Deauville 2014 : Hommage à Jessica Chastain

Posté par kristofy, le 6 septembre 2014

jessica chastain« Je ne parais pas moderne. Je ne suis pas la fille qui arrive dans une pièce et sur qui les regards se tournent ». Modeste, Jessica Chastain ? A Deauville, où elle a ouvert le 40e Festival du cinéma américain avec le nouveau film de Woody Allen, Magic in the moonlight, l'actrice est pourtant loin d'être passée inaperçue. Mieux que cela, sa venue a attiré vendredi soir une foule compacte de professionnels et cinéphiles pressés de la découvrir dans son nouveau rôle. Résultat : une salle comble et de nombreux festivaliers refoulés et déçus.

Un bel accueil pour celle qui est passée du statut de jeune comédienne à celui de valeur sûre oscarisable en l’espace de quelques films, après être restée longtemps sur les planches de théâtre.

C'est à la prestigieuse Juilliard School que Jessica Chastain s'est formée au métier, grâce à l'obtention d'une bourse (celle que Robin Williams donnait chaque année à une nouvelle inscription). Pendant plusieurs années, elle a arpenté les scènes du off-off-off-Broadway avant d’être remarquée par Marthe Keller qui parla d’elle à Al Pacino (la pièce Salomé), lequel parla à son tour d’elle à Terrence Malick (le film The Tree of Life). Jessica Chastain a aussi le talent de faire les bons choix de films (elle a décliné le biopic Diana et s’est engagée dans Take Shelter).

« Si je ne continue pas à me défier et à risquer des échecs, je n’ai rien à faire dans ce métier. Je ne cherche pas à être une célébrité, je veux être une actrice ». Elle a ainsi soutenu pendant plusieurs années (avant même de devenir célèbre) le film en forme de diptyque The Disappearance of Eleanor Rigby de Ned Benson, attendant que le tournage puisse commencer. Présenté d’abord à Cannes puis à Deauville, The Disappearance of Eleanor Rigby propose une Jessica Chastain aux multiples visages. On la voit juvénile et insouciante avec des cheveux longs, abattue et dépressive avec des cheveux courts, elle danse devant les phares d’une voiture, elle pleure à l’entrée d’un métro sous la pluie, elle passe par toute une palette d’émotions qui nous fait partager les états d’âme de son personnage... (revoir nos impressions cannoises ici)

Curieusement, le parcours de Jessica Chastain semble pouvoir se résumer avec le chiffre 2 :

- 2 films au festival de Cannes 2011 : elle brille dans l’apocalyptique Take Shelter et dans le mystique The Tree of Life, c'est la double révélation de l'actrice aux yeux du monde entier. Elle est revenu à Cannes en 2012 dans Des Hommes sans loi (et comme voix du film d'animation Madagascar 3), puis encore en 2014 donc avec The Disappearance of Eleanor Rigby.

- 2 films en tête du box-office en 2013 : Zero dark thirty et Mama sont sortis presque simultanément aux Etats-Unis avec un large succès qui a dépassé les attentes, c’est une des rares fois où cela se produit avec la même actrice dans un rôle principal.

- 2 nominations à un Oscar : meilleur second rôle pour La couleur des sentiments, meilleure actrice pour Zero dark thirty, mais elle n'a pas encore remporté la statuette.

- 2 films pour une même histoire : The Disappearance of Eleanor Rigby-Her et The Disappearance of Eleanor Rigby-Him qui ont été remarqués pour l’originalité de leur concept dès le festival de Toronto 2013. Mais la distribution en salles ne suivra pas : au cinéma on verra seulement le remontage The Disappearance of Eleanor Rigby-Them déjà présenté à Cannes.

- et enfin, 2 nouveaux films en salles en France en 2014 : Mademoiselle Julie de Liv Ullmann le 10 septembre, et Interstellar de Christopher Nolan le 5 novembre.

L’instant Court : Fade Away, avec Louise Grinberg

Posté par kristofy, le 5 septembre 2014

louise grinberg fade awayComme à Ecran Noir on aime vous faire partager nos découvertes, voici l’instant Court n° 138.

La curiosité presque anachronique du calendrier des sorties estivale fut A toute épreuve où des adolescents vont essayer de voler les sujets du bac, et qui bizarrement n’est pas sorti courant juin pour profiter de la Fête du cinéma très prisée par les jeunes avec ses tickets réduits à 3,50 euros… Parmi les jeunes visages du film il y a la présence de Louise Grinberg : découverte déjà dans un collège dans Entre les murs, et au lycée enceinte dans 17 filles puis dans Je me suis fait tout petit. On l’attend dans un rôle de premier plan. Louise Grinberg est par exemple une femme fatale dans un clip où il faut tuer pour récupérer une valise…

Voici donc Fade Away réalisé par Romain Chassaing (dont on peut revoir I own you pour Wax Tailor), un clip du groupe Vitalic avec l’actrice Louise Grinberg. On y voit aussi l’acteur Paul Hamy rencontré au festival de Cabourg. Le parcours d'une valise est ponctuée de différentes scènes d'assassinats dont certaines en hommage à certains films de cinéma, comme Ghost Dog de Jim Jarmusch...

George Clooney s’attaque au scandale du Murdochgate

Posté par vincy, le 4 septembre 2014

george clooney

Après le joli succès de The Monuments Men (154M$ dans le monde), George Clooney va réaliser Hack Attack, son sixième long métrage. Il avait exploré les coulisses de la télévision, le cirque politique d'une élection, le business du sport et l'art en tant de guerre. Voilà qu'il s'attaque au scandale des écoutes britanniques, aussi nommé Murdochgate, qui a touché le show-biz, les élus, et même la royauté.

Pour ce film, la star va adapter l'enquête du journaliste Nick Davies autour du piratage téléphonique organisé par l'empire médiatique de Rupert Murdoch, News Corp. Son travail a fait couler le vénérable et sensationnaliste News of the World, après 168 ans de parution. Hack Attack: How the Truth Caught Up with Rupert Murdoch a été publié cette année au Royaume Uni.

Dans un communiqué, George Clooney, fils de journaliste rappelons-le, indique qu'il y a dans cette histoire "tous les éléments - mensonge, corruption, chantage - aux plus hauts niveaux du gouvernement par les plus grands journaux de Londres."

Le tournage devrait débuter en 2015 (d'ici là Monsieur Clooney sera un homme marié et sortira Tomorrowland, le prochain film de Brad Bird).

Off-courts Trouville, l’autre festival normand

Posté par MpM, le 3 septembre 2014

off courts 2014En Normandie à partir du 5 septembre, c'est deux festivals qui s'offrent en parallèle aux cinéphiles, curieux et amoureux du cinéma. Tandis que celui qu'on ne présente plus, le Festival du cinéma américain de Deauville, fête cette année ses 40 ans, son voisin, Off-Courts Trouville, soufflera lui ses 15 bougies.

La manifestation, créée en 2000, se veut une véritable célébration du format court à travers à la fois plusieurs compétitions (films français, québécois, européens, francophones), un marché international, des laboratoires de création, des rencontres professionnelles, des cartes blanches, des concerts et des expos. La programmation s'articule ainsi autour de la relève en cinéma, en musique, en arts visuels et en nouveaux médias de France et du Québec, faisant de Off-courts un lieu de rencontres, d'échanges et de création où naissent chaque année, en seulement neuf jours, des œuvres artistiques collectives et multiples.

En 2013, la 14e édition du Festival avait notamment vu triompher Là où je suis de Myriam Magassouba, chronique ultra-sensible d'un travail de deuil tout en retenue, Les perruches de Julie Voisin, comédie débridée sur la maladie, ou encore Le bout du fil de François Raffenaud sur le quotidien d'une comédienne âgée en attente d'un rôle.

Pour cette 15e édition, qui propose pas moins de 151 courts et 3 longs métrages, on s'attend donc à de belles rencontres artistiques, une grande énergie créative, ainsi qu'à de jolies découvertes. Avis aux amateurs de films courts, et aux autres, qui n'auront aucune excuse pour ne pas aller y faire un tour entre deux projections deauvillaises...

Isabelle Carré et Karin Viard cohabitent chez les Larrieu

Posté par vincy, le 2 septembre 2014

isabelle carré karin viard

Les frères Larrieu sont en tournage jusqu'à la mi-septembre dans le Languedoc-Roussillon. Selon Le Film français, Arnaud et Jean-Marie Larrieu tournent actuellement Vingt et une nuits avec Pattie.

Isabelle Carré incarne une quadra parisienne qui arrive dans une petite ville en vue de préparer les funérailles de sa mère. Le village est en fête. Elle y rencontre la fantasque Pattie, interprétée par Karin Viard, occupante de la maison de la défunte maman. Or le corps de la mère disparait, ce qui entraîne de multiples hypothèses policières.

Au générique, on retrouve aussi André Dussollier, Sergi López et Denis Lavant.

C'est la première fois que Isabelle Carré tourne chez les Larrieu (elle sera bientôt à l'affiche de Respire de Mélanie Laurent et de Marie Heurtin de Jean-Pierre Améris). En revanche Viard en est à son troisième rendez-vous avec les deux réalisateurs après Les Derniers Jours du monde en 2009 et L'amour est un crime parfait sorti en janvier dernier. Les deux actrices ne se sont croisées qu'une seule fois au cours de leur carrière, dans Les enfants du siècle de Diane Kurys (1999) où elles incarnaient Marie Dorval (Viard) et Aimée d'Alton (Carré).

Charlie Hunnam en Roi Arthur

Posté par vincy, le 1 septembre 2014

charlie hunnamIl n'a pas voulu être Christian Grey. Mais Charlie Hunnam a accepté d'endosser le costume du légendaire Roi Arthur. Cette nouvelle version de cette histoire déjà adaptée de nombreuses fois au cinéma sera réalisée par Guy Ritchie (Sherlock Holmes).

La star de Sons of Anarchy Charlie Hunnam partagerait l'affiche avec Elizabeth Olsen (Godzilla) et Idris Elba (Mandela) dans le rôle de Merlin (magicien et mentor).

Le scénario a été écrit par Joby Harold (Awake). Si l'on ne sait rien du "pitch", à la vue du casting et en connaissant le réalisateur, on imagine que le Roi sera jeune et fougueux. Le film doit sortir sur les grands écrans nord-américains le 22 juillet 2016.

Après l'échec de son projet Arthur & Lancelot, Warner Bros compte bien revitaliser les chevaliers de la Table ronde. Le Roi Arthur et ses chevaliers ont déjà été les vedettes de plus d'une centaine de longs métrages dans l'histoire du cinéma. Le rôle du Roi a notamment été interprété par Mel Ferrer, Michael York, Nigel Terry, Trevor Howard, Sean Connery et Clive Owen dans la version de 2004 réalisée par Antoine Fuqua.

D'ici là, Ritchie aura achevé la production de The Man from U.N.C.L.E. avec Henry Cavill, prévu dans les salles en août 2015. On verra aussi Charlie Hunnam dans Crimson Peak, le nouveau film horrifique de Guillermo del Toro.

Chloë Grace Moretz, réalisatrice de rêve

Posté par cynthia, le 30 août 2014

si je resteDepuis le 25 août et jusqu'au 22 septembre, les internautes sont invités à partager sur Twitter leur plus grand rêve avec #SiJeReste et #SiJeRêve. Le plus chanceux verra peut-être son rêve réalisé par Chloë Grace Moretz et Warner Bros. France.

A l'occasion de la sortie le 17 septembre 2014 du film Si Je Reste, l'adaptation du célèbre roman de Gayle Forman avec Chloë Grace Moretz et Jamie Blackley, Warner Bros. France et Chloë Grace Moretz offrent une opportunité unique avec le jeu-concours « Si Je Rêve » qui se tient jusqu'au 22 septembre 2014.

Les internautes pourront tenter de réaliser leur rêve en le partageant sur Twitter avec les hashtags #SiJeReste et #SiJeRêve. Le gagnant aura la chance de voir son rêve se réaliser s'il est choisi par Chloë Grace Moretz.

Alors, à votre clavier, les rêveurs!

En savoir plus sur le concours

Festival Lumière : une ouverture en Bonnie and Clyde

Posté par Morgane, le 29 août 2014

Faye DunawayLa rentrée se fait sentir et cela signifie que le Festival Lumière approche à grands pas !

Nouvelle annonce en cette fin d'été : ce que nous réserve la soirée d'ouverture...
Après Jean-Paul Belmondo, présent l'année dernière pour Un singe en hiver d'Henri Verneuil, l'édition 2014 s'ouvrira avec une grande figure féminine du cinéma hollywoodien. Faye Dunaway sera en effet l'invitée d'honneur de cette soirée d'ouverture à la Halle Tony Garnier, le lundi 13 octobre, et présentera Bonnie and Clyde d'Arthur Penn, film (copie restaurée par la Warner) de 1967 dont elle partage l'affiche avec Warren Beatty.

On se souvient de Faye Dunaway (qui a soufflé ses 73 bougies cette année) dans L'Affaire Thomas Crown de Norman Jewison, Portrait d'une enfant déchue de Jerry Schatzberg, Little big man où elle retrouve Arthur Penn, Chinatown de Roman Polanski ou encore Les trois jours du condor de Sydney Pollack. Plus récemment c'est, entre autres, sur le petit écran qu'elle fait des apparitions dans certaines séries comme Alias, Les experts ou bien Grey's anatomy.

Quant à Arthur Penn, décédé il y a presque quatre ans, il appartient à cette catégorie de réalisateurs marquants mais qui tournent peu et se font plutôt rares. Moins de 20 films à son actif mais beaucoup de classiques comme La poursuite impitoyable, Bonnie and Clyde, The Missouri breaks, Georgia, etc. dans lesquels il retrouve à plusieurs reprises Faye Dunaway mais aussi Warren Beatty, Marlon Brando, Gene Hackman...

La soirée promet donc d'être belle, glamour et riche en émotions ! On peut juste se demander si le Prix Lumière de cette année, mister Pedro Almodovar, nous fera l'honneur de sa présence dès l'ouverture du festival comme ce fut le cas l'année dernière avec le grand Tarantino...

Hercule ou la version de trop

Posté par cynthia, le 28 août 2014

herculeCette semaine est sorti Hercule de Brett Ratner, blockbuster estival porté par Dwayne Johnson plus sexy que jamais. Le parti pris du film : montrer l'humain derrière le demi-Dieu et ainsi se démarquer des multiples versions du héros en jupette. Parce qu'il est certain que le petit Hercule est un peu comme la saga littéraire Martine : il y a tellement de versions qu'on n'en peut plus !

Hercule à la plage, Hercule fait la cuisine, Hercule fait du poney...

Tout d'abord, il y a eu le premier Hercule avec des effets spéciaux à faire rire l'équipe de Gravity, j'ai nommé Les douze travaux d'Hercule en 1958. Puis arriva Hercule contre les vampires 3 ans après. Oui... vous avez bien lu : "contre les vampires" ! Eh bien, quoi, vous avez cru qu'il n'y a eu qu'Abraham Lincoln à se frotterà des buveurs de sang au cinéma?

Ensuite vint Hercule à New York en 1970 avec Arnold Schwarzegger (vous commencez à voir la nuance avec les aventures de Martine ?!) mais aussi la série TV de Sam Raimi, ainsi que le film Hercule contre Arès qui nous fait douter du sex appeal de Ryan Gosling (oui c'est Ryan qui jouait Hercule). Vous pensez que c'est terminé? Et bien non puisque même Disney s'y est mis avec sa version animé en 1998.

Enfin, la version 2014 est là, tant attendue (ou pas) avec Dwayne Johnson alias THE ROCK (le dire avec une grosse voix c'est plus classe !). Bon, il faut tout de même le dire, l'acteur ex-catcheur insuffle un renouveau au personnage. Brett Ratner a bien eu raison de faire appel à lui. Le réalisateur américain signe d'ailleurs ici un pure divertissement, divertissant mais lobotomisant. Ne vous attendez pas à sortir des salles obscures avec les neurones tous frais mais plutôt endormis. C'est stimulant (surtout les gros bras bronzés de Dwayne) mais ça s'arrête là. Même si cette version met en avant le côté humain d'Hercule, à la manière du Batman de Christopher Nolan, on n'est guère transporté comme on pouvait nous le promettre dans la bande annonce. Cela est bien dommage mais il fallait s'y attendre, à vouloir faire des milliers de version du même héros on finit par patauger dans la semoule.

L’enlèvement de Michel Houellebecq à ne pas manquer ce soir sur ARTE

Posté par vincy, le 27 août 2014

« Pour un mec fragile, il réagit plutôt bien »

L’enlèvement de Michel Houellebecq a été présenté comme un film de cinéma au dernier Festival de Berlin. Il sera diffusé comme un téléfilm de prestige sur Arte. Le réalisateur Guillaume Nicloux a d’ailleurs imaginé d’autres formats : quatre fois trente minutes ou dix fois une minute trente.

Reste que ce film (de cinéma car c’en est vraiment un) est l’une des œuvres les plus étranges et réussies du cinéma français ces derniers mois. Mixant une esthétique et des personnages proches des documentaires de Raymond Depardon avec une atmosphère et une intrigue rappelant les polars de Georges Simenon, Nicloux parvient à traduire la philosophie de son personnage central, l’écrivain Michel Houellebecq qui joue son « propre » rôle (tout en s’autorisant quelques digressions grâce à des situations forcément fictives).

Houellebecq est un vieil homme, attachant et touchant, vivant relativement modestement, observant le monde qui tourne mal et discutant avec des gens qu’il ne méprise jamais. Ce qui frappe c’est même sa curiosité. C’est de là que l’impossible devient possible : les ravisseurs qui vont le kidnapper (le récit se fonde sur une véritable rumeur qui a fait croire que le Prix Goncourt 2010 avait été enlevé) vont devenir ses potes.

Alors évidemment, ce faux misanthrope étale ses goûts : les médias le stresse, le bois clair fait scandinave, Mozart est surfait (« Beethoven c’est autre chose »), il chante du Delpech, ne supporte pas Le Seigneur des Anneaux, reconnaît que l’art actuel est dans une sale période (mais après tous dans les années 60 la littérature était nulle et les polars avaient un bon niveau), critique les couvertures de ses livres, le milieu littéraire conformiste (hétéro, alcoolique, conformiste), Le Corbusier et ses dalles urbaines, s’amuse de sa biographie mensongère, etc.

L’humour est caustique, pour ne pas dire cocasse, et donne au film une dérision inattendue, comme un joli vernis posé sur un réalisme cru. Nicloux filme des scènes courtes, les dialogues sont parfois fugaces. Il réutilise des acteurs et des décors de ses précédents films policiers poisseux. Et Houellebecq, « comédien » qui grommelle plus qu’il ne parle, épate par un charisme qu’on ne lui soupçonnait pas. Comme quoi l’esprit peut beaucoup au milieu de losers (les géoliers sont de bons gros gentils).
On en apprend beaucoup plus sur l’écrivain et sa vision du monde qu'avec n’importe quel reportage ou interview dont il est l'objet. Mais surtout, comme pour ses livres, « le plus important ce sont les personnages ». Et Nicloux porte une attention particulière à chacun d’entre eux. Son film est comme un anti-thriller. La famille est bienveillante, les preneurs d’otage aux petits soins». Malgré le huis-clos, il y a une véritable sensation de liberté qui se dégage de cette épopée de Pieds Nickelés prenant en otage Buster Keaton .

Contrairement au film de Benoît Delépine et Gustave Kervern, Near Death Expérience (en salles le 10 septembre), avec Michel Houellebecq « again », il s’agit avant d’une comédie empathique et drôle, sans peur ni reproches. Un film où Houellebecq hésite entre le bodybuilding et le Freefight, et préfère finir en roulant à 280 kilomètres/heure sur l’autoroute : on n’a qu’une vie. Autant la risquer. Ce qui ne l’empêche pas de parachever sa pensée par une intéressante opinion sur la démocratie et l’Europe. Car avant tout, l’écrivain ne veut pas convaincre mais éclairer. Et Nicloux lui fait bien prendre la lumière.

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L'enlèvement de Michel Houellebecq
Sur Arte le 27 août 2014 à 22h15
Un film de Guillaume Nicloux avec Michel Houellebecq dans son propre rôle, Luc Schwarz, Mathieu Nicourt et Maxime Lefrançois.
Meilleur scénario et mention spéciale du jury au Festival de Tribeca.

Bande annonce