Tous les nuages et les images de Jafar Panahi au Centre Pompidou

Posté par vincy, le 7 octobre 2016

jafar panahi

A partir d'aujourd'hui, vendredi 7 octobre, et jusqu'au 13 novembre, les cinémas du Centre Pompidou proposent une rétrospective intégrale et une exposition autour du cinéaste iranien Jafar Panahi. La rétrospective passera par Bruxelles et Genève cet automne. L'événement est réellement exceptionnel.

Condamné à résidence depuis 2010, avec interdiction de filmer durant vingt ans, pour avoir participé à de nombreuses manifestations suite à la victoire controversée de Mahmoud Ahmadinejad aux élections présidentielles et pour avoir assisté à une cérémonie organisée à la mémoire d'une jeune manifestante tuée, le réalisateur a traversé une période de dépression avant de renaître par l'image (et obtenir en 2015 un Ours d'or pour Taxi Téhéran). " Je n’ai pas tout de suite compris l’ampleur de la condamnation, ce que ces interdictions signifiaient pour moi. Heureusement, les caméras numériques et les autres facilités offertes par la technologie permettent de filmer sans avoir besoin de demander des autorisations, de manière discrète et bon marché. J’ai pu me remettre à filmer."

L'exposition Nuages est une série de 26 photographies inédites. Jafar Panahi a commencé photographier des nuages, de la fenêtre de son appartement puis à l'occasion de ses déplacements en Iran. C'est la première fois que ses photographies sont exposées: 19 d'entre elles rejoindront les collections du musée. "Je dispose donc de beaucoup de temps libre. Un jour où je tournais en rond, j’ai regardé par la fenêtre de mon appartement et j’ai vu les nuages. […] J’ai pris mon appareil et j’ai commencé à les photographier. J’ai aimé le résultat et j’ai continué" explique-t-il à Jean-Michel Frodon.

Le moment fort sera sans aucun doute la rencontre virtuelle le 22 octobre (à 17 heures) entre Jafar Panahi et Jean-Michel Frodon, coauteur du livre (avec Clément Chéroux), Jafar Panahi, images / nuages. Le cinéaste offre également au Centre Pompidou un court-métrage en forme d'autoportrait, en exclusivité, qui rejoint la collection "Où en êtes-vous?" du musée. Il sera projeté durant la soirée d'ouverture, en présence de sa fille Solmaz Panahi et de son collaborateur Pooya Abbasian.

Mais assurément, le cadeau du Centre Pompidou est de proposer la filmographie intégrale du cinéaste - Le ballon blanc, Ceci n'est pas un film, Le cercle, Hors-jeu, Le miroir, Pardé, Sang et or, Taxi Téhéran - y compris les courts et moyens métrages (souvent inédits) - L'accordéon, L'ami, Le dernier examen, Deuxième regard, Les têtes blessées, Untying the Knot.

Léon l’Africain, Les échelles du levant: deux livres d’Amin Maalouf en cours d’adaptation

Posté par vincy, le 1 août 2015

A quelques jours d'écart, deux livres de l'écrivain Amin Maalouf sont arrivés dans le fil d'actualités cinéma. Deux adaptations, l'une en préparation, encore à l'état de projet, l'autre dont le tournage est déjà prévu.

Debbouze chez Sissako?

Jamel Debbouze aurait ainsi accepté d'être Léon l'Africain, selon Deadline. Le best-seller de Maalouf, paru en 1986, est l'autobiographie imaginaire inspirée d'une histoire vraie. Le livre débite au Maroc, dans la ville sainte de Fez où Hassan al-Wazzan a grandit avant de fuir l'Inquisition espagnole. En 1518, un ambassadeur maghrébin, revenant d'un pèlerinage à la Mecque, fut capturé par des pirates siciliens qui l'offrent en cadeau au pape Léon X. Hassan al-Wazzan va alors devenir le géographe du pape sous le nom de Jean-Léon de Médicis dit Léon l'Africain, écrivant des traités de géographie et enseignant l'arabe. Apr!s son hajj à La Mecque, il se convertit à la chrétienté avant de retrouver la foi musulmane à la fin de sa vie. Le livre traverse la méditerranée, de Grenade à l'Egypte, en passant par la Rome des Medicis.

Jamel Debbouze est tellement fan du roman qu'il aurait nommé son fils Léon en hommage à ce personnage. On ne sait toujours pas qui sera le réalisateur de cette production franco-libanaise (avec Rachid Bouchraeb parmi les producteurs) mais Screen International a révélé en mars dernier qu'Abderrahmane Sissako (Timbuktu) voulait adapter l'histoire de Maalouf au cinéma.

Farahani, Niney et Garrel chez Rahimi

Atiq Rahimi s'attaquera cet hiver à l'adaptation d'un autre roman d'Amin Maalouf, Les échelles du Levant. Le Film Français indique que le film s'intitulera Ports of Call. Au générique on retrouvera Golshifteh Farahani, Pierre Niney et Louis Garrel. Farahani était déjà l'actrice principal du précédent film de Rahimi, Syngué Sabour - Pierre de patiences, adapté de son propre roman éponyme, Prix Goncourt en 2008.

Les échelles du Levant, autre best-seller de Maalouf, publié en 1996, raconte une histoire qui traverse le XXe siècle. Un Libanais et sa femme, une jeune juive expatriée de Vienne ont combattu le nazisme durant la seconde guerre mondiale. Mais le conflit israélo-arabe en 1948 va les séparer...

Le tournage est prévu en janvier 2016.

Champs-Elysées Film Festival 2015 : Friedkin à volonté !

Posté par wyzman, le 13 juin 2015

Alors que la quatrième édition du Champs-Elysées Film Festival bat actuellement son plein, les organisateur ont eu la bonne idée de récompenser les plus cinéphiles - ou juste les plus curieux d'entre nous - d'une excellente rétrospective William Friedkin.

Au programme de cette programmation exceptionnelle : Le Convoi de la peur, La Chasse, Police Fédérale Los Angeles, Bug, L'Exorciste et Killer Joe. L'occasion donc pour tous les festivaliers de (re)découvrir certains des meilleurs films de l'Américain de 79 ans. Si l'on peut regretter l'absence de French Connection, chef d'oeuvre du genre, force est de constater que la présence du monsieur et le long Questions/Réponses qui a suivi la projection du Convoi de la peur en valaient la peine.

Pendant plus d'une heure et demi, le réalisateur a accepté de revenir sur ses films, d'évoquer certaines anecdotes intéressantes (telles que le personnel tombé malade sur le tournage du Convoi de la peur) ou bien l'importance et l'influence du numérique aujourd'hui. Sans aucune nostalgie ou fausse modestie, il a d'ailleurs reconnu que "la pellicule 35mm c'est de la merde" et que la magie des effets numériques lui permettaient aujourd'hui "d'enlever tout ce qui fait sale à l'écran sans avoir à refaire aucun plan". Et si certains le disent fou, lui admet que "pour passer autant de temps sur un film, le tourner et rebosser dessus 30 ans plus tard, il faut nécessairement être fou !"

Cela étant, si William Friedkin est très fier du Convoi de la peur - dont la version restaurée sort le 15 juillet -, on ne cache pas un certain enthousiasme pour Killer Joe. Et ça tombe bien, le film est projeté ce soir à 18h15 à l'UGC George V - toujours dans le cadre du Champs-Elysées Film Festival !

Pour les fans et les cinéphiles, sinon, nous recommandons la lecture de ses Mémoires, parues en octobre dernier, Friedkin connection , Les mémoires d'un cinéaste de légende (éd. La Martinière), où, sans langue de bois, il décrypte son expérience de cinéaste et ses rapports houleux avec Hollywood. Le livre a été distingué comme Meilleur livre étranger de cinéma par le Syndicat français de la critique en janvier.

Cinquante nuances de Grey: deux suites au conte de fesses

Posté par vincy, le 11 février 2015

Cinquante nuances de Grey, à l'affiche dès aujourd'hui en France, présenté en projection spéciale à Berlin, décevra sans doute les voyeurs: deux fessées, dont une à coup de ceinture, des petits coups de martinet, un cunnilingus furtif, deux pénétrations type film érotique sur chaîne hertzienne (dont une sans capote). Pas une fellation, ni une seule masturbation. Le summum étant un glaçon et une feuille de paon glissant sur la peau de la soumise un peu rebelle Anastasia Steele, incarnée par Dakota Johnson. Il y a bien cinquante raisons de ne pas voir l'adaptation du premier livre de la trilogie légèrement SM et jamais bandante de E.L. James (lire notre critique).

En attendant, la réalisatrice a confirmé lors de l'avant-première new yorkaise vendredi dernier que les deux autres livres, Cinquante nuances plus sombres et Cinquante nuances plus claires, seraient adaptées. Les contrats avec les acteurs ont été signés. Les producteurs ne prennent pas beaucoup de risques: les pré-ventes des billets pour le premier film ont battu tous les records. Pourtant, la Love Story, entre Twilight (le vampire est remplacé par un prince dominant) et Amour gloire et beauté, émoustille autant qu'un Disney. Ici, aucune chanson genre "Libérée, délivrée" mais des airs tristes de Chopin joués au piano pour ponctuer le film et illustrer le mal-être du Prince. Le conte de fée n'est qu'un conte de fesses, même s'il y a plus d'érotisme dans une publicité pour sous-vêtements Calvin Klein.

Avec 100 millions de livres vendus dans le monde (3,3 millions en France), il n'y a aucune raison que la marque Cinquante nuances de Grey , déclinée en multiples produits (vins, maquillage, objets érotiques...) s'achève sur ces comptes de fée. E.L. James réfléchit à un quatrième livre: la suite des amours d'Ana et Christian. L'auteure a trouvé la recette pour pimenter ses fins de mois, à défaut de nous chauffer et provoquer des émois. Pas besoin de révolutionner le Kamasutra ou de flirter avec le Marquis de Sade pour faire fortune. Triste état de la création. Il suffit de pomper sur les autres pour pomper les autres (on ne parle que du portefeuille là).

Charles Berling va réaliser l’adaptation de son propre livre

Posté par vincy, le 9 novembre 2014

charles berlingL'acteur Charles Berling va réaliser son premier long-métrage. Nadia, coécrit avec Jacques Fieschi, est l’adaptation de son livre, Aujourd’hui maman est morte. Le projet a obtenu l'avance sur recettes en juillet.

Paru chez Flammarion en 2011, le récit littéraire reprend comme titre la première phrase de L'étranger d'Albert Camus, et évoque l'histoire de Nadia, la mère de Charles Berling. Le passé de Nadia est lié à l'histoire coloniale du Maroc, au déracinement et à l'émancipation d'une jeune femme brillante.

Les relations étaient houleuses avec ses enfants. Dans Paris Match, Berling racontait lors de la publication du livre: « On s’est beau­coup affron­tés tous les deux, elle avec son marti­net, moi avec ce que je trou­vais sous la main. Adoles­cent, je l’ai même pour­sui­vie avec une hache dans notre jardin ».

Excessive, elle pouvait être dangereuse: « Dans sa jeunesse, elle s’était tirée une balle dans le bras pour faire diver­sion et cacher à son père, qui la battait, qu’elle fréquen­tait un garçon. »

Charles Berling a déjà tourné un court métrage (La cloche, 1998) et un documentaire pour la télévision (Sur les traces de Gustave Eiffel, 2009).

On n'a pas vu l'acteur à l'écran depuis 20 ans d'écart en 2013. Il a terminé L'enquête, de Vincent Garenq, avec Gilles Lellouche. Le film fera son avant-première au Festival des Arcs en décembre et sortira en salles en février. Dans ce film inspiré des livres de Denis Robert qui enquêtait sur l'affaire Clearstream, il y incarne le Juge Renaud Van Ruymbeke. Il tourne actuellement On voulait tout casser, de Philippe Guillard, avec Benoît Magimel et Kad Merad.

Truffaut à la Cinémathèque et chez vous

Posté par vincy, le 10 octobre 2014

Depuis hier et jusqu'au 25 janvier 2015, la Cinémathèque française rend hommage avec une exposition consacrée à François Truffaut, dont on célèbre les 30 ans de sa disparition.

Vous ne pouvez pas la voir? Vous voulez prolonger l'expérience de cette expo? Il y a plusieurs moyens  d'y parvenir.

- Un catalogue (35€) de 240 pages qui paraît cette semaine. Coédité par la Cinémathèque et Flammarion, l'ouvrage compile archives personnelles du cinéastes, grands thèmes de son oeuvre, entretiens, photographies de tournages et documents inédits. De nombreux livres sur François Truffaut sont récemment parus.

- Une rétrospective intégrale du 8 octobre - avec une version restaurée du Dernier Métro en ouverture - au 30 novembre. A noter que le 25 octobre L'homme qui aimait les femmes sera présenté par Brigitte Fossey. La rétro est accompagnée d'un cycle "Autour de Truffaut" (des films dont il a été scénariste ou coproducteur) et de documentaires sur lui.

- Une programmation spéciale à la Cinémathèque, "Après François Truffaut: décalques et influences", rassemble des films de Pierre Salvadori, Arnaud Desplechin, Christophe Honoré, Jacques Doillon, Olivier Assayas, Pascale Ferran, Leos Carax, Jean Eustache, Valérie Donzelli, Noémie Lvovsky...

- Sur le site internet de la Cinémathèque, une exposition virtuelle sous forme de journal intime, , "Truffaut par Truffaut", divisé en 14 chapitres sera mis en ligne pour découvrir un Truffaut différent. Chaque lundi, la publication d'un chapitre révélera des archives de l'INA, de la Cinémathèque et celles du réalisateur.

- Deux journées François Truffaut. Les 6 et 7 novembre, des conférences (critique, acteur, littérature, technique) et des dialogues (autour du scénario, de la musique), une lecture et deux tables rondes seront organisées à la Cinémathèque.

- Une programmation pour le jeune public, ainsi que des ateliers Kinokids, des stages pendant la Toussaint est également prévue.

- L'intégrale de François Truffaut en DVD avec un coffret de 21 films.

- Un coffret de cinq CD avec un livret et des photos, qui compile l'ensemble des BOF de sa filmographie.

- Enfin, Arte rendra hommage au cinéaste du 27 octobre au 7 novembre avec la diffusion de La peau douce, Le dernier métro et un documentaire inédit François Truffaut, l'insoumis, et Les Quatre cents coups.

Carlotta Films lance sa collection d’ouvrages consacrés au 7e art

Posté par MpM, le 7 juin 2014

Carlotta Films, société spécialisée dans le cinéma du patrimoine, lance un label d'édition d'ouvrages consacrés au 7e art, qui seront publiés au rythme d'au moins quatre titres par an. La société indépendante qui propose principalement des rééditions de films restaurés (en salles, DVD et Blu-ray, ou VOD), rejoint ainsi Capricci dans le domaine (lucratif ?) du livre de cinéma.

Le premier ouvrage sera Outside, quand la photographie s'empare du cinéma de Stefan Cornic, un livre consacré aux photographes et cinéastes indépendants Morris Engel et Ruth Orkin (Le petit fugitif, Lovers and lollipops...). Il sortira en octobre. Suivra en novembre Macbeth-Othello, "une vision renouvelée des deux pièces de Shakespeare mises en scène par Orson Welles, servie par une nouvelle traduction de Patrick Reumaux et illustrée d'images des deux films restaurés".

Les ouvrages des éditions Carlotta Films seront diffusés et distribués par Harmonia Mundi.

Ici commence la carrière d’écrivain d’Alain Guiraudie

Posté par vincy, le 6 juin 2014

alain guiraudieUn an après la sortie de L'inconnu du lac, prix Un certain regard de la mise en scène et Queer Palm au Festival de Cannes 2013, le réalisateur Alain Guiraudie s'apprête à publier son premier roman.

Ici commence la nuit sortira en librairies le 9 octobre, aux éditions P.O.L.

Selon les premières informations, le livre racontera l'histoire d'un jeune homme, Gilles, qui tombe amoureux pour Pépé, vieillard de 98 ans. Le chef des gendarmes du coin s'inquiète de cette étrange relation. D'autant qu'il est lui aussi attiré par Gilles. Il va (ab)user de son autorité pour aller jusqu'au bout de sa passion.

Alain Guiraudie, 50 ans en juillet, né dans un famille d'agriculteur du sud de la France, a réalisé son premier court métrage en 1980, Les héros sont immortels. Il a réalisé 4 longs métrages entre 2003 et 2013.

Marilyn : ses fragments littéraires au théâtre

Posté par vincy, le 5 janvier 2014

Il y a trois ans, l'événement littéraire était provoqué par Marilyn Monroe, post-mortem. Le Seuil publiait Fragments, recueil de textes inédits de l'actrice : correspondances, critiques, notes, pensées personnelles, poèmes... au total 104 fac similés de manuscrits qui évoquent ses liens avec la littérature, entre autres.

En janvier, le livre se déclinera en pièce de théâtre au Centre dramatique national d'Orléans/Loiret/Centre. Mis en scène et adapté par l'écrivain et réalisateur Samuel Doux, ce spectacle sera sur les planches du 15 au 23 janvier, avant, sands doute de vadrouiller à tarvers la France. C'est l'actrice Lolita Chammah (Copacabana, les adieux à la reine) qui sera seule en scène pour donner vie aux mots de Marilyn. Doux et Chammah avaient déjà collaboré à Orléans pour la pièce La fin du film, d'Arthur Miller, l'un des époux de Monroe.

Fragments avait été le résultat d'une négociation entre l'éditeur français Bernard Comment et la redoutable Anna Strasberg (lire notre article sur l'héritage de Marilyn Monroe). Strasberg avait découvert les textes de l'actrice quelques années auparavant. Mais tous les éditeurs contactés lui avaient proposé un beau-livre alors que Comment lui suggéra un livre classique, comme un roman. La cupide Strasberg préféré ainsi l'offre financière modeste de l'éditeur français aux gros chèques des éditeurs américains.

Le livre, préfacé par Antonio Tabucchi, a été un succès international, popularisé par la notoriété de la star qui montre ici sa face cachée, promu par Anna Strasberg dans les plus grandes foires. Dans ce livre, on découvre Marilyn écrivant :Seule !!!!! Je suis seule. Je suis toujours seule quoi qu'il arrive." l'éditeur accompagne les écrits d'une trentaine de photos.

Tabucchi écrivait sur elle : "A l'intérieur de ce corps vivait l'âme d'une intellectuelle et poète dont personne n'avait le soupçon", manière de rendre hommage à celle qui se plaignait : "Je sais que je ne serai jamais heureuse, mais je peux être gaie !"

Samuel Doux a imaginé un spectacle où l’image de la star s’effacerait lentement pour faire place à sa voix enfin incarnée ; Il a pour cadre un plateau obscur, où clignotent au néon les noms d’Arthur Miller, John Huston et Lee Strasberg ; Lolita Chammah donne ainsi corps aux doutes qui tourmentaient Marilyn, qui apparaît alors définitivement comme un esprit libre.

Hommage à Bernadette Lafont à la Cinémathèque française en présence de Catherine Deneuve

Posté par vincy, le 14 décembre 2013

catherine deneuve serge toubianaVendredi soir, la Cinémathèque française lançait son week-end "Hommage" à Bernadette Lafont, disparue l'été dernier. le président de la Cinémathèque Serge Toubiana, visiblement ému, confessait : "Je regrette de ne pas avoir rendu cet hommage à Bernadette avec elle. Rétrospectivement, c'est une évidence. Bernadette c'est une enfant de la Cinémathèque, une enfant de la cinéphilie." Bulle Ogier, Claudie Ossard, Françoise Lebrun, Jean-Pierre Léaud, Alexandra Stewart étaient présents.

Et puis il y avait Catherine Deneuve. Car pour ce premier soir, la Cinémathèque avait décidé de présenter Zig-Zig du cinéaste Laszlo Szabo, où la blonde Catherine et la brune Bernadette incarnent un duo sublime de chanteuses-danseuses-arnaqueuses dans le Montmartre du début des années 70. Une comédie policière extravagante, une farce un peu sombre où les paumés et les flics, les putes et les rockeurs, les gens de la haute et les rêveurs se mélangent pour le meilleur et pour le pire. Le film idéal pour célébrer la mémoire de cette actrice iconoclaste. Cette tragi-comédie, dotée de situations absurdes très drôles, de dialogues hilarants, illumine les deux comédiennes, magnifiques, et traduit une alchimie rare au cinéma. Deneuve avoue son admiration pour son ancienne partenaire : "C'était une partenaire formidable, pleine d'énergie, de drôlerie, de truculence. Dans mon coeur ce sera toujours une amie." On se demande comment Deneuve a ressenti la projection de Zig-Zig (malgré une copie passablement usée, hélas). Elle ne laissera rien paraître. A la fin de la projection, après avoir signé quelques autographes, elle fonce fumer une de ses longues cigarettes avant de s'engouffrer dans une berline noire dans l'hiver pluvieux parisien. Il est loin le temps de Zig-Ziguer...

zig zig lafont deneuveToubiana a également lu un texte de Brigitte Bardot et invité Bernard Bastide sur scène. Bastide est le co-auteur de Bernadette Lafont, une vie de cinéma, paru fin octobre aux éditions nîmoises Atelier Baie. "C'est un beau livre, avec une âme, une parole, une vibration, parce que Bernadette Lafont s'est confiée longuement" a expliqué Toubiana. Bastide se rappelle lui avoir proposé de faire ce grand livre d'images il y a quelques années. Durant deux ans, ils se voyaient régulièrement toutes les semaines. Elle lui a ouvert ses archives : des lettres inédites de Truffaut - "C'est une locomotive lancée à toute vapeur" disait-il de la comédienne - des photos rares, ... Elle gardait tout, mais elle n'était tournée que vers l'avenir... Ponctué d'hommages de différents cinéastes, Toubiana choisit celui d'Alexandre Astruc, écrit en 1971 : "Une sainte et un phénomène de foire, une martyre et une femme canon". Singulière, comme Arletty ou Fernandel.

Les films projetés dans le cadre de l'hommage du 13 au 15 décembre:
Zig-Zig - Laszlo Szabo
Une belle fille comme moi - François Truffaut
La Fiancée du pirate - Nelly Kaplan
La Maman et la putain - Jean Eustache
Personne ne m'aime - Marion Vernoux
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