AFI (6). Western : John Wayne en son pré

Posté par vincy, le 1 juillet 2008

searchers.jpgLe genre est particulier. Il naît avec John Ford et John Wayne (La chevauchée fantastique, 1939, 9e), atteint son summum avec John Ford et John Wayne (La prisonnière du désert, 1956, 1e), et meurt avec Clint Eastwood (et Gene Hackman) avec Unforgiven (1992, 4e).  Si John Wayne place trois de ses films dans le top 10 (il faut ajouter Red River, 1948, 5e, film de Howard Hawks avec Montgomery Clift), le genre était assez ouverts aux belles gueules et grands gaillards. Gary Cooper (Le train sifflera trois fois, 2e), William Holden (La horde sauvage, 6e), Robert Redford et Paul Newman (Butch Cassidy and The Sundance Kid, 7e), Warren Beatty (McCabe & Mrs Miller, 8e). Derrière la caméra on retrouve Altman, Pekinpah, Roy Hill…

Car le western fut cinématographiquement plus riche à la fin des années 60. Paradoxe du classement qui a voulu mettre le duo Ford / Wayne, en guise de symbole, en haut de la liste, c’est Le train sifflera trois fois qui cumule les lauriers depuis dix ans dans les classements de l’AFI. Et si l’étrange Shane est préféré à Danse avec les Loups, on notera surtout qu’un western sans Natalie Wood, Grace Kelly ou Jean Arthur, c’est un peu moins intéressant. Un seul film met une femme en premier rôle, Cat Ballou (1965, 10e). Avec Jane Fonda. Ironiquement, son père, Henry Fonda, a vu tous ses Westerns passer à la trappe

Notre avis : Toutes les stars ont eu droit à un grand Western. Mais ce genre appartient à John Wayne, emblème masculin du Grand Ouest filmé par John Ford.

Prochain épisode : les films sportifs boxent en première catégorie

Sydney Pollack nous a quitté (1934-2008)

Posté par geoffroy, le 27 mai 2008

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Sydney Pollack, l'un des derniers grands réalisateurs américains d'après-guerre, est mort lundi 26 mai à l'âge de 73 ans. Foudroyé par un cancer agressif, il s'est éteint dans sa demeure de Pacific Palissades près de Los Angeles.

Malgré une dernière décennie plus modeste artistiquement, Sydney Pollack nous aura livré une oeuvre engagée, poétique et éclectique à plus d'un titre. Instigateur non négligeable du renouveau d'un cinéma hollywoodien se voulant contestataire et politique, Pollack a su avec minutie et intelligence proposer une vision d'artiste dénonçant une société prônant l'individualisation et les rapports de force. En signant quelques grands classiques du cinéma post-Kennedy, il marqua le cinéma des seventies par sa capacité à construire des personnages singuliers à la recherche de vérité et de liberté. On peut ainsi qualifier son cinéma d'humaniste, transgressant toujours les tabous sociaux ou moraux. Les individus, dans leur souffrance, doivent toujours surpasser défis et obstacles pour tenter de créer un lien avec l'autre.

Fils d'une famille d'immigré russe, le jeune Pollack quitte son Indiana natal après le lycée et part étudier l'art dramatique à New York. Il débute rapidement à la télévision en tant qu'acteur et rencontre lors d'un tournage Robert Redford avec qui il tournera sept films. Il réalise son premier film en 1965 en signant trente minutes de sursis. En vingt ans il deviendra l'un des cinéastes les plus prolifiques avec des oeuvres majeures comme On achève bien les chevaux (1969), Jeremiah Johnson (1971), Nos plus belles années (1974), Les 3 jours du Condor (1975), Le cavalier électrique (1979), Tootsie (1982) et Out of Africa (1895) qui lui vaudra sept oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Les années 90 sont moins marquantes. Après l'échec artistique et public du film Havana (1991), il met en stand bye son travail de metteur en scène (quatre films en 14 ans) et se tourne vers la télévision et le travail d'acteur. En 1999, il remplace au pied levé Harvey Keitel dans Eyes White Shut de Stanley Kubrick. Il produit des films comme Dead Again, Présumé innocent, Raisons et Sentiments, Le talentueux Mr. Ripley... et retrouvera les honneurs du public en 2005 avec son dernier film L'Interprète.

Continuateur spirituel de l'oeuvre du cinéaste, George Clooney avec qui il avait joué dans le récent Michael Clayton a déclaré dans un communiqué cité par Variety que "Sydney rendait le monde un peu meilleur, les films un peu meilleurs et même le dîner un peu meilleur". "Un coup de chapeau à quelqu'un de classe. Il manquera terriblement".

A nous aussi.

Cannes : Qui est Alice Braga?

Posté par vincy, le 14 mai 2008

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Elle est l'une des héroïnes de Blindness le film d'ouverture du festival de Cannes 2008. Le cinéaste brésilien Fernando Meirelles a choisi l'une de ses concitoyennes pour jouer parmi la pléïade de stars cosmopolites (USA, Mexique, Japon, Canada...). Incarnant la "femmes aux lunettes noires", l'amante illégitime d'un des protagonistes, on découvre ainsi Alice Braga, la nièce de Sonia Braga, grande comédienne brésilienne, qui d'ailleurs fut à Cannes pour le film de Redford, Milagro.

Alice, 25 ans, a reçu le grand prix de la meilleure actrice dans son pays avec Cidade Baixa (2005), primé à Cannes par le prix de la jeunesse. Elle était surtout l'une des vedettes de La cité de Dieu, premier film de Fernando Meirelles, présenté sur la Croisette hors compétition en 2002. Il s'agissait de son premier rôle majeur. Plus récemment, elle était la rescapée de Je suis une légende aux côtés de Will Smith. Elle fait aussi partie du casting du nouveau David Mamet (Redbelt), actuellement 10e au box office américain (contre toute attente). Enfin, ironie du sort, elle vient de tourner dans Crossing Over avec Harrison Ford et Sean Penn, deux des stars les plus exposées de ce festival de Cannes.