Le camping est à la mode…

Posté par vincy, le 28 juillet 2008

Vive le Camping titrait Le Parisien samedi. Lundi, le quotidien, grand adepte des comédies de Onteniente et du comique Franck Dubosc (Le Canard avait répertorié la centaine d'articles consacrés à Disco en quelques mois...), annonce que le réalisateur et l'acteur donneront une suite à Camping.

La comédie beauf avait réuni 5,4 millions de spectateurs en 2006. Pathé devrait sortir l'épisode 2 eau printemps 2010. Le site de rencontre Meetic et le footballeur Bixente Lizarazu seront les guest-stars pour essayer d'oublier le semi-échec de Disco.

Ultime mélo pour le brésilien Mello

Posté par vincy, le 14 juillet 2008

Le comédien brésilien Breno Mello, vedette de Orfeu Negro, film de Marcel Camus (Palme d’or du festival de Cannes en 1959 et Oscar du meilleur film étranger en 1960), est décédé le 12 juillet à Porto Alegre, où il résidait et écrivait son autobiographie.
Né en 1931 dans cette même ville, il avait été comédien le temps de quelques films. Dans Orfeu Negro, il chantait deux airs de Bossa Nova. Dans le documentaire A la recherche d’Orfeu Negro (2004), il expliquait quel point le film avait été important pour la propagation de cette musique brésilienne, mais aussi de la samba.
Le cinéma brésilien ne lui permettant pas de vivre, il avait repris sa carrière de footballeur, son premier métier.

Tribu : violence à Manille

Posté par geoffroy, le 7 juillet 2008

tribu.jpgSynopsis: Un soir dans les rues mal famées de Tondo, bidonville de Manille, Ebet, jeune garçon de dix ans, est témoin du meurtre d'un des membres de la tribu des Sacred Brown. La nuit ne fait que commencer, mais déjà la tension monte...

Notre avis : Unique long-métrage philippin de la compétition officielle du pays à l’honneur de cette 6ème édition du festival Paris Cinéma, Tribu est aussi le premier film de fiction de son auteur, Jim Libiran, journaliste reporter spécialisé dans le documentaire. C’est au cœur de Tongo, le plus grand bidonville de la capitale, Manille, que le cinéaste nous invite à découvrir un quotidien fait de résistance, de routine, d’errance et de violence. Dans l’immersion d’un univers entre réalité et allégorie, l’échappatoire ressemble à un doux rêve inaccessible. Les gangs rythment la dure vérité d’une pauvreté « stockée » en périphérie du centre ville où la jeunesse erre sans but, ni perspective d’avenir. Les codes, les initiations et les rivalités sont l’expression d’un mal être vécu non plus comme une fatalité, mais comme un style de vie, celui du ghetto, de cette jungle urbaine qui fait de l’enfant un être à part, coincé dans sa propre déshumanisation.

Echo évident au chef-d’œuvre La Cité de Dieu du cinéaste Fernando Meirelles, Tribu est une entreprise forte et louable de docu-fiction à même de reconstituer au plus près cette existence de bidonville par l’intermédiaire d’interprètes non professionnels (les membres des bandes rivales jouent leur propre rôle), dans une mise en scène à l’épaule près des corps et une narration serrée autour d’un règlement de compte qui semble inéluctable. Si les scènes de gangs sont parfois caricaturales (initiation, machisme et violence peu crédibles), manquent terriblement d’immersion (va et vient trop nombreux scindant la narration dans un tempo arythmique), la vie du quartier est, quant à elle, toujours juste. Qu’il s’agisse de la femme poursuivant son mari infidèle avec un couteau, du préposé aux relevés des compteurs d’électricité pris à parti par des femmes ne supportant plus de devoir payer des notes astronomiques ou des scènes de vie en famille, le réalisateur réussi à retranscrire la réalité à fleur de peau de gens délaissés voir abusés par le système. Pourtant, Jim Libiran ne s’enfonce pas dans le mauvais misérabilisme et cherche plutôt à nous donner sa vision de la violence. Celle des gangs bien sûr, mais surtout d’un moyen d’expression qui devient le leitmotiv des scènes de violence, sombre écho au marasme dans lequel ces jeunes sont enfermés depuis toujours.

Mais ce qui pêche le plus dans Tribu vient sans doute de son côté fauché. La mise en scène brouillonne et peu interprétative relance par à coups un montage limite et une ambiance qui manque de force et d’ampleur. La sincérité sauve le film, la scène finale aussi. Pour son deuxième long-métrage, qui parlera de foot toujours dans le bidonville Tongo, Le réalisateur ne doit pas avoir peur d’utiliser la grammaire cinématographique pour mener à bien cet aspect allégorique d’une réalité sociale tout juste effleurée dans Tribu.

Sport (2) : le football au cinéma

Posté par vincy, le 29 juin 2008

football.jpgLe sport le plus populaire du monde, c'est-à-dire le plus joué, le plus regardé à la télévision, générant le plus d’argent, est sans conteste le football, ou soccer aux Etats-Unis. Pas étonnant, qu’il soit aussi très courtisé par le cinéma. Cette année, entre le documentaire (raté) de Kusturica sur Maradona et le (très beau) film de Walter Salles (Linha de Passe) où l’un des frères se rêve footballer dans la patrie du ballon rond, le festival de Cannes introduisait l’Euro de football. Au détour d’une scène ou au cœur du film, un match de foot défie l’imaginaires des cinéastes et nargue les chef op’ : la télévision, avec sa multitude de caméra et sa prise de vue en direct se sait imbattable en matière d’adrénaline.

Aussi le cinéma préfère en faire un prétexte pour des initiations individuelles ou des drames sociaux. De Goal (trilogie raté à la gloire d’une nouvelle star du foot) à des films sur la violence dans les stades, du récent Affaire de famille (avec Grenoble en vice-champion de France !) des comédies (l’absurde Didier, le populo Trois zéros), la fiction explorent tous les recoins de ce sport. On répertorie quelques 200 films sur le sujet, et autant de documentaires (notamment Zidane en France, Libero en Allemagne, Pelé au Brésil). Les cinémas anglais, italien et allemand n’ont pas ménagé leur inspiration autour du sujet. Grandes nations de foot, comme le Brésil, elles aiment glisser un extrait radio, télé ou même une séquence sur la pelouse.

Cependant, on prend rarement son pied avec les films « de foot ». Depuis plus de cent ans, des équipes fictives s’affrontent avec plus ou moins de bonheur. Il faut signaler qu’hormis Loach, peu de grands auteurs ont mis leur crampon. Il faut attendre les années 70 pour voir des films de haute tenue. Jean-Jacques Annaud donne son Coup de tête en 1979, avec un scénario de Francis Veber, et Patrick Dewaere en ailier vedette. Deux ans plus tard, John Huston signe A nous la victoire (avec Caine, Stallone, Von Sydow, Pelé et Carole Laure), où le football est un passe-temps de prisonnier de la seconde guerre mondiale où il faut initier un Américain à jouer au ballon… En 1984, Jean-Piere Mocky, dans sa période faste, clame A mort l’arbitre, avec là encore Carole Laure et surtout le duo Mitchell-Serrault. Véritable critique à charge du milieu, le film est sans doute celui qui révèle les plus bas instincts réveillés par le sport.

Cinq films contemporains méritent les éloges :  les britanniques My Name is Joe (équipe amateure de Glasgow) et Looking for Eric par le grand fan Ken Loach et Joue-la comme Bekham (ascension d’une jeune footballeuse  sur fond de querelles de tradition, révélant au passage Keira Knightley) ; et les asiatiques Shaolin Soccer (Stephen Chow en super-man du but, délirant) et La coupe (film bhoutanais sur l’obsession de jeunes moines bouddhistes pour voir le match France Brésil de 1998 en direct).

En l’absence d’Hollywood dans la compétition, difficile de faire mieux. Les studios américains ont commencé, cependant, à filmer le foot pour deux raisons : le sport est populaire dans le monde et notamment chez tous les immigrés latino-américains, africains et européens ; il plaît aux mères de familles américaines par son aspect non –dangereux.

On finira sur deux petites perles. Un court métrage signé Tati sur le club de foot de Bastia (Forza Bastia 78) lors d’une finale de coupe d’Europe. Et dans Le petit monde de Don Camillo (1952), le foot divise et unit les frères ennemis Peppone et Don Camillo. Mais aucun chef d’œuvre, comme pour la boxe…

Les salles de cinéma face au foot…

Posté par vincy, le 9 juin 2008

C'est connu : le Mondial ou l'Euro de foot et les Jeux Olympiques ont un impact non négligeable sur la fréquentation des salles de cinéma. De plus en plus d'exploitants américains réfléchissent à des programmations événementielles, comme des concerts en 3D ou des matchs sportifs, en lieu et place de films traditionnels. Le ticket pour accéder à une salle de cinéma est toujours moins cher qu'un billet pour aller voir un artiste ou une équipe dans un stade.

En France, La Géode s'est dotée d'outils pour proposer des diffusions spéciales et en direct. Il faudra bien ça pour concurrence l'arrivée d'un multiplexe dans la Cité des Sciences et de l'Industrie.

Pour l'Euro 2008 cette année, comme à l'époque du Mondial 2006, les amateurs de ballon rond pourront suivre les matchs en direct dans l'une des 27 salles de cinéma du réseau Ciel Ecran. Le tout sans publicité pendant les pauses et avec un fort appui marketing (partenariat média, opérations commerciales...).

Pourquoi pas. Cependant, à quand un film événement diffusé au Stade de France? Et pourquoi ne pas en profiter pour projeter des bandes annonces, des courts métrages durant les pauses publicitaires? On reste perplexe face à ce type de mélange des genres. L'exploitant se banalise en se diversifiant. Le cinéma n'est quand même pas un produit comme les autres. La salle de cinéma est plus proche du temple culturel (et cultuel) que d'un lieu de loisir modulable. Le film n'est pas un banal flux d'images parmi d'autres. Et puis, soyons honnêtes, rien ne vaut de voir un match dans un troquet en bas de chez soi, avec les tables installées n'importe comment, les verres à disposition, le bruit et les cris... Au moins il y a une atmosphère, un partage. De l'humanité.

Maradona versus Tyson : le choc des réals

Posté par MpM, le 3 juin 2008

Maradona et KusturicaPour quelle personnalité s’est-on le plus empressé, piétiné, quasi étripé cette année à Cannes ? Angelina Jolie ? Robert de Niro ? Wong Kar Wai ? Vous n’y êtes pas. Les grandes vedettes 2008 étaient plutôt des habitués des stades que des avant-premières, de la sueur et du sang que des paillettes. A ma droite, Diego Maradona, icône mondiale du foot, champion du monde avec l’Argentine en 1986. A ma gauche, Mike Tyson, surnommé « l’homme le plus méchant de la planète », double champion du monde de boxe catégorie poids lourds. Chacun d’entre eux venu défendre un documentaire lui étant consacré : Maradona by Kusturica d’Emir Kusturica pour l’Argentin et Tyson de James Toback pour l’Américain.

Deux ans après la présentation hors compétition du Zidane, un portrait du 21ème siècle de Philippe Parreno et Douglas Gordon, la tendance serait donc revenue aux gros muscles glamours (après celle des acteurs, mannequins et autres participants des émissions de télé-réalité) et aux films à caractère sportif. Pas si étonnant quand on analyse le potentiel cinématographique de destins comme ceux du footballeur prodige guidé par la main de Dieu et du boxeur virtuose capable de mettre KO le diable lui-même. Lorsque la réalité dépasse la fiction et qu’il s’agit de sports susceptibles de fédérer des millions de personnes sur la planète… pourquoi se priver ?

Et les films dans tout ça ? D’un côté comme de l’autre, les réalisateurs ont tenu à éviter le biopic traditionnel, Toback en privilégiant la parole de son personnage (qui se raconte face caméra), Kusturica en se mettant lui-même en scène (à l’écran et dans un monologue incessant en voix-off). Si le film du Serbe mérite son titre (Kusturica y donne un point de vue éminemment personnel sur Maradona), celui de l’Américain aurait pu s’appeler Tyson by Tyson, tant le souci du réalisateur semble avoir été d’accoucher la parole du boxeur. Toback, en effet, n’a pas de message à délivrer : il se contente de montrer, d’écouter et de relier entre eux les points livrés par Tyson. Même s’il nous en apprend long sur sa personnalité, ses doutes et ses démons, son portrait peut sembler en creux. Kusturica, lui, ne nous apprend rien, mais avec flamme et passion. Il dessine à grands traits approximatifs une image multiple de Maradona : révolutionnaire, musicien, Dieu vivant, stratège politique… tout sauf footballeur, et tente de recréer à l’écran le fantasme qu’il porte en lui. Son projet était certainement plus artistique que celui de Toback (à qui il manque indéniablement une vision susceptible de donner de la chair et de la vie à son documentaire), et c’est pourquoi la vacuité de son film déçoit autant. Les grands destins et les petits miracles du sport sont finalement plus difficiles à retranscrire au cinéma qu’ailleurs, de par leur alchimie unique et inimitable. A la moindre erreur de proportions, on tombe soit dans la démesure risible, soit dans l’académisme ennuyeux.

Entre Football et Dictature

Posté par geoffroy, le 31 mars 2008

Dernière journée du festival 7ème Rencontres avec le cinéma d’Amérique Latine et de la Caraïbe pour Ecrannoir. Premier film de fiction. Sortie en décembre 2007 sur les écrans français, L’année où mes parents sont partis en vacances raconte, non sans tendresse, le parcours initiatique d’un jeune adolescent brésilien abandonné dans la ville de Sao Paulo par des parents contraints de fuir précipitamment l’oppression militaire d’un régime dictatorial. Nous sommes en 1970. La coupe du monde de football se rapproche et le Brésil retient son souffle. Une de ses plus belles équipes s’apprête à écrire l’histoire et rythmera les aventures de cet enfant livré à lui-même.

Cao Hamburger signe un film intimiste, tout en retenu, dans la fraîcheur oppressante d’une vie bouleversée par le contexte sociopolitique d’un pays en crise. Convenu dans son traitement, le réalisateur soigne son écriture pour aborder les différents sujets traités – vie dans un quartier de Sao Paulo, communauté juive, coupe du monde de football, émancipation du jeune garçon, réalité politique – entre légèreté et gravité. Si l’aspect politique n’est pas abordé frontalement, cette dimension reste néanmoins palpable dans ce nouvel environnement, au départ tendu, mais que le jeune adolescent devra apprivoiser. Et c’est sans doute la plus grande réussite de ce petit film sans prétention qui transpose parfaitement la confrontation d’un garçon de 12 ans dans un monde sans repère qui ne fonctionne plus comme prévu. Entre le décès de son grand-père, la relation avec son voisin de palier (vieux monsieur de confession juive) et les liens d’amitiés qu’il tisse avec les habitants du quartier, le film capte dans le silence des craintes et des joies éphémères, la pesanteur d’une société qui s’autorise encore à vivre, à espérer, à aimer.

Si l’enchaînement des situations et autres évènements reste convenu jusqu’au dénouement classique d’un film évitant habilement tout pathos, la relation qu’entretient le garçon avec les différents personnages nous touche sincèrement. A la fois drôle et pudique, L’année où mes parents sont partis en vacances est un écho profond au Brésil de Pelé dans sa ferveur populaire et son amour de la liberté.