L’Ecume des jours et Le Transperceneige caviardés à l’étranger

Posté par vincy, le 25 août 2013

Snowpiercer Le transperceneigeLes films voyagent parfois assez mal. Non pas en termes de box office, mais en arrivant dans un pays avec des versions tronquées. Le phénomène n'est pas nouveau. Étrangement, cela a touché deux films ces derniers mois.

L'Ecume des jours, de Michel Gondry, a ainsi été amputée de 36 minutes dans sa version internationale. Le film fonctionne médiocrement dans les territoires où il est sorti (hormis la Russie). L'écume des jours (Mood Indigo en anglais) est déjà sorti en Belgique, aux Pays-bas, en Turquie, en Hongrie, au Brésil, en Israël, en Pologne, à Hong Kong et dans les pays Baltes. Pour l'instant il cumule à peine 200 000 spectateurs. Il lui reste cependant quelques pays majeurs à conquérir (Australie, Italie, Espagne en septembre, Allemagne, Japon en octobre). Dark Horizons explique que c'est le distributeur australien Vendetta qui s'en est aperçu. Or, il semble que ce soit cette version "coupée" qui sera montrée à l'étranger. L'écume des jours "light" a été monté par Tariq Anwar (Le discours d'un roi).

Harvey aux ciseaux d'argent

Pour l'instant, personne ne sait qui a ordonné ce saccage cinématographique. En revanche, pour Snowpiercer, le Transperceneige, le nouveau Bong Joo-ho qui fera la clôture du Festival de Deauville, on connait le responsable du remontage pour une des versions internationales du film. Harvey Weinstein, qui distribuera le films aux Etats-Unis, au Royaume Uni, en Australie/Nouvelle-Zélande et en Afrique du Sud, n'a pas hésité à demander qu'on coupe 20 minutes du films et qu'on y ajoute une voix-off explicative (tout ce qu'on aime) en prologue et en épilogue. Le film dure ainsi 1h46 au lieu de 2h06.
Explication selon Tony Rayns, programmateur dans des Festivals, rapportée par Inside Films : "The Weinstein Company veut être sûr que le film sera compréhensible par un public dans l'Iowa et l'Oklahoma." Il est plus bête qu'ailleurs? Apparemment, le réalisateur a coupé des scènes d'ordre psychologique pour en faire un pur thriller d'action. L'acteur principal, Chris Evans, n'a pas manqué lors d'un entretien à Collider, de juger la "folie" de Weisntein comme "délicate".

Car Weinstein n'en est pas à sa première fois, ayant coupé Shaolin Soccer, Hero et même Princesse Mononoke pour leur sortie US.

En France, le film sortira dans sa version intégrale le 30 octobre.

Natalie Portman et Chris Evans passent derrière la caméra

Posté par vincy, le 2 août 2013

Après James Franco, Angelina Jolie, Scarlett Johansson, Ryan Gosling, Joseph Gordon-Levitt, Dustin Hoffman et Keanu Reeves, ce sont Natalie Portman et Chris Evans qui se lancent dans la réalisation.

L'actrice oscarisée pour Black Swan aura mis six ans à se lancer dans l'adaptation d'Une histoire d'amour et de ténèbres (A Tale of Love and Darkness), le roman autobiographique de l'écrivain israélien Amos Oz. Il a été publié il y a dix ans. Natalie Portman avait acquis les droits en 2007. Le best-seller raconte l'enfance d'Oz durant les années 40, entre l'Ukraine, la Lituanie et Jérusalem. Portman sera également devant la caméra pour incarner la mère de l'écrivain, qui s'est suicidé quand il avait 12 ans. Le tournage doit débuter en janvier. A noter que le tournage se fera en hébreu, sa langue maternelle.

De son côté Captain America, alias Chris Evans, mettra en scène 1:30 Train. Il produira le film, en plus d'y jouer le rôle principal. le tournage commencera dès cet automne. Le scénario de Ron Bass (Rain Man, Le mariage de mon meilleur ami) et Jen Smolka est l'histoire d'une relation entre deux personnes qui se rencontrent à Manhattan et passent la nuit ensemble.

Après James Franco, Allen Ginsberg incarné par Daniel Radcliffe ?

Posté par vincy, le 5 décembre 2011

Allan Ginsberg continue de séduire Hollywood. Mais deux films en moins de deux ans, n'est-ce pas trop? Daniel Radcliffe est pressenti pour incarner le héros de la "beat generation" dans Kill You Darlings. Le film sera réalisé par John Krokidas, qui travaille parallèlement à la version longue de son court Slo-Mo. Le rôle devait échoué à Jesse Eisenberg. Harry Potter aurait eu le dernier mot. Krodikas, ancien étudiant de la New York University, a déjà réalisé quelques courts métrages sélectionnés dans les festivals du monde entier. Pour entourer l'acteur britannique, Chris Evans et Ben Whishaw étaient pressentis pour interpréter Jack Kerouac et Lucien Carr. Le film sera produit par Christine Vachon.

Radcliffe devra affronter les comparaisons avec James Franco, qui a interprété le même personnage dans Howl, sélectionné à Sundance et Berlin en 2010. Le film sort dans les salles françaises le 1er février 2012.

Allen Ginsberg (1926-1997) est un poète américain, homosexuel, membre fondateur de la Beat Generation. Howl, un long poème en prose, fut en son temps un scandale littéraire et fut ainsi très rapidement condamné et retiré de la vente pour obscénité. Ginsberg a même été considéré par le FBI comme une menace pour la sécurité intérieure. Il était de tous les combats : avec les pacifistes contre la guerre du Viêtnam, luttant contre les discriminations sexuelles, aux côtés des communistes, vantant une spiritualité bouddhiste et hindouiste stimulée par les drogues. Son oeuvre a fortement influencé l'émergence des idées hippies (on lui attribue d'ailleurs le slogan Flower Power).

Autant dire qu'il s'agit d'un rôle sulfureux, bien loin du magicien de Poudlard, qui attend Radcliffe.

Robert Downey Jr, Chris Hemsworth, Chris Evans, Jeremy Renner, Mark Ruffalo et Scarlett Johansson en tournage

Posté par vincy, le 2 mai 2011

C'est un projet à part, même à Hollywood. Walt Disney, en rachetant Marvel (voir actualité du 31 août 2009), a obtenu les droits de tous les super héros de l'éditeur de Comics. Une des bandes dessinées réunit Iron Man, Thor, Captain America, Hulk : Avengers (The Avengers), en français Les vengeurs, créée en 1963, est comme une quintessance du film de super-héros. Mais avant de pouvoir en faire l'adaptation, il y avait la nécessité d'attendre deux certitudes : 1) la disponibilité du casting et éventuellement le choix de certains acteurs 2) le succès de chacun des héros individuellement.

Pour le premier point, ils sont (presque) tous là ; en effet, Robert Downey Jr reprendra son rôle d'Iron Man, Chris Hemsworth celui de Thor, Chris Evans incarnera une fois de plus Captain America... De même, les seconds rôles ont répondu présents : Jeremy Renner (Oeil de Faucon dans Thor), Scarlett Johansson (Veuve noire dans Iron Man), Clark Gregg (l'agent Coulson), Samuel L. Jackson (Nick Fury). Grosse variante : l'incroyable Hulk. Eric Bana avait déjà passé le relais à Edward Norton. Ce sera finalement Mark Ruffalo qui déchirera son tee-shirt lorsqu'il aura ses colères vertes. On ajoute au casting Cobie Smulders (Agent Maria Hill, du SHIELD), Tom Hiddleston et Stellan Skarsgärd (respectivement Loki et le professeur Selvig, tous deux dans Thor).

Pour le deuxième point, il s'agissait d'attendre la sortie de Thor et Captain America. Le studio connaissait l'impact populaire d'Iron Man. Thor a rassuré assez vite : en quelques jours, il vient de récolter 93 millions de $ dans le monde avant même sa sortie américaine. Et Captain America (sous-titré The First Avenger) est prévu pour le 22 juillet. Les trois films sortent chez Paramount. Pour Disney, il s'agit donc de profiter de ces héros et le succès de leur franchise pour ramasser le cash avec une histoire les fédérant.

L'histoire, d'ailleurs : Lorsqu’un ennemi inattendu menace la sécurité du monde, Nick Fury, le directeur du SHIELD (l’agence internationale de maintien de la paix) monte de toutes pièces une équipe capable de préserver l’humanité du chaos…

Le tournage, qui se déroulera entre le Nouveau Mexique, l'Ohio et New York, a débuté mardi dernier sous la direction de Joss Whedon. Scénariste de Toy Story, Buffy contre les Vampires, Firefly et Dollhouse, il a aussi réalisé des épisodes d'Angel et Glee. Au cinéma, il n'a, à son actif, qu'un film, Serenity - l'ultime rébellion, qui fut, pourtant, un flop avec 39 millions de $ de recettes (autant que son budget). Le studio lui a donc adjoint une équipe de choc avec le chef opérateur Seamus McGarvey, la costumière Alexandra Byrne, le superviseur des effets visuels Janek Sirrs et celui des effets spéciaux Dan Sudick.

Le film sortira le 25 avril 2012 en France et le 4 mai 2012 en Amérique du nord.

Chris Evans est Captain America

Posté par vincy, le 24 mars 2010

chris evansAprès de nombreuses spéculations (et négociations), c'est finalement Chris Evans qui incarnera le super-héros de Marvel Comics, Captain America. Evans est connu pour avoir été La Torche Humaine dans Les Quatre Fantastiques, profitant de ses séquences pour se mettre régulièrement à poil et aguicher les spectatrices. On l'a aussi vu dans Le journal d'une baby-sitter, Cellular et Push.

Distribué par la Paramount, The First Avenger : Captain America, sortira en Amérique du Nord le 22 juillet 2011.  Il sera réalisé par Joe Johnston (Wolfman). Côté méchants, Hugo Weaving (The Matrix) s'amusera à faire Red Skull.

Evans a signé pour être le héros d'une trilogie.Mais surtout, il devra jouer les Captain America dans The Avengers, film qui réunira Iron Man (Robert Downey Jr), Thor (Chris Hemsworth), et Hulk (Edward Norton). Ce film sera dans les salles le 4 mai 2012.

Captain America était l'un des rôles les plus convoités à Hollywood. Il y a encore une semaine, les bruits courraient que Channing Tatum tenait la corde, face à Ryan Philippe, John Krasinski, Chace Crawford, Micgael Cassidy et d'autres.

Au bout de la nuit : sombre perdition

Posté par geoffroy, le 24 juin 2008

streetkings_keanureeves.jpgSynopsis: Tom Ludlow est le meilleur détective de l'Ad Vice, unité spécialisée de la Police de Los Angeles. Son supérieur, le capitaine Wander, ferme les yeux sur ses procédés souvent "hors normes" et le protège lors de l'enquête interne menée par le capitaine Biggs. Accusé à tort du meurtre d'un collègue, Ludlow doit lutter seul contre le système corrompu pour prouver son innocence.

Notre avis: La caution d’un grand nom au scénario – James Ellroy en l’occurrence – n’est pas toujours synonyme de qualité et encore moins de réussite. Référence avouée à la situation des flics de Los Angeles peu après les émeutes de 1992 qui firent 32 morts, Au bout de la nuit actualise une réalité sociale toujours aussi tendue et tente vainement d’investir des thématiques fortes comme la corruption policière, le fonctionnement du LAPD (Los Angeles Police Departement) et ses unités d’élite, le maintien de l’ordre et les tensions entre flics. Louable dans l’intention, inexistant à l’image.

Le réalisateur David Ayer (antérieurement scénariste de polars cyniques) est incapable de structurer un polar subtil faisant l’état des lieux d’une police à bout de souffle dépassée par des évènements extérieurs de plus en plus violents. Pire, il ne creuse pour ainsi dire jamais dans cette quête jusqu’au-boutiste d’un flic, Tom Ludlow (Keanu Reeves, plutôt bon), détruit aux méthodes expéditives. Polar noir gonflé à la mauvaise testostérone, Street Kings – titre anglais bien plus révélateur – survole tous ses enjeux pour devenir une vulgaire démonstration de force où l’épate se veut le fondement cinématographique d’une narration poussive. En clair, David Ayer en met plein la vue mais oublie en cours de route d’ancrer ses personnages dans une fonction et une psychologie qui auraient apporté ce brin de substance qui fait cruellement défaut au film. C’est un peu comme s’il suffisait de flinguer, de corrompre, de boire ou sniffer pour réaliser un film tendu et fort sur les violences urbaines, la corruption des institutions et les différentes formes de dépendances. Un peu plus de sinuosité n’aurait pas fait de mal à cet archétype mal dégrossi de film noir trop linéaire dans son traitement et son regard critique.

Cette direction scénaristique enferme l’immersion de Tom Ludlow dans la caricature et lisse jusqu’à l’os des axes de lecture pourtant pertinents. Rapports hiérarchiques, relation à la rue, démêlé avec les "bœufs carottes" made in USA ne sont ni magnifiés, ni développés, ni en interaction. Le film ne nous apprend rien sur l’institution que l’on ne sache déjà, tout en verrouillant son récit sur le mode esbroufe et révélations sans consistance. Il suffit de voir la psychologie du personnage interprété par Forest Whitaker pour en être assuré. L’emphase est telle qu’il frise à chaque plan le ridicule. A force de persévérance, il fini par le trouver à la fin du métrage dans un climax aussi absurde que grossier. Ne parlons pas de ce dernier plan saugrenu digne d’un film de super héros à la "Spider-Man" (sic).

David Ayer accouche sans nul doute d’un film basique assez bien photographié où le anti-héros devient un peu vengeur, un peu sauveur, un peu manipulé, mais seule réponse aux problèmes de corruption et de violences urbaines. La déraison l’emporte sur la cohérence et la violence engendrant la violence, la police de Los Angeles se voit dans l’obligation d’y répondre par la violence. Le monde est ainsi fait et Keanu Reeves étant Keanu Reeves, il aura le dernier mot et l’honneur sauf. Un conseil. Si vous voulez voir – ou revoir – un vrai grand film sur la corruption policière, faites un détour chez Mister Serpico.