Cabourg 2016 : un 30ème anniversaire forcément romantique

Posté par kristofy, le 31 mai 2016

Le Festival du film de Cabourg prépare la 30ème édition de ses Journées Romantiques, avec son rendez-vous sur la plage normande et dans les salles de cinéma du 8 au 12 juin. Un anniversaire qui sera l’occasion de revoir et de fêter les succès de deux grands films romantiques : les 50 ans de Un homme et une femme avec Claude Lelouch et les 15 ans de Le fabuleux destin d’Amélie Poulain avec son co-scénariste Guillaume Laurent, et d’autres invités surprises…

Les films qui seront en compétition pour un Swan d’or rassemblent deux films découverts à Cannes Diamond Island de Davy Chou et La danseuse de Stéphanie di Giusto, ainsi que A Serious Game de Pernilla August, Departure d’Andrew Steggall, Tanna de Bentley Dean et Martin Butler, Un otoño sin Berlin de Lara Izagirre et Ziannia Flower de Tom Shu-Yu Lin.

Le jury sera présidé par Emmanuelle Béart, entourée des actrices Loubna Abidar et Julia Roy, des comédiens Pierre Rochefort et JoeyStarr, des cinéastes Samuel Benchetrit et Céline Sciamma et de l’écrivain Éric Reinhardt; un autre jury jeunesse de lycéens sera guidé par Alice Isaaz (Elle) et Rod Paradot (César du meilleur espoir pour La tête haute). Une belle sélection de courts-métrages sera elle soumise au regard d’un jury court présidé par Pierre Schoeller, en compagnie de Frédérique Bel, Diane Rouxel, Karidja Touré, Marianna Basler, Michel Feller, et Jean-Baptiste Maunier.

Cabourg c'est aussi l'occasion de découvrir des films en avant-première, et ils seront nombreux : A Man Called Ove de Hannes Holm, Dans les forêts de Sibérie de Safy Nebbou, Deux nuit jusqu’au matin de Mikko Kuparinen, L’effet aquatique de Sólveig Anspach (qui était à Cannes), Florence Foster Jenkins de Stephen Frears, Gelo de Luis et Gonçalo Galvão Teles, La jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach, La loi de la jungle d’Antonin Peretjako, Lee & Cindy C. de Stany Crets, Le secret des banquises de Marie Madinier, Les étoiles restantes de Loïc Paillard, Ma révolution de Ramzi ben Sliman, Sur quel pied danser de Paul Calori et Kostia Testut, Tout de suite maintenant de Pascal Bonitzer et Un jour mon prince viendra de Flavia Coste, et enfin le très attendu Love & Friendship de Whit Stillman, avec Kate Beckinsale.

Par ailleurs la ville de Cabourg, autant attachée au romantisme de son festival de cinéma qu’à l’écrivain Marcel Proust qui y a séjourné durant plusieurs années, va inaugurer un «Méridien de l’amour», un tracé symbolique avec 104 langues des États du monde pour déclarer son amour : une promenade qui sera inaugurée le 8 juin en compagnie de différents personnalités ayant déjà été juré lors de précédentes éditions : Ariane Ascaride, Catherine Corsini, Sam Karmann, Pascal Bonitzer, Virginie Ledoyen, Yann Samuell, Gilles Taurand, et Juliette Binoche présidente du jury 2015.

Les années précédentes les différents jurys ont mis en lumière des films tels que Somers Town de Shane Meadows, Air Doll de Kore-eda Hirokazu, La guerre est déclarée de Valérie Donzelli, Laurence Anyways de Xavier Dolan, Grand Central de Rebecca Zlotowski, Le Temps de l'aventure de Jérôme Bonnell, Pas son genre de Lucas Belvaux, Caprice d'Emmanuel Mouret… Et les talents les plus romantiques sont venus y recevoir un prix : Guillaume Canet, Patrick Bruel, Benoît Poelvoorde, Jean Dujardin, Jérémie Renier, Pierre Niney, Benoît Magimel, Vincent Rottiers, Raphaël Personnaz, Félix Moati, Kévin Azaïs; Marion Cotillard, Lætitia Casta, Émilie Dequenne, Marina Hands, Isabelle Carré, Léa Seydoux, Emmanuelle Devos, Anaïs Demoustier, Clémence Poésy, Anne Marivin, Leïla Bekhti, SoKo, Joséphine Japy, Catherine Deneuve et même Zhang Ziyi !

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30e Festival de Cabourg
Du 8 au 12 juin.
Renseignements sur le site de la manifestation

Cannes 2015 : lettre à Samuel Benchétrit

Posté par MpM, le 17 mai 2015

asphalteCher Samuel Benchetrit,

En adaptant pour le grand écran vos Chroniques de l'asphalte, vous offrez à ce 68e festival de Cannes un petit grain de folie qui fait un bien fou. Drôle, précis, attachant, Asphalte nous fait découvrir une poignée de solitaires qui habitent dans le même immeuble triste de banlieu.

Chacun va vivre, le temps du film, une rencontre inattendue aux accents tour à tour romantiques, absurdes ou poétiques. Il y a l'actrice des années 80 qui sympathise avec son voisin adolescent ; la mère de famille qui accueille un cosmonaute littéralement tombé du ciel et le voisin grincheux du premier qui, suite à un accident, se retrouve contraint d'utiliser l'ascensceur en cachette.

Reléguant les dialogues un peu au second plan, vous faites un remarquable travail visuel, générant parfois le fou-rire en trois plans juxtaposés, ou l'émotion à travers une ellipse. Mais ce qui touche le plus, c'est l'importance que vous donnez au facteur humain. Vous filmez des individus ordinaires, parfois même un peu cabossés par la vie, qui se rencontrent, se découvrent, tissent quelque chose de ténu qui n'est pas vraiment de l'amitié, mais du partage et de la complicité, voire une relation quasi filiale comme dans le cas d'Aziza et du cosmonaute américain.

Véritable hymne à l'échange et au vivre ensemble, Asphalte s'oppose à l'individualisme forcené pour prôner un lacher-prise qui ouvre la porte aux autres. Il montre que ce n'est ni le lieu, ni le décor qui font la qualité des relations humaines, et que dans ces conditions, le plus gros danger est le repli sur soi. Une vision du monde esquissée de manière généreuse et jamais didactique... c'est toujours bon à prendre !

Cannes 2015 : retrouvailles avec Michael Pitt

Posté par kristofy, le 17 mai 2015

michale pitt dans asphalteCher Michael,

Vous êtes déjà venu deux fois pour monter les marches du Festival de Cannes, avec cette intrigante nonchalance qui vous singularise immédiatement. En 2004, en compétition avec Last Days de Gus Van Sant dans la peau d’une rock-star telle Kurt Cobain dans ses derniers jours. La même année, vous n'étiez pas loin sur la Croisette avec un petit rôle dans Le livre de Jérémie de Asia Argento présenté à La Quinzaine des Réalisateurs.
Et en 2002, hors-compétition, on découvrait le thriller Calculs meurtriers de Barbet Schroeder (qui est d’ailleurs de retour cette annéeavec Amnésia). A coté de la star Sandra Bullock et d'un jeune acteur dont on entendra beaucoup parler plus tard (Ryan Gosling), vous étiez déjà une nouvelle sensation du cinéma américain. Bien sûr, Michael Pitt, on vous connaissait déjà depuis un an avec Bully de Larry Clark et Les innocents de Bernardo Bertolucci : autant vous dire qu’on était sûr qu’on allait vous revoir régulièrement.

Mais nous avions tort: vous n'avez tourné que 8 films en 10 ans. On vous a vu avec le visage ouvert d’un aventurier au Japon qui s’éloigne de son épouse Keira Knightley dans Soie de François Girard et aussi avec le visage fermé d’un bourreau dans la maison de Naomi Watts et de Tim Roth dans Funny Games US de Michael Haneke. A chaque fois votre regard fiévreux est inquiétant, fascinant, sans âge.

Un film en particulier parmi ceux que vous avez tourné (et même coproduit) aurait mérité d’être beaucoup plus vu : I Origins de Mike Cahill sorti dans trop peu de salles en septembre dernier. Et on devine qu’on va vous redécouvrir de nouveau dans Asphalte, en séance spéciale. Un retour étrange, puisqueAsphalte est signé du français Samuel Benchetrit, où vous êtes vêtu d'un étrange costume d'astronaute.

Ben Gazzara (1930-2012) : Closing Night

Posté par vincy, le 4 février 2012

Ben Gazzara est décédé vendredi à 81 ans d'un cancer du pancréas. L'acteur, formé à l'Actor's Studio, avait été révélé en 1956 sur les planches de Broadway dans une mise en scène d'Elia Kazan (La chatte sur un toit brûlant), avant de percer au cinéma face à James Stewart dans Autopsie d'un meurtre (1959) d'Otto Preminger. Dans les années 60, il fut la vedette d'une série télévisée à succès, "Run for your life". Ce sont surtout le théâtre (il joua une dernière fois en en 2006 dans Awake and Sing!) et la télévision qui lui rapportèrent ses nominations dans les différentes cérémonies annuelles : le cinéma l'a souvent snobé.

l'une des raisons est d'avoir construit sa carrière très librement. Notamment en tournant avec Cassavetes dans les années 70. Il était connu pour faire parti de la bande de John Cassavetes, avec Gena Rowlands et Peter Falk (Gazzara a réalisé aussi dans des épisodes de "Columbo"). Acteur fétiche du cinéaste, il avait tourné pour lui Husbands, Capone, Meurtre d'un bookmaker chinois et Opening Night. Lui même s'était mis derrière la caméra pour Beyond the Ocean, en 1990.

Il tourna dans une centaine de film, parmi lesquels Le village des damnés, Jack le Magnifique de Peter Bogdanovich, The Big Lebowski des Frères Coen, Happiness de Todd Solondz, Summer of Sam de Spike Lee, Buffalo '66 de Vincent Gallo,  le remake de L'affaire Thomas Crown de John McTiernan, Dogville de Lars Von Trier, ... Ben Gazzara, par ses origines siciliennes, fut aussi souvent enrôlé dans des films italiens. Son ultime rôle fut dans le film de Samuel Benchetrit, Chez Gino, sorti l'an dernier.

Le Festival de San Sebastien lui avait décerné un prix d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en 2005.

14e Cérémonie des Lumières : le cinéma francophone sous les projecteurs

Posté par MpM, le 20 janvier 2009

Jeanne Balibar et Laurent CantetHollywood a ses Golden Globes, Paris a ses Lumières. Pour entamer la saison des récompenses cinématographiques 2009, les journalistes étrangers en poste dans la capitale remettaient lundi 19 janvier les 14e Prix Lumières du cinéma francophone. Sous la présidence de l’actrice Jeanne Balibar (ci-contre avec Laurent Cantet), ravissante et pleine d’humour, la cérémonie s’est déroulée dans une ambiance particulièrement décontractée en présence d’un parterre de stars. Emmanuelle Devos, Bruno Todeschini,  Sophie Guillemin, Elodie Bouchez ou encore Jonathan Zaccaï ont ainsi défilé sur scène pour remettre les fameuses "panthères d’or" qui, d’après Vincent Cassel, ressembleraient plutôt à des jaguars...  De son côté, la journaliste Estelle Martin (TV5 Monde) a fait face avec amusement et naturel aux inévitables contretemps, des  élèves d’Entre les murs qui ne voulaient plus quitter le buffet du cocktail aux photographes qui n’en finissaient plus de shooter Anna Mouglalis ou Nora Arnezeder.  Qui a dit que ce genre de cérémonie est forcément ennuyeuse et guindée ?!

SéraphinePour ce qui est des récompenses en elles-mêmes, peu de surprises. Laurent Cantet a logiquement reçu le Prix du meilleur film (ainsi que celui du Public mondial TV5Monde) pour Entre les murs, Yolande Moreau (ici avec Bruno Todeschini) a été sacrée meilleure actrice pour Séraphine de Martin Provost et Vincent Cassel (ci-dessous avec Emmanuelle Devos) meilleur acteur pour le diptyque Mesrine par Jean-François Richet. On retrouvera probablement les mêmes noms aux Etoiles d’or (les prix de la presse française) le 9 février prochain (ils sont tous les trois dans la liste des finalistes) et dans les nominations aux César qui seront annoncées à la fin du mois.

Vincent Cassel et Emmanuelle DevosPeut-être plus inattendu, c’est François Dupeyron (ci-dessous avec Elodie Bouchez) qui obtient le titre de meilleur réalisateur pour Aide-toi, le ciel t’aidera,(devant Laurent Cantet, Arnaud Desplechin, Martin Provost et Jean-François Richet) et Samuel Benchetrit (J’ai toujours rêvé d’être un gangster) celui de meilleur scénariste. Les Lumières des meilleurs espoirs sont quant à eux allés à Nora Arnezeder (Faubourg 36 de Christophe Barratier), qui bat la grande favorite Léa Seydoux (La Belle Personne de Christophe Honoré), et à Mohamed Bouchaïb (Mascarades de Lyes Salem). Enfin, les frères Dardenne remportent le prix du Meilleur film francophone (hors de France) pour Le silence de Lorna (face à Faro, la reine des eaux de Salif Traoré, Rumba de Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, Home d’Ursula Meïer et Johnny Mad Dog de Jean-Stéphane Sauvaire ), la "classe la plus célèbre de France" bénéficie d’une François Dupeyronnomination spéciale pour Entre les murs et Agnès Godard (directrice de la photographie de Claire Denis, Catherine Corsini, Noémie Lvovsky….) est distinguée par le Prix spécial de la Commission supérieure technique de l’image et du son pour l’ensemble de son œuvre.

La soirée a également été l’occasion de regarder vers le passé, avec des hommages à deux grands disparus du cinéma français, Claude Berri et Guillaume Depardieu, et vers l’avenir, avec la projection de deux courts métrages : On the train de Barnabas Toth et Toi que j’eusse aimée d’Emmanuel Broussouloux.

 Crédit photo : Régis d'Audeville.