C'est la 29e édition pour le festival Cinelatino qui se déroule actuellement à Toulouse. Pour son ouverture vendredi 17 mars, la ville rose était inondée de soleil. La langue espagnole et ses nombreux accents sud-américains se mêlaient à une belle ambiance estivale et au son entraînant de la fanfare Super Panela qui lançait les festivités dans la cour de la Cinémathèque.
Pendant 10 jours, le cœur de la ville (et sa région) va battre aux rythmes de Cinelatino. Films en compétition (longs et courts de fiction, documentaires), découvertes, reprises, focus (notamment celui sur le groupe de Calí en Colombie)... mais aussi des lectures, des rencontres, des ateliers ou encore des initiations à la salsa.
Vendredi, il y avait quatre façons d'ouvrir le festival. La première se passait en plein air, avec une projection de courts-métrages précédée de la batucada Batida Louca. On pouvait également partir en Uruguay avec Olivier Peyon (Une vie ailleurs), ou bien à la "frontière" entre le Mexique, la Colombie et le Canada avec Juan Andres Arango (X-Quinientos) ou encore en Argentine avec Milagros Mumenthaler (La idea de un lago).
Rencontre avec Olivier Peyon et Maria Dupláa
Je me suis envolée en Uruguay dans un film au casting franco-uruguayen-argentin suivant une mère (Isabelle Carré) qui aidée d'un assistant social (Ramzy Bedia) retrouve son fils en Uruguay qui lui avait été enlevé par son ex-mari. Le sujet du film est fort et bouleversant et Ramzy que l'on connaît habituellement dans des rôles comiques excelle ici et transmet admirablement bien la tension dramatique. Le duo qu'il forme avec Maria Dupláa (la tante du petit garçon) respire la sincérité. Bref, Ramzy nous touche réellement par sa justesse. Ce qui n'est pas forcément le cas d'Isabelle Carré. Elle, habituellement juste dans ses personnages à fleur de peau, ne m'a pas touchée, en faisant trop pour que ce personnage de mère courage en ressorte crédible. Des gestes rapides, excédés, un phrasé peu naturel. Là où les autres acteurs tapent au bon endroit j'avais le sentiment qu'elle, était ailleurs, dans un autre registre qui ne collait pas à l'ensemble.
Olivier Peyon et Maria Dupláa étaient présents à l'issue de la projection. Le réalisateur a alors expliqué pourquoi ce film qui devait en premier lieu se tourner en Argentine s'est finalement, pour des raisons de production, déroulé en Uruguay. Pour le rôle de Maria, l'actrice devait parler français or ce n'était pas le cas de Maria Dupláa. Mais elle explique: "quand je suis arrivée au casting, toutes les autres actrices révisaient leur texte en français! On m'a alors dit que je devais parler français. Comme ce n'était pas le cas, tout mon stress s'est envolé car je n'avais alors plus rien à perdre! Je l'ai fait sans peur et apparemment c'est ce qui a plu à Olivier."
Quant au choix d'Isabelle Carré le réalisateur explique que c'est elle qu'il a sollicitée en premier. Il voulait lui proposer ce rôle qui est une sorte de contre-emploi, un rôle où "elle n'a pas le temps d'être aimable." Pour ce qui est de Ramzy, "c'est elle qui a soumis l'idée de Ramzy avec qui elle a joué dans Des vents contraires." Et pour le rôle de Felipe, l'enfant d'Isabelle Carré, c'est Dylan Cortes déjà habitué aux caméras puisqu'il a tourné beaucoup de publicités. "Au début je le trouvais presque trop parfait d'ailleurs !"
Et la soirée de se terminer par l'intervention d'un spectateur uruguayen qui vit désormais en France et qui remercie le réalisateur d'avoir si bien filmé l'Uruguay, Montevideo et d'être sorti de Montevideo pour aller filmer à Florida.