Morceaux de conversation avec Jean-Luc Godard

Posté par MpM, le 15 janvier 2009

dominique paini alain flescher jean luc godardL’histoire : Alain Fleischer a suivi Jean-Luc Godard pendant dix-huit mois au moment où celui-ci travaillait sur l’exposition qu’il devait présenter en avril 2006 au Centre Pompidou. D’abord matière pour un cours magistral au Collège de France, puis série de neuf films intitulés Collage(s) de France transformés au fil du temps en installation mêlant tous les arts, le projet devint finalement Voyage(s) en utopie. Morceaux de conversation avec JL Godard est une sorte de journal de bord de ce parcours jalonné de réflexions et de rencontres.

Ce qu’on en pense : Deux heures en compagnie de Jean-Luc Godard, cela ne se refuse tout simplement pas, même si le réalisateur s’y dévoile en "monument du cinéma" avec ses inévitables outrances et ses étonnantes fragilités (les larmes lui montent aux yeux lorsqu’il évoque un mathématicien méconnu inventeur de la théorie des ensembles). Tour à tour caustique et entêté, péremptoire et de mauvaise foi, emphatique et hilarant, Jean-Luc Godard donne à ses interlocuteurs ce qu’ils désirent voir et entendre : des théories sibyllines sur l’art, une vision très personnelle du cinéma, une apologie du doute, une recherche permanente… sans oublier de petites phrases assassines destinées à mettre les rieurs de son côté. Jean-Luc GodardAu travail, il est à la fois plus simple et plus pointu, s’empêtrant comme tout le monde dans la technique et faisant preuve d’une minutie admirable pour réaliser des collages miniatures de son exposition. Ce qui ressort de sa compagnie, c’est une immense vitalité. Monument, peut-être, mais toujours bien vivant, et débordant d’idées et de projets.

Manga Impact : Locarno et Turin mettent l’animé japonais à l’honneur

Posté par MpM, le 3 octobre 2008

Manga impactAprès avoir longtemps méprisé l’univers du manga et des animés, le cinéma s’est rendu compte (il y a peu) du potentiel d’inspiration, voire de renouvellement, que représente le genre, et a entrepris lentement mais sûrement d’en piller les monuments (on attend les versions "live" d’Akira et d’Evangelion). Comme en contrepoids, le Festival de Locarno, associé pour l’occasion au Musée du Cinéma de Turin, a lui décidé de rendre hommage à ce courant artistique plus ancien et plus varié qu’il n’y paraît. C’est ainsi qu’est né le projet "Manga Impact", une rétrospective et une exposition conjointe autour du cinéma d’animation japonais et de son univers dessiné, qui se tiendront du 5 au 15 août 2009 à Locarno, puis du 16 septembre au 15 novembre 2009 à Turin. Le programme complet se dévoilera peu à peu sur le site internet spécialement dédié à l’événement (www.mangaimpact.com) et un livre de référence fera la synthèse de tous ces contenus.

Toutefois, on sait déjà qu’une sélection d’œuvres issues de l’animé (courts et longs métrages, mais également séries télévisées) devrait permettre de (re)découvrir les œuvres marquantes du XXe siècle, tandis qu’une exposition présentera tout ce qui constitue l’univers du manga, des planches de bandes dessinées aux magazines, en passant par des objets dérivés, des stations de jeux vidéo et des exemples de jeu de rôle. L’occasion de revenir sur les origines graphiques et esthétiques du manga mais également sur ses multiples formes, styles et genres. La bande dessinée japonaise (et son dérivé animé) est en effet extrêmement fragmentée, s’adressant à des public ciblés (adultes, adolescents, jeunes filles, enfants, gays, …) avec des intrigues qui peuvent être tour à tour érotiques, historiques, sentimentales, violentes ou même introspectives et poétiques. Une richesse et une complexité dignes que n’importe quel art millénaire, et qui méritaient bien qu'un grand festival international de cinéma leur rende honneur.

Locarno continue d’explorer les cinémas différents

Posté par vincy, le 30 mai 2008

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Le 61e Festival du film de Locarno (6-16 août) aura l'occasion de perséverer dans sa découverte des jeunes auteurs et des nouvelles formes de narration. Même les hommages n'ont pas la même saveur qu'ailleurs.

Locarno a d'ores et déjà annoncé que le Prix Raimondo Rezzonico serait remis à la productrice américaine Christine Vachon. On lui doiy des films indépendants majeurs comme ceux de Todd Haynes (Loin du paradis, I'm not there), Larry Clark (Kids), John Cameron Mitchell (Hedwig and the Angry Itch), Todd Solondz (Happiness). Elle a aussi produit des films de Altman, Hawke, Romanek...

Un Léopard d'honneur sera décerné au cinéaste israélien Amos Gitai, qui succède ainsi à Wenders, Sokourov et Hisao-hsien. Il a résemment présenté Désengagement au festival de Venise et Plus tard, tu comprendras à celui de Berlin.

Enfin la rétrospective sera consacrée au réalisateur italien Nanni Moretti. une intégrale  dont Bellocchio, Dante, Kaurismaki ou Welles ont bénéficié ces dernières années. De Io sono un autachico (1976) à Il caimano (2006), ce sont 30 ans de cinéma et de vie italienne, à travers des longs, des moyens et des courts métrages qui seront retracés, en ajoutant des rushes, des documentaires sur l'artiste et des journaux de tournages. Locarno ne se privera pas de projeter aussi les films dont il est l'interprète ou le producteur. Un livre co-édité avec Les Cahiers du cinéma sera publié pour l'occasion.