Cannes 70 : Annecy comes from Cannes

Posté par cannes70, le 2 mai 2017

70 ans, 70 textes, 70 instantanés comme autant de fragments épars, sans chronologie mais pas au hasard, pour fêter les noces de platine des cinéphiles du monde entier avec le Festival de Cannes. En partenariat avec le site Critique-Film, nous lançons le compte à rebours : pendant les 70 jours précédant la 70e édition, nous nous replongeons quotidiennement dans ses 69 premières années.

Aujourd'hui, J-16. Et pour retrouver la totalité de la série, c'est par .


En 2017, le Festival de Cannes accueillera les 3e Animation days et le festival d’Annecy organisera pour la deuxième fois au marché du film un événement intitulé Annecy goes to Cannes. A l’heure où on commence à percevoir un vague intérêt pour le cinéma d’animation de la part de la Croisette, revenons sur un événement parallèle au Festival de Cannes qui a donné naissance au festival d’Annecy : les RICA et JICA. Comme quoi, un festival peut en cacher un autre !

Aujourd’hui considéré comme le plus important événement autour du cinéma d’animation, le Festival d’Annecy n’a pas commencé sur un coup de tête dans la cité savoyarde en 1960. Son histoire débute en 1956 aux premières RICA, Rencontres Internationales du Cinéma d’Animation qui eurent lieu à Cannes parallèlement au festival. Pour mieux comprendre son arrivée, il faut néanmoins remonter quelques années en arrière.

Au sortir de la Seconde Guerre Mondiale, les ciné-clubs se développent en France et nombreux sont les journalistes, critiques ou cinéphiles qui y officient. Ces rendez-vous d’amoureux du 7ème art n’ont alors rien à voir avec ceux d’aujourd’hui. Ce sont de vrais lieux de débats voire de combats autour de films projetés et une certaine manière, pour certains, d’éduquer par le cinéma. Les discussions après le film étaient au moins aussi importantes que le film lui-même. Ces ciné-clubs étaient réunis au sein de la ffcc (Fédération française des ciné-clubs).

En 1951, des dissidents créent la FCCC (Fédération centrale des ciné-clubs). Ils sont regroupés autour de Pierre Barbin et de certains de ses proches, comme André Martin qui milite en faveur du cinéma d’animation. Martin créera par la suite un studio d’animation avec Michel Boschet et il deviendra critique, notamment aux Cahiers du cinéma où il sera proche d’André Bazin qui, contrairement à une idée répandue, aimait aussi le cinéma d’animation.

Des journées du cinéma aux RICA

La même année, Barbin, Martin et Boschet créent l’AFDC (Association Française pour la Diffusion du Cinéma) dont Roger Leenhardt devient le président. L’association organise à Versailles, puis dans de nombreuses villes de province, les Journées du cinéma. A chaque arrêt, des films sont projetés, une exposition est organisée et des rencontres prévues. Au début, le succès est timide mais grandit de manière exponentielle.

Pourtant, c’est en 1955 que tout se joue. Cette année-là, par un concours de circonstance, les Journées du cinéma arrivent à Tours et donnent naissance à un important festival de courts-métrages. Place centrale dans la promotion des formes courtes, il perdurera jusqu’en 1971. Toujours en 1955, Barbin contacte Jacques Flaud, alors Directeur Général du CNC. D’une part, il souhaite organiser à Annecy une « semaine du cinéma ». C’est à cette occasion que l’équipe de l’AFDC rencontre celle du Ciné-club savoyard, l’un des plus importants de France, dirigé par Henry Moret, Georges Gondran et Jean Leveugles, et projette un panorama du cinéma d’animation. D’autre part, Barbin souhaite organiser un événement spécifique lié au cinéma d’animation à Cannes dès 1956. Le festival manque d’initiatives vis-à-vis du court-métrage en général. Puisqu’avec Tours, le court dispose d’une vitrine importante, c’est le court animé que Barbin décide en mettre en valeur à Cannes sous l’impulsion de Martin et Boschet.

En 1956, le Festival de Cannes accueille donc les RICA qui se découpent en trois parties : un congrès international autour de la question des écoles et de l’enseignement du cinéma d’animation, une exposition importante et à visée encyclopédique sur l’animation présentée au Miramar et, surtout, la tenue des JICA, Journées Internationales du Cinéma d’Animation. Ces journées sont consacrées à des projections dans la petite salle du Palais des festivals de l’époque et elles deviennent un important lieu de soutien à l’animation internationale.

70 films répartis en 6 programmes

Cette manifestation avait deux objectifs principaux. D’abord, montrer au plus grand nombre de spectateurs à quel point les formes animées étaient diverses, originales et méritaient le détour, le tout en leur offrant un large panel de courts-métrages à voir, le cinéma d’animation ayant toujours été un lieu propice au court-métrage. Puis, contrairement à aujourd’hui, où les moyens de communication ne sont pas les mêmes, les animateurs ne se connaissaient pas vraiment entre eux. Aucun festival ne leur était dédié, il leur était difficile de se rencontrer, de voir leurs films respectifs, de savoir où ils en étaient, ce qu’ils faisaient. Et ce d’autant plus que les tensions entre blocs de l’est et de l’ouest rendaient les voyages compliqués. Ces premières journées devaient donc servir à inviter tous les plus grands créateurs de l’animation à venir montrer leurs films, récents ou plus anciens, pour qu’ils se rencontrent et rencontrent leur public.

Pendant 6 jours, du 25 avril au 2 mai 1956, les plus chanceux ont donc vu se succéder plus de 70 films réunis dans 6 programmes de courts-métrages : Evolution du dessin (du dessin classique au style moderne), Evolution du rythme, Evolution du sujet, Recherche de la matière – Découpage et transparence animés, Recherche de la matière – Economie de moyens (écran d’épingles, pastels enchaînés, dessin sur pellicule) et L’Animation tridimensionnelle (animation d’objets, objets modifiés images par images, animation de personnages vivants image par images et marionnettes image par image). Ceux-ci étaient pensés et conçus d’une manière unique, parfois un peu scolaire dans les thématiques, mais offrant pour la première fois un aperçu structuré et exemplaire de cet art encore à la marge. Tous les films montrés dataient d’entre 1910 et 1956 – avec une très large majorité de films conçus après 1945 – et provenaient de nations dont la production animée était aussi importante que méconnue : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Canada, Japon, Chine, Tchécoslovaquie, URSS, Roumanie, Pologne.

En 6 jours – la durée, encore aujourd’hui, du festival d’Annecy – les spectateurs curieux ont pu voir défiler les films de Norman McLaren, Paul Grimault, Jiri Trnka, Ivan Ivanov-Vano, John Hubley, Stephen Bosustow, Robert Cannon, Eduard Hofman, Karel Zeman, Lev Atamanov, Tex Avery, Peter Foldès, John Halas et Joy Batchelor, Zdenek Miler, George Dunning, Lotte Reiniger, Noboro Ofuji, Berthold Bartosch, Len Lye, Claire Parker et Alexandre Alexeieff ou Karel Zeman. La moitié de ces créateurs s’étaient rendus sur place comme en attestent plusieurs photos (1).

Le succès de l’événement fût important. La presse ne tarît pas d’éloges sur la manifestation et Jacques Doniol Valcroze dans le France Observateur du 3 mai 1956 écrivit par exemple que « le meilleur festival c’est celui qui se déroule tous les après-midi dans la petite salle du Palais. » pendant que Sadoul, dans Les Lettres françaises du 10 mai appelait à la création d’un festival uniquement consacré au cinéma d’animation.

Deuxième édition

L’expérience fut reconduite deux ans plus tard, en 1958, toujours dans le cadre du Festival de Cannes. Ces deux éditions successives et les interventions de militants en faveur du cinéma d’animation permirent de faire comprendre aux animateurs français à quel point leur isolement total, dû aux conditions de productions de leurs films, était préjudiciable à la reconnaissance de leur art comme de leur profession. En octobre 1958, est donc créée l’ACA (Association des artistes et amis du Cinéma d’Animation) – qui deviendra l’AFCA en 1971 – et dans la foulée, l’ASIFA (Association Internationale du Film d'Animation) en 1960.

Dans un texte écrit par André Martin sur une plaquette distribuée lors de la première édition du festival d’Annecy en 1960, on pouvait lire une sorte de résumé de ce que furent ces deux premières éditions des JICA. Témoignage de ce qu’ils ont représenté et de leur diversité :

« S’il m’en souvient, les Premières Journées se révélèrent à l’usage comme la plus complète revue des moyens et des styles de l’Animation jamais réalisées jusqu’à ce jour. Avec le Printemps 1956 commence, pour tous les amis du Cinéma d’Animation, la conviction que l’éventail des techniques, des formes et des genres de l’image par image est presque illimité. Le dessin animé sur cellulo, celui que Walt Disney avait rendu célèbre, peut disparaître provisoirement, il sera remplacé. Depuis cette année-là, des modes de manipulations innombrables, les combinaisons neuves de moyens presque toutes étonnantes n’ont cessé d’apparaître.

Le caractère des secondes Journées, leur leçon, trouva le moyen d’être différent. La surprise de 1958 fut de constater que beaucoup de réalisateurs, sans s’être concertés, poussés par on ne sait quel sentiment identique, entreprenaient de styliser les personnages et les formes au maximum. Sur l’écran entra le premier des héros en pain de sucre de l’immortel Flebus et les lilliputiens du Petit Jongleur, les héros laconiques et immobiles de La Petite île de Dick Williams, le promeneur solitaire de Mimica. Bientôt les génériques de Saül Bass, les œuvres de Eame, les amoureux primesautiers de Tendre Jeux de Hubley, Le Merle sauteur de McLaren jusqu’aux récents gangsters du Vol du diamant de Mladen Feman, confirment cette curieuse direction. »

Pourtant, malgré le succès de ces deux éditions, les réalisateurs et les gens impliqués dans l’organisation des JICA se sentaient extérieurs aux grandes manifestations cannoises. Le tohu-bohu et la starification impressionnante n’avaient effectivement rien à voir avec les objectifs de Barbin et de son équipe. Et puis même si les RICA proposaient un événement d’envergure sur l’animation, et que la presse l’accueillait favorablement, ce n’est pas pour autant que les journalistes parlaient des films. En effet, la critique peine à sortir de sa léthargie coutumière face aux formes différentes.

Comme Martin l’écrivait en 1957 dans un article justement intitulé Pourquoi votre critique est muette ? : « Au festival de Cannes 1955, Norman McLaren obtint à l’unanimité des jurés et des participants, la Palme d’or du court métrage pour sept minutes de cinéma pas comme les autres ; les commentaires se firent cependant rares et la renommée peu bavarde. Par la suite, à chaque nouvelle projection, critiques et publics ont diversement reconnu l’incontestable primauté de Blinkity blank mais sans jamais entrer dans le détail. Le petit Tout-Paris a vu il y a quelques mois Les Vieilles légendes tchèques de Trnka au milieu d’un enthousiasme aussi chaleureux que peu disert. On est loin d’avoir imprimé au sujet de ce film admirable autant de mots qu’à propos de Coup dur chez les mous par exemple ».

Avant de continuer :

« Pourtant, les qualités du cinéma d’animation ne cessent d’être exemplaires Il n’est pas rare que le meilleur moment d’une soirée soit proposé par l’entrain bariolé du cartoon. Pourquoi les critiques s’imposent-ils de critiquer sévèrement le film décevant et commercial au lieu de vanter les sept minutes d’animation des premières parties qui les ont beaucoup plus étonnés ? »

Cette question reste encore aujourd’hui sans réponse et la critique continue à végéter devant leurs stimulants coutumiers. Mais c’est de toutes les réflexions précédentes qu’est venu le désir d’organiser en France une manifestation à part uniquement consacrée au cinéma d’animation.

Rendez-vous à Annecy

Cet état d’esprit, ajouté au fait qu’en 1956 et 1958, Moret et Gondran avaient fait le voyage jusque Cannes afin d’assister aux projections des JICA tout se liant d’amitié avec l’équipe des Journées du cinéma, a joué dans le choix de déplacer la manifestation à Annecy. La ville avait le double avantage d’être de taille moyenne : elle ne croulait pas sous les manifestations culturelles et artistiques, et elle avait la possibilité de débloquer des fonds pour organiser un événement d’envergure.

Après de longues délibérations avec la municipalité et le CNC, et quelques problèmes réglés de façon quasi miraculeuse, l’implantation est adoptée en 1959. En 1960 – le festival est resté une biennale jusqu’en 1997 – Barbin, Martin et Boschet ouvrent donc les 3e JICA à Annecy.

Le 27 avril 1956, dans le Parisien libéré, André Bazin écrivait à propos des JICA : « [La] présence personnelle à Cannes [de Jiri Trnka], cette année, est due à une initiative des Journées du Cinéma, l’organisation d’un petit festival dans le grand, consacré aux films d’animation… Gageons que ce petit festival-là nous consolera souvent du grand… ».

Finalement, ce petit festival cannois n’aura pas duré très longtemps. Mais Annecy n’a pas fini de nous consoler de Cannes !

Nicolas Thys de Critique-Film

(1) A ceux qui liraient ces noms sans les connaitre et voudraient se faire une idée de ce qu’ils représentent dans le monde de l’animation, imaginez une réunion pour geeks où seraient réunis dans un même lieu créateurs et membres des équipes des films de super héros, Star Trek, Star Wars et Le Seigneur des anneaux.

Bibliographie

Gondran Georges, Moret Henry, Une lanterne déjà bien éclairée in. Annesci n°12, Annecy, Société des amis du vieil Annecy, 1965.
Jeancolas Jean-Pierre, « Structures du court métrage français, 1945-1958 ». In Bluher Dominique & Thomas François (dir.), Le court métrage français de 1945 à 1968 : De l'âge d'or aux contrebandiers, Rennes, PUR, 2005.
Martin André, Ecrits sur l’animation, textes rassemblés par Bernard Clarens, Paris, Dreamland, 2000.
Pierre Jacquier (Dir.), Plaquette : 1960-1985 : Festival d’Annecy, Annecy, CICA, 1985.

Annecy 2017 : un renard, des zombies, Mazinger Z et la Chine à l’honneur

Posté par MpM, le 27 avril 2017

Le Festival International du Film d'Animation d'Annecy se déroulera du 12 au 17 juin. La grande fête annuelle du cinéma d'animation proposera 217 films issus de 49 pays répartis dans les différentes compétitions ainsi que de nombreuses séances spéciales et rétrospectives.

Dix longs métrages (dont Zombillénium d'Arthur de Pins et Alexis Ducord, le très attendu film d'ouverture) concourront pour le cristal d'or 2017 et plusieurs séances événements permettront de découvrir en avant-première les troisièmes volets de Moi, moche et méchant et de Cars ainsi que Le grand méchant renard et autres contes de Benjamin Renner et Patrick Imbert.

Plusieurs compétitions mettent en lumière les courts métrages, films de fin d'étude, films de télévision et films de commande. On signale entre autres la présence du très attendu Tesla, lumière mondiale de Matthew Rankin (également sélectionné à la Semaine de la Critique), de Min börda de Niki Lindroth von Bahr (sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs) ou encore de Pépé le morse de Lucrèce Andreae (en course pour la Palme d'or du court métrage à Cannes).

Le pays à l'honneur sera cette année la Chine, qui connaît une grande tradition de cinéma d’animation. Sera notamment projeté le premier long métrage chinois d'animation, La Princesse à l’éventail de fer des frères Wan (1941). On retrouve également en compétition le grand succès du box-office chinois Big fish & Begonia de Liang Xuan and Zhang Chun et Have a nice day de Jian Liu, découvert à Berlin en février dernier. Plusieurs courts métrages chinois sont également répartis dans les autres programmes.

C'est le cinéaste suisse Georges Schwizgebel (Le Sujet du tableau, L’Homme sans ombre, Chemin faisant) qui recevra le cristal d’honneur. De nombreuses rencontres sont par ailleurs prévues. Les festivaliers pourront ainsi assister à une leçon de cinéma sur "l'art de raconter, de la BD à l'animé" avec Lewis Trondheim, Guy Delisle et Arthur de Pins, rencontrer Go Nagai, le mangaka créateur notamment de Goldorak et Mazinger Z ou encore échanger avec Glen Keane, créateur de nombreux personnages Disney comme Ariel ou Tarzan.

La réalité virtuelle sera elle-aussi bien présente à Annecy avec dix projets inédits (courts et clips) proposés au public tandis que les nuits s'annoncent plutôt chaudes avec les "midnights special" ("courts mais trash !!!") et la programmation érotique. En résumé, c'est un panorama presque exhaustif des capacités et des prouesses du cinéma d'animation contemporain qui se profile cette année encore à Annecy, venant prouver s'il en était encore besoin que l'audace, l'inventivité et l'intelligence ne dépendent jamais du support.

Compétition longs métrages

DANS UN RECOIN DE CE MONDE de Sunao KATABUCHI (Japon)
ETHEL AND ERNEST de Roger MAINWOOD (Royaume-Uni)
BIG FISH & BEGONIA de Xuan LIANG (Tidus), Chun ZHANG (Breath) (Chine)
LA PASSION VAN GOGH de Dorota KOBIELA, Hugh WELCHMAN (Pologne, Royaume-Uni)
A SILENT VOICE de Naoko YAMADA (Japon)
LOU ET L’ÎLE AUX SIRÈNES de Masaaki YUASA (Japon)
ZOMBILLÉNIUM d'Arthur DE PINS, Alexis DUCORD, (Belgique, France)
ANIMAL CRACKERS de Tony BANCROFT, Scott Christian SAVA, Jaime MAESTRO (États-Unis)
HAVE A NICE DAY de Jian LIU (Chine)
TÉHÉRAN TABOU d'Ali SOOZANDEH (Allemagne)

Longs métrages Hors compétition

ANA Y BRUNO de Carlos CARRERA (Mexique)
LITTLE HEROES de Juan Pablo BUSCARINI (Venezuela)
1917 – THE REAL OCTOBER de Katrin ROTHE (Allemagne)
THE MAN WHO KNEW 75 LANGUAGES d' Anne MAGNUSSEN, Pawel DEBSKI (Norvège)
TEA PETS de Gary WANG (Chine)
LOST IN THE MOONLIGHT de Hyun-joo KIM (Corée du Sud)
RICHARD THE STORK de Reza MEMARI, Toby GENKEL (Allemagne, Belgique, Luxembourg, Norvège)
IN THE FOREST OF HUCKYBUCKY de Rasmus A. SIVERTSEN (Norvège)
HIRUNE HIME – RÊVES ÉVEILLÉS de Kenji KAMIYAMA (Japon)
RUDOLPH THE BLACK CAT de Kunihiko YUYAMA, Motonori SAKAKIBARA (Japon)
I’LL JUST LIVE IN BANDO de Yong Sun LEE (Corée du Sud)
DEEP de Julio SOTO (Espagne)
TAD, THE LOST EXPLORER, AND THE SECRET OF KING MIDAS d'Enrique GATO BORREGÁN, David ALONSO (Espagne)

Edito : Par Toutatis et Marketingsanrix

Posté par redaction, le 16 juin 2016

Annecy bat son plein. Le 40e Festival du film d'animation célèbre le cinéma français, Disney, la création hispanophone, les séries télévisées, les projets d'auteurs, les blockbusters. Ma vie de courgette, exquis, Le monde de Dory, délirant, La tortue rouge, poétique, sont parmi les films qui font l'événement au milieu d'une année faste: les films animés rapportent beaucoup, même si certaines productions restent fragiles malgré leurs qualités.

Parallèlement, Anne Goscinny, fille du dessinateur René Goscinny, scénariste de génie des premiers Astérix mais aussi de Lucky Luke, entre autres, a annoncé la mise en route d'un nouveau film d'animation avec Astérix. Alexandre Astier (Kaamelott, dont un film est en préparation) et Louis Clichy, déjà auteurs du précédent, Le domaine des Dieux (de loin le meilleur de la série en animation), vont s'atteler au projet, en partant d'une idée complètement originale, et non pas d'un album déjà publié.

L'héritière a aussi révélé qu'il y aurait un cinquième film en prises de vues réelles. Et là, ça devient très intéressant. L'envie n'a rien d'artistique. Tout est calibré comme pour lancer un nouveau produit dans un supermarché: "Pour ce prochain Astérix, il faut remettre à 100% les compteurs à zéro. Il faut le plonger dans le XXIe siècle et qu'il plaise de la Pagode à Rosny-sous-Bois. Le dernier film avec Guillaume Gallienne et Valérie Lemercier était trop cérébral, il n'a pas traversé le périphérique. Dans le 93, on ne rigolait pas du film, mais de l'affiche. Repartir à zéro, c'est ce que M6 a su faire avec Le domaine des dieux. On croit que c'est le premier, alors qu'il a été précédé par huit autres dessins animés."

Autrement dit, il faut un réalisateur qui a l'esprit de Goscinny (comme Chabat, qui reste la référence) et les références d'un public de multiplexe de périphérie. C'est assez méprisant pour les bobos urbains comme pour les banlieusards, renvoyés à leurs stéréotypes.

Côté cinéaste, elle évoque Michel Hazanavicius ou Franck Gastambide. OSS versus Pattaya, la dérision subtile contre la vanne sexy. Côté casting, on jette à la poubelle les Gérard Depardieu, on oublie Edouard Baer, on ne veut plus de Jamel. Au rebus également les comédiens des théâtres parisiens de type Gallienne ou Lemercier. Il faut du djeunz viral (obsession partagée par Vincent Bolloré pour Les Guignols l'an dernier, avec le succès que l'on sait), et donc des youtubeurs, du Kev Adams, bref ceux qui sont bons vendeurs sur les plateaux télé, de Cyril Hanounah à Laurent Ruquier. Après l'échec des Visiteurs : La révolution, on sent bien qu'il faut passer à une autre génération. Alors soyons fous: Stéphane Plaza pourrait y avoir sa place, à côté de Norman, Cyprien et Squeezie. On pourrait engager Nekfeu et Stromae au passage. Omar Sy, star préférée des jeunes, serait un formidable Numide. Et pourquoi pas donner le rôle d'Astérix à Jean Dujardin (il a prouvé qu'il pouvait être à la hauteur une fois rapetissé par les effets spéciaux).

Trève de plaisanterie. A trop concevoir un produit en fonction d'une cible, on oublie que la cible, si elle est déçue se détournera du produit tandis que ceux qui ne sont pas ciblés iront voir ailleurs. Un casting ne fait pas tout. Anne Goscinny, en tant que fille de scénariste, devrait le savoir: ce qui manque à Astérix au cinéma, c'est un bon scénario. C'est là où l'animation est souvent bien plus perfectionniste, car exigeante, que les autres films. L'histoire s'adresse à tous les publics, se lit à plusieurs degrés et le récit est souvent très maîtrisé. Le marketing sans risque ça n'existe pas. Un succès est aussi une affaire de potion magique, avec une alchimie d'ingrédients où l'imprévisible s'en mêle. C'est d'un scribe dont la franchise a besoin. Pas de "héros" gaulois qui ne résisteront pas à l'appel des sesterces.

Palmarès d’Annecy 2015: le Cristal pour Avril et le monde truqué

Posté par vincy, le 20 juin 2015

Fréquentation record – 8 250 accrédités sur l’ensemble de l’événement –, 500 films projetés et 83 pays représentés, annonce d'un nouveau centre de congrès au bord du lac pour le Marché du film: le 39e Festival international du film d’animation d’Annecy a décerné ses prix depuis hier jusqu'à la consécration ce soir avec la remise des prix Cristal.

Le Cristal du long métrage, qui pourrait presque être la Palme d'or de l'animation, a été décerné à un film franco-belge, Avril et le monde truqué, de Franck Ekinci et Christian Desmares, d'après l'oeuvre de Jacques Tardi. Le film sortira le 11 novembre prochain en France.

Le Musée des arts et métiers à Paris et Studiocanal présentent actuellement et jusqu'au 6 mars 2016, une exposition autour de l'univers du film « Avril et le monde truqué : Enquête au musée» d’après l’œuvre graphique deTardi.

L'histoire se déroule en 1941. Napoléon V règne sur la France où disparaissent mystérieusement les savants. Privé de technologie moderne, le monde est gouverné par le charbon et la vapeur. Une jeune fille, Avril, part à la recherche de ses parents, scientifiques disparus, avec Darwin, son chat parlant, et Julius, jeune gredin. Ce trio doit affronter dangers et mystères afin de découvrir qui enlève les savants et pourquoi...

affiche festival annecy 2015Tous les prix décernés à Annecy

Cristal du long métrage: Avril et le monde truqué de Franck Ekinci et Christian Desmares
Cristal du court métrage: We can't live without Cosmos (Mi ne mozhem zhit bez kosmosa) de Konstantin Bronzit
Cristal pour un film de commande: Rotary "Fateline" de Suresh Eriyat
Cristal du film de fin d'études: My Dad de Marcus Armitage

Prix du jury: Sarusuberi, Miss Hokusai de Keiichi Hara
Mention du jury: World of Tomorrow de Don Hertzfeld
Prix du public: Tout en haut du monde de Rémi Chayé et World of Tomorrow de Don Hertzfeld

Prix du film "Off-limits": Mynarski chute mortelle de Matthew Rankin

Prix du jury court métrage: Isand (The Master) de Riho Unt

Prix Jean-Luc Xiberras de la première oeuvre: Guida de Rosana Urbes

Prix Festivals Connexion - Région Rhône-Alpes: Dans les eaux profondes de Sarah Van Den Boom
Prix du jury junior pour un film de fin d'études: Roadtrip de Xavier Xylophon
Prix du jury junior pour un court métrage: We can't live without Cosmos (Mi ne mozhem zhit bez kosmosa) de Konstantin Bronzit

Prix du jury Films de fin d'études: Edmond de Nina Gantz
Mention du jury Films de fin d'études: Brume, cailloux et métaphysique de Lisa Matuszak

Prix Fipresci de la critique internationale: Teeth de Daniel Gray et Tom Brown
Prix Fipresci - Mention spéciale: Guida de Rosana Urbes

Prix André Martin pour un long métrage français: Conversation animée avec Noam Chomsky de Michel Gondry
Prix André Martin pour un court métrage français: Rhizome de Boris Labbé
Prix André Martin- mention spéciale pour un court métrage français: Yùl et le serpent de Gabriel Harel

Prix "CANAL+ aide à la création" pour un court métrage: Edmond de Nina Gantz

"Aide Fondation Gan à la Diffusion" pour un Work in Progress: Ma vie de courgette de Claude Barras

Prix de la meilleure musique originale - court métrage: Dissonance de Till Nowak (Musique : Olaf Taranczewski, Frank Zerban)

Annecy 2015: des Minions, des Disney, des femmes et de l’animation espagnole au programme

Posté par redaction, le 30 avril 2015

affiche festival annecy 2015Le Festival International du Film d'Animation d'Annecy se déroulera du 15 au 20 juin.

Cette année, les femmes seront à l'honneur, avec, notamment un Cristal d'honneur remis à Florence Miailhe, dont les films seront programmés à l'occasion d'une rétrospective. Une importante programmation de films dédiés à la maternité, l'imaginaire féminin et la sexualité et réalisés par des femmes seront diffusés, ainsi qu'une rétrospective de l'oeuvre de Janet Perlman. Enfin, notons que l'affiche a été créée par Regina Pessoa.

Les jurys seront aussi exclusivement féminins: Marge Dean, Guillemette Odicino et Valérie Schermann pour les longs métrages et Bonnie Arnold, Isabel Herguera et Niki Lindroth von Bahr pour les courts métrages.

Annecy projettera au total 215 films de 40 pays, dont 8 longs métrages en compétition (très française et sans américains) et 9 hors-compétition. Un nouveau prix naît par la même occasion. Le prix André Martin récompensera un long et un court métrage français.

Pays invité d'honneur, l'Espagne. Avec un film en compétition et deux hors compétition, Annecy présentera aussi des films illustrant plus de cent ans d'animation espagnole. Guillermo Garcia Carsi fera la Leçon de cinéma.

Les Minions seront assurément les stars du Festival avec l'avant-première européenne. Parmi les autres séances événements, il y aura La montagne magique (documentaire animé), les premières images de Zootopie, le premier long du studio Ankama, Dofus, Le voleur et le coordonnier et Ghost in the Shell: The Movie.

Enfin, Disney sera aussi présent avec les projections de Vice-Versa (hors compétition à Cannes), La Reine des neiges, une fête givrée. Les premières images du Voyage d'Arlo (The Good Dinosaur) qui sortira en novembre en France seront aussi de la fête.

Longs métrages en compétition
Adama de Simon Rouby (France)
Avril et le monde truqué de Christian Desmares et Franck Ekinci (France)
Mune d'Alexandre Heboyan et Benoît Philippon (France/Canada)
Pos Eso de Sam (Espagne)
Sabogal de Juan José Lozano et Sergio Mejia Forero (Colombie)
Sarusuberi: Miss Hokusai de Keiichi Hara (Japon)
The Case of Hana & Alice de Shuni Iwai (Japon)
Tout en haut du monde de Rémi Chayé (France/Danemark)

Longs métrages hors-compétition
Desterrada de Diego Guerra (Colombie)
Dragon Nest: Warrior's Dawn de Yuefeng Soong (Chine)
Eden's Edge de Gerhard Tremi et leo Calice (Autrice/Etats-Unis)
Histoires extraordinaires de Raul Garcia (Belgique/Espagne)
Moradelo y Filemon contra Jimmy El Cachondo de Javier Fesser (Espagne)
Petite de la Poissonnerie de Jan Balej (Rép. Tchèque)
Rocks in My Pockets de Signe Baumane (Etats-Unis/Lettonie)
Stand By Me Doraemon de Yagi Ryuchi et Takshi Yamazaki (Japon)
The Snow Queen 2 d'Aleksey Tstsilin (Russie)

Jean Rochefort n’a pas encore dit adieu au cinéma

Posté par vincy, le 19 août 2014

En février, Jean Rochefort annonçait qu'il tirait sa révérence après 58 ans de beaux et loyaux services (lire notre actualité). Finalement, le comédien s'est résigné et a signé pour un nouveau long métrage, Floride. Cette comédie dramatique écrite et réalisée par Philippe Le Guay (Les Femmes du 6e étage, Alceste à bicyclette) est prévu dans les salles l'année prochaine.

Rochefort y sera un vieil homme, légèrement alzheimer, décidé à partir aux Etats-Unis pour rejoindre sa petite-fille, à Miami. Sandrine Kiberlain interprète le rôle de la mère célibataire de la gamine, et donc la fille (aînée) du vieil homme.

Le film s'annonce comme un "drame drôle" selon les propres mots de Kiberlain, césarisée cette année pour son rôle dans 9 mois ferme.

Le casting pour la petite fille et pour des figurants a été lancé cet été. Le tournage, qui se déroulera entre Annecy et Paris, doit commencer le 15 septembre.

Annecy 2013 accueille 236 films de 45 pays

Posté par vincy, le 10 juin 2013

affiche annecy 2013 festival film d'animationLe 37e festival international du film d'animation d'Annecy s'ouvre aujourd'hui : 236 films en provenance de 45 pays, soit 400 films projetés. On compte notamment 52 productions françaises toutes sélections confondues. 7 000 accrédités sont attendus du 10 au 15 juin.

C'est surtout l'internationalisation de l'animation qui sera la tendance cette année, avec le retour à la 2D et des sujets assez noirs. Ainsi des films venus du Brésil et d'Afrique du Sud font leur entrée dans la compétition.

Compétition / longs métrages : Arhun the Warrior Prince (Inde) ; Berserk Golden Age Arc II (Japon) ; Jasmine (France) ; Khumba (Afrique du sud) ; Legends of Oz : Dorothy"s Return (USA) ; Ma maman est en Amérique, elle a rencontré Buffalo Bill (France) ; O Apostolo (Espagne) ; Pinocchio (Italie) ; Uma Historia de Amor et Furia (Brésil).

Hors-compétition, on note la présence d'un film mexicain au milieu d'un invasion nippone. C'est avant tout le très attendu Aya de Yopougon, d'après la célèbre (et excellente) BD éponyme française, qui sera l'un des événements du Festivals. Parmi les autres événements, on notera l'avant-première mondiale de Moi, moche et méchant 2, mais aussi la projection d'Oggy et les cafards, de Jack et la mécanique du coeur, de Tante Hilda! et surtout du nouveau Pixar, Monstres Academy, qui ouvrira le Festival ce soir.

Hors-compétition / longs métrages : After School Midnightners (Japon) ; Aya de Yopougon (France) ; Blood-C : The Last Dark (Japon) ; Buratino's Return (Russie) ; Consuming Spirits (USA) ; El Santos vs la Tetona Mendoza (Mexique) ; Gusuko-Budori no Denki (Japon) ; It's such a beautiful day (USA) ; One Piece Film Z (Japon) ; Persistence of Vision (USA) ; Sakasama no Patema (Japon) ; The Legend of Sarila (Canada) ; The Snow Queen (Russie) ; Tito on Ice (Suède)

Un Cristal d'honneur sera remis à l'un des maîtres de l'animation polonaise, Jerzy Kucia, 71 ans. Le cinéaste et enseignant avait reçu le prix spécial du jury d'Annecy en 1979 pour Reflesky.

Annecy compte surtout sur son marché du film, le Mifa, qui aura lieu de mercredi à vendredi. Les accréditations devraient être en hausse, portées par les excellents résultats des films d'animation dans les box office de nombreux pays. Ainsi des professionnels du Chili, de Colombie, d'Argentine, de Taïwan et de Corée du sud vont s'ajouter aux Américains, Chinois, Japonais et Indiens dans le décor de la ville lacustre des Alpes.

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Annecy 2013 : une 37e édition sous le signe de la Pologne, de l’innovation et de l’humour

Annecy 2013 : une 37e édition sous le signe de la Pologne, de l’innovation et de l’humour

Posté par MpM, le 25 avril 2013

affiche annecy 2013Première programmation pour Marcel Jean, le nouveau délégué artistique du Festival du film d'animation d'Annecy, qui a dû faire des choix drastiques pour garder 236 films sur les 2460 reçus.

Ce sont ainsi 9 longs métrages en compétition (dont quatre européens, deux asiatiques, un africain et deux venus du continent américain), 14 hors compétition (avec une forte présence japonaise et nord-américaine), 52 courts métrages en compétition, 37 hors compétition, 73 films de télévision et de commande et 51 films de fin d’études qui seront présentés lors de la 37e édition qui se tiendra du 10 au 15 juin.

Une édition qui migre momentanément (le centre Bonlieu étant en travaux) dans deux autres lieux du coeur d'Annecy : la salle des haras et la place François de Menthon.

En plus des sections traditionnelles, Marcel Jean a choisi de mettre la Pologne à l'honneur au travers de cinq programmes spéciaux. On y trouvera notamment un hommage à Jerzy Kucia, maître de l'animation polonaise, qui recevra le Cristal d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.

Par ailleurs, le cycle "Animation Off-Limits" sera consacré aux explorations des frontières de l’animation avec quatre programmes mêlant cinéma expérimental, art vidéo et œuvres conceptuelles.

L'humour et la résistance seront enfin à l'honneur : le premier dans le cadre de l'élection, par le public, du court métrage le plus drôle, et le second dans un programme spécifique qui remplace l'ancien programme "animation citoyenne".

Les longs métrages en compétition

Legends of Oz: Dorothy’s Return de Dan St. Pierre et Will Finn
Ma maman est en Amérique et elle a rencontré Buffalo Bill de Marc Boréal et Thibaut Chatel
Arjun: The Warrior Prince d'Arnab Chaudhuri
O Apóstolo de Fernando Cortizo
Jasmine d'Alain Ughetto
Berserk Golden Age Arc II: The Battle of Doldrey de Toshiyuki Kubooka et Michael Sinterniklaas
Khumba d'Anthony Silverston
2096: Una Historia de Amor e Fùria de Luiz Bolognese
Pinocchio d'Enzo D’Alo

Les longs métrages hors compétition

After School Midnighters de Hitoshi Takekiyo
Aya de Yopougon de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie
Blood-C: The Last Dark de Naoyoshi Shiotani
Buratino's Return d'Ekaterina Mikhailova
Consuming Spirits de Christopher Sullivan
El Santos vs la Tetona Mendoza d'Alejandro Lozano
Gusuko-Budori no Denki de Gisaburo Sugii
It's Such a Beautiful Day de Don Hertzfeldt
One Piece Film Z de Tatsuya Nagamine
Persistence of Vision de Kevin Schreck
Sakasama no Patema de Yasuhiro Yoshiura
The Legend of Sarila de Nancy Savard
The Snow Queen de Maxim Sveshnikov et Vladlen Barbe
Tito on Ice de Max Andersson et Helena Ahonen

Un nouveau délégué général pour le Festival du film d’animation d’Annecy

Posté par MpM, le 12 juin 2012

Alors que la 36e édition du Festival d'Annecy s’est achevée le 9 juin dernier, l'identité du nouveau délégué artistique du Festival a enfin été révélée. Il s'agit du Canadien Marcel Jean, qui succède à Serge Bromberg après 14 années de bons et loyaux services.

Critique, auteur, producteur, directeur de collections (aux éditions Les 400 Coups), conservateur du cinéma d’animation à la Cinémathèque québécoise et professeur d’histoire et esthétique du cinéma d’animation à l’Université de Montréal, le nouveau responsable du plus grand festival d'animation de France est connu pour son engagement dans la production d'œuvres d’animation d’auteur. Il a également réalisé et coproduit plusieurs films (Vacheries, Ecrire pour penser, Conte de quartier...)

Marcel Jean a donc une année pour s'approprier la manifestation qui a permis cette année encore de mettre en lumière plus de 200 films d'animation parmi lesquels courts, longs, fictions, documentaires, oeuvres de commande, films de télévision ou de fin d'études.

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Retour sur le palmarès 2012

* Longs métrages

Cristal du long métrage : Le voyage de Monsieur Crulic d’Anca Darnian (Roumanie)
Mention spéciale : Arrugas d’Ignacio Ferreras (Espagne)
Prix du public : Couleur de peau : miel de Laurent Boileau et Jung Henin (France, Belgique, Corée du Sud)

* Courts métrages

Cristal d’Annecy : Tram de Michaela Pavlátová (France)
Prix spécial du jury : Édmond était un âne de Franck Dion (France, Canada)
Prix Jean-Luc Xiberras de la première œuvre : The People Who Never Stop de Florian Piento (France, Japon)
Mention spéciale : Seven Minutes in the Warsaw Ghetto de Johan Oettinger (Danemark)
Prix Sacem de la musique originale : Modern No. 2 de Mirai Mizue (Japon)
Prix du jury junior pour un court métrage : História d’EsteI de Pascual Pérez (Espagne)
Prix du public : Second Hand d’Isaac King (Canada)

* Films de télévision et de commande

Cristal pour une production TV
: Secret Mountain Fort Awesome "NightmareSauce" de Pete Browngardt (États-Unis)
Prix spécial pour une série TV : Stella et Sam "Voyage sur la lune" de Dave Merritt, Raymond Jafelice (Canada)
Prix pour un spécial TV : Petit Gruffalo de Johannes Weiland, Uwe Heidschötter (Grande-Bretagne)
Prix du film éducatif, scientifique ou d’entreprise : Le droit de suite de Pierre-Emmanuel Lyet (France)
Prix du film publicitaire ou promotionnel : Red Cross "Stuff" d’Andrew Hall (États-Unis)
Prix du meilleur vidéoclip : We Cut Corners "Pirate’s Life" de Przemyslaw Adamski, Kartazyna Kijek (Pologne)

* Films de fin d’études

Prix du meilleur film de fin d’études : The Making of Longbird de Will Anderson (Grande-Bretagne)
Prix spécial du jury : Kyrielle de Boris Labbe (France)
Mention spéciale : Le jardin enchanté de Viviane Karpp (France)
Prix du jury junior pour un film de fin d’études : Friendsheep de Jaime Maestro (Espagne)

* Autres prix

Prix Unicef : Couleur de peau : miel de Laurent Boileau, Jung Henin
Prix Fipresci : Tram de Michaela Pavlátová
Prix Canal+ aide à la création pour un court métrage : Una furtiva lagrima de Carlo Vogele (Luxembourg)

Le cinéma d’animation en progression sur l’année 2011

Posté par MpM, le 7 juin 2012

Alors que le Festival du film d'animation d'Annecy bat son plein, le CNC a publié pour la 4e année consécutive une étude sur le marché de l'animation. On y apprend que les entrées des films d'animation ont connu une forte progression en 2011 (+7 %) avec 32 millions d’entrées, soit le plus haut niveau depuis plus de dix ans. Les neufs films français (sur les 34 longs métrages ayant fait l'objet d'une exploitation en salles sur cette période) réalisent à eux-seuls 4,58 millions d'entrées, soit près de 15% de part de marché.

Côté recettes en salles, la progression est de 6,8 % avec plus de 211 millions d'euros tandis que dans un marché de la vidéo physique en recul, les ventes de longs métrages d’animation augmentent de 12,8 % pour atteindre 133 M€, soit 17,4 % du chiffre d’affaires du cinéma en vidéo.

Enfin, le public du cinéma d'animation semble se diversifier, puisqu'il est composé à part quasiment égale d’enfants et d’adultes, avec une percée des jeunes hommes entre 15 et 24 ans pour les films en 3D.