Le premier héros de Walt Disney, porté disparu, réapparait … au Japon

Posté par vincy, le 22 novembre 2018

Au Japon, il n'y a pas qu'un patron millionnaire qui fait l'actualité. Il y a aussi Oswald le lapin chanceux.

Lycéen, à la sortie de la Seconde guerre mondiale, Yasushi Watanabe achète un dessin animé pour 500 Yens à l'époque. Une très petite somme. Ce rouleau est en fait un dessin animé dont tout le monde avait perdu la trace, produit par Walt Disney.

Bien plus tard, Yasushi Watanabe, aujourd'hui âgé de 84 ans, lit un livre sur l'histoire d'Oswald, lapin noir créé par Walt Disney et Ub Iwerks en 1927, dont les 27 dessins animés ont été diffusés par Universal, sous la houlette du producteur Charles Mintz. Il s'agit du premier héros d'une série des studios de Walt Disney.

Mais Charles Mintz, quand il constate le carton de la série, décide de rapatrier Oswald dans ses propres studios (Winkler) et prend les droits sur le personnage (qui devient un héros de Universal). Iwerks et Disney refusent de le suivre et créent une souris assez ressemblante au lapin, Mickey Mouse, qui vient de célébrer ses 90 ans il y a quatre jours. Mickey n'aurait peut-être jamais existé si Mintz n'avait pas été cupide...

Pour la petite histoire, il a fallu attendre près de 80 ans pour que le groupe Disney récupère les droits du lapin chanceux. Entre temps, Oswald a eu une vie intense jusqu'en 1938, avant de faire quelques apparitions dans les cartoons de Woody Woodpecker et de se faire complètement oublier (et doublé en notoriété par un autre lapin, Bugs Bunny, créé en 1940).

Mais revenons au Japon. Dans le livre que lit Yasushi Watanabe, Oswald the Lucky Rabbit: The Search for the Lost Disney Cartoons (publié l'an dernier et écrit par David Bossert), on y apprend que sept des premiers courts métrages animés d'Oswald sont a priori perdus. Watanabe est un chercheur, spécialisé dans l'histoire de l'animation. Il avait acheté le film à un vendeur de jouets d'Osaka. Le film s'intitulait Mickey Manga Spide. Autant dire qu'il ne voyait pas d'intérêt à ce vieux petit film jusqu'à la lecture du livre.

En fait ce vieux petit film s'appelle Neck ’n’ Neck. A l'origine, il dure 5 minutes. Là il n'en reste que deux minutes. Le film raconte l'histoire d'un policier chien qui pourchasse Oswald et sa petite amie à moto.

Le court a désormais migré aux archives Kobe Planet Film. Par ailleurs, un autre extrait en 35mm de 50 secondes a aussi été découvert au Toy Film Museum de Kyoto, précise le quotidien Asahi.

Un scénario de Stanley Kubrick retrouvé

Posté par vincy, le 16 juillet 2018

Un scénario co-écrit par Stanley Kubrick a été retrouvé par un professeur de l'Université Bangor (Pays-de-Galles), qui faisait des recherches documentaires sur le film Eyes Wide Shut. Burning Secret est une adaptation de la nouvelle éponyme de Stefan Zweig, écrite en 1913 par l'écrivain autrichien, traduite en Français en 1945 sous le titre de Brûlant secret. Cette nouvelle a déjà fait l'objet d'une adaptation en 1933 par Robert Siodmack et par Andrew Birkin (ancien assistant de Kubrick) en 1989.

Le scénario retrouvé, écrit avec Calder Willingham (Le Lauréat), date de 1956. Un an avant leur collaboration sur les Sentiers de la Gloire. L'histoire suit une mère et son fils en vacances, quand un mystérieux homme se lie d'amitié avec le garçon pour mieux séduire la mère. L'universitaire l'a retrouvé chez le fils d'un ancien collaborateur de Kubrick.

S'il était connu que Kubrick avait cette histoire parmi ses multiples projets, on ignorait qu'il y avait un scénario achevé. Le document fait plus de 100 pages révèle The Guardian. En revanche rien n'indique que c'est un scénario finalisé, même s'il est complet. Il a quand même le tampon du département du scénario de la MGM, en date du 24 octobre 1956.

Deux hypothèses prévalent : la MGM aurait considéré que son contrat était rompu avec Kubrick quand celui-ci a commencé à travaillé sur les Sentiers de la Gloire ou l'associé de Kubrick, le producteur James B. Harris a considéré qu'il n'y avait pas la matière nécessaire à en faire un film, ou qu'il était moralement trop risqué.

Un scénario inédit d’Ingmar Bergman sur les écrans en 2018

Posté par vincy, le 20 novembre 2016

Un scénario inédit signé d'Ingmar Bergman a été exhumé des archives et sera bientôt tourné pour le grand écran, rapporte les médias suédois et l'AFP ce dimanche 20 novembre. 64 minutes avec Rebecka devrait sortir en 2018, à l'occasion du centenaire de la naissance du metteur en scène décédé en 2007. De Prévert à Kubrick en passant par Truffaut, l'adaptation d'un scénario inédit et posthume n'est pas nouvelle.

Un scénario écrit il y a 47 ans.

Le script retrouvé a été rédigé sur un petit cahier gris presque par hasard lors d'une réorganisation des archives, au milieu de milliers de scénarios, de brouillons, de photographies, de dessins et de lettres que le cinéaste avait léguées en 2002 à la fondation qui porte son nom. Bergman l'avait écrit en 1969.

Ecrit en 1969, alors que Bergman avait 51 ans, le scénario était prêt pour un tournage. L'histoire est celle d'une jeune femme introvertie, professeure dans une institution pour sourds et muets, cherchant l'émancipation sexuelle, conjugale et politique. Enceinte, révoltée, elle fréquente seule une boîte de nuit échangiste, avoue l'adultère à son mari, qui lui pardonne mais qu'elle quitte quand même, provoquant ainsi un scandale. Parallèlement un autre scandale se créé quand une adolescente pensionnaire de l'institution fait le mur pour retrouver la femme qu'elle aime. Le scénario explore les thèmes du réalisateur : la folie, les convenances sociétales et morales, le péché, la haine filiale, le désir.

Un projet hollywoodien avec Fellini et Kurosawa.

A l'origine, le film devait être inclus dans un triptyque écrit et réalisé par Bergman, l'Italien Federico Fellini et le Japonais Akira Kurosawa. Fellini avait contacté Bergman en 1962 pour lui demander s'il était intéressé par un tel projet auquel se joindrait Kurosawa. Un contrat a même été signé par le Suédois et l'Italien en 1968. Fellini a, cependant, vite abandonné la partie. Et le studio hollywoodien qui avait imaginé ce projet n'a finalement jamais donné suite. Une correspondance avec les producteurs américains montrent qu'un accord n'a jamais été trouvé puisqu'ils voulaient rallonger le film pour en faire une série télévisée. Bergman a refusé ce qui aurait du être son premier film tourné en anglais. Mais une chose est certaines: les négociations avec la Warner, United Artists et Universal pour le distribuer ont échoué.

Le directeur de la Fondation Ingmar Bergman, Jan Holmberg, qui a communiqué l'annonce de ce scénario retrouvé, explique qu'on "peut vraiment parler d'un choc des cultures", entre les "scènes de sexualité violente et l'homosexualité, (le film) n'aurait jamais été diffusé à la télé américaine dans les années 60".

Suzanne Osten pour le réaliser.

Déjà adapté pour la radio (avec "69 année érotique" de Serge Gainsbourg en fond musical), le scénario doit être porté à l'écran par la réalisatrice Suzanne Osten, icône féministe et figure de l'avant-garde des années 1970, qui n'a eu de cesse de dénoncer l'emprise de Bergman sur le cinéma suédois. Bergman et Osten, dont les films ont été récompensés dans plusieurs festivals durant les années 1990, "étaient souvent ennemis et s'opposaient régulièrement", rappelle Jan Holmberg.

Mais selon lui,  "64 minutes avec Rebecka est peut-être son oeuvre la plus marquée par la tentative d'une femme de se libérer d'un monde patriarcal" et correspond finalement à ce que critiquait la réalisatrice. Suzanne Osten dénonçait régulièrement le conservatisme du cinéaste et son emprise sur le cinéma suédois. de quoi, pour elle aussi, s'émanciper et s'affranchir de ce "père" du cinéma mondial.

Un des premiers courts métrages de Disney retrouvé près du cercle polaire

Posté par vincy, le 12 décembre 2014

empty socks walt disneyEmpty Socks (Chaussettes vides, ndt) était l'un des premiers films d'animation réalisé par Walt Disney, en 1927. On le croyait perdu. Il a ressurgit dans le nord de la Norvège, autant dire, ironiquement, au Pôle nord. Jusqu'à présent, seule une séquence de 25 secondes était conservée au Musée d'art moderne de New York.

L'annonce a été faite par la Bibliothèque nationale norvégienne qui a retrouvé le précieux film lors d'un inventaire dans le cadre d'un vaste projet de numérisation de ses fonds. Il y était entreposé depuis des lustres. La Bibliothèque de Mo i Rana, un bunker ultra-sécurisé, se situe au niveau du cercle polaire et sert d'entrepôt pour la Bibliothèque nationale.

"Au début, on ne savait pas qu'il s'agissait d'un trésor cinématographique disparu", a déclaré l'archiviste Kjetil Kvale Soerenssen dans un communiqué. "Le film consistait en deux bobines dont le contenu n'était pas clairement étiqueté".

Ce court métrage en noir et blanc de 5 minutes 30 - il ne manquerait qu'entre 30 et 60 secondes au milieu de la bibine - a été authentifié par David Gerstein, un dessinateur de Disney et spécialiste de l'histoire du dessin animé.

Le dessin animé met en vedette Oswald le lapin chanceux, star d'une série de 26 dessins animés créés par Walt Disney et Ub Iwerks. Ce 8e film avec Oswald a été diffusé à partir de décembre 1927. Oswald s'y déguise en Père Noël pour un orphelinat mais des enfants mettent le feux par accident à l'établissement. Le héros fait donc office de pompier. La valeur patrimoniale est inestimable: Oswald a été créé avant Mickey Mouse. Autant dire qu'il s'agit de la préhistoire de l'Empire Disney.

Une copie numérisée a été envoyée à la Walt Disney Company.

Comment a-t-il pu atterrir là? Le film a d'abord été la propriété d'un particulier norvégien, avant d'arriver dans le fonds de l'Institut cinématographique norvégien, qui a confié ses collections en 2007 à la Bibliothèque nationale.

Les Archives d’Eric Rohmer remises à l’Imec

Posté par vincy, le 13 janvier 2011

"Conformément à la volonté du cinéaste, les archives d'Éric Rohmer ont rejoint les collections de l'Imec", a annoncé aujourd'hui l'institut Mémoires de l'édition contemporain. Tout juste un an après sa mort.

Créé en 1988, l'institut rassemble les fonds d'archives et d'études consacrés aux principales maisons d'édition, aux revues et aux différents acteurs de la vie du livre et de la création.

L'établissement situé à Caen en Normandie a reçu aujourd'hui "plus de 140 boîtes de documentaires et près de 20 000 pièces d'archives qui viennent éclairer la généalogie du cinéma rohmérien, et révèlent notamment l'importance de son activité littéraire dès les années 1940".

Il ne reste plus qu'à traiter les archives et classer le fonds.  «Ce fonds d’une exceptionnelle richesse permet de retracer l’ensemble de la carrière cinématographique et critique » indique le communiqué. Il comprend notamment une importante quantité d'écrits (récits, nouvelles, romans, théâtre, correspondance d’Eric Rohmer avec, notamment, François Truffaut, Jean Cocteau, Jean-Luc Godard ou André Bazin) mais surtout des témoignages «de ses talents de metteur en scène, de photographe, de dessinateur, de concepteur de costumes et de décors, de compositeur de chansons et de musiques.»

L’Imec fait aussi savoir qu’Antoine de Baecque, qui vient de sortir le documentaire sur Truffaut et Godard Deux de la vague,  et Noël Herpe travaillent à une biographie d’Eric Rohmer pour l'éditeur Grasset.