L’instant Court : l’année 2013 en images

Posté par kristofy, le 1 janvier 2014

bestof2013Comme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après Ivresse réalisé par Guillaume Canet et une carte blanche au réalisateur Sébastien Betbeder à l'occasion du Jour le plus Court, voici l’instant Court n° 125.

C'est l'heure de se remémorer les évènements qui ont marqué l'année 2013 au cinéma, avec en premier lieu le film La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2 qui gagné la Palme d'or à Cannes (également pour ses deux actrices) puis le Prix Louis Delluc, et qui a aussi été récompensé par les critiques de New-York tandis que la révélation Adèle Exarchopoulos est primée par les critiques de Los Angeles... en attendant les Césars voir même les Oscars.

La star de l'année 2013, c'est Leonardo DiCaprio avec Django unchained, Gatsby le Magnifique et Le Loup de Wall Street, et on connaît déjà un état des films qui ont été des échecs en n'ayant pas trouvé assez de spectateurs...

Avant d'autres bilans à venir, il faut remarquer aussi que certains des films les plus ambitieux à vouloir s'imposer aux Etats-Unis et ailleurs sont réalisés par le Mexicain Alfonso Cuaron, le Danois Nicolas Winding Refn et le Coréen Bong Joon-ho ; et que les femmes ont brillé elles-aussi comme la Canadienne Sarah Polley, Greta Gerwig, et Clio Barnard qui elle est la révélation britannique autant que Ben Drew...

Voici une sélection éclectique de films qui figurent parmi les plus belles surprises de l'année écoulée :

Django Unchained - Quentin Tarantino
Stories We Tell - Sarah Polley
Ill Manors - Ben Drew
Only God Forgives - Nicolas Winding Refn
La grande Bellezza - Paolo Sorrentino
Michael Kohlhaas - Arnaud Des Pallières
Frances Ha - Noah Baumbach & Greta Gerwig
Leviathan - Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor
La Vie d'Adèle, Chapitres 1 et 2 - Abdellatif Kechiche)
Gravity - Alfonso Cuaron
Le Transperceneige (Snowpiercer) - Bong Joon-ho
Il était temps (About Time) - Richard Curtis
Le Géant égoïste (The Selfish Giant) - Clio Barnard
Suzanne - Katell Quillévéré
Deux automnes, trois hivers - Sébastien Betbeder

L’instant Court : Ivresse, réalisé par Guillaume Canet

Posté par kristofy, le 13 décembre 2013

ivresseComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après La chose sûre réalisé par Cédric Klapisch, voici l’instant Court n° 124.

Alcool au volant, mort au tournant : l’alcool est la première cause de mortalité sur les routes pour les 18-24 ans, et il est en cause dans 25% des cas de personnes tuées sur les routes.

La Sécurité Routière organise régulièrement des campagnes de sensibilisation avec notamment des spots à la télévision.

Il faut que le message passe au plus grand nombre, et c’est aussi le but de l’Association Ferdinand initiée par l’acteur Patrick Chesnais (son fils est mort dans un accident de voiture) : « un peu alcoolisé est un état où l’on garde un sentiment de tranquillité qui est un leurre, conduire bourré mais aussi un peu alcoolisé, c’est grave ».

Son association œuvre à la diffusion de différentes vidéos, et a piloté un court-métrage sur le sujet réalisé par Guillaume Canet. Celui-ci est diffusé du 11 au 18 décembre dans des salles de cinéma ainsi que sur plusieurs chaînes de télévision. Il montre en quelques plans l’histoire d’un jeune couple depuis la rencontre jusqu’au jour où leur vie va tragiquement basculer...

"Celui qui conduit c’est celui qui ne boit pas".

Voici donc Ivresse, réalisé par Guillaume Canet :

...et le making-of :

L’instant court : Fred et Marie, avec Jean-Jacques Rausin

Posté par kristofy, le 30 novembre 2013

Fred Et MarieComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Aningaaq réalisé par Jonas Cuaron (avec la voix de Sandra Bullock de Gravity), voici l’instant Court n° 122.

Le 25 novembre, c’était la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, qui nous invite à porter quelque chose de couleur orange pour appeler à « l’élimination sans réserve, hésitation ni délai de la violence contre les femmes ». Il s’agit d’une campagne internationale soutenue par les Nations Unies.

Cette année, cette Journée en orange est prolongée par 16 jours d'action contre la violence liée au genre, jusqu’au 10 décembre qui sera la Journée des droits de l'Homme.

Quelques chiffres statistiques :

- Jusqu’à 70 pour cent des femmes sont victimes de la violence au cours de leur vie.
- Entre 500 000 et 2 millions de personnes font l’objet de traite tous les ans à des fins de prostitution, de travail forcé, d’esclavage ou de servitude, selon les estimations. Les femmes et les filles représentent près de 80 pour cent des victimes découvertes.
- On estime que plus de 130 millions de filles et de femmes actuellement en vie ont subi des mutilations génitales, principalement en Afrique et dans certains pays du Moyen-Orient.
- Le coût de la violence perpétrée par un partenaire intime, aux États-Unis seulement, dépasse 5,8 milliards de dollars par an : 4,1 milliards pour frais médicaux et soins directs et près de 1,8 milliard pour les pertes de productivité.

Nos voisins belges ont mené l'année dernière une campagne de prévention contre la violence conjugale qui a mis en scène une forme de violence conjugale à la fois répandue et difficile à définir, la violence psychologique sur l’autre. Un premier court-métrage montrait que "la violence psychologique, c'est de la violence tout court", et un second que "la violence conjugale, pour en sortir, il faut réagir".

Pour le rôle difficile de l’homme violent, il s’agit de l’acteur Jean-Jacques Rausin déjà souvent remarqué dans des courts-métrages, comme par exemple Chambre double récompensé au BIFFF ou encore En attendant le dégel récompensé au Festival de Cannes. Il sera le rôle principal du long-métrage Je me tue à le dire que prépare Xavier Séron…

Voici donc le court-métrage Fred et Marie, avec Jean-Jacques Rausin et Erika Sainte :

…et la suite, le court-métrage Marie et Fred :

L’instant court : Aningaaq, spin-off de Gravity, réalisé par Jonas Cuaron

Posté par kristofy, le 22 novembre 2013

AningaaqComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le clip City of Angels réalisé par Jared Leto avec Lily Collins, Olivia Wilde, James Franco, Ashley Olsen, Selena Gomez, Lindsay Lohan…, voici l’instant Court n° 121.

Gravity continue de flotter dans l’espace du succès avec plus de 3 millions de spectateurs en France, et un bon accueil similaire dans les autres pays qui lui vaut déjà plus de 500 millions de dollars récoltés dans le monde.

Le film est réalisé par Alfonso Cuaron mais il a aussi été porté depuis le scénario par son fils Jonas Cuaron qui a déjà des projets de films de son côté (dont une histoire avec deux personnages également en situation de survie, mais dans un désert).

Pour l’édition en dvd et blu-ray de Gravity, Jonas Cuaron a réalisé un court-métrage parallèle au film : dans l’espace, le personnage de Sandra Bullock, désespéré, lance un SOS par radio mais une voix inconnue qui ne la comprend pas lui répond, et lui fait entendre des aboiements de chien…

Le court-métrage Aningaaq raconte cet évènement du point de vue terrestre. Il avait été dévoilé lors du Festival de Venise là où Gravity a été présenté en avant-première. Depuis, le distributeur Warner espère des nominations aux Oscars pour Gravity, mais aussi dans la catégorie court-métrage pour Aningaaq…

Voici donc Aningaaq, spin-off de Gravity,  écrit et réalisé par Jonas Cuaron

A noter que, dans le générique de fin, Jonas Cuaron remercie son compatriote Carlos Reygadas…

L’instant court : City of Angels, réalisé par Jared Leto

Posté par kristofy, le 15 novembre 2013

City Of AngelsComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Broken réalisé par Mathieu Turi, voici l’instant Court n° 120.

Le hasard fait que, presque même moment, deux clips de musique s’offrent le luxe d’accueillir le gratin d’Hollywood pour une petite apparition.

Le légendaire ex-Beatles Paul McCartney a confié la caméra au réalisateur  Simon Aboud (le mari de sa fille Mary McCartney) pour le clip de "Queenie Eye". Ont été invitées les stars du cinéma et de la mode : Johnny Deep, Meryl Streep, Sean Penn, Jude law, Jeremy Irons, Alice Eve, Lily Collins, Chris Pine, Kate Moss, Tom Ford et d’autres à revoir ici.

L’acteur Jared Leto, qui avait d’ailleurs tenu le rôle de l’assassin du Beatles John Lennon dans Chapitre 27 (le revoir aussi dans Mr Nobody) a lui mis le cinéma entre parenthèse pour devenir rock-star avec son groupe 30 Seconds to Mars. Il en a profité pour devenir réalisateur de ses clips, dont le dernier en date invite aussi beaucoup de stars de cinéma.

On y voit Lily Collins, Olivia Wilde, Juliette Lewis (devenue aussi chanteuse rock), Alan Cumming, et des sosies de Marilyn Monroe et de Superman ; mais aussi d’autres visages dont les noms sont souvent source de buzz people : James Franco, Ashley Olsen, Corey Feldman, Selena Gomez, et Lindsay Lohan… Chacune de leur intervention est une remarque sur ce que représente la ville du cinéma et du spectacle qu’est Los Angeles, quand on est au centre ou pas.

Il s’agit plus du revers de la médaille, de leur rapport à leur métier et à leur célébrité. Ainsi Corey Feldman se fait la remarque « j’étais au sommet, et je me suis retrouvé tout en bas » ; Selena Gomez « j’ai l’étiquette univers Disney, les gens veulent me dire ce que je dois faire, ils pensent que je suis niaise où que je cherche à tout prix la célébrité » ; Lindsay Lohan se fait l’observation que « je suis déçue de moi-même la plupart du temps »...

Voici donc le clip City of Angels réalisé par Jared Leto (avec son pseudonyme Bartholomew Cubbins) :

Jared Leto sera en haut de l’affiche du film Dallas Buyers Club avec Matthew McConaughey et Jennifer Garner, en salles le 29 janvier 2014.

L’instant court : Broken, réalisé par Mathieu Turi

Posté par kristofy, le 29 octobre 2013

BrokenComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Léo réalisé par Estelle Dumas, voici l’instant Court n° 119.

Sur grand écran, Alfonso Cuaron triomphe avec Gravity, non seulement dans l’espace personne ne vous entendra crier, mais personne ne vous verra pleurer non plus…

A l’inverse du vaste espace infini, un petit espace confiné comme un ascenseur bloqué peut aussi provoquer une perte de repères…

Voici donc le court-métrage Broken, avec Ivan Gonzalez et Isabel Jeannin, réalisé par Mathieu Turi :

Américain et sans attache, Michael ne connaît pas un mot de la langue de Molière.

Française et mère d'un nourrisson, Julie ignore tout de celle de Shakespeare.

Mais lorsqu'une panne d'ascenseur survient, les barrières de la langue et de l'indifférence tombent...

Ecran Noir : Après plusieurs courts-métrages qui se passaient en extérieur, quelles autres contraintes de tournage le huis-clos dans un ascenseur fait-il surgir ?
Mathieu Turi :
C'est vrai que mon court précédent fut tourné dans les montagnes et les vallées du sud de la France. Là, avec Broken, on peut dire qu'on a fait l'opposé ! Mais je savais dès le début qu'il faudrait tourner en studio, car je tenais à faire de l'ascenseur un personnage à part entière, et pour cela, je devais pouvoir imposer ma vision à la base. De même que je ne voulais pas être bloqué dans ma mise en scène par le peu d'espace que représente un ascenseur. Je voulais mettre ma caméra partout !

Ecran Noir : Quelles sont les différentes étapes de l’élaboration du décor ?
MT: Le décor de l'ascenseur fut construit par Marc Pacon dans un "studio" : en réalité une salle de répétition pour des groupes de musiciens. Marc m'a fait une maquette, ce qui nous a permis de choisir la taille, la forme, etc. tout cela en lien étroit avec le script et les personnages. De la même façon, le choix des matières a eu un rôle important : je voulais représenter l'opposition et l'isolement des personnages en utilisant une matière chaude (l'acajou) et une matière froide (l'acier brossé), créant ainsi deux espaces bien distincts. La lumière de mon chef opérateur Olivier Tresson est allée naturellement dans ce sens, avec une séparation des espaces et des univers, opposant des teintes bleues/vertes avec celles plus chaudes de la lumière venant du bas de l'ascenseur.

Ecran Noir : Comment avez-vous connu les comédiens Isabel Jeannin  et Ivan Gonzalez ?
Mathieu : Alors encore en phase de réécriture, et avant même de commencer à penser à un casting, j'ai cherché quelques bandes démo de comédiennes sur le net, juste pour voir. Je suis alors tombé sur celle d'Isabel, qui contenait notamment une scène où elle jouait tout en finesse, tout en retenue. J'ai tout de suite voulu travailler avec elle, et je n'ai pas été déçu, elle a littéralement donné vie au personnage ! En ce qui concerne Ivan, un ami commun nous a fait nous rencontrer, et nous avons accroché tout de suite ! Nous sommes tous les deux des geeks passionnés (mais je suis très loin d'avoir sa culture dans ce domaine !). C'est un immense acteur, qui cherche toujours à rendre son personnage meilleur, à lui créer une vie en dehors du scénario pour mieux se fondre dans son rôle. Ce fut un formidable travail de collaboration, j'ai hâte de recommencer !

Ecran Noir : Les dialogues jouent avec des jeux de mots en phonétique entre anglais et français : c’est un pari sur le niveau d’anglais suffisant des spectateurs ?
Mathieu : L'idée, c'était clairement d'avoir plusieurs niveaux de lecture selon la capacité du spectateur à comprendre l'anglais. Si vous comprenez parfaitement cette langue, vous suivez l'histoire en comprenant tout, et vous êtes plutôt du côté de Michael. Si votre anglais n'est pas parfait, vous vous retrouvez alors comme Julie, un peu perdu, et du coup, même si on perd quelques blagues et quelques nuances de dialogues, l'immersion et l'identification au personnage n'en est que plus forte. C'était le but dès le départ, et je suis ravi d'entendre quelque chose comme "Je n'ai pas tout compris, mais j'étais vraiment ému à la fin !"

Ecran Noir : Broken a été financé avec la plateforme Ulule, que penser-vous du crowfunding ?
Mathieu : On ne peut pas vraiment dire que le film fut financé par Ulule. Le budget total est de 15 000 euros, et Ulule nous a, au final, permis d'avoir moins de 3000 euros. Ce qui, certes, n'est pas rien, mais comme d'habitude avec ce genre de choses, ce sont surtout les amis, la famille, etc. qui financent. Je ne vois pas forcément un avenir là-dedans pour les courts-métrages... En ce qui concerne les récents longs-métrages faisant appel au crowfunding comme le film Veronica Mars ou le prochain film de Spike Lee, les sommes sont bien entendu bien plus importantes, mais je ne crois pas que ce soit aux fans de payer les films, surtout qu'ils paieront aussi leur billet pour aller voir le film qu'ils ont financé !

Ecran Noir : Vous travaillez aussi comme assistant-réalisateur sur des films américains dont une partie du tournage a lieu en France (Inglorious Basterds de Quentin Tarantino, Hereafter de Clint Eastwood, Sherlock Holmes A Game Of Shadow de Guy Ritchie…) : comment ça se passe ?
Mathieu :
Mis à part le fait qu'il faut parler en anglais, et du coup, s'habituer à un vocabulaire technique nouveau, ce n'est pas forcément très différent. On ne raconte pas les mêmes histoires, et pas de la même façon, mais l'organisation du tournage est assez similaire. Ensuite, les techniciens des parties françaises de ces films sont souvent presque tous français ! Mis à part les plus importants chefs de postes, on travaille souvent avec les mêmes personnes.

Ecran Noir : Que pouvez-vous dire des tournages des prochains films de Woody Allen (avec Emma Stone et Colin Firth) ou de Luc Besson (avec Scarlett Johansson et Morgan Freeman) sans dévoiler de secret ?
Mathieu : Absolument rien, juste que j'ai signé plusieurs clauses de confidentialité.

L’instant Court : Léo, réalisé par Estelle Dumas

Posté par kristofy, le 22 octobre 2013

LeoComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après l’actrice Léa Seydoux devant les caméras de Jean-Paul Goude, Wes Anderson et Roman Coppola, voici l’instant Court n° 118.

Parmi les nombreux nouveaux films sortis sur les écrans la semaine du 16 octobre, le monde de l'enfance et les relations parents/enfants sont particulièrement imagés, notamment avec  L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet et Au bonheur des ogres... Mais ailleurs, tout n'est pas si rose.

Tout commence par une scène du quotidien, banale. Mais quelque chose ne tourne pas rond…

Voici donc le court-métrage Léo, avec Françoise Cadol et Roméo Périsson, réalisé par Estelle Dumas :

Estelle DumasEcran Noir : Une particularité de Léo, c’est son extrême concision. Comment est arrivée cette idée ?
Estelle Dumas : C’est une longue histoire, que je vais essayer de faire courte. J’étais dans un cours d’écriture de scénario, et à la troisième session la prof nous a parlé du conflit interne et du conflit externe chez des personnages. Elle nous a demandé de s’isoler avec un papier et un crayon pour écrire une séquence avec au moins deux personnages sinon plus en conflit externe dont un avec un conflit interne qui devient le héros. L’histoire qui est devenue ensuite ce court Léo est arrivée de manière très naturelle en partant d’un souvenir de ma maman, pas pauvre comme celle du film, qui voulait que je mange. Donc un conflit entre une mère et son enfant, et pour le conflit interne j’ai travaillé sur la mère. C’est venu très vite, en une trentaine de minutes. C’est devenu mon premier scénario que j’ai toujours gardé dans le cœur et dans le ventre pendant environ deux ans. Alors je me suis dit : "il faut que je le réalise".

EN : C’est ton premier court-métrage, tu t’es préparée avec un storyboard ?
ED : Il y a eu un storyboard, mais pas dessiné : j’ai fait un storyboard filmé en vidéo. Comme c’était mon premier film, j’avais des complexes comme ne pas être à la hauteur de mes techniciens. J’ai fait venir mon chef-opérateur et mon premier assistant et les comédiens sur le lieu du tournage, et avec un petit caméscope tout simple j’ai tourné le court-métrage de la manière dont je voulais le tourner, comme un modèle de ce que ça devrait être. Plutôt que des dessins, le storyboard était ce qui avait été filmé avec ce petit caméscope, pour dire je veux ça cadré comme ça avec les comédiens qui bougent comme ça. Mon scénario faisait quatre pages, et chaque ligne était hyper-visuelle dans ma tête. Je savais ce que je voulais, mais je n’avais pas tous les termes techniques pour l’expliquer à mes techniciens qui sont de haut niveau : mon premier assistant Frédéric Louf est réalisateur de longs métrages (J'aime regarder les filles) et mon chef-opérateur Georgi Lazarevski a eu une palme d’or (pour Entre les murs de Laurent Cantet), donc il ne fallait pas que je me plante. Ce storyboard vidéo a été ma façon de m’exprimer non pas par la parole mais par l’image.

EN : Qu’est-ce qui a été le plus facile ou le plus difficile durant le tournage ?
ED : Je suis une débutante, mais tout a été plutôt facile. J’ai monté mon équipe de 25 personnes en dix jours, je passais un coup de téléphone puis un autre et on ne m’a jamais dit non, ça a été rapide. Je me suis autoproduit, je savais combien je voulais mettre dans le film et le budget n’a pas été dépassé. Je m’attendais à ce que le plus difficile soit de diriger les comédiens, mais je m’y attendais donc ce n’était pas une surprise non plus. J’ai vu plusieurs personnes pour le petit garçon et pour sa maman, c’est un peu une question irrationnelle, le choix ,mais j’ai eu la chance d’avoir deux comédiens exigeants. La direction d’acteur a été peut-être la chose la moins évidente.

EN : Qu’est ce que tu ferais différemment ?
ED : Rien. Il y a plein de gens quand ils revoient leurs films qui se disent qu’ils feraient telle ou telle chose autrement, mais pas moi. Je ne dis pas que c’est un chef d’œuvre, j’y trouve des défauts mais je les aime aussi, et surtout j’aime mon film. J’entends des gens qui disent qu’ils ne comprennent pas bien ou que ce n’est pas assez long dans les critiques négatives mais moi je ne veux rien changer. J’ai voulu que ce film soit très court, j’avais plein de choses à dire mais je voulais être concise dans l’écriture et la réalisation, alors que dans la vie je suis une grande bavarde.

EN : Et depuis Léo ?
ED : Le film tourne encore dans les festivals, il a eu un prix d’interprétation pour la comédienne l’année dernière au festival de Pontault-Combault. Il a été sélectionné au festival de Clermont-Ferrand et dans plein d’autres festivals comme Vaulx-en-Velin, Grenoble, Vannes… Pendant ce temps, j’écris un long-métrage qui s’appelle pour l’instant Séance Spéciale, qui est l’histoire d’une jeune femme qui part faire de l’humanitaire en ex-Yougoslavie pendant la guerre. Le projet est déjà bien avancé, mais il y aura peut-être un court métrage entre-temps.

L’instant Court : culture pub… avec Léa Seydoux, par Jean-Paul Goude, Wes Anderson et Roman Coppola

Posté par kristofy, le 14 octobre 2013

Lea SeydouxComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage A Corps Perdu et la rencontre avec son actrice Marie Payen, voici l’instant Court n° 117.

Le film La vie d’Adèle, chapitre 1 et 2 auréolé de la palme d’or pour son réalisateur Abdellatif Kechiche et ses actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux est à l’affiche depuis le 9 octobre dernier.

Plusieurs controverses ont précédées la sortie du film : l’avis de l’auteure de la bande-dessinée (qui a inspiré l’histoire) à propos notamment de la représentation des scènes de sexe, la plainte de techniciens à propos de l’organisation des journées de travail, la presse qui amplifie une déclaration des comédiennes sur les conditions de tournage…

Un buzz propice à créer une certaine attente avant la sortie du film, et un mauvais buzz pour Abdellatif Kechiche qui se laisse entraîner à son tour dans cette spirale de petites phrases négatives : « Léa Seydoux vole la vedette au film, ainsi qu’à Adèle Exarchopoulos, et elle ne mesure pas les conséquences désastreuses de ses propos… ».

S'il s’agit d’un débordement plutôt maladroit, cela rappelle aussi que la "valeur" d’une actrice peut également se mesurer avec son "potentiel commercial". Une actrice est un vecteur pour mieux vendre un magazine (pour le lancement de la nouvelle formule de Lui, Léa Seydoux était nue en couverture) ou bien évidement un produit de beauté (nombreuses sont les actrices qui sont amenées à monter les marches du festival de Cannes pour représenter L’Oréal)…

Les marques investissent de plus en plus le monde du cinéma pour faire leur publicité, de manière très voyante comme Shalimar de Guerlain qui place une longue pub de 5 minutes (avec Natalia Vodianova) sur les écrans des salles de cinéma ou de manière plus discrète comme Ralph Lauren qui coproduit un court-métrage de Benjamin Millepied avec Léa Seydoux (à revoir ici).

Voici donc différentes publicités avec l’actrice Léa Seydoux qui incarne une femme explosive, excessive et passionnée qui danse devant la caméra de Jean-Paul Goude ; puis celles de Wes Anderson et Roman Coppola pour une trilogie influencée par Jules et Jim de François Truffaut.

La publicité réalisée par Jean-Paul Goude :

La trilogie réalisée par Wes Anderson et Roman Coppola :


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Léa Seydoux sera à l’affiche de The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, Adèle Exarchopoulos va tourner dans M le premier long-métrage réalisé par Sara Forestier.

L’instant Court : A Corps Perdu, avec Marie Payen

Posté par kristofy, le 5 octobre 2013

Marie PayenComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, voici l’instant Court n° 116.

Avec les feuilles qui tombent et le début de l'automne est arrivé le film Mon âme par toi guérie, grand retour du réalisateur François Dupeyron qui met en lumière la fine fleur des comédiens français comme Grégory Gadebois et Céline Sallette, sans oubier la lumineuse Marie Payen.

Elle était en sélection officielle au Festival de Cannes en 1999 avec le film Nos vies heureuses de Jacques Maillot, et l'année suivante à la Quinzaine des Réalisateurs avec le court-métrage A Corps Perdu réalisé par Isabelle Broué, qui elle-même avait été scripte de Jacques Maillot (et également de Gaël Morel et François Ozon) avant de réaliser plus tard la comédie romantique Tout le plaisir est pour moi.

Voici donc le court-métrage A Corps Perdu avec Marie Payen : l'histoire d'une jeune femme en quête d'elle-même...

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marie payenEcran Noir : Quel souvenir gardez-vous du Festival de Cannes 1999 où le film Nos Vies Heureuses était en compétition, mais sans avoir été récompensé ni à Cannes ni aux Césars?
Marie Payen : C’était très joyeux, c’était le premier long-métrage dans lequel j’avais un rôle principal et j’avais été hyper-heureuse sur le tournage. Je trouve que le réalisateur Jacques Maillot était génial et j’avais des partenaires sublimes comme Sami Bouajila. J’ai découvert un univers de cinéma que je connaissais très peu alors et la grâce du tournage a été totale : je trouvais très normal que le film soit en compétition à Cannes ;-) Notre vécu de Cannes était beau parce qu'il y a eu une projection magique avec une énorme standing ovation d’un quart d’heure, des gens pleuraient, c’était fabuleux.

Sur le moment je n’ai pas été triste que le film n’ai pas été primé, mais je l’ai été à contre-temps plus tard. En fait beaucoup de critique ont été négatives, je n’avais pas vraiment d’expérience de ce qui entoure une sortie de film et je croyais que ça allait marcher quand-même. Le film n’a pas vraiment marché dans la sens où il n’a pas eu le succès qu’il aurait mérité, mais pour les gens qui l’ont aimé, c’est un film culte. Je croise beaucoup de gens qui m’en parlent encore, les gens qui l’ont vu adorent ce film, il y a quand même quelque chose qui a été impactant et qui pour moi était suffisant à l’époque.

Maintenant, je me dis que c’est dommage parce que Nos Vies Heureuses est un film particulier, gracieux, avec une originalité et une force. Peut-être que Nos Vies Heureuses était trop ample, peut-être qu’il y avait un peu trop de choses à "manger" dans ce film et que les gens ont pu se sentir un peu gavés. Il y a 6 personnages principaux ! Les sujets étaient abordés avec beaucoup de générosité, beaucoup d’élan et beaucoup d’humanité. Le film n’a pas été assez reconnu mais ça nous échappe.

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L’instant Court : le film d’animation Consurgo

Posté par kristofy, le 23 juillet 2013

consurgoComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, alors après le court-métrage Deep Inside avec deux figurants sur le tournage d’un film de zombies, voici l’instant Court n° 115.

Le blockbuster estival est de sortie avec Pacific Rim où le talent de conteur visuel de Guillermo Del Torro s’efface face aux images générées par ordinateur pour un scénario héroïque à l’américaine avec robot jaeger contre monstre kaiju... Le film est malheureusement plus proche des Transformers de Michael Bay que de Patlabor version Mamoru Oshii…

Dans Pacific Rim une petite fille est choquée par l’horreur avant d’être en admiration devant un robot… La même idée d’une fillette traumatisée qui sera consolée par une créature est développée dans un format bien plus court, où en 4 minutes on trouve un mecha-design plus original et plus d’émotion humaine, alors qu’il s’agit d’un film d’animation.

Voici donc le court-métrage Consurgo co-réalisé par Tom Hankins, René Hoekstra et Gijs Van Kooten, des étudiants à l' Utrecht School of Arts in the Netherlands :

Crédit photo : image modifiée, d’après un extrait de Consurgo