Cinespana 2016 : Jonas Trueba triomphe avec La reconquista

Posté par MpM, le 10 octobre 2016

La reconquista

Trois ans après avoir dominé la 18e édition du festival Cinespana avec son film Los Ilusos, Jonas Trueba triomphe à nouveau cette année avec son nouvel opus, La reconquista, qui a remporté trois des prix remis par le jury de Serge Avedikian, dont le plus prestigieux, la Violette d'or du meilleur film.

Il s'agit du cinquième long métrage du cinéaste, qui raconte comment deux adultes, Manuela et Olmo, se retrouvent comme ils se l’étaient promis quinze ans après avoir vécu leur premier amour d’adolescents. Le temps d’une soirée, ils revivent leur histoire et s'interrogent sur le passage du temps.

Le reste du palmarès répartit récompenses et mentions entre les six autres films en compétition, avec notamment un double prix pour La decisión de Julia de Norberto López Amado : meilleur musique et meilleure photographie, et le prix du public pour A puerta abierta de Marina Seresesky.

A noter également que c'est No cow on the ice, parcours initiatique en Suède d'Eloy Domínguez Serén, qui est sacré meilleur documentaire tandis que Jota Aronak repart avec le prix Meilleur nouveau réalisateur pour son premier long métrage Ira qui interroge les notions de justice et de sanctions.

 

Le palmarès complet

Violette d'or du meilleur film
La reconquista de Jonas Trueba

Meilleur réalisateur
Jonas Trueba pour La reconquista

Prix d'interprétation féminine
Marta Lado pour Sicixia de Ignacio Vilar
Mention spéciale
Aura Garrido pour La reconquista de Jonás Trueba

Prix d'interprétation masculine
Francesc Garrido pour La adopción de Daniela Fejerman
Mention spéciale
Àlex Monner pour La propera pell de Isaki Lacuesta et Isa Campo

Meilleur scénario
Carles Torras et Martín Bacigalupo pour Callback de Carles Torras

Meilleure photographie
Juan Molina Temboury pour La decisión de Julia de Norberto López Amado

Meilleure musique
Pedro Navarete pour La decisión de Julia de Norberto López Amado

Prix du public
A puerta abierta de Marina Seresesky

Prix du meilleur documentaire
No cow on the ice d'Eloy Domínguez Serén

Prix Nouveau réalisateur
Jota Aronak pour Ira

Meilleur court métrage
Bus story de Jorge Yúdice
Mention spéciale
I said I would never talk about politics de Aitor Oñederra

Cinespana 2016 : Alex de la Iglesia et Xavier Cugat se partagent la soirée d’ouverture

Posté par MpM, le 30 septembre 2016

Mi gran noche

Traditionnellement, le Festival Cinespana qui commence ce soir propose deux ambiances pour sa soirée d'ouverture. Cette année, les spectateurs auront le choix entre une comédie caustique signée Alex de la Iglesia, Mi gran noche, et Sexo, maracas y chihuahuas de Diego Mas Trelles, un documentaire haut en couleurs sur le musicien catalan Xavier Cugat, star d'Hollywood où il fut chef d'orchestre sur de nombreux tournages.

Dans Mi gran noche (My big night), le trublion du cinéma espagnol s'attaque à la télévision à travers l'interminable tournage d'une émission de fin d'année durant laquelle les différentes personnalités en présence rivalisent d'ego, jusqu'à ce que la situation dégénère hors de tout contrôle. Une nouvelle farce délirante et ironique par le réalisateur de Balada Triste et Les Sorcières de Zugarramurdi. Une belle avant-première que les fans ne manqueront pas, d'autant que le film n'a toujours pas de date de sortie en France...

Portrait chaleureux d'un artiste hors normes

Autre film, autre style, Sexo, maracas y chihuahuas nous emmène sur les pas d'une véritable star de la musique catalane, Xavier Cugat, le seul Espagnol à avoir eu quatre étoiles sur le Walk of Fame de Hollywood Boulevard. Comme l'indique son titre, ce documentaire plein de couleurs et de musique revient sur le parcours exceptionnel de Cugat qui fut amené à travailler avec les plus grandes stars, de Rudolph Valentino à Charlie Chaplin, en passant par Rita Hayworth, Franck Sinatra ou Woody Allen.

A grands renforts d'images d'archives, d'interviews de Cugat lui-même et d'extraits de films, le documentaire retrace le parcours étonnant de cet artiste complet surnommé le "roi de la rumba" en raison de son inspiration éminemment cubaine (il vécut à Cuba de 4 à 18 ans), et qui fit également carrière en tant que caricaturiste. Que l'on soit familier ou non du personnage, c'est par ailleurs l'occasion de se replonger dans l'âge d'or hollywoodien du cinéma muet et de revisiter un demi-siècle de cette musique "tropicale" (comme il aimait à la surnommer lui-même) qu'il a exporté aux quatre coins du monde jusqu'au début des années 70.

Au fond, que l'on soit plutôt jeu de massacre dans les coulisses de la télévision ou portrait chaleureux d'un artiste hors norme, les deux propositions sont une excellente manière de commencer cette nouvelle édition du plus grand festival européen de cinéma espagnol qui, comme à son habitude, réserve de belles découvertes, surprises et moments de convivialité.

Cinespana 2016 sous le signe de la résistance

Posté par MpM, le 27 septembre 2016

Cinespana 2016Pour sa 21e édition qui se tiendra du 30 septembre au 9 octobre, le festival Cinespana se place d'emblée sous le signe de la résistance. Celui qui est devenu la plus importante manifestation d'Europe consacrée au cinéma espagnol (hors Espagne) a en effet dû faire face cette année à une baisse de subvention de 30 000 euros, soit 10% de son budget annuel.

"Ce festival ne peut perdurer que grâce aux subventions publiques, aux partenaires privés, aux donateurs mais aussi au bénévolat", rappellent Françoise Palmerio-Vielmas et Patrick Bernabé, présidente et vice-président du festival, dans le dossier de presse de la 21e édition. "Cette diminution de ressources a des conséquences sur le fonctionnement du festival. L’ensemble de ses pôles a dû s’adapter difficilement à cette nouvelle situation."

Malgré tout, grâce aux relations qu'il a tissé au fil des années, et à la solidarité de nombreux partenaires, Cinespana parvient à proposer une édition 2016 à la hauteur des précédentes, avec un nombre égal de films répartis entre compétitions fiction, documentaire, "nouveaux réalisateurs" et courts métrages, Panorama du cinéma espagnol contemporain, hommage (en sa présence) à l'acteur Sergi Lopez, focus sur le producteur catalan Paco Poch, hommage posthume au réalisateur Miguel Picazo, rencontre avec l'écrivain Paul Preston, coup de projecteur sur le cinéma des îles Baléares, regard sur le cinéma basque, cycles "Politique et société" et "Voir et revoir", sans oublier diverses rencontres et avant-premières.

Le public toulousain aura ainsi la chance de découvrir avant tout le monde quelques films attendus comme Mi gran noche, le nouveau film d'Alex de la Iglesia, La mort de Louis XIV d'Albert Serra (en présence du réalisateur) ou encore Beyond Flamenco de Carlos Saura, mais aussi les nouveaux films d'habitués de Cinespana comme Jonas Trueba (La reconquista), récompensé en 2013 pour Los Ilusos et Ignacio Vilar (Sicixia), récompensé en 2015 pour A esmorga.

Une édition qui fait donc le pari de poursuivre coûte que coûte son engagement militant en faveur d'une cinématographie ibérique fragile, souvent indépendante, qui doit se battre pour exister. "Mais qu’en sera-t-il en 2017 ?" s'interrogent à juste titre les organisateurs. Une seule solution dans l'immédiat pour assurer l'avenir de Cinespana : s'y ruer en masse dès l'ouverture ce vendredi 30 septembre !

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21e édition de Cinespana
Du 30 septembre au 9 octobre 2016 à Toulouse
Informations et horaires sur le site de la manifestation
Cinespana sur Ecran Noir depuis 2007

Cartoon Forum 2016: 6 pitchs à suivre, un Cartoon d’or et pas mal de kilos et goodies en plus

Posté par cynthia, le 19 septembre 2016

Comme tous les ans depuis cinq ans, la belle ville culturelle de Toulouse accueille toute l'Europe pour son Cartoon forum (avant de s'installer à Toulouse la manifestation était itinérante, chaque année dans une ville d'Europe différente). Ici, il n'y a pas de Brexit et les Anglais ont et "seront toujours accueillis à bras ouverts", parole de Marc Vandeweyer, organisateur du forum. Et pour bien montrer que nous sommes tous unis malgré les frontières, cette année l'Irlande était à l'honneur...

Piqûre de rappel

Le Cartoon forum est le rendez-vous européen de la coproduction de séries animées où, venant de 38 pays, 950 professionnels répondent présents dans une ambiance bon enfant. Parmi ce nombre conséquent d'invités, 250 acheteurs potentiels dont Canal +, France Télévisions mais aussi le Irish Film Board, ouvrent leurs mirettes pendant trois jours devant des projets d'animation allant du pré-scolaire aux 12-14 ans, en passant par les jeunes adultes. Cette année le cartoon forum a ravivé notre âme d'enfant, notre émotion et aussi notre estomac du 13 au 16 septembre.

Des cartoons et de la convivialité

Un emploi du temps bien rempli et conviviale nous attend de bon matin. Nous débutons, tout d'abord, avec le "Croissant show" avant plusieurs sessions de pitchs, débat où les professionnels de l'animation dévoilent leurs projets devant des distributeurs, producteurs et autres journalistes. Il y en a pour tous les goûts: de la thématique mignonne pour les enfants à la thématique sexuelle pour les plus grands.

C'est ainsi que nous avons rêvé devant un dessin animé Coréen intitulé Slow Slow Sloth Neul (l'histoire d'un paresseux vraiment trop paresseux) et que l'on s'est bien fendu la poire devant The Wind Ups un projet sponsorisé par la maison de production Autour de Minuit (les aventures peu orthodoxes d'objets sexuels). Pourquoi Coréen alors que c'est un rendez-vous européen me direz-vous? Il faut savoir que les coréens sont invités au Cartoon Forum depuis 2 ans dans le cadre des Cartoon Connection Awards afin d'élargir la collaboration mise en place lors des Cartoon Connection avec le Canada et l'Asie. C'est ainsi que cette année un projet canadien (Snowsnaps) et trois projets coréens (dont le fameux Slow Slow Sloth Neul) ont été retenus.

L'Irlande à l'honneur

Pour la première fois, un pays a été sous les projecteurs au Cartoon Forum. Pays très actif et très créatif dans l’animation, l'Irlande a été choisie pour inaugurer ce nouveau concept. Autant vous dire que les Irlandais sont aussi conviviales que talentueux (parfaits ces Irlandais). Il faut savoir que l’Irlande compte 23 studios d’animation et 65 coproductions internationales et que l’activité de production ne cesse d'augmenter d’année en année.

Les studios d'animation irlandais travaillent avec les plus grandes télévisions du monde, dont Disney, Nickelodeon, Cartoon Network et la BBC. Durant ces dernières années, l'animation irlandaise a été nominée pour tous les grands prix internationaux, y compris les Oscars, les BAFTAs, les Emmy et les Annie Awards. L'animation irlandaise a été le fil conducteur tout au long des 3 journées: présentations de studios lors des Croissant Shows, diner de clôture haut en couleurs avec un concert endiablé. À savoir que sur ses huit projets sélectionnés, cinq ont remporté un franc succès: Snoozeville (JAM Media), Creepers (Giant Animation), Alva & the Trolls (Kavaleer Productions), Peek Zoo (Igloo Films) et Zombabies (Keg Kartoonz).

Une véritable industrie

Le Cartoon Forum 2016 a enregistré un record de participation (+5%) avec 950 producteurs, investisseurs, diffuseurs, acheteurs, plateformes telles que Netflix, Hopster TV, Toon Goggles, …

Le nombre de participants ne cesse d’augmenter depuis que le Cartoon Forum s’est installé à Toulouse: 10% en 2 ans et 45% en 5 ans. Il faut savoir également que 600 personnes étaient présentes en même temps dans les 3 salles de pitch et que c'est la première fois que le Cartoon Forum enregistre un tel record de pays représentés que ce soit pour les participants (38 pays différents) ainsi que pour les projets sélectionnés (22 pays).

Ambiance festive et conviviale, oui, mais avant tout il y avait du travail et surtout du business puisque qu'en 26 éditions, 680 projets ont été financés pour un montant total de 2,3 milliards d’euros.

Les Pitchs que nous avons adoré

  • Mr Magoo (France)

Le grand retour de Mister Magoo les enfants! Oui, oui et oui! Bien évidemment il y aura quelques modifications comme la présence d'un chien qui l'aidera dans son quotidien même si Magoo est persuadé qu'il est un chat (nous vous rappelons que Mr Magoo est semi-aveugle) ainsi que la présence d'un méchant rongeur qui veut dominer le monde! On a été séduit!

  • Sir Mouse (Allemagne)

Enfin un cartoon qui brise les codes...l'héroïne est une souris chevalier (parce que les filles aussi peuvent être chevalier) accompagnée d'une dragonne espiègle et d'un prince trouillard!

  • Slow Slow  Sloth Neul (Corée)

Nous sommes tombés amoureux du personnage principal: un paresseux extrêmement lent et toujours fatigué (d'ailleurs on est reparti avec la peluche) qui tente de cohabiter avec un opossum toujours en colère et plus speed que jamais.

  • The Wind Ups (France)

L'histoire loufoque d'un jouet zizi sur patte qui essaye de conquérir le cœur (ou plutôt la vulve) d'un jouet vagin qui pète. Rien à ajouter!

  • The Bitkitz (France)

Que font vos plantes lorsque vous avez le dos tourné? Dans The Bitkitz, elles prennent vie dès que les humains quittent le centre commercial. Un Toy Story de verdure qui promet d'être drôle et touchant!

  • Action (Espagne)

Les amoureux du cinéma (comme nous) ne vont pas s'ennuyer devant ce dessin animé qui compte l'histoire de trois amis (Alfred, Antoine et Audrey) fondus de cinéma qui passent leur temps à tout filmer. Le gros plus: tous les personnages sont des célébrités du septième art. Alfred Hitchcock (il a toujours un oiseau sur la tête), Audrey Hepburn, Woody Allen ou encore Sofia Coppola...ce sera à vous de les reconnaître!

Le Cartoon d'Or

La Cérémonie de remise du Cartoon d'Or et des Cartoon Tributes, qui a eu lieu à l'église Saint-Pierre des Cuisine (la plus vieille église du sud-ouest de la France), a récompensé six films d'animation d'environ 30 minutes. Le Cartoon d'Or, prix qui récompense chaque année le meilleur court-métrage d'animation européen, a été remis au réalisateur français Gabriel Harel pour son court-métrage Yùl et le serpent. Une histoire prenante entre un jeune garçon et un serpent avec un dessin qui rappelle celui de Joann Sfar. Le film a déjà été sélectionné dans de nombreux festivals depuis un an.
Le jury du Cartoon d'Or, composé d'un producteur français et de deux réalisateurs britannique et italien, a choisi le film parmi 23 courts-métrages. Le prix est accompagné d'une aide de 10.000 euros.

Le festival Cinespana fait appel au financement participatif pour survivre

Posté par MpM, le 1 juillet 2016

C'est le plus important festival de cinéma espagnol d'Europe (en dehors d'Espagne) avec plus de 120 films projetés chaque année depuis 1996. Or Cinespana, dont la 21e édition est prévue à Toulouse du 30 septembre au 9 octobre prochain, est menacé par une baisse drastique de ses subventions. "Ces dernières années, nos subventions ont diminué de façon conséquente et la baisse de budget est à chaque édition plus grave. A tel point que l’existence du festival est remise en cause", expliquent les organisateurs.

Pour l'édition 2016, c'est en effet à une baisse de 30 000 euros que doit faire face la manifestation. D'où l'idée de faire appel au financement participatif. "Nous avons réussi à réaliser 10 000 euros d'économies mais nous avons atteint un seuil et il nous faut encore rassembler 20 000 euros. En attendant de trouver de nouveaux mécènes pour 2017, nous avons besoin de votre soutien", écrivent les organisateurs sur le site de la campagne.

Il s'agit donc de récolter 20 000 euros d'ici le 13 juillet, afin d'assurer notamment le financement du sous-titrage et des frais d'invitations de cinéastes espagnols venus présenter leur film. Parmi les contreparties proposées, on retrouve bien évidemment des places lors du festival 2016, mais aussi des bons pour des assiettes de tapas, un livre de photos ou encore un apéro-rencontre avec un invité. A mi-parcours, environ 25% de la somme nécessaire avait été récoltée.

Amoureux de l'Espagne, cinéphiles ou simples spectateurs, oncompte sur vous pour sauvegarder cet incontournable rendez-vous toulousain qui attire chaque année environ 28 000 spectateurs !

Kinepolis s’étend en région parisienne et près de Toulouse

Posté par vincy, le 26 juin 2016

Kinépolis continue de s'étendre en France. Jusque là, la chaîne de multiplexes était surtout présente au Nord et à l'Est avec des cinémas parmi les plus importants du pays à Mulhouse, Nancy, Thionville, Julien-lès-Metz, Lomme, et Longwy (après l'acquisition de l'Utopolis en 2015). Progressivement, la conquête s'est élargie à l'Ouest (Rouen, où Kinépolis a repris l'exploitation du cinéma Saint-Sever en janvier) et au Sud (Bourgoin-Jallieu et Nîmes).

Le groupe va ajouter deux multiplexes dans deux zones géographiques nouvelles: celui de Brétigny-sur-Orge dans le sud de l'Ile-de-France (10 salles, 1530 fauteuils), dans une zone où il y a surtout des salles indépendantes, hormis le Mega CGR d'Evry et le future multiplexe de Massy. La construction de ce pôle loisirs et commerce vient de commencer et l'établissement vise 500000 spectateurs. L'ouverture est prévue dans un an.

Le 21 juin, Kinepolis a annoncé qu'elle allait s'installer dans nord de l'agglomération de Toulouse, à Fenouillet, dans une immense zone commerciale. Les 10 salles (1100 sièges) espèrent accueillir 400000 personnes. L'ouverture du cinéma est prévue fin 2016. "Ce nouveau multiplexe répond à une demande forte, vu qu'il y avait un manque de multiplexes et d'une offre culturelle variée dans la région. En plus, l'agglomération du Nord de Toulouse connaît un essor démographique important" explique Eddy Duquenne, Pdg de Kinepolis Group. Pourtant Toulouse ne manque pas de cinémas ni de multiplexes (Gaumont, UGC, Mega CGR, Utopia, etc...). Le Mega CGR de Blagnac, d'ailleurs, se trouve à moins dix kilomètres.

Cela faisait onze ans que Kinepolis n'avait construit de nouveaux cinémas en France.

L’Utopia de Toulouse change de propriétaires (et de nom)

Posté par vincy, le 1 juin 2016

Le mythique Utopia de Toulouse change d'exploitant et de nom puisque ses fondateurs vont en céder l'exploitation à deux membres de l'équipe. Les deux cofondateurs d'Utopia -Anne-Marie Faucon et Michel Malacarnet - lâchent donc leur affaire, acquise il y a 23 ans.

Le directeur du cinéma, Jérémy Breta, et Annie Mahot, ne licencieront personne une fois le transfert effectué. Utopia conserve son établissement des environs de Toulouse, à Tournefeuille.

Une fois la cession effectuée, l'Utopia Toulouse (3 salles, 441 fauteuil, 270 000 spectateurs en année haute, Trophée de la salle art-et-essai du Film Français en 2001) se nommera l'American Cosmograph, "retrouvant le nom d'un modernisme désuet qu'avait l'une des premières salles de cinéma de la Ville Rose, en 1917" comme l'indique La dépêche du midi. Classée art et essai, le complexe devrait subir un lifting. Le 15 juin prochain sera donc le jour du basculement.

Une enclume toujours présente au-dessus du cinéma

L'Utopia était menacé par une inflation des loyers (lire notre article du 19 janvier 2016). Le propriétaire des murs, l’Association centrale immobilière Saint-Jérôme, réclamait un loyer mensuel trois fois supérieur à celui actuellement en cours, ce qui mettait en péril le modèle économique de l'exploitant. A l'époque, Anne-Marie Faucon expliquait: "Nous avons une grosse équipe, lourde à gérer, et nous sommes confrontés à la nécessité de nous mettre aux normes handicapés dans des locaux qui sont déjà inadaptés. Des travaux que l'on estime entre 400 000 et 500 000 euros". Une des hypothèses alors était de créer un complexe ailleurs et d'abandonner ce site historique. L'augmentation du loyer devait intervenir il y a trois mois, elle est toujours en suspension.

Dans Côté Toulouse, Jérémy Bata rassure les fidèles spectateurs: "L’esprit de la programmation sera absolument le même. Nous continuerons à avoir nos propres abonnements, les tarifs ne changeront pas, on proposera toujours trois salles et il n’y aura toujours pas de publicité, pas de recettes annexes ni de pop-corn ! Des changements vont venir petit à petit, mais sur notre fan-zine et sur le site internet."

Pour les habitués, cela ne changera pas grand chose puisque les cartes de fidélité et le magazine d'Utopia seront toujours disponibles à l'American Cosmograph.

La 28e édition de Cinélatino couronne Siembra de Ángela Osorio Rojas et Santiago Lozano Álvares

Posté par MpM, le 21 mars 2016

Cinélatino 2016

Après dix jours de compétition, le 28e festival Cinélatino, rencontres de Toulouse s'est achevé par le sacre du film colombien Siembra, réalisé par Ángela Osorio Rojas et Santiago Lozano Álvares, qui reçoit le grand prix coup de cœur du jury des longs métrages de fiction. Le film raconte le quotidien de Turco, un pêcheur de la côte pacifique colombienne que le conflit armé empêche de retourner sur ses terres.

El acompañante, de Pavel Giroud (Cuba) reçoit quant à lui le prix du public et celui des électriciens gaziers tandis que Alba de Ana Cristina Barragán (Équateur) repart avec le prix Fipresci et celui des Cheminots. La critique française, elle, a préféré La última Tierra de Pablo Lamar (Paraguay).

Durant le festival, plus de 180 films étaient proposés, répartis entre compétitions longs métrages, documentaires et courts métrages, ainsi que découvertes et séances spéciales. Un focus autour des grandes figures d'Amérique latine a notamment permis une réflexion autour du rôle du cinéma dans la création des figures mythiques de l’histoire du continent. Le public a également eu la possibilité de rencontrer Pablo Aguëro pour son nouveau film très attendu, Eva ne dort pas, Jayro Bustamante pour Ixcanul ou encore Marcelo Gomes pour Il était une fois Veronica.

Comme chaque année, la plate-forme professionnelle de Cinélatino a également permis de venir en aide à des films toujours en chantier, comme El invierno d'Emiliano Torres (Argentine) qui a reçu le prix Cinéma en construction et le prix spécial Ciné +.

> Palmarès longs métrages

Grand prix coup de cœur du long métrage
Siembra, réalisé par Ángela Osorio Rojas et Santiago Lozano Álvares (Colombie)
Mention spéciale : Días extraños de Juan Sebastián Quebrada (Argentine)

Prix du public
El acompañante, de Pavel Giroud (Cuba)

Prix Fipresci
Alba de Ana Cristina Barragán (Équateur)

Prix découverte de la critique française
La última Tierra de Pablo Lamar (Paraguay)

Prix CCAS des électriciens gaziers
El acompañante, de Pavel Giroud (Cuba)

Prix Rail d'or des Cheminots
Alba de Ana Cristina Barragán (Équateur)

> Palmarès documentaires

Prix documentaire
El legado de Roberto Anjari-Rossi (Chili)
Mention spéciale : Juanicas de Karina García Casanova (Mexique)

Prix du public
Jonas e o circo sem lona de Paula Gomes (Brésil)

Prix Signis
Paciente de Jorge Caballero (Colombie)

Prix lycéen
Juanicas de Karina García Casanova (Mexique)

> Palmarès Courts métrages

Prix Signis
Polski de Rubén Rojas Cuauhtémoc (Cuba)

Prix Révélation
Polski de Rubén Rojas Cuauhtémoc (Cuba)

Prix Courtoujours
Forastero de Iván Gaona (Colombie)

> Plate forme professionnelle

Prix cinéma en construction 29
El invierno d'Emiliano Torres (Argentine)

Prix exceptionnel Mactari - Commune image
Los niños de Maite Alberdi (Chili)

Prix spécial Ciné +
El invierno d'Emiliano Torres (Argentine)

Prix des distributeurs et exploitants européens
Don't swallow my heart, alligator girl!, de Felipe Bragança (Brésil)

Prix BRLAB CInéma en développement
Ave y nada de Jose Antonio Cordero (Mexique)

Le cinéma Utopia de Toulouse menacé

Posté par vincy, le 19 janvier 2016

Ce n'est ni la première fois, ni la dernière hélas, que nous annonçons la menace d'une fermeture de salle de cinéma art-et-essai. Mais celle-ci est emblématique. L'Utopia, un réseau de salles indépendantes art-et-essai, voit ses fondations vaciller à force de devoir s'adapter à son époque (normes de sécurité, d'accessibilité, loyers en hausse dans les centre-ville, concurrence des multiplexes...).

43 ans que ce réseau existe avec 7 millions de spectateurs cumulés. Avignon, base historique, Toulouse, Montpellier, Paris (l'ancien Quartier latin), Saint-Ouen, Bordeaux...

Mais voilà, celui de Toulouse est menacé, 22 ans après son ouverture. C'était l'un des cinémas les plus rentables de France, localisé dans une superbe salle appartenant à la paroisse Saint-Jérôme. Car, selon La Dépêche du midi, la paroisse souhaiterait augmenter le loyer. Comme pour le Star à Cannes. On passe d'une somme correcte pour un équipement culturel en centre-ville à une somme astronomique que seule un groupe international de vente de fringues, ou une marque de cosmétique, ou même un opérateur de téléphonie mobile peut se payer: 150 000 euros! Trois fois le loyer actuel.

Mais pire que ça, la paroisse déjà pas très charitable, demande au cinéma de respecter des critères moraux dans sa programmation. On imagine que des films comme La vie d'Adèle ou Bang Gang ou Carol ne sont pas forcément du goût des propriétaires...

Un déménagement comme solution idéale?

L'Utopia va se défendre avec un avocat, mais l'exemple récent de La Pagode à Paris incite à la prudence. Le réseau a cherché à acheter une ancienne salle de la ville rose, en vain. Mais quel intérêt de fragiliser un réseau qui soutient des films parfois difficiles et qui parvient à séduire 500000 spectateurs (si on inclut celui de Tournefeuille dans la banlieue ouest de la métropole)?

Dans La dépêche du midi, Anne-Marie Faucon, cofondatrice du réseau, explique sa vision des choses et semble se résigner: "Nous avons une grosse équipe, lourde à gérer, et nous sommes confrontés à la nécessité de nous mettre aux normes handicapés dans des locaux qui sont déjà inadaptés. Des travaux que l'on estime entre 400 000 et 500 000 euros". Aussi créer un nouveau lieu plus confortable et aux normes pourrait libérer le réseau de cette tutelle chrétienne encombrante: "On se demande si ce ne serait pas mieux ainsi, confirme-t-elle. Si on gardait le même système d'exploitation, on perdrait une soixantaine de places avec les nouvelles normes, ça fait beaucoup, même si nous nous en tirons bien en termes de spectateurs. Il faudrait en outre condamner l'entrée de gauche pour un ascenseur. Est-ce qu'il ne faut pas dans ces conditions envisager un nouvel outil ?" s'interroge-t-elle.

Si la voie de l'indépendance est celle qui sera choisie, il faudra se décider avant la fin de l'année 2016.

L'Utopia Toulouse comporte trois salles (avec une jauge de 441 places) et a reçu le Trophée de la salle art-et-essai du Film Français en 2001.

Cinespana 2015 : A cambio de nada remporte la Violette d’or

Posté par MpM, le 12 octobre 2015

Cambio de nada

Le jury du 20e festival Cinespana de Toulouse, mené par Yves Boisset et composé de Caroline Baehr, Gérard de Battista, Dominique Pinon et Coraly Zahonero, a marché dans les pas de celui du festival de Malaga en consacrant A cambio de nada, premier long métrage en partie autobiographique de l'acteur Daniel Guzmán, qui y avait remporté plusieurs prix dont meilleur film, meilleur réalisateur et prix de la critique.

Le film s'attache aux pas de Dario, 16 ans, un adolescent déscolarisé et débrouillard qui multiplie les petites combines pour mener une vie libre. Coincé entre ses parents en instance de divorce qui ne cessent de le prendre à témoin et son "protecteur" beau parleur et roublard qui l'exploite, le jeune homme rêve d'argent facile et de premiers émois sexuels. Entre humour et constat social, A cambio de nada reste sans cesse sur le fil, jouant parfois un peu artificiellement sur la corde sensible et la fausse naïveté de ses personnages.

A noter qu'une fois encore, le jury s'est trouvé en phase avec le public qui a également récompensé A cambio de nada.

Trois autres films de la compétition se partagent les récompenses : A esmorga d'Ignacio Vilar, qui suit trois compagnons de beuverie dans la Galice des années 50, en pleine période de répression. Lorak de Jon Garaño et José Mari Goenaga, mélodrame choral sur le deuil, les rencontres manquées et les destins qui se croisent. Felices 140 de Gracia Querejeta, comédie grinçante sur l'amitié et la jalousie.

Côté documentaire, c'est Cartas a Maria de Maité García Ribot, un voyage poétique dans le passé de la famille de la réalisatrice, exilée après la Guerre civile, qui a été distingué par le jury composé de Philippe Etienne (professeur de cinéma), Hubert Guipouy (directeur adjoint de l’ESAV) et Sandrine Mercier (auteure et réalisatrice).

Le prix Nouveau réalisateur remis par le jury étudiant est quant à lui allé à Arturo Ruiz pour El Destierro, l'histoire tragi-comique d'un étrange trio amoureux pendant la guerre civile.

Le palmarès

Violette d'or du meilleur film
A cambio de nada de Daniel Guzmán

Meilleur réalisateur
A esmorga d'Ignacio Vilar

Prix d'interprétation masculine
Karra Elejalde, Miguel de Lira et Antonio Durán Morris pour A esmorga d'Ignacio Vilar

Prix d'interprétation féminine
Iziar Ituño pour Loreak de Jon Garaño et José Mari Goenaga

Meilleur scénario
Gracia Querejeta et Antonio Moreno pour Felices 140 de Gracia Querejeta

Meilleure photographie
Diego Romero Suárez Llanos pour A esmorga d'Ignacio Vilar

Meilleure musique
Pascal Gaigne pour Loreak de Jon Garaño et José Mari Goenaga

Prix du public
A cambio de nada de Daniel Guzmán

Prix du meilleur documentaire
Cartas a Maria de Maité García Ribot

Prix Nouveau réalisateur
Arturo Ruiz pour El Destierro

Meilleur court métrage
Nena de Alauda Ruíz de Azúa

Mention spéciale
Zepo de César Díaz Meléndez