James Franco fera partager ses rêves à Rome

Posté par vincy, le 31 octobre 2012

La section CinemaXXI du Festival de Rome (9-17 novembre) accueillera le nouveau court métrage de James Franco, Dreams. Le film ne dure qu'une minute. La star hollywoodienne sera également présente pour la projection du long métrage Tar. Ce film collectif rassemble James Franco, Mila Kunis, Jessica Chastain, Zach Braff, Henry Hopper et Bruce Campbell. Il s'agit d'un biopic du poète C.K. Williams, qui est interprété par Franco (et Henry Hopper quand il est plus jeune). Le film a été réalisé par des étudiants de la New York University et supervisé par l'acteur.

CinemaXXI est une nouvelle sélection dédiée à un cinéma expérimental. On y trouvera cette année un moyen métrage de Paul Verhoeven (Steekspel/Tricked).  Un film collectif d'Aki Kaurismäki, Pedro Costa, Victor Erice et Manoel de Oliveira (Centro Histórico) ouvrira le programme et un autre signé Atom Egoyan, Lai's Bodanzky, Jerzy Stuhr, De Oliveira, Marco Bechis, Wim Wenders et Theo Angelopoulos (Mundo Invisivel/ Invisible Word) devrait faire l'événement.

On retrouvera aussi deux cinéastes a priori attendus dans des sections plus "classiques" : Peter Greenaway avec Goltzius and the Pelican Company (avec F. Murray Abraham) et Mike Figgis avec Suspension of Disbelief (avec Sebastian Koch). Côté français, notons la présence de Photo, du portugais Carlos Saboga, avec Anna Mouglalis et Marisa Paredes.

Un jury, présidé par l'artiste Douglas Gordon et composé d'Hans Hurch, Ed Lachman, Andrea Lissoni et Emily Jacir, décernera trois prix le prix CinemaXXI et le prix spécial du jury (longs métrages) et un prix CinemaXXI Cortometraggi e Mediometraggi (courts et moyens métrages).

Pina, Le Havre et Les Mystères de Lisbonne sélectionnés par le Parlement Européen

Posté par vincy, le 4 juillet 2011

Le prix Lux du parlement européen a révélé sa premier sélection lors du Festival international du film de Karlovy Vary (Rép. Tchèque). Créé en 2007, ce prix valorise le cinéma européen et ses forces créatives. Les dix sélectionnés seront réduits à trois lors du festival de Venise avant de connaître le gagnant en novembre. Celui-ci gagnera le soutien financier nécessaire pour que les copies du films soient sous-titrées dans les 23 langues officielles de l'Union Européenne.

Les 10 sélectionnés :

Morgen, de Marian Crisan - Festival de Locarno

Les neiges du Kilimandjaro, de Robert Guédiguian - Festival de Cannes

Le Havre, d'Aki Kaurismaki - Festival de Cannes

Habemus Papam, de Nanni Moretti - Festival de Cannes

Play, de Ruben Ostlund - Festival de Cannes

Mystères de Lisbonne, de Raul Ruiz - Festival de San Sebastian

Essential Killing, de Jerzy Skolimowski - Festival de Venise

Le cheval de Turin, de Bela Tarr - Festival de Berlin

Attenberg, d'Athina Rachel Tsnagari - Festival de Venise

Pina, de Wim Wenders - Festival de Berlin

Peter Falk rejoint les anges (1927-2011)

Posté par vincy, le 24 juin 2011

L'acteur Peter Falk, connu mondialement pour son personnage cathodique de l'inspecteur Columbo, est mort aujourd'hui. Grand ami de John Cassavetes, dont il fut l'acteur (dans quatre de ses films) et le producteur, il a tourné pour Nicholas Ray, Frank Capra, Blake Edwards (en sous-fifre de Jack Lemmon dans La grande course autour du monde), Sydney Pollack... Il fut deux fois nommé aux Oscars pour le meilleur second rôle masculin : Milliardaire d'un jour (de Capra) et Crime, société anonyme (Murder Inc, de Burt Balaban et Stuart Rosenberg).

Peter Falk a longtemps souffert de son imperméable de flic qui lui a rapporté une fortune. Cela ne l'a pas empêché de jouer chez William Friedkin, Robert Aldrich, Rob Reiner, Walter Hill. Il a touché à tous les genres, du burlesque au polar. C'est évidemment dans Les ailes du désir de Wim Wenders qu'il fut le plus éblouissant. C'est cette oeuvre en noir et blanc qui nous a montrés à quel point le cinéma était passé à côté de son talent. 35 ans de Colombo (1968-2003) auront eu raison de lui.

Borgne, atteint de démence et d'alzheimer (mis sous curatelle), il avait aussi écrit un livre de souvenirs, Juste une dernière chose… (Michel Lafon), il évoque surtout sa grande passion pour la scène théâtrale et son métier de comédien.

Berlin 2011 : Wim Wenders parle de Pina

Posté par MpM, le 14 février 2011

Wim Wenders est venu défendre son film devant une salle de journalistes enthousiastes et émus par la vision qu'il donne de son amie, la célèbre chorégraphe Pina Bausch, dans le documentaire en 3D, Pina. Florilège.

Le regard de Pina Bausch

"C'est un peu le thème de notre film. Elle avait un regard incroyablement précis, qui va jusqu'au fond de l'âme et elle en a fait des pièces. Et justement, ses pièces disent comment la regarder, elle. Mais on ne se sentait pas mis à nu quand elle nous regardait. C'était un regard plein d'amour."

Inspiration

"C'est difficile de dire quelle inspiration Pina a été pour moi. En tant que réalisateur, on a l'impression d'avoir une certaine maîtrise de son métier. Quand j'ai vu Pina pour la première fois, mais aussi les fois suivantes, j'ai réalisé que je connais le mouvement au cinéma mais que je ne connais pas la réalité du mouvement tel que Pina le créait. Elle a aiguisé mon regard. Avec elle, je me suis senti comme un débutant, et je le suis encore."

Le film

"C'était notre rêve à tous les deux de faire ce film. Quand on a décidé de le faire quand même, malgré sa mort, j'ai eu l'impression que Pina regardait par dessus mon épaule. Tout le monde s'est effacé devant elle, nous étions tous conscients de faire le film pour elle. La principale difficulté, c'est que le film prévu n'a pas pu être réalisé. Pina devait être le personnage principal, on l'aurait accompagnée sur deux tournées à l'étranger, comme dans un road movie.  Nous avions discutés des détails avec Pina. Ce qui était très clair, c'est qu'elle ne voulait pas expliquer ou interpréter son travail, et je lui avais promis que ce ne serait pas le cas. On aurait filmé les répétitions, les corrections. Nous l'aurions observée au travail. Le film aurait été complétement différent. Finalement, nous avons eu l'idée que les danseurs puissent devenir sa voix. Sa méthode qui consistait à poser des questions est apparue comme une bonne méthode pour faire le film. On s'en est rendu compte pendant le tournage."

La 3D

"L'émotion réside dans le travail de Pina. Quand la possibilité d'un espace tridimensionnel s'est présentée, j'ai enfin trouvé le moyen d'approcher ce travail. La 3D est faite sur mesure pour la danse. Où mieux utiliser ce nouveau médium ? C'est formidable. Le langage de Pina était dénué de mots. La nouvelle dimension offerte par le relief permet en quelque sorte de compenser cette absence de mots."

Berlin 2011 : la 3D déferle sur le festival

Posté par MpM, le 13 février 2011

PinaInvitée désormais inévitable des festivals, la 3D a surgi en force dans cette 61e Berlinale avec pas moins de trois films en relief dans une même journée. Pour commencer, Les contes de la nuit de Michel Ocelot qui cumule les particularités d'être à la fois le seul film français et le long métrage d'animation en compétition. Ensuite, on a enfin découvert le très attendu Pina de Wim Wenders et The cave of forgotten dreams de Werner Herzog. Deux réalisateurs qui mettent la technologie 3D au service du documentaire : Pina est un hommage à la chorégraphe Pina Bausch, décédée subitement en 2009, et The cave of forgotten dreams emmène le spectateur dans la grotte Chauvet, en Ardèche, où ont été découvertes des peintures vieilles de plus de 30 000 ans.

Et cette tendance émergente pourrait bien devenir la règle, si l'on en croit Wim Wenders cité par l'édition quotidienne de The Hollywood reporter à Berlin, qui voit dans le relief l'avenir du documentaire. Il faut avouer que l'on commence enfin à trouver un certain intérêt au cinéma en relief en regardant ces deux films qui ont en commun de recréer directement pour le spectateur une expérience vécue "en live". Wim Wenders n'aurait d'ailleurs pas entrepris ce film si la technologie 3D ne lui avait pas permis de reconstituer le plus fidèlement possible la fluidité et l'expressivité des chorégraphies de Pina Bausch. Le spectateur est tantôt au milieu des danseurs, tantôt dans la salle de spectacle où se déroule le ballet. C'est notamment impressionnant dans les séquences où les danseurs évoluent en groupe ou dans un espace recouvert de chaises, et cela permet d'être au plus près des corps. Visuellement, c'est plutôt une réussite. Mais le film s'essouffle, peut-être pour cause de scénarisation confuse.

Pour Werner Herzog, l'enjeu est encore plus grand, puisqu'il s'agit de permettre au grand public de découvrir les trésors de la grotte Chauvet, bien trop fragile pour être visitée. On évolue ainsi dans ce décor prodigieux de stalactites et de roches, où apparaissent des peintures si bien conservées qu'elles semblent dater de notre époque. Grâce à la 3D, on est vraiment dans la grotte, et chaque dessin se détache presque miraculeusement dans la pénombre. Les séquences extérieures gagnent aussi en saveur et en second degré, créant de petits portraits truculents des différents intervenants. On est bien au-delà du simple film éducatif pour se rapprocher d'une oeuvre esthétiquement et philosophiquement dense.

Plus classiquement, Michel Ocelot utilise la 3D pour gagner en profondeur de champ et en ampleur. Sans être à 100% convaincant, le relief participe de la magie visuelle du film, qui joue sur le contraste entre les personnages en ombres chinoises et les décors somptueux dans lesquels ils évoluent. On est clairement dans le domaine du conte où humour, rêve, voyage et aventure s'entrecroisent assez simplement. Michel Ocelot y ajoute un message de tolérance, d'universalisme et de générosité, faisant primer l'amour sur les possessions terrestres, la droiture sur le pouvoir. Dommage que la répartition des rôles reste aussi conservatrice entre le personnage masculin, forcément un héros au grand coeur, et le personnage féminin, qui est au mieux une victime, au pire une garce manipulatrice. Les clichés sexistes, dernier bastion à conquérir ? Et là, la 3D ne change rien à l'affaire...

Berlin 2011 : la sélection officielle

Posté par MpM, le 18 janvier 2011

Berlin 11La sélection officielle de cette 61e Berlinale est désormais complète, à l'exception du film de clôture. Fidèle à ses habitudes, le grand festival allemand a choisi de privilégier son rôle de découvreur de talent en sélectionnant pas moins de six premiers films (dont 4 en compétition) , et peu d'auteurs "majeurs". Hormis les frères Coen qui ouvrent le festival (hors compétition),  ce sont donc surtout des réalisateurs ayant fait leurs preuves en festivals mais peu connus du grand public qui ont cette année les honneurs de la course à l'Ours d'or.

On retrouve ainsi Bela Tarr, le plus intrigant des cinéastes hongrois, sélectionné à Cannes à plusieurs reprises ; Joshua Marston, dont on avait remarqué Maria Full of grace (Ours d'argent de la meilleure actrice en 2004 et Prix-Alfred Bauer) ; Asghar Farhadi qui avait remporté l'Ours d'argent du meilleur réalisateur en 2009 avec A propos d'Elly ; Wolfgang Murnberger à qui l'on doit Bienvenue à Cadavres-les-bains ; Rodrigo Moreno, Prix-Alfred Bauer avec Le garde du corps en 2006 ou encore Miranda July qui avait fait sensation à Cannes en 2005 avec Moi, toi et tout les autres (Caméra d'or et Prix de la Semaine de la Critique).

La France est superbement représentée avec le nouveau film d'animation en 3D (ce qui monte à trois le nombre de films en relief dans le programme officiel) de Michel Ocelot, Les contes de la nuit, et bénéficie d'une deuxième sélection, hors compétition celle-là, avec Les femmes du 6ème étage de Philippe le Guay.

A noter également les débuts de Ralf Fiennes derrière la caméra avec Coriolanus, la première mondiale du très attendu Pina de Wim Wenders (hors compétition) et une séance spéciale consacrée à Jafar Panahi (Offside, ours d'argent en 2006) qui s'inscrit dans une action plus large du Festival en faveur du cinéaste emprisonné.

Ouverture

True Grit
des frères Coen (USA)

En compétition

Our Grand Despair
de Seyfi Teoman (Turquie)

Coriolanus
de Ralph Fiennes (Grande Bretagne) true Grit

Lipstikka
de Jonathan Sagall (Israël)

If not us, who ?
d'Andres Veiel (Allemagne)

Yelling To The Sky
de Victoria Mahoney (USA)

The Future
de Miranda July (USA)

The Turin Horse
de Béla Tarr (Hongrie)

The Prize
de Paula Markovitch (Mexique)

Nader And Simin, A Separation
d'Asghar Farhadi (Iran)

Les contes de la nuit
de Michel Ocelot (France)

Margin Call
de JC Chandor ( USA)

Come Rain Come Shine
de Lee Yoon-ki (Corée du Sud) Pina

Sleeping Sickness
d'Ulrich Köhler (Allemagne)

The Forgiveness Of Blood
de Joshua Marston (USA)

A Mysterious World
de Rodrigo Moreno (Argentine)

Innocent Saturday
d'Alexander Mindadze (Russie)

Hors compétition
Pina
de Wim Wenders (Allemagne)

Almanya - Willkommen in Deutschland
de Yasemin Samdereli (Allemagne)

Les femmes du 6ème étage
de Philippe Le Guay (France)

My Best Enemy
de Wolfgang Murnberger (Autriche)

Unknown
de Jaume Collet-Serra (Allemagne)

Séances spéciales

Cave Of Forgotten Dreams
de Werner Herzog (USA)

Hors jeu
de Jafar Panahi (Iran)

Wim Wenders convaincu par la 3D

Posté par MpM, le 14 juin 2010

"Dans le futur, ce sera un outil idéal pour les réalisateurs de documentaires. Cela leur ouvrira de nouvelles perspectives", a déclaré Wim Wenders au sujet des nouvelles techniques de 3D qu’il a pu tester dernièrement sur le tournage de son film hommage consacré à la chorégraphe Pina Bausch.

"Nous voulions faire ce film ensemble avec Pina depuis 20 ans. Le concept était qu'elle nous emmène dans son univers. Cela aurait été un peu comme un road movie dans lequel je l'aurais accompagnée à l'étranger." Après la mort de cette grande figure de la danse contemporaine en juin 2009, Wim Wenders a d’abord failli renoncer au projet, avant de le transformer en documentaire relief sur ceux qui avaient côtoyé Pina Bausch (voir news du 1er août 2009). Il a ainsi longuement filmé les danseurs sur scène mais également en coulisses. "Cela est devenu un film sur son travail. Évidemment c'est très différent de ce que nous aurions fait ensemble", a-t-il expliqué.

Le recours à la 3D devrait permettre de rendre grâce à l’art de la chorégraphe, particulièrement basé sur l’espace. Pour le réalisateur, c’est une vraie découverte. "On va bientôt s'apercevoir que pour rendre la réalité, c'est un gain incroyable. Voir en relief quelque chose de très simple et de très naturel, ne serait-ce qu'un gros plan de quelqu'un qui parle, donne une qualité de présence étonnante. Pour moi, il sera difficile de retourner en arrière" avait-il notamment déclaré il y a quelques mois dans le cadre du festival "L'industrie du rêve".

Bien sûr, cela représente des contraintes assez lourdes, notamment en termes de moyens techniques et humains. "Il faut beaucoup plus de lumière, une équipe plus importante. On tourne avec deux caméras reliées par des miroirs, et le chef opérateur est accompagné du stéréographe Alain Derobe, qui prend en charge toute la mathématique et la logistique 3D. À chaque plan, il faut recalibrer pour situer l'écran imaginaire. Et il faut aussi corriger les effets stroboscopiques de la représentation du mouvement, qui sont multipliés par la 3D", expliquait-il à l’époque.

Mais pour représenter la grâce insaisissable de la danse, le relief semble apporter une telle plus-value en terme de légèreté de captation que pour le réalisateur allemand, le jeu en vaut largement la chandelle.  "Peut-être que dans quelques années tous les documentaires seront tournés en 3D et qu'elle ravivera le genre comme l'a fait le numérique", conclut-il, optimiste et subjugué.

Le Mur de Berlin n’est pas un simple décor de cinéma…

Posté par vincy, le 9 novembre 2009

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Il est tombé le 9 novembre 1989. Tout le monde se souvient de ces images sur le petit écran. Mais sur le grand?
Dans son reportage spécial, Berlin pour mémoire 1989-2009, Courrier International pose la bonne question : "Qui veut se souvenir d'un Mur après qu'il soit tombé?" L'euphorie fulgurente, et brève, les désirs absurdes des résidents de l'Allemagne de l'Est, privés de choses élémentaires durant le déclin économique de leur pays, ont laissé place à la real politik : réunification, fusion même.

Le Mur de Berlin n'est pas encore tombé dans toutes les têtes. Au Cinéma, en revanche, il a changé Berlin, et le cinéma. La Berlinale, l'un des trois grands festivals de cinéma européen, se déroule désormais au coeur de la ville, à deux pas de là où était le Mur, et s'étale à l'Ouest comme à l'Est. les studios de Babelsberg ont aussi pu attirer, de nouveau, d'importantes productions internatioanles.

Surtout, Berlin n'est plus la ville des espions, celle de tous les dangers. En 1965, Martin Ritt avait réalisé l'adaptation du best-seller de John Le Carré, L'espion qui venait du froid. Caractéristique de ce que ce Mur allait devenir : un passage entre deux mondes. Michael Caine dans Funeral in Berlin (1966) ou Sam Rockwell dans Confessions d'un esprit dangereux (2002) sont les archétypes de cet objet qui rendait une ville schizophrène et deux civilisations opposées "à bloc".

Mais le Mur de Berlin, qui a beaucoup moins inspiré que le Rideau de fer en lui-même, ne fut pas qu'un lieu où "framboise pressée" échangeait un agent avec "orange givrée". Mais jusqu'à la chute du Mur, il semble que le cinéma n'ait pas osé affronter ce monstre idéologique, qui se décline, aujourd'hui, sur la frontière américano-mexicaine et entre Israël et Palestine. Dans ces deux cas, il est interessant de constater que le 7e Art s'empare de ces murailles infernales.

Il a fallu attendre que Berlin se reconstruise, que les berlinois se retrouvent, pour que les images expurgent le traumatisme. En 1996, Margarethe von Trotta réalise le premier film marquant sur le sujet, avec Les années du mur, où un couple séparé par la construction en 1961, se revoie au moment de sa chute, 27 ans plus tard.

En 2001, Le tunnel marque un tournant. Ce film de Roland Suso Richter, inspiré de la vraie vie d'Hasso Herschel, raconte comment un champion sportif creuse un tunnel pendant 6 mois pour pouvoir faire fuir 28 personnes. Prix du public au festival de Montréal, le film lance le Mur de Berlin comme star de cinéma des années 2000.

Deux ans plus tard, avec le triomphe mondial de Goodbye Lenine!, Wolfgang Becker fait un parallèle caustique et amer entre la vie d'avant et celle d'après la chute du Mur. Le film démontre à quel point il enfermait un pays dans des certitudes destructrices. De l'envol de la statue de Lénine à l'arrivée d'Ikea, le film s'amuse des mutations de Berlin. Une mode s'amorce avec ce terme, l'Ostalgie, la nostalgie de l'Est, et l'on parle de construire un parc d'attraction à la mémoire de ce "pittoresque" Berlin-Est.

La vie des autres, Oscar du meilleur film étranger, de Florian Henckel von Donnersmarck, rappelle, en 2007, à quel point cela n'était pas drôle. Si Goodbye Lenin! rayonnait d'espoir, La vie des autres vibre avec son désenchantement. La Stasi et ses cruelles méthodes aura détruit tant de vies, pendant comme après.

Le Mur n'est pas qu'un simple décor de cinéma... c'est une blessure infligée et saignante à tout un peuple. Difficile de s'en souvenir puisqu'il n'en reste que quelques morceaux épars, et un tracé vaguement pavé. Le cinéma pourra s'en charger, nous le rappeler. A l'Ouest il rendait borgnes ceux qui vivaient dans l'opulence. A l'Est il était une impasse qui pouvait êre fatale.

Il est difficile de ne pas évoquer cet objet sans âme sans faire un détour par Wenders. Deux ans avant qu'il ne tombe, le plus grand cinéaste allemand des années 80  avait filmé Berlin en noir et blanc, de manière presque onirique, en tout cas sublimée. Mais le Mur dans Les ailes du désir, oeuvre-hommage à l'expressionnisme allemand, est un faux (une première réplique en bois n'avait pas résisté aux intempéries, une seconde a été construite, à proximité du vra). Car, et ceci explique sans doute pourquoi ce Mur n'a pas été un sujet de scénario plus inspirant : il était interdit de le filmer.

Pina Bausch s’éclipse (1940-2009)

Posté par vincy, le 30 juin 2009

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L'une des plus grandes chorégraphes de ces quarante dernières années vient de mourir subitement d'un cancer diagnostiqué il y a cinq jours.

Parce que c'etait beau, aérien, gracieux, magique, inégalable, fluide, sensuel, aquatique, romantique, cosmopolite, joyeux, triste, ludique, émouvant, son art frôlait le pur génie chorégraphique. Elle laisse orphelin son Tanztheater de Wuppertal.

Il était naturel que le cinéma soit visuellement fasciné par ses mouvements amples, ses corps qui s'entrechoquent en douceur ou s'entremêlent en défiant les lois de la gravité, ces hommes qui cherchaient à ésduire ces femmes, et inversement. Chantal Ackerman avait réalisé un documentaire, Un jour Pina a demandé (1983). Autre docimentaire, celui de l'sraélienne Lee Yanor, Coffee with Pina (2006)

 On la voit dans le film de Federico Fellini, en princesse aveugle dans E la nave va. Elle reprenait alors son rôle de non voyante de sa plus célèbre création, "Café Müller" (1978). Ce même Café fut mis en scène pour le prologue de Parle avec elle, de Pedro Almodovar. Le cinéaste termine son film avec une autre pièce, "Masurca Fogo" (1998).

Pina Bausch avait réalisé La plainte de l'impératrice (1990). Mais, surtout, Wim Wenders avait annoncé à Cannes qu'il allait réaliser avec elle un film nommé Pina. Ce film en 3D dont le tournage devait commencer en septembre.

Cannes 2009 : Qui est Giovanna Mezzogiorno ?

Posté par vincy, le 18 mai 2009

cnz_mezzogiorno.jpgVedette de Vincere, le nouveau Bellocchio présenté en compétition, elle incarne la maîtrsse du leader fasciste Benito Mussolini, Ida Dalser. Cette jeune romaine de 35 ans a déjà douze ans de carrière derrière elle. En 2001, elle est la fiancée enceinte de Stefano Accorsi dans L'ultimo bacio, énorme succès en Italie (2,2 millions d'entrées). C'est aussi cette année là que Accorsi lui préfère Laetitia Casta. Pour la première fois, elle est citée comme meilleure actrice aux prix David du Donatello. Avec le cinéaste peu connu en France mais très estimé en Italie Ferzan Ozpetek, elle tourne La finestra di fronte (2003), film passionnel. Ce hit (1,8 millions d'entrées) lui vaudra des prix d'interprétation : le Donatello (César italien) mais aussi ceux des festivals de Bangkok, Flaiano, Karlovy Vary... Elle y rencontre un technicien, Daniele Anzellotti, son nouveau

Après l'avoir vue dans la série TV Les Misérables, les français la découvre dans le gentil navet de Marie-Anne Chazel, Au secours, j'ai trente ans. Totalement bilingue, elle a même étudié à Paris. Mais c'est avec le film de Cristina Comencini, La bestia nel cuore (2005), qu'elle devient la comédienne italienne la plus sollicitée de sa génération. Prix d'interprétation à Venise, où le film reçoit cinq prix, Giovanna continue de séduire avecd es drames psychologiques où ses tourments se révèlent sur grand écran.

Le film est cité à l'Oscar du meilleur film étranger et elle commence une carrière internationale : L'amour aux temps du choléra (de Mike Newell, avec Javier Bardem), Les murs porteurs (avec Charles Berling et Miou-Miou), Palermo Shooting (film de Wim Wenders qui fut en compétition à Cannes l'an dernier).