Mulan : Le tournage du prochain live-action de Disney a débuté

Posté par wyzman, le 16 août 2018

Disney a annoncé la nouvelle en début de semaine : le tournage de l’adaptation en live-action de son classique de 1998  vient de débuter.

Un film particulièrement attendu

Attendu pour le 25 mars 2020 dans les salle françaises, le film de Niki Caro sera tourné entre la Chine et la Nouvelle-Zélande. Le film d'animation tout comme le live-action raconte les aventures légendaires d’une jeune fille courageuse et sans égal qui doit se faire passer pour un homme afin de protéger son pays des Envahisseurs du Nord. Hua Mulan, la fille aînée d’un ancien grand soldat, est aussi vive d’esprit que déterminée. C’est lorsque l’Empereur émet le décret selon lequel un homme de chaque famille doit servir l’Armée Impériale, qu’elle décide de prendre la place de son père malade, Hua Jun, et de se faire passer pour lui, devenant ainsi l’un des plus grands guerriers que la Chine ait jamais connus.

Le scénario de ce blockbuster est signé Rick Jaffa et Amanda Silver tandis que la célèbre guerrière sera incarnée par Liu Yifei, que vous avez pu voir dans la série Once Upon A Time. Elle sera accompagnée sur grand écran de Donnie Yen (Rogue One),  Jason Scott Lee (Tigre et Dragon 2),  Yoson An (En Eaux troubles), Utkarsh Ambudkar (Pitch Perfect), Ron Yuan (Marco Polo) et Tzi Ma (Premier contact).

En 1998, le film d'animation Mulan a rapporté plus de 300 millions de dollars dans le monde, dont 120 aux Etats-Unis. Après les succès d'Alice au pays des merveilles, Maléfique, Cendrillon, Le Livre de la Jungle et La Belle et la Bête, il ne fait aucun doute que le live-action Mulan ravira petits et grands au moment de sa sortie. Enfin, dans la longue liste des live-action de Disney à venir, nous pouvons déjà citer Dumbo (27 mars 2019), Aladdin (22 mai 2019), Le Roi Lion (17 juillet 2019) et Maléfique 2 (27 mai 2020).

Les reprises de l’été: Spike Lee et Mel Brooks

Posté par vincy, le 15 août 2018

Do the right thing de Spike Lee (1989)

L'histoire: À Brooklyn, c’est littéralement le jour le plus chaud de l’année. Mookie, un jeune afro-américain, est livreur à la pizzeria du quartier, tenue par Sal et ses deux fils, d’origine italienne. Chacun vaque à ses occupations, mais la chaleur estivale va bientôt cristalliser les tensions raciales.

Pourquoi il faut le voir? Avant la sortie le 22 août de son dernier film, Blackkklansman, Grand prix du jury à Cannes, il est indispensable de revoir l'un des meilleurs films du cinéaste, un pizza aux saveurs italo-afro-américaine. Ce qui est le plus triste en revoyant cette pépite c'est bien qu'elle est toujours d'actualité. La canicule new yorkaise n'aide pas: la tension grimpe au rythme du thermomètre. Spike Lee évoque déjà la discrimination positive, le whitewashing, le racisme, la violence qui l'accompagne, la brutalité policière évidemment. Déjà il politise son propos avec des citations de Martin Luther King le pacifiste et Malcom X le révolutionnaire. Il questionne la moralité des actes, la justification d'une émeute, et fait dialoguer apôtre de la non violence avec défenseur de la légitime offense. Film controversé pour son message ambivalent et ses dialogues crus (avant Tarantino, Spike Lee avait d'ailleurs abusé du mot Fuck dans ce film), il a quand même récolté pas mal de lauriers dont deux nominations aux Oscars et une sélection en compétition à Cannes. Car, au final, beaucoup considère que c'est le meilleur film du réalisateur. En tout cas son plus fondateur. Peut-être aussi parce que, pour la première fois, un cinéaste afro-américain filmait frontalement le cancer de l'Amérique.

Les producteurs de Mel Brooks (1968)  - sortie le 22 août

L'histoire: Jadis célèbre producteur à Broadway, Max Bialystock est désormais contraint de soutirer de l’argent à de riches octogénaires libidineuses en faisant le gigolo. Un jour débarque le timide et névrosé Leo Bloom, chargé de vérifier ses comptes. Constatant certaines irrégularités, le comptable fait remarquer qu’il y aurait beaucoup d’argent à se faire en montant un spectacle qui s’avérerait être un flop immédiat. Les deux comparses décident de s’associer et tombent sur le projet parfait : une comédie musicale intitulée Le Printemps d’Hitler, écrite par un certain Franz Liebkind, faisant l’apologie du Troisième Reich. Max et Leo sont persuadés qu’ils tiennent là un four assuré. Mais le public sera-t-il du même avis ?

Pourquoi il faut le voir? D'abord parce que c'est toujours un régal de voir un Mel Brooks, d'autant plus que c'est son premier long métrage. Avec son réalisateur inexpérimenté, le tournage connu pas mal de mésaventures. Et pourtant, c'est délirant, déjanté, fou, absurde, hors-limites. Influencé par le Dictateur de Chaplin, il va d'ailleurs très loin avec sa chanson-tube Springtime for Hitler. Pas étonnant que le film ait été censuré en Allemagne. Brooks a par ailleurs obtenu l'Oscar du meilleur scénario pour cette fantaisie parodique où il se moque de l'industrie de l'entertainment, des Nazis et d'une Amérique sans valeurs (il reproduira le même schéma avec le remake de To be or not to be). C'est aussi le plaisir de revoir Gene Wilder dans un de ses plus grands rôles. Le film, aujourd'hui considéré comme l'une des plus grandes comédies américaines, a failli passer à l'as. La première à été un échec. le studio voulait d'emblée s'en débarrasser. Il a fallu que Peter Sellers fasse un peu de pub pour que Les producteurs survive. Malgré tout, les critiques étaient divisées entre ceux qui haïssaient cette proposition et ceux qui l'adoraient. Avec le temps, ce film fou est rentré dans le patrimoine. Et une comédie musicale a été mise en scène à Broadway au début des années 2000. Mel Brooks a écrit une version pour la scène, avec Nathan Lane et Matthew Broderick, qui a tenu 2500 soirs et gagné 12 Tony Awards. Puis il a écrit une adaptation de la comédie musicale de Broadway pour le cinéma, toujours avec Lane et Broderick, et Uma Thurman en bonus, en 2005. C'est hystérique et dingue depuis le début cette histoire...

Trois bonnes raisons d’aller voir Capitaine Morten et la reine des araignées de Kaspar Jancis

Posté par MpM, le 15 août 2018

Morten rêve de prendre le large à bord de La Salamandre, avec son père le Capitaine Vicks, mais il doit rester à terre chez l’autoritaire Annabelle. Avec son complice Stinger, Annabelle veut s’emparer du bateau, persuadée qu’il cache un trésor de pirates. Pour déjouer leurs plans, Morten va être entraîné dans une aventure fantastique. Réduit à la taille d’un insecte par un magicien farfelu, c’est dans le monde de la Reine des araignées qu’il va devoir conquérir ses galons de capitaine.

Adaptation évidente


Kaspar Jancis est un metteur en scène, compositeur et scénographe estonien qui a obtenu le Cartoon d’or du meilleur court-métrage d’animation européen avec son film Crocodile en 2010. Capitaine Morten et la reine des araignées, qui est son premier long métrage, mais aussi son premier film en stop motion, est l'adaptation d'un livre pour enfants qu'il avait écrit en 2010 et pour lequel il avait également composé une musique.  Devenu un best-seller, l'ouvrage est populaire auprès du public estonien, et a notamment été décliné en une émission de radio. Assez logiquement, Nukufilm a ensuite eu l'idée de l'adapter pour le cinéma, dans une version qui mêle l'animation classique de marionnettes à des images de synthèses utilisées notamment pour les éléments liquides comme l’eau.

Conte joyeusement cruel


Le cinéma pour enfants ne nous a pas franchement habitués aux bizarreries qui émaillent Capitaine Morten. Alors que l’intrigue se veut au départ presque réaliste (un petit garçon, malheureux parce que son père est toujours en voyage, se rêve capitaine à son tour), de nombreux éléments cocasses ramènent l’histoire du côté du conte étrange et cruel : les marins transformés en beignets, la chrysalide qu’on laisse mourir de faim, le jeune garçon sans cesse humilié... La dureté de certains personnages (et leur transformation soudaine en insectes) accentue cette sensation d’un imaginaire enfantin déformé et irrévérencieux. Il est extrêmement plaisant de voir ainsi bousculée la mièvrerie gentille de la plupart des œuvres jeune public, sans pour autant traumatiser le spectateur.

Poésie de l’étrange


Lorsque le film bascule dans le monde fantastique miniaturisé des insectes, l’étrangeté est brusquement érigée en règle absolue. Comme l’existence de Morten, le film prend alors un tour plus inquiétant mais aussi plus poétique. Ces insectes anthropomorphes voguant à l’aventure sur une étendue d’eau gigantesque pour eux à quelque chose de profondément onirique qui contamine la tonalité du récit. L’absurde et le bizarre prennent alors possession de l’intrigue, permettant au film d’affirmer sa singularité, et aux jeunes spectateurs de se découvrir prêts pour des aventures moins conventionnelles, et donc forcément plus amusantes.

Ethan Peck sera le Spock de Star Trek : Discovery

Posté par wyzman, le 14 août 2018

L'info est tombée il y a quelques minutes seulement : c'est l'acteur américain Ethan Peck qui reprendra le rôle mythique de Monsieur Spock dans la saison 2 de Star Trek : Discovery !

Un quasi-inconnu

Seul personnage de la saga à avoir traversé toutes les ères de Star Trek, Monsieur Spock figure parmi les personnages préférés des fans. Lors du dernier Comic-Con, les plus attentifs ont noté qu'Alex Kurtzman, producteur exécutif de la série, avait annoncé l'arrivée de l'une des figures majeures du show dans la deuxième saison du programme disponible sur CBS All Access, la plateforme de streaming de CBS.

Il y a quelques minutes, Alex Kurtman s'est donc exprimé pour annoncer officiellement l'arrivée de Spock dans la série qu'il produit. "A travers 52 ans de télévision et de films, un univers parallèle et un univers miroir, M. Spock reste le seul membre de l'équipage d'origine à avoir traversé toutes les époques de Star Trek" a-t-il déclaré. "Le grand Leonard Nimoy, puis le brillant Zachary Quinto ont apporté une humanité incomparable à un personnage à jamais déchiré entre logique et émotions."

"Nous avons cherché pendant des mois un acteur qui, comme eux, apporterait sa propre interprétation au rôle. Un acteur qui, comme eux, incarnerait sans effort les plus grandes qualités de Spock, au-delà de la logique évidente: l'empathie, l'intuition, la compassion, la confusion et le désir ardent. Ethan Peck a pénétré dans la pièce en disposant de toutes ces qualités, conscient de sa lourde responsabilité envers Leonard, Zack et les fans, et prêt à relever le défi au service de la protection et de l’expansion de l’héritage de Spock. Dans cet esprit, nous sommes ravis de l’accueillir dans la famille."

Attendu pour 2019, la deuxième saison de Star Trek : Discovery dispose déjà d'un trailer épique dévoilé lors du dernier Comic-Con. Et si le nom d'Ethan Peck ne vous dit rien, sachez que Star Trek : Discovery est loin d'être sa première série. Vous avez pu le voir dans That '70s Show, Gossip Girl et le film Twelve de Joel Schumacher.

Just Kids : Kacey Mottet Klein tourne pour Christophe Blanc

Posté par wyzman, le 14 août 2018

Si l'on en croit les informations de nos confrères du Film français, l'acteur de 19 ans vient d'entamer le tournage de Just Kids, le nouveau film de Christophe Blanc.

Drame adolescent

Après avoir perdu leurs deux parents, Jack (19 ans), Lisa (17 ans) et Mathis (10 ans), vont devoir se débrouiller seuls. Voilà pour le moment le pitch de Just Kids. Troisième long-métrage de Christophe Blanc, le tournage de Just Kids a vraisemblablement débuté le 6 août dernier. Il passera par Grenoble, Marseille, Toulon et l'Espagne.

Produit par Bertrand Gore de Blue Monday Production, Just Kids est d'ores et déjà annoncé chez Rezo Films au moment de sa sortie. Le scénario a été co-écrit par Christophe Blanc et Béryl Peillard, la femme à qui l'on doit Animal Serenade. Dans ce drame, Kacey Mottet Klein, Andrea Magguilli, Anamaria Vartolomei et Angelina Woreth se partagent les rôles principaux.

Doté d'un budget de 2,2M€, Just Kids peut compter sur le soutien de PS Productions (Suisse), de la RTS, de Ciné+, des sofica Cinémage, Cine Cap et Indéfilms, des régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes ainsi que du CNC. Just Kids devrait sortir fin 2019.

Un acteur à suivre de (très) près

Révélé par Ursula Meier dans L'Enfant d'en haut en 2013, le Suisse Kacey Mottet-Klein crevait l'écran en 2015 dans Keeper de Guillaume Senez. Dans ce drame, il jouait Maxime, un ado de 15 ans qui tombe amoureux, rêve de devenir footballeur professionnel mais voit ses plans partir en fumée lorsque sa petite amie Mélanie tombe enceinte.

L'année suivante, il a pris tout le monde de court en acceptant le rôle de Damien, un ado de 17 ans persécuté et attiré en même temps par Tom, son bourreau au lycée. Sa performance dans Quand on a 17 ans d'André Téchiné lui a valu une nomination aux César 2017 dans la catégorie meilleur espoir masculin. Depuis, on a pu le voir L'Echange des princesses de Marc Dugain, Vent du Nord de Walid Mattar et Comme des rois de Xabi Molia.

Locarno 2018: A Land Imagined couronné, le docu de Yolande Zauberman distingué

Posté par vincy, le 12 août 2018

Les femmes sont à l'honneur dans les différents palmarès du 71e Festival du film de Locarno, avec 12 réalisatrices récompensées sur 25 films primés. Le singapourien Yeo Sew Ha a remporté le prestigieux Léopard d'or avec A Land Imagined. Premier film en compétition venu de l'île-Etat de Singapour, ce film social sur la précarité et l'ultramoderne solitude tourne autour d'un immigré chinois recherché par un inspecteur de police. L'œuvre symbolise finalement assez bien ce que Carlo Chatrian, directeur artistique du Festival, expliquait sur cette sélection dont "la recherche esthétique d’une forme en phase avec une réalité qui change rapidement, où les images semblent omniprésentes, racontent un monde où l’homme n’est pas encore la mesure de toutes choses." Aevec les codes d'un polar, une plastique très Wong Kar-wai grâce au chef op japonais Hideho Urata, il signe une critique insidieuse de la réussite "de façade" de Singapour.

M de Yolande Zauberman a reçu le Prix spécial du jury avec un documentaire autour d'un scandale ignoré, ou presque, sur une affaire de pédophilie chez les ultra-orthodoxes de Tel Aviv. La réalisatrice de Moi Ivan, toi Abraham (1993) filme ainsi la confession de Menahem Lang, qui a aujourd'hui 35 ans, et qui fut violé lorsqu'il était enfant par plusieurs hommes de la communauté hassidique à laquelle il appartenait.

Tarde para morir joven de la chilienne Dominga Sotomayor, chronique d'adolescents durant un été 199, a récolté le Prix de la mise en scène. Les deux prix d'interprétations ont été décernés à la jeune roumaine Andra Guti pour Alice T. de Radu Muntean, jeune femme qui cumule les problèmes, à commencer par une grossesse non désirée, et au vétéran sud-coréen Ki Joo-Bong pour Gangbyun Hotel (Hotel by the River) de Hong Sangsoo, mélopée rohmérienne désillusonnée, qui incarne un vieux poète seul dans un hôtel.

Une mention spéciale a été attribué à Ray & Liz de Richard Billingham, film inspiré de sa propre enfance, où il dépeint le quotidien singulier de ses parents, en marge de la société, brisant les tabous sociaux.

Les autres prix

Prix Variety Piazza Grande

Le vent tourne de Bettina Oberli

Section Cinéastes d'aujourd'hui
Pardo d’or: Chaos de Sara Fattahi
Prix du meilleur cinéaste émergent décerné par la ville et la région de Locarno: Dead Horse Nebula de Tarik Aktass
Prix spécial du jury Ciné+: Closing Time de Nicole Vögele
Mentions spéciales: Fausto d'Andrea Bussmann et Rose, personnage de L’époque de Matthieu Bareyre

Signs of Life
Prix du meilleur film: The Fragile House (Hai shang cheng shi) de Lin Zi
Prix de la Fundación Casa Wabi y Mantarraya: Le discours d'acceptation glorieux de Nicolas Chauvin de Benjamin Crotty

Premiers films
Prix Swatch de la meilleure première œuvre: Alles ist Gut d'Eva Trobisch
Swatch Art Peace Hotel: Rugstus miskas (Acid Forest) de Rugil? Barzdziukaité
Mention spéciale: Tirss, rihlat alsoo'oud il almar'i (Erased, ascent of the Invisible) de Ghassan Halwani

Gal Gadot dans la peau d’Hedy Lamarr

Posté par vincy, le 11 août 2018

Un rôle inattendu pour Gal Gadot, connue désormais pour incarner Wonder Woman, dont la suite, Wonder Woman 1984, est actuellement en tournage.

L'actrice devrait se mettre dans la peau de l'icône Hedy Lamarr, star de l'âge d'or hollywoodien (Casbah, La fièvre du pétrole, Samson et Delilah) et inventrice (notamment de techniques ayant permis le Wifi et le GPS), dans une série qui chroniquerait son parcours, de l'Autriche bourgeoise puis nazie aux Etats-Unis, et sa carrière. Elle est à la fois sur le Walk of Fame d'Hollywood avec son étoile et au National Inventors of of Fame.

Showtime a demandé à Sarah Treem (In Treatment, House of Cards, The Affair) d'écrire la série.

L'intérêt pour l'actrice a ressuscité avec le documentaire Bombshell: The Hedy Lamarr Story, d'Alexandra Dean, sorti en juin en France, accompagné de la parution de son autobiographie jusque là inédite.

Les rencontres animées de l’été (4/6) : Justine Vuylsteker, réalisatrice d’Etreintes

Posté par MpM, le 10 août 2018

A l'occasion de cette pause estivale, Ecran Noir part à la rencontre du cinéma d'animation. Six réalisatrices et réalisateurs de courts métrages parlent de leur travail, de leurs influences et du cinéma en général.


Pour ce quatrième épisode, nous avons posé nos questions à Justine Vuylsteker, cinéaste d'animation française révélée en 2015 avec Paris, l'un des films de la collection « En sortant de l’école » consacrée à Robert Desnos, qui mêlait papier, sable et végétaux.

Après s'être familiarisée avec la technique spécifique de l'écran d’épingles lors d'un atelier donné par la réalisatrice Michèle Lemieux à Annecy, elle a réalisé son premier court métrage professionnel avec cet objet unique et singulier qui permet de travailler directement la matière et de littéralement sculpter les ombres. Le film, bien nommé Etreintes, a fait sa première mondiale à Annecy en juin dernier. Il s'agit d'une oeuvre à l'extrême délicatesse, qui revisite dans un jeu intime et sensuel de noirs, de blancs et de gris, le motif universel du désir et des élans amoureux.

Ecran Noir : Comment est né le film ?

Justine Vuylsteker : Ce film est né d’avoir pu travailler avec un outil comme l’écran d’épingles. C’est en ayant été confrontée à cet instrument, ses possibilités plastiques et son histoire, que la première étincelle, qui a donné ensuite Etreintes, a pu jaillir. On pourrait presque dire que le film est la mise en forme des sensations que j’ai ressenties en travaillant avec l’Epinette, l’extrême sensualité de sa matière, l’ambiguïté de sa force et de sa fragilité simultanées et le sentiment de m’engouffrer dans une temporalité où présent et passé se confondent.

EN : Justement, Etreintes est le premier film réalisé en France avec un écran d'épingles, depuis la disparition de ses créateurs Alexandre Alexeïeff et Claire Parker au début des années 80. Pouvez-vous nous dire quelques mots de cette technique singulière ?

JV : Les écrans d’épingles sont effectivement des instruments rares, fruits de la rencontre d’Alexandre Alexeieff et Claire Parker, qui ensemble, ont passé leurs vies à inventer et perfectionner cette technique si singulière : utiliser des épingles pour pouvoir sculpter leurs ombres, et réussir à animer des blancs, gris, noirs, d’une extrême richesse. Après la mort du couple, il n’est longtemps resté qu’un seul écran en activité, celui qu’ils avaient confié à l’Office national du Film du Canada. C’est grâce à l’initiative du Centre national de la Cinématographie et à l’effort conjugué de Jacques Drouin et Michèle Lemieux, les cinéastes de l’écran montréalais, qu’un autre écran Alexeieff-Parker a pu refaire son entrée dans le paysage de la production d’animation. C’est seulement en 2015, après plusieurs années de restauration, que l’Epinette, dernier écran construit par le couple en 1977, a pu être remis entre les mains de réalisateurs.

EN : L'écran d'épingles impose des contraintes spécifiques. Dans quelle mesure a-t-il influé sur les choix esthétiques et le résultat final ?

JV : Certaines de ces contraintes sont d’ordre pratique, comme le temps de chauffe avant l’utilisation, ou l’ergonomie de travail, éprouvante pour les épaules et le dos, ce qui impose des journées de six heures de manipulation, maximum, sous peine de blessures sur le long terme. Je dirais que les contraintes esthétiques sont plus cachées ; on ne les rencontre qu’en travaillant. J’ai par exemple eu l’effrayante surprise de découvrir au tournage l’impossibilité de réaliser des parfaites verticales, alors que l’un de mes motifs principaux, à l’écriture, était le cadre d’une fenêtre… Mais l’écran ne nous laisse jamais sans solution lorsqu’il nous confronte à l’impossibilité de sculpter ce à quoi l’on avait pensé… alors le cadre rigide est devenu un rideau souple, et le tournage a pu aller de l’avant.

A vrai dire tout est dans ce bout de phrase : « ce à quoi l’on avait pensé ». Les contraintes que l’on dit rencontrer face à l’écran d’épingles, sont bien souvent des contraintes que l’on se crée de toutes pièces, parce qu’on a, en amont, trop projeté en perdant de vue sa matière. Ce sont toutes les choses que j’avais pensées en dehors de l’écran d’épingles qui se sont ensuite révélées infaisables, ou peu intéressantes. L’écran d’épingles a ça de fantastique : on doit construire le film avec et pour lui, sinon c’est implacable, ça ne fonctionne pas. Là où une autre matière courberait l’échine. C’est une très belle leçon que d’avoir dû rester à l’écoute de l’instrument, sans plaquer sur lui des choses qui ne lui correspondent pas.

EN : Quel a été le principal challenge au moment de la réalisation ?

JV : Certainement de travailler avec une structure mouvante, jusqu’à la fin de la fabrication. L’écran d’épingles, par la configuration singulière de tournage qu’il impose, un tête-à-tête réalisateur-matière, a permis de défendre l’idée de ne pas figer le film sous la forme d’un story-board ou d’une animatique, avant même que le dialogue avec l’instrument n’ait commencé. Et même si le travail d’écriture avait été important, et mené dans cette perspective d’improvisation à venir, avancer avec une structure en constante recomposition a été un challenge de tous les jours.

EN : Quel genre de cinéphile êtes-vous ?

JV : Très infidèle au cinéma. Je suis spontanément bien plus attirée par la littérature, la danse, la poésie ou les arts plastiques… alors pourtant que le cinéma est mon médium d’expression. Lorsque ponctuellement je reviens vers les films, c’est souvent très intense, pour ne pas dire boulimique. Je peux ne faire que ça pendant des jours, pour ensuite ne rien vouloir voir pendant des mois. Beaucoup d’inconstances donc, et très peu de mesure !

EN : De quel réalisateur, qu’il soit ou non une référence pour votre travail, admirez-vous les films ?

JV : Michelangelo Antonioni. Et plus que les films, je dirais que c’est la recherche, qui traverse tout son travail et qui se prolonge toujours un peu plus d’un film à l’autre, sans changer d’essence, et sans pour autant se répéter, que j’admire profondément. Il y a d’ailleurs une phrase de lui que je me répétais systématiquement, pendant la fabrication d’Etreintes : "Je déteste ce que je ne comprends pas. S’il y a quelque chose d’énigmatique dans ce que je fais, c’est moi qui me trompe. Le problème est que mes erreurs sont peut-être ce qu’il y a de plus personnel dans mes films." L’erreur comme gage d’honnêteté, alors que la tendance va à l’ultra-perfection, c’est particulièrement inspirant, et émouvant, à lire.

EN : Quel film (d’animation ou non) auriez-vous aimé réaliser ?

JV : Summertime de David Lean.

EN : Comment vous êtes-vous tournée vers le cinéma d’animation ?

JV : Le cinéma d’animation donne la possibilité du travail solitaire. Ce n’est pas une obligation, ni nécessairement une norme, mais c’est une possibilité. On peut faire (les images d’) un film, seul. Et il y a quelque chose là-dedans qui m’attire beaucoup, ou peut-être qui m’est nécessaire. Le silence et la solitude, pour créer. Il y a aussi que le travail de la matière m’est particulièrement cher, et l’animation, c’est exactement ça, de la matière qui s’exprime par le mouvement.
Alors comment j’en suis arrivée au cinéma d’animation ? Par hasard, après avoir vu des oeuvres qui m’ont fait me dire : je veux faire ça ! C’est seulement une fois que j’ai commencé que j'ai réalisé à quel point c’est l’art qui me donne les moyens de mettre le plus justement en forme mon imagination.

EN : Comment vous situez-vous par rapport au long métrage ? Est-ce un format qui vous fait envie ou qui vous semble accessible ?

JV : Pour qui utilise le cinéma comme moyen d’expression, le long métrage, tout ce temps, c’est forcément quelque chose qu’il est difficile de ne pas avoir envie de s’approprier. Mais c’est aussi une énorme responsabilité, que de vouloir remplir tout cet espace, devoir en créer sa densité, sa profondeur, sa structure. Il me semble factice d’envisager le long métrage, pour faire un long métrage. C’est si un projet se forme, qui a besoin de ce temps-là pour respirer et résonner à sa pleine puissance, que la question a seulement raison de se poser.

EN : Comment voyez-vous l’avenir du cinéma d’animation ?

JV : Je crois qu’il y a beaucoup d’avenirs possibles pour le cinéma d’animation. Si aux yeux du grand public, et de la critique, nous sommes longtemps restés dans l’ombre du cinéma de prises de vues continues - en partie à cause de l’étiquette pour enfant posée par l’hégémonie Disneyenne - il y a comme une prise de conscience qui est en train d’opérer, sur ce qu’est, et pourrait être, le cinéma d’animation. Prise de conscience qui peut nous faire espérer l'entrée dans une nouvelle ère, plus adulte, pour cette forme de cinéma. C’est le long-métrage qui porte ici tout l’enjeu de cette métamorphose, puisque le court-métrage est depuis longtemps déjà un formidable lieu de maturité et d’expérimentations. Tous les espoirs sont donc permis, pour le long métrage, et la série d’ailleurs, pour peu que les instances de financements et de diffusion réussissent à s’engager et prendre les « risques » nécessaires pour accompagner cette dynamique vertueuse. Je reste néanmoins sur mes gardes, et ne crierais pas victoire trop vite, parce qu’une telle croissance est évidemment fragile. Il me semble nécessaire d’être vigilant à ce que, dans un tel moment, les exigences artistiques et poétiques réussissent à primer sur les considérations marchandes et financières, si l’on veut véritablement pouvoir dire que le cinéma d’animation est en train de grandir.

Oscars 2019 : L’Académie annonce une petite révolution

Posté par wyzman, le 10 août 2018

Dans un message adressé aux membres, John Bail et Dawn Hudson (respectivement président et directrice générale de l'Académie des arts et des sciences du cinéma) ont annoncé que la cérémonie des Oscars allait subir quelques changements majeurs.
Bienvenue aux blockbusters ?
La première et principale raison du buzz autour des Oscars consiste en la création future d'une catégorie dédiés aux films populaires. Une décision qui a de quoi faire sourire. En effet, depuis plusieurs années, les votants sont vivement critiqués pour leurs choix, autant sur le plan de leur diversité de sujets et de protagonistes que sur leur caractère intellectuel. Malgré les changements déjà effectués sur l'éligibilité des votants, ces derniers demeurent majoritairement blancs, vieux et de sexe masculin.
Un facteur qui, pour certains, explique l'absence récurrente de films populaires et commerciaux parmi les nommés. L'an dernier, la moyenne des recettes générése par les nommés dans la catégorie meilleur film était la plus basse que l'on avait connue depuis 2011. Il va sans dire que la naissance d'une catégorie concentrée sur les blockbusters pourrait rendre la cérémonie plus alléchante pour le public jeune dont les annonceurs manquent cruellement. Mais cette décision a surtout engendré un sentiment de colère parmi de nombreux cinéphiles ces dernières heures. Pour beaucoup, l'Académie envoie ici un message clair : les films commerciaux ne sont pas dignes des récompenses majeures aux Oscars. Un affront !
Et bien que des films tels que Les Gardiens de la Galaxie, Star Wars : Le Réveil de la Force ou encore Suicide Squad aient récemment été récompensés, il s'agissait toujours de prix techniques. Un constat qui a de quoi surprendre lorsque l'on sait que quelques années plus tôt, Titanic et Gladiator repartaient avec les honneurs. La question est dès lors de savoir si ces dernières années, les membres de l'Académie et les votants ne se seraient pas un peu trop embourgeoisés. Cela expliquerait sans doute pourquoi ils préfèrent nommer des films "plus admirés que vus".
Persuadés que les blockbusters et les films commerciaux tuent le cinéma, les votants ont sans doute tout intérêt selon eux à perpétuer un tel entre-soi. Quel a dû être leur choc lorsqu'en 2009 la catégorie phare est passée de 5 à 10 films ! En attendant de connaître les premiers nommés de cette nouvelle catégorie, la direction de l'Académie a tenu à préciser qu'un blockbuster nommé dans sa catégorie pourrait toujours conquérir parmi les meilleurs films.
Faire revenir le public
Afin de redevenir plus attractive aux yeux des téléspectateurs et des annonceurs, l'Académie a également annoncé que la cérémonie ne durerait désormais plus que 3 heures au lieu des 4 presque atteintes lors de l'édition 2018. Pour parer à ce manque de temps, certains prix seront désormais remis pendant les coupures pub. Certains de ces moments seront rajoutés au montage et visibles plus tard. Si cette mesure a du sens, force est de reconnaître que les organisateurs sont dans une impasse.
L'an dernier, les Oscars ont connu leur plus basse audience historique avec "seulement" 26,5 millions de téléspectateurs branchés devant le sacre de The Shape Of Water. On est dès lors très loin des 57,2 millions de curieux pour Titanic en 1997 et des 43,7 millions de cinéphiles pour 12 Years A Slave en 2013. Et comme l'Académie ne fait jamais les choses à moitié, la cérémonie a été avancée de trois semaines, dès 2020. Considérée comme l'ultime cérémonie de remises de prix, les Oscars ont aujourd'hui lieu après d'autres cérémonies tells que les Golden Globes, les Screen Actors Guild Awards et Critics' Choice Awards. Fin d'un suspense pour certains, l'enchaînement donne à beaucoup l'impression que les Oscars ne sont que l'ultime couronnement, un événement plus très attendu car trop prévu et prévisible.
Si les Oscars 2019 se tiennent toujours le 24 février prochain, l'édition 2020 aura donc lieu le 9 février. Dans cette configuration, elle aura lieu avant les Satellite Awards, les BAFTA et les Spirit Awards et pourrait redevenir un moment synonyme de surprises. Il faut néanmoins se demander si la cérémonie parviendra à garder son âme malgré tous ces changements. Devenue particulièrement politique au cours de la dernière décennie, elle pourrait devoir faire face à une nouvelle controverse en cas de non nomination de Black Panther. Le film de Ryan Coogler et Marvel sorti en février dernier est d'ores et déjà donné gagnant dans la catégorie meilleure blockbuster - "une victoire de seconde classe".

Un blockbuster avec Chris Pratt dans la tourmente

Posté par vincy, le 9 août 2018

Universal a retiré Cowboy Ninja Viking de son calendrier. Prévu pour une sortie le 28 juin 2019, ce blockbuster est en panne.

Il y a 8 ans, Disney avait acquis les droits de la bande dessinée éponyme de A.J. Lieberman et Riley Rossmo, lancée en 2009 (inédite en France). Mais Disney abandonne après une première version d'un scénario a priori trop coûteuse. Universal reprend les droits en 2012 et enrôle Marc Forster (World War Z). Deux ans plus tard, Chris Pratt est rattaché au projet. Les Gardiens de la Galaxie cartonne au box office et il a déjà tourné Jurassic World, dont on devine déjà le triomphe en salles. En 2015, Forster laisse sa place. Il faut attendre janvier 2018 pour que le studio choisisse sa remplaçante, Michelle MacLaren (Game of Thrones, Westworld, The Walking Dead, Better Call Saul. Deux scénaristes, Ryan Engle et Dan Mazeau, sont engagés en mai. La pré-production commence un mois plus tard. Autant dire que tout va trop vite. Le tournage débute en juillet. Priyanka Chopra est d'ailleurs recrutée pour jouer le rôle principal féminin.

C'est l'histoire d'un homme atteint de multiples troubles de la personnalité qui, grâce à un programme gouvernemental, est transformé en un super-soldat ayant les attributs d'un cowboy, d'un ninja et d'un Viking.

Mais avec un budget conséquent mais pas astronomique (65M$) et un scénario toujours en écriture et toujours peu satisfaisant, Universal a appuyé sur pause pour éviter le carnage. Le tournage devait commencer en septembre à Londres. Officiellement, le studio a retardé indéfiniment ce projet. Il reste en développement, mais n'est plus d'actualité, libérant ainsi les acteurs de leurs engagements.

S'il était urgent pour Pratt de le tourner rapidement, pour cause d'agenda bien rempli, son calendrier s'est pour l'instant aéré puisque le tournage du troisième opus des Gardiens de la Galaxie est en suspens, alors qu'il devait être tourné en février prochain. Il vient de terminer The Kid de Vincent D'Onofrio, avec Ethan Hawke et Dane DeHaan. Le prochain Jurassic World ne se tournera pas avant la fin 2019 pour une sortie en 2021.