Annecy 2017 : un renard, des zombies, Mazinger Z et la Chine à l’honneur

Posté par MpM, le 27 avril 2017

Le Festival International du Film d'Animation d'Annecy se déroulera du 12 au 17 juin. La grande fête annuelle du cinéma d'animation proposera 217 films issus de 49 pays répartis dans les différentes compétitions ainsi que de nombreuses séances spéciales et rétrospectives.

Dix longs métrages (dont Zombillénium d'Arthur de Pins et Alexis Ducord, le très attendu film d'ouverture) concourront pour le cristal d'or 2017 et plusieurs séances événements permettront de découvrir en avant-première les troisièmes volets de Moi, moche et méchant et de Cars ainsi que Le grand méchant renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert.

Plusieurs compétitions mettent en lumière les courts métrages, films de fin d'étude, films de télévision et films de commande. On signale entre autres la présence du très attendu Tesla, lumière mondiale de Matthew Rankin (également sélectionné à la Semaine de la Critique), de Min börda de Niki Lindroth von Bahr (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs) ou encore de Pépé le morse de Lucrèce Andreae (en course pour la Palme d'or du court métrage à Cannes).

Le pays à l'honneur sera cette année la Chine, qui connaît une grande tradition de cinéma d’animation. Sera notamment projeté le premier long métrage chinois d'animation, La Princesse à l’éventail de fer des frères Wan (1941). On retrouve également en compétition le grand succès du box-office chinois Big fish & Begonia de Liang Xuan and Zhang Chun et Have a nice day de Jian Liu, découvert à Berlin en février dernier. Plusieurs courts métrages chinois sont également répartis dans les autres programmes.

C'est le cinéaste suisse Georges Schwizgebel (Le Sujet du tableau, L’Homme sans ombre, Chemin faisant) qui recevra le cristal d’honneur. De nombreuses rencontres sont par ailleurs prévues. Les festivaliers pourront ainsi assister à une leçon de cinéma sur "l'art de raconter, de la BD à l'animé" avec Lewis Trondheim, Guy Delisle et Arthur de Pins, rencontrer Go Nagai, le mangaka créateur notamment de Goldorak et Mazinger Z ou encore échanger avec Glen Keane, créateur de nombreux personnages Disney comme Ariel ou Tarzan.

La réalité virtuelle sera elle-aussi bien présente à Annecy avec dix projets inédits (courts et clips) proposés au public tandis que les nuits s'annoncent plutôt chaudes avec les "midnights special" ("courts mais trash !!!") et la programmation érotique. En résumé, c'est un panorama presque exhaustif des capacités et des prouesses du cinéma d'animation contemporain qui se profile cette année encore à Annecy, venant prouver s'il en était encore besoin que l'audace, l'inventivité et l'intelligence ne dépendent jamais du support.

Compétition longs métrages

DANS UN RECOIN DE CE MONDE de Sunao KATABUCHI (Japon)
ETHEL AND ERNEST de Roger MAINWOOD (Royaume-Uni)
BIG FISH & BEGONIA de Xuan LIANG (Tidus), Chun ZHANG (Breath) (Chine)
LA PASSION VAN GOGH de Dorota KOBIELA, Hugh WELCHMAN (Pologne, Royaume-Uni)
A SILENT VOICE de Naoko YAMADA (Japon)
LOU ET L’ÎLE AUX SIRÈNES de Masaaki YUASA (Japon)
ZOMBILLÉNIUM d'Arthur DE PINS, Alexis DUCORD, (Belgique, France)
ANIMAL CRACKERS de Tony BANCROFT, Scott Christian SAVA, Jaime MAESTRO (États-Unis)
HAVE A NICE DAY de Jian LIU (Chine)
TÉHÉRAN TABOU d'Ali SOOZANDEH (Allemagne)

Longs métrages Hors compétition

ANA Y BRUNO de Carlos CARRERA (Mexique)
LITTLE HEROES de Juan Pablo BUSCARINI (Venezuela)
1917 – THE REAL OCTOBER de Katrin ROTHE (Allemagne)
THE MAN WHO KNEW 75 LANGUAGES d' Anne MAGNUSSEN, Pawel DEBSKI (Norvège)
TEA PETS de Gary WANG (Chine)
LOST IN THE MOONLIGHT de Hyun-joo KIM (Corée du Sud)
RICHARD THE STORK de Reza MEMARI, Toby GENKEL (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Norvège)
IN THE FOREST OF HUCKYBUCKY de Rasmus A. SIVERTSEN (Norvège)
HIRUNE HIME – RÊVES ÉVEILLÉS de Kenji KAMIYAMA (Japon)
RUDOLPH THE BLACK CAT de Kunihiko YUYAMA, Motonori SAKAKIBARA (Japon)
I’LL JUST LIVE IN BANDO de Yong Sun LEE (Corée du Sud)
DEEP de Julio SOTO (Espagne)
TAD, THE LOST EXPLORER, AND THE SECRET OF KING MIDAS d'Enrique GATO BORREGÁN, David ALONSO (Espagne)

Psiconautas d’Alberto Vazquez et Pedro Rivero secoue le festival Différent !

Posté par MpM, le 21 juin 2016

psiconautas

On aurait pu craindre qu'avec les années (c'est déjà la 9e édition), le festival Différent ! délaisse un peu sa quête de cet "autre cinéma espagnol" méconnu en France pour se tourner vers des films et des auteurs plus installés. Il n'en est pourtant rien, tant cette fenêtre ouverte sur la production ibérique continue année après année de proposer avant tout des œuvres fortes, qu'elles soient confidentielles ou plus incontournables dans le panorama cinématographique contemporain.

C'est pourquoi le festival 2016 ne pouvait faire l'impasse sur Psiconautas d'Alberto Vazquez et Pedro Rivero, long métrage d'animation envoûtant et puissant qui a fait sa première française au Festival d'Annecy la semaine passée, et avait auparavant conquis San Sebastian (Prix Greenpeace) et Stuttgart (Grand prix). Version plus longue et complexe du court métrage Birdboy (Goya du meilleur court métrage en 2012 et présélectionné pour les Oscar), lui-même adapté d'une bande-dessinée d'Alberto Vazquez, il met en scène les destins croisés de plusieurs enfants vivant sur une île isolée ravagée par un terrible désastre écologique.

Graphisme riche et virtuose

Adoptant un ton résolument sombre, voire tragique, Psiconautas dépeint une société coercitive et artificielle où les seuls échappatoires sont la drogue, la mort ou la folie. Les personnages adolescents tentent de s'abstraire de la réalité en poursuivant le rêve chimérique d'un départ sans retour pour un ailleurs sublimé. Mais l'île, personnage à part entière de l'intrigue, ne semble pas décidée à laisser partir qui que ce soit.

Le graphisme, riche et virtuose, combine différentes techniques en fonction de la tonalité des scènes. Les flash-backs adoptent ainsi des couleurs pastels et douces tandis que les passages les plus dramatiques s'accompagnent d'un trait plus dur et d'un camaïeu de gris et de noirs. Quelques explosions de couleurs, tantôt violentes et criardes, tantôt chaudes et naturelles, permettent par ailleurs d'exprimer les différentes émotions traversées par les personnages tandis que chaque lieu (la décharge publique, la forêt, le sanctuaire verdoyant...) a une identité visuelle très marquée.

Malgré les thématiques abordées (la destruction de la nature, le gaspillage matériel, l'absence d'entraide et de compassion...), Psiconautas n'a pourtant rien du film plombant ou didactique. Ce n'est certes pas un conte de fées avec happy end intégré, mais il s'attache à laisser planer une certaine forme d'espoir, et surtout à prendre systématiquement le spectateur à contre pied avec un humour (noir) ravageur.

Décor artificiel

Critique au vitriol d'une société qui a perdu le sens des réalités, le film présente par exemple une famille complètement dysfonctionnelle où le chien de la maison, considéré comme le fils prodige, est mieux traité que sa "sœur", et où les adultes aspirent seulement à mener une "vie normale" à grands renforts de "pilules du bonheur". Les forces de l'ordre s'acharnent quant à elles à détruire le peu de faune et de flore qui restent tandis que la religion semble n'être qu'une des multiples drogues mises à disposition des habitants. Finalement, les objets, dotés de parole et de conscience, semblent avoir plus d'âme (et de raison) que leurs possesseurs.

Le monde apparaît alors comme un décor insipide et artificiel derrière lequel se dissimulent les horreurs d'une réalité sans fard. Entre la béate ignorance des adultes qui ne semblent pas s'en apercevoir et la révolte impuissante des adolescents qui cherchent à s'en extraire, on ne sait pas trop ce qui est le plus terrible. Immanquablement, on pense au dernier court métrage en date d'Alberto Vazquez, Decorado, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs lors du dernier festival de Cannes, et dans lequel le personnage principal s'aperçoit qu'il vit dans un monde de carton-pâte dont il ne parvient pas à s'échapper.

Génération perdue

Différent 9Difficile de ne pas voir également des échos entre le constat du film et les difficultés rencontrées par l'Espagne ces trente dernières années. "Nous parlons d'une certaine génération perdue et de la réalité sociale des années 80", reconnaît le co-réalisateur Pedro Rivero, qui a échangé avec le public à l'issue de la projection. "Il y a ensuite eu une prise de conscience, notamment dans le domaine de l'écologie, suite aux catastrophes qui se sont produites, par exemple en Galice [comme le naufrage du Prestige en 2002, dont le fioul avait atteint les côtes]."

Par rapport à la bande-dessinée, le duo de cinéastes a par ailleurs étoffé l'intrigue. "Dans la BD, Birdboy ne faisait que se droguer et se plaindre", explique Pedro Rivero. "L'adolescence était vraiment au cœur du récit. Nous avons essayé d'en faire quelque chose de plus vaste en amplifiant les péripéties, les trames secondaires, le cycle animiste de la vie..." La fin a même été remaniée pour offrir au spectateur un "petit quota d'espoir".

Même si cela ne suffit pas à faire de Psiconautas une comédie légère, il ne faudrait surtout pas prendre cela comme prétexte pour faire l'impasse sur cette magistrale démonstration de ce que peut être le cinéma d'animation, et surtout le cinéma tout court. De son propre aveu, Pedro Rivero "n'attend rien du public espagnol", peu enclin à s'enthousiasmer pour ce type de film. La surprise pourrait alors venir de France où il sortira à l'automne 2016, et où il doit absolument être accompagné, soutenu et surtout montré au plus grand nombre. Mais on en reparle très vite.

Annecy 2016: Ma vie de Courgette emballe le jury et le public

Posté par vincy, le 18 juin 2016

N'était-ce pas logique finalement? Pour son quarantième anniversaire, avec un "focus" dédié à l'animation française, le Festival du film d'Annecy a couronné un bijou de l'animation française. Et pas n'importe lequel: l'excellent Ma vie de Courgette. Le film reçoit ainsi les deux prix les plus importants pour un long métrage, faisant consensus entre public et jury.

Cristal du long métrage et prix du Public, Ma vie de courgette de Claude Barras a donc réussi ce doublé rare. Ce dessin-animé franco-suisse adapté du roman de Gilles Paris, Autobiographie d'une courgette, avait fait son avant-première à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes.

La jeune fille sans mains, premier long métrage de Sébastien Laudenbach présenté à l'ACID à Cannes, a reçu une mention du jury (lire aussi L'animation en vedette au Festival de Cannes).

Le cinéma français a remporté le Cristal du long métrage cinq fois

Un Cristal d’honneur saluant l’ensemble de sa carrière a été remis à Didier Brunner, producteur et patron de Folivari, entre autres des Kirkou, Les Triplettes de Belleville, Brendan et le secret de Kells ou encore Ernest et Célestine.

Le prix André-Martin récompensant un long métrage français produit en 2015 est revenu à Adama.
Enfin le Prix Fondation Gan à la diffusion a été décerné au projet Croc Blanc.

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Deux films pour retracer la vie de la peintre Charlotte Salomon

Posté par vincy, le 13 juin 2016

Une artiste au destin maudit. Deux films.

Charlotte Salomon, née en 1917 à Berlin, réfugiée en France avant d'être déportée à Auschwitz où elle mourra en 1943, est désormais une personnalité très convoitée depuis que David Fonekinos en a fait un roman, Charlotte, primé par le Renaudot et le Goncourt des lycéens. De ce best-seller sont nés des expositions, des débats, et aussi la réédition de Vie ou théâtre? l'autobiographie de la peintre.

Foenkinos avait annoncé sur RTL fin mars qu'Olivier Dahan allait réaliser l'adaptation de Charlotte. L'écrivain a rappelé que le cinéaste de La Môme "a étudié aux Beaux-Arts" et qu'il "a une sensibilité artistique".

Par ailleurs, à l'occasion du festival du film d'animation d'Annecy, lancé aujourd'hui, on apprend que le réalisateur de Gang de requins (DreamWorks) et d'Un monstre à Paris (Europacorp), Eric Bergeron (dit Bibo Bergeron) réalisera de son côté un film d’animation inspiré de la vie et de l’œuvre de la peintre allemande.

Cette production canadienne, scénarisée par deux auteurs canadiens, sera l'adaptation de l'autobiographie illustrée Vie ou théâtre? Il s'agit d'un roman illustré, créé durant la seconde guerre mondiale, avant sa déportation, par des centaines de gouaches, et qui mélange plusieurs genres, de la fiction aux citations musicales, de la pièce de théâtre au journal intime. Le style du film reprendra celui de la peintre.

Aucun des deux films ne devrait sortir avant 2018.

Annecy 2014 : l’animation brésilienne encore couronnée

Posté par vincy, le 15 juin 2014

O menino e o mundo

L’animation brésilienne réussit un doublé exceptionnel. Un an après le Cristal du meilleur film pour Uma história de amor e fúria (Rio 2096: A Story of Love and Fury), le 38e Festival international du film d'animation d'Annecy couronne de nouveau un film brésilien : Le Garçon et le Monde s'offre le prix du meilleur film et le prix du public!

"Dès l’étape de la sélection, la montée en puissance de l’animation brésilienne s’est confirmée. Le double sacre du Garçon et le Monde envoie encore un signal fort de la vitalité de cette cinématographie" a déclaré Marcel Jean délégué artistique du Festival.

Le film a déjà remporté le prix de la jeunesse du meilleur film au dernier Festival du film de Sao Paulo, le prix du meilleur film et le prix du public au Festival du film d'animation de Lisbonne et quelques autres prix en Tchécoslovaquie, Argentine et Canada.

L'histoire est celle d'un petit garçon, souffrant de l'absence de son père, qui quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Illustration des problèmes du monde moderne à travers les yeux d'un enfant.

Notons aussi que le jury a récompensé le légendaire cinéaste Bill Plympton et le très beau film japonais, L'île de Giovanni.

PALMARÈS
Cristal du long métrage
O menino e o mundo (Le Garçon et le Monde), d'Alê Abreu (Brésil)

Cristal du court métrage
Man on the Chair, de Dahee Jeong (France, Corée-du-Sud)

Cristal pour une production TV
En sortant de l’école "Tant de forêts", de Burcu Sankur et Goeffrey Godet (France)

Cristal pour un film de commande
Nepia "Tissue Animals", de Fuyu Arai (Japon)

Cristal du film de fin d’études
The Bigger Picture, de Daisy Jacobs (Grande-Bretagne)

LONGS MÉTRAGES
Prix du jury
Cheatin’ (Les Amants électriques), de Bill Plympton (États-Unis)

Mention du jury
Giovanni no Shima (L’Île de Giovanni), de Mizuho Nishikubo (Japon)

Prix du public
O menino e o mundo (Le Garçon et le Monde), d'Alê Abreu (Brésil)

Prix Sacem de la musique originale
Hasta Santiago, Mauro Carraro et Pierre Manchot (France, Suisse)

Prix "Aide Fondation Gan à la diffusion" pour un Work in Progress
Adama, de  Simon Rouby (France)

Le Festival du Film d’Animation d’Annecy 2014 dévoile sa sélection officielle

Posté par vincy, le 25 avril 2014

le conte de la princesse kaguya

L'an dernier le Festival du Film d'animation d'Annecy a enregistré 110 000 entrées. Du 9 au 14 juin, le FIFA va une fois de plus séduire professionnels et grand public. Cette année, le focus met à l'honneur l'art du "stop motion".

Le Festival s'ouvrira avec Le conte de la princesse Kaguya, dernier film du maître de l'animation japonaise, Isao Takahata. Cette nouvelle production des studios Ghibli est en compétition à la Quinzaine des réalisateurs du prochain festival de Cannes. Par ailleurs, Takahata recevra un Cristal d'honneur pour l'ensemble de sa carrière et sa contribution au cinéma d'animation.

Autre événement, la présence de Pete Docter qui montrera les premiers images du nouveau film des studios Pixar, Inside Out, qui sortira le 24 juin 2015 en salles.

Le jury de la compétition sera composé du réalisateur brésilien Luiz Bolognesi (qui a reçu le prix Cristal du meilleur film l'an dernier pour son film Rio 2096 : une histoire d'amour et de furie), du producteur américain Rich Magallanes et de la journaliste américaine Rhonda Richford.

La compétition

  • Asphalt Watches de Shayne Ehman et Seth Scriver (Canada)
  • Les amants électriques (Cheatin') de Bill Plympton (Etats-Unis)
  • L'arte della felicità d'Alessandro Rak (Italie)
  • Last Hijack de Femke Wolting et Tommy Pallotta (Allemagne)
  • Le garçon et le monde d'Alê Abreu (Brésil)
  • L'île de Giovanni de Mizuho Nishikubo (Japon)
  • Lisa Limone ja Maroc Orange : Tormakas Armulugu de Mait Laas (Estonie)
  • Minuscule - La vallée des fourmis perdues de Thomas Szabo et Hélène Giraud (France)
  • Saibi de Sang-ho Yeon (Corée-du-Sud)

Hors-compétition

  • Até que a sbórnia nos separe d'Otto Guerra et Ennio Torresan Jr. (Brésil)
  • Boonie Nears de Liang Ding (Chine)
  • Justin and the Knights of Valour de Manuel Sicilia (Espagne)
  • Ku! Kin-dza-dza de Georgy Daneliya et Tatiana Ilyina (Russie)
  • Le grand voyage de Johan d'Esben Toft Jacobsen (Danemark)
  • Lumière, animation, action d'Eduardo Calvet (Brésil)
  • Manieggs - Renvenge of the Hard Egg de Zoltán Miklósy (Hongrie)
  • Vagues d'Ahmed Nour (Egypte)

Annecy consacre l’animation brésilienne

Posté par vincy, le 16 juin 2013

uma historia de amor e furiaC'est une première : le 37e Festival du film d'animation d'Annecy a couronné avec un prix Cristal un film brésilien, Uma Historia de Amor et Furia (Une histoire d'amour et de fureur), de Luiz Bolognesi. C'était la première fois qu'un film brésilien était en compétition à Annecy. Il s'agit aussi du premier long métrage de fiction de Bolognesi.

Le film suit l'histoire du Brésil durant quatre grandes périodes sur 600 ans (jusqu'en 2096). C'est aussi le récit d'un homme, apparemment immortel, qui tente de retrouver un amour perdu. Le film est sorti en avril au Brésil et n'y a pas rencontré un grand succès (à peine 130 000$ au box office).

Les autres prix ont récompensé des oeuvres des 4 coins du Commonwealth : le canadien Chris Landreth pour Jeu de l'inconscient (Cristal du court métrage), la production britannique En route ! dit la sorcière de Jean Lachaeur et Max Lang (Cristal du meilleur film pour la télévision) et l'australien Julian Frost pour Dumb Ways to Die (Cristal du meilleur film de commande).

Par ailleurs, une mention spéciale a également été décernée à Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill et un prix spécial du jury est allé au court-métrage russe Obida.

De son coté le public a récompensé le long métrage espagnol O Apostolo (L'Apôtre) (de Fernando Cortizo Rodriguez), déjà nommé aux derniers prix Goyas, et le court métrage français Lettres de femmes.

Annecy 2013 accueille 236 films de 45 pays

Posté par vincy, le 10 juin 2013

affiche annecy 2013 festival film d'animationLe 37e festival international du film d'animation d'Annecy s'ouvre aujourd'hui : 236 films en provenance de 45 pays, soit 400 films projetés. On compte notamment 52 productions françaises toutes sélections confondues. 7 000 accrédités sont attendus du 10 au 15 juin.

C'est surtout l'internationalisation de l'animation qui sera la tendance cette année, avec le retour à la 2D et des sujets assez noirs. Ainsi des films venus du Brésil et d'Afrique du Sud font leur entrée dans la compétition.

Compétition / longs métrages : Arhun the Warrior Prince (Inde) ; Berserk Golden Age Arc II (Japon) ; Jasmine (France) ; Khumba (Afrique du sud) ; Legends of Oz : Dorothy"s Return (USA) ; Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill (France) ; O Apostolo (Espagne) ; Pinocchio (Italie) ; Uma Historia de Amor et Furia (Brésil).

Hors-compétition, on note la présence d'un film mexicain au milieu d'un invasion nippone. C'est avant tout le très attendu Aya de Yopougon, d'après la célèbre (et excellente) BD éponyme française, qui sera l'un des événements du Festivals. Parmi les autres événements, on notera l'avant-première mondiale de Moi, moche et méchant 2, mais aussi la projection d'Oggy et les cafards, de Jack et la mécanique du coeur, de Tante Hilda! et surtout du nouveau Pixar, Monstres Academy, qui ouvrira le Festival ce soir.

Hors-compétition / longs métrages : After School Midnightners (Japon) ; Aya de Yopougon (France) ; Blood-C : The Last Dark (Japon) ; Buratino's Return (Russie) ; Consuming Spirits (USA) ; El Santos vs la Tetona Mendoza (Mexique) ; Gusuko-Budori no Denki (Japon) ; It's such a beautiful day (USA) ; One Piece Film Z (Japon) ; Persistence of Vision (USA) ; Sakasama no Patema (Japon) ; The Legend of Sarila (Canada) ; The Snow Queen (Russie) ; Tito on Ice (Suède)

Un Cristal d'honneur sera remis à l'un des maîtres de l'animation polonaise, Jerzy Kucia, 71 ans. Le cinéaste et enseignant avait reçu le prix spécial du jury d'Annecy en 1979 pour Reflesky.

Annecy compte surtout sur son marché du film, le Mifa, qui aura lieu de mercredi à vendredi. Les accréditations devraient être en hausse, portées par les excellents résultats des films d'animation dans les box office de nombreux pays. Ainsi des professionnels du Chili, de Colombie, d'Argentine, de Taïwan et de Corée du sud vont s'ajouter aux Américains, Chinois, Japonais et Indiens dans le décor de la ville lacustre des Alpes.

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Annecy 2013 : une 37e édition sous le signe de la Pologne, de l’innovation et de l’humour

Annecy 2013 : une 37e édition sous le signe de la Pologne, de l’innovation et de l’humour

Posté par MpM, le 25 avril 2013

affiche annecy 2013Première programmation pour Marcel Jean, le nouveau délégué artistique du Festival du film d'animation d'Annecy, qui a dû faire des choix drastiques pour garder 236 films sur les 2460 reçus.

Ce sont ainsi 9 longs métrages en compétition (dont quatre européens, deux asiatiques, un africain et deux venus du continent américain), 14 hors compétition (avec une forte présence japonaise et nord-américaine), 52 courts métrages en compétition, 37 hors compétition, 73 films de télévision et de commande et 51 films de fin d’études qui seront présentés lors de la 37e édition qui se tiendra du 10 au 15 juin.

Une édition qui migre momentanément (le centre Bonlieu étant en travaux) dans deux autres lieux du coeur d'Annecy : la salle des haras et la place François de Menthon.

En plus des sections traditionnelles, Marcel Jean a choisi de mettre la Pologne à l'honneur au travers de cinq programmes spéciaux. On y trouvera notamment un hommage à Jerzy Kucia, maître de l'animation polonaise, qui recevra le Cristal d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Par ailleurs, le cycle "Animation Off-Limits" sera consacré aux explorations des frontières de l’animation avec quatre programmes mêlant cinéma expérimental, art vidéo et œuvres conceptuelles.

L'humour et la résistance seront enfin à l'honneur : le premier dans le cadre de l'élection, par le public, du court métrage le plus drôle, et le second dans un programme spécifique qui remplace l'ancien programme "animation citoyenne".

Les longs métrages en compétition

Legends of Oz: Dorothy’s Return de Dan St. Pierre et Will Finn
Ma maman est en Amérique et elle a rencontré Buffalo Bill de Marc Boréal et Thibaut Chatel
Arjun: The Warrior Prince d'Arnab Chaudhuri
O Apóstolo de Fernando Cortizo
Jasmine d'Alain Ughetto
Berserk Golden Age Arc II: The Battle of Doldrey de Toshiyuki Kubooka et Michael Sinterniklaas
Khumba d'Anthony Silverston
2096: Una Historia de Amor e Fùria de Luiz Bolognese
Pinocchio d'Enzo D’Alo

Les longs métrages hors compétition

After School Midnighters de Hitoshi Takekiyo
Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie
Blood-C: The Last Dark de Naoyoshi Shiotani
Buratino's Return d'Ekaterina Mikhailova
Consuming Spirits de Christopher Sullivan
El Santos vs la Tetona Mendoza d'Alejandro Lozano
Gusuko-Budori no Denki de Gisaburo Sugii
It's Such a Beautiful Day de Don Hertzfeldt
One Piece Film Z de Tatsuya Nagamine
Persistence of Vision de Kevin Schreck
Sakasama no Patema de Yasuhiro Yoshiura
The Legend of Sarila de Nancy Savard
The Snow Queen de Maxim Sveshnikov et Vladlen Barbe
Tito on Ice de Max Andersson et Helena Ahonen

Bretislav Pojar (1923-2012) : L’ours et les oursons en deuil

Posté par vincy, le 13 octobre 2012

Bretislav Pojar, réalisateur de films d'animations tchèque connu pour ses films de marionnettes, est mort vendredi 12 octobre à Prague, cinq jours après son 89e anniversaire, selon l'agence CTK. Il avait réalisé la séquence du rêve dans L'Ours de Jean-Jacques Annaud.

Né le 7 octobre 1923 à Susice, il entre au studio d'animation tchèque "Bratri v Triku" dirigé par le marionnettiste, cinéaste, illustrateur et peintre Jiri Trnka (1912-1969).

Il commence à réaliser ses propres films au début des années 50 avec Une chaumière en pain d’épices. Un verre de trop en 1954 reçoit une mention au Festival de Cannes, où il sera également récompensé en 1972 (meilleur court métrage pour Balablok) et en 1979 (prix du jury du court métrage pour Bum).

Auparavant il avait remporté le grand prix à Annecy en 1960 avec Le Lion et la Chanson. Berlin lui avait également décerné le prix du meilleur court métrage pour Pyschocratie en 1969.

Bretislav Pojar avait fait une incursion dans le long métrage avec Les Aventures dans la baie d’or (1955). Ses plus grands succès restent le cycle des Oursons (en France, les courts ont été compilés sous le titre de Monsieur et Monsieur).

Il a longtemps travaillé au Canada avant de revenir dans son pays. Auteur de 70 films d'animation, il a reçu à Karlovy-Vary en 2007 un Globe de cristal pour sa contribution artistique exceptionnelle au cinéma mondial.