Les yeux d’or de Marie Laforêt se ferment (1939-2019)

Posté par vincy, le 3 novembre 2019

La chanteuse et actrice Marie Laforêt est morte samedi 2 novembre en Suisse, a annoncé sa famille aujourd'hui, à l'âge de 80 ans. De son vrai nom Maïtena Marie Brigitte Douménach, née le 5 octobre 1939, elle s'était retirée du métier il y a dix ans. Sa carrière est lancée quand elle remporte le concours "Naissance d'une étoile", organisé par Europe 1 en 1959.

Si son premier film, Liberté de Louis Malle, est abandonné, elle est prise pour le rôle féminin principal dans Plein soleil, le film mythique de Réné Clément, avec Alain Delon et Maurice Ronet. Il y a pires débuts même si elle en gardait un souvenir amer: "Alain Delon et Maurice Ronet étaient si prétentieux, si méprisants : deux trous du cul !" On ne reteindra que son personnage d'amante bronzée et peu vêtue. Magnétique.

Elle rencontre alors le réalisateur Jean-Gabriel Albicocco, qui deviendra son mari, qui la fait tourner dans deux de ses films : La Fille aux yeux d'or (Lion d'Argent au Festival de Venise), qui va lui donner son surnom d'artiste, et Le Rat d'Amérique, avec Charles Aznavour.

Comédienne, sans réel plan de carrière, elle a navigué de la comédie burlesque au drame en costumes. Dans les années 1960, ses plus prolifiques, Marie Laforêt est ainsi aux génériques de films aussi différents que Le Rouge et le Noir de Pierre Cardinal, Leviathan (Grand Prix de la critique Festival de Venise) de Léonard Keigel, À cause, à cause d'une femme de Michel Deville, La Chasse à l'homme de Édouard Molinaro, Des filles pour l'armée de Valerio Zurlini, Marie-Chantal contre le docteur Kha de Claude Chabrol...

Après une décennie quasiment vide, consacrée à la chanson, elle revient en second-rôle à la fin des années 1970 grâce à Jean-Paul Belmondo, qui en fait l'une de ses partenaires fétiches. Elle se régale avec des personnages de bourgeoises bafouées, flirtant avec un langage vulgaire et un ton cassant. On l'a voit ainsi dans Flic ou voyou de Georges Lautner, Les Morfalous de Henri Verneuil (où elle se réjouit de voir son mari électrocuté en pissant, lâchant : "c'est la première fois que sa bite fait des étincelles") et Joyeuses Pâques de Georges Lautner, pas dupe des mensonges cocasses de son mari qui tente de la faire cocue avec une jeune femme (Sophie Marceau).

Ces succès populaires la conduisent naturellement vers des comédies françaises et oubliables. Pourtant, Marie Laforêt tourne aussi dans quelques films beaucoup plus marquants dans les années 1980: Le Pactole de Jean-Pierre Mocky, Tangos, l'exil de Gardel (Grand Prix Spéçial du Jury au Festival de Venise) de Fernando Ezequiel Solanas, et Fucking Fernand de Gérard Mordillat, où son personnage formidable de tenancière de maison close lui vaut sa seule nomination aux César.

La suite de sa filmographie sera plus inconsistante, la comédienne préférant alors le théâtre. On la croise dans Dis-moi oui de Alexandre Arcady, Tykho Moon de Enki Bilal, Héroïnes de Gérard Krawczyk et une dernière fois dans Les Bureaux de Dieu de Claire Simon en 2008.

Chanteuse, galeriste, animatrice, écrivaine

Gracieuse, énigmatique, capable d'une franchise désarçonnante ou d'un humour graveleux, Marie Laforêt captait la lumière par une cinégénie naturelle, aidée par des yeux splendides qui ont fasciné au-delà des frontières. C'est d'ailleurs, avant tout, en tant que chanteuse qu'elle fut connue dans le monde. Dès le début des années 1960, Saint-Tropez Blues, enregistrée avec Jacques Higelin, puis Vendanges de l'amour et Viens sur la montagne, énormes tubes de l'époque la lancent. Elle fait de nombreuses reprises à succès, en plus de chanter quelques hits comme Frantz avec Guy Béart. Pionnière de la "world music" en France, avec des airs plus folks et métissés, puisant dans les rythmes brésiliens ou les mélodies slaves, elle se produit dans de grandes salles comme l'Olympia. Dans les années 1970, elle se réoriente vers des chansons plus commerciales et moins personnelles (Tant qu'il y aura des chevaux, Il a neigé sur Yesterday) avant de renoncer aux enregistrements lorsqu'elle s'installe en Suisse en 1977, pour "échapper à la surmédiatisation et pouvoir écrire des livres dans l'anonymat".

Elle ouvre une galerie d'art, pour laquelle elle exerce aussi la profession de commissaire-priseur. Elle écrit également: Contes et légendes de ma vie privée, Mes petites magies, livre de recettes pour devenir jeune, Panier de crabes : les vrais maîtres du monde, et, sous le pseudonyme de Erna Huili-Collins, elle participe à l'ouvrage collectif Correspondances intempestives : à la folie... pas du tout.

"Ma carrière est de bric et de broc"

Marie Laforêt a aussi animée durant un été une émission sur RTL, "Cause toujours, tu m'intéresses". La comédienne a aussi brûlé les planches, notamment dans Le Partage de midi, de Paul Claudel, L'Écorce bleue de Marguerite Yourcenar, Le Vietnam de Marguerite Duras, Master Class de Terrence McNally, où elle incarne Maria Callas et pour laquelle elle fut nommée deux fois au Molière de la meilleure comédienne, La Presse est unanime de Laurent Ruquier. Sa dernière prestation fut récitante dans l'opéra de Simon Laks L'Hirondelle inattendue, à Marseille.

Mariée cinq fois, Marie Laforêt a eu trois enfants avec Judas Azuelos, dont la réalisatrice Lisa Azuelos, et avec Alain Kahn-Sriber. Elle avait confié avoir été une mère absente, compliqué, rappelant les paroles d'une de ses chansons: "Sans la tendresse, l'amour ne serait rien." Fréquentant des hommes d'affaires qui lui ont valu des articles de presse (people ou généraliste) sulfureux, elle était humble et snob, drôle et distante, sensuelle et intello. "Ma carrière est de bric et de broc mais ma vie est remplie du début à la fin" expliquait-elle en guise de résumé. Après tout, comme elle le disait: "Le bonheur est un métier, il s'apprend."

Cumberbatch, Foster, Woodley et Rahim dans « Prisoner 760″

Posté par vincy, le 2 novembre 2019

Planning chargé pour Benedict Cumberbatch. En attendant une suite à Docteur Strange, calée à juillet 2021, et de le voir dans le prochain film de Sam Mendes, 1917, prévu en France le 15 janvier 2020, l'acteur a accepté d'être dans le prochain film de Jane Campion, The Power of Dog, avec Elisabeth Moss et probablement Paul Dano, et vient de tourner Louis Wain, avec Claire Foy et Andrea Riseborough.

A l'American Film Market de Los Angeles, STX International a annoncé qu'il serait la tête d'affiche du prochain film de Kevin Macdonald, Prisoner 760, entouré de Jodie Foster, plutôt rare au cinéma, Shailene Woodley et du français Tahar Rahim. Kevin MacDonald a réalisé quelques fictions (Le dernier roi d'Écosse, Jeux de pouvoir, L'aigle de la neuvième légion, Black Sea) et de nombreux documentaires (dont le récent Whitney).

Une histoire vraie

Il s'agit d'une histoire vraie. En 2002, le Mauritanien Mohamedou Ould Slahi, incarné par Rahim, a été capturé par le gouvernement américain, et traine dans la prison de Guantanamo, où il est régulièrement torturé, sans avoir été accusé de quoique ce soit ni même avoir eu un procès. Officiellement, il serait membre d'Al-Qaeda. Il trouve deux alliées avec une avocate, Nancy Hollander (Foster) et son assistante (Woodley). Une course d'obstacles commence pour obtenir justice. Intervient alors le procureur militaire, le Lieutenant Stuart Couch (Cumberbatch), qui découvre une situation indigne des droits américains. Slahi ne sera libéré finalement qu'en 2016, après quatorze ans de détention sans aucune charge contre lui.

Il en a tiré un livre, Les carnets de Guantanamo (publié en France chez Michel Lafon), dont s'est inspiré le scénariste Michael Bronner.

Le tournage débutera début décembre en Afrique du sud.

La doublement oscarisée Jodie Foster n'a été à l'affiche que de quelques films depuis 10 ans, Hotel Artemis, Elysium, Carnage, Le complexe du castor et Maman mode d'emploi. Shailene Woodley a été très remarquée dans la série "Big Little Lies". La star de Divergente a aussi été vue dans A la dérive. Elle a tourné récemment Endings, Beginnings et termine le tournage de Last Letter from Your Lover. Quant à Tahar Rahim, il a été engagé sur deux séries anglophones, The Eddy et The Serpent (toutes deux chez Netflix aux USA). Son dernier long, The Kindness of Strangers, de Lone Scherfig, avait fait l'ouverture de la Berlinale en février dernier.

Rachel Weisz dans la peau d’Elizabeth Taylor

Posté par vincy, le 1 novembre 2019

Rachel Weisz, oscarisée en 2006 pour The Constant Gardener et nommée en début d'année pour The Favorite, va incarner Elizabeth Taylor dans A Special Relationship. Le film se focalisera sur l'engagement de la star dans la lutte contre le SIDA dans les années 1980, bataillant avec le gouvernement de Ronald Reagan qui ignorait la pandémie.

Taylor a d'ailleurs profité de l'absence de propositions intéressantes dans le cinéma pour endosser un rôle plus politique dans ces années là, n'hésitant pas à mettre sa notoriété au service de ce combat contre le virus et plus globalement contre l'homophobie. Le scénario, selon les informations de la presse américaine, fait écho à la relation qu'elle avait avec son assistant personnel, Roger Wall, ouvertement gay, ayant grandit dans la pauvreté et un environnement homophobe dans le sud profond des USA. Taylor a pris de nombreux risques à ce moment là de sa carrière, quitte à enfreindre la loi, et à subir des menaces de morts ou voir des amis de longue date l'abandonner.

« Je regardais toutes les actualités sur cette nouvelle maladie et je me demandais pourquoi personne ne faisait rien. Et ensuite je me suis rendu compte que j’étais comme eux. Je ne faisais rien pour aider » expliquait l’actrice sur le site de l’American Foundation for AIDS Research (amfAR), qu'elle a fondé aux côtés du Dr Mathilde Krim et de médecins et scientifiques après la mort de son ami et partenaire (au cinéma) Rock Hudson en 1985.

En 1991, elle a créé sa propre organisation The Elizabeth Taylor AIDS Foundation et elle a apporté son soutien à plusieurs événements majeurs, dont la Journée mondiale de lutte contre le SIDA ainsi que les soirées organisées au Festival de Cannes chaque année. En 1999, elle aurait contribué à la collecte d’au moins 50 millions de dollars pour financer la recherche contre le SIDA.

L'histoire a été écrite par Simon Beaufoy (The Full Monty, Slumdog Millionaire, Hunger Games : L'Embrasement, Battle of the Sexes) et sera réalisée par le duo de réalisatrices Bert & Bertie (Troop Zero, Dance Camp). Ce film "est un hommage sur la manière dont l'amitié peut changer les vies des gens et comment Elizabeth a aidé à changer le monde" expliquent-elles.

On reverra d'ici là Rachel Weisz dans Black Widow, le premier film du nouveau cycle Marvel, aux côtés de Scarlett Johansson, dans le rôle de Melina Vostokoff.

Halloween en restant à la maison avec Little Monsters et Girls with balls

Posté par kristofy, le 31 octobre 2019

C'est la fête d'Halloween! Si vous allez au cinéma avec votre déguisement le plus mortel vous aurez le choix entre Retour à Zombieland (suite en forme de remake de Bienvenue à Zombieland) ou Doctor Sleep (remake en forme de suite de Shinning). Si vous préférez plutôt manger plus de bonbons et de pizza avec différents breuvages "citrouillés" en compagnie d'amis, autour du canapé pour une soirée cinéma, c'est l'une des rares occasions où nous pouvons recommander des films en streaming plutôt que de sortir au ciné.

Voici une suggestion de programme Grindhouse avec 2 films à découvrir chez soi, du cinéma d'horreur qui fait peur mais pas trop et qui fait plutôt rire, parfait donc Halloween...

LITTLE MONSTERS, en e-cinéma :
Le pitch halloweenesque : Dave est un apprenti musicien raté, un presque trentenaire immature et irresponsable, un mec qui se fait larguer par sa copine et qui va devoir squatter sur le canapé de sa soeur déjà maman d'un petit garçon (bref un looser comme on aime). Dave va devoir rendre service et s'occuper de son neveu : ne pas lui montrer des jeux-vidéo violents, faire attention à ses allergies alimentaires, l'emmener à l'école maternelle, bref que des trucs d'adulte vraiment compliqués pour lui. Il découvre que l'institutrice Miss Caroline est très charmante alors comme un idiot il se porte volontaire comme accompagnateur pour une sortie scolaire éducative dans une ferme à découvrir des animaux. Se retrouver à gérer une vingtaine d'enfants en plus de son neveu ressemble à un cauchemar mais si il faut en passer par là pour séduire l'institutrice... Aux environ de cette ferme il y a une base militaire où se déroule un grave incident, grave au point qu'une épidémie de centaine de zombies avides de chair humaine seront autour d'eux . Face à cette invasion de zombies qui mangent des gens il va falloir éviter que les enfants aient trop peur et essayer de les sauver...

Little Monsters de l'australien Abe Forsythe avait fait le buzz en janvier lors du festival de Sundance. Il a ensuite été compétition au célèbre BIFFF (le festival fantastique de Bruxelles), où il a gagné la plus haute récompense le Corbeau d'or. Aux Etats-Unis la sortie du film a comviné une sélection de salles de cinéma et une sortie en vàd sur la plateforme Hulu. En France Little Monsters était à découvrir en avant-première dans certaines salles de cinéma (du réseau CGR) le 18 octobre, mais il sort officiellement ce 31 octobre en e-cinéma, à temps pour Halloween !

Pour les nostalgiques de comédie horrifique bourrée de gags et plein de zombies façon Shaun of the dead, voila enfin un film qui reprend le flambeau de l'humour geek : Little Monsters contient de multiples références à la pop culture, comme Dark Vador et Taylor Swift. Surtout ce film offre un rôle surprenant à la star Lupita Nyong'o (Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour Twelve Years a Slave, puis à l'affiche de Black Panther de Ryan Coogler et de Us de Jordan Peele), qui se révèle ici irrésistible de charme et de drôlerie en tant qu'institutrice qui doit toujours garder son sang froid pour amuser les enfants alors qu'ils sont entourés de zombies affamés. Little Monsters est une 'big hearted zombie comedy' et simplement le nouveau film idéal pour débuter une soirée cinéma Halloween...

GIRLS WITH BALLS, sur Netflix :
Le pitch halloweenesque : Une équipe féminine de volley qui est meilleure à se disputer dans le bus qu'à marquer des points sur le terrain et leur entraineur se perdent dans une forêt. La seule auberge du coin est d'autant plus louche qu'elle rassemble une bande de chasseurs amateurs de viande douteuse : la bande de nanas en petits shorts va devenir leurs proies. Elles vont devoir essayer enfin de faire preuve de cohésion ensemble et d'esprit d'équipe pour éviter de ne pas toutes mourir...

Girls with balls est un premier film français de Olivier Afonso, connu pour être le spécialiste des maquillages sanglants et effets spéciaux de quantité d'autres films comme Grave de Julia Ducournau, ou Le Daim de Quentin Dupieux, Zombi Child de Bertrand Bonello, Un couteau dans le cœur de Yann Gonzalez, Rock'n roll de Guillaume Canet, et surtout de la plupart des films de genres français (Frontère(s), Mutants, Vertige, La Horde, Livide, Goal of the dead, La nuit a dévoré le monde...). Il a donc une expertise dans les blessures mortelles et autres carnages physiques. Girls with balls devait sortir en salles après quelques festivals (fantastique à Paris, comédie à l'Alpe d'Huez) mais un problème de distributeur en difficulté fait que le film s'est retrouvé sur Netflix : c'est donc sur cette plateforme qu'il faut le découvrir.

Olivier Afonso réalise ici son premier film, une comédie horrifique telle qu'on n'en a plus vu depuis Severance (de Christopher Smith), avec une équipe de volleyeuses traquées par des chasseurs, guidés par l'inquiétant Denis Lavant. Le film est d'autant plus "séduisant" qu'il réunit une bande d'actrices qu'on voit trop peu et qui trouvent ici chacune plusieurs séquences pour briller : Manon Azem, Louise Blachère, Tiphaine Daviot, Margot Dufrene, Anne-Solenne Hatte, Camille Razat, Dany Verissimo. L'autre bonne surprise est justement que Girls with balls est à sa manière féministe : des héroïnes qui se défendent contre des pervers. C'est un peu violent mais aussi très drôle, parfait pour terminer Halloween...

Les 13 films sélectionnés pour les deux Prix Louis-Delluc 2019

Posté par vincy, le 30 octobre 2019

8 films et 5 premiers films sont lancés dans la course du prestigieux prix Louis-Delluc. les lauréats seront connus le 9 décembre. On remarque dans cette liste quelques habitués et quelques nouveaux venus. Mais surtout pas mal de films sélectionnés à Berlin et à Cannes. Ainsi l'Ours d'or, Synonymes, et le Grand prix du jury, Grâce à Dieu, de la Berlinale, tout comme le film de Téchiné présenté en séance spéciale, sont de nouveau en compétition face à 4 films sélectionnés à Cannes (en compétition, hors-compétition, Un certain regard et à la Quinzaine). Et côté premier film, on retrouve une œuvre expérimentale Ne croyez surtout pas que je hurle (Berlin), un film d'animation J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin (Grand prix de la Semaine de la critique à Cannes) et Atlantique de Mati Diop (Grand prix du jury à Cannes).

Etonnament, Les Misérables, candidat français aux Oscars et prix du jury à Cannes, est absent des deux catégories.

Signalons enfin que Cavalier et Téchiné sont les seul de la liste à avoir déjà reçu le Louis-Delluc (Cavalier en 1980 et Téchiné en 1994). Mais Rebecca Zlotowski a déjà été récompensée du Louis-Delluc du premier film (en 2010). Desplechin, Ozon et Dumont tenteront une fois de plus, en grands habitués de la sélection, de décrocher (enfin) le prix.

Louis-Delluc

Etre vivant et le savoir d’Alain Cavalier
Grâce à Dieu de François Ozon
Synonymes de Nadav Lapid
Une fille facile de Rebecca Zlotowski
L’angle mort de Pierre Trividic et Patrick Mario Bernard
Roubaix une lumière d’Arnaud Desplechin
L’adieu à la nuit d’André Téchiné
Jeanne de Bruno Dumont

Louis-Delluc du Premier film

Vif-argent de Stéphane Batut
Ce qu’il me reste de la révolution de Judith Davis
Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais
J’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin
Atlantique de Mati Diop

[Star Wars] Les créateurs de Game of Thrones divorcent avec Disney et jurent fidélité à Netflix

Posté par vincy, le 29 octobre 2019

Après le crash durant le tournage de Solo: A Star Wars Story, qui avaient conduit au départ de Phil Lord et Chris Miller (remplacés au pied levé par Ron Howard) et un épisode IX qui a changé de réalisateur quelques mois avant le tournage, c'est au tour d'une prochaine trilogie Star Wars d'avoir quelques soucis au décollage. Disney avait recruté il y a un an et demi David Benioff et Dan Brett Weiss, créateurs de la série Game of Thrones, pour lancer un des nouveaux cycles de la Guerre des étoiles, annoncés en mai dernier pour des sorties calées en 2022, 2024 et 2026.

Dans cette bataille, c'est Netflix qui a eu le dernier mot. Les créateurs de GOT (HBO, groupe Warner) ont en effet signé en août un contrat d'exclusivité de cinq ans avec Netflix (pour 200-250M$ semble-t-il). Ce qui était incompatible avec Disney. Il aura fallu attendre deux mois pour que cette divergence/concurrence contractuelle soit officialisée. Le plus étrange est que le duo ait signé avec Netflix un tel contrat d'exclusivité alors qu'ils étaient engagé par Disney. Soit le contrat avec Disney était plus que fragile, pour ne pas dire peu contraignant, soit celui de Netflix est plus que possessif.

La nouvelle trilogie de Star Wars doit amorcer un nouveau cycle, sans la dynastie de personnages autour de Luke Skywalker et des Jedi. La fin de l'épopée sera connu le 18 décembre avec l'épisode IX, Star Wars - L'ascension de Skywalker. Cette trilogie n'en est pas à son premier souci. En 2017, Disney avait demandé à Rian Johnson de travailler dessus, avant l'échec de Solo et le recrutement des deux créateurs de GOT. Sans doute un peu échaudé, Rian Johnson, réalisateur de l'épisode VIII, avait décidé de réaliser un film perso (A couteaux tirés) en attendant. Il pourrait être rappelé puisqu'il avait déjà travaillé sur cette prochaine trilogie avant que les créateurs de GOT n'arrivent sur le projet.

Autre explication à ce cafouillage grand public, l'arrivée d'un nouveau producteur. Il y a un mois, Disney avait en effet annoncé que Kevin Feige, grand manitou de la licence Marvel, serait en charge de préparer la suite de Star Wars. On pourrait s'y perdre. C'est surtout une guerre de positions chez Disney, où, un à un, les producteurs les plus installés, se voient tous déclasser par un Kevin Feige de plus en plus incontournable. La productrice historique de Star Wars, Kathleen Kennedy, se voit ainsi mise sous la tutelle de Feige (officiellement ils sont au même niveau), qui pourrait contrôler à terme l'ensemble de l'univers Star Wars, comme il l'a fait avec Marvel. Pour l'instant il ne s'agit que d'un film. Mais Disney, avec sa plateforme Disney +, va sortir plusieurs séries: The Mandalorian, Obi-Wan Kenobi, Cassian Andor, Underworld et Detours. A part ça, Bob Iger, patron de Disney, ne voulait pas de surproduction autour de cette saga...

Cela n'empêchera pas l'épisode IX d'être un carton mondial.

Boîte noire, avec Pierre Niney, mis en boîte

Posté par vincy, le 29 octobre 2019

Pierre Niney vient de terminer le tournage de Boîte noire, commencé début septembre, le nouveau film de Yann Gozlan. Le thriller réunit autour de l'acteur Lou de Laâge, André Dussollier, Sébastien Pouderoux et Olivier Rabourdin.

Niney incarne un technicien du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses pour la sécurité de l'aviation civile. Il est promu enquêteur en chef sur une catastrophe aérienne entre Dubaï et Paris. Un crash sans précédent au-dessus des Alpes. Impossible de savoir s'il s'agit d'une erreur humaine, technique ou d'un acte terroriste. Le jeune technicien va devoir mener sa propre enquête.

Studiocanal a prévu de sortir le film le 18 novembre 2020. Pierre Niney, qu'on peut apercevoir dans Deux moi de Cédric Klapisch, a tourné Lisa Redler de Nicole Garcia, programmé pour le premier semestre 2020. Il s'apprête à tourner OSS 117: Alerte rouge en Afrique noire de Nicolas Bedos, aux côtés de Jean Dujardin.

Il avait déjà été filmé par Yann Gozlan (Captifs, Burn Out) pour Un homme idéal, en 2015.

Guillaume Canet s’attaque à Astérix

Posté par redaction, le 28 octobre 2019

13 ans après avoir adapté Harlan Coben (Ne le dis à personne), Guillaume Canet s'attaque à univers autrement plus mythique (et sensible): Astérix. Pour sa 7e réalisation, l'acteur-cinéaste retrouvera la comédie (Rock n'Roll) avec un scénario qui n'est pas adapté d'une des bandes dessinées du héros gaulois.

Le scénario original est écrit par deux anciens de Canal + et coscénaristes des Tuche, Philippe Mechelen et Julien Hervé, en collaboration avec Guillaume Canet. On savait depuis trois ans, par Anne Goscinny qu'il y avait peu de chances de retrouver Christian Clavier, Clovis Cornillac ou Edouard Baer dans le rôle d'Astérix. Même Gérard Depardieu n'était plus vraiment partant à l'idée de reprendre son personnage d'Obélix (il s'en moque d'ailleurs franchement dans Thalasso).

Sur son compte Instagram, Guillaume Canet a révélé qu'il incarnerait Astérix et que son compère Gilles Lellouche serait Obélix (on lui conseille de prendre un peu de poids).

Le tournage sera lancé au printemps 2020.

Astérix & Obélix - L'empire du milieu fera le voyage en Chine. C'était d'ailleurs la seule précision qu'on savait depuis le lancement du projet il y a deux ans. Entre temps, de nombreuses rumeurs sur le réalisateur avaient circulé. Il s'agira d'un film en prises de vues réelles, le premier depuis Astérix et Obélix: au service de sa majesté, en 2012. La franchise a attiré 34,14 millions de spectateurs en quatre films en France et récolté 400M$ de recettes dans le monde.

Canet aura la lourde responsabilité de faire rire (ce qui n'était pas forcément le cas de trois de quatre films précédents) et de renouer avec un succès large et international (le 4e opus n'a rapporté que 63M$ dans le monde (presque trois fois moins que les trois autres films).

Astérix et Obélix restent une valeur sûre. Le dernier film d'animation, a href="http://ecrannoir.fr/films/filmsa.php?f=6172">Astérix, le secret de la potion magique, sorti en décembre dernier, a séduit 3,9 millions de spectateurs en France (un record pour un Astérix animé). Le 38e album, La fille de Vercingétorix, vient de sortir en librairie, avec un tirage mondial de 5 millions d'exemplaires. Astérix fête ses 60 ans cette année.

Mon Premier Festival 2019 : une ouverture élégante et ironique avec Le Voyage du prince de Jean-François Laguionie

Posté par MpM, le 28 octobre 2019

Les nombreux enfants présents lors de l'ouverture de la 15e édition de Mon Premier Festival n'en avaient pas forcément conscience, mais c'est un beau cadeau que leur avait réservé la manifestation en invitant Jean-François Laguionie à présenter son nouveau film, Le Voyage du Prince, co-réalisé avec Xavier Picard. Peu savaient sans doute que le réalisateur, qui s'est adressé à la salle avec chaleur et simplicité, est l'un des plus grands auteurs de cinéma d'animation vivants, et qu'on lui doit une oeuvre riche et éclectique de longs et de courts métrages élégants, poétiques, délicats et intelligents. De Gwen (ressorti récemment) à Louise en Hiver, en passant par Le Tableau, sa filmographie fait la part belle à l'imaginaire, à la mélancolie et à des réflexions douces-amères sur le temps qui passe, sans oublier un regard distancié, quand ce n'est pas ironique, sur les travers de l'être humain.

Le voyage du Prince, qui est plus un spin-off qu'une suite de son Château des singes sorti en 1999, reprend le personnage du Prince, et le fait échouer seul et blessé sur un rivage inconnu, de l'autre côté de la mer. Recueilli par des scientifiques chevronnés qui en font leur objet d'études, il découvre une autre civilisation, plus avancée technologiquement que la sienne, mais basée sur une organisation quasi militaire, des injonctions à (sur)consommer en permanence, et une peur auto-entretenue. Le réalisateur réunit ainsi ses thèmes de prédilection dans un récit qui n'en est pas moins romanesque et souvent malicieux.

Son personnage principal, malgré, ou peut-être en raison de son âge, ne s'embarrasse guère de formalités, et joue quelques tours amusants à ses hôtes, dont il vient troubler la vie paisible. Il remet également en cause les croyances de cette société repliée sur elle-même jusqu'à l'immobilisme, et qui préfère nier l'évidence plutôt que se laisser bousculer par la nouveauté ou l'inconnu. Les Académiciens affirment sans trembler leur "supériorité morale" face un étranger qui ne peut être que "brutal et primitif", et toutes les preuves apportées ne sauraient avoir raison de leurs certitudes confortables. Jean-François Laguionie s'en donne ainsi à coeur joie lors de la scène éloquente de la présentation à l'Académie, dans laquelle l'ironie infuse dans chaque ligne de dialogue.

Il est alors facile de dresser des correspondances entre le monde où atterrit le Prince et le nôtre, dans lequel les étrangers, les naufragés, et globalement tout ce qui est un tant soit peu différent est considéré avec méfiance et angoisse, quand ce n'est pas avec haine. Ce sous-texte politique échappera vraisemblablement aux plus jeunes (le film est conseillé à partir de 7 ans), mais ils y trouveront autre chose, à commencer par une belle histoire d'amitié (entre le Prince et Tom, l'écolier qui le sauve) et d'aventure (lors de l'escapade à la "fête de la peur", ou dans la dernière partie qui conduit les personnages loin de la ville), beaucoup d'humour, et des décors souvent spectaculaires, qu'il s'agisse de la nature sauvage ou des deux cités que visite le Prince. Les enfants sont également tout à fait capables d'éprouver à leur échelle la notion centrale de rejet et d'injustice, qui peut malheureusement leur être déjà familière, ainsi que l'antagonisme entre la ville industrielle grandiose et la forêt qui tente de reprendre ses droits.

C'est aussi la grande beauté du film : s'adresser à tous les spectateurs avec des niveaux de lecture adaptés, et ne jamais douter de leur intelligence. La fin ouverte évite notamment tout angélisme, et si elle ne donne pas raison au pessimisme qui baigne tout le récit, elle laisse clairement percevoir le peu d'espoir que Jean-François Laguionie semble mettre dans ses semblables, à l'exception de ce Prince vieillissant (son double ?) qui est d'ailleurs condamné à une exploration solitaire du monde, sa curiosité et sa soif de découvertes l'excluant de fait des différentes sociétés qu'il rencontre.

Rendez-vous donc dès le 4 décembre pour découvrir au cinéma ce conte brillant qui se savoure véritablement en famille. Et pour achever de vous convaincre, voici l'avis de Raphaël, 7 ans, qui a eu la chance d'assister à la projection.

Le Résumé de Raphaël

Il était une fois, dans un village de singes : un nouvel arrivant vient d’arriver ! Le Pr Abervrach, qui cherche à être réhabilité auprès de l’académie, a une idée : il va faire un énorme rapport qu’il montrera au Maire de la ville…

L’avis de Raphaël

Ce que j’ai aimé : L’histoire ; l’arrivée du prince ; la fête de la peur ; l’escalade dans l’arbre ; la musique…
Ce que j’ai moins aimé : quand le Prince est prisonnier ; quand on lui jette des cailloux.

Gotham Awards 2019 : Marriage Story et Uncut Gems dominent les nominations

Posté par wyzman, le 27 octobre 2019

C'est ce jeudi qu'étaient annoncées les nominations pour les 29e Annual Gotham Independent Film Awards ou l'équivalent des Oscars du cinéma indépendant.

Un grand cru

S'il ne faisait aucun doute que Marriage Story de Noah Baumbach et Uncut Gems de Josh et Benny Safdie allaient retenir l'attention des organisateurs, ce ne sont pas les seuls films nommés à trois reprises. The Farewell de Lulu Wang et The Last Black Man in San Francisco de Joe Talbot récoltent autant de mentions.

Côté acteurs, Will Dafoe (The Lighthouse) tentera de succéder à Ethan Hawke (First Reformed) en battant Adam Driver (Marriage Story) et Adam Sandler (Uncut Gems). Chez les femmes, Elisabeth Moss (Her Smell) et Florence Pugh (Midsommar) feront de leur mieux pour éclipser Alfre Woodard (Clemency). Un véritable objectif tant sa performance de directrice d'établissement pénitencier l'a mise sur la liste des actrices à suivre jusqu'aux Oscars.

Bien que Scarlett Johansson ne soit pas nommée pour son rôle dans Marriage Story, le film de Noah Baumbach qui raconte le divorce d'un metteur en scène et d'une comédienne pourrait repartir de la cérémonie du 2 décembre prochain avec le Gotham Award du meilleur scénario et du meilleur film. Le film sera disponible le 6 décembre sur Netflix. Pour rappel, l'autre grand film indépendant de la saison, Uncut Gems, montre comment le quotidien d'un propriétaire de bijouterie est bouleversé après un vol de marchandise.

Meilleur film

  • The Farewell
  • Hustlers
  • Marriage Story
  • Uncut Gems
  • Waves

Meilleur documentaire

  • American Factory
  • Apollo 11
  • The Edge of Democracy
  • Midnight Traveler
  • One Child Nation

Meilleur acteur

  • Willem Dafoe – (Thomas Wake) – The Lighthouse
  • Adam Driver – Charlie Barber – Marriage Story
  • Aldis Hodge – Anthony Woods – Clemency
  • André Holland – Ray Burke – High Flying Bird
  • Adam Sandler – Howard Ratner – Uncut Gems

Meilleure actrice

  • Awkwafina – Billi Wang – The Farewell
  • Elisabeth Moss – Becky Something – Her Smell
  • Mary Kay Place – Diane – Diane
  • Florence Pugh – Dani Ardor – Midsommar
  • Alfre Woodard – Warden Bernadine Williams – Clemency

Meilleur scénario

  • Lulu Wang – The Farewell
  • Tarell Alvin McCraney – High Flying Bird
  • Jimmie Fails, Joe Talbo et Rob Richert – The Last Black Man in San Francisco
  • Noah Baumbach – Marriage Story
  • Ari Aster – Midsommar

Acteur.trice révélation

  • Julia Fox – Julia Holmes – Uncut Gems
  • Aisling Franciosi – Clare Carroll – The Nightingale
  • Chris Galust – Vic – Give Me Liberty
  • Noah Jupe – Young Otis Lort – Honey Boy
  • Jonathan Majors – Montgomery Allen – The Last Black Man in San Francisco
  • Taylor Russell – Emily Williams – Waves

Prix Bingham Ray du meilleur réalisateur

  • Laure de Clermont-Tonnerre – The Mustang
  • Kent Jones – Diane
  • Joe Talbot – The Last Black Man in San Francisco
  • Olivia Wilde – Booksmart
  • Phillip Youmans – Burning Cane

Meilleure série (de plus de 40 minutes)

  • Chernobyl
  • David Makes Man
  • My Brilliant Friend
  • Unbelievable
  • When They See Us

Meilleure série (de moins de 40 minutes)

  • PEN15
  • Ramy
  • Russian Doll
  • Tuca & Bertie
  • Undone

Gotham d'honneur