Disney ose une version de Fantasia dans la veine de Maléfique

Posté par vincy, le 5 juin 2015

C'était sans doute le dessin animé de Walt Disney que nous n'attendions pas en prises de vues réelles parmi tous les "reboots" du studio: Fantasia, l'opéra musical animé de 1940. Matt Sazama et Burk Sharpless (Dracula untold, Gods of Egypt) ont écrire un film basé sur le segment "Une Nuit sur le Mont Chauve", d'une durée originale de 11 minutes et quelques, connu pour son célèbre "Ave Maria" final.

C'est aussi le segment le plus sombre du film, qui en compte huit, avec une étrange créature des ténèbres qui réveillent les esprits des morts: ils dansent, volent, et font la fête durant la nuit, avant que le soleil ne se lève.

La musique est celle de Modest Mussorgsky, réarrangée pour le film d'animation par Leopold Stokowski.

Pour Disney, il s'agit de réaliser un film dans la veine de Maléfique. Le studio planche aussi sur un film en prises de vues réelles autour de Clochette, la petite fée de Peter Pan, avec Reese Witherspoon. Tout cela s'ajoute au programme déjà chargé: Le livre de la jungle, Mulan, Dumbo, La belle et la bête, Pinocchio, Winnie l'ourson et la suite d'Alice au pays des merveilles (lire notre plus récent article sur le sujet).

Annecy 2015: des Minions, des Disney, des femmes et de l’animation espagnole au programme

Posté par redaction, le 30 avril 2015

affiche festival annecy 2015Le Festival International du Film d'Animation d'Annecy se déroulera du 15 au 20 juin.

Cette année, les femmes seront à l'honneur, avec, notamment un Cristal d'honneur remis à Florence Miailhe, dont les films seront programmés à l'occasion d'une rétrospective. Une importante programmation de films dédiés à la maternité, l'imaginaire féminin et la sexualité et réalisés par des femmes seront diffusés, ainsi qu'une rétrospective de l'oeuvre de Janet Perlman. Enfin, notons que l'affiche a été créée par Regina Pessoa.

Les jurys seront aussi exclusivement féminins: Marge Dean, Guillemette Odicino et Valérie Schermann pour les longs métrages et Bonnie Arnold, Isabel Herguera et Niki Lindroth von Bahr pour les courts métrages.

Annecy projettera au total 215 films de 40 pays, dont 8 longs métrages en compétition (très française et sans américains) et 9 hors-compétition. Un nouveau prix naît par la même occasion. Le prix André Martin récompensera un long et un court métrage français.

Pays invité d'honneur, l'Espagne. Avec un film en compétition et deux hors compétition, Annecy présentera aussi des films illustrant plus de cent ans d'animation espagnole. Guillermo Garcia Carsi fera la Leçon de cinéma.

Les Minions seront assurément les stars du Festival avec l'avant-première européenne. Parmi les autres séances événements, il y aura La montagne magique (documentaire animé), les premières images de Zootopie, le premier long du studio Ankama, Dofus, Le voleur et le coordonnier et Ghost in the Shell: The Movie.

Enfin, Disney sera aussi présent avec les projections de Vice-Versa (hors compétition à Cannes), La Reine des neiges, une fête givrée. Les premières images du Voyage d'Arlo (The Good Dinosaur) qui sortira en novembre en France seront aussi de la fête.

Longs métrages en compétition
Adama de Simon Rouby (France)
Avril et le monde truqué de Christian Desmares et Franck Ekinci (France)
Mune d'Alexandre Heboyan et Benoît Philippon (France/Canada)
Pos Eso de Sam (Espagne)
Sabogal de Juan José Lozano et Sergio Mejia Forero (Colombie)
Sarusuberi: Miss Hokusai de Keiichi Hara (Japon)
The Case of Hana & Alice de Shuni Iwai (Japon)
Tout en haut du monde de Rémi Chayé (France/Danemark)

Longs métrages hors-compétition
Desterrada de Diego Guerra (Colombie)
Dragon Nest: Warrior's Dawn de Yuefeng Soong (Chine)
Eden's Edge de Gerhard Tremi et leo Calice (Autrice/Etats-Unis)
Histoires extraordinaires de Raul Garcia (Belgique/Espagne)
Moradelo y Filemon contra Jimmy El Cachondo de Javier Fesser (Espagne)
Petite de la Poissonnerie de Jan Balej (Rép. Tchèque)
Rocks in My Pockets de Signe Baumane (Etats-Unis/Lettonie)
Stand By Me Doraemon de Yagi Ryuchi et Takshi Yamazaki (Japon)
The Snow Queen 2 d'Aleksey Tstsilin (Russie)

Pinocchio, Mulan et Winnie l’Ourson: Disney continue de revisiter ses classiques

Posté par cynthia, le 11 avril 2015

Disney a annoncé coup sur coup ces derniers jours le lancement de trois versions en prises de vues réelles de deux de ses classiques animés: Pinocchio, Mulan et Winnie l'Ourson. Ces deux projets font suite à ceux déjà sortis (Maléfique, Cendrillon, Alice au Pays des merveilles) et ceux en tournage (Le livre de la jungle, La belle et la bête) ou en développement (Dumbo).

Peter Hedges, réalisateur de Coup de foudre à Rhode Island et scénariste de What’s Eating Gilbert Grape, A Map of the World et About a Boy, a été recruté pour l'adaptation du dessin animé de 1940 avec le pantin le plus célèbre du monde, Pinocchio.

Le Pinocchio de Disney sera sans doute en concurrence avec celui de Guillermo del Toro, co-réalisé avec Mark Gustafson (directeur de l'animation de The Fantastic Mr. Fox), que le réalisateur mexicain prépare pour Henson (The Muppets Show) depuis 7 ans. De son côté, Warner Bros a, semble-t-il, renoncé à sa version, annoncée il y a 5 ans. Outre le classique de Disney (1940), qui avait attiré 7,8 millions de spectateurs en France en 1946 et l'équivalent de 560M$ de recettes aux USA, d'autres versions ont été inspirées par le conte de Carlo Collodi. Depuis 1911 avec le film de Giulio Antamoro, une dizaine de films, dont la version de Roberto Benigni en 2002, sont sortis en salles.

Autre personnage de la galaxie Disney, Mulan. Avec 300M$ dans le monde en 1998, soit la 7e meilleure recette de l'année, et 5,7 millions de spectateurs en France, l'héroïne chinoise a un gros potentiel pour séduire les marchés cinématographiques d'Asie en plein boom.

Les scénaristes Elizabeth Martin et Lauren Hynek ont commencé l'écriture de cette adaptation. Le film avait eu le droit à une suite, en 2004, sortie directement en vidéo. Mulan est l'histoire librement inspirée de la légende de Hua Mulan, qui a déjà été transposée plusieurs fois à la télévision et au cinéma, notamment en Chine.

Enfin, Winnie L’Ourson, personnage créé en 1926 par Alan Alexander Milne et Ernest Howard Shepard, déjà vedette de cinéma depuis le premier film en 1977 (le dernier est sorti en 2011), connaîtra une nouvelle vue dans une version très singulière signée Alex Ross Perry, auteur du film récemment à l'affiche Listen Up Philip, très éloigné de l'univers Disney a priori.

Tim Burton veut faire revoler Dumbo

Posté par vincy, le 17 mars 2015

Alors Big Eyes, son dernier film, sort demain sur les écrans français, Tim Burton a confirmé en fin de semaine dernière qu'il réaliserait la version contemporaine de Dumbo, le dessin animé de Disney que le studio avait annoncé parmi ses projets en juillet dernier .

Burton a sans doute fait ses calculs. Depuis le phénoménal succès d'Alice au pays des merveilles, son box office pâlit (Frankenweenie, Dark Shadows et Big Eyes, respectivement 15e, 11e et 16e de sa filmographie en termes de recettes aux USA).

Le cinéste se lancera dans l'aventure de Dumbo après avoir terminé Peregrine's Home for Peculiars, l'adaptation du roman de Ransom Riggs, avec Kim Dickens, Eva Green, Samuel L. Jackson et Judi Dench. le film est prévu de sortir mondialement en mars 2016.

Dumbo, sorti en 1941 aux Etats-Unis et en 1947 en France, a reçu l'Oscar de la Meilleure partition pour un film musical et le Grand Prix du dessin animé au Festival de Cannes. Son budget modeste (en temps de guerre) et son format assez court (64 minutes!) ne l'empêchèrent pas d'être le premier film d'animation depuis Blanche Neige à être rentabilisé. Et on ne compte pas les multiples re-sorties. Pourtant, ce fut, en nombre de spectateurs, l'un des Disney les moins vus. C'est avec les années qu'il a gagné en popularité. Il est apparu dans plusieurs films, des bandes dessinées et il a même son attraction dans les parcs d'attraction Disney.

La nouvelle version de Dumbo sera un film en prises de vues réelles, avec des images de synthèses (on n'a pas encore trouvé d'éléphanteaux volants), scénarisé par Ehren Kruger (Transformers 2, 3 et 4, c'est dire notre crainte). D'autant que le producteur Justin Springer a dans son CV Tron:Legacy et Oblivion, pas vraiment le genre films animaliers pour les familles.

Disney continue ainsi de puiser dans son patrimoine pour le réinstaller au goût du jour: Alice au pays des merveilles, Maléfique, et Cendrillon qui sort la semaine prochaine, sans oublier La belle et la bête en pré-production actuellement.

La suite de La Reine des Neiges confirmée par Disney

Posté par vincy, le 12 mars 2015

la reine des neiges frozen1,27 milliard de dollars dans le monde de recettes, un tube devenu un classique pop ("Libérée, Délivrée"), sans oublier la comédie musicale à venir, des produits dérivés très lucratifs et les millions de livres vendus dans le monde. Il fallait s'y attendre: La Reine des neiges, Oscar du meilleur film d'animation, aura une suite. Walt Disney l'a confirmé jeudi 11 mars.

En août dernier, Jennifer Lee, co-scénariste et réalisatrice du premier film, avait évoqué l'idée d'une suite.

Disney a tweeté l'information: "Prévisions: temps hivernal annoncé! Disney Animation prépare #LaReinedesneiges2 avec Chris Buck et Jennifer Lee." Le groupe, qui tenait sa réunion annuelle des actionnaires, et précisé sa programmation durant les prochaines années, a annoncé vouloir garder la même équipe aux commandes.

14 événements marquants de l’année cinéma 2014

Posté par vincy, le 4 janvier 2015

scarlett johansson under the skin

L'année cinéma ne fut pas de tous repos. Hormis ce qui compte le plus, les films, l'industrie a connu de fortes turbulences et parfois même quelques séismes faisant bouger les plaques tectoniques les plus solides. Le cinéma reste un art fragile, mué par une industrie qui cherche en vain des formules, recettes, et autres martingales rassurant les investisseurs.

La preuve la plus spectaculaire est évidemment l'énorme opération de piratage qui a ébranlé le géant Sony Pictures. Alors que le studio lançait en fanfare le tournage du nouveau James Bond, Spectre, ses ordinateurs étaient "hackés". Et les "Gardiens de la Paix", qui revendiquent l'acte de "vandalisme" pour reprendre le mot de Barack Obama, se sont délectés: révélation des salaires des dirigeants, des contrats pour les films, des courriels (parfois très politiquement incorrects) entre les dirigeants, diffusion de films en ligne et, en point d'orgue, menace d'attentats pour quiconque projetterait le film The Interview. Ce dernier fait marquant a créé un dangereux précédent: Sony a d'abord annulé la sortie du film, avant de négocier avec quelques 300 salles et une plateforme en ligne. En capitulant devant des terroristes, en censurant une comédie satirique, Sony s'est mis Hollywood et une grande partie de la classe politique à dos...

Mais l'année 2014 ce n'était pas que ça. A Hollywood, les mines sont peu enjouées: le box office est en retrait, les suites produites n'ont pas été les cartons annoncés. Seuls les super-héros et franchises pour la jeunesse ont vraiment cartonné (les deux films les plus populaires de l'année sont finalement un Hunger Games). Pas étonnant alors que tous les studios se soient lancés dans un programme ambitieux de sagas, avec en tête une guerre déclarée entre Disney-Marvel-Star Wars et Warner Bros-DC Comis-Harry Potter. Les plannings sont prêts jusqu'en 2020. Un véritable travail à la chaîne.

Mais Hollywood a les yeux rivés au-delà. Du financement à la distribution, désormais c'est du côté de la Chine que ça se passe. L'Empire du milieu, déjà 2e marché cinéphile du monde, va devenir rapidement la plus grosse réserve de spectateurs. Certains films américains y font un box office presque supérieur à celui qu'ils réalisent en Amérique du nord. Partenariat, coopération, joint-venture: tout le monde veut sa place là bas. C'est le nouvel eldorado.

Même les Français s'y investissent. Ironiquement d'ailleurs, c'est un remake chinois d'un film français réalisé par un cinéaste français qui représentait la Chine aux Oscars. Tout un symbole d'ouverture. Tandis que dans l'Hexagone, on joue à Jean-qui-rit/Jean-qui-pleure. La fréquentation des salles est à un excellent niveau. La part de marché des films français a rarement été aussi bonne.  Trop tôt pour dire si l'opération 4€ pour les moins de 14 ans a joué un effet déclencheur sur les films familiaux. Mais avec deux symboles, le carton à 12 millions d'entrées de Qu'est-ce-qu'on a fait au Bon Dieu? et le triomphe international de Lucy, le cinéma français continue de séduire (y compris à la télévision puisqu'Intouchables s'est offert une audience de coupe du monde avec 13 millions de téléspectateurs). Mais, dans le même temps, la production française connaît une crise sans précédent avec une réduction drastique des tournages et des budgets. A cela s'ajoute une véritable vulnérabilité du modèle économique et des tensions sociales toujours d'actualité.

Le cinéma est une économie périlleuse. Des studios Ghibli au Japon qui décident de fermer temporairement leur département long métrage aux festivals (Film asiatique de Deauville, Paris Cinéma) qui mettent la clef sous le rideau, la crise touche tout le monde, même des valeurs qu'on croyaient sûres. Cela oblige de nombreux acteurs de l'industrie de modifier leurs stratégies. L'événement le plus flagrant fut sans doute la mise en ligne par Wild Bunch, en Vidéo à la demande, de Welcome to New York, d'Abel Ferrara, avec Gérard Depardieu, sans passer par la case salles. Evénement qui a parasité Cannes et qui sera de plus en plus courant. Dans le même temps Wild Bunch a d'ailleurs créé une société de e-distribution et s'est marié avec un groupe allemand.

Le numérique est de plus en plus présent dans toutes les strates du cinéma: tournage, diffusion, et même marketing et promotion. Un selfie aux Oscars fait davantage de bruit et d'impact qu'une campagne de publicité massive. Même si la tendance du selfie peut agacer (sur les marches de Cannes), tous les distributeurs profitent désormais des réseaux sociaux pour promouvoir leurs films. Les stars aussi. James Franco en a même un peu abusé...

Évidemment, d'autres faits ont marqué cette année 2014. A commencer par les disparitions de personnalités qui nous manqueront devant ou derrière l'écran. L'émotion mondiale a été à son comble avec l'overdose de Philip Seymour Hoffman et le suicide de Robin Williams, deux immenses acteurs américains. De l'émotion, il y en a eu cette année. Nous resterons marqués par les adieux discrets et humbles, mais ô combien touchants, de Gilles Jacob sur la scène du Palais des Festivals à Cannes, après avoir remis la Caméra d'or, qu'il a créé, à un premier film français revigorant (Party Girl).

Mais finalement, 2014 n'est-ce-pas Scarlett Johansson qui l'incarne le mieux, en étant, paradoxalement, l'actrice la plus désincarnée de l'année? Voix virtuelle et numérique dans Her, super-héroïne se muant en clé USB dans Lucy, girl next door irrésistible en second-rôle dans Chef et personnage de BD en tête d'affiche dans Captain America : Le soldat de l'hiver, elle est toutes les femmes sans en être une seule. Elle est à la fois la belle et la bête. Elle incarne le vide existentiel de notre époque, reflète nos fantasmes, nous renvoie l'image d'une star caméléon, jusqu'à se désintégrer pour bien nous prouver qu'elle n'est pas réelle dans Under the Skin. En cela, en alien-vampire s'humanisant au contact des hommes qu'elle piège, créature hybride mise à nue par la souffrance de notre monde, Scarlett Johansson illustre numériquement et charnellement (antagonismes?) ce que le cinéma cherche encore et toujours: la restitution de la réalité à travers un imaginaire de plus en plus technologique.

Un des premiers courts métrages de Disney retrouvé près du cercle polaire

Posté par vincy, le 12 décembre 2014

empty socks walt disneyEmpty Socks (Chaussettes vides, ndt) était l'un des premiers films d'animation réalisé par Walt Disney, en 1927. On le croyait perdu. Il a ressurgit dans le nord de la Norvège, autant dire, ironiquement, au Pôle nord. Jusqu'à présent, seule une séquence de 25 secondes était conservée au Musée d'art moderne de New York.

L'annonce a été faite par la Bibliothèque nationale norvégienne qui a retrouvé le précieux film lors d'un inventaire dans le cadre d'un vaste projet de numérisation de ses fonds. Il y était entreposé depuis des lustres. La Bibliothèque de Mo i Rana, un bunker ultra-sécurisé, se situe au niveau du cercle polaire et sert d'entrepôt pour la Bibliothèque nationale.

"Au début, on ne savait pas qu'il s'agissait d'un trésor cinématographique disparu", a déclaré l'archiviste Kjetil Kvale Soerenssen dans un communiqué. "Le film consistait en deux bobines dont le contenu n'était pas clairement étiqueté".

Ce court métrage en noir et blanc de 5 minutes 30 - il ne manquerait qu'entre 30 et 60 secondes au milieu de la bibine - a été authentifié par David Gerstein, un dessinateur de Disney et spécialiste de l'histoire du dessin animé.

Le dessin animé met en vedette Oswald le lapin chanceux, star d'une série de 26 dessins animés créés par Walt Disney et Ub Iwerks. Ce 8e film avec Oswald a été diffusé à partir de décembre 1927. Oswald s'y déguise en Père Noël pour un orphelinat mais des enfants mettent le feux par accident à l'établissement. Le héros fait donc office de pompier. La valeur patrimoniale est inestimable: Oswald a été créé avant Mickey Mouse. Autant dire qu'il s'agit de la préhistoire de l'Empire Disney.

Une copie numérisée a été envoyée à la Walt Disney Company.

Comment a-t-il pu atterrir là? Le film a d'abord été la propriété d'un particulier norvégien, avant d'arriver dans le fonds de l'Institut cinématographique norvégien, qui a confié ses collections en 2007 à la Bibliothèque nationale.

John Lasseter réalisera Toy Story 4

Posté par vincy, le 7 novembre 2014

toy story 3On croyait John Lasseter à l'écart de la réalisation depuis qu'il a pris ses fonctions de directeur artistique dans le groupe Walt-Disney Animation-Pixar. Que nenni.

Disney-Pixar a non seulement annoncé qu'un quatrième épisode de Toy Story serait sur les écrans en 2017 (le 16 juin aux Etats-Unis), mais en plus il sera réalisé par John Lasseter, créateur et réalisateur du premier (et du deuxième) opus des aventures de Woody et Buzz L'éclair. Toy Story 1 était le premier long métrage de Pixar, en 1995, et le premier film d'animation entièrement réalisé par ordinateur.

Dans un communiqué du groupe, Lasseter explique: « Nous adorons ces personnages, ils font partie de la famille. C’est pour cela que nous ne ferons rien avec eux qui ne soit au moins aussi bien, si ce n’est mieux, que ce qui a déjà été fait. Toy Story 3 achevait si parfaitement l’histoire de Buzz et Woody avec Andy que pendant longtemps, nous n’avons pas même songé à une suite potentielle. Mais Andrew, Pete, Lee et moi avons eu une toute nouvelle idée, de celles qu’on n’arrive plus à oublier une fois qu’elles ont pointé le nez… Je la trouve passionnante. Je sentais qu’il fallait absolument que l’on fasse ce film et que j’en sois le réalisateur ! »

Toy Story 4 a été scénarisé par Rashida Jones et Will McCormack, auteurs du film Celeste & Jesse Forever, d'après une histoire imaginée par l'équipe d'origine: John Lasseter, Andrew Stanton, Pete Docter et Lee Unkrich. Tom Hanks et Tim Allen, les voix respectives du cow boy et de l'astronaute, continueront leur collaboration.

On ne sait pas grand chose du pitch, hormis que ce quatrième film ouvrira un nouveau chapitre dans la vie des personnages.

La saga Toy Story a rapporté près de 2 milliards de recettes dans le monde dans les cinémas (il faudrait ajouter les droits TV, les ventes vidéos et les produits dérivés). Le troisième épisode a rapporté à lui seul plus de 1 milliard de $. Il est l'un des 100 films les plus vus depuis la seconde guerre mondiale aux Etats-Unis, la 13ème recette historique dans le pays et dans le monde. C'est le film d'animation le plus lucratif de Pixar mais aussi le 2ème film d'animation le plus lucratif aux Etats-Unis, après Shrek 2.

John Lasseter a réalisé les deux premiers Toy Story mais aussi 1001 pattes (A Bug's Life) en 1998 et les deux épisodes de Cars. Toy Story 4 marquera son retour à la réalisation après six ans de hiatus (Cars 2, 2011).

Pixar sortira son prochain film en juin 2015 (Inside Out) avant The Good Dinosaur dans un an et Finding Dory en juin 2016. Planifiées également les suites de Cars et des Indestructibles (lire notre actualité du 20 mars 2014)

La réalisatrice de La Reine des neiges veut voyager dans le temps

Posté par vincy, le 6 août 2014

la reine des neiges frozenJennifer Lee, la co-scénariste et réalisatrice de La Reine des Neiges va s'atteler à l'adaptation du roman de Madeleine L'Engle, Un raccourci dans le temps (Wrinkle in Time). Ce classique jeunesse publié en 1962 aux Etats-Unis raconte l'histoire d'une adolescente et de ses deux frères jumeaux qui voyagent dans le temps et visitent d'étranges mondes afin de retrouver leur père disparu, un savant qui travaillait sur un mystérieux projet gouvernemental.

Pour l'instant, Lee a convaincu Disney de se lancer dans ce projet de science-fiction. Mais aucun réalisateur n'a été confirmé pour ce projet, en suspens depuis 4 ans. Un raccourci dans le temps est le premier roman de la tétralogie de Madeleine L'Engle qui comprend également Le vent dans la porte, Many Waters et Une terre à la dérive.

Jennifer Lee, dont La Reine des Neiges était son premier film en tant que réalisatrice, avait également scénarisé Les mondes de Ralph. La Reine des neiges a récolté 1,27 milliard de dollars de recettes dans le monde. Il s'est classé dans les 100 films les plus vus aux Etats-Unis depuis 1945.

Le futur incertain du Studio Ghibli

Posté par vincy, le 4 août 2014

studio ghibliLa nouvelle n'en est pas vraiment une : le producteur Toshio Suzuki a annoncé sur MBS que le Studio Ghibli allait faire une pause dans la production des long-métrages d'animation. "Il n'est pas impossible que nous continuions à produire. Mais nous prenons une brève pause pour reconsidérer ce que nous devons faire" a-t-il expliqué.

Après le doublé historique des deux fondateurs du studio - Le vent se lève, ultime film d'Hayao Miyazaki, et Le conte de la princesse Kaguya, qui signait le grand retour de Isao Takahata, l'incertitude sur l'avenir du studio alimentait les plus folles rumeurs. Le principal problème du Studio était bien entendu l'âge (et la fatigue) des capitaines, décidés à profiter un peu de leur retraite (lire notre actualité du 6 septembre). Incapables de trouver une relève (la tyrannie d'Hayao Miyazaki a eu raison des plus grands talents qui se sont enfuis et même de son fils qui se sent bridé), il devenait difficile de faire vivre l'héritage.

Le dernier long métrage du studio, Marnie (Omoide no Marnie) d'Hiromasa Yonebayashi (Arrietty) n'a rapporté que 10 millions de $ au box office japonais en 2 semaines. On est loin du Vent se lève (120M$), champion du box office local l'an dernier. Déjà, la Princesse Kaguya (23M$) n'avait pas été rentabilisé. Deux films qui échouent suffisent à mettre en péril l'équilibre précaire d'un studio dont les contrats sont à plein temps et à durée indéterminée. "Au Japon, l'ensemble des studios de production de dessin animé ont pour usage de payer les animateurs à la tâche (au plan ou au dessin), expliquait Ilan Nguyên, lecteur à l'université des arts de Tokyo au journal Le MondeGhibli est l'une des seules compagnies à s'être attaché leurs services en les embauchant."

Personne ne parle d'un arrêt des Studios Ghibli, mais plutôt d'une restructuration, d'un nettoyage de printemps. Les contrats en CDI vont redevenir freelance. La vente de licences et des produits dérivés va être une priorité stratégique. Le musée Ghibli est toujours en quête d'un agrandissement. Ghibli peut rester une simple rente, gérant les droits d'auteurs et son patrimoine immobilier, produisant des courts-métrages, publicités et vidéo-clips. Mais aucun film n'est en projet. Depuis plusieurs mois, on sait que le département des long-métrages va baisser le rideau.

Il reste trois options. La première est interne : que les animateurs du studio s'affranchissent de leurs maîtres et proposent des longs métrages. «J’espère que les jeunes de l’équipe profiteront de mon départ pour s’exprimer davantage et proposer leurs propres idées ambitieuses» avouait un cadre du studio il y a quelques mois. Mais en ont-ils la capacité après des années à vivre dans l'ombre et sans la moindre possibilité de s'émanciper?

La deuxième est le retour de Mamoru Hosoda. Avec Les Enfants loups, Ame et Yuki (2012), le fondateur du Studio Chizu est devenu l'héritier emblématique et évident de Hayao Miyazaki. Mais il a fondé son propre studio après avoir été remercié en pleine production du Château ambulant.

La troisième est le rachat du Studio par Walt Disney Company. Les pourparlers ont commencé il y a un an. La valeur de Ghibli est estimé à 840M€. Le studio distribue les films de Ghibli dans le monde entier, à l'exception du Japon. Les produits dérivés Ghibli sont vendus dans le Disneyland de Tokyo. Si un tel rachat devait avoir lieu, on imagine le séisme psychologique chez les Japonais : Ghibli y est considéré comme un Trésor national.