Daniel Craig devrait incarner James Bond une cinquième fois

Posté par vincy, le 12 novembre 2015

daniel craig james bond 007 spectre

A l'occasion de la sortie du 24e James Bond, Spectre, tous les médias se sont emballés. Après 4 films dans la peau du buveur de Martini, Daniel Craig était donné partant. Sondages, articles, opinions très subjectives: tout le monde spéculait sur son éventuel remplaçant (la liste est longue), trahissant au passage leurs fantasmes persos. C'est oublier la logique du Chiffre. Rien qu'en France, profitant d'un mercredi férié, Spectre a attiré 850 000 spectateurs dans les salles, un record dans l'histoire du cinéma français depuis que ce thermomètre du premier jour existe. Le film a déjà rapporté 350M$ dans le monde.

Cependant, on peut comprendre qu'après quatre James Bond, Daniel Craig veuille ranger son artillerie. Il approche de la cinquantaine alors que le rôle exige d'être physiquement au top. On le voyait avec Roger Moore, sur la fin, James Bond ne peut pas inspirer de la pitié. Et puis tourner un 007 c'est s'engager sur un tournage de 8 mois autour de la planète en plus d'un mois de promotion derrière. Loin de sa famille, obligeant à refuser des rôles au cinéma ou au théâtre, le comédien qui accepte le rôle prend des risques pour sa vie privée comme pour sa carrière. Bref, pas étonnant que Craig est balancé début octobre à Time Out: "Je préférerais casser ce verre et me trancher les veines avec plutôt que de tourner un autre James Bond là maintenant" en évoquant un prochain film avec l'espion de sa majesté. Il ajoutait avec un brin de provocation: "Si je faisais un autre film de James Bond, ce serait seulement pour l’argent."

Et de l'argent, il y en aurait s'il rempilait. Il est déjà le 007 le mieux payé de la franchise. Il est aussi celui qui a rapporté le plus d'argent aux producteurs depuis Sean Connery. On comprend la productrice qui a décidé de s'adapter à l'acteur, refusant de choisir un autre Bond tant que Daniel Craig ne "démissionnera" pas officiellement. Après tout, le comédien a une belle filmographie hors-007, et continue de se risquer au théâtre, avec un Othello prévu dans un an. Sur la BBC, Daniel Craig a d'ailleurs expliqué: "Je savais en acceptant le rôle qu’il bouleverserait ma vie et c’est arrivé."

En s'étant déjà engagé pour ce Shakespeare, l'acteur montre qu'il maîtrise son propre agenda. Un prochain Bond, le 25e, forcément symbolique, ne pourrait se tourner avant 2017, et ne sortira en salles, au mieux, qu'en 2018. Il y a de quoi laisser venir.

D'autant que Daniel Craig n'a jamais vraiment fermé la porte. Il ne sent juste pas capable d'enchaîner avec un autre James Bond, ayant sans doute envie d'autres aventures cinématographiques. Il veut juste débrancher, prendre des vacances. Il a affirmé qu'il continuera de jouer le personnage "aussi longtemps qu’il en sera physiquement capable". Et dans cette même interview, il confirme qu'il est en négociations pour un film supplémentaire (il ne resterait que le contrat a signé) et qu'il apprécie toujours de jouer l'espion parce que, notamment, on l'impliquait dans chacune des étapes de la production. Production qui fera tout pour le faire revenir dans la peau de 007.

En gros, Daniel est toujours James. Pour encore un film si on a bien tout compris. Mais pas maintenant.

Edito: James rebondit en salles

Posté par redaction, le 12 novembre 2015

daniel craig james bond 007 spectreLe 24e James Bond va être un carton au box office. Personne n'en doute. A Paris, pour sa première séance, 22500 spectateurs se sont précipités pour aller voir ses dernières aventures. Daniel Craig, un peu las de son héros (les tournages sont longs et fatigants), est ainsi piégé: il touche une fortune grâce à 007, sa notoriété est liée à l'espion, et finalement, il a la chance d'avoir une franchise qui lui sert presque d'assurance-vie. Craig est plutôt chanceux. Contrairement à ses prédécesseurs, hormis Sean Connery, il est parvenu à trouver de beaux rôles au cinéma et au théâtre.

C'est, malheureusement, tout le problème des "stars" contemporaines. Les Studios hollywoodiens ont de plus en plus de réticences à se lancer dans des "blockbusters" originaux. La franchise est reine. Hélas, rares sont les comédiens qui parviennent à transformer cette popularité lié à un personnage dans une saga: nombreux sont ceux qui en deviennent dépendants. Si Daniel Craig a été à l'affiche de quelques hits, ses quatre plus gros succès restent ses James Bond ; sur ces dix derniers films, Tom Cruise n'a dépassé que quatre fois les 100M$ au B.O., dont trois fois avec Mission:Impossible ; Robert Downey Jr, dès qu'il n'est plus Iron Man ou Sherlock Holmes, fait un bide ; Idem pour Chris Evans qui ne peut compter que sur Captain America ; et la liste est longue... Le test pour Jennifer Lawrence approche: après Hunger Games et X-Men, la star féminine la mieux payée du monde restera-telle bankable?

Hollywood a presque rétablit l'ancien système du contrat: l'acteur/actrice signe pour une série de films, l'empêchant parfois d'aller se fourvoyer dans des choix plus personnels. Pour un comédien en devenir, comme ce fut le cas de Lawrence, c'est un accélérateur de carrière (à condition d'en négocier la sortie pour éviter un crash à la Shia LaBeouf). Pour une vedette avec de la bouteille, cela devient vite un piège, enfermé dans un rôle, incapable de rebondir ailleurs. Heureusement il y a ceux qui résistent à ce système: les Leonardo DiCaprio, Matt Damon, Brad Pitt, Angelina Jolie, Matthew McConaughey, Sandra Bullock, Bradley Cooper... Ils peuvent briller au box office, accepte parfois une suite pour le fun et le cash, regrette souvent le troisième épisode quand on leur impose, mais continue d'enchaîner des scénarios originaux, de chercher de nouveaux rôles, quitte à se planter. Aussi quand Le Loup de Wall Street, Seul sur Mars, World War Z, Maléfique, Interstellar, Gravity ou American Sniper, pour ne citer que les plus récents de leurs films, prennent l'ascendant sur les sagas, ils prouvent qu'une star n'est pas un personnage, mais peut-être la bonne étoile dans un bon film.

Arras 2015 : Daniel et Emmanuel Leconte pour L’humour à mort

Posté par MpM, le 11 novembre 2015

Moins d'un an après les événements meurtriers de janvier 2015, le réalisateur Daniel Leconte (C'est dur d'être aimé par des cons) et son fils Emmanuel présentent à Arras un documentaire réalisé dans l'urgence pour donner la parole aux survivants de l'attaque contre Charlie Hebdo et témoigner de la mobilisation populaire qui a suivi.

Mêlant témoignages, reportages et analyses a posteriori, le film n'apprendra pas grand chose à ceux qui connaissaient bien Charlie Hebdo, et notamment la fameuse "affaire" des caricatures danoises. Il offre toutefois une catharsis salutaire et un hommage touchant aux disparus. Les interventions d'Elisabeth Badinter et de Soufiane Zitouni insufflent un début de réflexion sur les conséquences sociétales de cette série d'attentats commis entre le 7 et le 9 janvier 2015.

Réalisé à chaud, et donc en pleine émotion, le film en appelle d'une certaine manière d'autres pour prendre la mesure (encore difficile et douloureuse) de ce qui a changé depuis. Mais, comme le soulignent à raison les réalisateurs, il était nécessaire d'enregistrer en temps réel ces premières semaines ayant suivi la succession de drames, afin d'en immortaliser l'extrême singularité.

La Pagode restera un cinéma mais…

Posté par vincy, le 11 novembre 2015

La Pagode, cinéma du 7ème arrondissement de Paris, est fermée depuis hier, mardi 10 novembre (lire notre actualité du 5 novembre).

Rappel des faits et de la condamnation

La Cour d'appel de Paris a débouté la société Europalaces Etoiles (Etoile Cinémas) de l'intégralité de ses demandes, après trois ans de bataille judiciaire. La propriétaire, la société civile immobilière Foch Dauphine, a décidé de répliquer à la campagne lancée pour sauver l'unique cinéma du 7e arrondissement.

"La société Cinéma La Pagode avait été parfaitement informée depuis l'origine de sa gérance de l'étendue de ses droits et obligations et qu'elle n'avait aucun droit ni titre à se maintenir dans les lieux après en avoir reçu valablement congé. Durant ces trois années [de bataille judiciaire] la société Cinéma La Pagode s'est maintenue abusivement dans les lieux tout en cessant tout règlement de ses obligations et ce en dépit d'une injonction du Tribunal. Son attitude inexcusable la rend de surcroit responsable de la dégradation de ces lieux prestigieux dans lesquels les travaux déclarés urgents par la préfecture de police ont été d'autant retardés."

La Cour d'appel a donc condamné la société Cinéma La Pagode, à une expulsion "assortie d'une astreinte de 2 000€ par jour passé un délai de deux mois à compter de la signification de l'arrêt", et à payer à la société locataire Europalaces Etoile qui l'avait nommée en gérance les sommes dont elle était redevable et les dépens.

Propriétaire depuis 1986, d'abord au titre de la Compagnie Rembrandt Investissement en 1986 puis à partir de 1991, sous l'égide de la SCI Foch Dauphine, Elisabeth Dauchy touchait contractuellement un montant hors taxes et charges de 67 839,80€ par an, pour la location gérance du bâtiment. Le contrat a expiré en 2012 et la société Europalaces Etoile avait six mois pour libérer les lieux. Depuis ce moment, "l'indemnité due à SCI Foch Dauphine n'est plus acquittée" selon la propriétaire..

La Pagode, protégée, restera un cinéma

Classée Monument historique depuis 1990, La Pagode est protégée. L'inquiétude vient plutôt de son devenir maintenant que les deux salles sont fermées.

Elisabeth Dauchy "tient à ce que La Pagode reste le cinéma mythique qu'il a toujours été avant même qu'elle l'acquière en 1986". "Je souhaite qu'elle soit rénovée avec soin par un architecte et des techniciens de talent. Ses portes fermeront le temps de réaliser les travaux nécessaires mais La Pagode restera un haut lieu culturel à sa réouverture." Nous voilà rassurés mais tout cela n'explique pas ce qu'elle veut faire de La Pagode et pourquoi ses liens avec Europalaces Cinémas, société respectée pour avoir lancé ou relancée de très belles salles à Paris, se sont à ce point dégradées.

Quels travaux? Quelles divergences?

Car on s'étonne malgré tout de l'aspect revanchard du communiqué que nous avons reçu hier. Il y a derrière cette affaire un malentendu persistant. Quand on lit le point de vue de la propriétaire - "« Le locataire-gérant entretiendra les locaux d'exploitation en parfait état de réparations locatives et d'entretien ». La société en gérance, Cinéma La Pagode, n'a pas pris soin du lieu et n'a donc pas souscrit à ses obligations d'occupant en n'entretenant pas ce lieu emblématique" - on reste surpris puisque Europalaces Etoile souhaitait également après quinze ans d'exploitation, rénover le cinéma.

Certes la SCI Foch Dauphine "n'a pas pu entrer dans son bien depuis trois ans et ne sait donc pas jusqu'où s'étendent les travaux à réaliser." Mais factuellement, cela remonte bien plus loin. La SCI Foch Dauphine avoue quand même avoir "déposé une demande de permis de construire le 10 octobre 2002", alors que la Pagode avait fermé de 1997 à 2000 pour être complétement remise aux normes. Aucune des deux parties n'explique l'objet ou les raisons de leurs divergences sur ces travaux imaginés deux ans après la réouverture du cinéma. Questions de normes (sécurité, accès pour les handicapés)? de matériel technique? de réhabilitation? d'agrandissement? Personne ne l'évoque.

La rentière mécène versus l'exploitant art et essai

Dans son CV, Elisabeth Dauchy, 69 ans, gérante de quatre sociétés spécialisées dans l'immobilier (avec leur siège dans le triangle d'or parisien), se revendique mécène de projets culturels depuis plusieurs décennies: "En aidant, en 1995, à produire Molom, conte de Mongolie de Marie-Jaoul de Poncheville sous la direction artistique de Abderrahmane Sissako, en offrant en 1992 le mobilier spécialement créé par Richard Peduzzi pour la Bibliothèque-Musée à l'Opéra Garnier après sa rénovation et en participant ensuite à l'ameublement du bureau de la direction de l'Opéra Bastille, Elisabeth Dauchy montre sa volonté constante au fils des ans de promouvoir les arts et de les rendre accessibles au grand public." Dont acte. Mais il reste des questions en suspens sur cet imbroglio juridique et sur l'avenir même du cinéma La Pagode. Et on peut aussi objecter que l'exploitant a plutôt bien fait son travail depuis 2000, avec plus de 100000 fidèles spectateurs par an grâce à une programmation pointue et des festivals.

Aujourd'hui, les perdants ce ce divorce pas amiable ce sont les cinéphiles parisiens. Et c'est assurément pathétique de laver son linge sale en public sans être totalement transparent vis-à-vis d'eux.

Poitiers Film Festival 2015 : le tour du monde en 47 films

Posté par MpM, le 11 novembre 2015

poitiers20151412 candidats, 47 sélectionnés. Des chiffres toujours plus vertigineux pour le Poitiers Film Festival dont la 38 édition se tiendra du 27 novembre au 4 décembre, et qui met à l'honneur les films de cinéastes en devenir issus de 34 écoles et 22 pays.

Les festivaliers voyageront donc de Cuba au Japon, de Pologne au Canada, de Thaïlande en Israël pour une compétition mêlant tous les genres et les styles.

Pour accompagner cette belle fenêtre ouverte sur la jeune création cinématographique mondiale, plusieurs temps forts rythmeront les dix jours du festival :

- une ouverture sous le signe du premier long métrage avec Le grand jeu de Nicolas Pariser, déjà précédé d'une belle réputation, un focus sur le cinéma allemand en présence de l'acteur Rüdiger Vogler (acteur fétiche de Wim Wenders) et du réalisateur Christoph Hochhäusler (Les Amitiés invisibles, L’Imposteur...),

- une master class sur la restauration de films en hommage aux 120 ans du cinéma et de la Gaumont, avec Jean-Paul Rappeneau en guest star,

- et une leçon de cinéma proposée par Pierre Schoeller (L’Exercice de l’État, Versailles...), Jean-Pierre Laforce et Philippe Schoeller.

Un rendez-vous à ne pas manquer pour les amoureux du 7e art, les simples amateurs et bien sûr les aspirants étudiants en cinéma ! Car comme le rappelle le festival, quand ces jeunes cinéastes "seront à l’affiche des salles de cinémas avec leurs longs métrages, le public du Poitiers Film Festival pourra dire qu’il les a vus à Poitiers. Et même qu’ils les a rencontrés."

Arras 2015 : rencontre avec Nicolas Saada pour Taj Mahal

Posté par MpM, le 10 novembre 2015

Parmi les belles avant-premières du Arras Film Festival, on a pu découvrir le très étonnant nouveau film de Nicolas Saada, Taj Mahal, qui évoque la vague d'attentats qui a touché Bombay en novembre 2008. Inspiré de faits réels, il suit Louise, une jeune Française coincée dans l'enfer du Taj Mahal, un hôtel international en proie à une attaque terroriste.

Construit comme un triptyque, le film évoque d'abord l'arrivée du personnage en Inde, avec des bribes de scènes mêlant errance dans Bombay et ennui dans le luxe standardisé de l'hôtel. Il s'achève avec une nouvelle forme d'errance, celle de la jeune femme après le drame. Au milieu, le réalisateur raconte l'attaque en elle-même avec une grande économie de moyens, et toujours du point de vue de son héroïne.

Puisqu'il fait le pari de ne rien montrer, Nicolas Saada a réalisé un étonnant travail de son (allant jusqu'à tourner une véritable séquence de fusillade, d'explosion et d'attaque, dont il utilise seulement la bande son) et de mise en scène. Jamais on aura entendu une telle qualité de silence au cinéma, troublée à intervalles réguliers par les manifestations lointaines et fantomatiques des exécutions sommaires. Jamais on aura autant tremblé face à l'enjeu minuscule de réussir à trouver un chargeur de téléphone portable. Jamais, enfin, un bas de porte laissant filtrer une lumière et des ombres n'aura été aussi angoissant.

Une véritable leçon de mise en scène en huis clos, dénuée de toute tentation spectaculaire, qui utilise des moyens purement cinématographiques (espace, durée, hors champ) pour recréer l'ambiance terrifiante de cette attaque à la fois invisible et omniprésente.

De passage à Arras, Nicolas Saada s'est confié à la télé du Festival, en partenariat avec Ecran Noir, pour revenir sur la genèse de ce film envoûtant.

James Bond en 4 infographies

Posté par vincy, le 10 novembre 2015

Spectre sort en salles le 11 novembre. Avec déjà 300 millions de $ de recettes dans le monde depuis sa sortie britannique, James Bond continue d'être une machine à cash et un objet de fantasme. Mythe contemporain d'un espion du temps de la guerre froide, icône fashion et glamour malgré le temps qui passe, 007 est un de ces héros qui ne vieillit pas, même si, avec la tétralogie où il est incarné par Daniel Craig, il doute de plus en plus. Entre nostalgie, passé qui le hante et permis de tuer (et de draguer, même s'il tue plus qu'il ne drague), l'agent du MI6 a parcouru le monde, conquis des blondes et des brunes, utilisé un nombre impressionnant de gadgets et encaissé un max de cash.

En 4 infographies, voici ce que l'on peut retenir de cette franchise vieille de 53 ans!

Pierce Brosnan en a abusé. Daniel Craig se contente de ce qu'il a (un flingue le plus souvent). Marginalisé le plus souvent par le MI6, il joue davantage les hommes de l'ombre. Et aujourd'hui le gagdet ultime est manipulé par Q (les réseaux informatiques). Une puce dans le bras suffira (ou un radio émetteur). Il est loin le temps où le stylo pouvait être une arme cachée. Bref, le gadget a été remplacé par la marque (montre, voiture, alcool...). Un placement produit autrement plus rentable que l'invention de gadgets futuristes.

Même avec les "mauvaises" années, James Bond restait populaire en France. Une moyenne de 3 millions de spectateurs, c'est difficilement méprisable. Bien sûr il y a eu l'âge d'or avec Sean Connery. Bien sûr, Pierce Brosnan a pu atteindre les 4 millions d'entrées avec le film-anniversaire Meurs un autre jour. Bien sûr, Daniel Craig ne faisait pas beaucoup mieux que son prédécesseur... jusqu'à Skyfall en 2012. Là, James Bond a ressuscité avec un triomphe inattendu pour une aussi vieille série. La qualité dramatique du film, la chanson d'Adèle, tout a contribué à bousculer la tendance : record d'entrées de la série en France et le milliard de dollars de recettes dans le monde enfin atteint. C'est reparti pour 50 ans?

Elles sont avant tout anglo-saxonnes. Les James Bond Girls, peu importe la couleur de leur peau, sont anglaises ou américaines. Et sinon plutôt françaises et italiennes. Les latines marquent des points sur les scandinaves ou les européennes de l'Est. On ne compte ici que les rôles principaux, et pas les figurantes (beaucoup plus cosmopolites). Si incarner une James Bond Girl nuit plus à une carrière que l'inverse, cela reste un titre prestigieux dans une filmographie, surtout ces dernières années où la production a enrôlé des actrices reconnues plutôt que de révéler des pin-ups. Reste qu'on est surpris: deux japonaises, une malaysienne et une jamaïcaine font exception dans ce tableau (de chasse) très occidental. James Bond est peu mondialiste quand il s'agit de coucher.

© wikipedia

Le héros voyage beaucoup. Dans Spectre, si on excepte la réunion de bureau à Tokyo où 007 n'est pas présent, on voyage de Mexico City à Londres, de Rome aux cimes autrichiennes, de Tanger au Sahara marocain... Cela fait partie de la saga: l'agence de voyage du MI6 doit nous faire rêver. Mais parfois, le cinéma doit tricher et ne peut pas tourner dans les lieux imaginés par le scénario. Ainsi James Bond n'a officiellement jamais été au Canada, mais il y a bien tourné (L'espion qui m'aimait). Dans Skyfall, l'île abandonnée est japonaise alors que ce n'est jamais mentionné dans le récit. On notera cependant qu'il reste beaucoup de destinations à couvrir: la Scandinavie, la péninsule arabe, l'Australie, l'Argentine et le Pérou... La carte de wikipédia comporte cependant quelques erreurs de mise à jour (la Russie est en bleue foncée depuis le tournage de GoldenEye à Saint Petersbourg tout comme la Chine puisque dans Skyfall, 007 a tourné sur place). Enfin il manque l'Ouganda, lieu où 007 a été pour Casino Royale. Et surtout l'Espace, destination de Moonraker.

Au final, le Royaume Uni reste le lieu où James Bond a passé le plus de temps, devant les Etats-Unis, l'Italie et la Chine ex-aequo, l'Autriche et la Russie ex-aequo, la France, le Japon et la Turquie ex-aequo.

Arras 2015 : Rencontre avec Michèle Mercier

Posté par MpM, le 9 novembre 2015

Invitée d'honneur de cette 16e édition du Arras Film Festival, la comédienne Michèle Mercier a charmé les spectateurs par sa gentillesse et sa disponibilité.

L"inoubliable interprète de la fameuse Angélique dans la série de films la plus populaire du cinéma français a tourné avec les plus grands, de François Truffaut à Jean-Pierre Melville, en passant par Dino Risi, Mario Bava ou Mario Monicelli lors de sa période italienne.

Une époque pleine de souvenirs et d'anecdotes qu'elle a accepté de partager avec l'équipe de la télé du Festival, en partenariat avec Ecran Noir.

Arras 2015 nous emmène Tout en haut du monde

Posté par MpM, le 8 novembre 2015

Tout en haut du mondeFruit de la collaboration entre la scénariste Claire Paoletti, accompagnée de Patricia Valeix et Fabrice de Costil, et le réalisateur Rémi Chayé, Tout en haut du monde est un film d'animation exigeant et subtil qui confirme la bonne santé actuelle de l'animation française. Après avoir fait l'ouverture du festival d'Annecy, où il a également reçu le prix du public, il est présenté à Arras dans le cadre du Festival des enfants, ce qui ne l'empêche nullement de séduire un public adulte. Il faudra d'ailleurs en finir, un jour, avec ce raccourci systématique entre cinéma d'animation et cinéma pour enfants.

Tout en haut du monde raconte la quête mouvementée de Sasha, jeune aristocrate russe de la fin du XIXe siècle, pour retrouver contre l'avis de tous le bateau de son grand-père disparu lors d'une expédition au Pôle Nord. Volontaire, courageuse et déterminée, l'adolescente (doublée par l'actrice Christa Théret) entraîne équipage comme spectateur dans les eaux glaciales de l'océan arctique, et jusqu'aux confins de la banquise hostile.

Au-delà d'un récit plus dur qu'on pourrait l'imaginer, allant parfois jusqu'à être inquiétant, on est ébloui par les choix formels du film qui a fait le pari d'un dessin épuré à l'extrême, sans contours, donnant l'impression de vastes aplats de couleurs dont les teintes évoluent au gré des émotions et des lieux traversés par l'héroïne. Un style singulier que le réalisateur a accepté de nous détailler.

Ecran Noir : Pouvez-vous nous décrire les choix esthétiques qui ont déterminé formellement le film ?

Rémi Chayé : Avant tout, c'est une recherche de simplicité. Pour un spectateur, ce qu'il faut expliquer, c'est que c'est un film d'animation en dessin animé, tous les personnages sont dessinés, et il n'y a pas de 3D, à part un tout petit peu sur le bateau. Ca fait 56000 dessins réalisés par 40 personnes à Paris et une vingtaine au Danemark. C'est un dessins sans ligne de contour, ça fait partie de son originalité par rapport aux dessins animés qu'on voit souvent, où il y a des lignes de contour qu'on remplit de couleur. C'est aussi très coloré et il y a un gros travail de recherche sur la lumière, sur les ambiances lumineuses. Cela va avec le sujet puisque Sasha va jusqu'au Pôle Nord et les lumières là-bas sont fantastiques. L'idée, c'est que les rayons du soleil arrivent de manière très oblique sur la surface de la terre et donc cela diffracte la lumière comme un prisme et la palette des couleurs est extrême et très riche. L'idée c'était de travailler là-dessus, et aussi sur Saint-Pétersbourg qui est une ville très colorée, avec du rose, du vert, des dorures... Et le fait de ne pas avoir de trait noir autour des personnages permet à la lumière d'exploser. Elle réagit beaucoup plus fortement que si les contours l'empêchent d'exister.

EN: Vous vous êtes basé sur quelque chose de réel pour recréer l'atmosphère des différentes séquences.

RC : Dans un certain sens, c'est une interprétation de la réalité. C'est ça l'avantage de l'animation. On peut donner des émotions au paysage. On peut faire un ciel vert ou rose. On peut pas dire que c'est réaliste, parce que c'est simplifié mais ça donne une certaine idée de la réalité. On a essayé d'aller à l'extrême de tout ce qu'on pouvait dans le côté sombre, quand c'est la nuit polaire et quand ils sont au dernier degré de la catastrophe, quand elle lutte contre les éléments. Et au contraire, à certains moments, on fait exploser la couleur. L'animation permet cette liberté-là. On s'est aussi basé en partie sur les affiches des compagnies ferroviaires des années 40-50 qui vantent par exemple des voyages pour les Rocheuses. Ce sont des partis pris très forts, avec des couleurs très saturées. Le directeur artistique Patrice Suau est reparti de ça pour donner le style final au film.

EN : Comment s'est passée concrètement la réalisation ?

RC : On utilise des palettes qui sont à la fois des écrans d'ordinateur et des palettes graphiques, sur lesquelles on dessine directement. On voit le dessin qu'on fait, on peut tracer comme sur un papier, et on utilise un soft qui s'appelle flash et qui permet en appuyant sur un bouton l'animation qu'on vient de faire défiler. On gagne un temps fou. Et si on a besoin de réduire la tête, on n'a pas besoin de gommer et de redessiner entièrement... Mais attention, la machine est là pour nous aider, mais il a quand même fallu les dessiner et les peindre, ces décors ! Ca reste une combinaison entre la tradition et la modernité.

EN : L'un des vecteurs d'émotion, c'est la musique, écrite par Jonathan Morali du groupe Syd Matters. Il y a également une chanson du groupe dans le film. Comment s'est faite la rencontre ?

RC : Je connaissais quelques-uns de leurs disques. J'aimais beaucoup, notamment leurs parties musicales qui sonnent incroyablement riches, et puis les chansons, j'adore ! Je cherchais à savoir si c'était possible de travailler avec lui, et j'ai découvert qu'il faisait déjà des musiques de film. Il avait déjà pris ce cap. C'était aussi une évidence de travailler avec lui car stylistiquement, Jonathan travaille de manière très simple comme nous au dessin. Il a une grosse caisse, un petit clavier des années 70, une guitare, et quand il a besoin il fait venir un copain violoncelliste. Il fait une maquette et après il la pousse, mais jamais beaucoup plus loin. C'est hyper délicat, c'est très précis. Il ne va jamais chercher un orchestre. Ca se mariait très bien avec le film, sachant que l'idée depuis le départ, c'était le contrepied musical. Ne pas être dans la musique d'aventures comme on entend beaucoup d'habitude, et ne pas être dans la caricature de la Russie. On voulait une musique pop d'aujourd'hui, pour un film en costumes. J'avais adoré Marie-Antoinette de Sofia Coppola ou Deadman de Jarmush, c'était ce genre de contrepied-là que je trouvais intéressant aussi en dessin animé.

Justin Kurzel (Macbeth, Assassin’s Creed) s’attaque à l’attentat contre l’hôtel Taj Mahal

Posté par vincy, le 8 novembre 2015

Alors que son Macbeth, en compétition à Cannes, sort le 18 novembre en France, le réalisateur australien Justin Kurzel a annoncé que son prochain projet serait loin de Shakespeare. Il souhaite adapter le livre d'Adrian Levy et Cathy Scott--Clark, The Siege: 68 Hours Inside the Taj Hotel paru en 2013 (inédit en France). L'information a été révélée par Deadline.

Comme son titre l'indique le livre se focalise sur l'attaque terroriste du palace historique Taj Mahal, à Mumbay (Inde), en 2008. 9 autres lieux de la ville avaient été attaqués. L'adaptation est écrite par Anthony McCarten (Une merveilleuse histoire du temps) et StudioCanal financera le projet. Kurzel a l'intention d'en faire un film dans la veine de Captain Phillips avec une vision globale des événements, en suivant des touristes ordinaires, des employés de l'hôtel et les terroristes pakistanais. Au final, 31 personnes ont trouvé la mort dans l'hôtel (et 142 autres dans la ville).

Il devrait tourner le film dès qu'il aura terminé la production de l'adaptation du jeu vidéo Assassin's Creed, prévu dans les salles pour décembre 2016.

A noter que cette attaque terroriste contre l'Hôtel a inspiré un autre film, Taj Mahal, réalisé par Nicolas Saada (avec Stacy Martin) et qui sortira le 2 décembre en France.