Annecy 2019 : focus sur l’animation française 1/2

Posté par MpM, le 17 juin 2019

Le Japon avait beau être à l'honneur cette année à Annecy, c'est pourtant l'animation française qui a brillé de mille feux avec des propositions puissantes et éclectiques, et une démonstration magistrale d'inventivité et de savoir-faire. Tout, de l'esthétique aux sujets, en passant par les modes de narration et les techniques, est venu prouver l'immense vitalité d'un cinéma qui ne cesse d'expérimenter et d'explorer les possibilités infinies de son format.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si quatre longs métrages français étaient en compétition, représentant 40% de cette sélection, et si plusieurs des principaux prix toutes sélections confondues sont allés à des productions ou coproductions françaises : J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, Mémorable de Bruno Collet, La vie de château de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H'Limi, Le Parfum d’Irak "Le Cowboy de Fallujah" de Léonard Cohen... D'où l'envie de consacrer deux articles distincts à la richesse exponentielle d'un cinéma qui semble au firmament, en s’attachant d'abord au cas particulier du format long, avant de se tourner vers ce qui est traditionnellement le cœur d'Annecy, à savoir le format court

Côté longs métrages, c'était donc une année exceptionnelle pour le cinéma français, avec un deuxième Cristal d'affilée : J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin, déjà historiquement récompensé à Cannes du Grand prix de la Semaine de la critique, succède en effet à Funan de Denis Do qui avait triomphé l'an passé. A ses côtés, quoique repartis bredouilles, La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti, Les Hirondelles de Kaboul et L'Extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damian ont créé l'événement. Dans la nouvelle compétition Contrechamp, c'est le documentaire Zero impunity qui dénonce les violences sexuelles dans les conflits armés actuels, qui a également beaucoup fait parler de lui.

Enfin, deux séances événements ont permis de découvrir le nouveau film de Jean-François Laguionie, Le Voyage du Prince, et le passage réussi au long de Bonjour le monde, la série télévisée d'Anne-Lise Koehler et Eric Serre.

J'ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (compétition)

C'est incontestablement le grand gagnant de cette édition, qui cumule Prix du Public et Cristal du meilleur long métrage, en plus d'un bouche-à-oreille en béton armé. Avec sa trame narrative très simple et son spleen ténu, le premier long métrage de Jérémy Clapin impressionne autant par ses qualités de mise en scène que par son atmosphère ultra sensible. Tour à tour film de genre, portrait délicat d’un jeune homme qui cherche sa place, récit initiatique et même rencontre amoureuse, il suit en alternance une main coupée qui part à la recherche de son corps, et Naoufel, un jeune homme qui change de vie par amour. C’est dans cette juxtaposition des temporalités que se tisse le fil rouge du récit, la question du destin et de la manière dont il s’écrit, se suit et se contrarie.

Malgré l’humour de certaines situations, voire l’autodérision des dialogues, c’est une profonde mélancolie qui habite le film, portée par la très belle musique de Dan Levy et les teintes désaturées de l’image, éclairée ponctuellement par quelques touches de couleur vive, comme des gouttes de sang ou le manteau jaune et les écouteurs fluo de Gabrielle. Cette mélancolie sourde est celle des souvenirs et des regrets, la nostalgie d’un temps révolu, un sentiment d’errance. Naoufel, comme la main coupée, comme nous tous, n’en finit plus de chercher sa place dans le monde

Sortie : 6 novembre 2019

L'extraordinaire voyage de Marona d'Anca Damian (compétition)

Explosion de couleurs et d'émotions, le nouveau long métrage d'Anca Damian est une splendeur visuelle qui raconte la vie mouvementée d'une petite chienne nommée Marona. On a rarement vu un film destiné à un public familial qui respecte autant l'intelligence et le sens esthétique des enfants, comme des adultes. Malgré un scénario a priori tragique, rien n'est en effet jamais mièvre ou facile, chaque élément dramatique étant systématiquement contrebalancé par une touche d'humour et de poésie.

Formellement, Anca Damian s'offre toutes les libertés, et notamment de multiplier les styles graphiques, allant parfois très loin dans l'abstraction, ou dans une représentation stylisée du monde. On a la sensation qu'elle applique au long métrage ce qu'on aime tant dans le court : cette audace formelle qui ne s'interdit aucune expérimentation, et propose un cinéma libéré des contraintes esthétiques ou narratives traditionnelles, débordant d'idées visuelles et poétiques. Tout fonctionne, nous surprenant souvent, nous éblouissant sans cesse, et nous emportant dans les souvenirs doux amers du personnage. Avec elle, on se met à porter un regard différent sur le monde et sur nos semblables.

Sortie : 8 janvier 2020

La fameuse invasion des ours en Sicile de Lorenzo Mattotti (compétition)

Déjà présenté à Cannes, en section Un Certain regard, La fameuse invasion des ours en Sicile est l'un des films d'animation les plus attendus de l'année, signé par l'illustrateur et auteur BD Lorenzo Mattotti. Il s'agit d'un conte, adapté du seul roman jeunesse de Dino Buzatti, et scénarisé par le duo gagnant Thomas Bidegain et Jean-Luc Fromental, qui met en scène Léonce, le roi des Ours, parti en guerre contre les hommes après l'enlèvement de son fils Tonio.

Visuellement époustouflant, notamment dans la richesse de ses décors et de ses paysages naturels, le film fait le grand écart entre son inconstatable maîtrise technique, et le choix d'un positionnement un peu trop prudent. On sent que le film a été voulu pour plaire au (très) jeune public, quitte parfois à édulcorer le récit original, plus féroce, avec des éléments comiques comme les baladins ou les personnages fantoches. La trame narrative semble aussi expédiée, comme s'il s'agissait moins de critiquer et dénoncer la société que de proposer des péripéties romanesques. Malgré tout, le film reste une fable très plaisante, charmante et joyeuse, qui témoigne de la grande force de l'animation française contemporaine.

Sortie : 9 octobre 2019

Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec (compétition)

Un an à peine après Parvana de Nora Twomey, l'Afghanistan des Talibans était de retour à Annecy avec cette adaptation inégale du roman de Yasmina Khadra pensée comme une plongée sans fard dans une société rongée par l’obscurantisme, l’hypocrisie et la bêtise. Les personnages, malgré leurs différences sociales et culturelles, sont uniformément écrasés par le joug terrible qui régit les moindres détails de leur vie (la manière de s'habiller, le droit de rire, que dire et que penser) et fait peser sur eux une menace sourde et permanente.

Mais si l'on est convaincu par l'aspect esthétique du film, et notamment ses très beaux plans larges sur la ville, esquissée à grands traits dans des teintes désaturées, et ses personnages stylisés, on a plus de mal avec l'orientation clairement mélo-dramatique du récit, qui ajoute sans cesse de l'émotion à l'émotion. On a l'impression que ce type de cinéma "à sujet" finit par atteindre ses limites, parce qu'il ne parvient plus à s'extraire de l'incontestable noblesse de sa cause. Bien sûr, on ne peut qu'être sensible à l'hymne à la libération des consciences que véhicule le film, mais malgré tout on est déçu par son incapacité à aller au-delà d'une narration schématique et manichéenne.

Sortie : 4 septembre 2019

Zero impunity de Nicolas Blies, Stéphane Hueber-Blies et Denis Lambert (Contrechamp)

Ce documentaire engagé fait partie d'un vaste projet transmédia global combinant journalisme d'investigation et activisme, dont le but est de dénoncer l'impunité des violences sexuelles dans les conflits armés actuels, mais aussi de lutter pour y mettre fin. Construit en différents chapitres, le film aborde la question du viol comme arme de guerre ou de torture en Syrie, dans le Donbass, en République démocratique du Congo et aux Etats-Unis.

Les témoignages recueillis ont été reconstitués en animation, tandis que des experts témoignent à visage découvert dans les parties en prise de vue réelle. C'est dans les deux cas édifiants, avec la dénonciation d'une utilisation systématique du viol comme un outil d'humiliation, voire de destruction des individus, mais aussi comme un prolongement d'exploitation sociale. En s'attachant à des cas de figure très différents les uns des autres (notamment la violence sexuelle d'état à Guantanamo et les viols camouflés en prostitution volontaire en République démocratique du Congo), le film montre que le problème est loin d'être localisé dans une partie du monde ou un camp en particulier, même si l'on peut malgré tout être surpris qu'il fasse l'impasse sur de nombreux autres cas de violences sexuelles (on s'attendait par exemple à voir évoqués les viols systématiques perpétrés avec une rare violence dans la région du Kivu, également en République démocratique du Congo). Il s'agit quoi qu'il en soit d'un film indispensable, pensé avant tout comme un plaidoyer puissant et habité.

Sortie : à venir

Le voyage du prince de Jean-François Laguionie (séance événement)

Vingt après la sortie du Château des singes, Jean-François Laguionie lui donne une suite à travers cette sorte de journal de voyage tenu par le prince que l'on découvrait dans le premier volet. Celui-ci a traversé la mer pour aller à la rencontre d'une autre civilisation de singes. S'il est au départ fasciné par ce peuple qui vit dans une métropole moderne et industrialisée, il s'aperçoit pourtant rapidement que la société tout entière est régie par la peur. Dans cet univers très codifié, la haine et le rejet de l'autre sont en effet érigés en valeurs sûres, notamment au nom de la suprématie des uns sur les autres, mais aussi de la sécurité nationale.

Avec une forme d'humour léger, et à travers des images superbes, dans des teintes douces presque délavées, le réalisateur s'amuse une fois encore des travers de ses semblables, entre tentation du repli sur soi et tendance à l’inaction confortable. Son Prince vieillissant est comme un double de lui-même, personnage bienveillant et chaleureux qui observe avec curiosité et ironie le monde dans lequel il évolue, ne parvenant jamais à étancher sa soif de connaissances. Malgré la douceur du trait et l'humour du propos, l'urgence de celui-ci nous parvient 5 sur 5 : quand enfin cesserons-nous de prendre prétexte d'être les singes "les plus évolués de la création" pour asservir et ostraciser les autres ?

Sortie : 4 décembre 2019

Bonjour le monde de Anne-Lise Koehler et Éric Serre (séance événement)

Demain le monde est à l’origine une série télévisée destinée aux plus petits, dont le concept est de montrer la vie de bébés animaux. Après avoir été diffusée sur France 5, et avoir notamment gagné un Cristal à Annecy en 2015, elle devient désormais un long métrage qui fait se croiser autour d’une mare une faune diverse composée de castors, ablettes, tortues, salamandres et autres hibous.

Il faut le reconnaître, le ton volontairement pédagogique du film risque de décourager les plus âgés, de même que l’anthropomorphisme systématique dans le propos des animaux (« j’existe, c’est merveilleux ») finit par être assez agaçant. De la même manière, les voix donnent souvent faux, même en considérant que ce sont des animaux qui parlent. Malgré tout, on aura envie de montrer aux plus petits ce programme tout doux dans lequel les animaux sont des marionnettes de papier mâché (les caractères d’imprimerie sont encore lisibles) qui évoluent dans de somptueux décors colorés. On est en effet séduit par la réalisation extrêmement soignée et délicate, de même que par la manière dont le film stimule l’imaginaire des enfants tout en leur donnant une foule d’informations vraies sur la nature et son fragile équilibre.

Sortie : 2 octobre 2019

Décès du comédien et metteur en scène Maurice Bénichou (1943-2019)

Posté par vincy, le 17 juin 2019

Maurice Bénichou est mort à l'âge de 76 ans samedi dernier. Second-rôle qui aura joué dans une quarantaine de pièces et une cinquantaine de films, il était né le 23 janvier 1943 à Tlemcen, en Algérie (à l'époque française).

Son personnage le plus connu reste celui de Dominique Bretodeau dans Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, personnage nostalgique de son enfance qui se souvient par des objets de son bonheur passé. Cette sensibilité et cet humanisme transpiraient dans la plupart des rôles qu'il avait endossé.

On l'a également vu dans Un éléphant ça trompe énormément d'Yves Robert, en valet dans L'Animal de Claude Zidi, ou encore dans Les Routes du sud de Joseph Losey, La Vocation suspendue de Raoul Ruiz, I... comme Icare d'Henri Verneuil, Qu'est-ce qui fait courir David ? d'Élie Chouraqui, Le Mahâbhârata de Peter Brook, La Petite Apocalypse de Costa-Gavras...

Cette diversité des styles a été le marqueur de sa carrière puisqu'on le croise ensuite dans Les Patriotes d'Éric Rochant, Code inconnu, Le Temps du loup et Caché de Michael Haneke, Drôle de Félix d'Olivier Ducastel et Jacques Martineau, C'est le bouquet ! de Jeanne Labrune, Paris de Cédric Klapisch, Le Grand Alibi de Pascal Bonitzer, Si tu meurs, je te tue de Hiner Saleem, en avocat Vergès dans Omar m'a tuer de Roschdy Zem...

Il fut aussi la voix du rabbin dans la version animée du Chat du Rabbin de Joann Sfar. Comédien sur les planches (Brecht, Brook, Ibsen, Tchekhov, Goldoni, Shakespeare...) et metteur en scène (de pièces de Jean-Claude Grumberg, David Mamet), son amour du métier était souvent loin de l'image que le public avait de lui. Il a été nommé une fois au Molière pour la mise en scène d'Une absence et aux César du meilleur acteur dans un second rôle pour Caché.

Cabourg 2019 : un palmarès dominé par l’amour

Posté par kristofy, le 17 juin 2019

Le 33ème Festival du film de Cabourg et ses journées romantiques s'est déroulé du 12 au 16 juin avec une programmation très dense de près de 50 films.

Le soleil et le public étaientt au rendez-vous. Certains films déjà passés par Cannes ont rapidement susciter des séances complètes comme Chambre 212 de Christophe Honoré, Matthias et Maxime de Xaxier Dolan, Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma, Perdrix de Erwan Le Duc venu accompagné de Swan Arlaud, Maud Wyler et Nicolas Maury, et en clôture La belle époque en présence de Nicolas Bedos et Doria Tillier.

A noter aussi une belle présence des films d'animation avec quatre titres dont J'ai perdu mon corps en présence de l'auteur de l'histoire Guillaume Laurant (tandis qu'en parallèle le réalisateur Jérémy Clapin recevait 2 prix au Festival de Annecy).

Le Grand Jury était présidé par Sandrine Bonnaire avec autour d'elle Lou De Laâge, Laetitia Dosch, Alice Pol, Naidra Ayadi, Vincent Perez, Eric Demarsan, Oury Milshtein et Danièle Thompson. Pour la compétition internationale, il y avait 7 films venant de Finlande, Thaïlande, Mexique, Royaume-Uni, Argentine, France; dont 4 étaient réalisés par des femmes.

Les festivaliers ont de leur coté voté pour un Prix du Public dans un panorama de 18 film: plusieurs ont été particulièrement plus appréciés que les autres et c'est un des favoris qui a reçu le plus de vote : Yesterday de Danny Boyle (et Richard Curtis) avec sa comédie romantique sur fond de chansons des Beatles.

Pour les huit courts-métrages à départager, Rebecca Zlotowski en tant que présidente, avec Lola Le Lann, Shaïn Boumedine, Noée Abita, Jules Benchetrit, Santiago Amigorena, Rahmatou Keïta étaient décisionnaires.

Le Swan d'or qui récompense le meilleur du cinéma français romantique de ces derniers mois ainsi que ses découvertes a cette année particulièrement mis en avant C’est ça l’amour avec quatre prix : meilleure réalisatrice pour Claire Burger, meilleur acteur pour Bouli Lanners, et Prix du Premier Rendez-vous pour à la fois les deux actrices Sarah Henochsberg et Justine Lacroix. Un razzia méritée qui surclasserait presque le Swann d'or pour Mon inconnue.

Plus globalement les Swann d'or font consensus en récompensant des films et des comédiens qui ont marqué ces derniers mois. On note surtout que les films primés sont tous des romances compliquées ou contrariées, où l'amour domine, in fine, manigances, idéologies ou ambitions. Comme s'il n'y avait que cela qui restait: le coup de cœur, malgré les fêlures.

Tarde Para Morir JovenLe palmarès :

- Grand Prix du Jury : Tarde Para Morir Joven, de Dominga Sotomayor (Chili), Léopard de la meilleure réalisation à Locarno
- Prix de la Jeunesse : Aurora, de Miia Tervo (Finlande)
Mention Spéciale du Jury Jeunesse : Manta Ray,
de Phuttiphong Aroonpheng (Thaïlande, sortie le 24 juillet)
- Prix du public : Yesterday, de Danny Boyle (sortie le 3 juillet)

- Meilleur court-métrage : Sous l’écorce de Ève-Chems de Brouwer
Mention Spéciale du Jury Court-Métrage : Elle s’appelait Baby de Mélanie Laleu et Baptiste Gourden
- Meilleure actrice court-métrage : Zoé Héran dans Max de Florence Hugues
- Meilleur acteur court-métrage : Paul Nouhet dans Les Méduses de Gouville de lui-même Paul Nouhet

- Swann d’Or du meilleur film : Mon Inconnue, de Hugo Gélin
- Swann d’Or de la meilleure réalisation : Claire Burger, réalisatrice de C’est ça l’amour
- Swann d’Or du scénario adapté d'une oeuvre littéraire : Mademoiselle de Joncquières, de Emmanuel Mouret
- Swann d’Or de la meilleure actrice : Juliette Binoche dans Celle que vous croyez de Safy Nebbou
- Swann d’Or du meilleur acteur : Bouli Lanners dans C’est ça l’amour de Claire Burger
- Swann d’Or de la révélation féminine : Nora Hamzawi dans Doubles vies d’Olivier Assayas
- Swann d’Or de la révélation masculine : Karim Leklou dans Le Monde est à toi de Romain Gavras
- Swann d’Or du meilleur premier film, ex-aequo : L’amour flou de Romane Bohringer & Philippe Rebbot et Tout ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis.

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Tom Mercier dans Synonymes (Ours d'or à Berlin) et à Sarah Henochsberg et Justine Lacroix dans C’est ça l’amour de Claire Burger.