Et si on regardait… le Festival national d’animation BIS

Posté par MpM, le 8 avril 2020

Alors que Festival d'Annecy, carrefour mondial du cinéma d'animation, vient d'officialiser l'annulation de son édition 2020, qui sera remplacée par une édition en ligne du 15 au 20 juin prochain, le cinéma d'animation n'a pas tout à fait dit son dernier mot. Le Festival national de Rennes, qui avait dû lui aussi renoncer à organiser sa 26e édition, propose en effet dès ce mercredi 8 avril à 10 h une version BIS entièrement dématérialisée !

Grâce au soutien de la plateforme de vidéo à la demande UniversCiné et du média breton de culture en ligne KuB, plusieurs programmes de la sélection officielle 2020, représentant environ 90 films, seront en effet disponibles en ligne jusqu'au 12 avril. Outre les sept programmes de courts métrages en compétition, les internautes pourront découvrir six longs métrages dont J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, La Fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti ou encore L'extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damian et Sam-Sam de Tanguy de Kermel en exclusivité VOD.

Seront également accessibles gratuitement les clips - écrans rythmiques, les films bricolés et les films faits maison. Par ailleurs, des interviews exclusives de réalisateurs en compétition seront diffusées sur le site du Festival.

La grande fête annuelle de l'animation française aura ainsi bien lieu, en attendant celle de l'animation mondiale courant juin. L'occasion de vous recommander quelques courts métrages qui valent le déplacement (virtuel), tels que Ruunpe de Boris Labbé, Moutons, loup et tasse de thé de Marion Lacourt, Les songes de Lhomme de Florent Morin, L'heure de l'ours d'Agnès Patron, et des films étudiants, à l'image de L'échappée de Benoit Michelet, Le chant des poissons-anges de Louison Wary ou encore Chat de Rui Chang.

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Festival national d'animation de Rennes BIS
Du 8 au 12 avril
Plus d'informations sur le site de la manifestation

A Rennes, l’animation française à la fête

Posté par MpM, le 21 avril 2019

Créé par l’AFCA (Association Française du cinéma d’animation), le Festival national du film d’animation qui débute mercredi célébrera sa 25e édition avec un programme mêlant courts et longs métrages, mais aussi des rencontres et un volet professionnel.

Installé à Bruz en 2010, puis à Rennes depuis 2018, le Festival met en valeur la richesse et la diversité de l'animation française. La France se situe en effet au 3e rang mondial (derrière les États-Unis et le Japon) et au 1er rang européen de la production d'animation, avec une part de 40%. Sa production audiovisuelle s’élevait en 2017 à 353 heures.

L'animation connait également un beau succès en salles, puisqu'en 2017, elle représentait plus de 16% de la fréquentation (soit 31 millions d'entrées). D'où la nécessité, portée par l'AFCA, d’accompagner cette dynamique et de proposer une réflexion sur les nouveaux usages et enjeux de l'animation, tout en accompagnant l’émergence de la relève.

On portera donc une attention toute particulière à la compétition de courts métrages qui est composée de 43 films étudiants (sur 74). Parmi les œuvres sélectionnées, on vous recommande notamment Le déterrement de nous (An excavation of us) de Shirley Bruno (du Fresnoy), Les lèvres gercées de Fabien Corre et Kelsi Phung (Gobelins) ou encore The stained club de Simon Bouvly, Marie Ciesielski, Alice Jaunet, Mélanie Lopez, Chan Stephie Peang et Béatrice Viguier (Supinfocom Rubika).

Parmi les films professionnels, on retrouve des films et des cinéastes déjà bien identifiés comme Jonathan Hodgson avec son dernier film Roughouse, Nara Normande pour Guaxuma, Boris Labbé pour La Chute, Bruno Tondeur pour Sous le cartilage des côtes, Vergine Keaton et son incontournable Le Tigre de Tasmanie et Osman Cerfon, multi-récompensé pour Je sors acheter des cigarettes. En panorama, on retrouve à la fois des clips, des films jeune public, des séries jeunesse, des films bricolés, et WTFrance qui réunit "le meilleur du pire" de l'animation.

Enfin, du côté du long métrage, c'est le très attachant Virus tropical de Santiago Caicedo qui fera l'ouverture, tandis que le meilleur de l'animation française des derniers mois sera présenté, de Funan de Denis Do à Wardi de Mats Grorud en passant par Samouni road de Stefano Savona.

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25e Festival national du film d'animation à Rennes
Du 24 au 28 avril
Informations et programme sur le site de la manifestation

Le 14e Festival Court métrange de Rennes met le fantastique à l’honneur

Posté par MpM, le 18 octobre 2017

Créé en 2004, le Festival Court Métrange s'est fixé comme objectif de mettre à l'honneur le court métrage insolite et fantastique. Cette année, c'est à travers une sélection de 71 courts métrages en provenance de 19 pays, présentés dans 13 programmes mixant animation et fiction, que le cinéma de genre version courte s'affiche à Rennes.

L'occasion bien sûr de découvrir le meilleur de la production internationale actuelle,  en présence des réalisateurs invités, mais aussi de s'immerger dans le cinéma fantastique via des cartes blanches et des programmes spéciaux.

La 5e édition du "parcours métrange" propose par ailleurs d’explorer les secrets et les failles de l’intelligence artificielle au travers de nombreux rendez-vous dans différents lieux de la ville comme une battle "Cinéma VS Philosophie", des ateliers populaires de philosophie autour de "Être ou ne pas être … artificiel" et une exposition d'art fantastique.

Côté films, on ne ratera pas la séance consacrée aux années 90, qui permettra de revoir plusieurs courts de Jan Kounen (Gisèle Kérozène, Vibroboy) et Fabrice Du Welz (Quand on est amoureux, c'est merveilleux), ainsi que la compétition internationale qui présente des films déjà repérés comme Panthéon discount de Stéphan Castang (présélectionné aux César), Nocturne d'Anne Breymann (en compétition à Annecy), Mr. Death de Andreas J. Riiser (sélectionné à l'Etrange festival) ou encore The Absence of Eddy Table de Rune Spaans (sélectionné à Clermont), et bien sûr plein de films encore confidentiels à découvrir.

Que l'on aime le court métrage, ou juste le cinéma fantastique, cette semaine, c'est définitivement à Rennes que ça se passe !

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14e Festival Court Métrange
Du 18 au 22 octobre
Rennes
Informations et programme sur le site du festival

Travelling Rennes 2012 : Bruxelles et la Belgique à l’honneur

Posté par MpM, le 7 février 2012

Chaque année, le festival Travelling à Rennes propose de découvrir une ville à travers les films qui l'évoquent ou s'y déroulent. Après Mexico, Istanbul, Jérusalem ou encore Buenos Aires, c'est donc au tour de Bruxelles de faire son cinéma durant toute une semaine d'avant-premières, de compétitions, et de rencontres.

Pour rendre hommage à la cité cosmopolite dont les dix-neuf communes forment l'identité multiple, le festival a sélectionné 35 longs métrages des années 30 à nos jours, parmi lesquels Le Départ de Jerzy Skolimowski, Jeanne Dielman 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles de Chantal Akerman, C’est arrivé près de chez vous de Rémy Belvaux, André Bonzel et Benoît Poelvoorde (le film fête ses 20 ans !!!), Dikkenek d’Olivier Van Hoofstadt ou encore Élève libre de Joachim Lafosse. Une compétition de courts métrages vient compléter la sélection, ainsi qu'un hommage au dessinateur et scénographe François Schuiten et une carte blanche au cinéma Nova de Bruxelles, géré par un collectif de bénévoles depuis 15 ans.

D'autres grandes sections accompagnent ce focus bruxellois, comme des portraits de cinéastes belges au présent (qui mettent à l'honneur Bouli Lanners, Jaco Van Dormael, Dominique Abel et Fiona Gordon, les frères Dardenne...), un gros plan sur le cinéma d'animation belge (et notamment Stéphane Aubier et Vincent Patar) et un retour sur "une certaine histoire politique et sociale de la Belgique". Sans oublier la création du ciné-concert Monsieur Fantômas & Cie par David Euverte, un concours de scénario, un concert, des expositions... et bien sûr le festival Travelling Junior réservé aux plus jeunes spectateurs.

Parmi les nombreux films présentés, tout est alléchant, mais plusieurs inédits valent particulièrement le détour : Bullhead de Michaël R. Roskam qui a raflé quatre prix aux Magritte et concourra pour l'Oscar du film étranger (dans les salles françaises le 22 février), Turquaze de Kadir Balci, une comédie familiale sur l'intégration, l'intolérance et le choc des différences, ou encore Hasta la vista de Goeffrey Enthoven, jumeau cru et déjanté, mais non dépourvu d'une (grosse) dose de bons sentiments, de notre Intouchables national (dans les salles françaises le 7 mars).

Difficile d'imaginer qu'avec tous ces temps forts, et surtout en présence de ces nombreux invités, l'ambiance ne soit pas à la fête dans la belle ville de Rennes ! Une fête qui, bien sûr, sera avant tout celle du cinéma et de ceux, comme les organisateurs de Travelling Rennes, qui l'aiment, le défendent et le partagent.

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Travelling Rennes : Bruxelles
Du 7 au 14 février 2012
Informations et programme sur le site de la manifestation

Travelling?: Dans le menu, le festival, le cinéma, l’envie… et Mexico

Posté par Morgane, le 18 février 2010

Durant le festival Travelling à Rennes, j’ai eu l’occasion de déjeuner en compagnie d’Anne Le Hénaff et Mirabelle Fréville qui s’occupent toutes deux de la partie artistique du festival et d’Isabelle Buron, chargée de la presse du festival au niveau national et international.

Ce fut alors l’occasion de discuter plus en détails des choix du festival et de se pencher plus particulièrement sur le concours de la nouvelle dont c’était cette année la deuxième édition.

Travelling a été créé à Rennes il y a 21 ans de cela, avec Londres au coeur de la première édition. Les villes mises à l’honneur ont donc été nombreuses et le choix de chaque année peut paraître délicat à renouveler. Celui-ci se fait finalement assez naturellement, en fonction de l’actualité, du contexte, et en concertation le plus souvent. Pour le choix d’Istanbul pour cette édition 2010, cela faisait longtemps qu’Anne Le Hénaff souhaitait plonger au coeur de cette ville et de son cinéma mais l’accès à son patrimoine cinématographique était relativement compliqué. La saison de la Turquie en France lui donnait alors l’aide logistique nécessaire pour donner vie à ce projet.

Concernant le concours du scénario d’une nouvelle, c’est Mirabelle Fréville qui est à l’origine de ce beau projet.

D’où lui vient cette idée et cette envie??

Chaque année, Travelling fait un focus sur une ville et ce thème est l’essence même du festival. Le festival se concentrait alors principalement sur la diffusion des films. Le concours du scénario d’une nouvelle devenant par la suite un court métrage permettait alors de générer de la création.

De plus, Mirabelle Fréville trouve que dans un court métrage, qui est bien souvent un premier film, on retrouve régulièrement les mêmes thèmes (enfance, famille etc.). Cette idée d’une adaptation d’une nouvelle permet alors de changer ce sujet. De plus l’adaptation est un exercice très riche et cela permet également de donner un nouveau souflle au festival, car pour vivre 21 ans et plus, il faut savoir se renouveller.

Pourquoi une nouvelle d’Asli Erdogan??

Cette année, Mirabelle Fréville a choisi une nouvelle d’Asli Erdogan pour le concours de scénario. Le Captif, édité dans le recueil Les oiseaux de bois chez Actes Sud et paru en novembre 2009 revient sur une femme enceinte que l’on regarde comme un être très bizarre. Ce qui plaisait à Mirabelle Fréville c’est le côté intemporel et universel de cette nouvelle. Elle cherchait particulièrement une nouvelle d’un auteur turc mais qui ne soit pas fondamentalement ancrée en Turquie et puisse être donc transposée dans n’importe quel lieu. De plus, en lisant les romans et nouvelles d’Asli Erdogan, c’est tout un univers très visuel qu’elle a découvert.

Les festival 2010 a clos ses portes hier soir, après un concert de Selim Sesler à l’Ubu mais Travelling nous donne d’ores et déjà rendez-vous l’année prochaine à Rennes pour une nouvelle édition sous le regard de Mexico...

Travelling?: Délices d’Istanbul et Fatih Akin en digestif

Posté par Morgane, le 17 février 2010

Dernière journée de festival, dernières projections, derniers visionnages, derniers coups de coeur...

Après une matinée consacrée aux courts pour enfants, je me dirige de nouveau vers le Théâtre National de Bretagne et sa salle Louis Jouvet dans laquelle je vais passer le reste de la journée. Au programme, L’Oeuf (Yumurta) de Semih Kaplanoglu -2007-, Des temps et des vents de Reha Erdem -2007- et, pour clore la journée et le festival, l’avant-première de Soul Kitchen de Fatih Akin qui sera dans les salles le 17 mars 2010.

L’oeuf de Semih Kaplanoglu

Yusuf, parti vivre à Istanbul, retourne dans son village à la mort de sa mère. Il rencontre alors Ayla, la jeune fille qui s’occupait de sa mère mais qu’il ne connait pas. Le film est donc l’histoire de cette rencontre et repose entièrement sur cette dernière. Yusuf retourne à ses racines et reprend contact avec sa vie passée. Chronique rurale, le film est intéressant par la peinture qu’il en dresse, à la fois conte où la vie s’écoule lentement et portait d’un homme en mal de repères. Le film laisse tout de même transparaitre quelques faiblesses, notamment ses longueurs et lenteurs qui dote parfois le film d’une certaine lourdeur.

Des temps et des vents de Reha Erdem

Après My only sunshine -2008- vu hier, c’est le deuxième film que je découvre du réalisateur. Ici encore il se penche sur ce douloureux passage de l’enfance à l’adolescence et plusieurs ponts font la jonction entre ses deux films (l’homme qui tousse à l’ouverture des temps et des vents fait écho au grand-père malade de My only sunshine tout comme les deux figures des jeunes filles ont de nombreuses similitudes). Ici, on suit le parcours de trois jeunes adolescents (deux garçons et une fille) qui se retrouvent confrontés à l’autorité des adultes. Chacun réagit alors différemment à celle-ci et tente d’y survivre à sa manière. Colère, tristesse et rage s’entremêlent dans cette fable poétique où la nature tient une place prépondérante. Cette dernière est d’une beauté incroyable, magnifiquement filmée par Reha Erdem. Elle fait partie du quotidien des trois enfants qui l’ont apprivoisée, l’aiment et la chérissent (plusieurs plans magnifiques montrant tour à tour les enfants endormis au creux d’un élément naturel). Un film d’une grande beauté.

Soul kitchen de Fatih Akin, Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise en 2009

On retrouve ici un tout autre genre de cinéma, beaucoup moins ancré dans la Turquie même et pour cause, Fatih Akin place son film à Hambourg. Zinos, patron du restaurant Soul  Kitchen, essaie de garder la tête hors de l’eau. Le restaurant coule peu à peu, son amie est partie vivre à Shangaï et son frère, taulard en semi-liberté, lui demande de l’embaucher. Ce qui ressort du dernier film de Fatih Akin c’est principalement son extraordinaire bande-son (n’oublions pas que le réalisateur est également musicien) et son humour. Sur fond de musique électrique and soul et de péripéties faisant sombrer de plus en plus Zinos, Fatih Akin s’attache à l’humour et à la cocasserie des situations (la superbe scène de Zinos chez le chiropracteur en est une parmi tant d’autres). Mais derrière cet humour se cache tout de même une réalité assez sombre sur une situation économique et sociale parfois difficile et délicate. Vous pourrez retrouver notre critique du film sur le site Écran Noir lors de sa sortie en salles.

Travelling, les petits aux pays des merveilles

Posté par Morgane, le 17 février 2010

Au sein du festival Travelling à Rennes, une partie est dédiée aux plus petits, dès 18 mois. Éléphant d’or regroupe deux programmes de courts métrages et c’est un jury enfant qui a remis le Prix 2010 au film Guyane de Imanou Petit. Le Prix École au Cinéma a, quant à lui, été décerné au Petit Dragon de Bruno Collet, film d’animation très drôle sur une poupée Bruce Lee qui revient à la vie et part à la découverte du petit monde dans lequel il s’éveille.

Je ai pu voir que le programme de courts "Éléphant d’or 2" (sept courts), mais celui-ci regorge déjà de jolies trouvailles. Catch Him! qui nous vient tout droit de Slovaquie est original de par son animation et son style graphique. La Carte, film en prises de vue réelle, nous attendrit et nous fait rire par le biais de deux personnages amoureux mais qui vivent dans deux cartes postales différentes. Et d’un point de vue personnel, mon coup de coeur va aux Escargots de Joseph réalisé par Sophie Roze. Film d’animation dont les personnages sont faits de pâte à modeler, Les Escargots de Joseph plonge dans l’univers d’un petit garçon très timide et introverti vivant dans son monde et où ses amis sont des escargots. Il se fait alors avaler par son nombril en forme de coquille d’escargot et découvre le monde terrifiant et triste des nombrilistes. Une fable poétique et très touchante sur la difficulté de communiquer avec les autres et la nécessité de s’ouvrir au monde extérieur qui nous entoure.

Les enfants ont également pu, durant le festival, découvrir ou redécouvrir des films comme Coraline, Panda petit panda, Mon voisin Totoro... et tout un cycle consacré au personnage d’Alice aux pays des merveilles. Il y en avait pour tous les goûts.

Travelling, une ville, un pays, de nombreuses destinées

Posté par Morgane, le 16 février 2010

my_only_sunshine_02.jpgIstanbul est au coeur de Travelling en cette année 2010 et le festival de Rennes s’est donc penché sur les traces des diverses populations qui la composent.

Étaient projetés aujoursd’hui, entre autres, deux films à la fois si différents et pourtant identiques en certains points?: Frères d’exil de Yilmaz Arslan (2005) dans la section les Turcs en Europe et My only sunshine de Reha Erdem (2008, en photo) présenté en avant-première et qui a fait l’ouverture du festival.

Des parcours durs et tendres

Ce qui frappe en premier lieu et rassemble ces deux films réside dans la dureté du propos. L’un suit le parcours de réfugiés kurdes en Allemagne tandis que le second suit une jeune fille maltraitée par la vie et qui, par la force des choses, grandit beaucoup trop vite. La violence est présente dans chacun des films, qu’elle soit physique ou bien psychologique et ceux qui la subissent sont des enfants, la rendant encore plus injuste. Mais la tendresse n’est pas pour autant exclue de ces parcours ballottés et de ces adolescences brisées. Elle ressort dans Frères d’exil dans le beau lien d’amitié très fort qui unit les deux jeunes «héros» tout comme elle brille dans le sourire de Hayat lorsqu’enfin sortie de sa pénombre et de sa solitude elle s’éveille à la vie.

Un cinéma qui brille de beauté

Autant Frères d’exil sonne comme un documentaire tourné de manière assez brute et directe, autant My only sunshine brille par sa lumière et sa beauté. La caméra suit cette jeune fille triste et solitaire dans une vie qui semble des plus misérables mais dans un cadre magnifié par le réalisateur. Les dialogues sont rares et le film laisse alors le temps au spectateur d’assimiler l’environnement, de laisser son regard errer dans chaque recoin de l’image. Et si les paroles sont peu nombreuses les sons et les musiques n’ont pas pour autant déserté le film. Ces derniers sont au contraire bien présents et transforment certains objets en autant de composants d’un orchestre??: les sirènes des énormes bateaux retentissent et ponctuent les nombreuses traversées de la jeune fille,  la peluche chante, le grand-père qui respire très mal, la nature… le film est aussi visuellement très travaillé et sa beauté accentue le contraste avec la triste vie de Hayat.

Que ce soit en Turquie ou en Allemagne, les films se révèlent ici durs et forts. Un cinéma qui transporte et remue...

Festival Travelling?: tout sur les prix

Posté par Morgane, le 15 février 2010

Le festival Travelling ne clôt pas encore ses portes mais les prix ont déjà été remis et les lauréats sont?:

Compétition courts métrages turcs

Prix Collège au cinéma : Phone Story de Binevisa Berivan (Belgique/Turquie)

Prix FJT : Racines de Eileen Hofer (Suisse / Turquie)

Prix Cinécourts : Milk and Chocolate de Senem Türen (Turquie)

Prix Pocket Films

Occupé de Léonard Bourgeois-Beaulieu (France)

Scénario d’une nouvelle le Captif de Asli Erdogan par Gwenael Quistrebert

Compétition Courts métrages internationaux

Prix Ecole et cinéma : Le Petit dragon de Bruno Collet (France)

Prix Eléphant d’Or : Guyane de Imanou Petit (France)

Mais le festival continue jusqu’au mardi 16 février. Durant ces derniers jours de nombreuses projections, rencontres et débats auront encore lieu…

Travelling?: scénario, nouvelle et festival s’emmêlent

Posté par Morgane, le 12 février 2010

En 2008, le festival Travelling a imaginé un projet sur l’adaptation cinématographique?: le scénario d’une nouvelle sous forme d’un concours. Ce dernier donne l’occasion à des scénaristes et réalisateurs d’adapter en scénario court une nouvelle d’un auteur étranger, natif du pays mis à l’honneur lors du festival.

L’année dernière, Jérusalem était au coeur du festival et c’est l’écrivain israëlien Etgar Keret avec sa nouvelle Petit déjeuner de santé qui s’est lancé dans cette aventure. À l’écran, cela va donner naissance au film Le Silence de Gael Naizet produit par Paris Brest et qui sera tourné au printemps prochain.

Pour cette nouvelle édition 2010, Travelling accueille Istanbul et a donc choisi l’écrivaine turque Asli Erdogan et sa nouvelle Le Captif. Trente-huit scénarios ont été reçu et quatre d’entre eux ont été retenus pour participer à cette nouvelle édition de Travelling:

Le captif de Gwendal Quistrebert

Les captifs d’Emmanuelle Gorgiard

Le fébrile de Loïc Barché

Persona non grata de Valérie Reich

Le jury sera composé de Stéphane Brizé (réalisateur), Isabelle Huige (chargée de coproduction fiction à Arte), Frédéric Sabouraud (professeur et journaliste de cinéma). L’heureux gagnant du concours se verra remettre un prix de 1000 euros ainsi que les droits d’adaptation de la nouvelle. Les résultats seront connus le samedi 13 février à 20h30 au cinéma TNB.