Gérard Depardieu et Michel Houellebecq vont être réunis sur le grand écran par Guillaume Nicloux selon Artmedia, l'agent de l'acteur, et AlloCiné. Ils viennent de terminer le tournage de C'est extra, produit par Sylvie Pialat et Benoît Quainon pour Les Films du Worso.
C'est extra suit le duo en cure dans un centre de thalassothérapie à Cabourg. "Ils tentent ensemble de survivre au régime de santé que l’établissement entend leur imposer. Mais des événements extraordinaires viennent perturber leur programme", selon le site Cineuropa. Le tournage a duré trois semaines. C'est sans doute le générique qui va faire hurler les anti-Trump (Houellebecq a récemment trouvé des qualités au président américain) et les anti-Poutine (le grand ami de Depardieu).
Avec le cinéaste, Gérard Depardieu a récemment interprété un écrivain désabusé dans Les Confins du monde, un film de guerre dans la jungle vietnamienne et un père égaré dans Valley Of Love. Il a aussi été quasiment seul à l'écran en incarnant un homme qui part à la chasse avec son chien mais ne retrouve pas son chemin pour sortir du bois dans The End.
Michel Houellebecq a joué son propre rôle pour Guillaume Nicloux dans la comédie loufoque et métaphysique, L'Enlèvement de Michel Houellebecq. L'auteur est kidnappé par un trio de pieds-nickelés - un gitan obèse et impulsif, un body-builder à fleur de peau et un adepte du free-fight - qui le séquestrent dans un petit pavillon du Loir-et-Cher. Houellebecq a réalisé l'adaptation de son roman La possibilité d'une île il y a 10 ans. Il a aussi été l'acteur principal de Near Death Experience de Benoît Delépine et Gustave Kervern.
L'écrivain provocateur, polémiste et pessimiste sortira son prochain roman, Sérotonine le 4 janvier.
Le pitch: Lila Cassen, ancienne star de la chanson des années 90, prépare son grand retour sur scène. Mais un accident la rend alors amnésique. Avec l'aide de Violeta, sa plus grande fan et imitatrice, Lila va apprendre à redevenir qui elle était.
Une atmosphère mystérieuse qui rappelle Lynch, De Palma, Hitchcock. Sur cette plage espagnole, le climat est brumeux, grisâtre, pas vraiment chaleureux. Et en ville, c'est la nuit qui règne. Carlos Vermut a plongé son nouveau film dans un faux huis-clos (une villa isolée sert de noyau aux différentes strates du film). L'héroïne est amnésique depuis qu'elle a été retrouvée sur la plage, inconsciente. On s'interroge tout au long du film : thriller, drame psychologique ou film noir. La réponse n'est pas si évidente puisque le film contourne chacun de ces genres tout en les assumant.
Une histoire d'identités qui se troublent au fil du récit. Une chanteuse célèbre "à la retraite" qui est amnésique. Une autre qui la "copie" dans une boîte de nuit. Sans oublier l'ombre de la mère. Le film tient sur un phénomène d'usurpation: la fille qui reprend les chansons de sa mère, l'imitatrice qui devient plus réelle et même meilleure que l'original. Dans ce jeu d'échanges et cet échange de "je", on comprend vite qu'à défaut d'être qui on est, on peut devenir quelqu'un d'autre. Une femme peut en cacher une autre... On retrouve ici ce qui semble être la "patte " du cinéaste, après son film La nina del fuego: l'instabilité psychologique, la manipulation et la confusion des identités. Le réalisateur a voulu écrire une "histoire de mimétisme, de mémoire, de métamorphose : comment à force de vouloir ressembler à une personne et de courir après une chimère, on finit soi-même par devenir un fantôme. Le fantôme de sa vie, en somme."
Des actrices et des chansons qui rappellent les films noirs d'Almodovar. Najwa Nimri (20 centimètres, Les amants du cercle polaire, la méthode) en ex-star paumée et Eva Llorach (#Realmovie, La nina de fuego) en mère dépassée et artiste frustrée, sont les deux héroïnes, qui peuvent être étonnement ressemblantes, de ce film. On peut y ajouter Carme Elias dans le rôle de la manageuse/amie, et Natalia de Molina dans le rôle de la fille instable. Un quatuor qui dévoile différentes facettes de la femme, mais surtout qui reflète diverses composantes du courage féminin (et par conséquent, de leur vulnérabilité aussi). On rajoute à ça la B.O. élégante et vénéneuse d'Alberto Iglesias, compositeur attitré d'Almodovar et, en effet, on sent bien l'influence du maître espagnol sur Vermut.
Cette adaptation du roman de Laurent Mauvignier raconte l'histoire d'une femme promise à un avenir brillant et qui a vu sa vie se défaire sous ses yeux. Comment en est-elle arrivée là ? Comment a-t-elle pu laisser passer sa vie sans elle ? Si elle pense avoir tout raté jusqu’à aujourd’hui, elle est décidée à empêcher son fils, Samuel, de sombrer sans rien tenter. Elle a ce projet fou de partir plusieurs mois avec lui à cheval dans les montagnes du Kirghizistan, afin de sauver ce fils qu’elle perd chaque jour davantage, et pour retrouver, peut-être, le fil de sa propre histoire...
Le roman a été publié en 2016 et s'est vendu à 60000 exemplaires.
Cette coproduction entre la belge Versus production et la française Les Films du Worso (Sylvie Pialat) sera distribuée par Le Pacte. Le tournage avec débuté le 30 octobre. Il s'est déroulé entre le Kirghizistan et le Maroc.
Mère et fille. On les avait appréciées dans la série Dix pour cent, où Nathalie Baye, la mère, s'engueulait avec Laura Smet, la fille. Xavier Beauvois les réunit dans Les gardiennes, en tournage depuis un mois dans le Limousin. Outre Baye et Smet, le casting comprend aussi Iris Bry, Olivier Rabourdin, Cyril Descours et Mathilde Viseux.
C'est la troisième fois que Nathalie Baye tourne avec Xavier Beauvois, après Selon Mathieu en 2000 et Le petit Lieutenant en 2005. Mais c'est la première fois que l'on verra l'actrice jouer avec sa fille sur grand écran.
Les Gardiennes est une adaptation du roman d'Ernest Pérochon (qui fut primé par le Goncourt en 1920), publié en 1924. Le récit se déroule en 1915, en pleine première guerre mondiale. Les hommes sont partis sur le Front et les femmes doivent garder les fermes. Dans le livre, Hortense Misanger, 58 ans, s'occupe de son exploitation dans la Vienne, aidée par une employée de la ville voisine, Francine, fille de l'assistance qu'elle vient d'engager pour la seconder, tandis que sa fille, Solange refuse de se soumettre à l'autorité maternelle. La bonne entente entre Francine et Hortense créé des tensions avec Solange et il faudra, un jour ou l'autre, faire un choix.
Le film est produit par Sylvie Pialat (Les films du Worso) et sera distribué par Pathé. Notons que Michel Legrand signe la musique. Un prétendant pour le prochain festival de Cannes?
Alain Guiraudie prépare pour septembre le tournage de son prochain film, Rester Vertical. Sylvie Pialat et Les Films du Worso sont fidèlement au rendez-vous côté production, comme pour ses deux précédents films, Le Roi de l’évasion (2009) et L’Inconnu du lac (2013). La productrice annonce un budget supérieur à celui de L'inconnu du lac.
Ce road movie dont le scénario est tenu secret est un voyage à travers la France. Dans la note de production, Alain Guiraudie explique qu'il a conçu le film "avec l’idée de rendre l’invraisemblable crédible, l’impossible envisageable et de faire un grand voyage pas très loin de chez [lui], de rapprocher l’ailleurs et de [s]’évader au coin de la rue." Il ajoute : "Le film se déroule dans une France que l’on appelle «profonde», une diagonale qui va de la Lozère à Brest."
Pas de casting pour le moment, mais une forte possibilité de voir le film au prochain Festival de Cannes.
Depuis L'Inconnu du lac, son plus gros succès public et critique, présenté à Un certain regard en 2013, Guiraudie a également publié un premier roman l'an dernier, Ici commence la nuit.
Traditionnellement, le prix Daniel Toscan du Plantier est décerné quelques jours avant la cérémonie des César. Lundi 24 février, pour sa 7e édition, le prix a été remis à Sylvie Pialat.
Le prix Daniel Toscan du Plantier récompense le meilleur producteur de l'année. Sylvie Pialat, à la tête des Films du Worso, a produit L'inconnu du Lac d'Alain Guiraudie et La religieuse de Guillaume Nicloux. L'inconnu du lac a reçu le prix Un certain regard de la mise en scène et la Queer Palm au dernier festival de Cannes et il est nominé huit fois aux Césars. La religieuse était en compétition au Festival de Berlin 2013. Les films du Worso ont également coproduit Quand le soir tombe sur Bucarest ou Métabolisme de de Corneliu Porumboiu, en compétition au dernier Festival de Locarno.
Après la mort de son compagnon Maurice Pialat, Sylvie Pialat, scénariste des films du réalisateur (Police, Sous le soleil de Satan - Palme d'or et Le garçu), se lance dans la production en 2003. Depuis, les films du Worso ont produit une trentaine de fictions (principalement des long-métrages mais aussi quelques court-métrages, documentaires et téléfilms), parmi lesquelles A perdre la raison, Maman, Bouquet final ou Meurtrières.
Elle est revenue à Berlin cette année avec le film événement L'enlèvement de Michel Houellebecq, de Guillaume Nicloux, et avec l'écrivain Michel Houellebecq. Le nouveau film d'Abderrahmane Sissako, Chagrin des oiseaux, tourné durant l'automne 2013, devrait être présenté au prochain Festival de Cannes. Elle reviendra en Afrique avec le nouveau projet de Joachim Lafosse sur l'affaire de l'Arche de Zoé (lire notre actualité de décembre 2012), qui se tournera à partir de la mi-mars.
Notons enfin que Sylvie Pialat avait rencontré Maurice Pialat sur le tournage d'A nos amours, produit par Daniel Toscan du Plantier (producteur de chacun des films du cinéaste par la suite). La boucle est bouclée.
_________ Les précédents récipiendaires du Prix Daniel Toscan du Plantier :
- 2008 : Claude Berri
- 2009 : (ex-æquo) Pascal Caucheteux ; Thomas Langmann
- 2010 : Pascal Caucheteux et Grégoire Sorlat
- 2011 : Yaël Fogiel et Laetitia Gonzalez
- 2012 : Alain Attal
- 2013 : Gaëlle Bayssière et Didier Creste
Guillaume Nicloux, réalisateur de polars poisseux et décalés, va adapter La religieuse, de Diderot, à partir de janvier, selon le site Cineuropa. Isabelle Huppert, Louise Bourgoin, Pauline Etienne (Elève libre, Le bel âge, Qu'un seul tienne et les autres suivront) et Martina Gedeck (La vie des autres) rentreront dans les ordres.
Pauline Etienne (photo) incarnera Suzanne Simonin, jeune bourgeoise charmante au destin tourmenté et tragique, qui sera cloîtrée contre son gré dans un couvent. Elle se réconforte auprès de la mère supérieure hélas remplacée par une femme sadique (Louise Bourgoin). Suzanne est transférée dans un autre couvent dirigée par une autre mère supérieure, ambigüe (Isabelle Huppert). Suzanne prépare alors son évasion…
Le film sera tourné en Allemagne et près d'Aix-les-Bains, en Savoie. La musique sera composée par Max Richter. La production est assurée par Sylvie Pialat (Les films du Worso) et la distribution en France par Le Pacte.
L'histoire de Diderot avait déjà inspiré Jacques Rivette en 1966. La religieuse, sélectionné à Cannes et sorti en 1967, mettait en scène Anna Karina et Micheline Presle.