Berlin 2012 : un jury bien équilibré autour du Président Mike Leigh

Posté par MpM, le 8 février 2012

C'est parti ! La 62e édition du Festival de Berlin s'ouvre jeudi, avec le film historique Les adieux à la reine du Français Benoit Jacquot. Dix huit films sont en lice pour l'Ours d'or, qui sera décerné par le jury mi-glamour, mi-intello, présidé par le cinéaste britannique Mike Leigh.

A ses côtés, on retrouvera Charlotte Gainsbourg, réputée pour son charme comme pour ses choix d'actrice exigeants, et Barbara Sukowa, actrice fétiche de Rainer Werner Fassbinder. Les deux femmes ont en commun un prix d'interprétation à Cannes : la première pour Antichrist en 2009, la seconde pour Rosa Luxemburg en 1986.

Elles seront fort bien accompagnées par l'acteur américain Jake Gyllenhaal (Brokeback mountain, Source code...), le cinéaste et photographe néerlandais Anton Corbijn (Control, the Americain), l'Iranien Asghar Farhadi, Ours d'or en 2011 avec Une séparation, François Ozon, habitué de Berlin (Gouttes d'eau sur pierre brûlante, Angel, Ricky...) et l'écrivain algérien Boualem Sansal (prix du premier roman en 1999 avec Le serment des barbares).

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Mike Leigh (Grande Bretagne)
Président

Anton Corbijn (Pays-Bas)
Asghar Farhadi (Iran)
Charlotte Gainsbourg (France)
Jake Gyllenhaal (USA)
François Ozon (France)
Boualem Sansal (Algérie)
Barbara Sukowa (Allemagne)

Berlin 2012 : 8 jurés et 10 films déjà connus

Posté par vincy, le 19 décembre 2011

Le jury du prochain Festival de Berlin est désormais bouclé. Autour de son président Mike Leigh, on retrouve les français Charlotte Gainsbourg et François Ozon (un chouchou de la berlinale), le flamand Anton Corbijn (Control, The American), l'iranien Asghar Farhadi (Une séparation, Ours d'or l'an dernier), l'américain Jake Gyllenhaal, l'algérien Boualem Sansal et l'allemande Barbara Sukowa. Belle affiche.

Par ailleurs, le 62e Festival International du Film de Berlin a révélé dix films sélectionnés.

3 en compétition - Captive (de Brillante Mendoza avec Isabelle Huppert), Dictado d'Antonio Chavarrías et Postcards from the Zoo d'Edwin (qui avait été présenté à L'Atelier de la Cinéfondation de Cannes).

2 hors compétition : Extremely Loud and Incredibly Close de Stephen Daldry avec Tom Hanks, Sandra Bullock et Max von Sydow, et The Flowers of War de Zhang Yimou avec Christian Bale.

5 dans la sélection Berlin Spécial : un documentaire de Werner Herzog (Death Row), Don: The King Is Back de Farhan Akhtar, Keyhol de Guy Maddin, La chispa de la vida d'Álex de La Iglesia avec Salma Hayek, et Marley, documentaire de Kevin Macdonald.

Potiche passe le cap des 500 000 entrées à l’étranger

Posté par vincy, le 1 avril 2011

Grâce à sa sortie en Allemagne, Autriche, en Espagne et aux Etats-Unis, le film de François Ozon, Potiche, a franchi le cap des 500 000 entrées à l'étranger.

En novembre, il avait réussi à trouver un public en Belgique (frôlant le score de 8 femmes) et en Italie (plus de 150 000 entrées), bénéficiant de son avant-première mondiale à Venise.

Lors de son premier week-end en Allemagne, Potiche (Das Schmuckstück) est entré à la 7e place, faisant quasiment jeu égal avec Hell Driver 3D. La comédie a séduit 88 000 spectateurs dès ses cinq premiers jours, distribuée dans 153 salles. En Autriche, il s'est aussi classé 7e. La venue de Catherine Deneuve pour la promotion a clairement bénéficié au film. Elle a notamment participé à l'émission surréaliste et très populaire Wetten Dass ... ? (voir la vidéo sur YouTube).

En Espagne, Potiche (Mujeres al poder), le film se classe 13e dans un contexte extrêmement concurrentiel.  Avec une présence dans 71 salles, il a attiré 26 000 spectateurs et peut espérer atteindre un total de 90 000.

Aux Etats Unis, Potiche (Trophy Wife) est arrivé 37e du box office avec une recette de 86 017 $ dans seulement 7 salles de New York et Los Angeles. La campagne américaine a essentiellement été centrée sur Catherine Deneuve et sa prestation ("She will always be impossibly glamorous" pouvait-on lire dans le New York Times).

Deneuve vient d'ouvrir le 12e Festival du cinéma francophone avec le film. Elle a évoqué la crise que traverse le pays et fait l'éloge de la solidarité européenne.

Déjà sorti au République tchèque, en Russie, au Japon et au Portugal, il devra s'attaquer au marché anglais en juin.

En France, la comédie de Ozon a séduit 2 315 000 spectateurs et vient de sortir en DVD.

Arras 2010 : rencontre avec Fabrice Luchini pour Potiche

Posté par MpM, le 9 novembre 2010

luchini et ozon

Lors de la soirée d'ouverture du festival d'Arras, où était présenté Potiche, Fabrice Luchini avait fait le déplacement avec son réalisateur François Ozon (notre photo) pour parler du film et plus particulièrement du personnage qu'il incarne, l'antipathique Robert Pujol.

EN : Interpréter un personnage comme celui de Robert Pujol dans Potiche, est-ce jubilatoire ?

Fabrice Luchini : Oh non, rentrer dans la peau de Pujol, ce n'est pas jubilatoire car c'est une peau abjecte. Ce qui est jubilatoire, c'est la proposition. Les situations les plus fortes au cinéma, ce sont les partitions qui demandent à ce que l'on n'ait pas peur. Il ne faut pas être tiède. Des fois je joue des films en creux, psychologiques, vraisemblables. Là ça ne va pas, il faut une audace, disons une certaine audace, il ne faut pas non plus exagérer ! Mais il faut une manière d'exécuter concrètement et non pas psychologiquement la situation. La situation doit être exécutée avec urgence. Il ne faut pas forcer le trait, pour que l'outrance ne soit jamais là, et pourtant il faut être dans la démesure.Il faut quand même être dans la vérité même si cela apparaît à certaines personnes comme "trop". C'est un trop qui doit être maîtrisé. On joue la comédie, c'est notre métier ! Un jour on joue des choses très raffinées sur le psychologique, un an après ou six mois plus tard on se "déplace". C'est ce concept de Jean Carmet : se déplacer, c'est la liberté d'un acteur. Un jour tu fais un film très compliqué psychologiquement, après tu fais autre chose...

EN : Le film se passe dans les années 70 mais fait explicitement référence à notre époque, cela vous a amusé ?

FL : Vous savez, moi on me paye pour dire les textes. Je m'en fous, tant que c'est pas des grands classiques du 17e siècle, La Fontaine, Molière, de grands écrivains absolument somptueux, le cinéma pour moi c'est un divertissement. Je suis très heureux qu'Ozon ait voulu travailler avec moi. Mais qu'il y ait des références sur la modernité, je m'en fiche complétement. Evidemment ça fait rire car il y a le fameux "travailler plus", etc. Moi je joue l'ignoble personnage de droite. J'étais en train de me dire que c'est un mélange d'orgueil et de grande humilité d'accepter des rôles comme ça.  Parce que quand même jouer un rôle où tu es enlaidi physiquement, "caractériellement", sexuellement... c'est peut-être de l'orgueil. Mais en tout cas j'y ai pris du plaisir. Vous savez jouer la comédie avec des scènes immensément intenses, c'est mon métier, donc c'est normal.

EN : Même si le personnage est profondément antipathique...

FL : Moi je pense qu'il n'y a rien de pire que les acteurs qui font des choix de carrière pour la "belle gueule", pour les bons héros qui sauvent les pauvres femmes dans les maisons qui brûlent. Pour moi, ça, ce sont les grands ringards. J'ai l'ego un peu démesuré de penser qu'un acteur doit s'enlaidir, jouer les rôles minables.  Il y a des vedettes qui disent "non, ça je ne peux pas jouer, mon public ne me suivra pas". Comme si on avait un public... Personne n'a de public et tout le monde s'en tape !

Le métier d'acteur n'est pas pour jouir personnellement, mais pour faire jouir le public. Donc jouer un assassin ou jouer un prêtre, c'est la même chose. C'est la même intensité. Quand Jouvet dit que les grands personnages ont un ascendant, ça peut être un ascendant dans le mal ou dans le bien. Moi je ne juge jamais un personnage d'un point de vue moral. je le juge d'un point de vue de puissance, d'efficacité de réplique.

EN : Vous qui êtes sensible au rythme et à la musique des mots, comment caractériseriez-vous la langue du film ?

FL : Faut comparer ce qui est comparable. On n'est ni chez Molière, ni chez La Fontaine, on est chez Barillet et Gredy. Mais y'a un avantage dans ces écritures-là c'est qu'elles n'ont aucune obligation psychologique. Elles exigent de la part de l'interprète une précision absolument redoutable. Parce que si tu n'es pas précis tu deviens outré. Pourtant tu dois jouer absolument pas psychologique. Barillet et Gredy ce sont de petits enfants de Feydeau. Je ne dis pas que ça a le génie de Feydeau, parce qu'il n'y a qu'un Feydeay, mais cela a les mêmes exigences que ce théâtre qui nous libère de la psychologie et c'est quand même une qualité.

Ecran Noir : Quelle est la réplique du film que vous préférez ?

FL : "Ton avis ? Quel avis ? Tu as un avis ?" Ca me fait rire... Je me demande s'il en existe encore, des hommes comme ça... Je ne crois pas, mais enfin...

Arras 2010 : rencontre vidéo avec François Ozon pour Potiche

Posté par MpM, le 8 novembre 2010

François Ozon était à Arras vendredi dernier pour présenter son nouveau long métrage Potiche qui faisait l'ouverture du 11e Festival international du film d'Arras.

L'occasion pour lui, alors que le film sort le 10 novembre prochain, de parler de la genèse du projet (l'adaptation d'une pièce de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy), du choix des interprètes (Catherine Deneuve, Fabrice Luchini, Gérard Depardieu...) mais aussi du fond relativement politique et actuel de l'intrigue.

Propos recueillis par Marie-Pauline Mollaret dans le cadre du 11e festival d'Arras
Réalisation et montage par l'équipe du BTS audiovisuel du Lycée Jean Rostand de Roubaix

Venise 2010 (vidéo) : le week-end, avec Catherine Deneuve, Andy Lau, Tsui Hark…

Posté par kristofy, le 6 septembre 2010

Venise 2010 : Potiche de François Ozon fait pleurer de rire le Lido

Posté par MpM, le 5 septembre 2010

Beau retour à la comédie pour François Ozon qui a reçu un accueil plus que chaleureux lors de la présentation de Potiche. Le film est d'ores et déjà vendu en Italie et au Japon, ce qui d'après l'édition vénitienne de Variety est le signe d'un succès à l'étranger... Les Etats-Unis, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Espagne sont déjà en négociation pour le distribuer à leur tour. En France, il sortira le 10 novembre sur plus de 500 copies, preuve de la confiance de Mars, le distributeur.

Confiance méritée puisque le film s'annonce comme un beau succès public, à la fois drôle, léger et flamboyant. Adapté d'une pièce de théâtre (Potiche de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy, avec Jacqueline Maillan), il se déroule à la fin des années 70 et cristallise tous les grands enjeux sociaux de l'époque. L'intrigue en elle-même (l'émancipation d'une femme que chacun perçoit comme la parfaite mère au foyer) est relativement simpliste, presque formatée, mais le réalisateur brode autour tout un faisceau de situations qui, jouant sur la connivence avec le spectateur, permettent une double lecture.

Ainsi, Ozon en profite pour définitivement désacraliser Catherine Deneuve, impeccable bourgeoise romantique qui écrit des poèmes sirupeux et court avec entrain dans un horrible survêtement, bigoudis sur la tête. La parfaite "potiche" à qui son mari interdit de penser par elle-même, enfermée dans le carcan strict de l'apparence.

Lutte des classes et satire politique

De la même manière, l'époque sert de prétexte pour parler de lutte des classes et de libération de la femme, tout en donnant à certaines situations une résonance particulièrement contemporaine. Comme ce patron ultra-capitaliste qui prône les vertus du "travailler plus pour gagner plus" et crie "casse-toi pauvre con" à qui veut lui inculquer quelques valeurs humanistes. Les syndicats en prennent eux-aussi pour leur grade, stéréotypés à l'extrême, et finalement plus heureux dans la lutte et l'opposition que dans la conciliation.

Avec ses couleurs acidulées, sa musique guillerette et ses dialogues très écrits, le film ne craint ni l'exagération, ni le maniérisme. On est bien dans la comédie bourgeoise volontairement ultra-légère, où chaque réplique fait mouche. Ce comique de situation se double d'ailleurs d'une complicité tacite avec le spectateur qui a le recul historique pour se moquer de ce que l'on pensait en 1977, voire dresser de savoureux parallèles entre les deux époques. Car à la réflexion, certains combats restent d'actualité... Et même si les rebondissements sont parfois convenus, voire simplistes, on prend plaisir à en admirer le cheminement et la mécanique.

Comme dans une symphonie, chaque acteur interprète sa partition avec virtuosité et inventivité, en harmonie avec les autres. On voit bien qu'ils éprouvent du plaisir à être ensemble et à se laisser diriger par le petit grain de folie de leur réalisateur. Deneuve, Luchini, Depardieu... tous jouent avec leur image autant qu'avec leur personnage. Car exactement comme 8 femmes, auquel il ne manquera pas d'être comparé, Potiche parvient à s'émanciper d'une trame relativement classique pour devenir un hommage au cinéma et à ses étoiles.

Bruno Cremer nous quitte sans bruit ni fureur (1929-2010)

Posté par vincy, le 8 août 2010

la 317e sectionBruno Cremer, alias Commissaire Maigret (durant 14 ans sur le petit écran), nous a quitté le 7 août 2010. 60 ans de carrière au cinéma, essentiellement des drames et des films policiers. Mais il ne faut pas oublier une filmographie riche en grands cinéastes. Il aura marqué les esprits avec La 317e section (Schoendoerffer, photo), le film qui le révéla au grand public, Paris-Brûle-t-il? (Clément), Un homme de trop (Costa-Gavras), L'étranger (Visconti), La chair de l'orchidée (Chéreau), Le convoi de la peur (Friedkin), Une histoire simple (Sautet), L'union sacrée (Arcady), De bruit et de fureur et Noce blanche (Brisseau), et en mari disparu, comme un requiem, Sous le sable (Ozon).
Au total, une quarantaine de films où il impressionnait par sa carrure, son air grave mais aussi, souvent, une forme de générosité lasse, une bonhommie rentrée. Son regard magnétique, pouvait être aussi perçant qu'inquiétant. Sa voix chaude, presque éraillée, imposait vite sa présence. De Schneider à Rampling, de Paradis ) Miou-Miou, il aura souvent eu les plus belles actrices du cinéma français dans ses bras... Il aura aussi donné la réplique à des géants comme Delon ou Belmondo.

Né le 6 octobre 1929 à Saint-Mandé, dans le Val-de-Marne, le comédien luttait depuis plusieurs années contre un cancer. Né d'une mère d'origine belge et d'un père qui prendra la nationalité belge parce que la France n'avait pas voulu l'accepter comme soldat durant la guerre, contrairement à la Belgique. Lui-même choisira la nationalité française à 18 ans.

Après le Conservatoire et il se consacre pendant dix ans à la scène où il joue Shakespeare, Oscar Wilde, Jean Anouilh. Il aussi écrit une autobiographie publiée en 2000 et intitulée "Un certain jeune homme", où il retrace sa jeunesse, ses débuts de comédien et sa vie jusqu'au décès de son père et permet à l'acteur de se livrer avec sincérité dans un portrait sans complaisance.

Vous pourrez retrouver son portrait complet demain dans Ecran Noir.

Six ans après celui de Cannes, Tarantino présidera le jury de Venise

Posté par vincy, le 6 mai 2010

La 67e Mostra de Venise (1-11 septembre) s'est choisie Quentin Tarantino comme Président du jury. Un choix peu original, finalement, puisque le cinéaste américain avait eu le même poste à Cannes en .... 2004.

Trois fois sélectionné à Cannes (avec une Palme d'or à la clef), une fois à Berlin,  et aucune fois à Venise, le choix est aussi surprenant de la part d'un festival qui l'a toujours ignoré.

Venise, cette année, remettra un Lion d'or d'honneur à John Woo. Quatre nouveaux prix ont été créés dans la section "Orizzonti", qui se transforme en laboratoire et absorbe les sections "CourtoCortissimo" et "Evénements spéciaux". Venise a annoncé la présentation de la version restaurée du film de Nicholas Ray (dont on célèbre le centenaire cette année, We Can't Go Home Again. Parmi les cinéastes pressentis pour aller à Venise, signalons  Terrence Malick, Anton Corbijn, Gus Van Sant, Steven Soderbergh, Clint Eastwood, Abdellatif Kechiche, ou encore Bela Tarr. Sont confirmés Potiche, de François Ozon, Somewhere, de Sofia Coppola, Miral, de Julian Schnabel, et Road to Nowhere de Monte Hellman.

Le jury du festival de San Sabastian surprend

Posté par vincy, le 29 septembre 2009

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Avec l'affaire Polanski ce week-end, le Festival de San Sebastian est rapidement tombé dans l'oubli médiatique. Regrettable car le jury présidé par le cinéaste Laurent Cantet a délivré un palmarès original.  

Cette 57e édition a ainsi donné son Coquillage d'or à City of life and death du Chinois Lu Chuan, un film choc sur l'horreur de la guerre sino-japonaise. Une oeuvre dure sur les atrocités de l'invasion japonaise en 1937 lors de la célèbre bataille de Nanjing (Nankin). Le massacre aurait causé la mort de 100 000 à 300 000 personnes.Le film a aussi reçu le prix de la meilleure photographie. Lu Chuan, qui a mis quatre ans à terminer son film, place sa caméra tantôt du côté des Japonais, tantôt du côté des Chinois, par souci d'impartialité, et a choisi de filmer en noir et blanc.

Il y avait quinze films en compétitions officielle.

 Des trois cinéastes français en sélection - Honoré, Dumont et Ozon - seul ce dernier est reparti auréolé, avec le prix spécial du jury pour son film Le refuge. Il est récompensé pour sa "vision sensible", et notamment son choix de filmer comme une expérience personnelle une Isabelle Carré enceinte.

Les prix d'interprétation ont été remis à Lola Duenas (Volver, Etreintes brisées, 20 centimètres...), et Pablo Pineda pour le film espagnol Yo, también.  Particularité : Pablo Pineda est un comédien trisomique. cela faisait 13 ans qu'un acteur atteint d'un handicap n'avait pas gagné de prix d'interprétation dans un grand festival.

Le réalisateur espagnol Javier Rebollo a reçu le Coquillage d'argent du meilleur réalisateur pour La mujer sin piano.

Blessed, film australien d'Ana Kokkinos, a été reconnu pour son scénario.

San Sebastian est l'un des six grands festivals artistiques en Europe - avec Cannes, Berlin, Venise, Locarno et Karlovy-Vary. Hélas, il perd en lustres depuis quelques temps. Qui a vu La boîte de Pandore, du turc Yesim Ustaoglu, Coquillage d'or et prix d'interprétation féminine (pour la française Tsilla Chilton), sorti discrètement en avril dernier? Ou Un millier d'années de bonnes prières de Wayne Wang en 2008? Ces dernières années, venus de la côte Basque, le cinéphile aura retenu Les tortues volent aussi ou Les lundis au soleil.

Le festival subit une double crise : économique avec un budget en baisse et artistique puisque une bonne moitié de la sélection n'a pas été à la hauteur d'un festival de cette catégorie. Le favori de la critique et du public, le film argentin El secreto de sus ojos, ait ainsi reparti bredouille, accentuant le décalage entre le jury et les festivaliers, comme chaque année. Et puis il ya aussi ce calendrier tardif qui empêche la "Donostia" comme on appelle le Festival, d'attirer les stars américaines : après Venise, elles s'envolent tout de suite pour Toronto. Seuls Brad Pitt et Quentin Tarantino ont fait le déplacement pour l'avant-première espagnole d'Inglourious Basterds. En clôture, Naomi Watts est venue présenter Mother and Child, de Rodrigo Garcia. Le festival s'était ouvert avec le nouveau film d'Atom Egoyan, Chloe, avec Liam Neeson et Julianne Moore.