[Hayao Miyazaki / Ghibli] Ecran Noir visite le Musée Ghibli (1/3)

Posté par vincy, le 27 juillet 2013

l'entrée du musée ghibli © vincy thomasFinissons notre spécial Miyazaki/Ghibli avec un voyage en trois temps au sein du Musée Ghibli, dédié entièrement à l'oeuvre d'Hayao Miyazaki.

1. Les billets d'entrée. Pour aller au Musée Ghibli, à Tokyo, il y a d’abord l’obstacle des billets. Il faut les réserver à l’avance, soit à l’étranger, soit dans une supérette Lawson au Japon, mais pas toutes : celles équipées d’un système de billetterie Loppy, uniquement en japonais. Les captures d’écran n’aident pas à grand chose quand on est incapable d’écrire son nom en idéogrammes… Il faut compter sur la serviabilité des nippons pour passer toutes les étapes et comprendre le complexe système d’achat. Un billet vaut 1000 Yens (un peu moins de 8€).

Mais attention, il n’est valide que le jour et à l’heure indiquée sur le billet. Car tout le monde ne peut pas voir le Musée Ghibli d’Hayao Miyazaki : il faut être persévérant, déterminé, choisir longtemps à l’avance son heure de visite. Ainsi toutes les deux heures, six jours par semaine, un peu moins de 300 visiteurs déambulent dans cette drôle de maison, qu’il faut d’abord trouver.

2. Y aller. Car c’est le second obstacle : y aller. Il aurait été trop simple que ce Musée soit dans le centre de Tokyo. Les transports sont performants au Japon, et en moins de 20 mn, vous voilà à la station de Kichijoji, dans le quartier de Mitaka. De là il faut compter le même temps à pieds (la balade est agréable, à travers un parc) pour atteindre l'entrée un peu cachée du Musée (indiqué sporadiquement le long du parcours).

totoro au musée ghibli © vincy thomas3. Une fois trouvé, y entrer. Si l'on regarde le ciel, l'ombre d'un robot géant nous protège de quelconques machines volantes hostiles. Mais ce qui frappe avant tout c'est l'absence de guichet ou plutôt la présence de Totoro dès l'accueil. Car la star des nippons c'est bien lui. Il est à Ghibli ce que Mickey est à Disney, Bugs Bunny à la Warner, Shrek à DreamWorks. Le produit dérivé le plus vendu du Japon (hors manga comme One Piece ou Naruto) est une star.

Sous son guichet, on note les petites boules de suie (adorables en porte clefs) du Voyage de Chihiro.

Le bâtiment commence alors à se dévoiler : maison biscornue s'enfonçant dans le sol, avec quelques annexes pour un restaurant, et des arbres partout aux alentours.

Le Musée Ghibli n'est pas un parc d'attraction malgré les apparences. Mais ce n'est pas non plus un Musée au sens où un occidental l'entend. Mais ça on ne le sait pas avant d'y entrer, quand on nous donne le plan.

De tous âges et de tous pays, la cohorte de "Miyazakiphiles" entrent dans le lieu, tous curieux. Ici il faut descendre un escalier pour commencer la visite. Mais, on vous le précise bien d'emblée : après vous suivez le parcours que vous souhaitez, vous pouvez choisir escaliers, ascenseurs, passerelles, et surtout faîtes bien tout dans le désordre.

C'est important de le préciser : parce qu'en fait le Musée Ghibli est plutôt un mausolée... ludique.

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Hier : Avec ses projets, le Studio Ghibli entretient ses légendes
Demain : Musée Ghibli, hommage à l'animation et court métrage inédit

Musée Ghibli © vincy thomas

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Avec ses projets, le Studio Ghibli entretient ses légendes

Posté par vincy, le 25 juillet 2013

kaze tachinu
Deux films des Studios Ghibli, qui célèbrent leur 25e anniversaire, sortent en salles au Japon cette année. La semaine dernière, Hayao Miyazaki a ouvert le bal avec Kaze Tachinu (The Wind Rises). Et cet automne, Isao Takahata proposera Kaguya-hime no Monogatari (L'histoire de la princesse Kaguya).

Pour Miyazaki, Kaze Tachinu ne constitue en rien son dernier film. De son propre aveu dans des récentes interviews, ce n'est pas son oeuvre testamentaire, puisqu'il pense encore vivre un peu de temps... Certes on ne sait rien du prochain film du Maître, mais après tout Kaze Tachinu était au départ une simple suite à Porco Rosso!

Pour preuve de son activité, le Studio Ghibli est bien décidé à entretenir sa légende.

kiki la petite sorciereMême si le Studio n'en est pas le producteur, une version "en prises de vues réelles" de Kiki la petite sorcière est actuellement en tournage. Avec Totoro, Kiki et son chat sont les figurines et produits dérivés les plus vendus au Japon. Le film est réalisé par Takashi Shimizu et l'héroïne incarnée par Fuuka Koshiba. Il doit sortir au Japon au printemps prochain.

Ceci dit, le Studio est intéressé pour produire autre chose que des films animés, notamment des jeux vidéos et des livres, mais aussi des courts métrages. L'an dernier Ghibli a présenté son premier court en prises de vues réelles, A Giant God Warrior Appears In Tokyo, sorte de prequel de Nausicaa qui servait à promouvoir une exposition au Musée d'Art Contemporain de Tokyo. Certains évoquent déjà la possibilité d'un long métrage.

Et puis il y a aussi le prochain film du fils de Miyazaki, Goro, Hôjôki shiki d'après le célèbre roman de Yoshie Hotta.

miyazaki takahataEn attendant, le véritable événement est ailleurs. The Kingdom Of Dreams And Madness sera le premier documentaire sur le Studio Ghibli. Réalisé par Mami Sunada, il explore les coulisses de la société et suit la production des deux films de Miyazaki et Takahata. Au coeur de l'intrigue, trois monstres du cinéma japonais : les deux réalisateurs et le producteur Suzuki. Le film doit sortir dans les salles japonaises cet automne.

Hier : Le « Maître » au coeur d’une polémique politique
Demain : Visite du Musée Ghibli - 1/3

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Le « Maître » au coeur d’une polémique politique

Posté par vincy, le 24 juillet 2013

kaze tachinu the wind rises miyazaki

La sortie de Kaze Tachinu (The Wind Rises) a été un succès au box office ce week-end au Japon. Pourtant, Hayao Miyazaki, vétéran de l'animation vénéré en son pays, a fait des vagues. Dans un entretien au journal du Studio Ghibli, le sien donc, Neppu, il a évoqué les femmes de réconfort, ces coréennes et autres femmes asiatiques (de 20 000 à 200 000 selon les estimations) qui ont été enlevées puis asservies pour devenir des prostituées destinées au militaires japonais.

Selon Miyazaki, le Japon n'en a pas fait assez pour réparer ce mal. Aussitôt, en plein week-end électoral (qui a donné la victoire aux conservateurs-nationalistes du Premier ministre), les réactions ont fusé. Le réalisateur a été taxé d''anti-Japonais'. Rien que ça.

C'est d'ailleurs ironique que certains Japonais s'offusquent des propos d'un artiste qui, comme l'écrivain Murakami, a toujours véhiculé des valeurs pacifistes et écologiques. C'est d'autant plus paradoxal dans ce cas que le nouveau dessin animé de Miyazaki ressuscite le héros de la seconde guerre mondiale Jiro Horikoshi, concepteur des avions de combats Mitsubishi A6M Zero.

Opposition politique

Mais le dessin animé est apparu pour certains comme une trahison à l'Histoire japonaise. Ses propos sur les femmes de réconfort n'ont pas arrangé les choses : "C'est une question de fierté pour un pays, il est nécessaire de demander pardon proprement et de payer pour les réparations." Les "ianfu", ces femmes de confort regroupées spécifiquement à des fins de prostitutions, n'ont toujours pas été dédommagées. Les politiciens Japonais et même l'Empereur se sont souvent publiquement excusés pour les crimes commis durant les guerre. Mais pour les femmes bafouées, et leurs descendants, le Japon a sous-évalué les montants. Pire l'actuel Premier ministre, Shinzo Abe, qui aime surfer sur les valeurs patriotiques et rêve que le Japon se remilitarise, avait déclaré en 2007 : "Le fait est qu'il n'y a pas de preuve qu'il y avait eu usage de contrainte." Au nom de l'honneur du pays, le révisionnisme est de mise, alors que les USA réclament que le Japon reconnaisse "formellement", en  s'excusant et en acceptant "sa responsabilité historique d'une façon claire et sans équivoque pour la contrainte employée par ses militaires afin de forcer des femmes à l'esclavage sexuel pendant la guerre."

Autant dire que les Japonais ne sont pas encore prêts à s'amender. Dans la même interview, Miyazaki évoque aussi les disputes territoriales sur certaines îles avec les voisins coréens et chinois, menaçant la paix dans la région. Il propose même que ces îlots soient gérés conjointement par les pays qui les réclament! De quoi énerver le parti au pouvoir qui en a fait un enjeu stratégique, politique et diplomatique. Mais Miyazaki se situe ailleurs : du côté de ceux qui ne veulent pas voir une guerre éclater de nouveau. A 72 ans, né en plein conflit mondial, ayant grandit dans l'après Hiroshima (et Nagazaki), le Maître continue de vouloir réconcilier les Japonais avec leur histoire et leur environnement. Et certains, d'ailleurs, l'acclament pour ses prises de position. Mais ils sont rares et beaucoup lui ordonnent de s'arrêter et de se contenter de réaliser des films...

Hier : Kaze Tachinu, son nouveau dessin animé séduit le Japon
Demain : Les projets du Studio Ghibli

[Hayao Miyazaki / Ghibli] Son nouveau dessin animé séduit le Japon

Posté par vincy, le 23 juillet 2013

kaze tachinu the wind rises miyazaki

Le nouveau film d'Hayao Miyazaki, Kaze Tachinu (The Wind Rises), est sorti ce week-end dans les salles japonaises. L'occasion pour Ecran Noir de vous offrir une série d'articles autour de ce nouveau film, du studio Ghibli et pour ce week-end, une visite du Musée Ghibli, à Tokyo.

Événement toujours très attendu, le dessin animé n'a pas déçu son distributeur, Toho. Avec 747 451 entrées durant ses deux premiers jours d'exploitation, le film a récolté 9,66 millions de $. C'est un peu moins que Ponyo, le précédent film de Miyazaki en 2008. Mais au final, le film devrait largement dépasser les 100 millions de $ de recettes, soit, de très loin, le plus gros succès au Japon cette année.

Côté critiques, globalement l'avis est favorable, même si Kaze Tachinu n'atteindrait pas le niveau d'excellence de Princesse Mononoke et du Voyage de Chihiro. Beaucoup de journalistes ont fait le lien avec un autre film du Maître, Porco Rosso (1992). Les avis les plus positifs louaient l'inspiration et l'onirisme de l'ensemble. Mélo larmoyant à l'ancienne, le drame historique a séduit les adultes... mais pas les enfants si l'on en croit les premières réactions à la sorties des salles. Les petits nippons, qui ont têté du Totoro dès la naissance (une véritable idole là bas), n'ont pas retrouvé de personnages iconiques dans ce film, dont la narration semble trop complexe pour eux.

Demain : le vétéran Myazaki au coeur d'une polémique politique.


Bande annonce de Kaze Tachinu

Le Studio Ghibli prépare le grand retour d’Isao Takahata

Posté par vincy, le 24 décembre 2012

Isao Takahata, 77 ans, va sortir l'été prochain son nouveau long-métrage animé : Kaguya hime no monogatari (L'histoire de la princesse Kaguya). C'est sa première réalisation depuis Mes voisins les Yamada, en 1999.

Pour le Studio Ghibli, 2013 sera donc une année faste. Pour la première fois depuis 1988, Hayao Miyazaki et Isao Takahata sortiront un film la même année puisque le premier sera à l'affiche cet été avec Kaze Tachinu (Le vent s'est levé). A l'époque Mon voisin Totoro se confrontait au Tombeau des lucioles. Takahata est avec Miyazaki le cofondateur du Studio. Directeur musical, producteur, scénariste, il a souvent collaboré aux oeuvres de son associé.

Révélé en 1968 avec Horus, prince du Soleil, Isao Takahata a également réalisé des films comme Kié la petite peste et Pompoko. Le cinéaste avoue être influencé par le néoréalisme italien, la nouvelle vague française, la poésie de Jacques Prévert et admire les dessins animés de Michel Ocelot, dont il a assuré les traductions japonaises. Takahata avait révélé qu'il travaillait à ce film lors du 62e Festival du Film de Locarno, alors qu'il participait à une conférence avec le créateur de Kirikou.

Son nouveau film est l'adaptation d'un conte très populaire nippon du Xe siècle, Le conte de la Princesse Kaguya, plus connu sous le nom du Conte du coupeur de bambou. Il a déjà été transposé au cinéma (par Kon Ichikawa en 1987), en ballet, en pièce de théâtre... L'histoire est celle d'un bébé découvert dans une forêt de bambous et élevé par un coupeur de bambous. En grandissant, elle devient une magnifique femme et s'aperçoit qu’elle est l’héritière du royaume de la lune. Le conte est le premier de toute l'histoire de l'humanité à faire le lien entre la Terre et la Lune.

Un nouveau film de Hayao Miyazaki cet été au Japon

Posté par vincy, le 14 décembre 2012

kaze tachinu le vent s'est levé hayao miyazaki poster afficheKaze Tachinu (Le vent s'est levé). Voilà le titre du nouveau film d'animation écrit et réalisé par le Maître en la matière, Hayao Miyazaki. Le distributeur japonais Toho a annoncé hier que le film serait dans les salles nippones le 17 juillet 2013, date de sortie rituelle des Miyazaki au Japon.

5 ans après Ponyo sur la falaise, le cinéaste de 71 ans a repris ses crayons, en adaptant, librement comme à son habitude, la nouvelle de Tatsuo Hori, Le vent se lève 1904-1937 (Gallimard, 1993). Hori y raconte l'histoire d'un homme qui accompagne sa fiancée dans un sanatorium où l'on soigne la tuberculose, , à Nagano, dans les Alpes japonaises. Le film se déroule durant la Guerre du Pacifique et le héros est un concepteur d'avions militaires. Miyazaki a pris comme modèle le Dr. Jiro Horikoshi.

Selon le producteur des studios Ghibli, Toshio Suzuki, Kaze Tachinu « n’est pas le genre de film que le public peut regarder en s’asseyant et en se relaxant. ». Les premiers buzz évoquent une parabole aux événements survenus à Fukushima (tremblement de terre, tsunami, défaillance de la centrale nucléaire).

Le marketing devrait suivre les règles des précédents films. Après la révélation de l'affiche hier, on devrait découvrir le site web durant l'hiver, la chanson du film au début du printemps... et si on rêvait d'une sélection à Cannes en mai?

Travelling, les petits aux pays des merveilles

Posté par Morgane, le 17 février 2010

Au sein du festival Travelling à Rennes, une partie est dédiée aux plus petits, dès 18 mois. Éléphant d’or regroupe deux programmes de courts métrages et c’est un jury enfant qui a remis le Prix 2010 au film Guyane de Imanou Petit. Le Prix École au Cinéma a, quant à lui, été décerné au Petit Dragon de Bruno Collet, film d’animation très drôle sur une poupée Bruce Lee qui revient à la vie et part à la découverte du petit monde dans lequel il s’éveille.

Je ai pu voir que le programme de courts "Éléphant d’or 2" (sept courts), mais celui-ci regorge déjà de jolies trouvailles. Catch Him! qui nous vient tout droit de Slovaquie est original de par son animation et son style graphique. La Carte, film en prises de vue réelle, nous attendrit et nous fait rire par le biais de deux personnages amoureux mais qui vivent dans deux cartes postales différentes. Et d’un point de vue personnel, mon coup de coeur va aux Escargots de Joseph réalisé par Sophie Roze. Film d’animation dont les personnages sont faits de pâte à modeler, Les Escargots de Joseph plonge dans l’univers d’un petit garçon très timide et introverti vivant dans son monde et où ses amis sont des escargots. Il se fait alors avaler par son nombril en forme de coquille d’escargot et découvre le monde terrifiant et triste des nombrilistes. Une fable poétique et très touchante sur la difficulté de communiquer avec les autres et la nécessité de s’ouvrir au monde extérieur qui nous entoure.

Les enfants ont également pu, durant le festival, découvrir ou redécouvrir des films comme Coraline, Panda petit panda, Mon voisin Totoro... et tout un cycle consacré au personnage d’Alice aux pays des merveilles. Il y en avait pour tous les goûts.

Jean Simmons (1929-2010), si désirée…

Posté par vincy, le 23 janvier 2010

jean_simmons_gallery_17.jpgElle avait un physique qui nous rappelait Vivien Leigh, quelque chose d'Audrey Hepburn avant l'heure.  Une beauté de tragédienne. C'est d'ailleurs dans Hamlet, de Laurence Olivier, en 1948, en sublime Ophélie qu'elle fut révélée au grand public. Jean Simmons est décédée à presque 81 ans, près de Los Angeles, des suites d'un cancer du poumon.

Sans aucun court dramatique cette londonienne née en janvier 1929 a tout appris sur le tas. Elle commence à 15 ans avec Give us the Moon et enchaîne les petits rôles. Pour elle, c'est un métier, qui lui fait gagner de l'argent. Dans César et Cléopatre (avec Leigh, Stewart Granger et Claude Rains, elle est une harpiste). David Lean lui offre son premier personnage important, celui d'Estella, jeune, dans Les grandes espérances. Grâce à Lean, elle commence à prendre plaisir au jeu. Les rôles s'étoffent et le grand Laurence Olivier la transforme à jamais en Ophélie. Elle y reçoit sa première nomination à l'Oscar (du meilleur second rôle féminin) et un prix d'interprétation à Venise (où le film est aussi Lion d'or).

Ironiquement ce sera son prix le plus prestigieux, hormis un Golden Globe récompensant sa "carrière très variée" en 1958. En tournant un deuxième film avec Stewart Granger, elle se marie avec lui et s'exile à Hollywood. Beauté un peu diaphane, silhouette gracieuse, elle devient vite l'ange diabolique idéal, un peu pervers.  "J'ai toujours aimé avoir des rôles de méchante, ce qui n'est pas vraiment ma nature", avouait-elle. Simmons devient tête d'affiche de thrillers et de polars. Après la Rank en Grande Bretagne, elle est liée à la 20th Century Fox aux Etats-Unis.

En 1952, Otto Preminger l'engage pour être Un si doux visage, avec Robert Mitchum. Le tournage fut "viril" avec des conflits permanents entre Preminger et Mitchum, et le producteur Howard Hugues qui refusait d'arbitrer les différents.Elle débute aussi sa carrière dans les péplums. On notera L'Egyptien, de Michael Curtiz, en 1954, avec Gene Tierney et Victor Mature, avec qui elle a souvent joué ; Spartacus de Stanley Kubrick en 1960, où elle retrouve Laurence Oliver, mais aussi Tony Curtis et Kirk Douglas. Comme Ingrid Bergman, Jeanne Moreau et Elsa Martinelli, elle avait refusé le personnage de Varinia, qui échoua à Sabine Bethman avant que Kubrick ne la vire et le repropose à Simmons. Mais le péplum le plus marquant c'est La tunique en 1953. Enorme succès populaire (le film aurait rapporté 485 millions de $ s'il était sorti en 2010), il a aussi fait les unes de la presse people quand  Stewart Granger menaça avec une arme l'acteur principal du film, Richard Burton, qui a eu une liaison avec Simmons. Ils divorceront en 1960, après dix ans de mariage.

Jean Simmons  continue les productions à costume comme La Reine Vierge où elle incarne la Reine Elisabeth I, mais elle varie les styles aussi. Aux côtés de Spencer Tracy elle joue The Actress, comédie de George Cukor, où un certain Anthony Perkins débute ; face à Marlon Brando en Napoléon Bonaparte, elle est Désirée. Elle le retrouve, en adepte de l'armée du salut, dans Blanches colombes et vilains messieurs (Guys and Dolls) du grand Joseph L. Mankiewicz, avec Franck Sinatra. Elle tourne quelques films de Robert Wise, mélo ou comédie. Un western de William Wyler, avec Gregory Peck. Ce sont souvent de jolis succès en salles. Simmons est populaire, sans être une star de premier plan.

En 1960 elle croise le chemin de Richard Brooks, son époux de 1960 à 1977. Il la dirige dans Elmer Gantry, le charlatan, avec Burt Lancaster. Stanley Donen la fait jouer avec Cary Grant (et Deborah Kerr et Robert Mitchum, fidèles partenaires de l'actrice) dans Ailleurs l'herbe est plus verte. Et à partir de 1961, sa carrière décline, après 10 ans de starisation. Elle tourne moins et commence à se tourner vers le petit écran. Son mari lui offre un rôle en 1969, dans The Happy Ending. Un drame qui lui vaut sa deuxième nomination à l'Oscar (de la meilleure actrice).

Sur le grand écran, elle ne fera plus rien de vraiment marquant. Sa carrière se prolonge à la télévision, dans des téléfilms et des feuileltons prestigieux, ou en guest star (dans Star Trek!). Elle ne s'est jamais arrêtée, faisant des voix de dessin animé. Elle sera ainsi aux Etats-Unis, la grand mère Sophie du château ambulant de Miyazaki. Son dernier film, après 14 ans d'absence au cinéma, Shadows in the Sun (site officiel), est sorti en juin dernier.

Elle a eu deux enfants. Tracy Granger et Kate Brooks, un de chacun de ses mariages. les prénoms rendent honneur au couple mythique du 7e art, et amis de Simmons, Spencer Tracy et Katharine Heburn.

Le petit monde des Borrowers adapté par le Studio Ghibli

Posté par vincy, le 20 décembre 2009

arrietty_poster_japanVous souvenez-vous du petit monde des Borrowers? Ce film de Peter Hewitt (1997) devrait être culte avec le temps : on y retrouve Dr House (Hugh Laurie) et Draco Malfoy (Tom Felton). Mais l'échec du film (à peine 50 millions de $ dans le monde) avait froidement douché les espoirs d'Hollywood. Grand classique de la littérature jeunesse écrit par Mary Norton et publié en 1952, cette histoire d'une famille de petite taille vivant dans un milieu humain normal, a toujours fasciné Hollywood, qui avait déjà produit une série TV quelques années auparavant. Norton a édité cinq histoires entre les années 50 et 80.

Désormais c'est l'animation japonaise qui s'y intéresse. Le Studio Ghibli, celui-là même d'Hayao Miyazaki, a annoncé que serait sa prochaine sortie. Intitulé en japonais Karigirashi no Arrietty, ce sera le premier long métrage réalisé par Hiromasa Yonebayashi (surnomé "Maro"), après des années dans des rôles clés comme directeur de l'animation des films du studio. Cette adaptation a été scénarisée et supervisée par Miyazaki.

Le film sortira en juillet au Japon, comme tous les films Ghibli depuis quelques années. Ponyo, le dernier dessin animé en date, avait rapporté 176 millions de $ au box office local. Et tout come Ponyo, Ghibli a diffusé six mois avant la sortie du film, juste avant les fêtes, la chanson du film (disponible sur iTunes), Arrietty 's song, chanté par Cécile Corbel.

Ghibli produit aussi, actuellement, Taketori monogatari d'Isao Takahata.

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Blog officiel du film en japonais

Le décor de Ponyo ne sera pas défiguré

Posté par vincy, le 14 novembre 2009

ponyo_tomo.jpgHayao Miyazaki avait déjà sauvé la forêt de Fuchi, qui l'avait inspiré pour Mon voisin Totoro. Il vient de protéger la baie de Tomo d'un véritable désastre en béton. Cette baie qui a servi de cadre pour dessiner les paysages fantastiques de Ponyo sur la falaise, son dernier long métrage, était menacée par la construction d'un énorme pont.

Le port de Tomo est un des lieux les plus appréciés des touristes. Vieux de 1300 ans, assez bien préservé du modernisme, il a su inspirer des générations de poètes. Mais depuis plus de 20 ans, il est prévu de construire un point routier par dessus l'anse. Comme dans le film de Miyazaki, la ville est compliquée pour circuler. Pourtant la population s'oppose très vite au projet. L'impact sur la beauté du site fédère au delà des frontières et Miyazaki a fortement contribué à lutter contre ce pont.

Le 1er octobre, comme l'a relaté Le Monde, le tribunal d'Hiroshima a définitivement suspendu le projet au nom de la protection du site, et de ses valeurs "historique" et "culturelle".

Le village de Ponyo est sauvé. Et si vous faîtes un tour au Japon, le port se situe au sud de Fukuyama, à l'Est d'Hiroshima.
Sinon Ponyo arrivera en DVD le 23 décembre en France.