Julianne Moore plongera pour contrefaçon dans Can You Ever Forgive Me?

Posté par redaction, le 23 avril 2015

julianne mooreJulianne Moore devrait interpréter l'écrivaine controversée Lee Israel dans un film réalisé par Nicole Holofcener (Friends with Money, All About Albert). Can You Ever Forgive Me? sera l'adaptation des mémoires de l'auteur, où elle confesse ses crimes en détail.
Avant de plonger dans la contrefaçon de lettres d'auteurs et célébrités, Lee Israel était une biographe et journaliste populaire et prospère. Lorsque sa bio sur Estée Lauder s'est plantée en librairie, elle a commencé à sombrer dans l'alcoolisme et arrêter d'écrire. En proie à de gros problèmes d'argent, elle a volé des lettres et des papiers signés de personnes célèbres dans les archives et bibliothèques, et ce durant un an. Elle en faisait de parfaites imitations, puis vendaient les deux: l'original et la copie. Elle sera finalement arrêtée et emprisonnée.
Le film sera distribué par Fox Searchlight.

Prix d'interprétation à Cannes l'an dernier et oscarisée pour Still Alice il y a deux mois, Julianne Moore sera à l'affiche de trois films dans les prochains mois: le dernier épisode d'Hunger Games, Maggie’s Plan, de Rebecca Miller, avec Ethan Hawke et Travis Fimmel, et Freeheld, de Peter Sollett, avec Ellen Page et Steve Carell.

Meryl Streep s’engage pour les femmes scénaristes de plus de 40 ans

Posté par MpM, le 22 avril 2015

meryl streepL'actrice Meryl Streep a annoncé lors du Festival de Tribeca qu'elle allait participer à la création d'un laboratoire visant à accompagner les femmes scénaristes âgées de plus de 40 ans en collaboration avec l’association New York Women in Film and Television et l’IRIS, un collectif de femmes cinéastes. Le but du programme est d'améliorer les opportunités professionnelles pour ces scénaristes qui rencontrent plus de difficultés que les autres.

Pour sa première session, ce "laboratoire des auteurs" (Writers Lab) accueillera huit lauréates qui auront la chance de travailler notamment avec la scénariste et réalisatrice Gina Prince-Bythewood (Beyond the lights), la productrice Caroline Kaplan (Boyhood) et la scénariste Kirsten Smith (La revanche d'une blonde).

Meryl Streep, qui soutient depuis longtemps l'association New York Women in Film and Television, aurait financé une très grande partie du projet qui lui tient particulièrement à cœur. Il est vrai que s'il est difficile pour une femme de percer en tant que scénariste, la difficulté s'accroît avec l'âge. Or, généralement, les programmes d'aide ont plutôt tendance à s'adresser aux plus jeunes. Une injustice désormais réparée !

On a hâte de découvrir les films écrits par les premières participantes à ce laboratoire innovant, avant de voir des initiatives similaires fleurir en France. En 2014, un état des lieux accablant révélait en effet que dans le cinéma français, seulement 27% des scénaristes sont des femmes. Aucune précision sur l'âge n'était toutefois mentionnée.

Cannes 2015 : le Jury de la compétition officielle

Posté par MpM, le 21 avril 2015

Casting 5 étoiles et aux accents hollywoodiens pour le jury présidé par les réalisateurs Joel et Ethan Coen : parmi les quatre femmes et trois hommes qui rejoignent les deux frères chargés de décerner la Palme d'or de ce 68e Festival de Cannes, pas moins de cinq ont tourné ou tournent régulièrement aux Etats-Unis. On notera l'absence de l'Asie dans ce jury quasiment paritaire. Mais Sophie Marceau ravira les médias chinois (elle est très populaire dans l'Empire du milieu).

"Ce sont ainsi neuf voix singulières qui s’exprimeront, chaque membre du Jury disposant du même droit de vote" souligne le communiqué du Festival, répondant ainsi à la question de savoir si les deux présidents partageraient une seule et même voix, ou s'ils en auraient une chacun.

Le jury 2015

Joel et Ethan Coen (réalisateurs américains) - présidents du jury

Les frères Coen et Cannes, c'est une longue histoire d'amour. Arizona Junior, leur deuxième film (1987), est en sélection officielle. Suivront Barton Fink (Palme d'or, 1991), Le grand saut (1994), Fargo (Prix de la mise en scène, 1996), O’Brother, Where Art Thou (2000), The Barber : l’homme qui n’était pas là (2001), The Ladykillers (2004), No Country for Old Men (2007, Oscar du meilleur film l'année suivante) et Inside Llewyn Davis (Grand prix du jury, 2013). Par ailleurs, ils avaient également signé un segment du film Paris je t'aime.

Rossy de Palma (actrice et mannequin espagnole)

L'égérie de Pedro Almodovar (la Loi du désir, Femmes au bord de la crise de nerfs, Attache-moi!, Kika, La Fleur de mon secret, Étreintes brisées) est la plus internationale des actrices espagnoles, passant des comédies populaires françaises (Le boulet. On l'a vue dernièrement en France dans Une heure de tranquillité et 30e Couleur. A coup sûr, elle montera les marches en Jean-Paul Gaulthier.

Sophie Marceau (actrice et réalisatrice française)

Antonioni, Corneau (avec qui elle a fait 'ouverture de Cannes en 1984 avec Fort Saganne), Zulawski, Pialat... on a vu Sophie Marceau chez les plus grands, ainsi que dans les plus grosses surper-productions hollywoodiennes (Braveheart, Le monde ne suffit pas). Et pourtant, elle n'a jamais perdu son aura d'actrice populaire qui lui permet d'être l'actrice préférée des Français.

Sienna Miller (actrice et mannequin britannique)

L'an dernier, Sienna Miller (Stardust, G.I. Joe, American snipper) montait les marches pour Foxcatcher de Bennett Miller. Et là voilà désormais de l'autre côté du tapis rouge.

Rokia Traoré (auteur-compositeur-interprète malienne)

Depuis son premier album en 1998, la musicienne Rokia Traoré trace une route singulière, entre tradition et modernité, en proposant des associations inédites d’instruments comme le balafon, le n’goni, la guitare électrique ou la batterie.

Guillermo del Toro (réalisateur et producteur mexicain)

Guillermo del Toro n'est pas seulement le réalisateur de Hellboy et de Pacific Rim. En 1993, il présentait son premier long métrage, Cronos, dans une section parallèle du Festival de Cannes, avant de revenir en compétition en 2006 avec l'immense Labyrinthe de Pan.

Xavier Dolan (réalisateur, scénariste, acteur, costumier et producteur canadien)

Xavier Dolan est né symboliquement à Cannes en 2009, lorsque son premier long métrage J'ai tué ma mère est sélectionné à La quinzaine des réalisateurs. Il reviendra avec les Amours imaginaires (Un certain regard en 2010) et Laurence anyways (Un certain regard en 2012). L'an passé, il bouleversait la Croisette avec Mommy, prix du jury et palme de cœur d'Ecran Noir.

Jake Gyllenhaal (acteur américain)

A la fois super séduisant et un peu inquiétant, Jake Gyllenhaal alterne les superproductions et les films d'auteur. On a ainsi vu celui qui fut révélé par le film Donnie Darko de Richard Kelly dans Jarhead de Sam Mendes,  Le Secret de Brokeback Mountain d’Ang Lee, Zodiac de David Fincher, Prince of Persia : Les Sables du temps de Mike Newell, Prisoners puis Enemy de Denis Villeneuve ou encore Night Call de Dan Gilroy.

Cannes 2015: 9 films pour l’ACID

Posté par redaction, le 21 avril 2015

Les cinéastes réunis au sein de l'ACID (Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion) ont révélé la liste des 9 films de la programmation cannoise 2015: 5 premiers et 3 seconds longs métrages, 6 films de fiction et 3 documentaires, 7 films sur 9 encore sans distributeur...

"Le choix fut rude parmi toutes ces signatures filmiques habitées du désir d’entrer en résonance avec le spectateur, indispensable partenaire du dialogue sur le monde que le cinéma propose. Qu'il soit observé ou rêvé, déploré ou préfiguré, c’est bien de l’état du monde dont il est toujours question. Interrogé avec la crudité du scalpel, la puissance de l’imagination, et toujours avec générosité - puisqu’il s’agit chaque fois de mettre sur la place publique des questionnements intimes" explique l'ACID dans son communiqué.

Cosmodrama de Philippe Fernandez (France)

Crache cœur de Julia Kowalski (France) - premier film

Gaz de France de Benoit Forgeard (France) - premier film

De l’ombre il y a de Nathan Nicholovitch (France)

Je suis le peuple d'Anna Roussillon (France) - premier film

Pauline s’arrache d'Emilie Brisavoine (France) - premier film

The Grief of Others de Patrick Wang (Etats-Unis)

La vanité de Lionel Baier (Suisse)

Volta a terra de João Pedro Plácido (Portugal) - premier film

L’ACID se déroulera du 14 au 23 mai.

Cannes 2015: Une Quinzaine des réalisateurs qui montre ses crocs

Posté par redaction, le 21 avril 2015

La 47e Quinzaine des réalisateurs du prochain Festival de Cannes a révélé son programme ce matin: Quelques grands noms (Van Dormael, Miike, Saulnier, dont trois déjà annoncés: Desplechin, Garrel, Gomes), deux films remarqués à Sundance (Dope et Songs My Brothers Taught Me): c'est à coup sûr l'une des Quinzaine des Réalisateurs les plus excitantes depuis des années, sur le papier. En tout cas, en récupérant des films rejetés par la Compétition, et ne souhaitant pas aller à Un certain regard, la sélection parallèle prouve qu'elle a dorénavant une certaine ambition.

Au total, 19 films ont été retenus. Et là aussi, comme pour la Semaine de la critique, une forte présence des Amériques, nord et sud.

A Perfect Day de Fernando León de Aranoa (Espagne)

Allende mi abuelo Allende de Marcia Tambutti (Chili) – premier film

As mil e uma noites (Les Mille et une nuits) de Miguel Gomes - Volume 1, o inquieto (l’inquiet) ; Volume 2, o desolado (le désolé) ; Volume 3, o encantado (l’enchanté)

Les Cowboys de Thomas Bidegain (France) – premier film

Dope de Rick Famuyiwa (Etats-Unis) – film de clôture

El abrazo de la serpiente de Ciro Guerra (Colombie)

Fatima de Philippe Faucon (France)

Gokudo daisenso (Yakuza Apocalypse : The Great War of the Underworld) de Takashi Miike  (Japon) – séance spéciale

Green Room de Jeremy Saulnier (Etats-Unis)

Much Loved de Nabil Ayouch (Maroc)

Mustang de Deniz Gamze Ergüven (France) – premier film

L’Ombre des femmes de Philippe Garrel (France) – film d’ouverture
Précédé d’un court métrage inédit de Philippe Garrel de 1968, Actua 1

Peace to Us in Our Dreams de Sharunas Bartas (Lituanie)

Songs My Brothers Taught Me de Chloé Zhao (Etats-Unis)

Efterskalv (The Here After) de Magnus von Horn (Suède) – premier film

Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael (Belgique)

Trois souvenirs de ma jeunesse de Arnaud Desplechin (France)

La sélection des courts métrages:

Bleu Tonnerre de Jean-Marc E. Roy & Philippe David Gagné

Calme ta joie de Emmanuel Laskar

El pasado roto de Martín Morgenfeld & Sebastián Schjaer 17 min

Kung Fury de David Sandberg

Pitchoune de Reda Kateb

Provas, Exorcismos de Susana Nobre

Pueblo de Elena Lopez Riera

Quelques secondes de Nora El Hourch

Quintal de André Novais Oliveira

Rate Me de Fyzal Boulifa

The Exquisite Corpus de Peter Tscherkassky

Cannes 2015: la Semaine de la Critique dévoile sa 54e sélection

Posté par redaction, le 20 avril 2015

La veille de la Quinzaine des réalisateurs, la 54e Semaine de la Critique dégaine ses munitions pour le prochain Festival de Cannes.

Charles Tesson, Délégué Général de la Semaine de la Critique, commente la sélection 2015, commente le choix final: "Avec treize pays représentés et une majorité de premières œuvres [9 sur les 11 longs métrages, ndlr], la Semaine confirme sa mission : révéler les nouveaux auteurs et explorer les nouvelles expressions cinématographiques mondiales. Une édition valorisant également le dynamisme d’un jeune cinéma français porté par la nouvelle garde des comédiens les plus prometteurs." Parmi eux, on notera le premier long du comédien Louis Garrel et une forte présence américaine (nord et sud).

Le 14 mai, la Semaine s'ouvrira avec Les Anarchistes comme nous le tweetions jeudi dernier. Et le 22 mai, elle se clôturera avec La vie en grand.

Hors-compétition
Les Anarchistes d’Elie Wajeman, 2e film, film d'ouverture. Avec Adèle Exarchopoulos et Tahar Rahim
Les deux amis de Louis Garrel, 1er film. Avec Louis Garrel, Vincent Macaigne et Golshifteh Farahani.
Coin Locker Girl de Han Jun-hee (Corée du sud), 1er film
La Vie en grand (ex-Adama) de Mathieu Vadepied, 1er film, film de clôture

Compétition
Sleeping Giant d’Andrew Cividino (Canada), 1er film
Paulina de Santiago Mitre (Argentine), 2e film
Mediterranea de Jonas Carpignano (Etats-Unis), 1er film
Krisha de Trey Edwards Shults (Etats-Unis), 1er film
Ni le ciel, ni la terre de Clément Cogitore, 1er film. Avec Jérémie Renier et Kévin Azaïs.
Dégradé d’Arab et Tarzan Nasser (Palestine), 1er film. Avec Hiam Abbass
La tierra y la sombra (La Terre et l’Ombre) de César Augusto Acevedo (Colombie), 1er film

Compétition (Courts et Moyens métrages)
Varicella de Fulvio Risuleo
Command Action de Joao Paulo Miranda
Everything Will Be Ok de Patrick Vollrath
Ramona d’Andrei Cretulescu
Too Cool For School de Kevin Phillips
Love Comes Later de Sonejuhi Sinha
Boys d’Isabella Carbonell
The Fox Exploits The Tiger’s Might de Lucky Kuswandi
Jeunesse des loups-garous de Yann Delattre
La fin du dragon de Marina Diaby

Le BIFFF 2015 récompense Frankenstein de Bernard Rose

Posté par kristofy, le 20 avril 2015

La 33e édition du Bruxelles International Fantastic Film Festival (BIFFF pour les intimes) a fait couler des larmes et du sang, et sa résurrection d’outre-tombe est bien entendue déjà prévue pour 2016, ‘à l’aise’ selon l’expression belge.

Pendant 13 jours il y a eu une centaine de films, quelques unes en avant-première mondiale. Plusieurs jurys se répartissaient la Compétition Internationale, la Compétition Européenne, la Compétition 7ème Orbit, la Compétition Thriller… Pour les films en Compétition Internationale le jury 2015 était composé de Richard Stanley, Andy Muschietti, Timo Vuorensola et Jonas Govaerts.

Une fois n'est pas coutume, c'est un film britannique qui a remporté le Corbeau d'or. C'est la quatrième fois qu'un film anglais repart avec le prix suprême et la deuxième fois que Bernard Rose est sacré, 26 ans après Paperhouse. Le cinéma espagnol, toujours très en forme, est quand même reparti avec quelques prix puisque 3 des 6 films que nous avions vus sont repartis récompensés.

Le palmarès de la Compétition Internationale :

- Corbeau d’Or, Grand Prix : Frankenstein réalisé par Bernard Rose (lire Bernard Rose revient aux sources avec Frankenstein)

- Corbeau d’Argent ex aequo: The Infinite Man réalisé par Hugh Sullivan
- Corbeau d’Argent ex aequo: Goodnight Mommy réalisé par Veronika Franz et Severin Fiala

-mention spéciale : Starry Eyes réalisé par Kevin Kolsch & Dennis Widmyer
-Prix spécial du jury (prix Hong-Kong Economic and Trade Office pour leur 50e anniversaire de présence à Bruxelles) : The Blue Elephant réalisé par Marwan Hamed

Le palmarès des autres sections :

- Méliès d’Argent : L’altra Frontera réalisé par André Cruz Shiraiwa
- mention spéciale pour la direction artistique : Musaranas réalisé par Juanfer Andres & Esteban Roel

- Prix Thriller : La Isla Minima réalisé par Alberto Rodriguez

- Prix du 7e Parallèle : Liza,The Fox-Fairy réalisé par Karoly Ujj-Meszaros
-mention spéciale : l’acteur Leland Orser dans Faults réalisé par Riley Stearns

-Prix du Public : Liza,The Fox-Fairy réalisé par Karoly Ujj-Meszaros

L’année dernière le Corbeau d’Or et le Prix du Public était du même avis en sacrant Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia, et cette année 3 films espagnols sont encore cités. Pour la Compétition Internationale il y avait 15 films. Frankenstein, The Infinite Man, Goodnight Mommy étaient clairement dans les favoris, aux côtés de Spring et The House at the end of times.

Certains des films les plus forts étaient hors-compétition ou n’ont pas été récompensés puisque la plupart des jurys délibèrent pour un seul prix (et cette année plusieurs mentions spéciales), comme par exemple Sea Fog (sorti déjà en France le 1er avril), Eat, Therapy for a vampire, The stranger, Luna de miel, The terror live… Un élément troublant distingue l’ensemble de ce palmarès : certains films primés reposent sur une ambiance étrange où presque tout est permis (même à la limite du crédible) pourvu qu'un twist final sauve l'absurde situation. C’est le cas de Goodnight Mommy, Starry Eyes, Another Frontier, et Faults où selon le cas seule la fin justifie un film un peu mou dans sa durée.

Dans le vaste programme des films toutes sections confondues le public a préféré Liza,The Fox-Fairy qui est une comédie très réussie, avec une histoire romantique contrariée par un fantôme (le BIFFF c’est aussi quelques films romantiques drôles). En voici une bande-annonce :

BIFFF 2015 : 6 films qui prouvent que le cinéma espagnol est (toujours) maître du genre

Posté par kristofy, le 19 avril 2015

Au BIFFF, les films espagnols ont toujours eu la côte. Pour ce qui de la compétition internationale le trophée du Corbeau d’Or a d’ailleurs été gagné par Ghost Graduation de Javier Ruiz Caldera en 2013 et par Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia en 2014.

La Isla Minima (Marshland) réalisé par Alberto Rodriguez (El traje, Les 7 vierges, Groupe d’élite)

C’est le film espagnol qui vient de remporter 10 Goya (les César espagnols) contre l’autre film multi-nominé El nino, pourtant meilleur. Le film se déroule à l'époque de la fin de la dictature de Franco. Dans une région où les ouvriers des champs font grève pour obtenir une augmentation, deux sœurs d’environ 16 ans ont disparue. Les pistes d’une fugue ou d’un enlèvement sont envisagées avant que l’affaire ne soit reliée à un autre crime sexuel sur une autre adolescente… Deux policiers suivent les différents indices qu’ils reçoivent au fur et à mesure (y compris des envois anonymes) plutôt que d'enquêter véritablement. Ils vont parler à différents protagonistes… La Isla Minima est un film qui souffre d'être (trop) proche de la série True detective ; avec deux détectives dans le bayou, ici transplantés dans la pampa espagnole. Même la fin ouverte pour une suite fait attendre un nouvel épisode au spectateur. Sortie en salles le 15 juillet.

El nino réalisé par Daniel Monzon (Cellule 211)

C’est l’autre film espagnol multi-nominé (13 catégories) aux Goya. Le film raconte plusieurs histoires en parallèle. Elles vont se croiser, avec la description de l’organisation d’un trafic de drogue entre le Maroc et l’Espagne via Gibraltar. Ceux qui en profitent et ceux qui essaient de le combattre. Il y a l’histoire des policiers qui enquêtent sur les gros bonnets d’un réseau international et qui patrouillent en hélicoptère au dessus de la mer pour intercepter les embarcations chargées de marchandises, le récit de trois jeunes qui après avoir participer au transport pour une bande vont organiser eux-mêmes leur réseau, et la chronique de différents gros trafiquants qui ont des indics dans la police pour organiser des leurres et faire passer des tonnes de marchandises dans des containers… Au casting on retrouve Luis Tosar, Sergi Lopez, et la révélation du jeune Jesús Castro qui est ici la vedette du film (il a aussi un rôle dans La Isla Minima). Le film serait comme une version européenne du Traffic de Steven Soderbergh, avec un aspect plus documentaire et une immersion encore plus réaliste.

La Ignorancia de la Sangre réalisé par Manuel Gomez Pereira (Entre ses jambes , Reinas)

Ici, malheureusement, le film ne parvient pas à convaincre, il commence en Espagne avec des mafieux russes proxénètes et se termine avec des terroristes islamistes au Maroc, avec, comme fil rouge, l’enlèvement du fils de Paz Vega, la compagne du policier Juan Diego Botto . L’histoire est l’adaptation d’un roman de Robert Wilson (le quatrième volume d’une série dans le style Robert Ludlum). Dans le film, seul le charisme du héros parvient à convaincre dans une narration sans réel intérêt…

Automata réalisé par Gabe Ibanez (découvert à La Semaine de la Critique de Cannes 2009 avec Hierro)

Dans un futur peut-être pas si éloigné, les conditions de vie sur Terre se sont bien dégradées avec quelques pluies acides sur la Cité où demeure à peine 1% de la population, cohabitant avec quelques robots. Comme dans la plupart des films sur la robotique, il y a au départ les célèbres principes d’Asimov: ici les robots ont été conçus selon deux protocoles : un robot ne peut pas nuire à une forme de vie humaine et un robot ne peut pas se modifier lui-même. Tout comme le film I Robot avec Will Smith, Eva de l’espagnol Kike Maillo (avec Daniel Brühl  et Marta Etura ) ou la série danoise Real Humans, on se doute que quelque chose d’imprévu va arriver avec les machines… Antonio Banderas est un agent d’assurance qui trouve le cas d’un robot qui se serait réparer tout seul : ‘une auto-réparation implique la notion de conscience’. Ici Antonio Banderas va être emmené dans le désert où des robots ont un projet… Il est question de Biokernel modifié (le système opérationnel des robots) qui va amener plusieurs interrogations métaphysiques. Par deux fois on entendra la phrase clé du roman de Michael Crichton Jurassic Park : ‘la vie finit toujours par trouver son chemin’ à propos des progrès de la science qui ne sont pas forcément un progrès pour l’Homme. Automata est un récit d’anticipation qui évoque la possible fin de l’humanité sur Terre.

L’altra Frontera réalisé par André Cruz Shiraiwa

On découvre des gens qui marchent péniblement sur des routes, c’est semble-t-il la guerre et il n’y a plus ni essence ni eau. Une mère et son petit garçon vont emmener avec eux une fillette. La destination est un refuge où ils espèrent être accueillis; il s’agit en fait d’un immense campement où chaque famille peut vivre dans un genre de mobil-home à condition de suivre les règles de cette nouvelle communauté, comme travailler à des tâches imposées. Dans cette vaste enceinte, tout est filmé et écouté pour un programme de téléréalité, et à l’intérieur on comprend vite les règles. Pour passer du niveau C au niveau A (plus de confort et l’espérance d’un visa pour une vie meilleure), il faudra faire tout ce qu’il faut pour gagner des points de popularité : être le plus fort, être la plus séductrice, protéger son secret, trahir… Le film est une énième critique de la téléréalité qui a des années de retard pour être pertinent, sauf avec un rebondissement surprise à la fin…

Musarañas réalisé par Juanfer Andrés et Esteban Roel (coproduit par Alex de la Iglésia)

Dans l’Espagne des années 50, deux sœurs imprégnées des principes de la religion vivent ensemble confinées dans le même appartement depuis trop longtemps, depuis la mort de leurs parents. L’ainée inquiète de l’avenir est couturière mais souffre d’une agoraphobie qui l’empêche de sortir de l’appartement, l’autre qui vient tout juste d’avoir 18 ans espère s’éloigner de son passé. Un jour un homme blessé tombe devant leur porte. Les deux sœurs vont s’en occuper de manière différente et vont devoir s’affronter… On y retrouve Macarena Gómez, extraordinaire, Nadia de Santiago, Hugo Silva et Luis Tosar et Carolina Bang.
Chaque année ou presque l’Espagne produit un film de genre qui fait date comme L’echine du Diable, Les autres, Le labyrinthe de Pan, L’orphelinat, Rec, Les yeux de Julia, Insensibles…, et cette année le grand film espagnol sera donc Musarañas . Le film, presque un huis-clos, commence par montrer différentes pièces d’un puzzle avant des les réunir dans un ensemble qui va devenir de plus en plus oppressant pour devenir sanglant. Un petit chef d’œuvre, qui a fait le tour des festivals, et dont on va reparler bientôt. Si un distributeur français est trouvé.

Cannes 2015: le nouveau film de Miguel Gomes à la Quinzaine des réalisateurs

Posté par MpM, le 19 avril 2015

Les Mille et une nuits, le nouveau film de Miguel Gomes (Tabou), a été sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs. Absent de la Sélection officielle révélée jeudi par Thierry Frémaux, il rejoint les films de Philippe Garrel et Arnaud Desplechin dans la liste des films qui seront présentés à la Quinzaine, dont la sélection complète sera révélée mardi.

«Les Mille et une nuits, le film, ou plutôt les trois merveilleux films de Miguel Gomes, seront programmés à la Quinzaine des Réalisateurs. Cette superbe série inspirée par les histoires racontées par Schéhérazade et des événements survenus dans le Portugal des années 2013 et 2014, pays alors soumis à une politique niant toute justice sociale, rythmera notre programmation. Chaque film mis en scène avec une fantaisie débridée et une grande liberté aura sa journée» a déclaré hier Edouard Waintrop, Délégué général de la section parallèle cannoise.

As mil e uma noites (Les Mille et une nuits) est un récit en trois tomes du portugais Miguel Gomes: Volume 1, o inquieto (l'inquiet) ; Volume 2, o desolado (le désolé) ; Volume 3, o encantado (l'enchanté). Le projet avait été annoncé lors du Festival de Cannes 2013.

Dans un pays d'Europe en crise, le Portugal, un réalisateur se propose d'écrire des fictions inspirées de la misérable réalité dans laquelle il est pris. Mais incapable de trouver un sens à son travail, il s'échappe lâchement et donne sa place à la belle Schéhérazade. Il lui faudra bien du courage et de l'esprit pour ne pas ennuyer le Roi avec les tristes histoires de ce pays ! Alors qu'au fil des nuits l'inquiétude laisse place à la désolation et la désolation à l'enchantement, elle organise ses récits en trois volumes. Elle commence ainsi : « Ô Roi bienheureux, on raconte que dans un triste pays parmi les pays...»

Le casting rassemble Crista Alfaiate, Dinarte Branco, Carloto Cotta, Adriano Luz, Rogério Samora, Maria Rueff, Cristina Carvalhal, Luisa Cruz, Américo Silva, Diogo Dória, Bruno Bravo, Tiago Fagulha et Teresa Madruga.

Le film est une coproduction française (Agat Films, Arte, Shellac), allemande et portugaise.

Mike Leigh filmera le massacre de Peterloo

Posté par redaction, le 19 avril 2015

mike leigh sur le tournage de Turner

Selon The Guardian, le prochain film de Mike Leigh sera une fois de plus historique. Un an après avoir révélé son Mr. Turner, Leigh s'attaque à Peterloo, qui retrace le massacre de St Peter's Field, à Manchester, en 1819.

Le tournage débutera en 2017. "Aucun film n’a jamais été fait sur le massacre de Peterloo", a déclaré Mike Leigh . "Mise à part la signification universelle et politique de cet événement historique, cette histoire a une résonance particulière pour moi, en tant que natif de Manchester et Salford." Mais surtout, le sujet est d'actualité...

Le massacre de Peterloo, le 16 août 1819, a causé la mort de 15 à 18 personnes et blessé 650 à 700 manifestants pacifiques. Sur ordre du gouvernement, a cavalerie a chargé un rassemblement qui réunissait entre 60 000 à 80 000 personnes réclamant une réforme de la représentation parlementaire, jugée trop inégalitaire pour le nord du pays. Le massacre fut appelé Peterloo, contraction du nom du lieu où se déroula le massacre et de la bataille de Waterloo, qui était alors très récente.

En pleine crise économique, l'Angleterre connaissait une montée du radicalisme politique, qui a paniqué les gouvernants. Effet boomerang, le Parlement britannique a réagit en faisant voter un paquet législatif restreignant le droit de manifester.

Dans un sondage mené en 2006 par The Guardian, créé à Manchester en 1821 à la suite de cet événement, Peterloo "arriva en deuxième place après les débats de Putney comme l'événement de l'histoire du Royaume-Uni qui méritait le plus un mémorial ou un monument convenable" selon Wikipédia.

Il faudra attendre 1832 pour qu'une loi du Parlement du Royaume-Uni modifie de manière importante le système électoral.