À vendre : l’aéroport des Amants Passagers de Pedro Almodovar

Posté par vincy, le 10 août 2013

pedro almodovar les amants passagers
En faillite, l’aéroport privé de Ciudad Real de La Mancha à 200 kilomètres au sud de Madrid est à vendre pour 100 millions d'euros.

Il y a un an, c'est ici que Pedro Almodovar avait installé ses caméras pour filmer les scènes d'aéroport de son dernier film, Les Amants passagers. Il avait profité de ce lieu complètement disponible - le dernier vol a décollé en décembre 2011. Vers la fin de la comédie espagnole, le cinéaste en profite d'ailleurs pour filmer l'aérogare aussi vaste que déserte. Almodovar avait surtout écrit une histoire qui lui permettait de faire de cet aéroport le symbole du gaspillage de l'argent public espagnol.

Cet aéroport avait en effet coûté 1,1 milliards d'euros à construire. Autant dire qu'il se brade en étant vendu pour onze fois moins que son prix initial. L'aéroport n'a été ouvert que de 2008 à 2010. En 2009 et 2010, il a attiré 65 000 passagers alors qu'il était prévu pour accueillir 4 millions de passagers par an).

Madrid de Cine 2013 : 40 films pour défier la crise du cinéma espagnol

Posté par vincy, le 23 juin 2013

logo madrid de cine 2013La 8e édition de Madrid de Cine, l'équivalent des rendez-vous d'Unifrance pour le cinéma espagnol, avait lieu la semaine dernière, du 17 au 19 juin, dans la capitale des Ibères. L'occasion pour la presse internationale et plus de 400 professionnels de découvrir 40 films locaux prêts à être exportés.

Carmina o revienta de Paco Leon (3 fois nommé aux Goyas), Encierro 3D : Bull Running in Pamplona, documentaire de Olivier van der Zee, Alpha de Joan Cutrina, Esto no es una cita de Guillermo Fernández Groizard, The extraordinary tale of the times table de Jose F. Ortuño, Ali de Paco R. Baños, avec Veronica Forque, Somos Gente Honrada de Alejandro Marzoa et Una pistola en cada mano ont été parmi les films les plus vus durant ces journées d'après l'organisation.

Ainsi la comédie de Cesc Gay, Una pistola en cada mano, sortie fin 2012, portée par un casting alléchant - Ricardo Darín, Luis Tosar, Javier Cámara, Eduardo Noriega, Cayetana Guillén et Candela Pena, qui a remporté un Goya du meilleur second-rôle féminin pour ce film - a trouvé un distributeur en France. On a aussi appris que le duo de Cellule 211, Daniel Monzon et Luis Tosar, tourne un autre polar, El niño ; ou que L'orphelinat, le film phénomène de Juan Antoni Bayona, va faire l'objet d'un remake aux USA.

Pendant 3 jours, acheteurs de 29 pays, producteurs, journalistes (35 médias) se sont croisés dans un lieu unique pour rencontrer réalisateurs et comédiens des films participants.

Box office en chute libre

Ce succès croissant de Madrid de Cine a consolé une industrie cinématographique déprimée. Le box office est en chute libre depuis le début de l'année, après une année 2012 déjà désastreuse. Depuis 2009, le cinéma en Espagne est passé de 110 millions de spectateurs à 94 millions l'an dernier! En cause : la hausse de la TVA sur les billets de cinéma qui rend le ticket hors de prix (voir notre actualité du 4 octobre 2012). Le plus gros succès de l'année, The Croods, a rapporté 18 millions de $ quand l'an dernier déjà deux films avaient dépassé les 20 millions de $. Côté espagnol, le film le plus populaire cette année, à l'exception de Mama, reste le Pedro Almodovar, Les amants passagers, avec 6,5 millions de $ de recettes et une modeste 10e place dans le classement annuel.

Le nombre de tournage s'effondre avec seulement 43 productions lancées entre janvier et début juin, soit 25% de moins qu'en 2012 et 56% de moins qu'en 2011. Les mois à venir risquent de ne pas être plus réconfortants. Les budgets moyens par films sont eux aussi en forte baisse : 3 millions d'euros en 2010, à peine 1,8 million d'euros en ce début d'année.

Un cinéma tiré par ses recettes internationales

Cependant, la part de marché des films espagnols augmente (de 11,5% pour les six premiers mois de 2012 à 17,9% pour le premier semestre 2013). Cela confirme la tendance enregistrée l'année dernière, où le cinéma espagnol avait battu son record de 27 ans avec une part de marché de 19,3%. The Impossible a même été le plus gros succès de l'année avec 5,86 millions d'entrées.

Et l'exportation des films espagnols n'a jamais été aussi dynamique - ce qui renforce la nécessité d'un rendez-vous comme Madrid de Cine. En 2012, les recettes internationales ont rapporté 150 millions d'euros à l'industrie du cinéma espagnol, soit largement plus que les recettes du cinéma espagnol dans le pays (110 millions d'euros); au total, 141 films ont été vendus en 2012 pour des marchés étrangers (soit une trentaine de plus qu'en 2011) alors que le nombre de films produits diminue.

Almodovar évoque sept projets

Posté par vincy, le 26 mars 2013

Lors d'un entretien au journal Le Monde, Pedro Almodovar évoque pas moins de sept projets en développement! Peu de chance que tous voient le jour. A raison d'un film tous les deux trois ans, le cinéaste fera sans doute des choix en cours d'écriture.

Passage en revue :
- l'adaptation des mémoires d'un communiste ayant participé à la guerre d'Espagne. Le réalisateur n'a jamais réalisé de film de guerre jusqu'à présent.
- un film à New York et tourné en anglais. Almodovar n'a jamais tourné hors d'Espagne.
- un film en panjabi ou en ourdou, sur le ghetto pakistanais de Barcelone.
- une suite très personnelle, très espagnoles et sans effets spéciaux de Blade Runner.
- un film à teneur écolo, sur les catastrophes maritimes.
- une sorte de remake de La Féline, de Jacques Tourneur.
- un Don Quichotte de la maternité.

Mais pour l'instant ce sont Les amants passagers, son nouveau film, qui sort en salles demain. Le film a attiré 450 000 spectateurs en trois semaines en Espagne.

Espagne : Almodovar remplit son avion malgré des critiques désastreuses

Posté par vincy, le 12 mars 2013

pedro almodovar et son casting de los amantes pasajerosA trois semaines de sa sortie française, Les amants passagers, le nouveau film d'Almodovar, a réussit, sans fanfare, son décollage au box office espagnol. Le film a séduit 250 000 spectateurs durant son premier week-end d'exploitation. Il sortait le 8 mars dans 295 salles espagnoles. Le monde fantastique d'Oz a fait un peu mieux, mais sans panache puisqu'il sortait dans deux fois plus de salles.

C'est le quatrième meilleur démarrage en Espagne de l'année et le deuxième pour un film espagnol, après le phénoménal Mama, qui a tenu la tête du box office durant trois semaines. Almodovar est loin de ce score mais c'est, en euros, son meilleur premier week-end, devant Volver. En nombre d'entrées, il est, cependant loin derrière son film de 2006 qui avait séduit 335 000 spectateurs lors de sa sortie. Et ce qui est certain, c'est que Les amants passagers ne battra pas le record de Femmes au bord de la crise de nerfs (3,3 millions de spectateurs) ou de ses plus grands succès. Mais il conjure le mauvais sort de ses deux derniers films, échecs en demi-teinte, Etreintes brisées et La piel que habito. Au final, Les amants passagers ne devrait cependant pas récolter beaucoup plus de recettes que ces deux films (environ 6 millions d'euros) ; ce qui signifie que le nombre de spectateurs pourraient même être inférieur en fin d'exploitation.

Le risque est d'autant plus grand que le film n'a pas été aidé par la critique. Le respectueux El Pais lui a même décerné une quasi bulle! Le quotidien ABC a quand même mis une étoile ! Film naïf, ridicule, certains parlent même d'un désastre... La provocation et le burlesque n'ont pas été au goût des médias institutionnels, lui reprochant d'avoir réalisé une comédie régressive.

Si le public français peut suivre, rien ne dit que Les amants passagers réussira à séduire les fans du cinéaste à l'étranger, où il cartonne habituellement. D'autant que le film n'a pas été diffusé dans un grand festival. Le réalisateur s'est sans doute amusé pour reconquérir un public espagnol préférant se divertir en ces temps de crise. Mais le rire est rarement exportable.

La crise espagnole va faire mal au cinéma, qui se rebelle

Posté par vincy, le 24 juillet 2012

Déjà en 2011, ça n'allait pas très fort. Le marché cinématographique espagnol encaissait une baisse de 4,9% de ses recettes totales et de 5,9% de sa fréquentation. Dans le sixième marché européen, les salles n'en finissent plus de se vider (-12% depuis le début de l'année). Déjà en 2010, la chute de la fréquentation avait été alarmante (-7,6%). Désormais 96 millions d'espagnols ont été enregistrés à une caisse de cinéma. C'est 47 millions de moins qu'en 2004! Aucun film depuis 2010 n'a dépassé les 25 millions d'euros de recettes. Seule lueur dans ce marasme, la part de marché des films nationaux progressait de 12,7 à 15% entre 2010 et 2011.

Les nouvelles mesures du gouvernement, présentées il y a dix jours, ne vont pas arranger les choses. Afin de réduire les déficits et d'augmenter les recettes, le premier ministre Mariano Rajoy a décidé de faire passer la TVA sur la place de cinéma de 8 à 21%! Ce serait le taux le plus important en Europe pour un billet de cinéma. Les billets de théâtres et de concerts et ceux des musées sont également concernés. Mais les livres (sauf s'ils sont numériques à cause d'une aberration règlementaire européenne) restent taxés à 4%. Le gouvernement affirme qu'il n'a pas le choix pour satisfaire les exigences des marchés, de la Commission européenne et du FMI.

Les lobbies s'organisent pour lutter contre cette hausse. A l'origine, les salles de cinéma voulaient se mettre en grève en guise de protestation. Finalement, ils maintiennent la menace si la TVA à 21% est actée après le vote du parlement. Des discussions institutionnelles sont en cours. Parmi les arguments, ils expliquent que les espagnols préféreront télécharger illégalement des films plutôt que de payer un ticket devenu trop cher (6,6€ en moyenne en 2011). L'autre conséquence, toute aussi importante, est que ces mesures freineraient la production de films en Espagne, notamment à cause d'un fléchissement des investissements venus des télévisions publiques. Une étude de l'Université de Navarre a calculé qu'une telle hausse de la TVA allait faire chuter la fréquentation des salles de 25%!

Depuis quelques jours, les artistes se mobilisent aussi, Pedro Almodovar (ici sur le tournage de son nouveau film), Marisa Paredes, Javier Bardem et Carlos Bardem en tête. Pour eux, la démocratie et la culture ne font qu'un. Un mouvement s'est créé sur Twitter (#porlacultura) et les réseaux sociaux pour contrer ce projet de loi de finances.

Almodovar est particulièrement engagé, pour ne pas dire remonté contre le gouvernement. "Nous vivons dans la pire période pour la culture depuis le retour de la démocratie. Nous vivons dans une situation dangereuse, non seulement pour notre cinéma, mais pour l'ensemble du pays parce que la démocratie est devenue imparfaite et affecte tous les secteurs. "

Almodóvar est convaincu que des mesures supplémentaires n'auront pas l'effet désiré. "Ces mesures sont inutiles et cruelles", dit-il. "Les plus faibles sont au bord de la misère." Pour lui, cela menace tout le système...

Certains évoquent déjà une apocalypse culturelle voyant les salles de cinéma, et les lieux culturels en général, disparaître à moyen terme.

Almodovar reçoit un prix et embarque Banderas, Cruz, Roth dans son prochain film

Posté par vincy, le 22 juin 2012

Le producteur, et frère du réalisateur Pedro Almodovar, Agustin, a donné quelques détails supplémentaires sur Los amantes pasajeros (Les amants passagers en français, I'm so excited en américain), le prochain film du cinéaste espagnol (voir notre actualité du 18 avril).

Le tournage débutera en juillet, entre Madrid et Barcelone (où Almodovar avait filmé Tout sur ma mère) et devrait être en salles durant l'été 2013.

Il s'agit d'une comédie "chorale", située dans un avion. Almodovar s'amusera des mâles, représentés sous toutes leurs coutures et typologies.

On y trouvera les comédiens déjà annoncés : Cecilia Roth, Javier Camara , Lola Duenas, Raul Arevalo, Carlos Areces, Antonio de la Torre, Hugo Silva, Willy Toledo, Miguel Angel Silvestre, Blanca Suarez, Jose Luis Torrijo, Jose María Yazpik et Laya Marti... Mais, en bonus, le producteur a également annoncé qu'il y aurait les collaborations spéciales de Penelope Cruz, Antonio Banderas et Paz Vega.

Par ailleurs, mardi, au cours du Madrid de Cine, Pedro Almodovar a été primé par les producteurs espagnols pour ses résultats au box office international. Le prix Fapae (l'association des producteurs audiovisuels espagnols) qui met en avant le cinéaste ayant eu le plus d'impact commercial à l'étranger lui a été décerné suite au bon bilan de La piel que habito qui a séduit près de 4,2 millions de spectateurs dans le monde, soit le 4e meilleur box office (en recettes) à l'international pour un film du cinéaste. Le film avait fait son avant-première mondiale au Festival de Cannes 2011.

Almodovar revient à la comédie

Posté par vincy, le 18 avril 2012

Un an après la présentation à Cannes de son dernier film, La Piel que habito, Pedro Almodovar retourne sur les plateaux de tournage. Le metteur en scène espagnol tournera cet été Los amantes pasajeros (Les amants éphémères). Le producteur, son frère Augustin Almodovar, l'a confirmé à la radio, lundi, à Barcelone. Selon ses dires, le film retrouvera le ton baroque et loufoque, "frais et effronté" pour reprendre ses mots, de ses premières comédies, cet esprit Movida et punk qui l'ont fait connaître dans le monde entier.

Cela fait 22 ans, depuis Attache-moi!, que le cinéaste n'a pas écrit un scénario de comédie. Le casting est bouclé et comprend quelques fidèles : Cecilia Roth, héroïne de Tout sur ma mère, mais aussi à l'affiche de Pepi Luci Bom et Parle avec elle ; Lola Duenas vue dans Volver ; Javier Camara, héros malheureux de Parle avec elle et vu dans La mauvaise éducation. Ils seront entourés du mexicain Jose Maria Yazpik, de jeune Raùl Arevalo, mais également de Hugo Silva, Guillermo Toledo, Carlos Areces et Miguel Angel Silvestre.

Filmé à Madrid, le scénario suit un groupe au bord d'un désastre imminent. Le film est prévu dans les salles au printemps 2013. La sortie pourrait être quasiment mondiale pour ne pas subir le piratage.