi(e) comme personnalité préférée des Français.

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classement du JDD

Intouchables : un film « raciste », « réactionnaire », « sarkozyste » élu événement culturel de l’année

Posté par redaction, le 24 décembre 2011

Avec bientôt 15 millions de spectateurs, Intouchables est devenu cette semaine le 3e plus gros succès français depuis 1945, le 5e toutes nationalités confondues, battant Avatar, au passage. Un phénomène qui, logiquement, a été choisi comme l'événement culturel le plus marquant de l'année 2011 (sondage BVA/FNAC/Le Parisien/Europe 1 auprès de 1003 personnes). 52% des Français interrogés l'ont plébiscité.

Il est donc loin devant The Artist, Harry Potter, les Césars pour Des Hommes et des Dieux et Polisse. Le cinéma squatte une bonne moitié des dix premières réponses, laissant un peu de place à la musique, aux expos et reléguant les livres en queue de peloton.

Évidemment, tout phénomène amène une série d'analyses plus ou moins sérieuses, cherchant les causees de cette irrationalité qui dépasse les esprits les plus cartésiens. D'un point de vue cinématographie, on peut y voir une bonne comédie, bien écrite, bien interprétée, mise en scène avec efficacité, sans être médiocre. Intouchables est plus proche de Trois hommes et un couffin que des Visiteurs ou Bienvenue chez les Ch'tis.

Acte 1 : Marcela Iacub accuse le film d'être sarkozyste

Libération a publié deux textes voulant absolument rendre le film abject. Le raisonnement peut tenir, l'équation ne convainc pas. Ainsi Marcela Iacub (lire le texte intégral), qui a décidément un problème dès qu'elle analyse la culture après avoir attaqué prétentieusement l'exposition de Lilian Thuram au Musée du Quai Branly, qualifie le film de "propagande voilée des politiques sociales de Nicolas Sarkozy." Rien que ça. "Le succès de ce film montre à quel point la société française lui reste fidèle sur le fond et pourrait annoncer, mieux que d’autres enquêtes d’opinion, celui de l’actuel président dans les urnes de 2012. Car on sait que si jamais le chef de l’Etat était amené à faire un second mandat, son but sera de rendre chaque œuf volé au lieu d’ouvrir de grands débats afin de savoir qui devrait être considéré comme leur véritable propriétaire." Elle reproche en effet que Philippe/François Cluzet veuille récupérer l'oeuf de Fabergé que lui a volé Driss/Omar Sy. Le vol est certainement pardonnable,le personnage de Cluzet aurait pu en effet transmettre cette valeur à celui de Sy, comme une sorte de redistribution des richesses. Mais aux dernières nouvelles, l'handicapé ne porte pas plainte contre le noir, et ne fait que récupérer un objet qui lui rappelle sa défunte épouse. L'attachement sentimental n'a donc aucune valeur?

Acte 2 : Intouchables, un conte à la Cendrillon réactionnaire

Dans un autre texte (lire le texte intégral), le quotidien dit de gauche, le professeur de philosophie en classes préparatoires (c'est un métier honorable, mais à quand la tribune d'une maîtresse en cours préparatoire?) Jean-Jacques Delfour trouve Intouchables "parfaitement réactionnaire". Pour lui il s'agit de l'histoire de deux saints, "le saint crucifié par sa tétraplégie et l’autre saint qui le sert, crucifié par son milieu de naissance et sa peau, forment un couple sacré, intouchable. Leur rencontre et leur amour sont une rédemption qui les lave de tous leurs péchés : l’arrogance et la hauteur sociale pour l’un, la délinquance et la déchéance pour l’autre. Un film religieux, sans autre Dieu que la richesse qui a permis cette rencontre."

Pour lui, ce film doit son succès public, entre autres, au conte revisité de Cendrillon. "Ce conte misogyne enseigne comment changer sa vie lorsqu’on est une pauvre fillette exploitée. La beauté de cette souillon ne peut suffire : il lui faut une jolie robe, de jolies chaussures, une belle bagnole avec de beaux canassons. Mais cela ne suffit toujours pas, il lui faut de la chance : un prince riche et puissant qui daigne la trouver ravissante et ne point s’émouvoir de sa basse extraction. Le message du conte est simple : l’instruction, la culture, le désir d’émancipation, la révolte sont inutiles ; la beauté cosmétique et le hasard ont seuls quelque puissance."

Nous aurions tendance à le conforter dans son analyse, en ajoutant une donnée : si ce film est bien tel qu'il le décrit, alors il s'agit d'une comédie réaliste. Elle reflète en tous points l'Etat de notre société, la valeur de l'humain dans une civilisation consumériste et matérialiste. On peut s'en désoler, mais c'est ainsi. On taxe la culture à 7% et non pas comme un bien de première nécessité, et ça ne choque personne. On préfère le cinéma aux livres, le people à la critique, la propagande à la réflexion. Intouchables est bien un film symptomatique de notre époque, avec, en bonus, un morale basée sur la confiance en l'autre et la transgressions des barrières sociales. Mieux, Intouchables est un film sur deux minorités qui s'unissent pour retrouver une liberté, une "normalité". Il brise le tabou des handicapés, isolés, et des immigrés de deuxième génération, parqués en banlieue, sans espoir d'ascenseur social, rejetés.

Iacub a tort en expliquant qu'il n'y a pas de redistribution des richesses : le personnage d'Omar Sy trouve un job grâce à un riche un peu illuminé. Delfour n'a pas plus raison. Le personnage d'Omar Sy se met à peindre - c'est bien de la culture, non? - et grâce à son patron, se fait un beau pactole, après avoir vendu une de ses toiles à un avocat méprisable et payant certainement l'ISF.

Acte 3 : Variety n'y voit que des stéréotypes raciaux et sociaux

Avant d'en arriver à notre conclusion, on doit aussi relever la critique du magazine professionnel américain Variety. Son auteur, Jay Weyssberg, estime que Driss  (Omar Sy) est "traité comme un singe de compagnie qui apprend au blanc coincé à s'amuser, en remplaçant Vivaldi par Boogie Wonderland, et en lui montrant comment on bouge sur la piste de danse".  Le journaliste trouve qu'il est "pénible de voir Omar Sy, un acteur joyeusement charismatique, dans un rôle qui se détache à peine de l'époque de l'esclavage, dans lequel il divertit le maître blanc, en endossant tous les stéréotypes raciaux, et de classe."

Intouchables raciste. En plus d'être sarkozyste et réactionnaire. N'en jetez plus.

Intouchables est adapté d'une autobiographie, une histoire vraie. En écoutant les témoignages des deux véritables protagonistes de cette histoire, on se dit que leur vie est incompréhensible pour ceux qui la jugent. Pas l'impression de voir Driss/Abdel Sellou/Omar Sy maltraité et malheureux, même encore aujourd'hui. La fin est d'autant plus ouverte que le personnage d'Omar Sy a la vie devant lui, de l'argent, et s'est sorti de la spirale infernale des Cités sans emploi.

Au delà de tout ce pataquès philosophico-intellectuel, le film est davantage une histoire d'amitié, certes un peu misogyne, qu'un manifeste politique.

Finalement ce n est pas Intouchables qui est raciste reactionnaire et sarkozyste mais bien la France. Le film insuffle en plus un peu d'espoir, de générosité et d'altruisme, pour nous faire croire que ce n'est pas une fatalite.

Sondage Facebook : Qui selon-vous devrait être le prochain Président du jury du 65e Festival de Cannes?

Posté par redaction, le 7 décembre 2011

Pour le 65e Festival de Cannes, il faut, forcément, un(e) Président(e) du jury hors-norme. Mais qui?

Nous aurons sans doute la réponse dans moins d'un mois, comme chaque année.

Après plusieurs présidents américains, masculins, quinquas et plus, on opterait bien pour une jeune femme européenne...

Ecran Noir vous propose de voter sur le profil Facebook de notre site Cannes-fest.

28 choix possibles.

Qui selon-vous devrait être le prochain Président du jury du 65e Festival de Cannes?

La 3D ne séduit pas les spectateurs français

Posté par vincy, le 4 octobre 2011

Voilà un échantillon bien plus représentatif que certains sondages politiques. Pour connaître l'avis du public sur le cinéma en relief, UP3D et Le Film Français ont interrogé 11 867 personnes, âgées de 15 à 64 ans, en pleine fête du cinéma.

Le résultat est conforme à ce que l'on pressentait : le 3D, c'est beaucoup de bruit, quelques euros de plus, et pour pas grand chose.

73% des spectateurs n'ont pas eu le choix entre un film 2D et un film 3D. une offre imposée qui laisse perplexe d'autant que 80% aurait préféré le voir en 2D. La 3D est plus chère, les lunettes sont sources d'inconfort, les images trop sombres, cela peut donner la migraine. Les raisons ne manquent pas et montrent qu'elles atteignent un élément essentiel : le plaisir de voir un film.

Les lunettes sont réellement un handicap. Seulement 14% des spectateurs oublient qu'ils en portent. La conséquence logique est qu'à peine 20 % du public est satisfait de la projection 3D, et un tiers ne l'est pas du tout! Majoritairement, les spectateurs n'apprécient pas la qualité de la 3D.

Aussi, on comprend que 46% des spectateurs ne trouvent aucun intérêt à la 3D, 27% y voient peu d'intérêts, soit les 3/4 du public qui ne sont pas séduits par le procédés.

Cela va inciter les producteurs à réfléchir : manque de relief, manque de luminosité, pas assez d'effets jaillissants. Et en plus on nous fait payer plus cher. 83% des spectateurs trouvent le surcoût lié à l'usage de lunettes 3D injustifié. Même avec une place à moins de 5 euros, seulement un quart des spectateurs trouveraient justifier le surcoût. Au de là de 11 euros (le tarif plein autrement dit) ils sont 8% à accepter de payer sans rechigner

Tout cela incitera sans doute à convertir moins de films en 3D, à changer le modèle économique des lunettes, à stimuler la créativité des cinéatses. La 2D a encore de beaux jours devant elle, d'autant que les films 3D n'ont pas si bien marché ces derniers mois. En dehors de quelques gros blockbusters, l'impact a même été contre-productif : les spectateurs allaient voir le film dans des salles 2D, pourtant moins nombreuses. La demande n'a pas rejoint l'offre.

C'est au film d'apporter une véritable valeur ajoutée, et il reste indispensable que la 3D reste un bonus exceptionnel, et justifié artistiquement (comme pour Avatar).