Nouvelle journée festivalière qui démarre sous le soleil de Nantes au 38e Festival des 3 Continents. Nous avons voyagé en Egypte et en Turquie mais notre esprit est resté coincé en Chine avec Old Stone (Lao Shi), premier long métrage de Johnny Ma, thriller à l'américaine, bien ficelé jusqu' à son dénouement final à la Nicolas Winding Refn.
Le film s'inspire d'un fait divers accablant qui s'est déroulé à Shanghaï: un homme renverse un individu et décide tout simplement de lui repasser dessus pour l'achever afin d'éviter de payer les frais médicaux de sa victime. Mais, à l'inverse, dans cette macabre histoire, le héros sauve sa victime mais oublie de prévenir au préalable la compagnie de taxi pour laquelle il travaille, ce qui va littéralement lui causer du tort. Obligé de payer les frais médicaux de la victime, Lao Shi bataille avec les forces de l'ordre qui préfèrent recevoir des cigarettes et des fruits plutôt que de remplir un rapport d'accident et tente de retrouver la famille de la victime ainsi que son client bourré, qui a légèrement provoqué la mauvaise conduite du pauvre chauffeur de taxi.
Entre thriller et drame social, nous sommes baladés de minute en minute. L'œil avisé du réalisateur et l'aspect pertinent, prenant et émouvant (on en vient à avoir pitié pour ce héros malgré lui) d'Old Stone nous ont donnés le petit coup de chaud du jour.
Grâce à ce thriller, Johnny Ma, sino-canadien, a remporté le prix du Meilleur premier film à Toronto. Diplômé de la prestigieuse université de Columbia, il s'était fait remarqué avec ses courts métrages dans de nombreux festivals.
Il faut bien dire que le cinéma asiatique est en forme. Mais est-ce la raison pour laquelle les films asiatiques dominent cette cuvée 2016? Pas seulement, nous confirme Jérôme Baron, directeur artistique du festival des 3 continents. Si les films asiatiques sont si présents cette année, c'est parce qu'il s'agit d'un continent extrêmement producteur: "Ils produisent beaucoup de films à l'inverse du continent Africain par exemple." CQFD.
Chercher sa voie
En cette avant dernière journée de compétition, le turc My father's wings de Kivanc Seze nous a aussi séduit. Mondialisée, la ville d'Istanbul s'érige à la verticale avec de nouveaux buildings. Travaillant sur un chantier avec son frère Yusuf, Ibrahim apprend qu'il a un cancer. Le film est centré sur ces deux hommes tiraillés, tout comme leur pays, entre plusieurs voies. Kivanc Seze dresse, dans son premier long-métrage, le portrait calme et lucide de la Turquie d'aujourd'hui et de son évolution. À travers son économie, les questions sociales et les liens amoureux, My father's wings offre une réflexion douce et amère sur un pays torturé.
Question torture, l'étouffant film de Tamer El Said, In the last days of the city propose une sérieuse dose. Avec une mise en scène en dents de scie et manquant de constance, le film dresse le portrait d'un réalisateur perdu entre sa vie et sa ville chaotique, Le Caire, et encombrée. Sans doute parce qu'il est bien trop étouffant, le film échoue à nous passionner.
Premier palmarès remis à Cannes, celui de la Semaine de la Critique, 55e édition, dont le jury était présidé par Valérie Donzelli, entourée d'Alice Winocour, Nadav Lapid, David Robert Mitchell et Santiago Mitre.
Grand Prix Nespresso : Mimosas de Oliver Laxe. Ce film du cinéaste espagnol de Vous êtes tous des capitaines a été tourné en arabe. Il raconte l'histoire d'une caravane qui accompagne un Cheikh mourant à travers le Haut Atlas marocain. Sa dernière volonté est d'être enterré près des siens. Mais la mort n'attend pas… Craignant la montagne, les caravaniers refusent de transporter le corps. Saïd et Ahmed, deux vauriens voyageant avec la caravane, promettent de porter la dépouille à destination. Mais connaissent-ils le chemin ? Dans un monde parallèle, Shakib est désigné pour partir dans la montagne avec une mission : aider ces caravaniers de fortune. Le film est distribué par UFO.
Prix Révélation France 4 : Albüm de Mehmet Can Mertoglu. Premier long de ce jeune réalisateur turc, le film suit un couple marié, approchant la quarantaine, qui met en scène dans un album photo une fausse grossesse pour dissimuler à son entourage qu’ils adoptent un enfant. Le film est diffusé par Le Pacte.
Prix Découverte Leica Cine du court métrage : Prenjak de Wregas Bhanuteja.
Fondation Gan pour le cinéma - Prix d'aide à la diffusion: Sophie Dulac, pour la distribution du film One week and a day (Shavua ve yom) de Asaph Polonsky. Prix SACD : Davy Chou et Claire Maugendre, co-auteurs de Diamond island. Prix Canal+ du court métrage: L'enfance d'un chef de Antoine de Bary.
Le dernier film de Nuri Bilge Ceylan, Winter Sleep, Palme d'or 2014 au Festival de Cannes, connaît un joli succès dans les salles turques depuis sa sortie le 13 juin.
Lors de son premier week-end, il est arrivé 3e du box office, derrière Maléfique et Edge of Tomorrow, mais a réalisé la meilleure moyenne par copie.
7 semaines plus tard, toujours dans le Top 10, le film a séduit 275 000 spectateurs turcs, rapportant déjà 1,5 million de dollars de recettes. C'est mieux que Godzilla ou Le Loup de Wall Street. Il est déjà classé dans les 25 films les plus vus de l'année, ce qui est assez exceptionnel pour un film d'auteur qui dure plus de 3 heures.
C'est surtout le plus gros succès de Nuri Bilge Ceylan dans son pays.
Winter Sleep sort ce mercredi 6 août en France, sur 140 copies selon Le Film Français. Le distributeur Memento Films espère séduire 500 000 français en plein été, avec la garantie que les salles qui exploiteront le film ne le retirent pas du programme durant quelques semaines.
Fatih Akin est bloqué pour son prochain film.. Le cinéaste n'a trouvé aucun acteur turc pour interpréter le rôle de Hrant Dink, journaliste d'origine arménienne assassiné en Turquie en 2007. Le film devait être basé sur ce fait divers. Akin a annoncé au journal arménien Agos, tel que le rapporte l'AFP, qu'il suspendait ce projet.
"J'ai échoué à convaincre un comédien turc de jouer le rôle de Hrant Dink, tous ont trouvé mon scénario très dur" a-t-il expliqué. “Pour moi c'était important qu'il y ait un film turc à propos de Hrant. Un américain ou un français ne peuvent pas l'incarner. Nous devons traiter cette question nous-mêmes. Mais apparemment, nous ne sommes pas prêts."
Le fait divers fait toujours polémique en Turquie. Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, 52 ans, est abattu à Istanbul devant les locaux d'Agos, hebdomadaire bilingue turco-arménien qu'il dirigeait. Un jeune nationaliste âgé de 17 ans lui a tiré deux balles dans la tête. Le crime a fait sensation. Hrant Dink était l'un des artisans de la réconciliation entre Turcs et Arméniens, provoquant la colère des nationalistes turcs, qui le haïssaient. La procédure est toujours en cours, les parents du tueur continuant d'affirmer qu'il obéissait sous les ordres d'une hiérarchie en rapport avec l'Etat.
Fatih Akin marche sur des oeufs : son dernier film, The Cut, qui sera présenté en compétition au prochain festival de Venise, évoque le génocide arménien,sujet tabou en Turquie. Se déroulant en 1915, le film raconte l'épopée d'un survivant qui part à la recherche de sa fille. Le réalisateur avait invoqué des "raisons personnelles" pour justifier qu'il ne le présenterait pas à Cannes (lire notre actualité du 15 avril). La Turquie rejette toujours officiellement la version historique d'un génocide, n'évoquant que des massacres entre Turcs et Arméniens durant la dislocation ottomane. Les tueries et les déportations d'Arméniens ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon la Turquie.
The Cut sortira en France le 14 janvier 2015.
Fatih Akin, réalisateur allemand d'origine turque, a remporté l'Ours d'or de la Berlinale en 2004 avec Head On, le prix du scénario à Cannes avec De l'autre côté et le Grand prix du jury à Venise avec Soul Kitchen.
Dernière journée de festival, dernières projections, derniers visionnages, derniers coups de coeur...
Après une matinée consacrée aux courts pour enfants, je me dirige de nouveau vers le Théâtre National de Bretagne et sa salle Louis Jouvet dans laquelle je vais passer le reste de la journée. Au programme, L’Oeuf (Yumurta) de Semih Kaplanoglu -2007-, Des temps et des vents de Reha Erdem -2007- et, pour clore la journée et le festival, l’avant-première de Soul Kitchen de Fatih Akin qui sera dans les salles le 17 mars 2010.
L’oeufde Semih Kaplanoglu
Yusuf, parti vivre à Istanbul, retourne dans son village à la mort de sa mère. Il rencontre alors Ayla, la jeune fille qui s’occupait de sa mère mais qu’il ne connait pas. Le film est donc l’histoire de cette rencontre et repose entièrement sur cette dernière. Yusuf retourne à ses racines et reprend contact avec sa vie passée. Chronique rurale, le film est intéressant par la peinture qu’il en dresse, à la fois conte où la vie s’écoule lentement et portait d’un homme en mal de repères. Le film laisse tout de même transparaitre quelques faiblesses, notamment ses longueurs et lenteurs qui dote parfois le film d’une certaine lourdeur.
Des temps et des ventsde Reha Erdem
Après My only sunshine -2008- vu hier, c’est le deuxième film que je découvre du réalisateur. Ici encore il se penche sur ce douloureux passage de l’enfance à l’adolescence et plusieurs ponts font la jonction entre ses deux films (l’homme qui tousse à l’ouverture des temps et des vents fait écho au grand-père malade de My only sunshine tout comme les deux figures des jeunes filles ont de nombreuses similitudes). Ici, on suit le parcours de trois jeunes adolescents (deux garçons et une fille) qui se retrouvent confrontés à l’autorité des adultes. Chacun réagit alors différemment à celle-ci et tente d’y survivre à sa manière. Colère, tristesse et rage s’entremêlent dans cette fable poétique où la nature tient une place prépondérante. Cette dernière est d’une beauté incroyable, magnifiquement filmée par Reha Erdem. Elle fait partie du quotidien des trois enfants qui l’ont apprivoisée, l’aiment et la chérissent (plusieurs plans magnifiques montrant tour à tour les enfants endormis au creux d’un élément naturel). Un film d’une grande beauté.
Soul kitchende Fatih Akin, Prix spécial du Jury à la Mostra de Venise en 2009
On retrouve ici un tout autre genre de cinéma, beaucoup moins ancré dans la Turquie même et pour cause, Fatih Akin place son film à Hambourg. Zinos, patron du restaurant Soul Kitchen, essaie de garder la tête hors de l’eau. Le restaurant coule peu à peu, son amie est partie vivre à Shangaï et son frère, taulard en semi-liberté, lui demande de l’embaucher. Ce qui ressort du dernier film de Fatih Akin c’est principalement son extraordinaire bande-son (n’oublions pas que le réalisateur est également musicien) et son humour. Sur fond de musique électrique and soul et de péripéties faisant sombrer de plus en plus Zinos, Fatih Akin s’attache à l’humour et à la cocasserie des situations (la superbe scène de Zinos chez le chiropracteur en est une parmi tant d’autres). Mais derrière cet humour se cache tout de même une réalité assez sombre sur une situation économique et sociale parfois difficile et délicate. Vous pourrez retrouver notre critique du film sur le site Écran Noir lors de sa sortie en salles.
Istanbul est au coeur de Travelling en cette année 2010 et le festival de Rennes s’est donc penché sur les traces des diverses populations qui la composent.
Étaient projetés aujoursd’hui, entre autres, deux films à la fois si différents et pourtant identiques en certains points?: Frères d’exil de Yilmaz Arslan (2005) dans la section les Turcs en Europe et My only sunshine de Reha Erdem (2008, en photo) présenté en avant-première et qui a fait l’ouverture du festival.
Des parcours durs et tendres
Ce qui frappe en premier lieu et rassemble ces deux films réside dans la dureté du propos. L’un suit le parcours de réfugiés kurdes en Allemagne tandis que le second suit une jeune fille maltraitée par la vie et qui, par la force des choses, grandit beaucoup trop vite. La violence est présente dans chacun des films, qu’elle soit physique ou bien psychologique et ceux qui la subissent sont des enfants, la rendant encore plus injuste. Mais la tendresse n’est pas pour autant exclue de ces parcours ballottés et de ces adolescences brisées. Elle ressort dans Frères d’exil dans le beau lien d’amitié très fort qui unit les deux jeunes «héros» tout comme elle brille dans le sourire de Hayat lorsqu’enfin sortie de sa pénombre et de sa solitude elle s’éveille à la vie.
Un cinéma qui brille de beauté
Autant Frères d’exil sonne comme un documentaire tourné de manière assez brute et directe, autant My only sunshine brille par sa lumière et sa beauté. La caméra suit cette jeune fille triste et solitaire dans une vie qui semble des plus misérables mais dans un cadre magnifié par le réalisateur. Les dialogues sont rares et le film laisse alors le temps au spectateur d’assimiler l’environnement, de laisser son regard errer dans chaque recoin de l’image. Et si les paroles sont peu nombreuses les sons et les musiques n’ont pas pour autant déserté le film. Ces derniers sont au contraire bien présents et transforment certains objets en autant de composants d’un orchestre??: les sirènes des énormes bateaux retentissent et ponctuent les nombreuses traversées de la jeune fille, la peluche chante, le grand-père qui respire très mal, la nature… le film est aussi visuellement très travaillé et sa beauté accentue le contraste avec la triste vie de Hayat.
Que ce soit en Turquie ou en Allemagne, les films se révèlent ici durs et forts. Un cinéma qui transporte et remue...
En 2008, le festival Travelling a imaginé un projet sur l’adaptation cinématographique?: le scénario d’une nouvelle sous forme d’un concours. Ce dernier donne l’occasion à des scénaristes et réalisateurs d’adapter en scénario court une nouvelle d’un auteur étranger, natif du pays mis à l’honneur lors du festival.
L’année dernière, Jérusalem était au coeur du festival et c’est l’écrivain israëlien Etgar Keret avec sa nouvelle Petit déjeuner de santé qui s’est lancé dans cette aventure. À l’écran, cela va donner naissance au film Le Silence de Gael Naizet produit par Paris Brest et qui sera tourné au printemps prochain.
Pour cette nouvelle édition 2010, Travelling accueille Istanbul et a donc choisi l’écrivaine turque Asli Erdogan et sa nouvelle Le Captif. Trente-huit scénarios ont été reçu et quatre d’entre eux ont été retenus pour participer à cette nouvelle édition de Travelling:
Le captif de Gwendal Quistrebert
Les captifs d’Emmanuelle Gorgiard
Le fébrile de Loïc Barché
Persona non grata de Valérie Reich
Le jury sera composé de Stéphane Brizé (réalisateur), Isabelle Huige (chargée de coproduction fiction à Arte), Frédéric Sabouraud (professeur et journaliste de cinéma). L’heureux gagnant du concours se verra remettre un prix de 1000 euros ainsi que les droits d’adaptation de la nouvelle. Les résultats seront connus le samedi 13 février à 20h30 au cinéma TNB.
L'originalité du festival Travelling de Rennes est de proposer année après année un coup de projecteur non pas sur une zone géographique donnée, mais sur la cinématographie générée autour d’une ville en particulier (Buenos Aires en 2008, Jérusalem en 2009) ou d’une thématique liée au cadre de vie urbain (”Une ville la nuit” en 2007). Pour sa 21e édition, la manifestation profite ainsi de l'année de la Turquie en France pour s'envoler à Istanbul, cité au parfum de mystère qui, située de part et d’autre du détroit du Bosphore, est à cheval sur l’Europe et l’Asie.
Un voyage forcément envoûtant qui offre l'occasion de revoir des oeuvres occidentales ayant Istanbul pour cadre (L'affaire Cicéron de Mankiewicz, L'immortelle d'Alain Robbe-Grillet, Topkapi de Jules Dassin...), des films turcs à la carrière internationale (De l'autre côté de Fatih Akin, Les gamins d'istanbul d'Omer Kavur, Les trois singes de Nuri Bilge Ceylan...) et des longs métrages inédits (On est bien peu de choses de Reha Erdem, Men on the bridge d'Asli Ozge, Le temps d'aimer de Metin Erksan...).
Sans oublier de nombreux courts métrages, une section entière consacrée à des oeuvres singulières illustrant le renouveau d'un cinéma d'auteur turc (Lait de Semih Kaplanoglu vu à Venise, La dernière saison de Kazim Oz et My Marlon and Brando de Huseyin Karabey, tous deux sélectionnés à Paris...) qui conquiert les festivals du monde entier et un regard particulier sur les liens que tisse la Turquie avec ses voisins européens (notamment le dernier film de Fatih Akin, Soul kitchen).
A la vue de cette sélection riche et dense complétée par quelques temps forts tout aussi passionnants ("nanards" de Turquie, créations vidéo, ciné-concert, Travelling junior, rencontres et débats...), on comprend mieux comment le cinéma populaire turc réussit à faire plus d'entrées dans les salles du pays que les film américains ! Un exploit suffisamment rare pour être relevé... et qui pourrait inspirer un défi aux festivaliers rennois : l'espace d'une semaine, faire aussi bien !
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21e Festival de Rennes Métropole
Travelling Istanbul
Du 9 au 16 février 2010
Informations et horaires sur le site du festival
La 16ème édition du festival de Vesoul propose l’intégrale des films du réalisateur Omer Kavur, disparu il y a cinq ans, qui fût le chef de file (avec aussi d’autres comme Atif Yilmaz, Metin Erksan) du cinéma d’auteur en Turquie. Ses films abordent des sujets comme le doute identitaire, une incompréhension à communiquer avec les autres, le croisement de destinées, le temps qui passe et les souvenirs sont un de ses thèmes de prédilection. Omer Kavur a aussi étudié le cinéma à Paris et il a même été assistant d'Alain Robbe-Grillet. En 1986 son troisième film L’Hotel de la Mère Patrie est remarqué à Venise, ce qui lui ouvre les portes d’une reconnaissance internationale pour certains de ses films suivants.
Pour son film Le Visage Secret de 1991, Omer Kavur a travaillé le scénario en collaboration avec Orhan Pamuk, un écrivain qui fût récompensé plus tard en 2006 d’un prix Nobel de littérature. Suite à la demande d’une mystérieuse femme un photographe doit retrouvé un homme de l’une de ses photographies, mais après qu’elle ait croisé cet homme ils disparaissent. Le photographe va alors partir à le recherche de cette femme et aussi revenir dans son village… "Tout visage expressif raconte une histoire. Ce qui explique la tristesse des gens c’est leur incapacité à raconter leur histoire". Au bout de presque deux heures d’un récit assez énigmatique l’introspection du personnage principal donne sa clé.
La Turquie est aussi présente dans les films en compétition avec Des vies sans valeur de la réalisatrice Selda Cicek. Après un deuil particulièrement éprouvant la vie continue pour une famille qui nous fait apercevoir certains questionnements actuels des femmes. Une femme qui n’a jamais eu d’enfant ressent du rejet : un arbre sans fruit est maudit. Une autre femme enceinte n’est pas du tout enviée car elle attend une fille au lieu d’un garçon. Ce sont les questions d’une petite fille en particulier qui font ressortir une envie de changements. "Pourquoi une femme qui fume c’est un pêché ?... Il n’y a pas de pêchés pour les hommes." D’ailleurs un homme marié fréquente régulièrement sa maîtresse en imposant presque ce fait à son épouse. Enfin, un petit détail pas anodin autour du sous-titrage du film est que le mot Allah prononcé par un acteur est traduit par God en anglais et par Dieu en français.
Aujourd’hui, vendredi 12 juin, s’est tenue la conférence de presse du festival Paris Cinéma, dans les salons de l’Hôtel de Ville, en présence de Bertrand Delanoë, Charlotte Rampling et Christophe Girard. La septième édition se déroulera au cœur de la capitale du 2 au 14 juillet. Paris Cinéma présentera douze longs métrages (douze nationalités diverses dont sept sont des premiers films) en compétition ainsi que dix-sept courts.
Pour les impatients pressés de voir certains films avant tout le monde, de nombreuses avant-premières (dont certains films présents sur la Croisette) seront à l’affiche : le longtemps retardé Bancs publics (Versailles Rive droite), un de nos coups de coeur récent Taking Woodstock, le très attendu Public Enemies, la Palme d'or Le ruban blanc ...
Michael Mann, Johnny Depp et Marion Cotillard...
Réalisateurs-rices, acteurs-rices et autres personnalités du monde du 7ème Art viendront également fouler les tapis du festival. On pourra, entre autres, voir Bruno Podalydès, Alain Cavalier, Elia Suleiman, Claude Miller, Elsa Zylberstein, Antoine de Caunes ainsi que le duo Guillaume Canet et Emir Kusturica (devant et non derrière la caméra) pour le film L’Affaire Farewell. Paris Cinéma aura des allures de grand festival international avec l’équipe star du film Public Enemies : Michael Mann, Johnny Depp et Marion Cotillard…
Cette année on rendra hommage à Claudia Cardinale (rétrospective à l’Arlequin, rencontre avec l’actrice à la BnF et exposition de photographies au Bon Marché), Jean-Pierre Léaud (rétrospective et rencontre), Tsaï Ming-Liang (intégrale de ses huit films à l’Auditorium du Louvre, masterclass avec le réalisateur à la BnF), Lluis Minarro (producteur espagnol) et Naomi Kawase (réalisatrice japonaise).
Après les Philippines l’année dernière, la manifestation accueille cette année la Turquie (puisque ce sera, de juillet 2009 à mars 2010, la Saison de la Turquie en France) avec un hommage particulier à Nuri Bilge Ceylan, un coup de projecteur sur Reha Erdem et Yesim Ustaoglu, la présentation de nombreux longs et courts métrages, des regards croisés Allemagne-Turquie et une nuit des Super-héros turcs.
Une nuit des Super-héros turcs...
Mais l’édition 2009 est également l’occasion d’innover. Aussi, Paris Cinéma ouvrira par cinq nuits dans divers cinémas parisiens (dans la nuit du 4 juillet). Au Nouveau Latina se tiendra "La Nuit des Comédies Sexy d’Asie", le Max Linder accueillera "La Nuit des Super-Héros Turcs" tandis que le Champo ouvrira ses portes à "La Nuit des Geeks" (la nouvelle comédie US), le Studio des Ursulines consacrera sa "Nuit à l’Animation Japonaise" et le Cinéma du Panthéon fera la part belle à "Russ Meyer". Une brocante cinéma se tiendra le 11 juillet sur le parvis du MK2 Bibliothèque et sera ouverte, aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers. On pourra y trouver des affiches anciennes, des DVD, des revues, des photos de tournage etc…
Enfin, cette fête du 7e Art fermera ses portes en fanfare le 14 juillet. Pour ce, la halle du 104 se transformera en salle obscure et accueillera un ciné-concert, projetant Oyuki la vierge de Kenji Mizoguchi accompagné par Francis et ses peintres et les chanteuses japonaises Emiko Ota et Mala Barouh. La soirée se transformera ensuite en bal populaire orchestré par Helena Noguerra.