La 73e édition du Festival de Venise, du 31 août au 10 septembre, a dévoilé sa sélection officielle, soit la compétition, la section hors-compétition, et l'équivalent d'Un Certain regard, la section Orizzonti (Horizons).
Tarde para la ira de Raul Arévalo - premier film espagnol de l'acteur de La Isla Minima King of the Belgians de Peter Brosens et Jessica Woodworth - Altiplano avait fait sensation en 2009 à la Semaine de la critique à Cannes Laavor et Hakim de Rama Burshtein - son premier film Le cœur a ses raison avec remporté 9 prix aux César israéliens et le prix d'interprétation féminine à Venise en 2012 Liberami de Federica Di Giacomo - documentaire Koca Dünya (Big Big World) de Reha Erdem- auteur des films Kosmos et Jîn qui ont fait le tour des festivals. Gukoroku de Kei Ishikawa - premier film japonais Maudite Poutine de Karl Lemieux - premier film québécois Sao Jorge de Marco Martins - 11 ans après son dernier long métrage Alice, trois fois primé au Festival de Mar del Plata Dawson City : Frozen Time de Bill Morrison - documentaire Réparer les vivants de Katell Quillévéré - adaptation du best seller de Maylis de Kerangal par la réalisatrice de Un poison violent et Suzanne White Sun de Deepak Rauniyar - le cinéaste népalais revient quatre ans après Highway, en sélection à Berlin Malaria de Parviz Shahbazi - Darband en 2013 avait sélectionné au Festival du film asiatique de Deauville Kékszakàllu de Gaston Solnicki - Papirosen avait été remarqué à Locarno en 2011 Home de Fien Troch - Récompensé par le prix du meilleur film flamand aux Magritte en 2014 avec Kid Die Einsiedler de Ronny Trocker - premier film allemand Il piu grande sogno de Michele Vannucci - premier film italien Boys in the Trees de Nicholas Verso - premier film australien d'un cinéaste réputé dans le cinéma "queer" Ku qian (Bitter Money) de Bing Wang - le retour du cinéaste des Trois sœurs du Yunnan, en compétition à Venise en 2010 et Grand prix de la section Orizzonti en 2012
Dark Night de Tim Sutton - Hors compétiton (séance spéciale). Son précédent film avait été en sélection à Karlovy Vary.
La 73e édition du Festival de Venise, du 31 août au 10 septembre, a dévoilé sa sélection officielle, et donc les films hors-compétition et en séances spéciales. Au canadien Villeneuve en compétition, on peut ajouter la présence de son compatriote Philippe Falardeau (actuellement à l'affiche avec Guibord s'en va-t-en guerre), lui aussi avec un film américain, quelques blockbusters hollywoodiens, dont le remake des Sept mercenaires qui fera aussi l'ouverture du Festival de Toronto. Le dernier film de Benoît Jacquot, adaptation d'un roman de Don DeLillo, côtoie, en séances spéciales cette fois Planétarium de Rebecca Zlotowski, boudé par les sélections cannoises. Lily Rose-Depp et Natalie Portman devraient faire sensation. L'Asie reprend quelques couleurs avec un thriller sud-coréen attendu et un manga japonais. le plus surprenant reste l'avant-première de la série TV pour HBO The Young Pope, réalisée par Paolo Sorrentino.
Séances spéciales :
The Young Pope (épisode 1 et 2) de Paolo Sorrentino Planetarium de Rebecca Zlotowski Séance spéciale
Fictions :
The Bleeder de Philippe Falardeau The Magnificent Seven d’Antoine Fuqua Hacksaw Ridge de Mel Gibson The Journey de Nick Hamm A jamais de Benoît Jacquot Gantz :O de Yasushi Kawamura (Japon) film d’animation Miljeong (The Age of Shadows) de Jee woon Kim Monte d’Amir Naderi Tommaso de Kim Rossi Stuart
Documentaires :
Our War de Bruno Chiaravalloti, Claudio Jampaglia, Benedetta Argentieri I called him Morgan de Kasper Collin One more time with feeling (3D) de Nick Cave Austerlitz de Sergei Loznitsa Assalto al cielo de Francesco Munzi Safari d'Ulrich Seidl American Anrchist de Charlie Siskel
La 73e édition du Festival de Venise, du 31 août au 10 septembre, a dévoilé sa sélection officielle. En compétition, on retrouve pas mal de films pressentis pour Cannes, mais pas forcément prêts ou recalés, et un certain nombre de poids lourds du cinéma mondial. Côté français, on note la présence de François Ozon et de Stéphane Brizé. On peut y ajouter deux coproductions françaises signées Wim Wenders et Christopher Murray. Le cinéma latino-américain est bien représenté par trois films, un an après le Lion d'or pour un film vénézuélien. Le chilien Pablo Larrain est cette fois-ci sélectionné avec un film américain, un biopic qu'on n'attendait pas si tôt. Il aura enchaîné El Club (Grand prix du jury à Berlin en 2015), Neruda (Quinzaine des réalisateurs 2016) et donc Jackie en compétition à Venise. Les Etats-Unis sont en force avec sept productions. En revanche, hormis un film philippin, l'Asie est complètement absente. Notons enfin la présence de deux documentaires, dont celui de Terrence Malick.
The Bad Batch d’Ana Lily Amirpour Une vie de Stéphane Brizé La La Land de Damien Chazelle ouverture The Light between Oceansde Derek Cianfrance El ciudadano ilustrede Mariano Cohn et Gaston Duprat Spira Mirabilisde Massimo D’Anolfi et Martina Parenti documentaire Ang Babaeng Humayo (The Woman who left) de Lav Diaz La region salvaje d’Amat Escalante Nocturnal Animals de Tom Ford Piumade Roan Johnson Rai (Paradise) d’Andreï Konchalovsky Brimstone de Martin Koolhoven Na mlijecnom putu (On the Milky Road) d’Emir Kusturica Voyage of time de Terrence Malick documentaire El cristo ciego de Christopher Murray Frantz de François Ozon Questi giornide Giuseppe Piccioni Premier contact (Arrival) de Denis Villeneuve Les beaux jours d’Aranjuez (3D) de Wim Wenders Jackie de Pablo Larrain
Anne-Gaëlle Daval (chef costumière de Kaamelott et épouse d'Alexandre Astier) commence aujourd'hui à Lyon le tournage de son premier film, coproduit par Nolita Cinéma et Studiocanal. La comédie romantique De plus belle réunit Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Nicole Garcia, Jonathan Cohen, Olivia Bonamy et Josée Drevon (Ygerne dans Kaamelott).
L'histoire est celle de Lucie, qui a eu un cancer du sein, et qui sort épuisée de son combat contre le crabe. Sa famille la pousse à passer à autre chose. Alors qu’elle fête cette rémission avec des amis, elle fait la connaissance de Clovis, séduit par la fragilité de la jeune femme. Il tente de passer outre son mauvais caractère et lui propose de la revoir. Cette idée déplait à Lucie ; elle panique à l’idée d’imaginer revivre une histoire d’amour
De manière imprévue, une solution va se présenter à elle : ce sera le strip-tease, mené par une experte en danse burlesque. Dalila. En se mettant à nue, Lucie va renouer avec son corps. Ce sera sa thérapie, elle y trouvera l’humour nécessaire pour se déculpabiliser, pour accepter d’avoir un corps imparfait – et s’aimer, telle qu’elle est.
C’est ici que se trouve la clé : il faut que Lucie puisse suffisamment s’aimer pour aimer Clovis en retour.
La sortie est prévue l'année prochaine.
Florence Foresti n'a pas été vue au cinéma depuis Barbecue en 2014. Elle sera à l'affiche de À fond en décembre. Si cela fait aussi deux ans que Mathieu Kassovitz n'est pas sur les grands écrans, on l'a remarqué sur le petit avec Le Bureau des légendes et Guerre et Paix pour la BBC.
Lors de la révélation de la sélection des Venice Days, les trois finalistes du 10e Prix Lux du parlement européen ont été dévoilés.
- A peine j’ouvre les yeux de Leyla Bouzid (co-production franco-tunisienne), présenté aux Venice Days 2015 et récompensé par le label Europa Cinemas. Le film avait séduit près de 100000 spectateurs en France lors de sa sortie en décembre. Le film a aussi reçu plusieurs prix aux festivals de Carthage, Dubaï et East End (Royaume Uni) ainsi que deux nominations aux Prix Lumière (Meilleur Espoir Féminin, Meilleur film francophone hors de France).
- Ma vie de Courgette de Claude Barras (co-production suisse-France), devient le premier film d’animation nommé aux Prix Lux. Grand prix et prix du public à Annecy, il avait enthousiasmé les cannois lors de son avant-première à la Quinzaine des réalisateurs. En compétition au Festival du film francophone d'Angoulême, le dessin animé sort en salles le 19 octobre. Le scénario est co-signé par Céline Sciamma, adapté du roman de Gilles Paris.
- Toni Erdmann de Maren Ade (co-production germano-roumaine) était l'un des favoris de la critique parmi les films en compétition au dernier festival de Cannes. Il a d'ailleurs reçu le prix Fipresci. Trois semaines après sa sortie en Allemagne, il est toujours dans le Top 10 avec déjà 225000 entrées. Il a également reçu trois prix au Festival du film de Bruxelles (Meilleurfilm, Meilleur scénario, et prix de la RTBF). Il sort le 17 août en France.
L'été est décidément faste pour le cinéma de patrimoine ! Après deux films cultes (Macadam à deux voies et Fargo), un film maudit (La panthère noire) et l'étonnant précurseur de la science fiction moderne (Silent running), voici un véritable cadeau estival concocté par Carlotta dès le 3 août : cinq des premiers films du Taïwanais Hou Hsiao-Hsien, dont trois n'étaient jamais sortis en France !
Tournés entre 1980 et 1986, Cute Girl, Green Green Grass of Home, Les Garçons de Fengkuei, Un temps pour vivre, un temps pour mourir et Poussières dans le vent ressortent donc sur grand écran, en version restaurée, permettant de se faire une idée plus précise des débuts de ce cinéaste insaisissable dont Olivier Assayas déclare : "apparu comme par miracle, [il] était le grand cinéaste chinois qui avait toujours manqué."
Cute girl
Son premier film, Cute girl, est une comédie romantique dans la lignée de ce qui se fait à Taïwan à l'époque, tout en évoquant le New York-Miami de Frank Capra. Elle raconte l'histoire de Wenwen, une jeune fille de bonne famille promise au fils d'un riche industriel parti faire ses études en France. Doutant de l'avenir tout tracé qui l'attend, elle décide de partir à la campagne, où elle rencontre un autre homme.
Deux grandes stars de l'époque (Kenny Bee et Feng Fei-fei) incarnent les personnages principaux et interprètent eux-mêmes les chansons du film. Cute girl, qui portait en germes le sens esthétique de Hou Hsiao-Hsien, fut un énorme succès public lors de sa sortie à Taïwan, mais était jusqu'à présent inédit en France.
Green Green Grass of Home
Considéré comme la dernière comédie romantique de Hou Hsiao-Hsien, Green Green Grass of Home tend également vers la peinture rurale et la chronique d'enfance, racontant avec humour le contraste entre l'ancien mode de vie citadin de son héros et sa nouvelle existence rurale.
Le cinéaste laisse une grande liberté d'improvisation à ses jeunes interprètes, ce qui leur confère un naturel désarmant, et fait beaucoup pour le charme du film. On peut aussi y voir l'affirmation de son style (scènes qui se répètent, observation ritualisée du quotidien...) ainsi que la mise en place de certains des thèmes qui parcourent toute son oeuvre.
Les Garçons de Fengkuei
Premier volet d'un cycle autobiographique, Les garçons de Fengkuei revient sur la jeunesse "mouvementée" du réalisateur. Au contraire du précédent, il se déroule en majorité dans un univers urbain où l'on suit souvent à distance les pérégrinations et errances de la bande de copains.
Nostalgie douce amère, humour feutré, regard naturaliste bienveillant porté sur un passé disparu... le film est une formidable chronique de jeunesse incompréhensiblement resté inédit dans les salles françaises jusqu'à aujourd'hui. C'est pourtant grâce à lui, et à la Montgolfière d'or obtenue au Festival des trois continents de Nantes en 1984, que Hou Hsiao-Hsien fit son entrée sur la scène internationale.
Un temps pour vivre, un temps pour mourir
Autre film autobiographique, Un temps pour vivre, un temps pour mourir s'inspire des souvenirs de Hou Hsiao-Hsien pour raconter son enfance et le début de son adolescence, mais aussi l'exil de sa famille et la situation politique taïwanaise des années 50 et 60. Probablement l'une de ses œuvres les plus fortes, où les sensations et une dimension quasi picturale de l'image prennent le pas sur la narration.
A son sujet, Hou Hsiao-Hsien lui-même confiera : "Un temps pour vivre, un temps pour mourir s’inspire entièrement de mes souvenirs, il montre comment les choses nous apparaissent à travers la mémoire, la façon dont certaines atmosphères, certains détails du passé prennent avec le temps une grande importance, se mettent pour ainsi dire à enfler."
Poussières dans le vent
Dans le prolongement d'Un temps pour vivre, un temps pour mourir, Poussières dans le vent est une histoire d'amour subtile et malheureuse sur fond de chronique de fin d'adolescence. Entre la ville et la campagne, les deux protagonistes se suivent, se croisent, s'aiment, et se perdent, sans pathos ni mélodrame.
De son propre aveu, le cinéaste atteint avec ce film une certaine maturité. "J'ai enfin compris que lorsqu'on filme, que ce soit une personne ou une chose, il émane de ce qu'on filme un sentiment. Mon travail de cinéaste est simplement de saisir le sentiment qui émane de ce que je filme", déclare-t-il, éclairant en une phrase la démarche et le travail de recherche qui sont les siens depuis.
La 13e édition des Venice Days (31 août-10 septembre), section parallèle du Festival de Venise, a révélé sa sélection. 22 films dont Polina, danser sa vie, adaptation de la bande dessinée de Bastien Vivès, réalisé par Valérie Müller et Angelin Prejlocaj, avec, notamment Juliette Binoche et Niels Schneider au casting. Le film sort le 16 novembre en France. A noter qu'un autre homme de la scène, Pippo Delbono est en sélection en projections spéciales.
Cette "Quinzaine des réalisateurs" vénitienne a choisi sept films de réalisatrices parmi les 19 de son programme. C'est assez rare pour être souligné. Le film d'ouverture a la particularité d'avoir été commencé en 2011 en Syrie, en pleine guerre.
Le jury sera présidé par Bruce La Bruce.
Ouverture (en compétition):
The War Show d’Andreas Dalsgaard et Obadiah Zytoon
Compétition :
Heartstone de Guomundur Arnar Guomundsson
Hounds of Love de Ben Young
Indivisible d’Edoardo De Angelis
Quit Staring at My Plate d’Hana Jusic
Pamilya Ordinaryo d’Eduardo Roy Jr.
Guilty Men d’Ivan D. Gaona
Polina, danser sa vie de Valérie Müller et Angelin Preljocaj
Worldly Girl de Marco Danieli
Sami Blood d’Amanda Kernell
The Road to Mandalay de Midi Z
Women’s Tales Project :
Seed de Naomi Kawase (Italie, Japon)
That One Day de Crystal Moselle (Italie, USA)
Projections spéciales : Always Shine de Sophia Takal
Coffee de Cristiano Bortone
Il Profumo Del Tempo Delle Favole de Mauro Caputo
Rocco de Thierry Demaiziere et Alban Teurlai
Vangelo de Pippo Delbono
You Never Had It – An Evening with Bukowski de Matteo Borgardt
Prix Lux : Toni Erdmann de Maren Ade Ma vie de Courgette de Claude Barras A peine j'ouvre les yeux de Leyla Bouzid
La 20e édition du Festival Ecrans Noirs à Yaoundé (Cameroun) s'est terminée samedi. Créé par le réalisateur Bassek Ba Kobhio, l'association Ecrans Noirs, qui organise l'événement, a pour objectif la diffusion des créations cinématographiques de six pays d’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, Congo, République démocratique du Congo, République centrafricaine et Tchad) dans un continent qui souffre cruellement d'équipements pour le cinéma.
Cette année, le marocain Hicham El Jebbari a reçu l'Ecran d'or du meilleur film pour Larmes de Satan tandis que le prix du meilleur documentaire a été décerné au français Laurent Chevalier pour La trace de Kandia. La compétition confrontait CEO (Nigéria), Naked Reality (Cameroun), Sans regret, Innocent malgré tout (Cote d'Ivoire), Dealer (Congo), Le Pagne (Niger) et Katutura (Angola). Autant de films qu'on ne verra peut-être pas en France. Au moins CEO a bénéficié d'une avant-première inédite en étant diffusée sur un vol Lagos - Paris de la compagnie Air France (lire aussi le le reportage sur la jet set nigérienne et Nollywood à 10000 m d'altitude sur LeMonde.fr).
Mais si Ecrans Noirs a su s'installer au fil des ans, le problème de la visibilité des films africains perdurent. Manquant de salles, les pays d'Afrique de l'Ouest et du centre compensent avec la vidéo et internet. Youtube se targue d'être le premier diffuseur de films africains et un film qui n'y est pas a peu de chances d'être vu, y compris hors du vaste continent.
Un parc de salles insuffisant mais en progression
Récemment à Yaoundé, le groupe Vivendi a lancé la première de ses salles - Canal Olympia - parmi un grand nombre de cinémas prévus à Conakry en Guinée, à Cotonou au Bénin, à Brazzaville en République du Congo et à Dakar au Sénégal. C'est la première salle au Cameroun depuis 25 ans.
A Libreville au Gabon, il n'existe que la salle du Centre culturel français. A N'Djamena au Tchad, le Normandie n'a rouvert qu'en 2011 après 30 ans de fermeture. Mais les choses bougent. Outre les ambitions de Vivendi, il y a d'autres groupes ou promoteurs qui y voient un futur eldorado. Le cinéma Sea Plaza à Dakar, ouvert en janvier dernier, fait coexister blockbusters et films locaux.
Abidjan compte quelques vraies salles de cinéma, mais en a perdu beaucoup (notamment les légendaires cinémas du quartier de Yopougon). Cependant, le Majestic Ivoire, situé dans l'Hôtel Sofitel, fermé au début des années 2000, a rouvert il y a quelques mois, équipé pour la 3D. Enfin, le Nigéria a engagé un vaste plan de construction de cinémas et dispose de l'industrie la plus structurée (distributeurs, producteurs...).
Un problème de visibilité que compense en partie Internet
Pourtant, vu le retard pris, les producteurs misent avant tout sur la télévision, la vidéo et le web. Internet est d'autant plus crucial qu'il permet de toucher les expatriés dans le monde entier et surtout de faire connaître à l'international les productions nationales. Car là aussi, hormis quelques cas comme Timbuktu ou Un homme qui crie, peu de films d'Afrique de l'Ouest ou d'Afrique centrale parviennent à attirer des publics européens ou américains, quand ils sont distribués. Grâce à des liens de plus en plus intenses entre la Chine et l'Afrique, l'avenir serait peut-être en Asie: "L’industrie africaine du cinéma est une opportunité unique pour les investissements chinois sur le continent, expliquait il y a un an le professeur Nusa Tukic qui étudie les relations culturelles entre la Chine et l’Afrique à l’université Stellenbosh en Afrique du Sud. Et il existe de plus en plus de films qui prennent la Chine comme décor."
Chine et France
Dans cet article, il était rappelé que de plus en plus de sociétés chinoises investissent dans le secteur de la diffusion en Afrique, à l'instar de Star Times. "Les entreprises chinoises et nigerianes opèrent déjà conjointement des réseaux satellites, avec des signaux numériques de télévision couvrant 84% du continent africain. Le mariage de Nollywood et Chinawood devrait permettre d’alimenter les tuyaux. Certains l’ont bien compris. Le cinéaste Abderrahmane Sissako travaille en ce moment sur un nouveau projet de long-métrage ayant pour cadre la Chine et l’Afrique: « Avant tout une histoire d’amour, explique-t-il. Je veux montrer la mondialisation, la réalité d’un monde qui change. »"
Car hormis les trois grands producteurs du continent - Maroc, Nigéria, Afrique du sud - le cinéma africain souffre d'une dépendance vis-à-vis des aides internationales (et essentiellement françaises et européennes). Le CNC, à travers sa commission "Aide aux cinémas du monde" dispose d'un budget total de 6 millions d’euros. Ce sont surtout des films du Maghreb qui sont aidés. L'an dernier, le CNC a ainsi apporté son aide à Hedi de Mohamed Ben Attia (Tunisie), Ali, la chèvre et Ibrahim de Sherif El Bendary et Clash de Mohamed Diab (Egypte), La Miséricorde de la jungle de Joel Karekezi (Rwanda), Ladji Nyè de Daouda Coulibaly (Mali), Banc d'attente de Suhaib Gasmelbari Mustafa (Soudan), Dent pour dent de Mamadou Ottis Ba et Félicité de Alain Gomis (Sénégal), Indivision de Leila Kilani et Vigile de Faouzi Bensaïdi (Maroc), L'Abattoir de Lahsen hassen Ferhani et Le Fort des fous de Narimane Mari (Algérie).
Reconnaissance
Il y a un peu de lumière au bout du tunnel: le cinéma tunisien et le cinéma égyptien renaissent et sont de nouveau en vedette dans les grands festivals européens. Hedi a ainsi emporté deux prix à Berlin en février (dont celui du meilleur premier film). Des festivals - Marrakech, mais aussi Abu Dhabi et Dubai, permettent de mettre davantage à l'honneur ce cinéma méconnu auprès des professionnels. Et le Fespaco de Ouagadougou reste un événement incontournable chaque année.
En France, des festivals comme le Festival International Des Films De La Diaspora Africaine (en septembre à Paris), le Festival des Cinémas d'Afrique du Pays d'Apt (en novembre) ou Cinemas et Cultures d'Afrique (en mai à Angers) contribuent au rayonnement du cinéma de ce continent.
Jours de France de Jérôme Reybaud a été sélectionné à la 31e Semaine de la Critique du Festival de Venise. Les six autres films en compétition sont Akher Wahed Fina (The Last of Us), du tunisien Ala Eddine Slim, Drum film franco-iranien de Keywan Karimi, Los nadie (The Nobodies) du colombien Juan Sebastian Mesa, Prank du québécois/canadien Vincent Biron, Singing in Graveyards du malaysien Bradley Liew et Le ultime cose (The Last Things) de l'italienne Irene Dioniso, autre co-production française.
Le film d'ouverture sera Prevenge, de la britannique Alice Lowe. Et la clôture se fera avec Are We Not Cats de l'américain Xander Robin.
Les films concourent pour trois prix (Prix du public, prix Mario Serandrei pour la technique et le prix Luigi De Laurentiis, où tous les premiers films de tout le festival sont en compétition.
Jours de France, qui réunit Pascal Cervo, Arthur Igual, Fabienne Babe, Nathalie Richard, Laetitia Dosch et Marie France, est une production Chaz Production,s Film Factory et TSF. L'histoire suit un homme qui quitte tout pour voyager sans but à travers la France, seulement guidé par les gens et les paysages qu'il rencontre. Durant quatre jours et quatre nuits d'errance, il s'évade, alors que son amant tente de le localiser à travers l'application Grindr. Jérôme Reybaud, 46 ans, a déjà réalisé deux courts et un documentaire sur Paul Vecchiali. Le film est distribué par KMBO.
Sam Mendes, président du jury du 73e Festival de Venise, sait désormais avec qui il devra composer pour choisir le palmarès dans la compétition officielle. La Mostra a choisi un jury très éclectique: l’artiste et musicienne américaine Laurie Anderson, l’actrice britannique Gemma Arterton, l’écrivain et scénariste italien Giancarlo De Cataldo (Romanzo criminale, Suburra), l’actrice allemande Nina Hoss (Ours d'argent à Berlin en 2007), l’actrice française Chiara Mastroianni, l’écrivain et documentariste américain Joshua Oppenheimer (The Look of Silence), le cinéaste vénézuélien Lorenzo Vigas (Lion d'or l'an dernier) et l’actrice et chanteuse chinoise Zhao Wei.
Pour la section Orizzonti, le français Robert Guédiguian a été désigné président et il sera entouré de l'actrice égyptienne Nelly Karim, du critique de cinéma et historien américain Jim Hoberman, de l'actrice italienne Valentina Lodovini, de l'actrice et réalisatrice sud-coréenne Moon So-ri, du critique espagnol José Maria Chema Prado et du réalisateur indien Chaitanya Tmhane.
Pour le prix Luigi de Laurentiis du meilleur premier film, l'acteur italien Kim Rossi Stuart sera entouré de la productrice espagnole Rosa Bosch, du réalisateur et acteur américain Brady Corbet, de l'actrice espagnole Pilar Lopez de Ayala et du critique de cinéma et ancien directeur de la Cinémathèque française Serge Toubiana.