La pionnière Mag Bodard (1916-2019), productrice de Demy, Godard, Deville, Varda et Bresson, nous quitte

Posté par vincy, le 1 mars 2019

La productrice Mag Bodard est décédée mardi à l'âge de 103 ans, a annoncé jeudi son associé Alain Bessaudou. Pionnière, elle était la première femme productrice française. Née en 1916 en Italie, Marguerite Bodard, communément appelée Maguy, tait plutôt destinée au journalisme, où elle fait ses débuts.

Elle avait commencé sa carrière un échec en 1962 avec La Gamberge de Norbert Carbonnaux (avec son amie) Françoise Dorléac son amie. Quand elle voit Lola de Jacques Demy, elle s'embarque dans le projet fou du jeune réalisateur: un drame musical. Les parapluies de Cherbourg obtient la Palme d'Or et lance la jeune Catherine Deneuve, sœur de la vedette Françoise Dorléac, consacre le musicien Michel Legrand et panthéonise Jacques Demy dans le cinéma français. Avec eux trois, elle produit ensuite Les Demoiselles de Rochefort en 1967 et Peau d’Âne en 1970.

La fondatrice de Parc Films Mag Bodard c'est aussi la productrice de la Nouvelle vague: elle accompagne Agnès Varda avec Le Bonheur en 1965 et Les Créatures en 1966, Robert Bresson avec Au hasard Balthazar en 1966, Mouchette en 1967 et Une femme douce en 1969, Jean-Luc Godard avec Deux ou trois choses que je sais d’elle et La chinoise en 1967, Alain Resnais avec Je t’aime, je t’aime en 1968 ou encore Maurice Pialat avec L’Enfance nue en 1968, Michel Deville avec Benjamin ou les mémoires d'un puceau en 1967, Bye-bye Barbara en 1968, L'ours et la poupée en 1969 et Raphaël ou le débauché en 1970.

Elle suit aussi fidèlement Nina Companez (Faustine et le bel été, L’histoire très bonne et très joyeuse de Colinot Trousse Chemise, Comme sur des roulettes, Je t’aime quand même pour le cinéma ; Les dames de la Côte, La grande cabriole et L’allée du roi pour le petit écran). Jusqu'en 2006, elle n'a cessé de faire ce métier avec passion.

"Persévérante, déterminée et moderne, Mag Bodard se vouait intégralement à chaque projet et à son réalisateur, l’aidant par tous les moyens à mener à bien son projet, tel que celui-ci l’avait imaginé. Telle était sa plus grande force, savoir magnifier les artistes et leur donner les moyens d’exprimer tout leur talent" rappelle l'Académie des César en lui rendant hommage.

Agnès Varda lui a dédié un texte, diffusé sur le site de la Cinémathèque française: "Cette petite femme avec sa silhouette de jeune fille et sa tête d'oiseau a pesé lourd dans nos vies de cinéastes." Elle se souvient: "Elle venait peu aux tournages, mais elle faisait impression, toujours accompagnée par un chauffeur, élégante, coiffée, manucurée (elle avait des mains particulièrement jolies). C'est curieux que son apparence délicate soit si présente dans mon souvenir, alors qu'elle avait et qu'elle a toujours une énergie farouche mise au service de ses projets, une obstination à les faire vivre et une énorme capacité de travail."

Alain Attal reçoit son 2e Prix Daniel Toscan du Plantier

Posté par vincy, le 19 février 2019

© Martin Varret - ENS Louis Lumière pour l'Académie des César 2019Pour la deuxième fois, Alain Attal a reçu le Prix Daniel Toscan du Plantier, le 18 février, en amont des César. Le Prix Daniel Toscan du Plantier distingue chaque année le producteur ou la productrice qui aura le plus marqué l’année cinématographique écoulée.

Alain Attal (Trésor films, anciennement Les productions du Trésor) avait déjà été récompensé en 2012 pour Polisse. Cette année, il est couronné par ce prix pour Le Grand bain (4,26 millions d'entrées en France) et Pupille (835000 spectateurs).

Il a été "élu au terme d’un vote effectué par un collège électoral de 1265 votants, composé des quarante-huit membres de l’Assemblée Générale de l’Académie, ainsi que de tous les artistes et techniciens ayant fait l’objet d’une nomination aux César depuis 2008" indique le communiqué.

Alain Attal a produit les films de Guillaume Canet et de Nicole Garcia, notamment. Il sort demain Le chant du loup d'Antonin Baudry et deux films sont en post-prod (Les traducteurs de Régis Roinsard et Nous finirons ensemble de Guillaume Canet). Il a été 6 fois au César du meilleur film (dont deux nominations cette année avec Pupille et Le grand bain) et 4 fois au César du meilleur premier film.

Les producteurs de Frantz, Chocolat et Pattaya récompensés par le Prix Daniel Toscan du Plantier 2017

Posté par vincy, le 21 février 2017

© Salomé Oyallon / ENS Louis Lumière pour l'Académie des César 2017 Le Prix Daniel Toscan du Plantier 2017 a été décerné lundi soir à Eric Altmayer et Nicolas Altmayer, les dirigeants de Mandarin. Le prix, remis par Audrey Azoulay, Ministre de la Culture et de la Communication, et Alain Terzian, Président de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, lors du Dîner des Producteurs, récompense le meilleur producteur de l'année.

"Ce Prix décerné par l'Académie des arts et techniques du cinéma vient récompenser le travail exemplaire d'un tandem qui explore toute la diversité du cinéma français avec une exigence artistique, une prise de risque et l'ambition de s'adresser à un large public", souligne Frédérique Bredin, présidente du CNC

Mandarin a eu une année faste avec Frantz de François Ozon (sélectionné à Venise, 11 nominations aux César, 613000 entrées), Chocolat de Roschdy Zem (5 nominations aux César, 1,921 million d'entrées), Brice 3 de James Huth (1,947 million d'entrées), Pattaya de Franck Gastambide (1,945 million d'entrées), Les Innocentes d'Anne Fontaine (4 nominations aux César, 702000 entrées) et Cigarettes et chocolat chaud de Sophie Reine (154000 entrées).

En 2017, la société a déjà sorti Sahara, en attendant Patients, Bienvenue au Gondwana, Jour J et L'amant double, le prochain Ozon. Mandarin a produit des films aussi divers que Saint-Laurent, De l'autre côté du périph, Les Kaïra, Potiche, Le petit Nicolas, les deux OSS 117, Brice de Nice, Jet Set ou encore L'étudiante et Monsieur Henri.

Ces dernières années, le Prix Daniel Toscan du Plantier a récompensé Why Not productions, Les films du Worso (deux années consécutives), Everybody on Deck et Les Productions du Trésor.

Bollywood en greve : les stars s’en mêlent !

Posté par vincy, le 8 avril 2009

Producteurs et acteurs se révoltent à Bollywood, surnom donné à la métropole de Mumbay en Inde, qui concentre la plus grande partie des activités cinématographiques du pays. Ainsi les superstars Shah Rukh Khan et Aamir Khan ont du s'unir pour faire cesser la grève qui a fait stopper toutes les projections de films dans les multiplexes indiens depuis samedi.

Les exploitants et les producteurs ne s'entendent pas sur la répartition des profits. 40% vont aux producteurs et 60% aux distributeurs, qui réclament l'équité, 50-50, à l'image de ce qui se fait aux Etats-Unis.
Les deux comédiens ont fait conférence de presse commune, en présence de certains producteurs, pour appeler à une solution rapide et réouvrir les salles de cinéma.

Cela interviendra au pire moment : les films sortis depuis de le débit de l'année n'ont pas aussi bien marché que d'habitude. On compte moins de hits à période équivalente par rapport aux années précédentes.  Les producteurs ont refusé de sortir leurs films et ont ainsi paralysé 65% des salles, principalement les plus rémunératrices.

Tchao Claude Berri (1934-2009)

Posté par vincy, le 12 janvier 2009

claude berriProducteur, réalisateur et collectionneur, Claude Berri était une figure centrale du cinéma français, et plus généralement du rayonnement culturel du pays. Son second accident vasculaire cérébral - le premier date de 2006 - lui aura été fatal. Son décès a été officialisé ce lundi 12 janvier. Il s'éclipse après sa plus belle année : le record des Ch'tis et le César du meilleur film (La graine et le mulet).

Comme producteur, à travers sa filiale Renn, cédée à Pathé il y a quelques années, on lui doit des films aussi variés que Tess, L'Africain, L'ours, La petite voleuse, L'amant, La reine Margot, Didier, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, Les sentiments, La graine et le mulet, Bienvenue chez les Ch'tis...

Réalisateur de 20 films depuis Le vieil homme et l'enfant en 1967, il avait réalisé des oeuvres personnelles comme Le cinéma de papa, Je vous aime et Tchao Pantin. Il s'attaque aux grandes adaptations liitéraires avec le diptyque pagnolesque, Jean de Florette (7,2 millions d'entrées) et Manon des Sources avant de réaliser Uranus, Germinal, Lucie Aubrac. En 1999, il revient à la comédie de moeurs avec La débandade. Avec L'un reste, l'autre part en 2005, il renoue avec le succès critique. Surtout, Ensemble c'est tout, en 2007, lui permet de faire son plus gros succès public depuis Germinal.

Déjà, il était assisté par François Dupeyron sur le plateau. Claude Berri tournait Trésor, avec Alain Chabat et Mathilde Seigner. le tournage continuera avec Dupeyron.

Berri était aussi l'auteur d'Autoportrait, une autobiographie parue chez Leo Sheer en 2003. Marié à l'écrivain Nathalie Rheims, père de trois enfants (dont le producteur de Mesrine, Thomas Langmann), il était président d'honneur de la Cinémathèque française après l'avoir dirigée de 2003 à 2007. Il avait réussi à concrétiser sa passion : ouvrir un espace d'art contemporain, où il exposait, depuis mars, sa collection, afin de faire découvrir de nouveaux artistes.

Une nouvelle grève se profile à Hollywood

Posté par geoffroy, le 9 décembre 2008

screen actor guild campagne.jpgRien ne va plus entre l’AMPTP (Alliance des producteurs du cinéma et de télévision regroupant 397 producteurs dont 8 grands studios) et le SAG (« Screen Actors Guild », principal syndicat d’acteurs regroupant quant à lui 120 000 membres). L’incapacité des deux parties à trouver un compromis sur la renégociation du contrat triennal régissant le travail de dizaines de milliers d’acteurs américains (qui a expiré le 30 juin dernier), entraîne Hollywood dans un mauvais remake dont les coûts pourraient s’avérer désastreux pour l’industrie du film. Rappelez-vous, il y a tout juste un an, les scénaristes et les réalisateurs – soutenus par les acteurs – avaient engagé un véritable bras de fer contre les studios au cours d’une grève mémorable de 101 jours pour une perte nette évaluée à 2,5 milliards de dollars. Si les scénaristes avaient fini par obtenir gain de cause, les répercussions économiques d’un tel conflit social avaient ébranlé les fondations de la maison Hollywood. En ces temps de crise financière mondiale personne ne souhaite rééditer un pareil affrontement. Et pourtant…

Commencées en juillet de cette année, les négociations sur la redéfinition du contrat de travail des acteurs n’ont toujours pas abouti et, plus grave, sont au point mort. L’AMPTP a proposé un nouveau texte garantissant le versement de 250 millions de dollars aux acteurs les plus modestes (moins de 100 000 dollars par an) sur trois ans. Insuffisant pour le SAG qui considère ce texte comme un vulgaire copié-collé des accords minoritaires signés le 9 juillet 2008 par l’AFTRA (American Federation of Television & Radio Artists, syndicat minoritaire regroupant 70 000 membres). Par ailleurs, le SAG rappelle que 44 000 de ses membres sont également affiliés à l’AFTRA, ce qui pose sérieusement la question de la représentativité d’un accord contesté de toute part. Mais plus encore, et c’est sans doute là le nerf de la guerre, ce nouveau contrat ne répond pas spécifiquement à la revendication du SAG portant sur la réévaluation des dividendes perçus par les acteurs sur la vente de DVD et des œuvres exploitées sur internet. En réponse, l’AMPTP considère cette revendication comme irréaliste estimant qu’aujourd’hui on ne peut réévaluer une quelconque somme sur des médias eux-mêmes pas ou peu rentables.

A la suite de ces divergences, un médiateur fédéral (Juan Carlos Gonzalès) a été mandaté pour relancer le processus de négociation entre le patronat et le syndicat. Deux sessions marathon (27 heures de négociations) n’auront pas permis de débloquer la situation afin de mettre sur pied un compromis satisfaisant. Retour à la case départ ; nous sommes le 22 novembre.
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Décès de Stan Winston (1946-2008)

Posté par geoffroy, le 17 juin 2008

Stan WinstonOn ne dira jamais assez l'importance des effets visuels dans des films comme Terminator, Alien ou Jurassic Park. Quatre fois récompensé par un Oscar, le spécialiste des effets spéciaux et du maquillage Stan Winston est à l'origine des plus belles créatures et monstres imaginées pour le cinéma ces vingt dernières années. Collaborateur attitré de James Cameron sur les Terminator et Aliens, il avait également mis son talent au service de films comme Predator, Jurassic Park, Edward aux mains d'argent ou récemment Iron Man. Par ailleurs producteur, il avait fondé avec le réalisateur du Titanic la maison d'effets spéciaux Digital Domain. Fan des effets traditionnels comme les animatronics, il devait s'occuper du quatrième Terminator aux côtés de Christian Bale.

Sydney Pollack nous a quitté (1934-2008)

Posté par geoffroy, le 27 mai 2008

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Sydney Pollack, l'un des derniers grands réalisateurs américains d'après-guerre, est mort lundi 26 mai à l'âge de 73 ans. Foudroyé par un cancer agressif, il s'est éteint dans sa demeure de Pacific Palissades près de Los Angeles.

Malgré une dernière décennie plus modeste artistiquement, Sydney Pollack nous aura livré une oeuvre engagée, poétique et éclectique à plus d'un titre. Instigateur non négligeable du renouveau d'un cinéma hollywoodien se voulant contestataire et politique, Pollack a su avec minutie et intelligence proposer une vision d'artiste dénonçant une société prônant l'individualisation et les rapports de force. En signant quelques grands classiques du cinéma post-Kennedy, il marqua le cinéma des seventies par sa capacité à construire des personnages singuliers à la recherche de vérité et de liberté. On peut ainsi qualifier son cinéma d'humaniste, transgressant toujours les tabous sociaux ou moraux. Les individus, dans leur souffrance, doivent toujours surpasser défis et obstacles pour tenter de créer un lien avec l'autre.

Fils d'une famille d'immigré russe, le jeune Pollack quitte son Indiana natal après le lycée et part étudier l'art dramatique à New York. Il débute rapidement à la télévision en tant qu'acteur et rencontre lors d'un tournage Robert Redford avec qui il tournera sept films. Il réalise son premier film en 1965 en signant trente minutes de sursis. En vingt ans il deviendra l'un des cinéastes les plus prolifiques avec des oeuvres majeures comme On achève bien les chevaux (1969), Jeremiah Johnson (1971), Nos plus belles années (1974), Les 3 jours du Condor (1975), Le cavalier électrique (1979), Tootsie (1982) et Out of Africa (1895) qui lui vaudra sept oscars dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur.

Les années 90 sont moins marquantes. Après l'échec artistique et public du film Havana (1991), il met en stand bye son travail de metteur en scène (quatre films en 14 ans) et se tourne vers la télévision et le travail d'acteur. En 1999, il remplace au pied levé Harvey Keitel dans Eyes White Shut de Stanley Kubrick. Il produit des films comme Dead Again, Présumé innocent, Raisons et Sentiments, Le talentueux Mr. Ripley... et retrouvera les honneurs du public en 2005 avec son dernier film L'Interprète.

Continuateur spirituel de l'oeuvre du cinéaste, George Clooney avec qui il avait joué dans le récent Michael Clayton a déclaré dans un communiqué cité par Variety que "Sydney rendait le monde un peu meilleur, les films un peu meilleurs et même le dîner un peu meilleur". "Un coup de chapeau à quelqu'un de classe. Il manquera terriblement".

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