Jennifer Lawrence : son sens de l’humour ne plait pas à tout le monde

Posté par cynthia, le 8 mars 2014

jennifer lawrence lupita nyong'o oscars 2014C'est la journée de la femme : alors célébrons-la avec la star féminine du moment. Elle a 23 ans et déjà trois nominations aux Oscars à son actif. Elle en a empoché un en 2013 dans la catégorie reine de la meilleure actrice. Jennifer Lawrence est aussi la tête d'affiche d'une franchise à cash : le deuxième opus d'Hunger Games est le film qui a récolté le plus de recettes en Amérique du nord en 2013, et les deux premiers épisodes de la série ont déjà rapporté 1,55 milliard de $ dans le monde.

Plus fort que l'éclosion d'une actrice très talentueuse, révélée dans Winter's Bone en 2010, ce qui épate tant dans la trajectoire de Jennifer Lawrence c'est sa success story digne d'un conte de fée hollywoodien, alliant les films d'auteurs et les succès publics : 5 de ses films ont passé la barre des 100 millions de $.

Succès à grande vitesse

Lauréate à 18 ans du prix Marcello-Mastroianni à la Mostra de Venise pour Loin de la terre brûlée de Guillermo Arriga, nommée à 20 ans à l'Oscar de la meilleure actrice pour Winter's bone de Debra Granik (elle le loupe face à Natalie Portman dans Black Swan), elle fait partie d'une génération d'actrices qui ont rapidement gagné en influence : au point que Dior l'a choisie pour succéder à Mila Kunis et Marion Cotillard pour être l'égérie de l'un de ses parfums.

En moins de deux ans, entre la sortie de X-men the first class, celle du premier volet de Hunger Games et le succès plus surprenant de Happiness Therapy (de David O'Russell), Jennifer a mis les critiques, l'industrie et le public à ses pieds. Elle gagne l'Oscar de la meilleure actrice à 22 ans, ce qui en fait l'une des plus jeunes comédiennes primées par l'Académie.

Elle obtient sa troisième nomination à l'Oscar - cette fois en tant que meilleure actrice dans un second rôle -) pour avec American Bluff(toujours de David O'Russell) pour confirmer son aura comme son talent dramatique. «La fille du feu» devient alors l'actrice la plus jeune à avoir déjà reçu trois citations aux Oscars, renvoyant aux archives la détentrice du record, Teresa Wright (nominée une fois en 1942 et deux fois en 1943 à l'âge de 24 ans). Mais les votants ont préféré cette année la novice Lupita Nyong'o (12 years of a slave).

jennifer lawrence lupita nyong'o oscars 2014Insultes et dérision

En Amérique, le succès est rarement méprisé. Elle est louangée et le bashing lui a été un temps épargné. Qui pourrait détester une fille comme elle? Que ce soit en portant des robes trop serrés ou en se cassant (souvent) la figure aux cérémonies, elle n'hésite pas à se moquer d'elle-même.

Pourtant, elle se fait souvent insulter sur les réseaux sociaux et critiquer pour son manque de sérieux sur les plateaux télés. Lawrence renvoie la balle : elle hait Twitter (ce qui lui vaut quelques tweets de geeks pas très sympas) et l'émission de TV Fashion Police (qui critique ses formes et sa boulimie). Qui le lui rendent bien.
Si elle attire la haine des "fashionistas" et autres dictateurs du bon goût, c'est parce qu'elle revendique ses jolies formes en affirmant qu'elle ne peut pas ''bosser l'estomac vide''. Elle est passée par le McDo avant les Oscars et le dernier Festival de Cannes. D'un naturel joyeux et espiègle, elle n'hésite pas à se jouer d'elle-même et de jouer avec les autres (comme cette photo avec Lupura Nyong'o où elle tente de lui chipper l'Oscar).
C'est ainsi qu'elle taquine Liam Hemsworth sur sa rupture d'avec Miley Cyrus (ce qui a mis en rage les fans de la chanteuse), chatouille Josh Hutcherson à la première londonienne de Hunger Games: l'embrasement, n'hésite pas à parler de ces problèmes gastriques liés au stress sur un plateau télé et se casse la figure aux Oscars sans perdre le sourire.

Cela lui amène plus de fans que de jaloux. Jack Nicholson lui a fait la cour, Marion Cotillard se revendique fan et Bradley Cooper l'a présentée à Leonardo DiCaprio qui voulait la rencontrer (sans doute pour savoir comment on pouvait gagner un Oscar sans avoir à perdre 20 kilos).

Cannes 2011 : Qui est Jennifer Lawrence ?

Posté par MpM, le 17 mai 2011

Jennifer Lawrence a encore peu tourné, et pourtant son nom est déjà bien gravé dans les esprits. Sûrement parce que ses choix, audacieux, se sont souvent avérés excellents. C'est en effet en 2008 que l'on a découvert cette jeune fille blonde au caractère bien trempé dans le premier film de Guillermo Arriaga, Loin de la terre brûlée. C'est son premier rôle au cinéma, et on ne voit qu'elle, adolescente révoltée qui prend son destin en mains pour ne pas finir comme les adultes résignés qui l'entourent. A Venise, où le film est présenté, elle reçoit le Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir. Amplement mérité.

Si avant ce film, elle était apparue dans divers séries (The Bill Engvall Show, Cold case, Medium…), après, elle prend son temps pour rebondir et se concentre presque exclusivement sur deux films : The beaver (Le complexe du castor) de Jodie Foster, aux côtés de Mel Gibson, et Winter's bone de Debra Granick. Le premier a mis presque deux ans à sortir, à cause des dérapages de Mel Gibson, et arrive à Cannes à la fois précédé par ce parfum de scandale extra-cinématographique, et auréolé d'une excellente réputation scénaristique.

Le second a fait sensation fin 2010 aux Etats-Unis et a offert à Jennifer Lawrence une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice. Oscar qui lui a échappé au profit de Natalie Portman, mais qu'elle méritait probablement autant, tant elle est envoûtante et magnétique dans le rôle de cette adolescente obstinée qui est prête à tout pour retrouver son père et sauver sa famille. Sous la caméra de Debra Granick, elle semble un ange miséricordieux qui prend des coups sans les rendre, mais sans jamais renoncer non plus. Une prestation comme on rencontre moins d'une douzaine par an.

Et dire que la jeune femme n'a jamais pris de cours de théâtre… Si elle en est là aujourd'hui, c'est uniquement grâce à son instinct (elle a décidé de devenir actrice à l'âge de 14 ans) et à sa force de persuasion (ses parents ont accepté de déménager à New York pour lui permettre de tenter sa chance). Aujourd'hui, tout semble donc possible pour elle. On la reverra dès le 1er juin dans le prequel d'X-men (Le commencement), où elle interprète la fameuse Mystique, capable de prendre toutes les apparences possibles, et prochainement dans la comédie romantique Like crazy de Drake Doremus où elle tient un rôle secondaire aux côtés de Felicity Jones.

Bien sûr, elle ne manque par ailleurs pas de projets, tels House at the End of the Street de Mark Tonderai ou The hunger games de Gary Ross, mais on lui souhaite surtout de ne se laisser enfermer dans aucun style, et de retrouver très vite un réalisateur capable de lui confier un rôle à la hauteur de son incontestable talent.

Biutiful Bardem pour Inarritu

Posté par vincy, le 2 novembre 2008

Il s'agit du premier projet de Alexandro Gonzalez Inarritu depuis Babel (2006, prix de la mise en scène à Cannes). Il s'agit aussi du premier film écrit sans le compère Guillermo Arriaga, qui a préféré réaliser lui-même son prochain scénario (The Burning Plain, présenté à Venise, avec Charlize Theron et Kim Basinger). Ils avaient collaboré sur Amours chiennes, 21 grammes et Babel. Arriaga ne semblait plus supporter que son nom soit après celui d'Inarritu dans les génériques, et un divorce public s'en suivit.

Inarritu reprend donc la caméra cette semaine à Barcelone. Biutiful réunit autour de Javier Bardem les comédiens Ruben Ochandiano et Blanca Portillo (Volver). Le film raconte l'histoire de deux amis d'enfance, un dealer et un flic, qui se retrouvent par les malheureux hasards de la vie. Il en a écrit le scénario tout seul.

Le risque de l'aventure en solitaire trouvera une réponse concrète - critique et publique - en décembre 2009. Le film est produit par Cha Cha Cha, une entité spécifique co-dirigée par Alfonso Cuaron, Guillermo del Toro et Alexandre Inarritu.  Cha Cha Cha doit produire 5 films pour Universal et Focus Features. Deux autres projets en sont déjà issus : le Rodrigo Garcia (Mother and Child) et le Carlos Cuaron (Rudo y Cursi avec Gael Garcia Bernal).

Palmarès Venise 2008 : Lion d’or logique pour The Wrestler

Posté par MpM, le 7 septembre 2008

Darren Aronofsky et son lion d’or
Lion d’or du meilleur film : The Wrestler de Darren Aronofsky (USA)
Lion d’argent du meilleur réalisateur : Aleksey German Jr. Pour Paper Soldier (Russie)
Prix spécial du jury : Teza de Haile Gerima (Ethiopie, en coproduction avec l’Allemagne et la France)
Coupe Volpi du meilleur acteur : Silvio Orlando pour Il papa di Giovanna de Pupi Avatti (Italie)
Coupe Volpi de la meilleure actrice : Dominique Blanc pour L’autre de Patrick Mario Bernard and Pierre Trividic (France)
Prix Marcello Mastroianni du meilleur jeune espoir :  Jennifer Lawrence pour The Burning Plain de Guillermo Arriaga (USA)
Osella de la meilleure contribution technique : Alisher Khamidhodjaev et Maxim Drozdov pour Paper Soldier de Aleksey German Jr. (Russie)
Osella du meilleur scénario : Haile Gerima pour Teza (Ethiopie, en coproduction avec l’Allemagne et la France)
Lion d’or spécial : Werner Schroeter pour "son œuvre dénuée de compromis et rigoureusement innovante depuis 40 ans"

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Pas de grosses surprises pour ce palmarès qui récompense logiquement les rares coups de cœur du festival (The wrestler et Teza) ainsi que les prestations les plus marquantes : celle de l’amoureuse trahie basculant lentement dans la folie (Dominique Blanc), celle de la jeune fille détruite par la culpabilité (Jennifer Lawrence) et celle du père dévoué corps et âme et à sa fille déséquilibrée (Silvio Orlando). Bien sûr, tout le monde attendait Mickey Rourke en meilleur acteur, mais un point du règlement aurait empêché Wenders et ses jurés d’offrir ce doublé historique au film d’Aronofsky. Par contre, le film éthiopien sur les années de "terreur rouge" de Hailé Mariam Mengistu ainsi que le film russe de Aleksey German Jr (sur la course à la conquête spatiale dans les années 60) ont eux remporté deux prix chacun, preuve assez flagrante du manque d’oeuvres à récompenser… Plus surprenant est le prix spécial décerné à Werner Schroeter alors même que son film en compétition, Nuit de chien, a reçu le plus mauvais accueil de la compétition.

Globalement, le palmarès de cette 65e Mostra reflète assez finement le ressenti général, celui d’une compétition de mauvaise qualité. Bien que son mandat ait été reconduit pour quatre ans, Marco Müller, le directeur artistique du festival depuis 2004, a été sévèrement critiqué par la presse italienne et internationale. Il se justifie comme il peut en évoquant le contexte politique (depuis deux ans, trois festivals ialiens doivent se partager l’aide du gouvernement : Turin, Venise et Rome, avec l’idée que Venise serait un lieu d’expérimentation et Rome celui du cinéma grand public) et surtout la concurrence de Toronto. Le festival canadien, qui commence généralement une semaine après la Mostra, attire stars hollywoodiennes (peu présentes sur le Lido cette année), grosses productions américaines et professionnels du monde entier en proposant une sorte de panorama du meilleur des mois passés et à venir. Il aurait même, d’après Marco Müller, fait pression cette année pour empêcher certains producteurs et distributeurs de films américains en compétition (comme Rachel Getting Married, de Jonathan Demme, The Hurt Locker, de Kathryn Bigelow et même The Wrestler de Darren Aronofsky) de faire le déplacement.

Pour résister, le directeur artistique compte sur la fidélité de certains réalisateurs (deux grands noms du cinéma américain lui auraient déjà promis l’avant-première mondiale de leur film pour la prochaine édition) et sur la taille plus humaine de Venise, où les professionnels peuvent découvrir dans de bonnes conditions (les salles de projection devraient même être rénovées pour 2009) les films importants de la saison à venir (par opposition à "l’énorme foire du cinéma mondial" que représente Toronto). Il a également le désir de créer une "Mostra des films à faire" en organisant un concours de projets.

Le fait est que le festival de Venise a beau être le doyen des grands festival européens (à moins que cela ne soit justement à cause de ça), il ne cesse ces dernières années d’être critiqué et remis en cause, comme incapable de trouver son identité aux côtés de la ligne auteuriste de Cannes, des tendances politiques de Berlin ou même de la volonté de découverte de Locarno. Un nouveau modèle de développement, du sang neuf, une orientation différente… ne pourraient donc que lui apporter le renouvellement dont il a le plus grand besoin.

Crédit photo : image.net

Venise : Arriaga et Schroeder déçoivent

Posté par MpM, le 31 août 2008

Benoit Magimel et Lika MinamotoCe qui fait avant tout la force d’un festival, c’est son pouvoir d’attraction sur medias et spectateurs qui se bousculeront aux portes des salles et propageront le buzz bien au-delà des frontières de ce petit monde relativement fermé. Et pour cela rien de tel que de provoquer des attentes fortes sur certains films présentés, par opposition avec ceux dont personne ne connaissait l’existence avant de les voir au programme. On pouvait découvrir aujourd’hui deux de ces longs métrages extrêmement attendus sur le Lido : The burning plain de Guillermo Arriaga, séduisant sur la papier en raison de son casting prestigieux (Charlize Theron, Kim Basinger) et de la personnalité de son metteur en scène (scénariste d’Amours chiennes, Babel, Trois enterrements…), et Inju, la bête dans l’ombre de Barbet Schroeder, précédé par un parfum de souffre et une bande-annonce pour le moins tapageuse. Dommage, comme cela arrive trop souvent, l’attente qui entourait ces deux films a été pareillement déçue, quoique pour des causes différentes.

Arriaga nous fait une fois de trop le coup de l’intrigue morcelée qui met en scène des protagonistes apparemment sans lien les uns avec les autres mais qui finiront bien par être connectés d’une manière ou d’une autre. Ce qui faisait le charme et la force de ses précédents scénaris est devenu rien de plus qu’une recette qu’il semble vouloir décliner à l’infini. Malheureusement pour lui, maintenant, le spectateur connait le truc et devine la moitié des corrélations un quart d’heure avant que le film ne les lui révèle en grande pompe. L’effet de surprise et de suspense étant complètement raté, il ne reste même pas de quoi se raccrocher à l’histoire, terriblement conventionnelle. Il y en a d’ailleurs un peu marre de ces héroïnes torturées par la culpabilité et qui finissent systématiquement par trouver le rédemption dans l’amour. Marre aussi de cet excès de puritanisme qui force à expliquer par des traumatismes psychologiques le moindre des comportements “immoraux” des personnages (la femme qui trompe son mari le fait parce qu’il ne la désire plus, celle qui couche avec tout ce qui bouge fuit de vieux démons, etc.). 

Dans un autre genre, le prétendu polar érotique de Barbet Schroder est un véritable fiasco scénaristique. Le moment le plus réussi en terme de suspense et de noirceur est la séquence d’introduction singeant avec brio certains films de sabre asiatiques un peu cheap mais savoureux, où le sang gicle et les têtes tombent. Mais rien de tel dans Inju où l’action se veut avant tout cérébrale et les scènes de sexe imaginaires (ou grotesques). L’intrigue policière se résume alors à une succession d’invraisemblances et de fausses pistes rapidement mises au jour. Schroeder essaye bien de jouer au chat et à la souris avec son spectateur, comme son héros maléfique le fait avec le malheureux Alex Fayard (incarné par un Benoit Magimel encore plus falot qu’à l’ordinaire), mais il a affaire à une partie particulièrement plus coriace qui anticipe les retournements et devine les ficelles. Là encore, ce qui aurait dû être un véritable jeu de piste tourne à la révélation progressive de choses que l’on savait déjà. Et l’attente artificiellement suscitée se retourne contre le film, probablement jugé deux fois plus sévèrement que s’il ne nous avait pas été préalablement survendu...

Crédit photo : image.net