Disney lance les remakes de Dumbo et Beauty and the Beast

Posté par vincy, le 9 juillet 2014

dumbo la belle et la bete disneyAprès Blanche Neige, La belle au bois dormant (Maléfique) et Alice au pays des merveilles et en attendant Cendrillon (de Kenneth Branagh, en mars 2015), Le livre de la jungle (de Jon Favreau, en octobre 2015) et la suite de Blanche Neige et la chasseur (en 2016), Disney a lancé à un mois d'écart deux nouveaux projets : Dumbo et La belle et la bête en version "non animée".

Dumbo (1941), Oscar de la meilleure musique en 1942 et primé à Cannes en 1947, est un des grands classiques de Walt Disney (et le 4ème long métrage animé de fiction du studio). C'est aussi l'un des films les plus courts de l'histoire de Disney. Il est ressorti plusieurs fois en salles, a souvent été référencé dans des films (notamment 1941 de Steven Spielberg), a failli avoir une suite (John Lasseter a annulé le projet). Mais on peut s'inquiéter : le studio a confié le scénario de ce film en prises de vues réelles à Ehren Kruger, responsable du très moyen Transformers : L'âge d'extinction.

Dumbo est devenu un des mythes de l'empire Disney. C'est pourtant l'un des films les plus modestes de la filmographie de Walt. Adapté librement du conte pour enfants d'Helen Aberson-Mayer, il raconte l'histoire d'un éléphanteau dont les oreilles sont démesurément grandes. Méprisé et rejeté de tous, l'animal trouve une alliée : une petite souris qui l'aidera à transformer ce handicap en atout.

Le projet d'une version en prises de vues réelles de La belle et la bête a été annoncé début juin, suite au carton de Maléfique. Le conte de Gabrielle-Suzanne de Villeneuve a été adapté de nombreuses fois au cinéma dès 1899 (les frères Pathé). La version la plus connue est évidemment celle de Jean Cocteau (1946), la plus récente celle de Christophe Gans (sorti en février dernier) et la plus populaire celle de Disney (1991). Aux Etats-Unis, le dessin animé de Disney a séduit autant de spectateurs que des films comme Peter Pan, les Gremlins ou Harry Potter et la Coupe de feu. Dans le monde, le film avait récolté 425 millions de $ cette année là, soit le 3ème film le plus vu en cette année 1991. Oscarisé pour sa musique et pour une chanson, le film avait surtout fait sensation en devenant le premier dessin animé de l'Histoire à être nominé dans la catégorie meilleur film. Depuis, il est devenu une comédie musicale qui a triomphé de Broadway à Paris, où le spectacle s'achève dans les prochains jours.

Disney a confié la réalisation de ce "remake" non animé à Bill Condon (Dreamgirls, Chicago, Twilight) et le scénario à Evan Spiliotopoulos (Hercule qui sort prochaînement).

Annecy 2014 : le marché de l’animation résiste à la crise

Posté par vincy, le 15 juin 2014

Insode Out Pixar

Le 38e Festival international du film d’animation d’Annecy se termine en beauté. Outre le palmarès (lire notre actualité), le festival du film d'animation (Fifa) a enregistré plus de 7 100 participants en provenance de 73 pays.

La hausse des accréditations du Marché international du film d'animation est de 2% (2450 professionnels). Mais le nombre des sociétés exposantes connaît une forte augmentation de 13 %, dépassant ainsi la barre des 500 entreprises du secteur (513 précisément), soit un record depuis la création du Mifa en 1985. "Cette croissance s’explique par une présence internationale accrue, notamment avec des pays comme l’Inde, la Chine et les États-Unis" explique le communiqué. La présence américaine s'est en effet amplifiée avec la présence de diffuseurs comme Nickelodeon, Cartoon Network et Disney Channel. Le magazine Variety a également consolidé son action médiatique avec un quotidien numérique en anglais.

Disney a d'ailleurs fait l'événement en présentant en avant-première mondiale Feast, le nouveau court métrage réalisé par Patrick Osborne. Mais surtout les festivaliers ont pu découvrir le nouveau teaser du prochain film des studios Walt Disney Animation, Les Nouveaux Héros (sortie en France en février 2015). En bonus, Pete Docter (Wall-E, Là-haut) a joué les guest-stars devant plus de 1 000 privilégiés qui ont pu voir les premiers extraits de son nouveau film Inside Out en avant-première mondiale, un an avant sa sortie.

cristal d'honneur pour isao takahata annecy 2014L'Amérique était également en force avec l'avant-première de Dragons 2, l'un des meilleurs films de DreamWorks Animation, en présence du réalisateur Dean DeBlois. Parmi les autres projections qui ont fait sensation notons celles de de Saint Seiya Legend of Sanctuary, film basé sur la saga des Chevaliers d’Or, les premières images de Yellowbird, de Benjamin Renner et bien entendu l'ouverture du Festival par le japonais Isao Takahata, cofondateur des studios Ghibli, venu accompagner la projection du Conte de la princesse Kaguya. Le réalisateur  a reçu un Cristal d’honneur pour sa contribution au cinéma d’animation (Le Tombeau des lucioles, Pompoko, Mes voisins les Yamada).

Un marché toujours aussi lucratif

L'animation reste l'un des genres les plus dynamiques du 7e art. Les productions françaises ont séduit 2,5 millions de spectateurs hors de France selon les chiffres du CNC et d'UniFrance Films publiés lors du Festival. En France, depuis un an, 13 films animés (américains, français et japonais) ont franchit la barre de 700 000 entrées. Aux Etats-Unis, depuis janvier, trois films d'animation ont déjà dépassé les 100 millions de $ au box office, totalisant 500 millions de $ de recettes. Dans le monde, les films d'animation cumulent près de 1,5 milliard de $ de recettes depuis le début de l'année.

Le Mifa fêtera ses 30 années d'existence.

Pixar mise sur deux autres « sequels »

Posté par vincy, le 20 mars 2014

On espérait des productions originales pour relancer Pixar (lire notre actualité du 23 décembre 2013). Que nenni. Walt Disney a annoncé deux suites dans les tuyaux du studio : le troisième opus de Cars et une suite aux Indestructibles.

Pour Cars, la logique est claire : c'est une mine d'or en produits dérivés (en plus d'être une attraction à succès à Disneyland). Au point d'en faire un spin-off signé Disney, Planes, et et une suite, Planes : Fire and Rescue, prévue cette été. Le premier Cars a rapporté 462M$ dans le monde, et la suite, massacrée par la critique, près de 560M$.

Les Indestructibles, l'un des chefs d'oeuvre du studio, a récolté 631M$ dans le monde lors de sa sortie il y a 10 ans. C'est toujours la 5e plus importante recette mondiale dans l'histoire de Pixar. Le réalisateur Brad Bird, qui sortira Tomorrowland en mai 2015 (avec George Clooney), s'est attelé à l'écriture d'une suite.

L'original va, en outre, bénéficier d'une re-sortie en 3D.

Pixar a déjà prévu trois autres films : Inside Out à l'été 2015, The Good Dinosaur à l'automne 2015 (pour ses deux films, lire notre actualité d'août 2011), et la suite du Monde de Némo, Le monde de Dory en juin 2016.

Les relations ambivalentes entre la Chine et Hollywood

Posté par vincy, le 11 mars 2014

iron man wang xueqi chine hollywood

Les deals se multiplient entre Hollywood et la Chine. Il est loin le temps où les studios et producteurs craignaient une invasion japonaise dans les années 80. Désormais, ils signent avec les Emirats, l'Inde, et la Chine pour trouver des accords de financement et de production. La Chine est devenue en moins de dix ans un géant du cinéma : 2e marché mondial (recettes en salles), dépassant ainsi le Japon, un cinéma réputé et respecté (grands prix dans les Festivals comme l'Ours d'or à Berlin en février), production de films en hausse (638 en 2013, dont 45 exportés), accroissement du nombre de cinémas (5 000 écrans supplémentaires rien qu'en 2013).

Hollywood se laisse donc séduire par les dragons de l'Empire du milieu. Les annonces se bousculent depuis trois mois.

Derniers contrats en date :

    • Robert Simonds et Gigi Pritzker avec le géant TPG et le chinois Hony Capital (10 films par an) ;
    • Walt Disney avec Shanghai Media Group pour développer des films chinois à la Disney ;
    • Disney (toujours) avec You On Demand (pour la diffusion de produits sur les mobiles) et BesTV (contenus numériques);
    • Disney (encore) qui va créer un parc d'attraction à Shanghai ;
    • Relativity a pactisé avec le fonds d'investissements IDG ;
    • Le chinois DMG a signé des accords avec Alcon Entertainment (Transcendance, avec Johnny Depp et le remake de Point Break)
    • Studio 8, société de l'ancien patron de Warner Jeff Robinov, avec Huayi Brothers (qui a injecté 120 millions de $) ;
    • L'agence de talents Resolution a accepté le chinois Bison Capital dans son capital ;
    • Bona Film possède 20% de 21st Century Fox ;
    • After Dark Films va faire 5 films avec la télévision chinoise Shengshia Entertainment ;
    • DreamWorks qui a créé son studio Oriental DreamWorks et qui a signé un accord avec le site de streaming local Youku, etc... (lire nos actualités)
    • La transaction la plus impressionnante reste le rachat de la chaîne de cinéma américaine AMC Entertainment par le géant de l'immobilier chinois Wanda pour 2,6 milliards de $ en 2012.
    • Le même Wanda a signé un partenariat de grande ampleur avec le canadien IMAX pour construire 120 salles dotées d'écrans géants.

Tous ces deals permettent évidemment d'obtenir de l'argent frais, mais avant tout de conquérir le marché chinois : d'abord en contournant le problème des quotas (la Chine limite le nombre de films étrangers qui sortent en salles) mais aussi en évitant la censure en produisant des films spécifiquement pour le marché chinois (avec les normes et le formatage imposé pour un public encore plus puritain que les Américains : les Chinois n'ont pas pu voir le sein de Kate Winslet dans Titanic).

Le système de quotas a légèrement évolué en augmentant le nombre de films étrangers (principalement américains) autorisés sur le sol chinois. Avant 2012, 20 films étrangers étaient diffusables en Chine. Depuis un an, le nombre a été porté à 34 (lire notre actualité). La Chine réfléchit actuellement à faire passer le nombre à 44. Le système de censure est en passe de changer également puisque le gouvernement chinois souhaite décentraliser la censure en donnant l'autorité à chaque province.

Un conflit financier

Pourtant, Hollywood devrait se méfier de cet eldorado. L'an dernier, la Chine a cessé de payer aux studios hollywoodiens leur part sur les recettes locales de leurs films. Le conflit a commencé avec l’introduction d’une nouvelle taxe sur les bénéfices (2%), taxe refusée par les studios.

Les arriérés se chiffraient à plusieurs dizaines de millions de dollars, selon The Hollywood Reporter, et les six «majors» hollywoodiennes - Disney, Warner, Universal, Paramount, Fox et Sony - semblaient concernées.

Selon les calculs du magazine, les autorités chinoises, à travers le China Film Group, plus gros distributeur du pays, devraient notamment plus de 31 millions de dollars à Warner pour Man of Steel, 23 millions à Sony pour Skyfall et 20th Century Fox pour L’Odyssée de Pi.

La Motion Picture Association of America (MPAA), qui représente les intérêts des studios, a négocié durant un mois avec les autorités chinoises pour déterminer qui devra payer cette taxe. On ne sait pas comment cela s'est résolu - le contenu de l'accord a été maintenu secret - mais en août dernier, la MPAA a annoncé que l'affaire était close.

Hollywood soumis au système chinois

Pour Hollywood, le marché chinois n'est pas sans danger : les dates de sorties de films sont décidées par les autorités chinoises et peuvent être changées au dernier moment (comme pour Django Unchained, censuré quelques jours avant son lancement en Chine : lire notre actualité). Evidemment, les périodes les plus sollicitées (comme l'automne et le Nouvel An chinois) sont quasiment inaccessibles pour les films étrangers. C'est aussi le gouvernement qui décide des films qu'ils veulent montrer aux Chinois. Cela rend les studios américains très dépendants : la plupart d'entre eux préfèrent se soumettre à ce diktat plutôt que de se voir refuser la sortie d'un film. C'est aussi ce qui les incite à trouver des partenaires locaux pour augmenter leurs chances d'avoir une (petite) part de ce gâteau grandissant. Ainsi Iron Man 3 a été cofinancé avec le chinois DMG Entertainment (lire notre actualité et Lionsgate (Hunger Games) est en quête d'un partenaire.

L'autre gros problème chinois qui menace Hollywood c'est évidemment le piratage. Le gouvernement chinois tarde à prendre des mesures pour atténuer le problème. Il est possible de trouver n'importe quel film, d'Amour de Michael Haeneke à Iron Man 3, dans un vidéoclub ou sur le trottoir d'une ville chinoise, le film à peine sorti en salles aux Etats-Unis. Autant de revenus en moins dans les caisses hollywoodiennes.

Oscars 2014 : 12 Years a Slave et Gravity dominent le palmarès

Posté par vincy, le 3 mars 2014

Il aura été difficile de départager les deux favoris de la 86e Cérémonie des Oscars (voir le palmarès intégral).

On pourra dire que 12 Years a Slave a gagné la récompense suprême, en plus du prix du meilleur scénario / adaptation et du meilleur second-rôle féminin. Trois statuettes pour 9 nominations. Bon ratio. C'est aussi la première fois qu'un producteur noir - le réalisateur Steve McQueen - gagne l'Oscar du meilleur film. La seconde fois qu'un scénariste noir emporte un Oscar lié à l'écriture d'un film (la première fois ne date que de 2009 avec Precious). La victoire de Lupita Nyong’o dans la catégorie du meilleur second-rôle féminin s'inscrit aussi dans les annales de l'événement : ce n'est que la 14e actrice noire à obtenir un Oscar et elle rejoint le club fermé (seulement 15) des comédiens oscarisés dès leur premier film. Enfin c'est également le deuxième Oscar du meilleur film pour Fox Searchlight, après Slumdog Millionaire. Et le premier Oscar pour Brad Pitt, coproducteur du film.

Gravity a gagné au volume. 7 Oscars (sur 10 nominations) : une invasion mexicaine. Le film rentre dans le cercle des films les plus récompensés (ils n'étaient que 25 à en avoir gagné autant ou plus). Alfonso Cuaron devient le premier cinéaste latino-américain à être consacré meilleur réalisateur. Il gagne aussi un deuxième Oscar dans la foulée en partageant celui du meilleur montage. Un an après l'Oscar du meilleur film pour Argo, Warner Bros continue d'être le seul grand studio à aligner blockbusters et films primés par l'Académie.

Parmi les autres faits notables :
- 3 Oscars pour Dallas Buyers Club dont celui du meilleur acteur à Matthew McConaughey, la star du moment, et du meilleur second-rôle masculin, Jared Leto, le revenant.
- 3 Oscars pour l'Australie à travers Cate Blanchett (meilleure actrice) et Catherine Martin (décors et costumes pour Gatsby le magnifique). Blanchett gagne ainsi son 2e Oscar (le premier était pour un second-rôle) et rejoint ainsi les 21 autres comédiens qui ont gagné dans les deux catégories. C'est aussi la seconde actrice à être oscarisée dans un film de Woody Allen, 36 ans après Diane Keaton dans Annie Hall
- La France repart avec l'Oscar du meilleur court métrage animé (Mr. Hublot)
- L'Italie assoit son pouvoir sur la catégorie du meilleur film en langue étrangère : La Grande Bellezza est le 14e film italien à remporter la statuette (le cinéma français est 2e avec 12 Oscars). Le cinéma italien n'avait pas gagné cet Oscar depuis La vita è bella en 1999.
- Enfin, avec la victoire de La Reine des neiges, Disney Animation gagne son premier Oscar dans la catégorie meilleur long métrage d'animation (qui existe depuis 13 ans). Le film a aussi ramené l'Oscar de la meilleure chanson dans son escarcelle.

Les deux grands perdants de la soirée sont évidemment Le Loup de Wall Street et American Bluff, qui repartent les mains complètement vides.

Disney qui rit, Pixar qui pleure

Posté par vincy, le 23 décembre 2013

monstres academy la reine des neiges pixar walt disney

Dimanche soir, deux chaînes de télévision françaises ont programmé deux grands classiques de l'animation. TF1 diffusait Ratatouille, réalisé en 2007 en plein âge d'or du studio Pixar. M6 avait opté pour La petite sirène, 28e long métrage de Walt Disney, réalisé en 1989, et qui amorçait la renaissance du studio d'animation après plus de 15 ans de "classiques" médiocres.

Nous sommes en 2013. Il était encore impensable il y a trois ans d'imaginer qu'aujourd'hui Pixar allait entrer dans la première crise de sa jeune histoire tandis que Disney allait flamboyer de nouveau. Dans les deux cas, il n'y a qu'un seul responsable, John Lasseter.

Rappel des faits.
Il y a un mois, Pixar Animation Studios licenciait 67 de ses employés (soit 5% de sa masse salariale composée de 1200 personnes) et décalait son prochain film d'animation The Good Dinosaur de juin 2014 à Novembre 2015. Aussi, en 2014, pour la première fois depuis 2005, Pixar ne devait pas avoir de film dans le calendrier de l'année. Et en 2013 sa place de leader annuel dans le secteur, lui échappe puisque Monstres Academy est largement battu par Moi, moche et méchant 2 (150 millions de $ de différence au BO mondial). On peut enfin convenir qu'hormis Rebelle (2012), les trois films de Pixar sortis depuis l'excellent Toy Story 3 - Cars 2, Monstres Academy et Planes - ont tous été des déceptions pour la critique, signant la fin de l'aura de Pixar qui avait aligné 9 grands films d'animation durant la première décennie des années 2000. 6 films de Pixar avait été oscarisés (dont Rebelle l'an dernier). Mais déjà en 2012, le studio avait été snobé par l'Académie des Oscars sans être nominé (une première). En 2014, les Oscars devraient de nouveau oublier Pixar : les Golden Globes n'ont pas nominés un film du studio et les Annie Awards ont préféré les films des concurrents, y compris des films d'auteurs étrangers.

Côté Walt Disney Animation Studios, tout va bien. La Reine des neiges est son plus beau film depuis des lustres, le plus sombre aussi. Cela faisait même 20 ans qu'un film d'animation du studio n'avait pas été aussi séduisant. Carton au box office (le film est assuré d'entrer dans le Top 10 annuel aux Etats-Unis comme en France), favori américain des Oscars (face au Vent se lève de Miyazaki, distribué ironiquement par Disney), La Reine des neiges pourrait même être le premier film du studio nommé dans la catégorie du meilleur film d'animation (créée en 2002) à l'emporter.
Son autre film de l'année, Planes fut peut-être une déception au box office (90 millions de $ en Amérique du nord, et 2 fois plus dans le monde) mais il a gagné la bataille de la rentabilité, coûtant deux à trois fois moins cher que ses concurrents (écrasant au passage le rival DreamWorks, Turbo. Ce qui est étrange, c'est d'avoir transférer ce spin-off de Cars ( produit Pixar), écrit et et produit par John Lasseter, vers le studio Disney.

the good dinosaur pixar

Un homme, deux stratégies

Derrière ces deux destins croisés, un seul homme John Lasseter, co-fondateur du studio Pixar et directeur artistique de Pixar comme de Walt Disney Animation Studios. Il a orienté Pixar dans une stratégie de déclinaisons : des suites comme Cars 2 ou Monstres Academy ou des dérivés comme Planes (univers de Cars) ou Le monde de Dory (spin-off du Monde de Nemo). Ces films s'adressent aux enfants alors que Pixar avait l'avantage de toucher aussi les ados et les adultes dans les films précédents. Pixar se rapproche alors de la stratégie de DreamWorks Animation avec des produits plus formatés.
A l'inverse, chez Disney, il préfère produire des films originaux comme Les mondes de Ralph, La Reine des neiges, Raiponce.... en prenant soin dans les deux cas de séduire garçons et filles, et surtout toute la famille. Et Disney occupe le marché avec divers produits très segmentés comme Planes ou La fée Clochette.

En faisant perdre sa "touch" créative à Pixar et en pariant sur une renaissance créative chez Disney - en panne depuis des années, incapable de rivaliser avec Pixar -, Lasseter a négligé son propre studio au profit du géant. Il se mêle de tout, des produits dérivés au potentiel dans les parcs d'attraction. Transformant ainsi Pixar en machine à cash et Disney en "marque" de luxe et label de confiance.

En 2006, Pixar entre dans le giron de Disney. Une acquisition de 7,4 milliards de dollars à l'époque. Depuis, Lasseter passe plus de temps chez Walt Disney, au grand désespoir des équipes de Pixar qui se sentent flouées et même abandonnées. Il a vite compris le danger cette année. En préférant retarder The Good Dinosaur et en annonçant l'ambitieux Inside Out (voir notre actualité du 22 août 2011) ou l'intriguant Day of the Dead, Lasseter a remis Pixar dans ses priorités.

Pendant ce temps Disney prévoit une suite pur Planes, une énième Clochette, un film d'animation Marvel, Big Hero 6, l'an prochain, et Zootopia en 2016, en plus de classiques de l'animation refaits en films de prises de vues réelles (Le livre de la jungle, Cendrillon, la belle au bois dormant). Mais surtout le studio profite des méthodes que Lasseter a éprouvé chez Pixar : des réunions stratégiques et décisives lors des blocages dans une production, des réalisateurs "maison" qu'on accompagne au fil des films...

Marché juteux et convoité

Le creux de vague de Pixar est sans aucun doute une étape nécessaire dans l'existence d'un si jeune studio. Et les actionnaires sont rassurés par la stratégie des suites et des spin-offs : ce qui est familier rassure. Le risque est moindre.

Cependant, sans crier au feu, la qualité est un élément indispensable pour se distinguer d'une concurrence de plus en plus vive mais surtout plus perfectionniste. D'Europe ou d'Asie, les films d'animation ont atteint un niveau qui fait mouche lors des palmarès de fin d'année et s'exportent bien. A Hollywood, Universal, DreamWorks, la Fox, et dans une moindre mesure Sony et Warner Bros, ont déjà conquis le public dans le monde entier (et récolté quelques gros prix) pour montrer à Lasseter qu'il n'était plus invincible. Disney et Pixar sont toujours les rois de l'animation. En 2013, l'animation devrait rapporter plus de 1,5 milliard de dollars de recettes dans le monde, rien que pour l'exploitation dans les salles de cinéma.

Mais le duo Disney/Pixar ne gagne plus toutes les batailles de cette guerre qui se chiffre en milliards de dollars chaque année. Et 2014 devrait même réserver quelques surprises dans la hiérarchie de l'animation. Pour la première fois, l'Empire Disney ne devrait pas dominer le marché.

Alejandro Gonzalez Inarritu pour réaliser Le livre de la jungle?

Posté par vincy, le 5 décembre 2013

Après Alfonso Cuaron pour Harry Potter, Warner Bros a dans l'idée d'embaucher son ami et confrère mexicain Alejandro Gonzalez Inarritu pour réaliser une nouvelle version du Livre de la jungle. Ce gros budget produit par Steve Kloves (scénariste de la franchise Harry Potter) et écrit par Callie Kloves sera un film en prises de vues réelles, adapté du légendaire roman de Rudyard Kipling.

Selon Variety, c'est Inarritu qui s'est dit intéressé par le projet. Le studio a donc engagé les pourparlers.

Mais avant que tout cela ne se fasse, un autre problème va surgir assez rapidement puisque Disney a, de son côté, commencé à discuter avec Jon Favreau pour qu'il réalise ... Le Livre de la jungle.

Après la guerre des Blanche Neige l'an dernier, voici celle des Mowgli. Selon les médias professionnels américains, la version Warner devrait s'adresser davantage aux ados et aux adultes tandis que celle de Disney devrait viser avant tout un public familial.
Le Livre de la jungle a déjà inspiré de nombreux films et téléfilms parmi lesquels le dessin animé de Disney (1967), l'un des plus gros succès historiques du studio, mais aussi la version "kitsch" de Zoltan Korda avec le jeune Sabu (1942).

En attendant Alejandro Gonzalez Inarritu vient de terminer le tournage de Birdman, avec Michael Keaton, Emma Stone, Edward Norton, Naomi Watts et Zach Galifianakis. Son dernier long métrage, Biutiful, remonte à 2010.

Annie Awards : la domination de Disney et une surprise française

Posté par vincy, le 3 décembre 2013

la reine des neiges frozenLes Annie Awards, les Oscars de l'animation, ont privilégié deux productions Disney avec 10 nominations chacune : La reine des neiges, considéré aux Etats-Unis comme le meilleur film "traditionnel" du studio depuis Le Roi lion, et Monstres Academy.

La 41e cérémonie, qui livrera son palmarès le 1er février prochain, donne déjà un avant-goût de la catégorie meilleur film d'animation aux Oscars avec 7 films très divers en course pour le meilleur film de l'année : Lettre à momo, Moi Moche et Méchant 2, Ernest & Célestine, La Reine des Neiges, Monstres Academy, Les Croods, Le vent se lève. Notons donc l'absence notable de Planes, Turbo, et surtout Epic et Tempêtes de boulettes géantes 2 dans la liste. On se réjouit cependant que deux films d'animation japonais, dont l'ultime Hayao Miyazaki, et un film français se retrouvent dans la liste finale.

Ernest & Célestine est aussi nommé dans plusieurs autres catégories : meilleure réalisation, meilleur scénario (Daniel Pennac!), meilleure animation de personnage, meilleure direction artistique, meilleur montage.

Le vent se lève d'Hayao Miyazaki est aussi nommé dans d'autres catégories : meilleur scénario et meilleure animation de personnage.

Notons aussi la présence Un monstre à Paris (meilleur dessin de personnage).

3 prix honorifiques seront décernés à Katsuhiro Otomo, l'auteur légendaire du manga Akira, Steven Spielberg, réalisateur de Tintin et producteur de nombreux films nommés aux Annie Awards, et le spécialiste d'effets spéciaux Phil Tippett.

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Toutes les nominations

Le Grand Rex accueille La Reine des neige en avant-première mondiale, avec une féérie des eaux

Posté par vincy, le 19 novembre 2013

la reine des neiges frozenLe Disney des fêtes fera sa sortie mondiale à Paris. Le Grand Rex accueille une fois de plus le nouveau dessin animé du studio en exclusivité française, durant deux semaines. Cependant La Reine des neiges ne sort que dans une semaine en Amérique du nord, et le 4 décembre dans toute la France. Si bien que la vénérable salle des grands boulevards (ouverte en 1932) s'offre une exclusivité mondiale.

C'est une longue tradition pour la salle parisienne d'accueillir le Disney de Noël. Et comme d'habitude, à chaque séance, il sera accompagné d'une féérie des eaux, spectacle aquatique et musical en prologue du long métrage. Le show débutera dès le 20 novembre 2013 et s'achèvera le 5 janvier 2014.

La Féerie des Eaux a été inaugurée au Grand Rex en 1954 (avant la séance de Tant qu’il y aura des hommes). Elle s'est modernisée au fil des années.

La Reine des neiges est l'adaptation du conte éponyme d'Hans Christian Anderson, qui avait déjà été mis en image par les studios Disney avec La petite sirène. Disney en profite pour ajouter un court métrage avec Mickey en avant séance.

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Réservations

Harvey Weinstein convoite son ancienne société Miramax

Posté par vincy, le 6 août 2013

Harvey WeinsteinCe serait une douce revanche pour Harvey Weinstein. L'histoire d'un plat qui se mange froid, à une table de Saint-Tropez, raconte le magazine Variety. Le puissant producteur hollywoodien a en effet déjeuné avec Tom Barrack, patron du fonds d’investissement Colony Capital, qui a acheté Miramax en 2010 (avec l'aide du Qatar), société créée par les frères Weinstein en 1979. Il n’y a pour l’instant que des discussions, rien n’est officiel.

De quoi ont-ils parlé ? De fusion entre The Weinstein Company et Miramax, ou, au pire, un partenariat stratégique entre les deux sociétés. Cela permettrait à Harvey Weinstein de remettre la main sur le richissime catalogue qu’il a contribué à remplir : Shakespeare in Love, Le Patient Anglais, Chicago, Scary Movie, Pulp Fiction, Kill Bill, Good Will Hunting, Aviator, Les autres

Le rapprochement serait ironique. Après l’avoir acheté à Walt Disney pour 663 M$, Colony Capital a géré le catalogue de 700 titres à travers différentes licences fructueuses (Netflix, Hulu, Facebook…). Mais de nombreux experts considèrent que ça n’a pas suffit à la rentabiliser. Surtout, Miramax n’a rien produit depuis trois ans (Une famille très moderne, avec Jennifer Aniston), ce qui ne facilite pas la valorisation du catalogue, dont la valeur fondrait au fil des mois. Évaluée à 800 M $, dont une dette de 40%, Miramax arrive à un croisement des chemins. Le numérique ne suffit pas à enrichir son propriétaire et, pire, l’exploitation des titres les plus importants a atteint ses limites. Sans management issu du cinéma, la compagnie a du mal à concrétiser ses projets cinématographiques.

Année record pour The Weinstein Company

Le retour des Weinstein permettrait sans doute de mieux développer cette stratégie avec des séries, par exemple, mais surtout avec de nouveaux films. Car Harvey Weinstein a retrouvé sa martingale depuis quelques années, entre films oscarisés et hits au box office : Django Unchained, The Artist, Le discours d’un roi, Happiness Therapy, Inglourious Basterds, The Reader, La Dame de fer, et cet été Fruitvale Station.

La solution Weinstein semble, sur le papier idéale. D’autant que la paix a été signée entre le magnat et Disney, qui avait acheté Miramax en 1993. Fâché avec le géant hollywoodien pour divergences artistiques et stratégiques, Weinstein avait abandonné à contre cœur son « bébé » en 2005. Disney a relégué Miramax dans ses nombreuses filiales, jusqu’à la fermer en 2010 puis la vendre à Colony Capital. Pendant ce temps, en octobre 2005, les frères Weinstein ont créé The Weinstein Company (TWC), qui connaît une année record en 2013 avec déjà 340 M$ au box office (5% de parts de marché !). La société a encore 12 films à sortir cette année.

Cette semaine, à la surprise générale, Weinstein et Disney ont annoncé un projet commun : l’adaptation des livres Artemis Fowl. Le producteur en avait acquis les droits pour Miramax en 2001. Disney distribuera ce qui s’annonce être le nouvel Harry Potter.

18 mois après la fusion entre Lionsgate et Summit Entertainment, ce serait une nouvelle étape dans la consolidation des studios indépendants américains. L’objectif est bien entendu de pouvoir être capable de créer des nouveaux contenus, notamment pour les chaînes web comme Netflix et Youtube, futurs nirvanas annoncés des films art & essai.

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Lire aussi : Miramax - ascension d'une star hollywoodienne