19e Festival Télérama: une sélection inégale mais quelques incontournables à rattraper

Posté par vincy, le 30 novembre 2015

jafar panahi taxi

Le 19e Festival cinéma Télérama se déroulera du 20 au 26 janvier 2016. 16 films ont été choisis par la rédaction du magazine, et comme vous le constaterez, ils divergent sensiblement de nos goûts cette année. Disons, pour vulgariser, que cinq d'entre eux auraient pu être facilement remplaçables, mais il y a sans doute eu une logique de "grands noms". Résultat, 9 des 16 films ont été présentés au Festival de Cannes. Une domination écrasante qui n'a pas forcément laisser la porte ouverte à d'autres genres. On s'étonnera ainsi de l'absence de films asiatiques ou de documentaires. Alors que le cinéma latino-américain a été plébiscité cette année dans les grands festivals, la rédaction de Télérama a préféré un Woody Allen moyen ou un contestable Jacques Audiard. Mais, parmi cette sélection, on vous en recommande une bonne moitié, pour leur style ou les émotions qu'ils procurent.

Pour 3,5€ la place avec le pass, vous pourrez donc rattraper ces films dans plus de 300 salles de France.

Trois souvenirs de ma jeunesse- Arnaud Desplechin. Cannes 2015. ****
Mia madre-  Nanni Moretti. Cannes 2015. **
Mustang - Deniz Gamsey Ergüven. Cannes 2015. ****
Comme un avion - Bruno Podalydès. ***
Life - Anton Corbijn. Venise 2015. ***
Dheepan - Jacques Audiard. Cannes 2015 (Palme d'or). 0
Much loved- Nabil Ayouch. Cannes 2015. ***
L’Homme irrationnel- Woody Allen. Cannes 2015. **
Birdman- Alejandro Gonzalez Inarritu. Oscar du meilleur film. ***
Taxi Téhéran- Jafar Panahi. Berlin 2015 (Ours d'or). ****
Phoenix- Christian Petzold. Berlin 2015. **
Fatima- Philippe Faucon. Cannes 2015. ****
Back Home (Louder than Bombs)-  Joaquim Trier. Cannes 2015. **
Marguerite- Xavier Giannoli. Venise 2015. ***
La Loi du marché- Stéphane Brizé. Cannes 2015. ***
Phantom Boy - Alain Gagnol et J.L. Felicioli. Animation. ****

Prix Louis-Delluc 2015: les films de Cannes en force, mais la Palme d’or est snobée

Posté par vincy, le 27 novembre 2015

L'image manquante de rithy panh

Le Festival de Cannes reste le réservoir principal des palmarès de fin d'année. Le Prix Louis-Delluc 2015 n'a pas fait exception, comme d'habitude. Sur les huit films en nomination, cinq ont été présentés sur la Croisette. La Loi du marché, en compétition, était reparti avec le prix d'interprétation masculine pour Vincent Lindon. Trois étaient à la Quinzaine des réalisateurs. Et L'image manquante avait reçu le Grand Prix Un certain regard en ... 2013! Car c'est la particularité de cette liste, deux films datent d'il y a plus d'un an. Outre L'image manquante, Le dos rouge avait été présenté au Centre Pompidou en 2014 dans le cadre du Festival d'Automne. Mais les deux films ne sont sortis que cette année. Résultat: il n'y a aucun favori pour succéder à Sils Maria d'Olivier Assayas.
Philippe Garrel et Arnaud Desplechin sont les seuls à l'avoir déjà obtenu.

Si le Louis-Delluc est considéré comme le Goncourt du cinéma, il n'a aucune valeur indicative pour les Césars. Le dernier à avoir réussi le doublé c'est Jacques Audiard avec Un prophète en 2009/2010. Et justement Audiard est le grand absent de cette liste puisque Dheepan, déjà recalé pour représenter la France aux Oscars, Palme d'or à Cannes, n'a pas été retenu.

Concernant la sélection du meilleur premier film, c'est presque un autre niveau. Pour succéder aux Combattants, le jury a choisi cinq très bons films, très divers. Mustang, qui était aussi à Cannes, fait là figure de grand favori, évidemment.

Le lauréat 2015 sera annoncé le 16 décembre.

Nominations
Comme un avion - Bruno Podalydès
Le Dos rouge – Antoine Barraud
Fatima – Philippe Faucon
L'Image manquante – Rithy Panh
La Loi du marché – Stéphane Brizé
Marguerite – Xavier Giannoli
L'Ombre des femmes – Philippe Garrel
Trois souvenirs de ma jeunesse – Arnaud Desplechin

Nominations pour le prix Louis-Delluc premier film
Bébé tigre – Cyprien Vial
Le Grand Jeu – Nicolas Pariser
Mustang – Deniz Gamze Erguven
Ni le ciel ni la terre – Clément Cogitore
Vincent n'a pas d'écailles – Thomas Salvador

L’éveil d’Edoardo charme les jurys du Festival de Cabourg

Posté par kristofy, le 15 juin 2015

La cérémonie de clôture du 29ème Festival du Film de Cabourg a offert une chaleureuse standing-ovation à Michel Legrand pour lui remettre un Swann d’Or Coup de cœur, en hommage à sa carrière.

Le Swann d’Or qui récompense le romantisme de ces derniers mois au cinéma a été l’occasion de réunir à Cabourg les équipes des films A trois on y va avec la présence de Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck, Félix Moati, Jérôme Bonnell ; Caprice avec, encore, Anaïs Demoustier, Emmanuel Mouret et Virginie Elfira ; Un peu beaucoup Aveuglément avec Clovis Cornillac et Lilou Fogli ; Trois souvenirs de ma jeunesse d'Arnaud Desplechin avec son duo Lou Roy-Lecollinet et Quentin Dolmaire…

Pour les 7 films en compétition, cette année il y a eu un rassemblement des voix en faveur de L’éveil d’Edoardo de Duccio Chiarini (dont la sortie est d’ailleurs prévue ce mercredi 17 juin) avec à la fois le prix du jury de la jeunesse et aussi le grand prix du jury présidé par Juliette Binoche.

La légèreté, parfois empreinte de gravité, était donc au rendez-vous avec ces différentes histoires de famille décomposée ou recomposée. Le couple à l’épreuve du temps ou l’évolution du sentiment amoureux ont souvent été mieux traités par les cinéastes étrangers: Cabourg a fait découvrir que nos voisins cinéastes proposent des films qui peuvent faire vibrer, sourire et pleurer comme rarement. Il faudra voir les très réussis films Pause du suisse Mathieu Urfer avec Julia Faure qui était présente (elle avait été citée le César du meilleur espoir féminin pour Camille redouble) même s'il n'y a toujours pas de date de sortie française prévue malgré des sélections aux festivals de Locarno, Namur, Arras... ; et 45 years du britannique Andrew Haigh avec Charlotte Rampling et Tom Courtenay (Ours d'argent d’interprétation pour les deux comédiens au dernier festival de Berlin) en salle le 25 novembre.

juliette binoche cabourg 2015

Voici le palmarès des Swann d'Or du Festival du Film de Cabourg 2015 :

- Swann d’Or Coup de cœur : Michel Legrand

- Grand Prix du Festival de Cabourg : L’éveil d’Edoardo, de Duccio Chiarini
- Prix Spécial : Zurich, de Sacha Polak
- Prix de la Jeunesse: L’éveil d’Edoardo, de Duccio Chiarini
- Prix du public: Lessons in love, de Fred Schepisi

- Swann d’Or du meilleur film: Caprice, de Emmanuel Mouret
- Swann d’Or du meilleur premier film: Un peu beaucoup aveuglément, de Clovis Cornillac
- Swann d’Or du meilleur réalisateur: Arnaud Desplechin pour Trois souvenirs de ma jeunesse
- Swann d’Or de la meilleure actrice: Anaïs Demoustier dans A trois on y va
- Swann d’Or du meilleur acteur: Benoît Magimel dans La tête haute
- Swann d’Or de la Révélation féminine : Joséphine Japy dans Respire
- Swann d’Or de la Révélation masculine : Kévin Azaïs dans Les combattants

-Meilleur court-métrage : Copain, de Jan et Raf Roosens
-Meilleure actrice court-métrage ex-aequo : Louisiane Gouverneur et Ilys Barillot, dans A qui la faute de Anne-Claire Jaulin
-Meilleur acteur court-métrage : Benoît Hamon, dans Jeunesse des loups-garous de Yann Delattre (court qui avait été découvert à La Semaine de la Critique à Cannes)

Par ailleurs les Prix Premiers Rendez-Vous qui récompensent les débuts à l’écran d’une actrice et d’un acteur dans un  premier grand rôle ont été donné à Sophie Verbeeck dans A trois on y va de Jérôme Bonnell et à Rod Paradot dans La tête haute de Emmanuelle Bercot.

Cannes 2015: un film colombien, Arnaud Desplechin et Mustang au palmarès de la Quinzaine

Posté par vincy, le 23 mai 2015

Hier soir, la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes a célébré sa clôture avec Dope, de l'Américain Rick Famuyiwa, film qui faisait le buzz grâce à sa musique signée Pharrell Williams.

Traditionnellement, les quelques prix remis dans cette sélection ont été attribués avant la projection.

Le Prix Art Cinema de la CICAE (Cinémas art et essai) a été décerné au film colombien El abrazo de la serpiente de Ciro Guerra (L'Ombre de Bogota et Les Voyages du vent). Il s'agit de l'histoire de Karamakate, un chaman amazonien, dernier survivant de son peuple. Il vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Sa vie bascule lorsqu’Evan, un ethnobotaniste américain, débarque dans sa tanière à la recherche de la yakruna, une mystérieuse plante hallucinogène capable d’apprendre à rêver. Karamakate se joint à sa quête et ils entreprennent un voyage au cœur de la jungle. Après le triomphe du cinéma latino-américain à la Semaine de la critique la veille, et notamment le double prix pour un autre film colombien, La tierra y la sombra, ce prix pour L'étreinte du serpent sacre une nouvelle génération de cinéastes venues d'Amérique du sud.

Le Prix SACD a couronné Arnaud Desplechin avec ses Trois souvenirs de ma jeunesse, sorti cette semaine dans les salles françaises. Souvent sélectionné en compétition, Desplechin est reparti bredouille à chaque fois, hormis un Prix spécial pour Catherine Deneuve dans Conte de noël. Avec ce "prequel" de Comment je me suis disputé... Desplechin retrouve le personnage de Paul Dédalus, qui se souvient de son enfance à Roubaix, des crises de folie de sa mère, du lien qui l’unissait à son frère Ivan, enfant pieux et violent, de ses seize ans, de son père, veuf inconsolable, de ce voyage en URSS où une mission clandestine l’avait conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme russe, de ses dix-neuf ans, de sa sœur Delphine, de son cousin Bob, des soirées d’alors avec Pénélope, Mehdi et Kovalki, l’ami qui devait le trahir, de ses études à Paris, de sa rencontre avec le docteur Béhanzin, de sa vocation naissante pour l’anthropologie et surtout d’Esther.

Enfin, le Prix Label Europa Cinéma a récompensé Mustang, premier film de la cinéaste franco-turque Deniz Gamze Ergüven, co-écrit avec Alice Winocour. Mustang se déroule dans un village au nord de la Turquie, où Lale et ses quatre sœurs rentrent de l’école en jouant innocemment avec des garçons. La débauche supposée de leurs jeux suscite un scandale aux conséquences inattendues. La maison familiale se transforme progressivement en prison, les cours de pratiques ménagères remplacent l’école et les mariages commencent à s’arranger. Les cinq sœurs, animées par un même désir de liberté, détournent les limites qui leur sont imposées.

Enthousiaste, la Quinzaine des réalisateurs récupère le film d’Arnaud Desplechin

Posté par redaction, le 17 avril 2015

C'était l'un des grands absents de la révélation de la Sélection officielle du 68e Festival de Cannes hier matin. Tout le monde attendait Arnaud Desplechin en compétition. Mais il n'était nulle part. Thierry Frémaux a entretenu le suspens: "Pour l'instant, il n'y est pas", a expliqué le délégué général avant de rappeler: "il n'y est pas mais mériterait de l'être, mais y a été souvent." Manière de dire qu'il attendait de voir si la Quinzaine le voulait ou pas avant de se décider de le prendre (à Un certain regard par exemple).

La réponse n'a pas tardé: Trois souvenirs de jeunesse (anciennement titré Nos Arcadies) sera à la Quinzaine des Réalisateurs. "C'est avec enthousiasme que nous annonçons la présentation de Trois souvenirs de jeunesse, le dernier film d'Arnaud Desplechin, peut être son meilleur et son plus émouvant, à la Quinzaine des Réalisateurs, à Cannes, le vendredi 15 mai prochain. On y retrouvera Mathieu Amalric et les jeunes Quentin Dolmaire, Lou-Roy Lecollinet, dans une brillante et déchirante recherche du temps et des amours perdus …" s'est enflammé Édouard Waintrop, Délégué général de la Quinzaine des Réalisateurs.

Trois souvenirs de jeunesse, sorte de prequel à Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle), film aux accents biographiques de Desplechin réalisé en 1996, se réapproprie les personnages de Paul Dédalus et d'Esther.

Paul Dédalus va quitter le Tadjikistan. Il se souvient de son enfance à Roubaix, des crises de folie de sa mèren, du lien qui l’unissait à son frère Ivan, enfant pieux et violent…Il se souvient de ses seize ans, de son père, veuf inconsolable, de ce voyage en URSS où une mission clandestine l’avait conduit à offrir sa propre identité à un jeune homme russe… Il se souvient de ses dix-neuf ans, de sa soeur Delphine, de son cousin Bob, des soirées d’alors avec Pénélope, Mehdi et Kovalki, l’ami qui devait le trahir… Mais aussi de ses études à Paris, de sa rencontre avec le docteur Béhanzin, de sa vocation naissante pour l’anthropologie… Et surtout, Paul se souvient d’Esther. Elle fut le coeur de sa vie. Doucement, « un coeur fanatique ».

Le film sort le 20 mai dans les salles françaises.

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