BAFTA : Les britanniques préfèrent Coco au Prophète

Posté par vincy, le 22 janvier 2010

Les BAFTA, équivalent des César en Grande-Bretagne, ont cette particularité qu'ils sont souvent plus Américains que les Oscars. Dans la catégorie meilleur film, un seul film anglais est cité parmi les cinq.  Une catégorie meilleur film britannique a même été créée pour valoriser le cinéma local. On y retrouve An Education, Fish Tank (adoré à Cannes), In the Loop, Moon (coup de coeur de notre directeur artistique) et Nowhere Boy (sélectionné au prochain festival de Sundance).

Le cinéma britannique, sinon, est très peu présent dans les catégories principales - réalisateur, scénario, acteur, seconds rôles... Une honte quand on sait le talent de leurs comédiens. A force de singer Hollywood...

Notons que dans la catégorie meilleur film en langue étrangère, Morse, Le Ruban blanc, Etreintes brisées, Un prophète et Coco avant Chanel se disputeront le prix. Deux films français qui ont chacun des mérites. Un prophète est le film français le plus primé de l'année depuis son Grand prix du jury au Festival de Cannes. Il est retenu parmi les 9 films pouvant coucourrir à l'Oscar du meilleur film étranger. Coco avant Chanel est le film français le plus populaire à l'export avec bientôt 6 millions d'entrées en dehors de la France.

Il est intéressant de noter que le film d'Anne Fontaine a aussi reçu d'autres nominations : meilleur costume, meilleur maquillage, et surtout meilleure actrice pour Audrey Tautou. Un prophète  n'est nommé qu'une seule autre fois avec Tahir Rahim, pour le prix Orange du meilleur espoir. Il a en face de lui une certaine Kristen Stewart...

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Toutes les nominations

Les critiques de New York confirment Démineurs comme favori pour les Oscars

Posté par vincy, le 16 décembre 2009

24 heures après les critiques de Los Angeles, ceux de New York, dans un même élan, ont choisi le même meilleur film et le même meilleur film étranger. Démineurs semble avoir pris une sérieuse option pour se retrouver en lice pour les Oscars, tout comme Kathryn Bigelow, sa réalisatrice. En revanche L'heure d'été, d'Olivier Assayas, ne représentant pas la France aux Oscars, n'aura aucune chance d'aller plus loin. mais sa récolte est exceptionnelle puisque quatre associations de critiques du pays, au total, l'ont choisi.

On a connu, cependant, les critiques de New York plus inspirés et plus audacieux.

Meilleur film : Démineurs
Meilleur acteur : George Clooney (In the Air et Fantastic Mr. Fox)
Meilleure actrice: Meryl Streep (Julie & Julia)
Second rôle masculin : Christoph Waltz (Inglourious Basterds)
Second rôle féminin : Mo'Nique (Precious)
Réalisateur : Kathryn Bigelow (Démineurs)
Film étranger : L'heure d'été
Documentaire: Of Time and the City
Scénario: Jesse Armstrong & Simon Blackwell (In the Loop)
Image: Christian Berger (Le ruban blanc)
Animation: Fantastic Mr. Fox
Meilleur premier film: Steve McQueen pour Hunger

Le festival de Saint Jean de Luz est « in the loop »

Posté par vincy, le 19 octobre 2009

intheloop.jpgPour sa 14e édition, le Festival international des jeunes réalisateurs de Saint Jean de Luz a consacré In the Loop (meilleur film ET meilleur réalisateur). Le film d'Armando Iannucci sort le 18 novembre en France et a déjà rapporté 2,4 millions de $ au box office nord-américain. Joxean Bengoetxea (Ander) a reçu le prix du meilleur acteur et Pauline Etienne (Le plus bel âge) celui de la meilleure actrice. Le public a préféré donner la Chistera (le nom basque du prix) à Max Meyer pour son bientôt culte Adam. Le prix des jeunes a choisi La reine des pommes.

Présidé par Anne Parillaud, le jury (1) faisait face à une sélection que de nombreux festivals envieraient. Certes, ici, nulle avant-première mondiale, aucune star débarquant en jet privé et lançant un match de foot pour de belles images au JT. Les festivals du Pays-Basque préfère l'ambiance, l'artistique et une forme d'humilité. Tous les films ont des distributeurs, ce qui garantit presque une date de sortie prochaine pour ces oeuvres.

10 films remarqués au fil des mois

En compétition, le festival a sélectionné La grande vie, du comédien Emmanuel Salinger, dont c'est le premier long métrage. In the loop, satire politique britannique, d'Armando Iannucci, qui a fait le tour du monde des festivals depuis son avant-première à Sundance cette année. La famille Wolberg, d'Axelle Ropert, a été vu à Cannes. Lenny & the Kids, des frères Safdie, a aussi été présenté à Cannes. Ander, de Roberto Caston, a reçu un prix à Berlin et deux prix au récent Cinespana de Toulouse.  La reine des pommes, de Valérie Donzelli, avait été sélectionné par Locarno, comme Le plus bel âge (ou L'insurgée), de Laurent Perreau. Huacho, du chilien Alejandro Fernandez Almendras, avait été le NHK Award pour l'Amérique Latine en 2008, récompensant un nouveau talent par continent. Pour l'Europe, cette même année, ce fut La fille la plus heureuse du monde, de Radu Jude, cinéaste très prometteur et multi-récompensé, qui l'emporta, avant de recevoir d'autres prix à Berlin et Sofia.  Adam, de Max Meyer, avait aussi fait sensation à Sundance, puis dans les médias américains, avant de gonfler son box office aux alentours de 2 millions de $, dans très peu de salles.

Hors compétition, Une affaire d'état (thriller), Kerity et la maison des contes (animation) et Gamines (comédie) vairiaent les genres.

Le jury court-métrage, présidé par Sinclair, mettait en avant les premiers pas derrière la caméra des comédiens Audrey Dana, Benjamin Guillard et Grégoire Colin mais aussi ceux d'Olivia Basset, Pauline Bureau, Pauline Pallier, Fabrice O. Joubert, Jean-Christophe Lie. Notons aussi la présence d'Ida Techer, ancienne professionnelle du cinéma (Festival de Cannes, assistante, attachée de presse) avec son deuxième court, celle du premier film d'Eric Raynaud, scénariste de L'Affaire Farewell.

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(1) le jury long métrage était composé des rélaisateurs Christophe Barratier, Ivan Calberac, Bruno Chiche, Luc Jacquet et des comédiennes Laure Duthilleul et Linh-Dan Pham. Le jury court métrage était composé de Stanislas Mehrar, Audrey Marnay, Stéphanie Murat et Salomé Stévenin.

Dinard 2009 : Hitchcock d’or pour un film coup de poing, White Lightnin’

Posté par kristofy, le 12 octobre 2009

whitelight.jpgLe 20ème Festival du film Britannique de Dinard vient de se terminer avec la révélation d’un film autant perturbant qu’épatant : White Lightnin’ réalisé par Dominic Murphy. Avant de revenir sur les découvertes en avant-première, quelques mots sur les films de la compétition.

C’est le réalisateur Jean-Paul Rappeneau (sept films dont cinq "classiques" au compteur, en attendant le huitième l'année prochaine) qui présidait le jury. Il était entouré de l’acteur Stéphane Freiss et des actrices Zoé Félix, Sarah Biasini, Julie Ferrier, de Carole Scotta (productrice et distributrice) et de Jean-Pierre Lavoignat (journaliste) mais aussi de britanniques comme Paul Andrew Williams (réalisateur récompensé du Hitchcock d’or à Dinard en 2006 pour London to Brighton) et Dallas Smith (agent), de l’acteur Hugh Bonneville et de la pétillante actrice Sally Hawkins.

White Lightnin’  de Dominic Murphy nous raconte l’histoire hallucinante et hallucinée de Jesco White qui va se venger des assassins de son père après un parcours chaotique et psychotique. C'est évidemment la surprise radicale de la compétition. C'est d'ailleurs ce film extrême qui a été choisi pour le grand prix par le jury. Et si quelques personnes ont quitté la salle avant la fin, si le public est secoué, et si les avis divergent, on entendait à chaque fois le même écho : ce film c’est vraiment quelque chose...

- Jean-Paul Rappeneau : "On tenait à saluer la diversité des films proposés en compétition. White Lightnin’  est un film avec un visuel pas ordinaire et un acteur Palmarès dinardextraordinaire."
- Carole Scotta : "White Lightnin’  n’a pas encore de distributeur en France, j’espère qu’il sera distribué et qu’il sera vu par un public français. Est-ce que ce film peut trouver une économie malgré un public probablement restreint, c’est la question. Et si ce Hitchcock d’or à Dinard peut aider ce film alors c’est tant mieux. Nous tous on a envie d’en parler, il faut peut-être qu’un petit buzz se développe."
- Stéphane Freiss : "Le personnage de White Lightnin’ ce n’est pas le genre de chose qu’on nous propose à jouer. La performance de cet acteur Edward Hogg vient sans doute de l’audace de l’écriture du film et de la complicité avec son réalisateur."
- Jean-Pierre Lavoignat : "Vous avez vu ce que fait Carrie Fisher (la princesse Léia de StarWars) dans White Lightnin’ ? Elle est incroyable." "On a choisi White Lightnin’  pour la maîtrise de l’ensemble, la mise en scène, le travail sur le son, les thèmes abordés. C’est une œuvre de cinéma évidente. En commençant les délibérations c’était presque déjà acquis que nous lui remettions le grand prix, on a même évoqué la possibilité de lui remettre tous les prix (le film a aussi eu celui de la meilleure photographie). Mais on a voulu aussi récompenser le film Jean Charles de Henrique Goldman, autre film que certains jurés ont défendu, avec le prix du meilleur scénario."

Jean Charles de Henrique Goldman fut l'autre film marquant. Il montre des immigrants brésiliens qui s’adaptent à Londres en 2005 quand vont éclater des attentats terroristes. Jean-Charles accueille sa cousine et se débrouille pour du travail pas déclaré dans le bâtiment, mais un jour il va être tué dans le métro pour avoir été confondu avec un terroriste potentiel. Ce tragique fait divers avait fait la une des journaux et inspire ce film.

La comédie In the loop de Armando Iannucci nous fait découvrir les relations diplomatiques entre le Royaume-Uni et les Etats-Unis avant la guerre en Irak. Le film est un ping-pong de répliques avec pleins de jurons qui fusent, la politique n’a jamais été aussi drôle. Crying with laughter de Justin Molotnikov raconte la semaine la plus éprouvante d’un comédien de stand-up : en plus de divers problèmes d’argent, de manque d’inspiration, de dépendance à la drogue, de garde partagée des sa fillette avec son ex-femme, voila qu’une ancienne connaissance surgit pour réveiller un passé oublié… She, a Chinese de Xiaolu Guo nous arrive après avoir gagné le Léopard d’or au dernier festival de Locarno, et Sounds like teen spirit est un documentaire de Jamie Jay Johnson sur les enfants qui participent au concours de l’Eurovision junior avec leurs chansons et leur candeur.

dinard 2009Palmarès de ce 20ème Festival du film Britannique de Dinard  :
Hitchcock d’or – grand prix : White Lightnin’  de Dominic Murphy
Prix du meilleur scénario : Jean Charles de Henrique Goldman
Hitchcock d’argent – prix du public : Sounds like teen spirit de Jamie Jay Johnson
Hitchcock blanc – meilleur directeur de la photo : Tim Maurice-Jones pour White Lightnin’
Hitchcock de bronze – prix coup de cœur des exploitants de salles : Moon de Duncan Z. H. Jones

Deux courts-métrages ont aussi été récompensés ex-aequo, en plus des membres du jury la cérémonie de clôture a vu sur scène Catherine Jacob et Marc-André Grondin, le parrain Hugh Hudson et la marraine Françoise Fabian ont même entamé une valse. On n’a pas tous les jours 20 ans comme l’a chanté Sylvie Mallet, présidente du festival, alors une statuette Hitchcock spéciale 20ème anniversaire de Dinard a été remise en hommage à l’actrice anglaise préférée des français Charlotte Rampling. Elle avait d’ailleurs été présidente du jury en 1994 quand le grand prix a été décerné à Petits meurtres entre amis le premier film de Danny Boyle, qui a épaté le public du monde entier avec Transpotting et Slumdog milllionaire.

Peut-être que le Hitchcock d’or 2009 pour White Lightnin’  portera chance à son réalisateur Dominic Murphy ?