Pour soutenir l’émergence de jeunes talents cinématographiques, le Festival de Cabourg a créé en 2008 le Prix "premiers rendez-vous" : il récompense la première apparition d’une actrice ou d’un acteur dans un rôle de premier plan. Les lauréates des années précédentes comptent Astrid Bergès-Frisbey, Alice de Lencquesaing, Ana Girardot et Victoire Belezy. Cette année la récompense est allée à Flore Bonaventura pour Casse-tête chinois de Cédric Klapisch :
EcranNoir : Avant le film Casse-tête chinois, on vous a vu dans Comme des frères de Hugo Gélin, quelles différences entre cette expérience de tournage cinéma et les tournages de téléfilms que tu connaissais déjà ?
Flore Bonaventura : Quand on tourne pour le cinéma, on a plus de temps pour la recherche, ou pour l’improvisation parfois. Sur un plateau de téléfilm les choses doivent aller très vite, il faut que tout soit rôdé dès le départ. Il y a moins de liberté sur un unitaire télé qu’au cinéma.
EN : Comment est arrivé le rôle dans Casse-tête chinois de Cédric Klapisch ?
Flore Bonaventura : Pour ce rôle du personnage d'Isabelle, il y a eu un long processus de casting, avec trois tours durant lesquels ils ont réduit le nombre d’actrices possibles. Le premier tour c’était avec juste une directrice de casting, ensuite il y a eu une rencontre avec Cédric Klapisch et aussi Cécile de France, j’avais une scène à préparer. Les deux premiers films L’auberge espagnole et Les poupées russes, c’était comme des films cultes pour moi, je les ai énormément regardés quand j’étais ado. Me retrouver avec tous ces personnages-là et en plus aux Etats-Unis à New-York sur un plateau américain, c’est quelque chose, ça a été un moment super intense pour moi ce tournage.
EN : Ce Prix premiers rendez-vous du Festival de Cabourg reconnaît un talent qu’on veut retrouver, est-ce que ça vous conforte dans votre envie de continuer comme actrice devant une caméra de cinéma ?
Flore Bonaventura : Oui, bien évidement, je suis dans le bonne direction. Je suis très heureuse d’avoir eu ce prix, parce que ça prouve que des gens reconnaissent le travail que je fais. Moi j’essaie de ne pas trop mettre de barrière entre le cinéma, la télé et le théâtre.
EN : Votre visage est peut-être devenu plus connu depuis votre rôle dans la série télé La Source, avec Christophe Lambert et Clotilde Courau sur France2, est-ce que vous ne craignez pas une sorte d’étiquette "actrice de télévision" ?
Flore Bonaventura : Je fais des choix dans les propositions de téléfilms, j’ai refusé pas mal de choses. Il y a des très beaux téléfilms et il y a des films cinéma qui ne sont pas bons du tout. J’essaie de faire avant tout des projets vraiment intéressants avec un personnage à défendre. Je trouve ça un peu dommage cette barrière entre la télévision et le cinéma. On voit de plus en plus des comédiens de cinéma qui viennent faire de la télé, il y a eu Fanny Ardant dans Résistance il n’y a pas longtemps. Là j’ai un téléfilm dans lequel je vais tourner avec Emmanuelle Devos, c’est à propos de Simone Veil et de la loi sur l’avortement. Tans que les projets sont intéressants et bien filmés, moi j’y vais avec plaisir.
EN : Quel rôle, qu’on ne vous pas encore proposé, rêveriez-vous de faire ?
Flore Bonaventura : Un jour j’aimerais bien peut-être faire un biopic, pour tout le travail sur la gestuelle, les mimiques, la voix où il faut se rapprocher le plus possible d’une personne qui a vraiment existé, ça m’intéresserait beaucoup d’explorer cette dimension.
EN : Que pouvez-vous nous dire de votre prochain film Les souvenirs sous la direction de Jean-Paul Rouve ?
Flore Bonaventura : C’est une adaptation d’un roman de David Foenkinos, c’est une jolie comédie familiale. On y retrouve Michel Blanc, Chantal Lauby, et Annie Cordy, et Mathieu Spinosi. C’est l’histoire d’une relation assez fusionnelle entre une grand-mère et son petit-fils, et moi je joue la fille dont le personnage principal va tomber amoureux.