Pierre Lescure réélu à la présidence du Festival de Cannes

Posté par vincy, le 16 janvier 2017

pierre lescure à cannesLe 70e Festival de Cannes prépare sa 70e édition qui aura lieu du 17 au 28 mai. Pierre Lescure a été réélu à l’unanimité Président de l’association organisatrice, poste qu'il occupe depuis juillet 2014.

"En décembre 2016, le conseil d’administration de l’Association Française du Festival International du Film a renouvelé sa confiance à Pierre Lescure", a annoncé le Festival ce 16 janvier 2017. "Ce nouveau mandat, d’une durée de trois ans, couvrira les éditions 2018, 2019 et 2020. Il garantit ainsi la continuité de la gouvernance du Festival et de ses projets" poursuite l'Association.

Journaliste et cofondateur de la chaîne Canal+, Pierre Lescure a été Président-Directeur général du groupe Canal+ de 1994 à 2002. Entre 2008 et 2014, il est producteur et directeur des opérations du théâtre Marigny. Il est depuis 2015 Vice-Président de Molotov TV, la nouvelle plateforme numérique d’accès à la télévision.

Le prochain film d’André Téchiné en septembre sur les écrans

Posté par vincy, le 16 janvier 2017

paul grappeAlors que son précédent film, Quand on a 17 ans, concoure pour les César, après avoir été sélectionné en compétition à la Berlinale en février dernier, André Téchiné a tourné à la fin de l'été son 22e long métrage, Nos années folles. ARP le sortira le 13 septembre 2017, ce qui lance une double hypothèse pour une avant-première soit à Cannes, soit à Venise.

André Téchiné s'est offert un casting inédit: Pierre Deladonchamps (L'inconnu du lac, Le fils de Jean), Céline Sallette (La French), Michel Fau (Marguerite), Claude Gensac récemment disparue et dont ce sera le dernier film à l'affiche, et Grégoire Leprince-Ringuet, que Téchiné avait révélé en 2003 avec Les Égarés.

Le scénario a été écrit par André Téchiné avec Cédric Anger, réalisateur de La prochaine fois je viserai le cœur et scénariste du Petit Lieutenant. Ils avaient déjà collaboré ensemble pour L'Homme qu'on aimait trop sorti en 2014.

Un fait divers qui inspira un roman et une BD

Nos Années Folles est tirée d’une histoire vraie sensationnelle qui remua la France après la Première Guerre mondiale. Il s'agit de l’histoire de Paul Grappe, un déserteur qui décide de se travestir en femme pour échapper aux champs de bataille, avec la complicité de son épouse, Louise. Il devient Suzanne Landgard. En 1925, l’amnistie touchant les déserteurs de 1914-1918, tout se complique quand sa femme lui demanda de remettre ses habits d'homme… Il sombre dans l'alcoolisme et la violence. Sa femme va alors commettre l'irréparable.

Cette histoire a été racontée deux fois: dans le roman La garçonne et l'assassin : histoire de Louise et de Paul, déserteur travesti, dans le Paris des Années folles, écrit par Fabrice Virgili et Danièle Voldman, sorti discrètement en 2011 ; et dans la bande dessinée, adaptée du roman, Mauvais genre, de Chloé Cruchaudet. La BD, gros succès de ventes (65000 exemplaires), a reçu le Prix Landerneau BD 2013, le prix Coup de coeur Quai des Bulles, le Grand prix de l'ACBD 2013 et le prix du public Cultura au Festival de la BD d'Angoulême 2014.

Bilan 2016: Grosse fatigue du cinéma français à l’export

Posté par vincy, le 15 janvier 2017

Ce fut une très belle année pour la fréquentation des salles en France. A l'inverse, 2016 a été désastreuse pour le cinéma français dans le monde. Seulement 34 millions de spectateurs sont venus voir des films français à l'étranger (soit 230 millions d'euros de recettes, et donc une chute de 62% des revenus). On est très loin des 111 millions d'entrées à l'international en 2015 ou des 120 millions en 2014, deux années où le nombre d'entrées à l'étranger était supérieur à celui des spectateurs en France pour des films français.

Le phénomène est global, touchant tous les genres et tous les pays. Du jamais vu depuis plus de dix ans. En effet, c'est la première fois que l'on passe sous le cap des 50 millions d'entrées depuis 2007.

Il faut dire que 2016 a souffert de l'absence d'une comédie porteuse comme Intouchables ou de productions anglophones d'Europacorp comme Taken ou Le Transporteur (2017 devrait ainsi être largement meilleure grâce à Valérian de Luc Besson). Mais ceci n'explique pas tout.

Car en 2016, les films en langue française n'ont séduit que 22 millions de spectateurs dans le monde: c'est une chute de 52% par rapport à 2015. Par voie de conséquence, Unifrance, qui publie les chiffres, constate que "Les 5 plus grands succès français de l’année 2016 ne représentent que 28,3% des entrées globales du cinéma français dans les salles étrangères, contre 70,5% en 2015. Autre conséquence notable, les films en langue française réalisent 22 millions d’entrées en 2016, soit près de 64% des entrées totales sur la période, une proportion record depuis plus de 15 ans, bien supérieure à la moyenne de 43,6% constatée sur les 10 dernières années."

On s'interroge cependant: sans Le Petit Prince, déjà un beau carton en 2015, qu'est-ce-que ça aurait été? "Après une année 2015 exceptionnelle à plus de 15 millions d’entrées, [il] continue de rayonner hors de nos frontières pour sa 2e année d’exploitation. Avec plus de 3 millions de spectateurs supplémentaires rassemblés sur une quarantaine de territoires, il devient le plus grand succès de l’année 2016 pour une production franc?aise et le film d’animation le plus vu à l’international."

Derrière Le Petit Prince et ses 92M€ de recettes cumulées, on retrouve un modeste succès d'EuropaCorp, Oppression de Farren Blackburn (1,8 million d'entrées, dont près de la moitié en Amérique du nord), puis Le goût des merveilles d'Éric Besnard (900000, essentiellement en Allemagne où il fait deux fois mieux qu'en France), Les nouvelles aventures d'Aladin d'Arthur Benzaquen (800000, dont les trois quarts en Chine), Un homme à la hauteur de Laurent Tirard (700000, qui a bien fonctionné en Pologne et en Russie), Les saisons de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud (700000 grâce au Japon), Mustang de Deniz Gamze Ergüven (700000), L'étudiante et Monsieur Henri d'Ivan Calbérac (600000), Chocolat de Roschdy Zem (600000) et Elle de Paul Verhoeven (500000), qui n'a largement pas terminé sa carrière internationale. Médecin de campagne, 11e, approche des 500000 entrées et des films comme Les innocentes et L'avenir ont dépassé les 400000 entrées. En revanche, de Radin! avec Dany Boon aux Visiteurs 3 en passant par L'odyssée et Cézanne et moi, les flops ont été nombreux, ne réalisant pas les scores attendus dans des marchés captifs (Belgique et Suisse pour les comédies, Royaume Uni et USA pour les biopics).

Unifrance constate aussi le retour du leadership de l'Europe occidentale comme marché principal, repassant devant l'Amérique du nord, de très loin. Aux Etats-Unis et au Canada anglophone (-61%), seuls Elle et Les innocentes ont dépassé le million de dollars de recettes. Mais ce territoire reste le plus important pour l'export français.
L'Asie s'affiche aussi en baisse, notamment en Chine où le recul est de 93%! Les Saisons a été le film le plus vu au Japon, 2e marché de la zone, avec 421 000 entrées.
En Espagne, ça chute de 46%, en Allemagne (où la fréquentation globale est en fort recul), de 30%, en Italie (2e marché après les USA, sauvé grâce au Petit Prince), de 15% et en Belgique et Luxembourg de 13%, pour ne prendre que les cinq plus gros marchés.
Au Québec on enregistre 676 000 entrées pour le cinéma français (11% de parts de marché), grâce notamment aux 86 000 entrées du Petit Prince, mais aussi aux très jolis scores de Demain et de La Vache, qui viennent compléter le podium.

30 films à voir chez soi grâce au 7e Festival MyFrenchFilmFestival.com

Posté par vincy, le 14 janvier 2017

La 7e édition de MyFrenchFilmFestival.com a été ouverte hier, vendredi 13 janvier, en présence du jury présidé par l’Argentin Pablo Trapero et composé des Français Bertrand Bonello et Rebecca Zlotowski, du Belge Fabrice du Welz (lauréat qui du Prix du Jury des Cinéastes de MyFrenchFilmFestival.com en 2016) et de l’Israëlien Shlomi Elkabetz.

Jean-Paul Salomé, président d'UniFrance, et Isabelle Girodano, Dg d'UniFrance, ont lancé le festival en ligne accessible dans le monde entier, en 9 langues, qui dure jusqu'au 13 février. L'an dernier plus de 6,5 millions de visionnages avaient été enregistrés.

Au total 30 films sont en lice pour trois Prix dont le Prix du Public. MyFrenchFilmFestival.com rend cette année hommage à Françoise Dorléac, "Véritable légende dont 2017 marque les 50 ans de la disparition".

Grandir au XXIème siècle
Bang Gang (une histoire d'amour moderne), de Éva Husson
Le Nouveau, de Rudi Rosenberg
Peur de rien, de Danielle Arbid
Les Démons, de Philippe Lesage (hors compétition, film canadien en partenariat avec Telefilm Canada)
1992, de Anthony Doncque
Viaduc, de Patrice Laliberté (hors compétition)

Familles en (re)composition
Marguerite et Julien, de Valérie Donzelli
Les Ogres, de Léa Fehner
Préjudice, de Antoine Cuypers (en compétition, film belge en partenariat avec Wallonie-Bruxelles Images (WBI))
Dans les eaux profondes, de Sarah Van Den Boom
La Rentrée des classes, de Vincent Patar et Stéphane Aubier

Sentimentalisme à la française
Ce sentiment de l'été, de Mikhaël Hers
La Bande à Juliette, de Aurélien Peyre
La Convention de Genève, de Benoît Martin
Le Dernier des Céfrans, de Pierre-Emmanuel Urcun
D'ombres et d'ailes, de Eleonora Marinoni et Elice Meng (hors compétition)

À la folie
Je ne suis pas un salaud, de Emmanuel Finkiel
Irréprochable, de Sébastien Marnier
Moka, de Frédéric Mermoud (hors compétition)
Violence en réunion, de Karim Boukercha

French women
Je suis à vous tout de suite, de Baya Kasmi
Cléo de 5 à 7, de Agnès Varda (hors compétition, film de patrimoine)
La Chair et les volcans, de Clémence Demesme
Un grand silence, de Julie Gourdain
Maman(s), de Maïmouna Doucouré
4XD - Françoise Dorléac, de Philippe Labro (hors compétition, film de patrimoine)

Les séances de minuit (pour les plus grands)
• À la recherche de l’ultra-sex, de Nicolas Charlet et Bruno Lavaine
• Une formalité, de Pierre-Marc Drouin et Simon Lamarre-Ledoux
• Le Plombier, de Méryl Fortunat-Rossi et Xavier Seron

Pablo Trapero va réaliser son premier film en langue anglaise

Posté par vincy, le 14 janvier 2017

pablo traperoL'un des cinéastes sud-américains les plus réputés va réaliser l'adaptation d'un roman de Patrick Alexander, Mort d'une bête à la peau fragile. Après le chilien Pablo Larrain qui a tenté l'aventure hollywoodienne avec Jackie, en bonne place pour les Oscars, l'Argentin Pablo Trapero va à son tour se lancer dans un film en langue anglaise, coproduit par le français StudioCanal et l'anglais Working Titile.

Thin Skinned Animal devrait être en tournage dès cette année. Le scénario de John Brownlow sera librement inspiré du roman paru en 1978 et qui a déjà été transposé sur grand écran avec un film qu'on connaît bien: Le professionnel de Georges Lautner, avec Jean-Paul Belmondo et la musique de Royal Canin, enfin d'Ennio Morricone.

Le roman suit un agent gouvernemental en mission et qui, finalement, est trahi par ses supérieurs et envoyé au goulag. Après des années d’emprisonnement, il parvient à s'évader et retourne à Berlin pour se venger. Dans le film de Lautner, le pitch était identique, mais la Russie a été remplacée par une dictature africaine et ses supérieurs sont à Paris.

Pablo Trapero s'était fait connaître avec Mondo grua, prix de la critique à Venise en 1999. Leonera, Carancho et Elefante Blanco ont été présentés au Festival de Cannes en sélection officielle. El Clan, sorti l'an dernier, et Lion d'argent du meilleur réalisateur à Venise en 2015, a été un triomphe en salles en Argentine.

William Peter Blatty, père de « L’Exorciste », est mort (1928-2017)

Posté par vincy, le 13 janvier 2017

L'auteur du roman L'Exorciste, et scénariste de l'adaptation réalisée par William Friedkin en 1973, William Peter Blatty, est mort le 12 janvier à l'âge de 89 ans. Né le 7 janvier 1928 à New York, il a écrit une quinzaine de thrillers entre 1960 et 2016, ses Mémoires et une autobiographie.

Bien entendu, il restera à jamais celui qui inventa l'histoire de L'Exorciste, devenu l'un des films les plus terrifiants de l'histoire du cinéma. C'est aujourd'hui encore l'un des dix plus gros succès au box office américain. Avec le dollar actuel, il aurait rapporté 941M en Amérique du nord! Le film a été dix fois nommé aux Oscars (dont meilleur film, ce qui en fit le premier film d'horreur nommé dans cette catégorie) et a récolté deux statuettes (dont l'Oscar du meilleur scénario / adaptation pour Blatty). Le scénariste a aussi gagné le Golden Globe du meilleur scénario.

L'auteur était aussi scénariste, notamment pour Blake Edwards (Quand l'inspecteur s'emmêle, Qu'as-tu fait à la guerre Papa?, Peter Gunn, détective spécial et Darling Lili), Arthur Hiller (Promise Her Anything), J. Lee Thompson (l'adaptation de son roman John Goldrab, Please come Home, devenu pour le cinéma L'encombrant Monsieur John) ou Boris Segal (Le Survivant).

Il a aussi réalisé deux films : The Ninth Configuration, en 1980, d'après son roman Twinkle, Twinkle, "Killer" Kane, thriller surréaliste avec Stacey Keach, qui lui valu un Golden Globe du meilleur scénario et une nomination au Golden Globe du meilleur film dramatique. Un échec en salles mais le film est devenu culte avec le temps. Dix ans plus tard, il tourne, L'Exorciste, la suite (d'après son roman Legion), troisième opus de la franchise, avec George C. Scott. Le succès n'est pas au rendez-vous ni du côté des critiques ni du coté du public. Si Hollywood a régulièrement puisé dans L'Exorciste et ses suites littéraires, ou simplement en utilisant les personnages du roman, William Peter Blatty ne sera plus impliqué dans ces productions, les considérant même comme humiliantes.

Le cinéma d’animation dans tous ses états à la Cinémathèque

Posté par MpM, le 13 janvier 2017

Pour la 4e année consécutive, la Cinémathèque française proposait lundi 9 janvier "Le cinéma d'animation dans tous ses états", une carte blanche offerte au spécialiste d'animation Francis Gavelle (réalisateur, présentateur de l'émission "Longtemps je me suis couché de bonne heure" sur Radio Libertaire et ancien sélectionneur pour la Semaine de la Critique). L'occasion de découvrir un panorama de la création contemporaine mêlant une dizaine de courts métrages et un long, le très beau Tout en haut du monde de Rémi Chayé, sorti de manière bien trop confidentielle début 2016.

Côté courts, toutes les techniques et tous les styles étaient représentés, permettant de passer (avec bonheur) d'un documentaire sur la sexualité masculine composé de dessins à l'encre (Petite mort d'Antoine Bieber) à un drame familial en volume - marionnettes et stop motion - (Wellington jr de Cécile Paysant), en passant par une évocation aux dessins presque enfantins d'un poème de Guillaume Apollinaire (Le Pont Mirabeau de Marjorie Caup), un documentaire mêlant animation 3D et images documentaires peintes (Lupus de Carlos Gómez Salamanca) ou encore un film anxiogène sur la solitude et la peur en 2D noir et blanc (Colocataires de Delphine Priet-Mahéo).

Une sélection réjouissante et qui présage d'autant mieux de l'avenir de l'animation (notamment française) que plusieurs courts métrages sont des films de fin d'études, ou l'oeuvre de très jeunes réalisateurs. Parmi eux, retour sur cinq films qui ont plus particulièrement retenus notre attention.

*** Colocataires de Delphine Priet-Mahéo ***

Le trait, en noir et blanc, semble fondre décors et personnages dans un flou qui matérialise la vie de son héroïne, coincée dans un quotidien morne et répétitif. Entre son travail de caissière rythmé par le "bip" incessant des articles qui défilent et la solitude de sa maison, où seul son chat l'attend, les jours se suivent, se ressemblent et se confondent. La presse attise cette solitude en générant peur et haine vis-à-vis des "errants" qui hantent la ville. Une rencontre est pourtant possible entre cette femme désabusée et l'homme qui investit sa maison en son absence. Une rencontre ténue, sans réel face à face, mais qui passe par l'appropriation de l'espace, le langage des objets et le partage de nourriture. Car rien n'est simple ou angélique dans ce conte anxiogène sur l'isolement, le repli sur soi et le découragement.

*** Journal animé de Donato Sansone ***

Journal animé est une improvisation artistique sur l'actualité à travers le détournement des pages du quotidien Libération entre le 15 septembre et le 15 novembre 2015. Le réalisateur dessine sur les photos, les anime, les transforme dans une farandole d'abord potache (des moustaches ajoutées à une personnalité publique, un ballon de foot qui rebondit d'une page à l'autre...) puis plus grave (des coups de feu, une mer de cadavres...). Tout va très vite, le crayon virevolte, le temps aussi, il est parfois malaisé de saisir les détails de l'animation ou le sujet de l'article, mais le résultat est indéniablement fort, puissant, comme une rétrospective hypnotique de ce qui constitue notre monde au jour le jour.

*** Love de Reka Bucsi ***

Réjouissante allégorie de l'amour, ses manifestations et ses conséquences, qui se décline dans un univers onirique à la fois charmant et inquiétant. Entre ironie et poésie, humour et recherche esthétique, Love met ainsi en scène des individus littéralement pris au piège du sentiment amoureux, une nature luxuriante dont le cœur s'emballe ou encore des planètes qui ont un petit grain de folie. Une vraie ambition narrative et esthétique anime ce récit foisonnant qui a quelque chose d'un feel good movie un peu cruel. Ambivalent, certes, mais tellement réjouissant.

*** Petite mort d'Antoine Bieber ***

Ce documentaire cru ose la parole masculine sur la sexualité et l'orgasme sans jamais déraper vers le voyeurisme ou l'illustration littérale. Les témoignages, sincères et spontanés, sont aussi captivants que l'animation fluide et délicate (composée de dessins à l'encre) qui recrée avec un certain minimalisme la valse (aérienne) des corps et le ballet (complexe) du désir. Le seul défaut du film est d'être trop court, tant on aurait aimé en voir (et en entendre) plus !

*** Ragoût d'Inès Bernard-Espina ***

Énigmatique film qui mêle habilement une nouvelle de Richard Brautigan, dans laquelle des hommes essayent désespérément d'enterrer un lion (vivant) dans un trou trop petit, et l'histoire tout aussi curieuse d'une femme obligée de manger ce que son visiteur lui a cuisiné. Plusieurs styles cohabitent en fonction des variations du récit : gammes chromatiques et techniques distinctes d'un lieu et d'un moment à un autre, traits larges pour les silhouettes noires massives des hommes qui creusent, trait fin pour le corps gracile et délicat de la jeune femme, etc. On est à la fois dérouté, intrigué et terriblement séduit.

Edito: Jamais contents

Posté par redaction, le 12 janvier 2017

C'est le propre de la critique paraît-il de toujours râler sur les films: pas assez ci, pas assez ça, c'était quand même mieux avant, non mais là franchement c'est pas possible, souviens toi en 69!, etc... Alors on fait taire les critiques. La radio (publique surtout), la presse écrite et le web laisse encore de la place aux autres films que les très gros canons anglo-saxons (et ses stars si people) et les productions françaises à 5 millions d'euros et plus (et ses acteurs si populaires). En revanche pour la télévision, c'est une autre histoire. Il y a bien Ça balance à paris sur Paris Première (chaîne qui cumule à 0,5% d'audience), Le cercle sur Canal plus et puis c'est à peu près tout. Le petit écran qui aime tant les vedettes du grand pour ses séries et téléfilms, pour ses plateaux télé et ses cérémonies à la gloire du 7e art, laisse de moins en moins de place au cinéma.

Le cinéma est partout à la télévision: en soirée, sur à peu près toutes les chaînes, il attire des millions de téléspectateurs. Aucun talk show ne refuse une star hollywoodienne ou un comédien français réputé. Les JT du week-end se bagarrent pour avoir la tête d'affiche du gros film de la semaine (le réalisateur doit vraiment s'appeler Spielberg pour que ça les intéresse). Cela reste sexy, glam, attractif. La promo bat ainsi son plein autour de quelques films. Parfois jusqu'à l'overdose quand les acteurs/actrices font le tour des émissions. On pourrait donc croire que le cinéma est bien traité dans le poste.

Et bien non. Hors Canal Plus, chaîne dont le cinéma est inscrit dans l'ADN, quelles émissions sont dédiées au cinéma? Le nouveau "Mardi cinéma" de Ruquier sur France 2? Le concept est raté. l'audience manque. C'est plutôt la réunion des acteurs dont les bons films sortaient en VHS. Un truc vintage où il n'est question que d'un certain type de cinéma, dit populaire. Sur France 3, on parle des films de manière décalée avec Le Pitch cinéma. Certes, le programme est un peu plus varié, mais pas sûr que ça donne envie d'y aller. Ça s'arrête là. Pour cause de traduction (qui ne gêne pas quand il s'agit d'accueillir Madonna, Tom Hanks ou Novak Djokovic) ou par peur de faire fuir les téléspectateurs faute de vedettes identifiées, on promeut rarement les films asiatiques, européens, latino-américains etc... Même les films indépendants américains ou les petits budgets français sont globalement snobés par les programmes les plus forts en audience.

Avec sa force de frappe indépassable, la télévision gagnerait à prendre quelques risques, à défendre des films de tous genres et de tous horizons. Au lieu de cela, elle incite le téléspectateur à aller voir l'un des deux ou trois films dont tout le monde parle, accentuant le phénomène de concentration. Si bien que le spectateur lambda, pas particulièrement cinéphile, mais qui aime bien regarder les César ou vivre par procuration le festival de Cannes, se retrouve déboussolé quand il regarde ces événements, ne connaissant pas la moitié des films ou des talents qui y sont attachés. La télévision lui avait donné envie de voir Les Tuche 2, Radin! ou Camping 3 et le voici face à Une vie, Divines ou La mort de Louis XIV. Imaginez le choc.

Le plus ironique dans l'histoire est ailleurs: les journalistes qui travaillent dans ces chaînes aiment bien les films d'auteurs et ne sont pas de grands fans des blockbusters et farces frenchys. Le critique peut encore râler, cette fois-ci contre les choix éditoriaux de ses supérieurs.

Pourquoi le musée George Lucas sera (finalement) à Los Angeles ?

Posté par vincy, le 12 janvier 2017

Il y a deux ans, le musée de George Lucas devait s'installer à Chicago, pour 700M$. La ville d'Obama, et ville de naissance de son épouse Mellody, l'avait emporté sur San Francisco et Los Angeles. Finalement, après maintes controverses, le créateur de Star Wars a remis son projet en compétition entre sa ville californienne, San Francisco, où est installé sa société, et Los Angeles, capitale du cinéma et des arts (la ville va accueillir plusieurs nouveaux musées dans les prochaines années dont celui des Oscars). Et c'est Los Angeles qui a gagné.

Le Musée de l'art narratif (Museum of Narrative Art) abritera les 10000 pièces de la collection d’art (Degas, Renoir...) et d’objets provenant des tournages des films de George Lucas (dont le masque de Dark Vador). Le milliardaire financera quasiment intégralement le projet, étendu sur trois hectares.

L'Université de l'étudiant George Lucas à deux pas

Le musée de l’Art narratif sera situé dans le Parc des expositions de Los Angeles, à proximité de l'historique stade olympique, le Los Angeles Memorial Coliseum, mais aussi du Musée d'histoire naturelle, du California Science Center et du California African American Museum. Ce quartier universitaire (avec la University of South California, où le cinéaste a fait ses études) est desservi par la ligne Expo du métro de L.A., qui relie le centre-ville à Santa Monica.

La victoire de Los Angeles reste une surprise tant George Lucas (comme Coppola) a toujours été attaché à son indépendance depuis l'installation du Skywalker Ranch et de Lucas Films à San Francisco. "Frisco" proposait le site de Treasure Island, assez isolé en pleine baie. Les aspects pragmatiques ont sans doute contribué au processus de décision : L.A. accueille près de 50 millions de touristes par an quand San Francisco n'en reçoit que moins de 20 millions.

Le musée devait initialement ouvrir en 2018 à Chicago. L'opposition des habitants, tout comme l'opposition de ceux de San Francisco ont aussi contraint les Lucas à revoir leur projet. Finalement, le musée devrait ouvrir en 2020. Le chantier sera amorcé dès cette année aux coins des avenues Vermont et Exposition. A terme, il devrait générer 1000 emplois permanents. Le budget est réévalué à un milliard de dollars.

L'architecture du bâtiment est conçue par le jeune chinois Ma Yansong.

Kathleen Turner tourne une comédie canadienne à Montréal

Posté par vincy, le 12 janvier 2017

Vous ne connaissez pas le jeune Pat Kiely. Pourtant vous l'avez croisé dans un petit rôle dans le récent Premier contact de Denis Villeneuve. Et vous le verrez, dans le rôle d'un réalisateur, dans le prochain Xavier Dolan, The Death and Life of John F. Donovan.

Acteur, scénariste, réalisateur et producteur canadien a déjà deux longs métrages à son actif - Who is KK Downey? (2008) et Three Night Stand (2013) - en plus d'un téléfilm sentimental qui vient d'être diffusé sur TF1 la semaine dernière, French Romance.

Il vient de se lancer dans son projet le plus ambitieux. Someone Else’s Wedding est actuellement en tournage à Montréal (voir le reportage de Montreal Gazette). Comme têtes d'affiche, il a choisi Kathleen Turner (La fièvre au corps, L'honneur des Prizzi, A la poursuite du diamant vert, La guerre des Rose, Peggy Sue s'est mariée, Virgin Suicides, Serial Mother, etc...), Frances Fisher (Titanic, Jugé coupable, House of Sand and Fog, 60 secondes chrono, La défense Lincoln, ...), Jessica Paré ("Mad Men", Brooklyn, Stardom,...) qui gravitent autour d'un casting plutôt sexy composé de Kevin Zegers ("Gossip Girl", Transamerica), Jacob Tierney (Laurence Anyways), Jessica Parker Kennedy ("90210 Beverly Hills - Nouvelle génération"), Luke Kirby ("The Astronaut Wives Club ") et du vénérable Wallace Shawn (Manhattan, "Mozart in the Jungle").

Cette comédie, scénarisée par le cinéaste, tourne autour d'une famille dysfonctionnelle contrainte de confronter leurs différences et rancoeurs le jour du mariage du fils aîné.

Le retour de Turner?

A 62 ans, Someone Else’s Wedding est surtout le retour de Kathleen Turner devant les caméras. On l'avait un peu perdue l'ancienne beauté fatale (et star parmi les mieux payées) du cinéma américain des années 1980 (deux Golden Globes, une nomination aux Oscars). Après de mauvais coups du sort (maladie, alcoolisme, fait divers tragique touchant les affaires de son époux d'alors), Turner a surtout concentré ses efforts au théâtre (deux nominations aux Tony Awards) où elle vient de jouer Mère courage de Brecht en 2014 et un One-woman show sur Joan Didion l'automne dernier, et à la télévision. On l'a ainsi vue dans la série "Californication" durant une saison, dans "Nip/Tuck" où elle se moquait de son corps et de son visage défaits par l'âge et les affres de sa vie, et surtout dans "Friends" en père transsexuel de Chandler.

Au cinéma, depuis Virgin Suicides en 1999 de Sofia Coppola, elle a été plus rare, se contentant de petits rôles comme dans Dumb & Dumber De (en 2014) ou Marley & Moi (en 2009) ou faisant profiter l'animation de sa voix inimitable (Jessica Rabbit c'est elle) comme dans Monster House en 2006. Son dernier film en tant que tête d'affiche remonte à 2012, The Perfect Family, présenté à Tribeca et au Champs-Elysees Film festival.

Il semble qu'elle reprenne en main sa carrière puisqu'elle est annoncée dans un autre film, Overture, de Michael Chatlien, avec le jeune talent prometteur Evan Ross.