Le réalisateur d’Amy s’attaque au best-seller « Sapiens, une brève histoire de l’humanité »

Posté par vincy, le 22 juillet 2018

Le réalisateur du documentaire Amy sur la chanteuse Amy Winehouse, Asif Kapadia, va réaliser l'adaptation du best-seller mondial Sapiens, une brève histoire de l’humanité.

Asif Kapadia, qui a réalisé Amy, Oscar du meilleur film documentaire, Senna, et récemment quelques épisodes de la série Mindhunter, et actuellement en train de finaliser un documentaire sur Maradona, s'appuiera sur Ridley Scott, qui assure la production.

Vendu à plus de 8 millions d'exemplaires dans le monde, dont 400000 en France, le livre de Yuval Noah Harari décrit comment l'espèce Homo sapiens a réussi à survivre et à dominer la planète. Il explique également la naissance des religions, du concept de la nation ou encore celui des droits de l'homme, pour aboutir à notre époque à travers l'administration et la consommation de masse.

L'auteur explique que le projet "espère pouvoir mélanger la science, la fiction, le drame et le génie pour donner vie à l’incroyable voyage de notre espèce, qui a commencé en tant qu’animal insignifiant et qui est maintenant en passe de devenir un dieu."

Selon The Hollywood Reporter, le format n'est pas encore décidé. Sapiens pourrait être une œuvre transmédia, diffusée sur plusieurs supports.

Oscars 2016: Spotlight, DiCaprio et Mad Max sacrés par Hollywood

Posté par vincy, le 29 février 2016

Toutes les nominations et le live en direct sur notre compte twitter.

Palmarès très équilibré cette année aux Oscars, avec trois gagnants très différents. Spotlight a remporté le titre de meilleur film, amplement mérité, dans une course très ouverte. Avec deux Oscars, le film a su déjouer les pronostics et démontre une fois de plus qu'on peut faire un cinéma populaire et intelligent, même si le box office n'est pas phénoménal.  Et finalement quoi de mieux pour cette 88e cérémonie très très engagée politiquement, et menée brillament par Chris Rock que de couronner un film lui-même très politique?!

Mad Max Fury Road a triomphé par le nombre et fait une importante razzia dans les catégories techniques avec six Oscars. Le festival de Cannes, qui l'avait présenté en avant-première mondiale, a aussi pu compter sur trois autres prix prestigieux: Le fils de Saul (film en langue étrangère), Vice-Versa (animation) qui fait gagner un 8e Oscar à Pixar et un 10e au groupe Disney dans cette catégorie et Amy comme meilleur documentaire. Pour Le Fils de Saul, c'était la 9e fois que la Hongrie était nommée dans cette catégorie. Le cinéma hongrois n'avait remporté l'Oscar qu'une seule fois, en 1981, avec Mephisto de István Szabó.

Les Oscars ont pour l'instant récompensé de nombreux professionnels non américains, de la danoise Alicia Vikander aux britannique Mark Rylance et Sam Smith (qui fait une fois de plus gagner l'Oscar de la meilleure chanson à James Bond). Sans oublier la pakistanaise Sharmeen Obaid-Chinoy, le chilien Gabriel Osorio Vargas (c'est seulement le 2e Oscar pour ce pays) et bien sur le mexicain Emmanuel Lubezki qui rentre dans l'histoire avec un troisième Oscar consécutif dans sa catégorie (directeur de la photographie) après ceux de Gravity et Birdman. Pour l'italien et la légende de la musique de film Ennio Morricone, la sixième nomination aura été la bonne (même s'il avait déjà reçu un Oscar d'honneur en 2007).

Evidemment on retient surtout le deuxième Oscar consécutif du réalisateur mexicain Alejandro G. Innaritu, un an après Birdman. C'est le troisième cinéaste à réussir cet exploit après Joseph L. Mankiewicz (1948-1949) et John Ford (1940-1941). Il offre surtout l'Oscar tant attendu pour l'un des plus acteurs de ces 20 dernières années: Leonardo DiCaprio. Il l'a enfin eu. C'était le couronnement attendu autant pour la cérémonie que pour la star. Avec trois Oscars "historiques", The Revenant n'aura pas tout perdu.

Film: Spotlight de Tom McCarthy
Réalisateur: Alejandro G. Inarritu (The Revenant)
Acteur: Leonardo DiCaprio ( The Revenant)
Actrice: Brie Larson (Room)
Second-rôle masculin: Mark Rylance (Le Pont des Espions)
Second-rôle féminin: Alicia Vikander (The Danish Girl)
Film d'animation (long métrage): Vice-Versa (Inside Out)
Film documentaire (long métrage): Amy d'Asif Kapadia & James Gay-Rees
Film en langue étrangère: Le fils de Saul de Laszlo Nemes
Court métrage: Stutterer de Benjamin Cleary
Film d'animation (court): Bear Story de Gabriel Osorio Vargas (Chili)
Film documentaire (court): A Girl in the River: The Price of Forgiveness de Sharmeen Obaid-Chinoy
Scénario original: Tom McCarthy & Josh Singer (Spotlight)
Scénario (adaptation): Adam McKay & Charles Randolph, d'après sur le livre The Big Short: Inside the Doomsday Machine de Michael Lewis (The Big Short)
Musique: Ennio Morricone (Les 8 Salopards)
Chanson: Writing's On The Wall (007 Spectre) de Sam Smith et James Napier
Image: Emmanuel Lubezki (The Revenant)
Montage: Margaret Sixel (Mad Max: Fury Road)
Décors: Colin Gibson & Lisa Thompson (Mad Max: Fury Road)
Costumes: Jenny Beavan (Mad Max: Fury Road)
Maquillages et coiffures: Lesley Vanderwalt, Elka Wardega & Damian Martin (Mad Max: Fury Road)
Montage son: Mark Mangini & David White (Mad Max: Fury Road)
Mixage son: Chris Jenkins, Gregg Rudloff & Ben Osmo (Mad Max: Fury Road)
Effets visuels: Andrew Whitehurst, Paul Norris, Mark Ardington & Sara Bennett (Ex Machina)

Cannes 2015: Le documentaire sur Amy Winehouse fâche la famille de la chanteuse

Posté par redaction, le 27 avril 2015

amy asif kapadiaPremière polémique du Festival de Cannes? Amy, documentaire présenté hors-compétition en séance de minuit sur la Croisette, réalisé par le britannique Asif Kapadia, est au coeur d'une controverse. La famille de la chanteuse Amy Winehouse a décidé de "se dissocier du film qui va sortir au sujet de leur très aimée et regrettée Amy", selon un communiqué repris par The Guardian.

Par le biais d'un porte-parole, la famille pense "que le film est une occasion manquée de célébrer sa vie et son talent et qu'il est trompeur et contient des contre-vérités basiques". "Il y a des allégations précises contre la famille et le management qui sont infondées et déséquilibrées", ajoute-t-il, sans préciser, justement, quelles étaient ces allégations.

Le père Mitch Winehouse, qui avait écrit, comme la mère, une biographie de sa fille, n'a pas aimé le documentaire. "Je me suis senti malade quand je l'ai vu. Amy serait furieuse. Ce n'est ce qu'elle aurait voulu" a-t-il expliqué au journal anglais The Sun. "Je suis dépeint comme un père absent durant ses dernières années. Le film donne l'impression que sa famille n'était pas là." Il prévoit de porter l'affaire aux tribunaux pour diffamation.

Amy retrace le parcours de l'artiste, ses premiers pas sur scène, son triomphe, sa déchéance et sa mort brutale, à 27 ans, en 2011 du fait d'une alcoolisation excessive. Parmi les producteurs, on retrouve la maison de disques de l'artiste, Universal Music.

Asif Kapadia a réalisé le documentaire sur le champion brésilien de Formule 1 Ayrton Senna, Senna, prix du meilleur documentaire aux BAFTAs et prix du public à Sundance. On lui doit aussi le film The Warrior, Hitchcock d'or à Dinard et prix du meilleur film britannique aux BAFTAs et le court métrage The Sheep Thief, qui avait obtenu la 2e place au Palmarès de la Cinéfondation à Cannes et un prix au Festival de Locarno.

"Quand nous avons été approchés pour faire le film, nous nous sommes lancés avec le soutien complet de la famille Winehouse et nous avons abordé le projet avec une objectivité totale, comme avec Senna", réplique la production, rappelant que le film a récolté plus de "100 interviews avec des gens qui ont connu Amy Winehouse: amis, famille, anciens partenaires et membres de l'industrie musicale qui ont travaillé avec elle."

Amy sera distribué en France par Mars films le 8 juillet prochain.

Senna en DVD : sans peur, sans reproche, mais avec régal

Posté par mathilde, le 18 novembre 2011

Le 25 octobre dernier, Studio canal a sorti le DVD-événement du documentaire de Asif Kapadia Senna : sans peur, sans reproche, sans égal. Produit  par James Gay-Ress et Working title (la maison s'attelant pour la première fois à un documentaire), le film se voit comme un roman tragique.

Extraordinaire destin que celui d'Ayrton Senna : pilote de F1 sans égal, mort à 34 ans sur le circuit d'Imola, dont le style fut aussi flamboyant que sa vie. Le film est-il réservé uniquement à un public d'aficionados ? Que nenni, tout amateur de sport, de vie hors du commun ou tout simplement d'humanité, sera  bouleversé par ce récit éternel du héros à la recherche de ses propres limites. De ses premières compétitions de karting à l'adolescence (il est champion d'Amérique du Sud à 17 ans) à ses courses dans l'écurie Lotus en Formule 1 ; de ses conquêtes amoureuses à sa contribution au rayonnement du Brésil, son pays natal ; tout passionne chez cet épris de vitesse et de vie.

Le film s'attarde bien sûr sur la profonde rivalité qui le liait à Alain Prost, au sein de l'équipe Mac Laren, à la fin des années 1980. Cette guerre psychologique que se livrèrent les deux hommes est ici incroyablement rendue, poignante et précise. Ayrton Senna apparaît comme mur, sûr de lui, audacieux, terriblement à part. La fin de cette épopée sonne comme un coup de tonnerre dans le ciel de sa jeunesse.

La dernière séquence, sur le drame d'Imola, est réellement bouleversante et souligne la tragédie de la perte d'un tel talent. Ce dernier décès, qui amènera la Fédération Internationale de l'Automobile à prendre toute une série de décisions drastiques concernant le renforcement de la sécurité en circuit, est dépeint à la fois avec pudeur et intensité.

Asif Kapadia (The warrior, Far north) s'est résolument orienté vers la pure image d'archive, ainsi que les témoignages des proches, sans fioriture, sans effet narratif appuyé, sans voix off à l'effet suranné... De nombreux plans sont inédits, et intéresseront donc même les connaisseurs du sujet. Les courses sont tellement haletantes, les protagonistes tellement passionnés, que le film devient une sorte de fiction monumentale, dédiés à la vitesse et à la compétition. Se suivent les réflexions et témoignages des proches, de la famille, mais aussi de professionnels du milieu, comme Ron Dennis, Pierre van Vliet, Patrick Tambay, Philippe Alliot.... On comprend sans peine que le film ait reçu le Prix du meilleur documentaire au festival de Sundance 2011.

A noter que le DVD comprend en bonus la Bande-Annonce et un documentaire :  Senna, vu par... . Il sort également en version collector, avec un livre de 128 pages et 140 photos. En tout état de cause, un excellent matériau pour nourrir sa passion ou s'initier à la Formule 1.

Far North : huis clos glaçant inabouti

Posté par MpM, le 15 mars 2009

Far north"- Je dois saisir cette chance. La vie ne peut pas se résumer qu’à ça."

L'Histoire : Au beau milieu de l’Artique, deux femmes vivent totalement isolées, fuyant comme la peste la compagnie de leurs semblables. Un jour, pourtant, elles recueillent un homme laissé pour mort au milieu de la neige… Il va bouleverser leurs habitudes et confronter l'une à son passé et ses peurs, l'autreà son futur et ses désirs.

Notre avis : En filmant avec ampleur et majesté les paysages à couper le souffle, parfois écrasants, de l’Artique, Asif Kapadia fait de ses personnages les ultimes survivants d’une humanité ayant depuis longtemps plié devant la toute puissance de la nature. L'hostilité se situe davantage dans la défiance entre les personnages que dans ce décor sauvage. Pour renforcer encore cette sensation de huis clos confiné, il évacue presque tout contexte temporel et historique, plaçant son récit naturaliste directement sous le signe du conte mi-fantastique, mi-contemplatif. Parfois poétique et même fascinant quand il se concentre sur les rites et les gestes de ces peuples du grand nord. On y croit d’autant plus que le poids d’une terrible malédiction flotte sur le personnage ambigu de Michelle Yeoh qui apparaît tour à tour touchante et redoutable, dur et vulnérable.

Malheureusement, le réalisateur ne parvient pas à garder le cap, se perdant dans des flash-back mélodramatiques (avec Michelle Yeoh jouant un peu ridiculement les jeunes filles) qui gâchent la belle ambiance oppressante et mystique du film, et en allongent inutilement la durée. D’ailleurs, dans sa deuxième partie, Far north manque de souffle et de rythme, ne sachant plus comment faire le lien entre ces deux femmes, unies par un pacte sanglant, qui se détisse quand l'homme devient leur seul centre d'intérêt. Car si les silences de la nature et l'économie de mots servent très bien la première partie, il aurait fallu une densité psychologique plus profonde pour que ce film tienne sur toute sa longueur, pour que cette cruauté nous glace plus qu'elle nous lasse. Car le rebondissement final ne parvient pas à relancer l’intérêt, plus proche du grand-guignol grotesque que du climax glaçant. L'allégorie se brise comme un iceberg qui fond.