Deauville way of life: une ouverture en toute sécurité

Posté par cynthia, le 4 septembre 2016

Oyé oyé cinéphiles, Deauville a ouvert ses portes étincelantes ce week-end sous le signe de la sécurité. Entre les vigiles qui ont doublé de volume (on joue à où est Charlie pour se retrouver entre collègues dans la foule) et les dispositifs anti-camion (des blocs de pierre qui font penser à Hunger Games), la ville n'a pas minimisé les moyens pour notre sécurité. Mais cela est loin d'être critiquable après les événements tragiques survenus dans notre pays et ce dispositif de sécurité (qui ne fait pas plaisir à tous les festivaliers) n'enlève en rien le glamour du festival normand.

Ce 42e festival s'est ouvert en l'honneur de la douce et belle Chloé Grace-Moretz venue chercher son prix du Nouvel Hollywood (on attend Daniel Radcliffe avec impatience) avant de continuer avec le film Infiltrator de Brad Furman avec Bryan Cranston et Diane Kruger. Entre films de flic, de drogue et biopic, nos rétines ont été émerveillées en quelques minutes. Nous ne pouvons pas dire la même chose pour le film Certain Women de Kelly Reichardt avec Kristen Stewart. En bref, si vous souffrez d'insomnie ce film vous aidera à trouver le sommeil...un sommeil comateux!

Heureusement Captain Fantastic de Matt Ross, The Free World de Jason Lew et Le Teckel de Wiener-Dog ont redoré le blason du cinéma américain lors de ce week-end d'ouverture. De quoi nous mette en bouche pour la semaine pluvieuse qui nous attend!

Des hommages à gogos

Deauville c'est aussi des hommages . L'occasion de voir des stars de prêts donner des discours émotifs. Outre la graine de star Chloé Grace-Moretz, Stanley Tucci l'acteur caméléon a foulé le tapis rouge et puis s'en est allé. Tandis que Michael Moore a posé un lapin justifié (problème familial) à l'assemblée tout en nous laissant avec son dernier petit bijou Where To Invade Next.

Le prochain hommage sera dédié à l'acteur le plus paradoxal qui soit: James Franco, l'intellectuel, le narcissique accro aux réseaux sociaux et aux multiples casquettes (acteur, producteur, réalisateur, écrivain et même peintre).

Deauville 2016: hommage à Stanley Tucci

Posté par cynthia, le 3 septembre 2016

stanley tucci

Son nom ne vous dit peut-être que vaguement quelque chose... mais son visage, lui, est impossible à oublier !

Chef de sécurité dans Terminal aux côtés de Tom Hanks, tueur dans Lovely Bones de Peter Jackson, scientifique sympathique dans Captain America : First Avengers, déjanté présentateur TV dans la saga Hunger Games ou encore papa cool d'Emma Stone dans Easy Girl, Stanley Tucci est ce que l'on peut appeler un caméléon. Aucun rôle ne lui résiste et ce n'est pas donc une grande surprise de voir que la 42e édition du Festival Américain de Deauville lui rende hommage ce soir.

Après la jeune étoile Chloé Grace-Moretz hier soir pour l'ouverture, ce sera au tour du grand Monsieur Tucci de fouler le tapis rouge de Deauville et de chercher sa récompense tant méritée !

Rappelons que l'acteur a débuté sa carrière en incarnant un soldat dans L'Honneur des Prizzi de John Huston avant de séduire l'esprit farfelu de Woody Allen dans Harry dans tous ses états.

En attendant de le retrouver dans le plus qu'attendu La Belle et la Bête de Disney aux côtés d'Emma Watson (Belle), Dan Stevens (la Bête) et Luke Evans (Gaston), nous avons hâte de le voir sous le soleil de Deauville ce soir. Serait-il chauve ou teint en violet comme dans Hunger Games ? Réponse dans quelques heures...

Deauville 2016 : prix Nouvel Hollywood à Chloë Grace Moretz

Posté par kristofy, le 3 septembre 2016

Le Festival de Deauville remet depuis quelques années des prix « Nouvel Hollywood » à un(e) jeune talent dont la fraîcheur et l’expérience en font un nouveau visage qui compte dans le cinéma. Avant Daniel Radcliffe en fin de festival, c'est Chloë Grace Moretz qui l'a reçu lors de la cérémonie d’ouverture de cette 42e édition.

Impressionnante, la jeune actrice, qui n’a même pas encore vingt ans, compte déjà une trentaine de titres dans sa filmographie  ! Elle est même au générique de films particulièrement prestigieux comme Hugo Cabret de Martin Scorsese, Dark shadows de Tim Burton ou encore Equalizer d'Antoine Fuqua.

Mais c'est le chiffre 3 qui symbolise le mieux son parcours :

- 3 remakes de films d’horreur : les classiques de la génération de ses parents sont nombreux à avoir fait l’objet d’un remake : enfant, elle est dans la nouvelle version de Amityville (son premier film), puis plus tard dans celui de Carrie (également décevant). Elle a plus de chance avec la nouvelle version de Laisse-moi entrer.

- 3 fois filmée par un réalisateur français : on la voit dans The Eye (un autre remake) de David Moreau et Xavier Palud, Sils Maria de Olivier Assayas, et Dark places de Gilles Paquet-Brenner

- 3 rôles d’ado espiègle et délurée : une petite sœur qui donne des conseils sur l’amour dans 500 jours ensemble, une justicière masquée dans Kick Ass et sa suite Kick-Ass 2, et une lycéenne qui devient amie avec une jeune femme qui séduira son père dans Girls Only.

Depuis, Chloë Grace Moretz est devenue une jeune femme qui, pour le moment, est principalement appelée pour des films qui séduisent les ados, comme La cinquième vague, Nos pires voisins 2, ou encore La petite sirène(en préparation). On a hâte de la retrouver dans quelques temps dans d'autres registres, telle une chenille devenant papillon, encore toute étonnée du chemin parcouru : « J'ai commencé à jouer à 6 ans, et je suis ravie que jouer ait pu devenir mon métier ».

Deauville rendra hommage à Michael Moore

Posté par vincy, le 19 juillet 2016

Le 42e Festival du cinéma américain de Deauville qui se déroulera du 2 au 11 septembre rendra un hommage au documentariste et auteur Michael Moore, en sa présence, à l'occasion de la présentation en avant-première de son nouveau film Where to Invade Next. Le film sortira en salles le 14 septembre.

Dans Where to Invade Next, Michael Moore enfile le costume de l’envahisseur qui débarque de l’autre côté de l’Atlantique. Son but ? Importer les meilleures pratiques des pays étrangers pour changer l’avenir des États-Unis. En pleine campagne présidentielle, où le match Hillary Clinton/Donald Trump s'annonce aussi violent qu'incertain, cela aurait pu faire l'effet d'une bombe. Malheureusement, sorti trop tôt, en février dernier aux Etats-Unis, avec un Michael Moore malade, et incapable d'assurer la promotion de son film, le box office avait été décevant (3,8M$).

Dans le communiqué, le Festival de Deauville rappelle que Michael Moore "promène sa caméra le long des chemins et, avec sa seule parole, tient tête aux hommes de pouvoir les plus féroces." Il "est un héros américain, protégeant son pays de son pire ennemi : les États-Unis. D’un film à l’autre, il cherche à dissiper un rêve américain bâti sur des mirages : la toute-puissance patronale avec Roger et moi ou The Big One, le port d’arme dans Bowling for Columbine, la politique militaire postcoloniale de Georges W. Bush dans Farhenheit 9/11 (Palme d'or à Cannes), l’avidité du système de santé dans SiCKO ou encore les dérives du modèle économique dans Capitalism: A Love Story. En bientôt trente ans d’activisme artistique, Michael Moore s’est imposé comme un maître en la matière, pétrissant le réel et la fiction pour en extraire toute la vérité."

Amy Berg: « Janis Joplin est devenue autant un symbole féministe qu’une légende musicale. »

Posté par kristofy, le 5 janvier 2016

Janis, documentaire d'Amy Berg, est le portrait de l’une des artistes les plus impressionnantes et une des plus mythiques chanteuses de rock et de blues du XXe siècle. Mais elle était bien plus que cela : au-delà de son personnage de rock-star, de sa voix extraordinaire et de la légende, c'était une femme sensible, vulnérable et puissante. Le documentaire est l’histoire d’une vie courte, mouvementée et passionnante qui changea la musique.

Ecran Noir : Une des premières question du film à Janis Joplin est ‘pourquoi est-ce que tu chantes’, de la même façon pourquoi ce documentaire à propos de Janis Joplin ?
Amy Berg : En fait, je voulais faire ce documentaire depuis longtemps, depuis 8 ans environ. Je pense que Janis Joplin est l’une des femmes les plus inspirantes de notre temps. Je me sens profondément connectée à sa musique, elle chante d’une façon très particulière qui semble unique. J’ai toujours pensé que l’histoire de sa vie et des ses luttes serait un film très intéressant à faire au regard de la Femme d’aujourd’hui. Il y a aussi cette sorte de mythologie du ’club des 27’ avec ces musiciens morts à 27 ans comme Jim Morrison, Jimi Hendrix, Kurt Cobain, Amy Winehouse… Je crois qu'il y a un héritage différent selon les chanteurs ou chanteuses. On se souvient de ces chanteurs davantage pour leur talents de musiciens, pour leur groupe, pour ce qu’ils ont apporté de nouveaux ou de différents à la musique. Pour ces chanteuses je crois qu’on a d'abord en tête la cause de leur mort par overdose dans une chambre. Une autre raison de faire ce film était justement de ne pas relier Janis Joplin à l’usage de drogue. Janis a eu des expériences très fortes avec le fait d’être sur scène, avec le fait d’être célèbre et d’avoir des fans. Janis a eu beaucoup d’expériences heureuses dans sa vie autant en amour qu'en musique, et il faut que ça soit tout ça dont les gens doivent se souvenir.

EN : On découvre les débuts de Janis qui va s’imposer comme la leader de son groupe de musique composé d’hommes…
Amy Berg : Janis a voulu évoluer aussi vite que possible dans l’industrie musicale, qui est un univers dominé par les hommes et qui l’était encore plus durant les années 60. Très vite Janis a su attirer et captiver un public qui venait que pour elle, de fait les autres musiciens se sont retrouvés relégués à un second plan : le groupe disparaissait presque derrière ses performances à elle. Janis chantait avec son cœur de telle manière qu’il n’y ait plus de barrière entre elle et le public, il y avait presque communion. Elle est devenue quasiment la première femme star du rock.

EN : Le film semble progresser à la façon de chapitres rythmés par la lecture d’extraits de lettres de Janis Joplin, d’où viennent ces lettres ?
Amy Berg : Janis avaient écrit beaucoup de lettres à sa famille, surtout aux débuts de sa carrière. En préparant ce film j’ai pu voir ces lettres, Janis y raconte beaucoup de choses sur elle-même que personne ne savait. C’était important pour moi de montrer qu’elle avait aussi une personnalité douce et vulnérable en dehors de la scène, alors qu’elle s’impose puissante sur scène. J’ai retenu en particulier de ses lettres le rapport de Janis avec la célébrité. J’ai demandé à la chanteuse Cat Power de lire des extraits de lettres en voix-off, la tonalité de sa voix à elle correspondait la vulnérabilité des écrits de Janis. Les lettres qu’elle a écrites à ses copais Peter puis David ont d’ailleurs une part importante dans le montage. Elle avait rencontré Peter lors de son premier voyage à San Francisco, il était devenu son fournisseur de drogue puis il y a eu leur projet de mariage, mais il n’est jamais venu à la cérémonie. Ce genre d’évènement qui fait un cœur brisé a aussi fait de Janis une chanteuse de blues, sa vie personnelle est liée sa vie de chanteuse. Il y a en particulier l’histoire de ce télégramme de David qu’elle n’a pas reçu et qui je crois aurait pu éviter sa mort prématurée.

EN : Pourquoi avoir choisi de réaliser ce film avec la forme d’un documentaire plutôt qu’une fiction façon biopic ?
Amy Berg : La problématique du documentaire est de se baser sur des archives, quelle qu’en soit la qualité ou la quantité, d’ailleurs pour une certaine partie de l’histoire à raconter c’était un challenge car on n’avait pas de représentation visuelle de ces moments. Par exemple la rupture qu’on vient d’évoquer entre Janis et Peter, il n'y a que une seule image de lui que j’utilise d’ailleurs à un deuxième moment. J’ai contacté la fille de ce Peter qui m’a dit qu’elle n’avait pas plus d'images à cause d’un incendie. On doit faire face à ce genre de chose, à un certain manque de ressources pour raconter un moment de l’histoire en y étant tout de même le plus fidèle possible. Quand on fait un biopic il est bien entendu possible de tout recréer avec des décors et des acteurs. La chose impossible avec un biopic c’est de remplacer la vraie Janis par quelqu’un d’autre, une actrice aurait pu l’imiter un peu mais pas sa voix et ça n’aurait pas du tout été la Janis Joplin. Il y a par exemple ce projet de film sur Nina Simone et c’est pareil : il fallait montrer des images de la vraie chanteuse et pas une actrice (ndr : What Happened, Miss Simone? au festival de Berlin 2015, visible sur Netflix). Janis Joplin était une telle nature et une telle voix unique qu’il était impossible pour moi d’envisager une actrice.

EN : En quoi la vie de Janis des années 60 est-elle exemplaire pour le spectateur d’aujourd’hui ?
Amy Berg : Il y a eu des comparaisons entre mon film et le documentaire sur Amy Winehouse (ndr : Amy au festival de Cannes 2015, en salles le 8 juillet dernier, favori pour l'Oscar du meilleur documentaire) parce qu’il s’agit de deux femmes chanteuses très populaires et mortes à peu près de la même façon au même âge. C’est très différent pour Amy Winehouse qui a eu un rapport terrible avec la célébrité, elle détestait la façon d’être traquée par les médias, et elle a foiré plein de concerts. Pour Janis Joplin c’est très différent, elle aimait vraiment chanter en concert, la scène c’était communiquer avec ses fans, elle appréciait les choses bénéfiques de la célébrité. Janis c’était une tout autre génération où ce qui était souhaitable pour une femme à cette époque était par exemple de devenir une institutrice, une femme au foyer, fonder une famille, mais pas du tout chanteuse. En fait la célébrité et devenir une star était un moyen de faire accepter ce choix de vie dans la musique. A l’époque de Janis la célébrité était presque une nécessité, comme pour obtenir confirmation de son talent. A notre époque une célébrité surexposée comme Amy c’est plutôt un fardeau. Depuis les années 60 c’est Janis Joplin qui a planté un drapeau dans le monde de la musique pour les femmes. Elle a ouvert la porte pour d’autres chanteuses fortes et indépendantes qui allaient arriver après : Pink, Courtney Love, Linda Perry, Juliette Lewis, Amy Winehouse, Lana Del Rey… Janis Joplin est devenue autant un symbole féministe qu’une légende musicale.

Deauville way of life: la semaine de la névrose

Posté par cynthia, le 15 septembre 2015

Oyé oyé cinéphiles ! Après un weekend bien chargé, retour sur notre périple journalistique durant cette semaine du 41e Festival du cinéma américain de Deauville.

Lundi, ou le jour où nous sommes mort d'ennui de bon matin

experimenterDeauville est un festival très sympathique. En effet, lorsqu'un film est projeté en avant-première à 20h et que vous avez une chance sur 40000 d'avoir une place, (donc plus de chance de gagner au Loto, partir vivre à Las Vegas et épouser Paul Walker, que Dieu ait son âme), les organisateurs proposent pour les journalistes non VIP une projection presse de beau matin.

C'est ainsi que nous avons débuté la semaine avec Experimenter de Michael Almereyda, l'histoire vraie de l'expérience de Milgram qui consistait à faire croire à certaines personnes qu'ils infligeaient des décharges électriques à d'autres individus. Cette expérience a été créée afin de trouver une réponse aux actes abominables de la Seconde Guerre Mondiale.

Sujet intéressant n'est-ce pas ? Seulement le sujet ! Entre des tirades interminables et incompréhensibles, un éléphant qui apparaît d'un coup (rassurez-vous, il n'était pas rose) et des effets visuels qui se veulent originaux mais qui sont ennuyeux, Experimenter est aussi captivant qu'un dîner aux chandelles avec un clown dépressif et sous Xanax !

Afin de nous réveiller nous nous sommes enfermés dans nos appartements avec un café plus que corsé (à la limite de la cocaïne) avant de visionner Day out of days de Zoe Cassavetes, une satire du Hollywood d'aujourd'hui : une actrice de plus de 40 ans qui lutte afin de continuer à faire son métier dans une société où, après 30 ans, vous êtes considéré comme une épave. Notre niveau de névrose a augmenté ensuite d'un cran avec le juste mais pas énorme Tangerine de Sean Baker. Filmé à l'aide d'un Iphone 5, ce film est une satire (encore) de Los Angeles à travers le monde de la transsexualité. Même si le sujet est à la mode, le trash (songé mais pas dévoilé) manque cruellement à l'appel de nos rétines assoiffées.

Mardi, et Dieu créa Al Pacino

Troisième jour de la compétition Al Pacinoet toujours pas un équivalent aux petits bijoux de l'année passé (le prodigieux Whiplash entres autres). De bon matin Dixieland de Hank Bedford où le film le plus cliché de la semaine. Un ex-taulard qui tente de se remettre dans le droit chemin tombe amoureux d'une stripteaseuse qui a sérieusement besoin d'argent, etc.

Entre une scène de striptease longue, ennuyante et vulgaire, le stéréotype d'une maman roturière et aussi bien fringuée que Kim Kardashian et une fin courue d'avance, nous avons regretté d'avoir sauté le petit déjeuner !

Quoique vu le film d'après (Green Room de Jeremy Saulnier) nous avons bien fait de ne pas manger de la journée. Des bras coupés, une gorge arrachée en direct par un gros toutou méchant, notre estomac a joué aux montagnes russes et nous ne nous sommes pas éclatés comme à Disneyland !

L'éclate est arrivée à 20h avec Al Pacino et son film Danny Collins de Dan Fogelman. Voir un grand Monsieur tel que lui incarner une ex star de la chanson qui chante pour les plus de 50 ans à la manière de Franck Michael et se drogue à ses heures perdues tant sa vie l'ennuie, nous a pas mal émoustillé les globes oculaires !

Mercredi, ou la journée du sexisme (merci Vincent Lindon)

Elisabeth Olsen et Vincent LindonJames White de Josh Mond nous met en appétit mais pas de quoi dévorer un siège de cinéma non plus. Puis l'espoir remonte avec Emelie de Michael Thelin, l'histoire d'une babysitter littéralement dingue qui séquestre trois pauvres enfants pendant que leurs parents savourent une soirée au restaurant.

Entre donner le hamster de la petite fille au serpent du grand frère ou encore leur faire voir la sextape de leurs parents au dîner, Emelie qui, se fait appeler Anna nous a enfin stimulés en ce 41e festival de Deauville, mais encore une fois rien à voir avec la sélection 2014. Imaginez juste que vous passez du Champagne à la bière!

Ensuite, le plus chanceux d'Écran Noir a pu assister (après 4 heures de queue tel un mouton que l'on conduit à l'abattoir) à la cérémonie d'hommage consacré à Elizabeth Olsen. La belle avait fait le chemin des États-Unis afin de chercher son prix. Vu le discours de Vincent Lindon, elle aurait mieux fait de rester à Los Angeles dans son appartement à déguster des Donuts.

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Deauville 2015 : 99 Homes et Tangerine distingués au palmarès

Posté par kristofy, le 13 septembre 2015

14 (dont 6 premiers films) ont été présentés aux différents jurys en vue d'une récompense au Festival du film américain de Deauville, et parmi eux se sont détachés Babysitter, Green Room, I Smile Back, Tangerine, 99 homes, Madame Bovary… : on devine des délibérations passionnées. La sélection a d'ailleurs été saluée pour avoir été riche et stimulante.

Benoit Jacquot président du jury, entouré de Louise Bourgoin, Pascal Bonitzer, Louis-do De Lencquesaing, Marc Dugain, Sophie Fillières, Julien Hirsch, Marie Gillain, et Marthe Keller, a rendu son verdict.

Grand Prix : 99 homes, réalisé par Ramin Bahrani, avec Michael Shannon, Andrew Garfield et Laura Dern. Ce film, en compétition à Venise l’année dernière en 2014, n’était bizarrement pas encore été distribué en France, ça sera le cas bientôt : aucune sortie en salles, mais visible en e-cinéma/vod début 2016 par Wild Bunch. 99 homes est l'histoire d'un homme, dont la maison a été saisie par la banque, et qui se retrouve à devoir travailler avec le promoteur immobilier véreux responsable de son malheur.

Prix du Jury : Tangerine, réalisé par Sean Baker. Sélectionné à Sundance et Karlovy Vary, sa sortie est programmée le 30 décembre.

De son côté, le jury Révélation a pour tâche de récompenser un des films plutôt pour un aspect novateur ou son originalité. La présidente est Zabou Breitman, accompagnée de Géraldine Nakache, Alice Isaaz, Rachelle Lefèvre et Stanley Weber, a choisi un film sélectionné cette année à Sundance (primé), Locarno (récompensé) et Toronto.

Prix de la Révélation : James White, réalisé par Josh Mond, avec Christopher Abbott et Cynthia Nixon

Les autres prix sont:

Prix du Public : Dope, réalisé par Rick Famuyiwa, avec Shameik Moore et Tony Revolori, déjà sélectionnés à Sundance (Prix du meilleur montage) et à la Quinzaine des réalisateurs. Il sort le 4 novembre en France.

Prix de la Critique : Krisha, réalisé par Trey Edward Shults. Ce premier film était sélectionné à la Semaine de la critique à Cannes cette année. Il avait reçu le prix du public au SXSW Festival au printemps.

Enfin, le Prix d’Ornano-Valenti qui récompense un premier film français (dans le but d’aider à sa reconnaissance, sa promotion et son exportation) a été remis à Les Cowboys de Thomas Bidegain découvert à la Quinzaine des réalisateurs et dont la sortie est prévue pour le 25 novembre.

Deauville 2015 : Michael Bay voudrait « faire des choses un peu différentes »

Posté par kristofy, le 12 septembre 2015

« Pardon d’avoir fait exploser Paris dans Armageddon… » : Michael Bay a reçu un hommage du festival du film américain de Deauville. Qui n’a pas vu un de ses films ? Il est le réalisateur et producteur des films d’action parmi les plus populaires de ces 20 dernières années. En 11 films, le cinéaste cumule 5,8 milliards de dollars de recettes dans le monde.

C’est lui qui est derrière Bad Boys (en 1995, et en 2003 la suite Bad Boys 2), Rock (1996), Armageddon (1998), Pearl Harbor (2001), The Island (2005), No Pain No Gain (son seul flop, par ailleurs présenté à Deauville en 2013), et surtout au commandes de la franchise des robots Transformers (le 4ème Transformers : L'Âge de l'extinction a été l’un des plus gros succès de 2014 autant aux Etats-Unis qu’en Chine). Les plus grands succès réalisés par Michael Bay ont eu un tel impact dans la rétine des spectateurs que son nom est presque devenue une marque synonyme de scène opératiques lourdingues avec grosses explosions, ralentis, couchers de soleil, morale à la papa et sentiments à l'eau de rose...

Le cinéma de Michael Bay rime avec gigantisme, héroïsme et patriotisme. Avant son discours de remerciement sur scène, il a fait montrer la bande-annonce de son prochain film (qui sortira en 2016) 13 hours, the secret soldiers of Benghazi. Le scénario est l'adaptation d'un roman basé sur des évènements qui se sont déroulés en Libye en 2012. On y voit en particulier 6 américains d’une force spéciale de sécurité dévoués à protéger des compatriotes lors d’une attaque d'un bâtiment diplomatique.

« J’ai fait des films à budget phénoménal et qui ont rapportés beaucoup d’argent, pourtant pour mon dernier film au budget plus modeste j’ai presque dû supplier pour une rallonge de 10 millions. Il se passe que les films financés sont soient des petits budgets soit des très gros budgets, les budgets médians sont plus difficile à produire. Les studios me proposent toujours des sujets de films d’action, mais je voudrais faire des choses un peu différentes. J’entame peut-être un deuxième volet de ma carrière. Ainsi, le prochain 13 Hours, The Secret Soldiers of Benghazi est plus un thriller post-11 septembre lié à une histoire vraie. »

On retrouve son nom comme producteur aussi au rayon films fantastiques avec d’ailleurs quantité de remakes (Massacre à la tronçonneuse version 2003, Amityville version 2005, Vendredi 13 verison 2009, Freddy: Les Griffes de la nuit version 2010) et autres films à sensations plutôt destinés aux ados (Hitcher, Numéro quatre, American Nightmare, Projet Almanac…).

«Le cinéma est fait pour la dimension du grand écran, pour l’expérience collective en salle avec la meilleure image et le meilleur son. C’est triste de voir des gamins qui découvrent des films sur le petit écran d’une tablette ou d’un téléphone. »

Deauville 2015 rend un hommage mérité à Sir Ian McKellen

Posté par kristofy, le 10 septembre 2015

© ecran noir

Encore un hommage au Festival du film américain de Deauville , et encore pour un acteur d’origine britannique, par ailleurs anoblit par la reine d'Angleterre : Sir Ian McKellen. Le malicieux et fringuant septuagénaire (76 ans) est connu des plus jeunes pour ses rôles de Gandalf dans la franchise Le Seigneur des anneaux (il en a d'ailleurs gardé un tatouage sur son bras qu'il a montré sur le tapis rouge) et de Magnéto dans celle de X-men. C'est aussi un légendaire acteur de théâtre qui a joué sur scène (et pour la télévision) tous les classiques, Hollywood s'intéresse à lui surtout durant les années 90 : Last Action Hero (1993), Bent ((1997), Ni dieux ni démons (1998), Un élève doué (1998), Da Vinci Code (2006)...

« Je suis fier de ces gros films Le Seigneur des anneaux et X-Men, ils sont bien fait et ils ont eu un grand succès international, ils ont été une expérience de tournage extraordinaire. Je ne veux plus être enfermés dans un personnage de franchise. La jeune génération d’acteurs n’a sans doute pas besoin de mes conseils, je leur dirais de se construire une carrière, de ne pas chercher la gloire ou l’argent, de travailler avec cœur. Avec l’expérience j’ai appris à être drôle, c’est difficile, l’expérience apporte de la confiance en soi. Quand un metteur en scène dit ‘cut, ok elle est bonne’ c’est toujours un soulagement et une satisfaction d’avoir réussi, car on peut encore être désarmé devant un projet de film particulier. »

Un Holmes inédit

Acteur engagé, Ian McKellen est venu présenter à Deauville son dernier film Mr Holmes réalisé Bill Condon, qui avait été découvert  au festival de Berlin et qui sera bientôt à celui de Dinard (du 30 septembre au 4 octobre): on y découvre le célèbre détective Sherlock Holmes à la retraite qui va revenir sur une affaire non-résolue...

« Avant de faire Mr Holmes je n’ai pas regardé d’autres films de Sherlock Holmes avant de tourner, il y a dû y avoir une centaine de Sherlock Holmes différents. Quand on joue Hamlet on fait le texte de Hamlet sans aller voir comment d’autres ont joué Hamlet. Au théâtre ce qui compte c’est la silhouette, tandis que au cinéma c’est le visage. Au cinéma on ne voit jamais les pieds des personnages, au théâtre on les regarde des pieds à la tête avec leurs démarches. Je viens du théâtre, j’ai le goût pour la dimension physique du personnage où tout le corps doit jouer. Ce Mr Holmes là est en fait très particulier et n’avait jamais été fait, je le joue d’ailleurs à deux âges différents. Ce Mr Holmes est comme une sorte de cadeau unique. »

Deauville 2015 : la révélation « Tangerine », film réalisé avec un iPhone par Sean Baker

Posté par kristofy, le 8 septembre 2015

© christophe maulave

Les films en compétition sont au nombre de 14. Ils prétendent tous au Grand Prix qui sera décerné par Benoît Jacquot et son jury. ais d’autres jurys auront sans doute un choix différents comme le Prix du Public ou le Prix de la Critique. Ce choix s'avère déjà difficile entre Green Room de Jeremy Saulnier, Dixieland de Hank Bedford, 99 homes de Ramin Bahrani…

De son côté, le jury Révélation a pour tâche de récompenser un des films de la compétition pour un aspect novateur ou son originalité. Cette année la présidente est Zabou Breitman, entourée de Géraldine Nakache, Alice Isaaz, Rachelle Lefèvre et Stanley Weber. Les années précédentes ce Prix de la Révélation a été remis à Humpday en 2009, Les bêtes du sud sauvages en 2012, Fruitvale Station en 2013, A Girl Walks Home Alone at Night en 2014...

Une quête d'authenticité

Cette année, Tangerine de Sean Baker (qui a déjà reçu le prix Robert Altman aux Independent Spirit Awards pour Starlet, son précédent film), s'affirme déjà comme un favori. On découvre un quartier de Los Angeles rarement filmé avec une communauté de noirs transsexuels dont certains se prostituent ou rêvent de chanter. Il y a aussi quelques blancs, liés à la prostitution ou la drogue, et des chauffeurs de taxi originaires d’Arménie… Le temps d’une journée, avant le réveillon de Noël, ils sont tous à la rechercher d’un(e) autre, dans un joyeux chaos, avant de se retrouver malencontreusement au même endroit, obligés de se confronter à leurs secrets. Sin-Dee, après un court séjour de prison, apprend par Alexandra que son mec Chester lui a été infidèle avec une autre femme, Dinah, tandis que le chauffeur de taxi arménien Razmik marié et père de famille est lui à la recherche d’une relation sexuelle tarifée, alors qu'Alexandra donne rendez-vous dans un bar pour ses chansons et que la famille de Razmik l’attend pour dîner… Le scénario est digne d'un soap-opéra.

Pour Sean Baker, « Le thème de la famille est central, donc ce jour du réveillon de noël, et on se rend compte que la seule famille de ces femmes c’est juste elles-mêmes, elles n’ont personne d’autre que leur petit cercle… Certains acteurs n’avaient jamais joués avant, et lors d’ateliers pour des répétitions des choses proposées ont été transposées en dialogues et rajoutés dans le script, on avait un traitement de 70 pages avec parfois des dialogues, parfois juste une description de l’action, j’encourage mes acteurs à improviser même avec un scénario très écrit. On a aussi remplacé des éléments de langage pas assez réalistes par du vocabulaire de la rue autant pour les actrices que pour la famille arménienne pour plus d’authenticité. »

La caméra passe d’un personnage à un autre, presque en temps réel, d’un lieu à un autre le temps d’un extrait de musique (il y a beaucoup de trap music). Très colorée et toujours en mouvement, l'image nous fait découvrir progressivement les différents personnages (retrouver ou attendre quelqu’un à tel endroit) avant de faire se croiser leurs chemins (et créer des conflits). Le rendu visuel est étonnant avec des images très vives et on se retrouve devant un film proche pour la forme à Cours, Lola, cours de Tom Tykwer et dans son contenu à Quick Change de Eduardo Roy Jr…

Filmer avec un iPhone

Pour l’anecdote Sean Baker a tourné son film en utilisant comme caméra un smartphone : « Filmer avec un Iphone était d’abord une contrainte budgétaire, mais on a tirer parti de cet outil pour aussi tourner clandestinement, capter la vie réelle de ce Los Angeles méconnu. Quand un film est réaliste d’habitude les couleurs sont plutôt désaturées mais ça ne convenait pas à mes personnages hauts en couleurs, du coup on a plutôt augmenté les contrastes. Je ne pensais pas qu’il y aurait de la musique au début du projet, et finalement il y a une trentaine de musiques de toute sorte, je suis aussi au montage et la musique est arrivée durant la post-production. C’est élément qui participe beaucoup à l’ambiance du film… »

Ce film Tangerine de Sean Baker avait déjà fait sensation au festival de Sundance, et sa sortie française est déjà prévue pour le 30 décembre.