Dustin Hoffman et Toni Servillo dans un polar italien

Posté par vincy, le 5 mai 2019

Un thriller va réunir Dustin Hoffman et Tony Servillo. Le tournage à Rome de Into The Labyrinth (L’uomo del Labirinto) vient de s'achever sous la direction de Donato Carrisi, journaliste, écrivain de polar, dramaturge et cinéaste italien.

Le film, tourné en italien et en anglais, raconte l'histoire d'une femme qui essaie de se souvenir pourquoi elle s'est retrouvée dans les bois, nue avec une jambe cassée. Samantha a en fait été enlevée quinze ans plus tôt. Bruno Genko, qui avait enquêté sur sa disparition à l'époque, décide de reprendre l'enquête pour retrouver son ravisseur. Le scénario est adaptée du roman du réalisateur, L'égarée.

Valentina Bellè (Les Médicis), Katsiaryna Shulha (J'arrête quand je veux), Vinicio Marchioni (Miele) et Riccardo Cicogna (Pasolini, la verità nascosta) complètent le casting.

C'est le premier film pour Dustin Hoffman, oscarisé deux fois et lauréat de 6 Golden Globes, depuis The Meyerowitz Stories (en compétition à Cannes en 2017) et la série Les Médicis en 2016. C'est également la troisième fois qu'il tourne en Europe avec un cinéaste non-anglophone, après Luc Besson (The Messenger: The Story of Joan of Arc) et Tom Tykwer (Le Parfum).

Toni Servillo, fidèle de Paolo Sorrentino (La Grande Bellezza), et vu aussi chez Mario Martone, Matteo Garrone, Nicole Garcia, Marco Bellocchio, quatre fois lauréat d'un David du Donatello du meilleur acteur, avait déjà été mis en scène par Donato Carrisi, dans son premier film, La fille dans le brouillard (2017), polar adapté d'un roman du réalisateur, avec Jean Reno et Greta Scacchi.

Cannes 2019: Le Jury des Courts Métrages et de la Cinéfondation

Posté par vincy, le 4 mai 2019

Le Jury des Courts Métrages et de la Cinéfondation, présidé par Claire Denis, désignera la Palme d’or du court métrage parmi les 11 films sélectionnés en Compétition, mais aussi les trois prix parmi les 17 films d’étudiants d’écoles de cinéma présentés dans la Sélection Cinéfondation.

On connaissait déjà la présidente du jury, la réalisatrice et scénariste française Claire Denis. Elle sera entourée de l'actrice franco-américaine Stacy Martin (Le redoutable, Amanda), le réalisateur et scénariste israélien Eran Kolirin (La visite de la fanfare), le réalisateur et scénariste grec Panos H. Koutras (Xenia) et le producteur, réalisateur et scénariste roumain Catalin Mitulescu (Comment j'ai fêté la fin du monde).

Champs-Elysées Film Festival: trois acteurs cultes en hommage (et en masterclass)

Posté par redaction, le 3 mai 2019

Le 8e Champs-Elysées Film Festival (18-25 juin) rendra hommage à trois comédiens cultes américains, qui ont su alterner série ou théâtre avec des blockbusters ou des films de genre et des films d'auteurs qui ont parcouru les festivals.

Des talents qui symbolisent le meilleur du 7e art américain. A travers eux, ce sont tous les styles du cinéma américain contemporain qui seront célébrés, de Wes Anderson à David Lynch, d’Abel Ferrara à Robert Altman, de Woody Allen à Tim Burton.

- Jeff Goldblum donnera une masterclass le mardi 18 juin à 17h au cinéma le Balzac. Sa venue se fait à l’occasion de la sortie du film The Mountain de Rick Alverson (le 10 juillet 2019 en salles) qui sera présenté en avant première le mercredi 19 juin à 20h30 au PublicisCinémas.

Depuis Les Flambeurs de Robert Altman en 1974, Jeff Goldblum a tourné plusieurs fois avec Philip Kaufman (L’invasion des profanateurs, L’étoffe des héros), Lawrence Kasdan (Les copains d’abord, Silverado), Wes Anderson (La vie aquatique, The Grand Budapest Hotel, L’île aux chiens) ou encore Roger Michell (Morning Glory, Un week-end à Paris). On l'a évidemment vu dans Annie Hall de Woody Allen, La Mouche de David Cronenberg, ou chez Steven Spielberg (Jurassic Park) et Roland Emmerich (Independence Day), et même l’univers de Marvel en tant que Grand Maître. Rappelons qu'il a aussi réalisé un court métrage nommé pour l'Oscar du Meilleur court métrage de fiction, Little Surprises.

- Kyle MacLachlan donnera une masterclass le jeudi 20 juin à 20h au PublicisCinémas. À l’occasion de sa venue, les épisodes 1,2 et 8 de la saison 3 de la série Twin Peaks de David Lynch seront projetés gratuitement en sa présence. Les films de sa rétrospective seront annoncés prochainement.

Le parcours de Kyle MacLachlan est intrinsèquement lié à l’œuvre intrigante de David Lynch. Le cinéaste le révèle avec Dune il y a 35 ans. Le comédien y joue trois rôles. S’ensuivent Blue Velvet et surtout Twin Peaks avec le personnage de l’agent Dale Cooper, qui lui vaut un Golden Globe : il tourne trois saisons et un film, Twin Peaks : Fire Walk with Me. On l'a aussi remarqué chez Oliver Stone (The Doors), Bruce Beresford (Rich in Love, Peace Love and Misunderstanding), John Frankenheimer (Against the Wall), Paul Verhoeven (Showgirls), Mike Figgis (Time Code), Eli Roth (La prophétie de l’horloge). Il sera bientôt chez Steven Soderbergh (High Flying Bird).

N'oublions pas sa riche carrière télévisuelle avec Sex and the City, Desperate Housewives, How I Met Tour Mother, The Good Wife et bientôt Atlantic Crossing. Kyle MacLachlan sera présent à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes avec le moyen-métrage de Luca Guadagnino, The Staggering Girl puis dans Fonzo, aux cotés de Tom Hardy, et Tesla, dans le rôle d’Edison face à Ethan Hawke.

- Christopher Walken donnera une masterclass le vendredi 21 juin à 19h30 au cinéma Gaumont Champs-Élysées. Une rétrospective de ses films sera annoncée prochainement.

L'acteur est arrivé tardivement au cinéma, après une belle carrière au théâtre ou dans des comédies musicales. Cet acteur, danseur et chanteur, a fait ses premiers pas au cinéma avec Paul Mazursky (Next Stop Greenwich Village), Woody Allen (Annie Hall) et James Ivory (Roseland) avant de rencontrer Michael Cimino (Voyage au bout de l’enfer, Oscar du meilleur second-rôle masculin, La porte du Paradis). Il est à l'affiche de Dead zone de David Cronenberg, un James Bond (Dangereusement vôtre), Comme un chien enragé de James Foley, Milagro de Robert Redford ou Biloxi Blues de Mike Nichols. Mais il gagne en popularité avec Tim Burton (Batman le défi, Sleepy Hollow), Steven Spielberg (Arrête-moi si tu peux), Tony Scott (True Romance, Man on Fire, Domino), et Quentin Tarantino (Pulp Fiction).

Christopher Walken a tourné quatre films avec Abel Ferrara, mais il a aussi navigué dans des univers aussi différents que ceux de Clint Eastwood (Jersey Boys), Todd Solondz (Dark Horse), John Turturro (Romance and Cigarettes), et dans des succès comme Serial noceurs, Hairspray et Eddie the Eagle. On peut le voir depuis février sur Netflix dans le mélodrame Mon âme sœur. Son prochain film est War with Grandpa, avec Robert de Niro et Uma Thurman.

Cannes 2019: Tarantino, Kechiche, Noé et des Ours en sélection officielle

Posté par vincy, le 2 mai 2019

Pas de Kore-eda, mais Tarantino (attendu, avec un DiCaprio qui sera aussi présent avec un docu en séalce spéciale), Kechiche (déjà su et toujours en montage) s'ajoutent en compétition. Avec un deuxième film d'animation dans Un certain regard, un moyen métrage de Gaspard Noé avec Béatrice Dalle et Charlotte Gainsbourg en séance de minuit, et deux cinéastes latino-américains notoires en séances spéciales, la sélection officielle s'enrichit de 9 titres.

Compétition

Once Upon a Time... in Hollywood de Quentin Tarantino

Mektoub, My Love : Intermezzo d’Abdellatif Kechiche

Séances de minuit

Lux Æterna de Gaspar Noé

Un certain regard

La fameuse Invasion des Ours en Sicile / La famosa invasione degli orsi in Sicilia de Lorenzo Mattotti

Odnazhdy v Trubchevske de Larissa Sadilova

Séances spéciales

Chicuarotes de Gael García Bernal

La Cordillère des songes / La Cordillera de los sueños de Patricio Guzmán

La Glace en feu / Ice on Fire de Leila Conners

Ward 5B de Dan Krauss

Netflix gonfle les salaires des stars d’Hollywood

Posté par wyzman, le 2 mai 2019

Le très sérieux magazine Variety a dévoilé les cachets de certaines des plus grandes stars américaines dans un long exposé.

Gros cachet, zéro avantage

Désormais incontournable, Netflix ne lésine pas sur les sommes qu’il offre aux grosses stars qu’il débauche. Ainsi, Ryan Murphy aurait touché 300 millions de dollars au moment de signer un contrat d’exclusivité, Shonda Rhimes aurait signé un contrat de 100 millions de dollars s’étalant sur plusieurs années, Beyoncé aurait touché 60 millions d dollars pour son documentaire Homecoming et deux autres projets et personne n’ose imaginer ce qui a été proposé au couple Obama pour ses documentaire et série politique à venir.

Dans un tel contexte, les grands studios américains tentent de suivre le rythme sans pour autant prendre davantage de risques que par le passé. Si les sommes offertes par Netflix peuvent sembler insensées, précisons que celles-ci n’impliquent aucun avantage. Eh oui, pour un film Netflix, le salaire reste le même peu importe le nombre de personnes qui regardent le programme en question. En d’autres termes, le géant du streaming n’étant pas distribué à grande échelle dans des salles de cinéma, les acteurs, scénaristes et réalisateurs peuvent difficilement négocier un quelconque pourcentage sur les recettes du projet en question. Pour rappel, les revenus de Netflix viennent exclusivement de ses abonnements.

Voilà pourquoi il n’est pas surprenant de voir que Ryan Reynolds a reçu pas moins de 27 millions de dollars pour jouer le film Six Underground de Michael Bay pour Netflix. De son côté, Will Smith devrait se voir offrir pas moins de 35 millions de dollars pour Bright 2, la suite du film réalisé par David Ayer pour la plateforme et pourtant descendu par la critique. Si les années précédentes Martin Lawrence et Will Smith ont pu recevoir jusqu’à 20 millions de dollars par film, le premier a accepté de baisser drastiquement son cachet (sans les recettes annexes) afin de permettre à Bad Boys for Life de se faire. Ainsi, Martin Lawrence devrait toucher 6 millions de dollars quand le toujours incontournable Will Smith a rempilé pour 17 millions de dollars !

Petit cachet pour gros réalisateur

Le dernier enseignement du grand exposé de Variety est sans doute le plus important : les grandes stars hollywoodiennes n’ont plus peur de se mettre "au régime" afin d’avoir la chance de tourner pour de grands réalisateurs. Oscarisée et ultra branchée, Lupita Nyong’o aurait gagné moins d'un million de dollars pour Us de Jordan Peele, se rattrapant avec la vidéo à la demande et les recettes à l'étranger. De son côté, Ansel Elgort n’a demandé que 5 millions de dollars afin de ne pas compromettre le West Side Story de Steven Spielberg. Enfin, Leonardo DiCaprio et Brad Pitt ont divisé leur cachet respectif par deux (10 millions de dollars) afin de se retrouver dans Il était une fois Hollywood de Quentin Tarantino.

Cela étant, d’autres acteurs n’ont pas à se priver. Désormais omniprésent grâce aux franchises Fast and Furious et Jumanji ainsi que les blockbusters qu’il est le seul à pouvoir porter (San Andreas, Rampage, Skyscraper), Dwayne Johnson demeure l’un des rares à pouvoir demander 20 millions de dollars à un studio sans crainte. Après 11 années de bonnes loyaux services chez Marvel, Robert Downey Jr. peut exiger la même somme peu importe le projet - même Le Voyage de Docteur Dolittle attendu pour le 29 janvier 2020. Enfin, après avoir été éclipsée par ses collègues masculin dans Batman v Superman : L’Aube de la justice et le carton de Wonder Woman, personne ne sera surpris d’apprendre que Gal Gadot touchera 10 millions de dollars pour Wonder Woman 1984.

27M$Ryan Reynolds pour Six Underground (Netflix)
20M$Dwayne Johnson pour Fast & Furious : Hobbs & Shaw (Universal)
20M$Robert Downey Jr. pour Le Voyage de Docteur Dolittle (Universal)
17M$Will Smith pour Bad Boys for Life (Sony)
13M$Jason Statham pour Fast & Furious : Hobbs & Shaw (Universal)
12-14M$Tom Cruise pour Top Gun : Maverick (Paramount)
12-13M$Emily Blunt pour Sans un bruit 2 (Paramount)
10M$Brad Pitt pour Il était une fois Hollywood (Sony)
10M$Gal Gadot pour Wonder Woman 1984 (Warner Bros.)
10M$Leonardo DiCaprio pour Il était une fois Hollywood (Sony)
9-10M$Margot Robbie pour Birds Of Prey (Warner Bros., également productrice)
8M$Idris Elba pour Fast & Furious : Hobbs & Shaw (Universal)
8M$Ben Affleck pour Triple Frontière (Netflix)
7M$Kristen Stewart pour Charlie’s Angels (Sony)
6M$Martin Lawrence pour Bad Boys for Life (Sony)
4.5M$Joaquin Phoenix pour Joker (Warner Bros.)
2.5M$Jessica Chastain pour Ça 2 (Warner Bros.)

Julianne Moore dans une série écrite par Stephen King

Posté par vincy, le 1 mai 2019

A l'affiche aujourd'hui de Gloria Bell, Julianne Moore est attendue sur la Croisette avec The Staggering Girl, moyen-métrage de Luca Guadagnino en clôture de la Quinzaine des réalisateurs. En attendant la sortie éventuelle de Bel Canto, elle sera aussi à l'affiche cet automne de La femme à la fenêtre, thriller de Joe Wright, adapté du best-seller éponyme, avec Amy Adams et de The Glorias: A Life on the Road, de Julie Taymor, où elle incarne, avec Alicia Vikander, la féministe Gloria Steinem.

L'actrice, récompensée aux Oscars, à Berlin, Venise et Cannes (grand chelem qu'elle partage avec Juliette Binoche, Jack Lemmon et Sean Penn), vient de signer pour produire, avec J.J. Abrams, et interpréter la série dramatique Lisey's Story, qui sera diffusée sur Apple.

Cette série en 8 épisodes est adaptée du livre de Stephen King, traduit en français sous le titre Histoire de Lisey (publié en 2007 et vendu à 150000 exemplaires dans l'Hexagone). L'auteur écrira la série, ce qui est assez rare.

L'histoire raconte celle de Lisey, qui, pendant 25 ans, a partagé les secrets et les angoisses de son mari Scott, un célèbre romancier, extrêmement complexe et tourmenté. Deux ans après sa mort, elle se décide à fouiller ses archives et à explorer le lieu terrifiant où il puisait son inspiration. C'est un monde ténébreux qu'elle va découvrir, en faisant face à des réalités sur son mari défunt, tout ce qu'elle avait enfoui et oublié...

Ce sera la première série où Julianne Moore tiendra la vedette. Elle a pourtant débuté sur le petit écran, en jouant dans une vingtaine d'épisodes du soap As the World Turns ou dans des téléfilms avant que sa carrière cinématographique n'explose en 1993-1995. Elle a aussi participé en guest à la sitcom 30 Rock durant 7 épisodes. En 2012, elle avait interprété la politicienne Sarah Palin dans Game Change de Jay Roach (pour HBO aux USA). Moore avait remporté le Golden Globe de la meilleure actrice dans un téléfilm ou une minisérie, le Emmy Award et le Screen Actors Guild Award dans cette même catégorie

Cannes 2019: le jury Un certain regard

Posté par vincy, le 30 avril 2019

La présidente du jury Un Certain Regard Nadine Labaki sait désormais avec qui elle choisira le palmarès de la section de la Sélection officielle.

- Marina Foïs. L'actrice française est une habituée du festival. En lice pour le Molière de la meilleure comédienne avec Les idoles de Christophe Honoré, cinq fois nommée aux César, l'ex-membre des Robin des Bois est venue notamment sur la Croisette avec Polisse (Compétition) et L’Atelier (Un Certain Regard), et l'an dernier avec Le Grand Bain (Hors-compétition).

- Nurhan Sekerci-Porst. La productrice allemande travaille avec Fatih Akin depuis 2005. A Cannes, elle a présenté Crossing the Bridge - The Sound of Istanbul (Hors-compétition), De l’autre côté (Prix du scénario), et In the Fade (Prix d’Interprétation Féminine). In the Fade a également remporté le Golden Globe du Meilleur Film en langue étrangère. Avant de devenir productrice, Nurhan Sekerci-Porst a étudié la littérature anglaise, les sciences politiques et le cinéma à Hambourg et Bristol.

- Lisandro Alonso. le cinéaste argentin, avait fait sensation dès son premier long métrage en 2001, présenté à Un certain regard, La libertad. Il est revenu sur la Croisette avec Los Muertos et Liverpool (tous deux à la Quinzaine des réalisateurs). En 2014, date de son dernier film, il a signé Jauja, avec Viggo Mortensen, sélectionné à Un certain regard, et Prix Fipresci pour cette section.

- Lukas Dhont. C'était la révélation de l'année dernière, trois ans après sa résidence à la Cinéfondation où il a développé le scénario de son premier long-métrage. Girl, sélectionné à Un certain regard en 2018, a été l'un des films chéris par la critique, récoltant la Caméra d’or du meilleur premier film, le Prix Fipresci Un certain regard, le prix du meilleur acteur dans cette section et la Queer Palm. Il a ensuite récolté 18autres prix dans le monde, et a été nommé aux Golden Globes et aux César.

Anémone a pris le grand chemin (1950-2019)

Posté par vincy, le 30 avril 2019

La comédienne et scénariste Anémone, née Anne Bourguignon, est morte aujourd'hui à l'âge de 68 ans. L'inoubliable Thérèse du Père Noël est une ordure, avait reçu le César de la meilleure actrice pour Le Grand chemin.

Elle venait d'annoncer l'an dernier qu'elle quittait définitivement le métier après avoir joué La pièce Les Nœuds au mouchoir, où elle incarnait une mère qui perdait la boule.

Ecolo depuis 45 ans, grand gueule, altermondialiste en perpétuelle révolte, à l'écart du milieu, farouchement, Anémone était une personnalité singulière dans le cinéma français. Pas franchement prête à faire des compromis, plutôt têtue. Toujours emmerdée à l'idée de faire la promo. Elle en avait régulièrement ras-le-bol. Elle voulait même qu'on l'oublie, préférant buller sur son canapé à la campagne, "loin de la ville qui pue". Pour élever ses enfants, elle a supporté ce monde de fous et les navets qu'on lui proposait, ce qui faisait au moins plaisir à son banquier. Ne parlons pas de ses enfants, elle a confessé à la télévision qu'elle regrettait de les avoir mis au monde, soumise à une pression sociale. Au final, elle aurait sans doute eu une carrière différente, moins dictée par le fric, si elle avait suivi son instinct : ne pas se reproduire.

Anémone a toujours voulu être actrice. Elle préférait les hippies, la grande rigolade du Splendide, qu'elle a quitté fâchée à cause du fric (et de leurs opinions de droite). D'origine bourgeoise, éduquée chez les catholiques, elle prend les chemins de traverse dès sa vingtaine, choisissant en pseudonyme le titre de son premier film (en 1968), celui de Philippe Garrel. C'est le seul film où Anémone est créditée comme Anne Bourguignon.

Elle enchaîne les petits rôles chez Philippe de Broca, Gérard Pirès, Yves Robert. Coluche lui donne une dimension un peu plus importante dans Vous n'aurez pas l'Alsace et la lorraine. Avec son physique qui incite à la maladresse et sa voix proche du burlesque, elle manie avec génie des personnages stéréotypés pour en faire des caractères comiques. Le Splendid va changer son destin. En 1979, elle devient Thérèse, qui rit quand on la..., vieille fille pas vraiment douée pour la couture, et franchement nympho quand elle a vu enfin le loup. Le Père noël est une ordure l'immortalise pour des décennies avec ses multiples passage à la télévision.

On la croise ainsi beaucoup dans les comédies à la française de l'époque: Ma femme s'appelle revient, Pour cent briques t'as plus rien, Le quart d'heure américain, Le mariage du siècle, sorte de Valérie Lemercier dans Palais-Royal, souvent avec Lhermitte, Blanc et autres camarades en partenaires.

Mais ces pantalonnades la frustrent. En 1985, elle opère un tournant dramatique, à l'instar de Michel Blanc et Josiane Balasko. Elle incarne une étrange voisine dans un polar sulfureux, Péril en la demeure de Michel Deville. Deux ans plus tard, elle accepte le rôle d'une villageoise pas très heureuse depuis la mort de son enfant. C'est Le grand chemin de Jean-Loup Hubert. ce rôle dramatique lui vaut un plébiscite public (3,2 millions d'entrées, 4e film de l'année) et un César de la meilleure actrice. Elle a été nommée quatre autres fois.

Paradoxalement, la suite sera plus irrégulière, passant de Jugnot (Sans peur et sans reproche) à Garrel (Les baisers de secours), de Nicloux (Les enfants volants) à Goupil (Maman), de Deville (Aux petits bonheurs) à Marshall (Pas très catholique), de Trueba (Le rêve du singe fou) à Lelouch (La belle histoire). Les grands auteurs ne sont pas au meilleur de leur forme quand ils la choisissent. Elle-même s'égare chez Luis Rego ou Serge Kober dans des séries Z. Parfois, elle trouve quand même un grand rôle, comme celui de mère indigne dans Le petit prince a dit de Christine Pascal, Prix Louis-Delluc en 1992.

Anémone continue dans des films qui ne trouvent pas leur public ou de grandes fresques coûteuses (Marquise, Lautrec) où elle n'est que second-rôle. A partir des années 2000, elle se fait plus rare, figurante dans des comédies populaires (ou pas), comme Le petit Nicolas. Elle peut être cruelle ou attachante, paumée ou charmante. Elle étale quand même son talent avec autorité dans Jacky au royaume des filles, en générale d'une dictature féministe, de Riad Sattouf. On semble la redécouvrir. Alexandra Leclère, Julien Rappeneau (Rosalie Blum) et Anne Le Ny lui offrent ses derniers rôles.

Finalement depuis 2005, elle était plus présente à la télévision. mais, surtout, elle n'a jamais cessé de faire de la scène, s'amusant avec Musset, Feydeau, Molière pour Planchon, Obaldia, Colas...

Atypique, engagée, franche, Anémone était sans doute l'une des comédiennes les plus populaires de sa génération. Elle n'a sans doute pas eu les films qu'elle méritait, en partie à cause de son caractère sans doute, mais pas seulement. Mais les quelques beaux films qu'elle a tournés, comme les plus dérisoires, révélaient une femme libre, qui refusait assurément d'être prise pour ce qu'elle n'était pas.

Remember John Singleton (1968-2019)

Posté par vincy, le 29 avril 2019


John Daniel Singleton, né le 6 janvier 1968, est mort ce 29 avril à l'âge de 51 ans des suites d'un AVC. Il était tombé dans le coma il y a une dizaine de jours.

Il avait émergé dans la planète cinéma avec Boyz N the Hood en 1991, après des études de cinéma à USC, lauréat de trois bourses d'écritures. En filmant la jeunesse d'un ghetto de Los Angeles, avec Laurence Fishburne, Cuba Gooding Jr. et le rappeur Ice Cube, il devient le "Spike Lee" californien. Le film connaît un beau succès et Singleton est nommé comme meilleur réalisateur et meilleur scénariste aux Oscars. L'année suivante, il met en scène Eddie Murphy, alors star planétaire, dans un clip de Michael Jackson, "Remember the Time". Fan de musique, ses films ont toujours une bande originale très soignée.

Malheureusement, ce début en fanfare s'accompagne de deux mauvais films par la suite, Poetic Justice, avec Janet Jackson, Tupac Shakur et Regina King, et Higher Learning, parabole du vivre ensemble. Il poursuit son parcours avec un film historique de 2h20, Rosewood, histoire vraie d'un massacre d'Afro-américains en Floride dans les années 1920. Ving Rhames, Don Cheadle, John Voight sont au générique.

Mais c'est avec Shaft, reboote de la saga des années 1970, qu'il connaît à nouveau le succès (70M$). Le film d'action, avec Samuel L. Jackson et Christian Bale, trouve son public, même si aucune suite n'aura lieu. Trop irrégulier (le film suivant, Baby Boy fait un flop malgré un Léopard d'or à Locarno), le réalisateur s'évertue quand même, dans tous les genres, à dessiner le destin de héros noirs dans une Amérique dépeinte comme fracturée socialement, financièrement.

En 2003, il signe 2 Fast 2 Furious, de loin son plus gros carton (240M$ dans le monde), et son plus gros budget. Cela dilue un peu plus son savoir-faire dans des films de commande. Idem pour le suivant, Four Brothers (avec Mark Wahlberg en tête d'un casting comprenant Tyrese Gibson, Garrett Hedlund, Terrence Howard, Josh Charles, Chiwetel Ejiofor et Taraji P. Henson) Malgré sa violence, le film encaisse 74M$ aux USA. En reniant sa force - le portrait des afro-américains dans un monde dominé par les blancs -  il se fourvoie avec Identité secrète, thriller paranoïaque avec Taylor Lautner, Lily Collins, Alfred Molina, Maria Bello, Jason Isaacs et Sigourney Weaver.

Si au cinéma, le brillant Singleton n'a jamais trouvé de quoi faire sa place, ça n'a pas été le cas à la télévision pour laquelle il a créé, produit, scénarisé et en partie réalisé Snowfall. Il a également réalisé des épisodes d'Empire, American Cime Story et Billions.

Il a toujours critiqué les studios de ne pas laisser les réalisateurs noirs mettre en scène des blockbusters et de ne pas produire des films racontant l'histoire des noirs, mais il a aussi craint une forme d'homogénéisation et de banalisation dictées par le système. Autrefois cinéaste culte avec son regard si singulier sur sa communauté, tenant d'apporter une autre vision des choses, il est devenu un faiseur brillant, qui n'a jamais pu ou su trouver sa place, en cherchant à démontrer qu'un réalisateur noir pouvait être aussi bankable que les autres.

Cannes 2019: le jury de la compétition au complet

Posté par vincy, le 29 avril 2019

Deux mois après la révélation du président du jury - le cinéaste mexicain Alejandro G. Inarritu - Pierre Lescure et Thierry Frémaux révèle le jury de la compétition du 72e Festival de Cannes, qui débutera dans un peu plus de deux semaines. "Le Jury de Cannes est invité à voir des films réalisés parmi les plus grands cinéastes de l’époque – c’est encore le cas cette année. Toutes celles et ceux qui figurent en compétition doivent aussi se savoir regardés par de grands artistes – c’est également le cas !" expliquent-ils.

Avouons que c'est un jury paritaire et cosmopolite poids lourd.

- Elle Fanning. L'actrice américaine connaît bien son Président puisqu'elle a tourné pour lui dans Babel, en compétition à Cannes. Elle est venue sur la Croisette en 2016 avec The Neon Demon de Nicolas Winding Refn puis l’année suivante avec Les Proies de Sofia Coppola.

- Maimouna N’Diaye. Actrice et réalisatrice du Burkina Faso, lauréate au FESPACO et Trophées francophones en 2015 pour son rôle dans L’Œil du Cyclone de Sékou Traoré, Maimouna N’Diaye a débuté chez Otar Iosseliani dans La chasse aux papillons (1992) et chez Michel Ocelot à qui elle prête sa voix dans Kirikou (1996). . Elle a réalisé des documentaires comme Warbassanga (1998) et Tranches de Vie.

- Kelly Reichardt. On l'attendait en compétition avec son nouveau film, First Cow, mais il est toujours en post-production. La réalisatrice, scénariste et monteuse américaine s'est faîte connaître avec des films singuliers et parfois radicaux. Avec Wendy et Lucy, elle est sélectionnée à Un Certain Regard en 2008. Son dernier long métrage Certaines Femmes a été projeté en avant-première au Festival du Film de Sundance en 2016.

- Alice Rohrwacher. Chouchou du Festival, la scénariste et cinéaste italienne a été révélée à la Quinzaine des Réalisateurs en 2011 avec Corpo celeste. Trois ans plus tard, elle revient à Cannes, cette fois en Compétition, avecLes Merveilles (Le Meraviglie), et remporte Grand Prix du jury. À nouveau en Compétition avec son dernier film Heureux comme Lazzaro (Lazzaro Felice), elle repart avec le Prix du Scénario en 2018.

- Enki Bilal. Un auteur de bandes-dessinées connu dans le monde entier, entre SF et dystopie, mais aussi un cinéaste. L'auteur de Bug, sa plus récente série, numéro 1 des ventes et bientôt en série TV pour France 2, est exposé partout, du Louvre à la Chine. Il a aussi réalisé trois films: Bunker Palace Hotel (1989) Tykho Moon (1996) et Immortel, ad vitam (2004).

- Robin Campillo. On se souvient tous de l'effet 120 battements par minute à Cannes il y a deux ans. Le cinéaste, qui a commencé en écrivant et montant les films de Laurent Cantet, dont Entre les murs, Palme d'or en 2008, a plongé dans le grand bain en réalisant son premier long métrage Les Revenants en 2004. En 2013, Eastern Boys est présenté à Venise. Puis c'est le sacre 120BPM, en Compétition, et Grand Prix du jury. Avant d'être césarisé l'année suivante. Campillo prépare son nouveau film actuellement.

- Yorgos Lanthimos. Nommé quatre fois aux Oscars, Yorgos Lanthimos est un cinéaste grec. Son deuxième lon, Canine,a reçu le Prix Un Certain Regard au 62e Festival de Cannes avant d’être nommé aux Oscars dans la catégorie Meilleur Film en langue étrangère. Puis vint, The Lobster, sen compétition, et finalement le Prix du Jury avant d'être nommé pour l’Oscar du Meilleur Scénario. De nouveau en Compétition en 2017 avec Mise à mort du cerf sacré, il est distingué par le Prix du Scénario. Cette année, La Favorite, Grand prix à Venise, a reçu dix nominations aux Oscars, dont Meilleur Film et Meilleur Réalisateur, a valu l’Oscar de la Meilleure Actrice à Olivia Colman pour sa performance.

- Pawel Pawlikowski est un autre cinéaste européen qui a connu un beau parcours aux Oscars. Son dernier film Cold War, prix de la mise en scène à Cannes l'an dernier, a été nommé trois fois pour le Meilleur Réalisateur, la Meilleure Photographie et le Meilleur Film en langue étrangère. L'Oscar du meilleur Film en langue étrangère, il l'avait obtenu avec Ida (2015). Il avait débuté avec des documentaires et s'était fait connaître au début des années 2000 avec My Summer of Love.