Saint Jean de Luz 2010 : la Russie en Pays-Basque

Posté par vincy, le 15 octobre 2010

A l'occasion de l'année France-Russie, le 15e Festival des Jeunes Réalisateurs de Saint Jean de Luz programme "À l'Est du nouveau", sélection de films de jeunes cinéastes venus du pays des Soviets.

Vendredi 15 octobre, les festivaliers peuvent ainsi enquiller Le Bannissement d'Andrei Zvyagintsev, Night Watch de Timur Bekmanbetov et Le dernier voyage de Tanya d'Aleksei Fedorchenko. La journée spéciale s'achève avec un film en compétition, Sibérie mon amour, de Slava Ross.

Le premier avait été présenté en compétition à Cannes en 2007. Film du cinéaste qui nous avait émerveillé avec Le Retour, il était reparti de la Croisette avec le prix d'interprétation masculine. Depuis le cinéaste a réalisé un des segments de New York, I Love You et on espère voir son prochain film d'ici quelques mois sur les écrans.

Le deuxième film a été un si gros succès dans son pays, qu'il y eut une suite deux ans plus tard. Le cinéaste du Kazakhstan a migré depuis à Hollywood. On lui doit Wanted : choisis ton destin, et bientôt sa suite.

Enfin, le troisième film, sorti cette année, a été présenté à Venise (où il a reçu le prix de la meilleure photographie). Troisième film du réalisateur qui s'était fait connaître en 2005 avec sa première oeuvre, primée dans plusieurs festivals Premier sur la lune, entre science-fiction et fantastique.

Sibérie, mon amour est le deuxième long métrage de Slava Ross après Le gros lapin stupide en 2007, récompensé à Honfleur. En 2005, il a été l'un des 6 lauréats du programme Résidence du festival de Cannes, ce qui lui permet de travailler pendant 4 mois et demi à Paris sur son projet de l'époque le scénario le scénario du long métrage Oubliés en Sibérie qui deviendra Sibérie mon amour. EuropaCorp le distribuera en France.

Le film, fresque morbide dans une Russie en décomposition, raconte l'histoire de plusieurs personnages qui foncent dans une impasse, sans autre espoir qu'une foi mise à l'épreuve. Cernés par une nature hostile et menacés par une meute de loups, un grand-père et son fils survivent difficilement dans le hameau perdu dans la taïga. Une succession d'événements va pousser à bout leur résistance, et la nôtre tant la tension vers le dénouement final est maîtrisée. Sans temps morts, grâce à un découpage malin et un scénario habile, Sibérie mon amour est aussi cruel que sauvage, attachant que cynique. Ce film ne pouvait être que russe. Et si ce pays se désagrège, avec ses guerres, son racisme, ses voleurs, sa rudesse, ce communisme qui a gangréné ses moindres parcelles de territoire, Slava Ross y insuffle un espoir optimiste, à l'image de ce que ce cinéaste représente : le renouveau.

Saint Jean de Luz 2010 : 15e clap pour le festival international des jeunes réalisateurs

Posté par vincy, le 12 octobre 2010

Du 12 au 16 octobre, la ville basque de Saint Jean de Luz accueille le 15e Festival international des jeunes réalisateurs. Le cinéma Le select concentrera l'ensemble de la programmation, soit 10 films en compétition, trois films des précédentes éditions, trois films en hommage à la Russie dans le cadre de l'année France-Russie, un film pour enfant, une série de cours métrages et un film hors-compétition en clôture.

Le jury est présidé par Claude Brasseur, entouré de Shirley Bousquet, Marianne Denicourt, Stéphane Giusti, Valérie Kaprisky, Fabien Onteniente et Eric Savin.

Patrick Fabre, directeur artistique de la manifestation, a choisi des films très variés pour la compétition :
le thriller de Fred Cavayé, A bout portant, avec Gilles Lellouche, Roschdy Zem et Gérard Lanvin ;

le drame allemand de Buhran Qurbani, Shahada (en compétition à Berlin cette année) ;

le huis-clos d'Angelo Cianci, Dernier étage, gauche, gauche ;

la romance absolue d'Audrey Estrougo, Toi, moi, les autres ;

le thriller tant attendu, et déjà remarqué à Deauville, de Rodrigo Garcia, Buried, avec Ryan Reynolds ;

le policier musical suédois d'Ola Simonsson et Johannes Stjäme Nilsson, Sound of Noise ;

le nouveau film de Lola Doillon, avec Kristin Scott-Thomas et Pio Marmai, Contre toi ;

le film anglais sur John Lennon adolescent, Nowhere Boy, déjà présenté à Dinard, avec là encore Kristin Scott Thomas ;

le film russe de Slava Ross, Sibérie mon amour ;

et le drame de Sophie de Daruvar et Yves Thomas, Rendez-vous avec un ange qui réunit Isabelle Carré et Sergi Lopez.

Une vie de chat, le dessin animé produit par Jacque-Rémy Girerd, avec la voix de Dominique Blanc, sera projeté le samedi pour les enfants.

Le fils à Jo, de Philippe Guillard, avec Gérard Lanvin et Olivier Marchal, où le rugby (sport vedette dans la région) tient le beau rôle, fera la clôture.

Retour sur Cabourg : les talents de demain

Posté par kristofy, le 18 juin 2010

La 24ème édition du festival de Cabourg vient de récompenser films et comédiens les plus romantiques de l’année (Christophe Lambert, Marina Hands, Eric Elmosnino, L’arnacoeur…)  tout en présentant une large sélection de films en avant-première. Mais Cabourg est aussi un festival qui veut soutenir les jeunes talents cinématographiques.

Mehdi Dehbi & Alice de Lencquesaing Le Prix du Premier Rendez-vous récompense ainsi  la première apparition dans un film d’un acteur et d’une actrice, pour distinguer un(e) débutant(e) et l’encourager à continuer dans ce métier. Cette année, c’est Mehdi Dehbi qui a été choisi pour son rôle de jeune travesti musulman qui séduit Antoine De Caunes dans La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy réalisé par Jean-Jacques Zilbermann. Pour l’actrice, il s’agit de Alice de Lencquesaing (notre photo, avec Mehdi Dehbi) qui a été remarquée dans le film de Mia Hansen-Love Le père de mes enfants (elle figurait déjà au générique de quelques autres films).

Regards sur le court métrage

Les courts-métrages étaient également à l'honneur de ces "journées romantiques" : ceux de l’ADAMI,  qui valorisent 22 comédiens (parmi lesquels Julien Sitbon, jeune premier dont on reparlera), ont été montrés à Cabourg après avoir été dévoilés à Cannes.Une douzaine d'autres étaient en compétition.

Parmi ceux-ci ont été très applaudis Quator de Jérôme Bonnell, où Marc Citti joue de tous les instruments possibles pour servir d’alibi à son ami qui trompe sa femme dans une autre pièce, Le naufragé de Guillaume Blanc où un cycliste au vélo crevé rencontre un inconnu particulièrement envahissant, Julie et ses jules de Fanny Jean-Noel où une jeune femme dresse la liste de ses amants dans des décors de carton-pâte… Ou encore Deux de Nicolas Anthomé, avec les retrouvailles houleuses d’un couple qui n’en est plus un, soutenu par la présence à Cabourg de son duo d’acteurs Caroline Ducey et de Xavier Beauvois (primé à Cannes en tant que réalisateur pour Des hommes et des dieux).

Le jury présidé par Maria de Medeiros (avec notamment Julie Ferrier et Serge Rezvani) ne s’est pas trompé en distinguant comme Maria de Medeiros et Amal Katebmeilleur acteur Joseph Malerba pour Le cygne de Emma Perret et comme meilleure actrice Yelle pour Une pute et un poussin de Clément Michel. Quant au Swan d’or du meilleur court-métrage,  attribué à On ne mourra pas de la réalisatrice Amal Kateb (notre photo, avec Maria de Medeiros), il montre qu’en Algérie boire une bouteille de vin et même s’aimer peut être dangereux. Une histoire de résistance qui a remporté l’ensemble des suffrages.

De la Russie... à Paris

Enfin, à l’Est il y a du nouveau aussi, avec la découverte de Court-circuit qui réunit 5 courts-métrages russes sur le thème "un homme et une femme", avec surtout Urgent repair du réalisateur Piotr Bouslov, où un cordonnier fantasme sur une inconnue en réparant ses chaussures.

Et pour continuer de se convaincre qu’un court peut être parfois bien meilleur qu’un long-métrage, les festivaliers ont pu assister à une séance spéciale (après celle de Cannes) du Petit tailleur de Louis Garrel qui réussit ici ce que son père avait raté avec La frontière de l’aube : pendant une quarantaine de minutes dans un Paris idéalisé en noir et blanc qui sublime Léa Seydoux, on est les témoins de tribulations sentimentales tour à tour tragiques et cocasses.

Cabourg se fait donc le porte-parole des réalisateurs et comédiens de demain, en leur donnant une chance d'être  découvert par le grand public et reconnu par leurs pairs. Car quoi de plus romantique que de regarder fleurir les jeunes talents ?

Crédit photo : Christophe Maulavé

Cannes 2010 : Qui est Oleg Menchikov ?

Posté par vincy, le 22 mai 2010

oleg menshikovA 50 ans, il est l'un des comédiens russes les plus connus des cinéphiles. Oleg Menchikov (en anglais Menshikov) a même reçu les Palmes académiques en France en 2004. Formé au théâtre depuis l'âge de 17 ans, il suit un itinéraire institutionnel classique, à Moscou, avant de "s'exporter" sur les planches étrangères (il joua notamment aux côtés de l'immense Vanessa Redgrave dans "When she danced"). Il recevra d'ailleurs un prix Laurence Olivier du meilleur second rôle masculin.

Directeur de théâtre, s'amusant avec les textes de Gogol, il ne délaisse pas la télévision, ni le cinéma. Il doit sa carrière sur grand écran à Nikita Mikhalkov qui le fit débuter en 1981 avec La parentèle.  Il tourne aléatoirement pour le 7e art, de plus ou moins grands rôles, soldat ou homme divorcé, selon son agenda.

La glasnost va sonner son réveil. Il tourne avec des cinéastes de plus grande envergure, comme Aleksei Sakharov ou Alksandr Khvan qui lui permet de venir à Cannes en 1993 pour la première fois avec Dyuba-Dyuba. L'année suivante, il retrouve Mikhalkov avec Soleil trompeur, qui lui aussi est sélectionné à Cannes (Grand prix du jury). Il y tient le rôle principal, et reprendra son personnage dans la suite, Soleil trompeur 2, en compétition cette année. A l'époque le film emporte l'Oscar du meilleur film étranger.

Par la suite, il tourne Le prisonnier du Caucase, de Sergei Bodrov. Là encore, le film obtient une reconnaissance internationale mais surtout il obtient le prix Nika du meilleur acteur (les oscars russes). Désormais star en son pays, il était logique qu'on l'emploie ailleurs. Mikhalkov en fait son jeune officier russe dans Le Barbier de Sibérie (ouverture du Festival de Cannes en 1999), grande épopée à la David Lean, où il croise les yeux de la belle Julia Ormond. Son allure altière, son beau visage en font un magnifique jeune premier, même en approchant de la quarantaine.

Régis Wargnier ne s'y trompe pas. Dans Est-Ouest, il joue le scientifique marié à Sandrine Bonnaire dans l'après guerre, avec, en bonne fée, Catherine Deneuve. Il est impressionnant de sang froid et de résignation. Surtout, ne parlant pas français, il apprend les phrases par coeur, phonétiquement.de là, s'ensuit une longue absence. Il revient sur scène, tourne pour de grandes séries télévisées. Et ne retrouve les chemins des plateaux que pour Mikhalkov et Soleil Trompeur 2.

On le voit un peu vieillit. Mais le désir semble être revenu puisqu'on l'annonce dans la production anglaise, Aleksander Rouge. Pour compléter ses cachet, il peut compter sur des marques de luxe dont il est l'emblème en Russie.

Cannes 2010 : qui est Sergei Loznitsa ?

Posté par MpM, le 19 mai 2010

sergei loznitsaCe réalisateur ukrainien au parcours atypique (mathématicien, spécialiste de cybernétique, traducteur de japonais) fait office de surprise dans la compétition cannoise 2010. Parce que son film You My Joy est sa première œuvre de fiction, mais également parce qu'il est le premier Ukrainien à concourir pour la palme d'Or. Un peu de sang neuf, donc, dans une sélection officielle accusée chaque année de brasser les même noms.

Quoiqu'en dehors de la Croisette, le cinéaste ait déjà sa petite notoriété. A 46 ans, il a en effet signé plusieurs documentaires remarqués à travers le monde et récompensés dans les festivals de Tel Aviv, Leipzig ou encore Saint-Pétersbourg.

Ses deux films les plus récents, Blockade (2005) et Revue (2008) sont des compilations d'images d'archives datant de l'époque soviétique. Le premier montrant le siège de Leningrad pendant la seconde guerre mondiale, le second dressant un portrait saisissant de la vie en URSS pendant les années 50 et 60. Dans les deux cas, pas de narration conventionnelle ni de voix-off afin, selon Loznitsa lui-même, de ne pas influencer le spectateur. "Si j'ajoute une voix-off, je donne mon point de vue, et cela signifie que j'exclus toute possibilité pour le spectateur d'avoir le sien. Il n'a plus d'autre alternative que d'être d'accord, ou non, avec moi." explique-t-il.

Pour sa première incursion dans l'univers de la fiction, le cinéaste a choisi de raconter le quotidien sordide de Georgi, un chauffeur routier russe. Il présente lui-même son film comme une parabole de la situation instable des pays d'Europe de l'Est aujourd'hui. Les comédiens sont des non-professionnels rencontrés au moment des repérages. Sans doute ne sera-t-on pas très loin d'une approche documentaire, puisque Loznitsa prône une mise en scène réaliste avec des éclairages naturels.

De quoi créer une certaine curiosité, voire un buzz, autour de cette œuvre d'ores et déjà qualifiée par Thierry Frémaux lui-même de "très bizarre".

Le cinéma russe dans la tourmente

Posté par vincy, le 28 avril 2010

soleil trompeur 2Nikita Mikhalkov a déclenché une tempête en Russie avec la sortie de Soleil Trompeur 2, qui sera en compétition au prochain Festival de Cannes. Il est accusé de s'approprier tous les pouvoirs et de ne plus se soucier des conflits d'intérêt que cela entraîne. Aussi un grand nombre de cinéastes ont quitté, en signe de protestation, l'Union des cinéastes russes que préside Mikhalkov. Parmi eux, on note Alexei Gurman, Alexandre Sokourov, Andreï Popov, Daniil Dondoureï ou encore le directeur du Musée du cinéma de Moscou. Au total, il y aurait une centaines de personnalités qui dénonce le "style totalitaire" de leur Président. Une pétition publiée sur Internet le 8 avril affirme que "la discussion libre, la diversité des opinions, l'esprit de liberté et de démocratie ont quitté les murs de notre Union depuis longtemps", tous révoltés par le faux patriotisme et la servilité qui dominent désormais cette Union. Les signataires pensent  faire sécession en créant leur propre alliance, dissidente.

Mikhalkov, proche du premier ministre Vladimir Poutine, cumule, à leurs yeux trop de fonctions ; outre la direction de l'Union depuis 1998, il est président du Fonds russe de la culture, membre du Conseil présidentiel, membre du conseil civil du Ministère de la Défense. Surtout, il est devenu expert en financement public pour ses propres films, dont Soleil Trompeur 2. Sa société de production a été choisie avec seulement sept autres (sur 400!) pour s'accaparer 4/5e des fonds accordés par l'Etat au cinéma (environ  50 millions d'euros). Avec 6,5 millions d'euros chacune, elles doivent s'engager à produire trois films par an, selon des critères spécifiques (humanisme, patriotisme...). Sokourov, interrogé par Le Monde, râle que "les subventions ne vont qu'aux personnes appartenant au cercle de Mikhalkov."

Les aides ne transitent plus qu'à travers le Fonds de soutien économique et social, où l'acteur-réalisateur-producteur a une position dominatrice, au détriment d'un Ministère de la Culture de plus en plus impuissant. Ce fonds n'investit désormais que dans des films de qualité, correspondant aux intérêts nationaux. "On n'aime pas la quête obsédée de l'ennemi intérieur et l'expulsion des insoumis" est-il écrit dans la pétition. Plus largement, cette révolte se dirige contre la réforme du système de subventions nationale. Beaucoup subissent la suppression d'aides publiques qui les empêchent de pouvoir réaliser leurs films.

La réforme exige dorénavant que les financements publics ne se limitent qu'aux compagnies produisant des films à succès, au contenu davantage patriotique. Parmi les critères de sélection, il y a la rentabilité de la société, les prix reçus dans les festivals, ...  Comme par hasard, Mikhalkov répond à ses exigences.

Les cinéastes dénoncent tout la gangrène d'un système qui souffre de commissions occultes (corruption de fonctionnaires, subventions gonflant les budgets) et de problèmes de distribution pour le cinéma national (piratage notamment). La moitié des films réalisés l'an dernier n'est  jamais sorti dans les salles. Les exploitants ne veulent pas faire preuve de transparence sur le nombre réel d'entrées, grugeant ainsi les producteurs de 25 à 40% des recettes. Mais le gouvernement de Vladimir Poutine a surtout décidé de faire du cinéma russe, comme à la grande époque du cinéma soviétique, un instrument de propagande à son service.

Poutine a ainsi permit de rénover 1 500 salles et la production d'une centaine de films par an. Mais il ne cache pas qu'il veut surtout voir des films commercialement intéressant, aussi bien en Russie qu'à l'étranger. Manière de critiquer la médiocrité du cinéma russe actuel dans un pays qui a connu une hausse de 12% de sa fréquentation en 2009 (avec 139 millions de spectateurs, il s'agit du quatrième marché européen), mais aussi une baisse de 11% ds recettes (735 millions de $). La part de marché des films russes ne s'élève qu'à 25%.

Soleil Trompeur 2 était censé être un sauveur face à un Hollywood envahissant. Sorti en Russie le week-end dernier afin de coïncider avec la commémoration de l'Armistice de 1945, il a coûté 55 millions de $ (un record dans ce pays), principalement financé par les fonds alloués à la célébration de ce 65e anniversaire. Malin. Film à la gloire de Staline, les critiques l'ont incendié. Et malgré ses 1 000 copies, il n'a récolté que 3,7 millions de $ au box office. Un score très faible (trois à cinq fois moins qu'un blockbuster hollywoodien) par rapport aux attentes (le distributeur espérait un box office final aux alentours de 20 millions de $). D'autant que, pour élargir l'audience, les billets sont bradés.

Il reste à attendre l'accueil cannois pour être fixé sur cette oeuvre. Surtout, l'ambiance au Pavillon Russe sera une bonne manière de voir si le cinéma Russe est redevenu soviétique ... ou s'il maintient un semblant d'apparence démocratique.

Berlin 2010 : Adoption, Ours d’or symbolique en 1975

Posté par vincy, le 17 février 2010

La Berlinale a longtemps subit la Guerre Froide. Créée par le camp occidental à Berlin-Ouest, le mur avait figé les rapports avec les pays de l'Est de l'Europe. Un dégel s'opère dans les années 70, alors que le festival se tenait encore au début de l'été. Seuls le cinéma yougoslave (pays non aligné officiellement) avait droit de présence, et avait d'ailleurs récolté un Ours d'or en 1969. En 1974, un film russe est invité. En 1975, la compétition propose des films polonais, roumain, est-allemand, tchécoslovaque et russe. Une invasion. Y compris au palmarès : un acteur slovène, un réalisateur soviétique, un court métrage tchèque remportent chacun un Ours d'argent. Et pour couronner l'événement, le jury de l'actrice Sylvia Syms décerne l'Ours d'or du meilleur film à Adoption, de la hongroise Marta Meszaros (qui gagne aussi trois autres prix parallèles).

Adoption, l'histoire d'une ouvrière qui veut absolument un enfant avec son amant, un homme marié, sera une grande habituée du Festival, sélectionnée quatre fois, primée quasiment à chaque voyage,  et récompensée par une Caméra d'honneur en 2007. Cannes lui remettra un Grand prix du jury en 1984. Elle aura été aussi membre du jury en 1976.

Après cette date charnière, le festival se transforme en"ambassade" du cinéma du bloc communiste. Un Ours d'or sera remis à un film soviétique en 1977, L'ascension, de Larisa Shepitko, à une oeuvre est-allemande en 1985, quatre avant la chute du Mur, Die Frau und der Fremde, de Rainer Simon, et de nouveau à un film soviétique en 1987, Le thème, de Gleb Panfilov.

Car la fine fleur du cinéma venu de l'autre côté du rideau de fer a l'autorisation de présenter leurs oeuvres dans le camp ennemi. Par propagande évidemment. Car pendant ce temps là, si Sokourov, Sandor, Szabo, Wajda sont projetés, ils ne sont pas forcément visibles dnas leur propre pays...

Regards de Russie : une semaine pour découvrir le cinéma russe contemporain

Posté par MpM, le 23 octobre 2009

Regards de RussiePour la 7e année consécutive, la Russie fait son cinéma à Paris le temps d’une semaine riche en événements et rencontres.

Du 28 octobre au 3 novembre 2009, on pourra ainsi découvrir une dizaine de longs métrages inédits parmi lesquels Le tsar de Pavel Lounguine, Le miracle d’Alexandre Prochkine (prix spécial du jury au dernier Festival international du film de Moscou) et Oxygène de Ivan Vyrypaev.

Sans oublier, en ouverture, Les Zazous de Valeri Todorovski, véritable star de l’Académie du cinéma "Nika" qui l’a couvert de prix en 2008 : "meilleur film", "meilleur son", "meilleur décor" et "meilleurs costumes".

L’occasion également de rencontrer les équipes de films présentes et de s’offrir un bon aperçu d’une cinématographie qui a encore trop de mal à s’imposer sur nos écrans.
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Regards de Russie
Du 28 octobre au 03 novembre 2009
Cinéma L’Arlequin (75006)
Renseignements : 01 45 44 28 80
www.lesecransdeparis.fr

Cannes : décès d’Oleg Iankovski

Posté par vincy, le 20 mai 2009

Oleg Iankovski (ou Yankovsky en anglais), né en 1944 au Kazakhstan, est décédé aujourd'hui d'un cancer du pancréas, à Moscou. Il est actuellement vedette, dans le rôle du métropolite Philippe de Tsar, le film de Pavel Lounguine présenté à Un certain regard. Il avait connu la compéttition cannoise avec L'assassin du Tsar de Karen Chakhnazarov en 1991 et il était revenu sur la Croisette avec Moi Yvan, Toi Abraham de Yolande Zauberman en 1993.

Cet acteur russe avait près de quarante ans de carrière, jouant notamment chez Tarkovsky (Le miroir, Nostalghia), Balaian (Vols entre rêve et réalité), Zakharov (Munchausen), Adabachian (Mado poste restante), ...

Il a aussi dirigé le Festival de film de Sochi.

Cannes : malgré la Crise, les Russes seront sur la Croisette

Posté par vincy, le 30 avril 2009

Si la crise s'est déjà invitée dans le lexique cannois de l'année, elle n'a pas découragé les professionnels russes de venir au Marché du film.  Avec un seul film sélectionné (Le Tsar, dans Un Certain regard), et un Rouble très dévalué, la présence russe n'était pas acquise. Pourtant le pavillon russe sera deux fois plus important que l'an dernier, au Marché.

L'idée est de séduire les distributeurs (de films indépendants) et les producteurs (pour des montages financiers ou des lieux de tournage). Débats, colloques, sessions de pitchs, ateliers auront lieu sous la tente, près du village international. Les organisateurs veulent en faire l'ambassade culturelle de la Russie.