Cécile de France, MC des Césars 2014

Posté par vincy, le 2 décembre 2013

cécile de france casse tete chinoisL'annonce a été faite par Cécile de France elle-même sur le plateau du Grand Journal ce soir, sur Canal +, la chaîne qui diffuse la cérémonie des Césars. Face à Antoine de Caunes, maître de cérémonie depuis plusieurs années de la soirée (depuis 2008, avec un hiatus en 2010), la comédienne belge a confirmé qu'elle animerait les prochains Césars, le 28 février prochain.

Cette 39e édition sera donc féminine. Jane Birkin (co-animatrice), Ève Ruggieri, Clémentine Célarié (co-animatrice), Géraldine Pailhas, et Valérie Lemercier (trois fois, dont une en co-animatrice) ont déjà relevé le défi par le passé.

Cécile de France est à l'affiche dès mercredi de Casse-tête chinois, de Cédric Klapisch. Elle avait reçu le César du meilleur espoir féminin pour le premier film de la trilogie, L'auberge espagnole, en 2003, puis celui de la meilleure actrice dans un second-rôle féminin pour le deuxième opus, Les Poupées russes, en 2006. Elle a été nommée trois fois dans la catégorie meilleure actrice (Fauteuils d'orchestre de Danièle Thompson et Quand j'étais chanteur de Xavier Giannoli en 2007 et Un secret de Claude Miller en 2008).

L'actrice avait déjà été la Maîtresse de cérémonie du 58e Festival de Cannes en 2005.

César 2012 : record d’audience pour une cérémonie longue et ratée

Posté par vincy, le 25 février 2012

Le palmarès, qui ne peut pas nous satisfaire évidemment, n'aura pas surpris grand monde - hormis peut-être la défaite de Maïwenn dans la catégorie réalisateur et le triomphe d'Omar Sy face à Jean Dujardin dans a catégorie acteur. Ces 37e César ont offert peu de moments mémorables durant les 2h45 de cérémonie au Théâtre du Châtelet. Pourtant Canal Plus a rassemblé 3,9 millions de téléspectateurs, soit 18% d'audience. Un record d'audience, et plus d'un million de téléspectateurs supplémentaires par rapport à l'an dernier.

La soirée commençait relativement bien avec un montage où l'animateur Antoine De Caunes, pas mauvais mais un peu tiède, s'incrustait dans quelques films césarisables (mais pas tous, hélas) et une transition entre la séquence de danse de Polisse à l'écran puis sur la scène, avec JoeyStarr et ses quelques pas de danse au public. Puis tout a déraillé. Des présentations trop longues, des textes mal rythmés, pas très bien écrits (les gags s'éternisaient) offrant de grands moments de solitudes aux intervenants, ont plombé l'ambiance. Malgré le talent de certains, difficile de rattraper ces baisses de tempo. D'autant que les discours des gagnants étaient souvent maladroits, peu inspirés et l'émotion manquait souvent.

Sans compter quelques dérapages en direct (Mathilde Seigner gâchant le César de Michel Blanc en faisant acte de favoritisme pour JoeyStarr), une série de présentations ratées (mention spéciale à celle d'Alexandre Astier) ou des plantages involontaires (qui pouvait comprendre le franglais de Michel Gondry quand il rendait hommage à Kate Winslet?).

On sauvera cependant quelques séquences :  l'arrivée sur scène de Kate Winslet (quelles formes), le beau montage en l'honneur d'Annie Girardot, la vanne sur Megaupload, deux trois discours (Michel Blanc, Omar Sy, la monteuse de Polisse), l'humour décalé de Sara Forestier, le clin d'oeil de Valérie Lemercier, la surprise rédemptrice de Mathieu Kassovitz (qui avait enflammé Twitter en insultant les Césars, comme Dany Boon les avait critiqué violemment avant de venir en remettre un). On peut aussi avoir été charmé par la tentative de Julie Ferrier de nous faire rire avec le dressage d'animaux...

L'intervention la plus drôle fut sans conteste celle de Laurent Lafitte, génial Maître de Cérémonie des Molières l'an dernier, et qui nous aura fait regretté de ne pas être celui des Césars cette année : en remettant le César du meilleur film étranger, il commence à égrainer la liste des nommés dans la catégorie du meilleur français dans une actrice américaine (avec une forte connotation sexuelle assez réjouissante, vidéo).

Reste le côté "fashionista". On ne jouera pas les critiques capillaires (le roux de Bérénice Bejo) ou vestimentaires (la robe de Carmen Maura). Mais notons cette année que les décolletés étaient plongeants. Un défilé de seins était offert à tous les regards (et certaines poitrines auraient affolé le téléspectateur si l'écran était en 3D : Aure Atika, Valérie Bonneton, Sylvie Testud, Kate Winslet ...). C'est sans doute l'explication à ce record d'audience digne de Miss France.

3 catégories des César font leur 5 à 7

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

L'assemblée générale de l'Académie des arts et techniques du cinéma a décidé de donner davantage de visibilité à trois catégories reines des César, qu'elle organise. Il y a deux ans, le nombre de nominations pour les films était déjà passé de 5 à 7. Cette année, à leur tour, les réalisateurs, acteurs et actrices ne seront plus cinq mais sept.

Les 37e César se dérouleront le 24 février sous la présidence de Guillaume Canet. Pour la huitième fois, Antoine de Caunes sera le Maître de cérémonie.

Le public pourra voir les films en compétition au cinéma parisien Le Balzac du 8 au 22 février.

Jodie Foster présidera les 36e Cesar

Posté par vincy, le 10 janvier 2011

Actrice doublement oscarisée, réalisatrice (The Beaver sort cette année avec Mel Gibson), productrice et surtout adulée du public français (elle est souvent citée comme l'actrice hollywoodienne la plus populaire), la "smart girl", révélée dans Taxi Driver à 14 ans (Palme d'or), Jodie Foster présidera la cérémonie des Cesar le 25 février prochain. La soirée sera animée par Antoine de Caunes.

Pourquoi ne pas profiter de sa présence sur le sol français après tout? Elle va tourne Le Dieu du carnage dans les studios de Bry Sur Marne en Région Parisienne sous la direction de Roman Polanski à partir de février (voir actualité du 4 novembre 2010). C'est la première fois depuis 1993 (Marcello Mastroianni) qu'un Président de cérémonie n'est pas de nationalité française, et la 9e fois en 36 ans.

Bilingue, Jodie Foster a tourné en langue française dans Moi fleur bleue d'Eric Le Hung, Le sang des autres de Claude Chabrol et Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Elle se double elle-même en français. Considérée comme enfant prodige du cinéma hollywoodien, tout en étant farouchement indépendante du système, elle a porté sur ses épaules huit gros succès du box office entre 1991 et 2006 (le plus important restant Le silence des agneaux). Du mélo au thriller, Jodie Foster a tissé un lien fort avec le public, considérée comme l'une des rares comédiennes à l'égal des hommes grâce, notamment, à des personnages aussi virils que sensibles.

La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy : pas si fou

Posté par Morgane, le 30 novembre 2009

La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy"On ne me parle pas quand je cuisine."

L'histoire : Dix ans après L'homme est une femme comme les autres, Simon Eskenazy est devenu un grand interprète de musique traditionnelle juive.Il voit successivement débarquer sa mère envahissante, son ex-femme, son fil de dix ans qu'il n'a jamais vu et Naïm, un jeune travesti musulman qui va changer sa vie.

Notre avis : Pour La folle histoire d’amour de Simon Eskenazy, véritable suite de L’homme est une femme comme les autres, on retrouve le même réalisateur, Jean-Claude Zilbermann, ainsi que certains acteurs comme Antoine de Caunes, Elsa Zilberstein et Judith Magre. Dix ans plus tard, en pleine canicule parisienne, on croise donc à nouveau Simon Eskenazy (Antoine de Caunes) qui est devenu un clarinettiste hors pair de renommée mondiale. Divorcé de Rosalie, la quarantaine passée, il assume parfaitement son homosexualité mais sa vie sentimentale est loin d’être calme, tiraillée entre Raphaël, un jeune professeur de philosophie et Naïm, un transsexuel musulman. Pour rendre son quotidien encore plus mouvementé, sa mère, malade, vient s’installer chez lui et son ex-femme lui propose de rencontrer son fils de dix ans qu’il n’a jamais vu.

Sexualité, religion, lien entre les générations...

Jean-Claude Zilbermann, avec un ton qui sait rester très léger et sur le mode de la comédie, aborde de nombreux sujets, parfois délicats. Se croisent alors la question de la sexualité et de la religion, de l’identité, des générations, etc. A travers le personnage de Naïm et de sa relation aux autres, le film nous entraîne vers l’intolérance, le mensonge, la recherche de soi. La relation cachée que Simon entretient avec Naïm prend de plus en plus de place dans sa vie. Mais il refuse de l’avouer à son entourage et se retrouve confronté à une famille juive ancrée dans des idées très arrêtées, tiraillé entre le besoin de se cacher et l’envie de crier son amour. Il reste en retrait, se cachant et se trouvant des excuses, évitant de mettre ses sentiments à nu tandis que Naïm (ou Angela ou bien encore Habiba, selon l’habit et les circonstances) est très à fleur de peau, laissant ses émotions exploser au regard de tous et se sentant plus fort, plus aimé, plus regardé lorsqu’il revêt ses habits féminins. La relation qui s’instaure et qui grandit entre les deux personnages se complexifie quand l’on comprend que Naïm a besoin de son apparence féminine pour affronter le monde alors que Simon ne demande, lui, qu’à l’aimer pour ce qu’il est.

Un autre sujet vient se greffer à la vie de Simon, celui des générations et des liens qui les unissent. Au moment où sa mère s’installe chez lui, c’est son fils de dix ans qui débarque dans sa vie, petit génie, clarinettiste et totalement bilingue. Simon ne réussit pas à trouver la fibre paternelle qu’il aimerait pourtant savoir sommeiller en lui. Tout comme dans la relation avec sa mère, dont il reste distant, Simon est encore une fois en retrait, comme pour se protéger, là où, Naïm est à l’inverse beaucoup plus expansif et attaché aux personnes qui l’entourent. Ce dernier réussira d’ailleurs à tisser des liens avec Yankele (le fils de Simon) et Bella (la mère de Simon) très facilement alors que Simon lui-même, maladroit, ne sait pas trop sur quel pied danser. Vivant dans un présent très fort, Simon a du mal à se tourner aussi bien vers le passé que vers le futur et cette idée de lien unissant plusieurs générations se concrétise difficilement dans son esprit.

L’équilibre de sa vie est alors plutôt précaire. Celui du film aussi parfois. Car à vouloir aborder de trop nombreux sujets, on risque de s’y perdre ou du moins de s’emmêler un peu les idées…

César : l’audience s’effrite, l’ambiance se maintient

Posté par MpM, le 2 mars 2009

Antoine de CaunesLa 34e cérémonie des César diffusée en clair sur Canal + entre 21 h et 23 h a accusé une petite baisse de forme avec seulement 2,18 millions de téléspectateurs au rendez-vous (11,4% du total) contre 2,4 millions (11,9%) en 2008 et 2,3 millions (12%) en 2007. Le record d'audience de la Cérémonie demeure les 3,3 millions de téléspectateurs réunis en 2005 par le présentateur de l'époque, Gad Elmaleh.

Au mieux de la soirée (vers 23 h 10), Antoine de Caunes est tout de même parvenu à attirer 3,4 millions de personnes, juste avant la révélation des lauréats dans les catégories les plus prestigieuses, meilleur film, meilleur réalisateur et meilleurs acteurs. Certains spectateurs regardant la télé sur le réseau non hertzien (notamment free et numéricable) ont toutefois eu la mauvaise surprise d'être coupés avant la fin : en raison du retard pris par la cérémonie, le cryptage s'est automatiquement mis en route vers 23 h 30, heure à laquelle devait commencer le film programmé par Canal +...

On retiendra de cette soirée la tentative louable d'apporter un peu de légèreté à la litanie des prix avec une mention spéciale pour les fausses publicités mettant notamment en scène Carole Bouquet et Pilodent, un produit pour appareil dentaire, et Valérie Lemercier et Matranche, un jambon sulfureux... Moins réussis, voire complètement ratés, le reportage bébête sur la culture bio des César et surtout l'intervention de Julie Ferrier (singeant une actrice prête à tout pour réussir) lors de la remise du César du court métrage, prouvant une nouvelle fois le peu de respect accordé à cette catégorie pourtant prédominante du cinéma français (d'après Unifrance, la vente des courts métrages français à l'étranger aurait représenté au moins 300 000 euros en 2007, soit plus du double de 2006).

Côté personnalités, en plus de la présence glamour de Sean Penn et de Dustin Hoffman, on a remarqué la venue "inattendue" de Dany Boon qui a plutôt bien rattrapé son mouvement de mauvaise humeur de début février tandis que c'est une très touchante Julie Depardieu, tout de noir vêtue, qui a remis le César du second rôle masculin en rendant hommage à Guillaume Depardieu : "Ce qui m'anime, moi, ce soir, c'est l'âme de mon frère qui nous regarde peut-être." Enfin, plutôt insolite, l'apparition d'Arnaud Desplechin venu chercher le César du second rôle à la place de son acteur , qui a bafouillé un assez cocasse : "Je ne suis pas Jean-Paul Roussillon, je suis le réalisateur".

Une piste pour relancer l'intérêt du public l'an prochain ? Peut-être moins de blabla corporatiste et politiquement correct, au profit de propos intelligibles sur le cinéma, mais aussi plus d'extraits et de rencontres, voire de show, pour gommer l'aspect figé d'une cérémonie qui a de plus en plus l'air d'être exactement la même chaque année.

César : le clin d’oeil du papa à sa fille

Posté par vincy, le 27 février 2009

Le saviez-vous, Le film préféré d'Emma de Caunes est ... Chantons sous la pluie. L'introduction de son père, Antoine de Caunes, est donc un clin d'oeil appuyé. Emma en a parlé en détail, avec passion et expertise, dans l'émission n° 84 de Plan(s) Rapproché(s) diffusée sur TCM.

César : dans les coulisses

Posté par MpM, le 27 février 2009

Entre ennui et exaltation, les coulisses de cette 34e édition des César bruissent de mille bruits à l'approche de l'ouverture de la cérémonie. Comme ils n'ont pas grand chose d'autre à faire, les journalistes font connaissance dans le fameux Studio A où, d'ici quelques minutes, défileront les heureux lauréats. Un écran de contrôle donne un aperçu de la salle du théâtre du chatelet. Vide, puis se remplissant peu à peu. Les flashs crépitent et chez les journalistes, le jeu commence. "C'est qui, elle ?", "Tiens, Sandrine Bonnaire et Diane Kruger ont des nattes !", "Et Vincent et Monica, qu'est-ce qu'ils ont ?" C'est vrai que le couple le plus glamour du cinéma français, Vincent Cassel et Monica Bellucci (nos Brad-Angelina à nous), n'a pas l'air dans son assiette. Mince, il y a donc une vie, banale et complexe, en dehors de l'écran ?

La temps de se poser la question, la cérémonie est déjà commencée, sous le signe des hommages. Hommage à Georges Cravenne, bien sûr, le fondateur des César, mais aussi à Claude Berri, par le biais du discours de la présidente Charlotte Gainsbourg (citant le mot de Coluche). Hommage enfin à la comédie musicale, grâce à Antoine de Caunes, animateur de la soirée, chargé de sa bonne cohérence autant que de l'ambiance. Ca commence en musique et avec des entrechats, comme un signe de flamboyance, de rythme, et d'allégresse...

Choron, Charlie et compagnie…

Posté par vincy, le 19 décembre 2008

choron derniere.Choron dernière, documentaire tourné avant le décès de Georges Bernier (alias le Professeur Choron) en janvier 2005, allait enfin sortir en salles le 7 janvier 2009. L'alter-médiatisme est en vogue : on attaque Le Canard, Charlie et Siné se font la guerre, Charlie en documentaire à Cannes, on ressuscite même Choron dans Coluche, l'histoire d'un mec, film de fiction réalisé par Antoine de Caunes.

Ce documentaire de Pierre Carles et Martin, qui ne faisait de mal à personne (avec une trentaine de copies, son impact médiatique était forcément faible), semble déranger ... pour d'étranges raisons.  Cabu, Philippe Val et Wolinski assignent en référé aujourd'hui la société 3B productions et le distributeur indépendant Tadrart Films, "pour utilisation des noms (sur l’affiche et le site internet) « CABU, PHILIPPE VAL ET WOLINSKI », à « des fins lucratives et ce afin de susciter l’intérêt du public et de créer une réelle confusion, en l’occurrence, quant à leur participation choisie à une œuvre cinématographique".

Ceci nous rappelle l'histoire d'un mec, Paul Lederman, producteur lucratif pour ne pas dire un peu possessif de ce qui ne lui appartient pas vraiment, qui avait chercher des noises aux producteurs et distributeur de Coluche, sous prétexte que l'affiche et le titre reprenaient l'expression de l'humoriste "C'est l'histoire d'un mec..." Il fut débouté et parti dépité. mais l'affaire tua la sortie du film.

Mais ici l'histoire choque davanatge. Il s'agit d'une oeuvre très indépendante, peu susceptible de rapporter l'argent investit il y a longtemps dans sa production. Surtout, les attaquants, à l'esprit autrefois libertaire, et en tout cas certainement pas mercantile, abuse de la judiciarisation de notre société pour obstruer la sortie d'un film.

Des apôtres anars ou de gauche qui ne supportent pas qu'on utilise leurs noms, alors qu'ils sont publiquement liés au Professeur Choron depuis trente ans et plus, car affinités. Tout ça pour quoi? Si le film ne peut pas sortir, que gagnent-ils? Empêcher le film d'être vu? On est loin de la liberté d'expression qui fait leur richesse et leur réputation... Alors, les gentlemen sont-ils déguisés en salauds?

Car ce procès peut aussi asphyxier les deux petites entreprises... Selon Rue89, les plaignants demandent que les producteurs leur versent à chacun 4 000 euros et, solidairement, 1 500 euros. En outre, les producteurs pourraient avoir à payer les frais de justice et une astreinte de 10 000 euros par infraction constatée. Pour l'instant les autres noms mentionnés -  Cavanna, Marc-Edouard Nabe, Siné et Vuillemin - n'ont pas portés plainte.

Derrière cette affaire, on se dit surtout que les plaies ancestrales ne sont pas refermées. Dernier directeur de Charlie Hebdo ancienne version, le Professeur Choron, n'avait pas été consulté par Val, Wolinski et Cabu lors de la renaissance du titre en 1992, et contrairement aux autres, comme Cavanna, Delfeil de Ton ou Siné, il ne fut pas réintroduit dans la famille... Aujourd'hui encore, on prefère qu'il soit oublié. Gageons que Pierre Carles se vengera chaudement en mettant son documentaire sur Internet.

César : le discours (non censuré) de Mathieu Amalric

Posté par vincy, le 24 février 2008

« (Antoine, tu le lis avec hésitation et bafouillements)

Oui bon ben... euh... alors là on frôle le n’importe quoi :
Lindon ; trois fois nommé, zéro compression
Darroussin ; deux fois... nada
Michel ; quatre fois comme acteur... résultat blanc
Et le pompon, Jean Pierre Marielle. Sept fois nommé !!! Et jamais la fève, même pas
pour les Galettes.
Chapeau ! ... De Panama, d’où je vous fait un vrai faux-Bon...D.
L’autre vilain de Lonsdale aussi il paraît.
Enfin, mouais, mais... non ce qui fait plaisir, c’est que le Scaphandre, c’est bien la preuve qu’un acteur n’existe qu’à travers, qu’en regard de ses partenaires. Parce que qui voit-on à l’image, qui fait prendre vie au Jean-Do de fiction ?
C’est Chesnais, c’est Ecoffey, Arestrup, Watkins. Ce sont Marie-José, Olatz, Consigny penchées vers lui, vers moi, vers vous, tendres, drôles et attentives.
C’est Marina en Vierge Marie, c’est Emmanuelle Seigner qui joue pas la Sainte et qui du coup donne corps, chair et souffrance à Bauby. Ta fille aussi, Emma qui carrément provoque le miracle. Et c’était Jean-Pierre Cassel, doublement.
Le Papillon c’est la preuve que, quand il y a un réalisateur, les techniciens sont des roseaux pensants. Que tout se mélange, que sur un plateau tout est dans tout, qu’on peut être, (ce joli mot), une équipe PAS technique... parce que franchement qui c’est l’Acteur quand c’est Berto, le caméraman qui fait, qui EST le regard.
C’est LUI qui, par les mouvements de sa caméra crée les mouvements de la pensée de Jean-Do.
Oui, quand il y a un réalisateur... Julian.
Je pense fort à une autre équipe. Celle, médicale, de l’Hôpital Maritime de Berck-sur-Mer où on a tourné et où Bauby a passé un an et demi. Le vrai et le faux, la réalité et la fiction... on ne savait plus. D’ailleurs c’est drôle, je me souviens. Le décor de la chambre, pour avoir plus d’espace, était reconstituée dans une grande salle au rez de chaussée de l’Hôpital, la salle des fêtes. Avec au dessus de la porte, une enseigne en grosses lettres rouges : CINEMA. Ça ne s’invente pas. »

Voici maintenant la partie non lue :

« Mais la salle de cinéma. Oui, la SALLE de cinéma, elle, doit pouvoir continuer à s’inventer.

"A lire à la lumière. Et à diriger sur notre nuit" Notre musique.
Insupportable "trompe l’œil" des multiplexes. Les chiffres comme seule ligne d’horizon. Aveuglement, brouillage, gavage, lavage. Et quelle solitude. Vous avez déjà parlé à quelqu’un dans un multiplexe ? Pas moi. D’ailleurs c’est impossible, ce qui compte c’est le flux. "Circulez s’il vous plaît, y’a rien à voir" . Au suivant ! bande de Brel.

Alors que le travail souterrain, patient, divers, dédié au public, aux écoles, aux rencontres que font et ont envie de faire tellement d’exploitants de salle se voit de plus en plus nié aujourd’hui. La Question humaine n’aurait par exemple jamais fait autant d’entrées sans le travail de curiosité des exploitants de province et de l’ACRIF. Ce tissu de salles, que le monde entier nous envie, est notre cœur, nos
poumons. Sinon...

Sinon on va tous finir devant nos "home cinéma" à se tripoter la nouille...
Bons baisers de Panama...
Mathieu »

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Tout Mathieu Amalric sur Ecran Noir : portrait, films, interviews