La journée de la jupe à l’épreuve des salles

Posté par vincy, le 23 mars 2009

la journee de la jupe2,2 millions de téléspectateurs vendredi - un chiffre extraordinaire pour la chaîne franco-allemande, soit 9,6% de part d'audience - ont regardé Isabelle Adjani dans La journée de la jupe. C'était davantage que le programme de Laurent Ruquier sur France 2.  Pourtant Arte a cessé toutes les rediffusions, sans prévénir, mais aussi la possibilité de rattraper le film sur la plate-forme de vidéo ARTE+7.

La chaîne s'explique : "Les rediffusions et la disponibilité du film sur ARTE+7 prévues ont été annulées au dernier moment, et nous prions les téléspectateurs de nous en excuser.
Suite au succès de la première diffusion sur l'antenne d'ARTE de "La Journée de la Jupe", la chaîne a, en concertation avec les producteurs et exploitants de salle, décidé de différer ces rediffusions (date non encore déterminée pour l'instant).
Nous incitons le public à découvrir ce film en salles à partir de mercredi 25 mars 2009, ou en DVD en septembre 2009."

En effet, il est évident que le film ne fera jamais ce score en salles. Mais la multi-diffusion risquait tout simplement de cannibaliser ses recettes dans les cinémas. D'autant que le distributeur Rezo Films a rencontré des difficultés pour trouver plus de cinquante salles pour le diffuser. Dans un entretien au Film Français, le réalisateur Jean-Paul Lilienfeld ne cache pas sa colère : "on a essayé de monter cette histoire au cinéma mais on nous disait non, trop sensible, trop touchy." Arte a accepté le projet en quelques jours. Et maintenant les exploitants voient d'un mauvais oeil qu'un film bouleverse la chronologie des fenêtres. Le fait d'être diffusé à la télévision avant de passer au cinéma n'est pourtant pas une première. De Chéreau à Honoré, leurs récents films ont eu le droit à des avant-premières sur le petit écran.

Mais les exploitants montrent ainsi les failles d'un système : trop de sorties, des films français formatés (il suffit de voir le triomphe de Coco) et des habitudes de consommation culturelle en pleine mutation.

Le chihuahua de Beverly Hills : ne vous fiez pas à sa taille…

Posté par MpM, le 23 mars 2009

Le chihuahua de Beverly Hills"Je suis peut-être petite, mais je vais me battre pour quelque chose de plus grand que ça"

L’histoire : Chloé, chihuahua hyper protégée de Beverly Hills, mène une existence luxueuse et futile entre massages aux algues et séances de shopping. Mais lorsque sa maîtresse adorée part en voyage d’affaires en la confiant à sa nièce un peu trop cool, elle se retrouve brutalement livrée à elle-même au beau milieu du Mexique.

Notre avis : Difficile de croire que cette comédie canine très gentillette a tenu la tête du box-office américain l’été dernier ! En effet, à moins d’afficher très peu d’années au compteur, on ne se passionne guère pour les aventures de cette petite chienne de luxe qui, confrontée à la "vraie vie", va enfin devenir elle-même… sans pour autant renier ni la vie facile, ni l’attitude matérialiste allant avec.

En guise de voyage initiatique, on a donc vu mieux, ou en tout cas moins artificiel. Car au lieu d’avoir profité du concept (donner la parole aux animaux) pour critiquer notre propre société, le film ne fait que mettre en scène des bêtes savantes évoluant dans cette même société, et répondant exactement aux mêmes codes. Ainsi, les héros du film sont aux prises avec des dilemmes et des sentiments purement humains (arrogance, cruauté, culpabilité…) et ne bénéficient d’aucune touche de fantaisie moins anthropomorphique. On ne perçoit pas non plus une immense critique envers le mode de vie pour le moins tapageur de ces animaux traités mieux que des enfants…

Néanmoins,  les principaux intéressés (à partir de 4 ans, mais probablement pas au-dessus de dix), devraient quant à eux se laisser facilement séduire par cette mignonne petite chienne qui, au fond, cache un cœur gros comme ça, ainsi que par ses impayables compagnons (le duo rat et iguane, le chien policier digne et loyal, le chef des chihuahuas…). Après tout, tant que ce genre d’histoires pour enfants vante la loyauté, le courage et une curiosité bienveillante envers ceux qui paraissent différents, peu importe si c’est une chihuahua un peu snob qui porte le message…

Un chat un chat : une comédie qui ne retombe pas sur ses pattes

Posté par MpM, le 23 mars 2009

Un chat un chat"Je sais, je suis d’un abord compliqué"

L’histoire : Célimène a le syndrome de la page blanche. Ecrivain à succès, elle n’arrive plus à écrire. Il faut dire que dans sa vie, c’est un peu la confusion : elle vit chez sa mère, est harcelée par une adolescente persuadée d’être un sujet de roman idéal et fait des crises de somnambulisme. Pour couronner le tout, ça fait des années qu’elle se fait appeler Nathalie.

Notre avis : Mais quel dommage ! Sophie Fillières tient un sujet riche en possibilités, elle dirige une actrice formidable (Chiara Mastroianni, lunaire, paumée et gentiment insupportable) et est capable, on le sait, de faire preuve d’une fantaisie totalement fantasque (cf Gentille), et malgré cela elle nous livre un film plus que mitigé manquant d’audace et de folie. Il y a de très bons moments, pourtant, dans ce Un chat un chat aux faux airs de comptine enfantine : une scène fantasmée dans un avion, des séquences de cuisine nocturne sous influence, de très beaux échanges mère-fils (Mateo Julio Cedron, qui donne l’impression de bien mieux comprendre les adultes qu’ils ne le font eux-mêmes), des dialogues de sourds… D’où vient, alors, que l’on s’ennuie poliment devant les aventures pas si déjantées que ça de cette auteure névrosée ?

Peut-être, justement, parce que Sophie Fillières n’a pas su se concentrer sur les névroses de son héroïne, la confrontant à une galerie de personnages mal exploités, et surtout changeant de point de vue en cours de film pour suivre les intrigues secondaires autour d’Anaïs, la jeune "groupie", dès lors que Célimène commence à écrire sur elle. Il y a aussi quelques scènes maladroites avec Antoine, le fiancé éconduit, interprété par un Malek Zidi pas assez consistant (trop jeune ?) pour le rôle. Or, non seulement ces séquences n’apportent rien au récit, mais en plus elles créent des longueurs, presque des interférences qui génèrent l’ennui, voire l’agacement. Quand on en arrive enfin à l’épilogue, le ton pétillant du début est depuis longtemps éventé.